LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs Revues Médias
Alternatives numériques
Souscrire à ce FLUX

ALTERNATIVES NUMÉRIQUES

Louis DERRAC

Alternatives numériques est un mini-média contributif qui a pour but de faire connaître des alternatives numériques au grand public.

▸ les 10 dernières parutions

31.05.2023 à 15:42

PeerTube, une alternative à YouTube

Booteille

Texte intégral (2254 mots)

C’est quoi PeerTube ?

Page d’accueil de la plateforme Peer.Tube

PeerTube est un service de diffusion de vidéos alternatif à YouTube.

Dans la lignée de YouTube, Viméo, Dailymotion, Twitch et autres consorts, PeerTube permet d’héberger des vidéos en ligne et de faire des diffusions en direct.

En revanche, PeerTube se démarquera des autres plateformes à travers sa conception unique, qui s’appuie sur des concepts clés.

Décentralisation

Illustration de la décentralisation — What is PeerTube? par LILAZeMarmot Team & Framasoft

PeerTube n’est pas un service centralisé, il n’y a pas une entité unique qui va monopoliser le service et obliger les utilisateur·ices à l’utiliser à travers son propre prisme.

Différentes entités peuvent installer leur propre service PeerTube et le proposer (ou non) au public. C’est le principe de la décentralisation.

Le principe est très similaire à celui des messageries électroniques. Nous pouvons créer une adresse mail chez différents fournisseurs, comme par exemple Gmail, Outlook, ou encore Tutanota ou Proton. Si l’interface va changer entre Gmail et Tutanota, il n’empêche que le service de fond reste le même : l’échange de courriers électroniques. Il est même possible d’héberger soi-même son service de courrier électronique, sur notre ordinateur ou sur un serveur loué en ligne.

Le fonctionnement de PeerTube est similaire. Nous pouvons installer notre propre plateforme PeerTube à la maison, pour pouvoir héberger et regarder des vidéos avec la famille et les ami·es proches, ou nous pouvons nous inscrire sur une des plateformes PeerTube existantes. Le choix nous est libre.

Le Pair à Pair

Illustration du Pair à Pair — What is PeerTube? par LILAZeMarmot Team & Framasoft

PeerTube repose sur un autre concept, lié à celui de la décentralisation : Le Pair à Pair.

Pour le comprendre, nous devons nous intéresser à la problématique que ce concept tend à résoudre.

Lorsque nous regardons une vidéo, celle-ci est temporairement téléchargée sur notre ordinateur (c’est le principe du streaming, du téléchargement temporaire de vidéo, dont les fragments s’autodétruisent avec le temps). Pour pouvoir la télécharger, nous demandons à la plateforme qui propose la vidéo de nous l’envoyer. Cela nécessite donc d’utiliser de la bande passante — de la place dans les tuyaux qui font transiter les données —. Or, la bande passante est limitée, physiquement, par la capacité de ces fameux tuyaux. Pour éviter qu’il y ait des abus, la bande passante a un coût, cela permet de contrôler le flux : si on souhaite utiliser beaucoup de bande passante, en tant que plateforme qui propose du contenu sur internet, il nous faudra payer cher.

Nous voyons ici la problématique se dessiner : Transférer une vidéo sur internet demande d’utiliser beaucoup de bande passante.
Quand ce ne sont que quelques utilisateur·ices qui le font en même temps, ça ne pose pas spécialement de problème, mais si beaucoup de personnes cherchent à regarder nos vidéos au même moment, alors on se retrouve rapidement, soit limité·es par notre bande passante disponible, soit à devoir payer *très* cher pour faire face à l’afflux. C’est pour cette raison qu’il n’existe, au final, que très peu de plateformes centralisées pour diffuser de la vidéo : Ça demande beaucoup d’argent. C’est ici que le concept du Pair à Pair intervient.

Lorsque nous regardons une vidéo sur PeerTube, nous demandons à la plateforme de nous envoyer la vidéo. Cependant, si la plateforme détecte que d’autres utilisateur·ices sont en train de regarder la même vidéo et on déjà téléchargé les fragments qui nous intéressent, alors ce sont les autres utilisateur·ices qui nous enverront, automatiquement, ces fragments. La plateforme, elle, ne nous enverra la vidéo que si les autres utilisateur·ices sont trop lents à nous les envoyer.

Ce concept permet à des petites entités (un·e individu·e, une famille, une association, une petite entreprise, une collectivité, etc.) de pouvoir héberger elles-même leurs vidéos à moindre coût.

La Fédération

Illustration de la Fédération — What is PeerTube? par LILAZeMarmot Team & Framasoft

Ainsi, les deux premiers concepts nous permettent de dessiner une idée majeure de PeerTube : il est possible de s’auto-héberger.

Cependant, l’auto-hébergement entraîne souvent un risque d’isolement. À la manière des forums de discussion qui étaient très populaires au début des années 2000, en nous auto-hébergeant, nous nous retrouvons souvent dans des petites communautés, peu visibles de l’extérieur. Cela peut être une fonctionnalité souhaité, mais certaines entités voudront plutôt avoir de la visibilité, avoir plus de personnes qui interagissent avec leurs vidéos, les commentent, etc.

La Fédération permet de répondre à ce souhait. Toutes les plateformes PeerTube peuvent, si elles le souhaitent, interagir les unes avec les autres. C’est-à-dire que nous pouvons sur notre plateforme auto-hébergée à interagir à la fois avec les vidéos postées par notre famille, mais aussi avec celles, diffusées sur une autre plateforme, postées par Framasoft, ou encore sur cet·te vidéaste inconnu·e qui poste des vidéos de chats trop mignons.

La Fédération permet de ne pas rester isolé les un·es des autres mais de construire un immense réseau de plateformes PeerTube.

Le Fediverse

Illustration du Fediverse — What is Fediverse? par LILAZeMarmot Team & Framasoft

Donc, PeerTube est fédéré. Les plateformes PeerTube communiquent les unes avec les autres et créent une immense plateforme décentralisée.

Cependant, la puissance de la Fédération ne s’arrête pas à PeerTube.
Depuis plusieurs années, différents services ont été conçus et se posent comme des alternatives fortes aux services centralisés privateurs que nous connaissons (YouTube, Twitter, Instagram, etc).

La majorité de ces services ont décidé d’utiliser le même langage pour construire leur Fédération. Ce choix a une conséquence forte : La majorité de ces services décentralisés et fédérés peuvent interagir les un·es avec les autres.

Par exemple, Mastodon, une alternative décentralisée et fédérée à Twitter, nous permet de consulter les vidéos postées sur PeerTube et d’interagir avec : nous pouvons indiquer que l’on aime la vidéo, poster un commentaire, voir les dernières vidéos de notre vidéaste préféré·e s’afficher directement dans notre fil d’actualité, etc.

Ce concept de Fédération entre les différents services alternatifs est appelé le Fediverse : la contraction de Federated et Universe, l’univers fédéré.

Comment essayer PeerTube ?

Page d’accueil de Join PeerTube

Pour essayer PeerTube, le plus simple est d’aller sur le site officiel, qui regroupera des ressources pour comprendre ce qu’est PeerTube et comment l’utiliser : https://joinpeertube.org/

La page d’accueil aidera à comprendre ce qu’est PeerTube. Dans le menu, en haut, nous retrouverons trois autres pages :

  • Parcourir les contenus, qui nous permettra d’utiliser un moteur de recherche afin de trouver des vidéos présentes sur une des plateformes PeerTube. Ce moteur de recherche peut aussi être trouvé sur un site dédié : https://sepiasearch.org/
  • Publier des vidéos, qui nous guidera pour créer un compte PeerTube sur une des plateformes PeerTube existantes (ou la notre, auto-hébergée).
  • FAQ, qui répondra à nombre de nos questions si à l’issue de ces trois premières pages nous en avons encore.

Conclusion

PeerTube est un logiciel révolutionnaire, permettant de reprendre du contrôle sur un pan de notre environnement numérique en résolvant une problématique technique mais aussi et surtout politique : Comment héberger des vidéos, sans avoir besoin de vendre un rein ou d’offrir notre contenu et l’analyse de nos comportements aux géants capitalistes du numérique.

Si vous avez des questions ou des remarques sur le fonctionnement de PeerTube, n’hésitez pas à nous les indiquer en commentaires !

L’article PeerTube, une alternative à YouTube est apparu en premier sur Alternatives numériques.

11.02.2023 à 18:51

5 alternatives à Google Maps (et les autres)

Louis Derrac

Texte intégral (2089 mots)

Entre Google Maps et Waze (racheté par Google en 2013), question cartographie et navigation, Google règne en maître. Une fois n’est pas coutume, c’est la conjonction de plusieurs effets de l’économie numérique qui garantit au géant de la recherche un solide quasi-monopole.

D’abord, l’effet de réseau. Si j’ouvre un commerce aujourd’hui, c’est d’abord sur Gmaps que j’ai intérêt à consacrer du temps pour la mise à jour de mes menus, horaires, ou encore pour obtenir des évaluations. Ensuite, les effets de rendements croissants, rendus notamment possibles par l’inimaginable flux de données amassées par Google, qui lui permettent d’être toujours plus performant et plus efficient. Par exemple, plus on est nombreux à utiliser Google Maps ou Waze, plus on permet à Google d’être pertinent sur les temps de trajets, car il déduit de nos données compilées où sont les embouteillages, les travaux et accidents de la route. En plus de ces deux effets propres à l’économie numérique, Google est l’une des entreprises les plus riches au monde et peut puissamment investir dans ses applications de cartographie.

Bref, difficile de se passer de cet acteur, et de ses quelques concurrents secondaires (Apple Plan en tête). Mais pas impossible, et voici plusieurs alternatives sérieuses qui méritent que vous leur donniez leur chance. Pourquoi vouloir se passer de Google Maps ? Quelques arguments :

  • GMaps pille vos données de géolocalisation
  • GMaps et Waze vous matraquent de publicité
  • Les cartes de OpenStreetMap sont souvent plus précises que celles de GMaps. Tous les jours, une communauté active améliorent ces cartes (et vous pouvez contribuer !)
  • GMaps n’a pas votre estomac (dans la recherche d’un restaurant), votre curiosité (dans la découverte d’une ville), ou encore votre bien-être à cœur : cette application a pour object d’afficher un maximum de publicités, d’amasser un maximum de données, pour faire gagner à Google un maximum d’argent.

Organic Maps: cartes hors ligne et navigateur GPS

Images issues du site de Organic Maps

Pour une utilisation en ville (à pied ou à vélo particulièrement) ou à la montagne, Organic Maps est au top ! Il s’agit d’un fork de Maps.me, qui s’est un peu perdu en cours de route. Organic Maps reprend ce qu’on aimait (télécharger les cartes hors connexion, basées sur OpenStreetMap, accéder aux informations de plusieurs transports en communs, etc.), sans fioritures, publicités et autres rajouts plus ou moins désirés.

À noter que Organic Maps permet de se connecter à un compte OpenStreetMap, permettant ensuite de contribuer TRÈS facilement à ce bijou du web contributif.

Magic Earth : navigation tour par tour avec trafic crowdsourcé

Image issue du site de Magic Earth

La meilleure alternative à Gmaps et Waze en voiture ! Magic Earth (sur lequel est basé l’application « Cartes » de /e/OS) n’est pas open source, mais respecte la vie privée (aucun traceur dans l’application), n’affiche pas de publicité, et propose une très bonne expérience de navigation !

On apprécie pêle-mêle les rappels de vitesse, les annonces de radars, la possibilité de signaler des dangers sur la route (on peut rêver d’un nouveau Waze vraiment par et pour les utilisateurices), ou encore le fait que le service soit capable de mesurer le niveau de trafic (là encore grâce aux utilisateurices).

Transportr : les transports en communs sans pub et sans tracking !

Captures d’écran prises par l’auteur

Citymapper et Transit sont des incontournables quand on pratique les transports en commun (au-delà du métro) et qu’on visite de nombreuses villes de France et d’ailleurs. Sauf que les deux sont bourrés de traceurs (Transit beaucoup moins au passage) et ont un modèle économique contestable puisqu’il est basé sur nos données.

Voici donc Transportr, une application open source et à but non lucratif, développée par des contributeurices tout autour du monde. De nombreuses villes de France et d’Europe sont déjà couvertes, et à l’usage, l’application est très fonctionnelle !

OsmAnd : le plus complet… et le plus complexe

Images issues du site de OsmAnd

OsmAnd est l’application de cartographie la plus fidèle et la plus complète par rapport aux données OpenStreetMap. Elle est également bourrée de fonctionnalités (voir le site de OsmAnd)… mais elle manque d’ergonomie. Elle est également connue pour être peu économe en ressources et en batterie. À chacun de voir selon ses besoins, mais il faut incontestablement compter avec cette application.

Derive : marche et rêve !

Images issues du site de Derive

« Suis ton instinct ! Dérive, c’est une adresse, une direction, une distance… et rien de plus. »

Tout est dit. À l’efficacité absolue (en termes de temps de trajet) promise par de logiciels comme Gmaps, Derive propose l’exact inverse : de la flânerie, de l’exploration, de la déambulation. L’occasion de se souvenir qu’avant la démocratisation de toutes nos technologies de cartographie, on acceptait de se perdre. Et que le meilleur chemin n’est pas le plus rapide, mais le plus beau.


Voilà, j’espère que ces alternatives vous donneront envie. Chez moi, elles sont testées et approuvées, Gmaps s’en trouve de moins en moins utilisé, et disparaîtra peut-être un jour ! Un petit clin d’oeil à Sebsauvage et Cdrik qui partagent régulièrement sur les alternatives numériques en matière de logiciels de cartographie.

Photo à la une de Nick Seagrave sur Unsplash

L’article 5 alternatives à Google Maps (et les autres) est apparu en premier sur Alternatives numériques.

07.02.2023 à 07:41

Klavaro : apprendre gratuitement à taper au clavier

Louis Derrac

Lire la suite (361 mots)

On tape toustes plus ou moins bien au clavier. En tout cas pour celleux qui doivent quotidiennement taper sur un clavier.

Je suis un jour tombé sur Tap’Touche, une « méthode en ligne simple et efficace pour les débutants et les initiés qui désirent développer une solide technique de frappe au clavier », proposée par la société canadienne Druide. La version personnelle est à 29 euros l’année, 39 euros pour une famille. C’est correct, et Druide fait du bon travail avec son dictionnaire/correcteur. J’ai juste été assez échaudé par leur abandon de Linux, et me suis éloigné d’eux et de leurs services.

J’ai alors découvert, au cours de mes pérégrinations dans l’écosystème Linux, Klavaro, un tuteur de dactilographie. C’est fidèle au monde libre : c’est gratuit (vous pouvez contribuer), multiplateforme (Linux et Windows), et ergonomiquement sobre. Mais honnêtement l’appli est propre, simple d’utilisation, y a plus qu’à s’y mettre maintenant 🙂

Bonne découverte !

Crédit : Via Louis Derrac

L’article Klavaro : apprendre gratuitement à taper au clavier est apparu en premier sur Alternatives numériques.

07.01.2023 à 17:55

Lichess : jouer aux échecs en ligne, librement

Louis Derrac

Lire la suite (312 mots)

Savez-vous qu’il existe un site permettant de jouer aux échecs, sans publicité, sans captation de donnée, et avec un code open source ? Je vous présente Lichess. Ce site, créé en 2010 par Thibault Duplessis comme un passe-temps, permet aujourd’hui à plus de cinq millions de parties de se tenir chaque jour.

Le site permet de jouer en anonyme, ou de se créer un compte, permettant ainsi d’accéder à un classement et des joueurs de son niveau. Il est également bourré de ressources et de fonctionnalités utiles, qui le mettent au niveau de ses alternatives bourrées de pub. On peut citer :

  • Analyse de la partie terminée (erreurs, comparaison de la partie avec des millions d’autres jouées, etc.) via le moteur open source Stockfish
  • Voir des joueurs de haut niveau jouer en direct
  • Une base de cours et d’entraînements
  • Une base de problèmes (d’échec) à résoudre
  • Des outils : un échiquier d’analyse, un explorateur d’ouvertures, etc.

Il existe également une application iOS et Android (dont F-droid)

Bref, si vous aimez les échecs, que vous voulez progresser et faire des parties, plus de raisons de vous imposer un site qui revend vos données ou vous impose de la publicité.

L’article Lichess : jouer aux échecs en ligne, librement est apparu en premier sur Alternatives numériques.

10 / 10
 Persos A à L
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
EDUC.POP.FR
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Frédéric LORDON
LePartisan.info
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Romain MIELCAREK
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Emmanuel PONT
Nicos SMYRNAIOS
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
 
  Numérique
Binaire [Blogs Le Monde]
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Francis PISANI
Pixel de Tracking
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
XKCD
🌓