15.10.2025 à 18:20
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Pascal Boniface · Xi Jinping – Poutine : alliés ou partenaires ? Avec Sylvie Bermann | Entretiens géopo Entre rivalités frontalières, divergences idéologiques et méfiances mutuelles, l’histoire des relations sino-russes a souvent oscillé entre coopération pragmatique et confrontations stratégiques. Des tensions territoriales du XIXe siècle à la rupture idéologique du XXe, Moscou et Pékin ont entretenu une relation complexe, marquée par des ambitions concurrentes au sein du bloc communiste. Mais un acteur extérieur nuance de longue date cette équation : l’Occident. Face à ce dénominateur commun, la Chine et la Russie trouvent, dans leur contestation des États-Unis et du modèle occidental, les éléments d’un rapprochement stratégique. Comment ce rapport ambivalent à l’Occident a-t-il façonné la relation entre Pékin et Moscou ? La Chine et la Russie se considèrent-elles comme alliées ou partenaires ? Et, à l’heure de la rivalité des puissances, quels rôles jouent aujourd’hui Poutine, Xi Jinping et Trump dans ce triangle géopolitique ? Dans ce podcast, Sylvie Bermann, ambassadeur de France à Pékin (2011), Londres (2014) et Moscou (2017), autrice du livre « L’Ours et le Dragon ; Russie-Chine : Histoire d’une amitié sans limites ? » aux éditions Tallandier, offre un tour d’horizon géopolitique et historique des relations sino-russes.
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Entre rivalités frontalières, divergences idéologiques et méfiances mutuelles, l’histoire des relations sino-russes a souvent oscillé entre coopération pragmatique et confrontations stratégiques. Des tensions territoriales du XIXe siècle à la rupture idéologique du XXe, Moscou et Pékin ont entretenu une relation complexe, marquée par des ambitions concurrentes au sein du bloc communiste. Mais un acteur extérieur nuance de longue date cette équation : l’Occident. Face à ce dénominateur commun, la Chine et la Russie trouvent, dans leur contestation des États-Unis et du modèle occidental, les éléments d’un rapprochement stratégique. Comment ce rapport ambivalent à l’Occident a-t-il façonné la relation entre Pékin et Moscou ? La Chine et la Russie se considèrent-elles comme alliées ou partenaires ? Et, à l’heure de la rivalité des puissances, quels rôles jouent aujourd’hui Poutine, Xi Jinping et Trump dans ce triangle géopolitique ?
Dans ce podcast, Sylvie Bermann, ambassadeur de France à Pékin (2011), Londres (2014) et Moscou (2017), autrice du livre « L’Ours et le Dragon ; Russie-Chine : Histoire d’une amitié sans limites ? » aux éditions Tallandier, offre un tour d’horizon géopolitique et historique des relations sino-russes.
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15.10.2025 à 14:48
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Analyser la politique russe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (ici principalement le monde arabe) implique souvent un travail épistémologique : une étude critique de la manière dont la Russie est présentée dans l’état de l’art au sens large (articles médiatiques, productions de think tanks, travaux universitaires…). Nous nous retrouvons facilement confrontés à des lectures hâtives, souvent séduisantes car intelligibles et « géopolitiquement » digestes : des « alliances », des avancées ou des reculs, des victoires ou des défaites… Or la politique russe consiste en réalité en une espèce d’adaptation permanente, avec une flexibilité adossée à une « économisation » assumée depuis la fin de la période soviétique – étendue à la région Afrique du Nord-Moyen-Orient (ANMO/MENA) depuis les années 2000 –, à une volonté de multiplier les partenariats (souvent au nom de cette « économisation ») et à l’invocation d’une capacité de « stabilisation » (notamment au profit de logiques territoriales qui seraient menacées par des acteurs transnationaux). Ce texte a été publié initialement en anglais par l’Institut européen de la Méditerranée (Barcelone)dans le cadre de l’IEMed Mediterranean Yearbook 2025.
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Analyser la politique russe en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (ici principalement le monde arabe) implique souvent un travail épistémologique : une étude critique de la manière dont la Russie est présentée dans l’état de l’art au sens large (articles médiatiques, productions de think tanks, travaux universitaires…). Nous nous retrouvons facilement confrontés à des lectures hâtives, souvent séduisantes car intelligibles et « géopolitiquement » digestes : des « alliances », des avancées ou des reculs, des victoires ou des défaites… Or la politique russe consiste en réalité en une espèce d’adaptation permanente, avec une flexibilité adossée à une « économisation » assumée depuis la fin de la période soviétique – étendue à la région Afrique du Nord-Moyen-Orient (ANMO/MENA) depuis les années 2000 –, à une volonté de multiplier les partenariats (souvent au nom de cette « économisation ») et à l’invocation d’une capacité de « stabilisation » (notamment au profit de logiques territoriales qui seraient menacées par des acteurs transnationaux).
Ce texte a été publié initialement en anglais par l’Institut européen de la Méditerranée (Barcelone)
dans le cadre de l’IEMed Mediterranean Yearbook 2025.
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14.10.2025 à 18:13
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Depuis cinq ans environ, le débat public autour de la question des trafics de drogues illégales en France est caractérisé notamment par une inflation sémantique structurée autour du néologisme « mexicanisation » et du préfixe apocopique « narco », tandis que le terme « cartel » est de plus en plus utilisé pour qualifier les organisations criminelles. Loin d’être le monopole d’une médiasphère, dont les propensions aux emballements sont bien connues, le recours à ce lexique est également le fait des plus hautes autorités politiques et judiciaires de la République française. Il est dès lors intéressant dans ce contexte d’essayer de penser ces mots dont on affuble la réalité, d’identifier leur provenance et de déceler les stratégies deceux qui en usent et, parfois, en abusent. Non par une sorte de purisme ou une volonté de minimiser la gravité de la situation en France, mais par une tentative de la comprendre de la manière la plus pertinente et d’y poser des mots appropriés.
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Depuis cinq ans environ, le débat public autour de la question des trafics de drogues illégales en France est caractérisé notamment par une inflation sémantique structurée autour du néologisme « mexicanisation » et du préfixe apocopique « narco », tandis que le terme « cartel » est de plus en plus utilisé pour qualifier les organisations criminelles. Loin d’être le monopole d’une médiasphère, dont les propensions aux emballements sont bien connues, le recours à ce lexique est également le fait des plus hautes autorités politiques et judiciaires de la République française. Il est dès lors intéressant dans ce contexte d’essayer de penser ces mots dont on affuble la réalité, d’identifier leur provenance et de déceler les stratégies de
ceux qui en usent et, parfois, en abusent. Non par une sorte de purisme ou une volonté de minimiser la gravité de la situation en France, mais par une tentative de la comprendre de la manière la plus pertinente et d’y poser des mots appropriés.
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14.10.2025 à 16:15
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Donald Trump, en star de la télé, aime être au centre de l’attention. Hier, lors du sommet pour le processus de paix à Gaza qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, il n’a pas hésité à faire de même et à se présenter comme l’homme salvateur de la situation. Il se moque de ses alliés et jouit d’une popularité supérieure à celle de Netanyahou en Israël. Il est cependant clair que Donald Trump est le premier président des États-Unis à réussir à forcer la main d’un dirigeant israélien depuis Bush père. Les États-Unis semblent avoir repris la main dans leur relation avec Israël. Pascal Boniface revient dans cette vidéo sur ce sommet et sur l’incertitude des potentielles prochaines étapes pour une véritable paix au Moyen-Orient. Dans la période de cessez-le-feu qui s’ouvre, Donald Trump est confronté à deux options : s’en satisfaire pour savourer un succès éphémère, ou s’impliquer davantage en engageant de véritables efforts de paix sur le long terme.
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Donald Trump, en star de la télé, aime être au centre de l’attention. Hier, lors du sommet pour le processus de paix à Gaza qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, il n’a pas hésité à faire de même et à se présenter comme l’homme salvateur de la situation. Il se moque de ses alliés et jouit d’une popularité supérieure à celle de Netanyahou en Israël. Il est cependant clair que Donald Trump est le premier président des États-Unis à réussir à forcer la main d’un dirigeant israélien depuis Bush père. Les États-Unis semblent avoir repris la main dans leur relation avec Israël.
Pascal Boniface revient dans cette vidéo sur ce sommet et sur l’incertitude des potentielles prochaines étapes pour une véritable paix au Moyen-Orient. Dans la période de cessez-le-feu qui s’ouvre, Donald Trump est confronté à deux options : s’en satisfaire pour savourer un succès éphémère, ou s’impliquer davantage en engageant de véritables efforts de paix sur le long terme.
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14.10.2025 à 10:00
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Quatorze ans après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara se représente à l’élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra le 25 octobre 2025 pour briguer un quatrième mandat. Une candidature qui, loin de faire l’unanimité, réactive les fractures d’un système politique encore marqué par la personnalisation du pouvoir. Si le pays revendique son attachement à un développement démocratique amorcé dans les années 1990, le manque de respiration politique, devenu coutumier sous Ouattara, en ternit la portée. À la veille d’un scrutin, la Côte d’Ivoire se tient à la croisée des chemins : entre fidélité à un dirigeant perçu comme garant de stabilité et désir d’un avenir politique renouvelé. Le point avec Francis Laloupo, chercheur associé à l’IRIS. Une fois encore, tout comme en 2020, la candidature d’Alassane Ouattara est controversée… Quelle est la source de la controverse ? À l’origine de cette controverse, l’interprétation crisogène d’une nouvelle Constitution adoptée en 2016 et amendée en 2020. À l’époque, l’opposition avait mis en garde l’opinion contre une révision opportuniste de la Loi fondamentale, susceptible de modifier les règles en cours, notamment en ce qui concerne la limitation de la durée des mandats présidentiels. En réponse à ces critiques, le président Alassane Ouattara, initiateur du projet, avait assuré la population qu’il n’avait nullement l’intention de solliciter un mandat supplémentaire au terme de son deuxième quinquennat, tel que prescrit par la Constitution en vigueur. Pourtant, c’est en se basant sur une interprétation polémique de la nouvelle Constitution qu’il se présenta en 2020 pour un troisième mandat. Pour ses opposants, la parole non tenue du chef de l’État confirmait la crainte de ceux qui l’avaient soupçonné de vouloir « remettre à zéro » le compteur du nombre des mandats présidentiels par le biais d’une révision constitutionnelle. Par ailleurs, selon les partisans du président sortant, ce dernier était dorénavant en […]
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Quatorze ans après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara se représente à l’élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra le 25 octobre 2025 pour briguer un quatrième mandat. Une candidature qui, loin de faire l’unanimité, réactive les fractures d’un système politique encore marqué par la personnalisation du pouvoir. Si le pays revendique son attachement à un développement démocratique amorcé dans les années 1990, le manque de respiration politique, devenu coutumier sous Ouattara, en ternit la portée. À la veille d’un scrutin, la Côte d’Ivoire se tient à la croisée des chemins : entre fidélité à un dirigeant perçu comme garant de stabilité et désir d’un avenir politique renouvelé. Le point avec Francis Laloupo, chercheur associé à l’IRIS.
Une fois encore, tout comme en 2020, la candidature d’Alassane Ouattara est controversée… Quelle est la source de la controverse ?
À l’origine de cette controverse, l’interprétation crisogène d’une nouvelle Constitution adoptée en 2016 et amendée en 2020. À l’époque, l’opposition avait mis en garde l’opinion contre une révision opportuniste de la Loi fondamentale, susceptible de modifier les règles en cours, notamment en ce qui concerne la limitation de la durée des mandats présidentiels. En réponse à ces critiques, le président Alassane Ouattara, initiateur du projet, avait assuré la population qu’il n’avait nullement l’intention de solliciter un mandat supplémentaire au terme de son deuxième quinquennat, tel que prescrit par la Constitution en vigueur. Pourtant, c’est en se basant sur une interprétation polémique de la nouvelle Constitution qu’il se présenta en 2020 pour un troisième mandat. Pour ses opposants, la parole non tenue du chef de l’État confirmait la crainte de ceux qui l’avaient soupçonné de vouloir « remettre à zéro » le compteur du nombre des mandats présidentiels par le biais d’une révision constitutionnelle. Par ailleurs, selon les partisans du président sortant, ce dernier était dorénavant en droit de briguer deux « nouveaux mandats » – non additionnables avec les précédents ! – dans le cadre de la nouvelle Constitution. Ces lectures irréconciliables des dispositions constitutionnelles ont tissé la trame d’un contentieux politique, actuellement ravivé par une quatrième candidature d’Alassane à la présidentielle du 25 octobre 2025. Alors que le dirigeant ivoirien se contente d’évoquer des « circonstances exceptionnelles » pour justifier ses candidatures additionnelles controversées, sa décision provoque une fracture au sein de la société, en suscitant un chapitre conflictuel supplémentaire dans le processus de démocratisation en cours dans le pays depuis les années 1990. Le contentieux de la parole non tenue par Alassane Ouattara aura pesé sur son troisième mandat, depuis 2020, et ce, malgré un bilan économique généralement jugé honorable.
Que nous dit cette nouvelle candidature d’Alassane Ouattara sur le fonctionnement démocratique de la Côte d’Ivoire ?
Le processus de démocratisation se poursuit, avec ses heurts, ses pannes et ses épisodes critiques. La révision de la Constitution en 2016, au regard de ses conséquences, a agi comme un recul significatif de ce processus. Mais paradoxalement, après la crise de 2020, et donc au cours du troisième mandat contesté d’Alassane Ouattara, on a pu observer une progression notable de l’ancrage démocratique dans le pays. Notamment en matière de liberté d’expression, d’indépendance des médias, dans un contexte de libéralisation de l’espace économique marquée par une forte stimulation de l’initiative privée, et un tissu entrepreneurial de moins en moins bridé par l’interventionnisme des organes étatiques. Le système politique ivoirien oscille entre un multipartisme actif et un pouvoir aux inclinations dirigistes, voire autocratiques. Pour justifier ses deux candidatures contestées de 2020 puis 2025, Alassane Ouattara a évoqué des « circonstances exceptionnelles », et un « devoir envers la nation », tout en se présentant comme un rempart – le seul disponible ? – contre les menaces sécuritaires à l’œuvre dans la région. Ce faisant, il réintroduit dans l’actualité du pays le mythe de l’homme providentiel. Un rudiment antinomique avec un système formellement démocratique. Autrement dit, et selon lui, l’alternance peut toujours attendre. On comprend, à cet égard, que la vie politique ivoirienne procède d’un système hybride, où l’ancrage démocratique n’a pas encore atteint un stade éprouvé de maturité.
Comment pourrait évoluer le système malgré les crises successives observées au cours des dernières années ?
En même temps que se pose la question de l’alternance, il y a aussi celle, plutôt philosophique, du rapport de certains acteurs politiques au pouvoir d’État. Est-il nécessaire et profitable de se maintenir indéfiniment au pouvoir, en liant son sort à celui d’un pays qui est censé vous survivre ? En Côte d’Ivoire, comme dans certaines démocraties émergentes, le projet démocratique ne marquera pas des avancées notables tant qu’il ne sera pas associé à l’exigence des respirations démocratiques, et donc des alternances et du renouvellement des équipes dirigeantes. Les tensions politiques observées au cours des dix dernières années en Côte d’Ivoire démontrent toutefois une dynamique de correction évolutive du système. Parce que la majorité des Ivoiriens semble parier sur l’irréversibilité du projet démocratique, on peut parler d’un véritable consensus national pour relever ce défi.
Quels sont les effets de cette candidature sur l’équilibre de la scène politique et sur la dynamique des partis d’opposition ?
Quatre grands partis dominent la scène politique depuis la crise postélectorale aux allures de guerre civile de 2010-2011 : le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), la plus ancienne formation créée sous Félix Houphouët-Boigny, longtemps dirigée par Henri Konan Bédié décédé en 2023, et aujourd’hui présidée par Tidjane Thiam ; le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara ; le Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan ; le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les candidatures de Thiam, N’Guessan et Gbagbo ayant été invalidées pour des motifs spécifiques, Alassane Ouattara sera le seul « grand acteur » à se présenter à la présidentielle du 25 octobre 2025. Cette situation constitue l’un des principaux facteurs du malaise préélectoral qui marquera durablement de son empreinte cette nouvelle présidentielle. Face à quatre candidats* d’une moindre envergure, Alassane Ouattara aborde cette échéance avec l’assurance de l’emporter, en assumant une confrontation avec les oppositions qui l’accusent d’avoir privatisé les mécanismes institutionnels de l’élection. Une fois encore, cette présidentielle de 2025 se déroulera sous le signe du soupçon et des rancœurs. Par-delà la configuration de cette compétition, cette échéance électorale devrait marquer la fin d’une époque, celle ayant opposé les « anciens » – Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et feu Henri Konan Bédié – pendant plusieurs décennies. Une question s’installe plus fortement que jamais dans la vie politique ivoirienne : l’inéluctable recomposition de l’espace politique, liée au renouvellement générationnel.
Comment la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara est-elle plus particulièrement perçue par les jeunes ?
Les jeunes et moins jeunes n’ont connu que les mêmes acteurs politiques qui se disputent le pouvoir depuis les années 1990. Des acteurs héritiers naturels ou putatifs du système promu par Félix Houphouët Boigny, qualifié de « père de la nation ». Toutes les crises que le pays a connues depuis la fin des années 90 émanent de cet héritage non, ou mal, soldé. Dans un pays où l’âge médian de la population est estimé à 18 ans, le décalage est de plus en plus sensible entre les schémas répétés de la dramaturgie politique et l’imaginaire de la jeunesse. Dans les discours et projections de ces jeunes, dans le tumulte des débats sur les réseaux sociaux, mais aussi dans un environnement régional et international marqué par la confusion des « idéologies », un désir de rupture se manifeste avec une acuité exceptionnelle. La perspective d’un quatrième mandat controversé d’Alassane Ouattara intervient dans un climat singulier : un pays écartelé entre la volonté de sauvegarder le meilleur d’une histoire commune, et celle de se projeter vers de nouvelles définitions du destin collectif. L’expression est peut-être galvaudée, mais il faut bien dire que la Côte d’Ivoire est, comme jamais auparavant, à la croisée des chemins.
Candidats à la présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire :
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13.10.2025 à 17:31
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L’Asie centrale, composée du Kazakhstan, du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizstan et du Tadjikistan, est confrontée à un mélange complexe de défis et d’opportunités énergétiques. Est en cause la conjoncture d’un passé soviétique commun, de régimes politiques autoritaires, et de l’inégale répartition d’abondantes réserves d’énergies fossiles, d’eau et de minerais. Afin de mieux comprendre ces dynamiques, ce rapport de l’Observatoire des flux et des matières énergétiques explore la structure des systèmes énergétiques de chacun des pays d’Asie centrale depuis l’ère soviétique, avant d’analyser leurs conséquences environnementales et sociales.
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L’Asie centrale, composée du Kazakhstan, du Turkménistan, de l’Ouzbékistan, du Kirghizstan et du Tadjikistan, est confrontée à un mélange complexe de défis et d’opportunités énergétiques. Est en cause la conjoncture d’un passé soviétique commun, de régimes politiques autoritaires, et de l’inégale répartition d’abondantes réserves d’énergies fossiles, d’eau et de minerais.
Afin de mieux comprendre ces dynamiques, ce rapport de l’Observatoire des flux et des matières énergétiques explore la structure des systèmes énergétiques de chacun des pays d’Asie centrale depuis l’ère soviétique, avant d’analyser leurs conséquences environnementales et sociales.
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10.10.2025 à 16:41
Déborah Yapi
Chaque année, le département d’État américain publie un rapport complet sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Ce document, intitulé Country Reports on Human Rights Practices, se concentre principalement sur l’action des gouvernements, mais aborde également un large éventail de facteurs sociétaux et politiques. Mandaté par le Congrès, il jouit depuis longtemps d’une réputation de référence fiable et exhaustive. Il couvre tous les pays du monde. Tous, sauf un : les États-Unis. Au cours de mes trente années de carrière diplomatique, j’ai souvent été chargé de rédiger ou de relire des chapitres de ce rapport. En Côte d’Ivoire ou au Pakistan, j’en ai moi-même assuré la rédaction. À d’autres moments, notamment lorsque je dirigeais une région au sein du Bureau des droits de l’homme du département d’État, je relisais et peaufinais plusieurs rapports nationaux. Le travail de collecte des informations était intensif et s’étalait sur l’année entière. Les données provenaient d’ONG, de représentants de la société civile, de partis politiques, de syndicats, de journalistes, ainsi que des autorités elles-mêmes. L’édition du texte nécessitait une vérification méticuleuse : il fallait corroborer et confirmer chaque constat. La publication du rapport constituait souvent un moment délicat pour nos ambassades : nos analyses ne mâchaient pas leurs mots, et les gouvernements visés prenaient rarement ces critiques documentées avec sérénité. Récemment, je me suis livré à un petit exercice de pensée. En cette période particulièrement tendue de l’histoire politique américaine, je me suis demandé : que donnerait un rapport sur les droits de l’homme si les États-Unis faisaient l’objet de leur propre chapitre ? Pour être honnête, mon intention n’était pas de noircir le tableau, mais plutôt de me rassurer. J’imaginais que, selon des critères objectifs et standardisés, la situation des droits de l’homme aux États-Unis paraîtrait sans doute moins préoccupante que […]
L’article Les droits de l’homme aux États-Unis : et si Washington faisait l’objet de son propre rapport ? est apparu en premier sur IRIS.
Chaque année, le département d’État américain publie un rapport complet sur la situation des droits de l’homme dans le monde. Ce document, intitulé Country Reports on Human Rights Practices, se concentre principalement sur l’action des gouvernements, mais aborde également un large éventail de facteurs sociétaux et politiques. Mandaté par le Congrès, il jouit depuis longtemps d’une réputation de référence fiable et exhaustive. Il couvre tous les pays du monde. Tous, sauf un : les États-Unis.
Au cours de mes trente années de carrière diplomatique, j’ai souvent été chargé de rédiger ou de relire des chapitres de ce rapport. En Côte d’Ivoire ou au Pakistan, j’en ai moi-même assuré la rédaction. À d’autres moments, notamment lorsque je dirigeais une région au sein du Bureau des droits de l’homme du département d’État, je relisais et peaufinais plusieurs rapports nationaux. Le travail de collecte des informations était intensif et s’étalait sur l’année entière. Les données provenaient d’ONG, de représentants de la société civile, de partis politiques, de syndicats, de journalistes, ainsi que des autorités elles-mêmes. L’édition du texte nécessitait une vérification méticuleuse : il fallait corroborer et confirmer chaque constat. La publication du rapport constituait souvent un moment délicat pour nos ambassades : nos analyses ne mâchaient pas leurs mots, et les gouvernements visés prenaient rarement ces critiques documentées avec sérénité.
Récemment, je me suis livré à un petit exercice de pensée. En cette période particulièrement tendue de l’histoire politique américaine, je me suis demandé : que donnerait un rapport sur les droits de l’homme si les États-Unis faisaient l’objet de leur propre chapitre ? Pour être honnête, mon intention n’était pas de noircir le tableau, mais plutôt de me rassurer. J’imaginais que, selon des critères objectifs et standardisés, la situation des droits de l’homme aux États-Unis paraîtrait sans doute moins préoccupante que ne le suggère l’extrême polarisation médiatique actuelle. « Après tout, le gouvernement américain ne fait pas disparaître ses citoyens en pleine nuit », me disais-je.
Hélas, le brouillon mental de ce rapport hypothétique s’est avéré décevant. La nouvelle administration Trump a publié son premier rapport sur les droits de l’homme avec retard, en août 2025, et a supprimé plusieurs catégories pourtant traditionnelles. Sans surprise, le département d’État de Trump ne considère plus les violences liées à l’orientation sexuelle comme une question relevant des droits fondamentaux. Même en m’en tenant à ces nouvelles rubriques “simplifiées”, aucune ne donnait de résultats satisfaisants. Et si l’on applique les critères classiques, comme je le fais ci-dessous, le bilan est encore plus préoccupant.
1. Le respect de l’intégrité de la personne
Ce chapitre comprend les homicides illégaux, la torture, les détentions arbitraires, le déni de procès équitable, les prisonniers politiques, etc. Notre système judiciaire et notre attachement à l’État de droit n’ont jamais été parfaits, mais je pensais que c’était un domaine où les États-Unis se distingueraient positivement. Pourtant, à la lumière des événements récents, j’ai constaté plusieurs sujets d’inquiétude que je n’aurais pas hésité à dénoncer si j’avais rédigé un rapport sur les premiers mois de l’administration actuelle. Exécutions extrajudiciaires ? Les opérations militaires américaines visant des “narco-terroristes” au large du Venezuela, sans autorisation du Congrès ni respect du moindre principe de procédure, pourraient aisément entrer dans cette catégorie. Détentions illégales ? Les arrestations par le service de l’immigration (ICE) de citoyens américains ou de résidents réguliers, souvent sur la seule apparence ou la langue parlée, mériteraient d’être mentionnées. Déni de procès équitable ? Les enquêtes engagées contre des opposants politiques du président, notamment la mise en accusation infondée de l’ancien directeur du FBI James Comey, s’inscriraient à juste titre dans cette rubrique.
2. Le respect des libertés publiques
Ce volet englobe la liberté d’expression, de réunion pacifique et de religion. Là encore, les derniers mois ont été marqués par de sérieuses entorses. L’administration Trump tolère difficilement les discours contraires à l’idéologie MAGA, que ce soit dans les universités ou sur les plateaux télévisés. Les menaces de la ministre de la Justice, Pam Bondi, promettant de “poursuivre” ceux qui se livreraient à des “discours de haine” après l’assassinat de Charlie Kirk en sont une illustration.[1] S’agissant de la liberté de réunion, le président a qualifié les manifestants de Los Angeles, opposés à sa politique migratoire, “d’animaux” et “d’ennemis étrangers”, avant de déployer la Garde nationale de Californie et les Marines pour rétablir l’ordre. Si quelques dégradations ont eu lieu, ce recours à la force militaire face à une contestation civile rompt avec les usages démocratiques. Quant à la liberté de religion, la politique du gouvernement a clairement favorisé l’expression publique du christianisme. Trump évoque souvent les États-Unis comme une “nation chrétienne” et son administration a autorisé l’affichage de symboles religieux sur les propriétés fédérales.
3. La participation au processus politique
Cette section porte sur le fonctionnement démocratique et les élections. Les États-Unis continuent, bien sûr, d’organiser des scrutins compétitifs à tous les niveaux, et demeurent une démocratie. Mais là encore, les normes et les conventions se fragilisent. Le président a cherché avec vigueur à contester les résultats légitimes de l’élection de 2020, et des manifestants violents ont pris d’assaut le Capitole au moment du décompte des votes du Collège électoral. Depuis sa réélection, Trump a publiquement évoqué un troisième mandat — pourtant anticonstitutionnel.
Ces derniers mois, les deux grands partis ont redessiné des circonscriptions électorales de manière à maximiser leurs avantages lors des élections de mi-mandat, parfois au mépris de la volonté de la majorité. La théorie de “l’exécutif unifié”, défendue par l’administration Trump, selon laquelle le président exerce un contrôle absolu sur l’exécutif, a réduit l’autorité du Congrès en affaiblissant son pouvoir de contrôle et son droit budgétaire. Le Congrès, pourtant pluripartite, voit ainsi sa capacité de contre-poids au pouvoir présidentiel sérieusement amoindrie.
La liste pourrait s’allonger, mais l’idée est claire. Le résumé exécutif de ce rapport imaginaire sur les droits de l’homme aux États-Unis se lirait ainsi :
Le respect des droits fondamentaux a reculé sur plusieurs fronts au cours de l’année écoulée. Si les États-Unis demeurent pour l’essentiel un pays démocratique fondé sur l’État de droit et la procédure régulière, leur bilan sous l’administration Trump est mitigé — et la tendance, préoccupante.
[1] Il n’existe aucune disposition prévoyant la répression du « discours de haine » dans le droit américain. Le premier amendement protège l’ensemble du discours public.
Retrouvez régulièrement les éditos de Jeff Hawkins, ancien diplomate américain, chercheur associé à l’IRIS, pour ses Carnets d’un vétéran du State Department.
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10.10.2025 à 15:57
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Dans quel état d’esprit les artistes et intellectuels camerounais engagés, abordent la présidentielle du 12 octobre ? Peuvent-ils jouer un rôle dans le débat démocratique et l’accompagnement des transformations politiques ? Comment percevoir les attentes et les désillusions de la jeunesse face à cette élection et comment l’art de Jean-Pierre Bekolo s’en fait-il l’écho ? Face à cette dissolution du réel, que peut encore le cinéma ? Entretien avec Jean-Pierre Bekolo, auteur-réalisateur et cinéaste camerounais, réalisé par Caroline Roussy, directrice de recherche à l’IRIS.
L’article Élection au Cameroun : après 43 ans de présidence de Paul Biya, est-il encore possible d’espérer ? est apparu en premier sur IRIS.
Dans quel état d’esprit les artistes et intellectuels camerounais engagés, abordent la présidentielle du 12 octobre ? Peuvent-ils jouer un rôle dans le débat démocratique et l’accompagnement des transformations politiques ? Comment percevoir les attentes et les désillusions de la jeunesse face à cette élection et comment l’art de Jean-Pierre Bekolo s’en fait-il l’écho ? Face à cette dissolution du réel, que peut encore le cinéma ?
Entretien avec Jean-Pierre Bekolo, auteur-réalisateur et cinéaste camerounais, réalisé par Caroline Roussy, directrice de recherche à l’IRIS.
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09.10.2025 à 15:41
admn_iris
Les collectivités françaises du Pacifique ne dérogent pas à un climat délétère qui touche l’ensemble de l’Outre-Mer français : crises internes, relations difficiles avec le gouvernement central et positionnement délicat dans les enjeux géopolitiques et géostratégiques (qu’ils soient vus de Paris où de chacune des « capitales » ultramarines). Pratiquement aux antipodes de la France continentale, l’Océanie n’est plus « le continent oublié » de Jean-Marie Le Clézio. Elle est même de plus en plus convoitée.
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Les collectivités françaises du Pacifique ne dérogent pas à un climat délétère qui touche l’ensemble de l’Outre-Mer français : crises internes, relations difficiles avec le gouvernement central et positionnement délicat dans les enjeux géopolitiques et géostratégiques (qu’ils soient vus de Paris où de chacune des « capitales » ultramarines). Pratiquement aux antipodes de la France continentale, l’Océanie n’est plus « le continent oublié » de Jean-Marie Le Clézio. Elle est même de plus en plus convoitée.
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09.10.2025 à 14:32
stagiairedecomm@iris-france.org
Trump a annoncé un cessez-le-feu à Gaza sur lequel s’accordent Israël et le Hamas. Bien que celui-ci permettrait l’accès à l’aide humanitaire, la fin des bombardements sur les civils et la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, il ne constitue en réalité qu’une première étape vers une paix encore incertaine. Par ailleurs, celui-ci ne représente pas pour autant la fin de la colonisation et une réelle égalité entre Israéliens et Palestiniens. Les conditions nécessaires à la naissance d’un réel État palestinien sont-elles à ce jour réunies ? Quelles pourraient être les conséquences potentielles de ce cessez-le-feu ?
L’article Cessez-le-feu bienvenu : paix lointaine et incertaine est apparu en premier sur IRIS.
Trump a annoncé un cessez-le-feu à Gaza sur lequel s’accordent Israël et le Hamas. Bien que celui-ci permettrait l’accès à l’aide humanitaire, la fin des bombardements sur les civils et la libération des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, il ne constitue en réalité qu’une première étape vers une paix encore incertaine. Par ailleurs, celui-ci ne représente pas pour autant la fin de la colonisation et une réelle égalité entre Israéliens et Palestiniens. Les conditions nécessaires à la naissance d’un réel État palestinien sont-elles à ce jour réunies ? Quelles pourraient être les conséquences potentielles de ce cessez-le-feu ?
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