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Rubrique «À LIRE AILLEURS»

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05.12.2024 à 14:00

Fête du quartier des Amandiers - Fête de la solidarité contre les expulsions et le racisme !

Venez participer à cette fête de quartier, avec ou sans-papiers, petit.e.s ou grand.e.s, la solidarité contre le racisme et les expulsions est l'affaire de toutes et tous :

Texte intégral (1103 mots)

Venez participer à cette fête de quartier, avec ou sans-papiers, petit.e.s ou grand.e.s, la solidarité contre le racisme et les expulsions est l'affaire de toutes et tous :

Fête du quartier des Amandiers
TE DE LA SOLIDARITÉ !

Samedi 7 décembre
12H à 16H sur la place devant le foyer des Amandiers 2 rue Elisa Borey 75020

Venez partager un moment entre habitant.e.s du quartier avec ou sans-papiers, petit.e.s ou grand.e.s, soyons nombreu.x.se.s pour faire vivre la solidarité !

Nous aurons des repas, des barpapas, de la musique, un atelier graffiti, un spectacle de marionnettes, des affiches, autocollants et tracts pour la manifestation du 14 décembre (faites circuler cette vidéo d'appel à manifester : https://www.youtube.com/watch?v=0G3RDi4XJMQ)

Nos quartiers du 20e ont vu ces derniers mois naître des résistances qui sont des espoirs pour toutes et tous. Ces résistances se sont construites par la solidarité de toutes et tous, d'où que l'on vienne et où que l'on soit né.e :

  • La lutte des mineur·e·s isolé·e·s du Parc de Belleville a permis à des centaines de jeunes à la rue dont le statut de mineur·e n'a pas été reconnu par l'administration française d'être logé·e·s, et pour certain·e·s scolarisé·e·s, durant leur recours. Encouragé·e·s et soutenu·e·s par les habitants, les jeunes qui avaient trouvé refuge dans les buissons du Parc de Belleville se sont organisé·e·s en collectif pour faire valoir leurs droits et continuent leur lutte.
  • Le soulèvement des résidents du Foyer des Amandiers leur a permis d'obtenir justice pour l'un des leurs. Niabaly Djiby, 79 ans, résident de la structure depuis 1983, avait été expulsé de sa chambre par les forces de l'ordre pour avoir hébergé son fils Aboubacar, travailleur sans-papiers. Grâce à la mobilisation des résidents, le retraité et son fils ont pu rester au foyer et ont reçu la promesse d'un relogement par la mairie du 20e au printemps.

Venez samedi 7 décembre, habitant.e.s du quartier des Amandiers et d'ailleurs, résident.e.s avec ou sans-papiers du foyer des Amandiers et des autres foyers du 20e et autour (Bisson, Retrait, Mûriers, Duée, Charonne, Fontaine-au-Roi, ...)

Pour faire vivre cette solidarité, partager un repas, participer à des ateliers et jeux pour petit.es et grand.es, écouter les prises de paroles de collectifs et associations du 20e, écouter de la musique live et résister ensemble !

CONTRE LES EXPULSIONS,
CONTRE LES MENACES RACISTES,
LASISTANCE EST POSSIBLE,
LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME !

Le collectif 20e solidaire avec tou.te.s les migrant.e.s est signataire, avec plus de 240 organisations partout sur le territoire, de l'appel à mobiliser du 14 au 18 décembre à l'occasion de la Journée internationale des migrant·e·s : contre le racisme d'État nous appelons à la désobéissance civile, la résistance et la lutte : https://www.antiracisme-solidarite.org/appel-et-signataires

Collectif 20e solidaire avec toutes les migrantes et tous les migrants
https://www.instagram.com/paris20solidaire/
https://www.facebook.com/20emeSolidaire
20emesolidaire@gmail.com

05.12.2024 à 12:00

Quittez X : Stoppez le financement et la complaisance face à l'extrême droite

À tou·te·s les militant·e·s de gauche et d'extrême gauche encore actifs sur le réseau social X : en y restant, vous cautionnez ce qu'il est devenu et participez à financer l'extrême droite.

Texte intégral (545 mots)

À tou·te·s les militant·e·s de gauche et d'extrême gauche encore actifs sur le réseau social X : en y restant, vous cautionnez ce qu'il est devenu et participez à financer l'extrême droite.

Rester sur X n'est pas un choix anodin, car celles et ceux qui se prétendent notamment antifascistes tout en continuant d'utiliser cette plateforme se rendent complices de ce qu'ils prétendent combattre, renforçant ainsi le système qu'ils dénoncent. Même si ce n'est pas votre intention (bien que certain·e·s militant·e·s relaient régulièrement des comptes d'information d'extrême droite, ce qui suscite de sérieux doutes à ce sujet), vous avez contribué à l'élection de Trump, grâce au financement de celui-ci par Elon Musk. Ce soutien financier a permis la diffusion de publicités particulièrement haineuses et violentes, notamment à l'encontre des personnes transgenres aux États-Unis.

Je vous encourage à rejoindre un réseau social alternatif tel que Mastodon, en privilégiant les instances les plus éthiques possibles (comme kolektiva.social), qui s'engagent à lutter contre la propagation des idées d'extrême droite en refusant purement et simplement de permettre à ces individus d'y exprimer leur haine.

Rester sur des plateformes comme Bluesky, bien que moins toxiques que X, reste problématique.

Les médias présentent Bluesky comme une alternative décentralisée, mais en réalité, c'est une plateforme en grande partie centralisée, appartenant à une entreprise qui finira par introduire la publicité (ce qui n'est d'ailleurs pas nié par l'entreprise) ou des systèmes d'abonnement payants. Même sans abonnement, des fonctionnalités payantes sont notamment prévues. Tout cela contribuant ainsi à renforcer encore davantage le système capitaliste.

Ne parlons même pas de Threads, qui utilise un système censé favoriser la décentralisation, mais qui appartient à Facebook, donc à une entreprise plus que nuisible, surtout en ce qui concerne l'utilisation des données personnelles.

Ces réseaux ne remettent pas en question le capitalisme et son rôle de tremplin pour l'extrême droite et même si l'impact immédiat est moins grave que sur X, ils demeurent nuisibles à la lutte contre l'extrême droite et la société actuelle.

La lutte contre l'extrême droite et le système capitaliste qui la soutient doit se mener par tous les moyens possibles, et Internet n'est pas, et ne sera jamais, une exception.

05.12.2024 à 11:00

Société nucléaire, société policière.

Mardi 19 novembre, deux compagnons sont interpellés en plein centre-ville de Caen par plusieurs équipages de flics dont la BAC. Après une fouille rapide du véhicule avec lequel ils circulent et une prise d'identité autorisées par un arrêté exceptionnel couvrant le secteur de la gare, ils sont embarqués au commissariat central.

Article publié sur Trognon.info

Texte intégral (701 mots)

Mardi 19 novembre, deux compagnons sont interpellés en plein centre-ville de Caen par plusieurs équipages de flics dont la BAC. Après une fouille rapide du véhicule avec lequel ils circulent et une prise d'identité autorisées par un arrêté exceptionnel couvrant le secteur de la gare, ils sont embarqués au commissariat central.

Article publié sur Trognon.info

Sur place, les flics les informent qu'ils sont placés en garde à vue pour « entrave à la circulation d'un train ». Ils apprennent alors que leur voiture a été aperçue près de deux heures plus tôt à proximité des voies de chemin de fer qui traversent la ville. Ils devineront que les flics les soupçonnent d'avoir voulu stopper ou ralentir un transport de déchets nucléaire CASTOR se dirigeant vers l'Allemagne. En effet, la veille 4 colis Castor contenant des combustibles nucléaires retraités à La Hague ont été acheminés au terminal de Valognes. Ce 19 novembre, le convoi s'est élancé vers Philippsburg encadré de flics, en passant par Caen. Depuis quelques semaines, un appel à mettre des bâtons dans les rails de l'industrie nucléaire circule sur des sites militants.

Au poste, les compagnons comprennent que les flics sont en pleine construction d'une petite histoire : il s'agit de les impliquer dans une tentative de sabotage. Le moindre outil, le moindre tract présent dans la voiture deviennent des preuves à charge. Les flics scotchent sur de vieux morceaux de bois, puis sur du vinaigre blanc qu'ils pensent inflammable (si, si !), saisissent un vieux texte antinucléaire et un autre anarchiste. Des preuves infaillibles on vous dit.

L'un des compas demande à ce qu'une amie soit prévenue et à ce qu'il puisse s'entretenir avec elle, comme il est dorénavant possible en garde à vue. Elle ne reçoit aucun coup de fil, mais les flics informent pourtant le compagnon qu'elle a été contactée.

Durant cette garde à vue, la colocation d'un des compagnons est perquisitionnée au motif d'établir
son identité. Les flics en profitent, malgré le rappel du compagnon qu'ils doivent s'en tenir à sa chambre et aux pièces communes, pour fouiller les chambres des colocataires. Là, une seconde équipe, pour certains masqués, intervient et prend des photos, sans qu'il ne soit précisé au compa de qui il s'agit.

Mercredi en fin de matinée, le premier compagnon sort enfin après 19h de garde à vue, et doit attendre encore plus d'une heure pour qu'on lui restitue sa voiture. Pour le second compagnon, c'est seulement en fin d'après midi après 24 h de garde à vue qu'il est enfin autorisé à sortir.

La procédure est toujours en cours et donnera peut-être lieu à un procès. L'un des compagnons est déjà convoqué en janvier pour refus de signalétique. Cette charmante nuit au poste a pour origine une entrave à la circulation d'un train... dont la circulation n'a à notre connaissance, et c'est bien malheureux, jamais été entravée. Mais chez nos braves inspecteurs Clouzot, c'est sans doute une preuve décisive à ajouter à la présence de vinaigre blanc…

Cet arsenal répressif continue de nous révolter malgré sa banalité dans le contexte répressif actuel, et dans un contexte plus spécifique de relance du programme nucléaire qui vise à prolonger l'existence de réacteurs de plus en plus vieillissants, à construire une nouvelle série de réacteurs EPR, mais également à investir massivement dans la recherche nucléaire et dans le nucléaire militaire et ses mille et un raffinements pour anéantir la planète.

04.12.2024 à 16:00

Du 4 au 17 décembre à la Parole Errante

Programme du 4 au 17 décembre à la Parole Errante, 9 rue François Debergue à Montreuil.

Texte intégral (2790 mots)

Programme du 4 au 17 décembre à la Parole Errante, 9 rue François Debergue à Montreuil.

Le 12 octobre dernier, à Montreuil, des femmes exilées et leurs enfants, des personnes isolé·es ont été brutalement expulsé·es, sans qu'aucune solution de relogement ne leur soit proposée, du squat de la rue Gambetta, où iels avaient trouvé refuge depuis deux ans et demi. Ce 20 novembre 2024, les expulsé·es de la rue Gambetta ont occupé l'annexe d'une école inutilisée à Montreuil, afin d'alerter sur leur situation, de visibiliser le fait qu'il y a des bâtiments vides alors que des personnes dorment à la rue et de demander à la mairie une convention d'occupation précaire de ce bâtiment en parfait état. La seule réponse de la municipalité et du maire, Patrice Bessac, a été de leur envoyer un arsenal policier jamais vu à Montreuil dans un tel contexte. Nous relayons ici le communiqué de soutien au Collectif Gambetta, dans son intégralité.

Et si ce mois de décembre continue dans le froid de la rue pour ces personnes violemment expulsées, la bibliothèque anarchiste le Jargon Libre invite à « se tenir chaud, une dernière fois ». Les archives du Jargon Libre qui avaient été accueillies il y a 14 ans à La Parole Errante, avant de migrer dans un local à Ménilmontant, vont enrichir le fond du Cira (Centre International de Recherches sur l'Anarchisme) de Lausanne. Si le local ferme, reste le souvenir concret des liens de solidarité qui en ont permis l'existence.

Ce sont ces liens multiples et les « expériences collectives » tissés de longue date par Armand Gatti et son équipe, qu'une exposition cherchera à exhumer à l'occasion du centenaire de la naissance de celui qui a écrit le livre donnant encore son nom au lieu aujourd'hui. Cette exposition prendra la forme d'un grand déballage d'affiches, traces d'une façon de « travailler avec » pendant plus d'une vingtaine d'années à Montreuil et en Seine-Saint-Denis.

Photographie noir et blanc d
Le Chat guérillero, expérience d'écriture collective coordonnée par Armand Gatti avec les élèves du C.E.S. Jean Lurçat de Ris-Orangis (1975)
Date Heure Lieu Événement
Mercredi 4 décembre 18h Grande Salle Soirée de soutien au peuple autochtone Wet'suwet'en, en lutte contre le pipeline Coastal GasLink au Canada
Jeudi 5 décembre 19h Café-librairie Michèle Firk Se faire virer, rencontre avec Manon Delatre
Vendredi 6 décembre 18h30 - 22h Grande Salle Soirée de soutien aux femmes palestiniennes en résistance, organisée par le collectif Montreuil Palestine
Samedi 7 décembre 16h - minuit Grande Salle Tapage contre Lafarge
Mardi 10 décembre 18h30 Maison des écritures et des revues Séminaire "La division politique" / Les collectifs déter', de nouvelles manières de s'organiser : depuis et hors du métier, entre « pour nous » et « avec eux »
Vendredi 13 décembre 18h - 22h Grande Salle Soirée de soutien aux Brigades de Solidarité Populaire Montreuil

Mercredi 4 décembre

18h - Grande Salle

Soirée de soutien au peuple autochtone Wet'suwet'en, en lutte contre le pipeline Coastal GasLink au Canada

Jeudi 5 décembre

19h - Café Librairie Michèle Firk

Se faire virer, rencontre avec Manon Delatre

À travers les deux récits Se faire virer et Camera Obscura qui composent le livre paru aux Éditions du Commun, Manon Delatre, par le biais de ses expériences de projectionniste et de cheffe-opératrice, nous parle du travail, du travail qui nourrit et qui dévore nos vies.

Vendredi 6 décembre

18h30-22h - Grande Salle

Soirée de soutien aux femmes palestiniennes en résistance, organisée par le collectif Montreuil Palestine

Cette soirée organisée par le collectif Montreuil Palestine, propose la lecture partagée de témoignages de résistantes et de détenues politiques palestiniennes. Elle sera suivie d'une projection d'extraits de films et de prises de paroles de femmes palestiniennes sur les formes de résistance ici et là-bas, hier et aujourd'hui.

Samedi 7 décembre

16h - minuit - grande salle

Tapage contre Lafarge soirée de solidarité, discussions, ateliers, info-kiosques

Affiche de la journée : dessin d

Mardi 10 décembre

18h30 - Maison des écritures et des revues

Séminaire "La division politique" / Les collectifs déter', de nouvelles manières de s'organiser : depuis et hors du métier, entre « pour nous » et « avec eux »

"Scientifiques en Rébellion", "les Naturalistes des Terres", "les Batisseur.euses Déter", "les Grimpantes"... À partir de l'exemple de collectifs de luttes nées pendant ces dernières années, Léna Balaud interrogera dans cette troisième séance du séminaire en quoi il inventent de nouvelles manières de s'organiser et bousculent les catégories qui organisent la pensée de la politique.

Du 11 au 17 décembre

Grande Salle

Grand déballage / Exploration du monde de l'écriture « Avec »

Pendant 25 ans, la Parole errante a tenté de partager avec les habitant.e.s de Montreuil (et de Seine-St-Denis) une façon de questionner et de travailler issue du long compagnonnage avec et autour de l'écriture d'Armand Gatti (telle qu'elle s'est ramifiée en pièces de théâtre, en films, mais aussi en ateliers de sérigraphie, radio ou vidéo).

Une exposition tentera pendant une semaine de raconter des moments de cette histoire par le biais d'un grand déballage d'affiches réalisées dans le cadre d'ateliers ou d'expériences collectives. Chaque jour sera centré sur une « visite » de ce « grand déballage » et ponctué par une projection, une lecture ou une rencontre pour interroger ces différentes tentatives d'être et de travailler « avec ».

Vendredi 13 décembre

18h - 22h - Grande Salle

Soirée de soutien aux Brigades de Solidarité Populaire Montreuil

Vendredi 13 décembre venez chanter, cantiner, chiner en soutien aux Brigades de Solidarité Populaire !!!

Les BSP Montreuil proposent un espace d'entraide et d'organisation dans une perspective de solidarité offensive contre le capitalisme et les violences institutionnelles et administratives qu'il génère. Dans les locaux de La parole Errante, elles organisent, tous les mardis soirs de 17h30 à 19h30, des Ateliers d'Autodéfense Sociale qui se composent de :

  • cours de français (tous niveaux, gratuits et sans inscription)
  • soutien à des collectifs en lutte dans leurs démarches administratives
  • orientation et soutien aux personnes exilées et sans-papiers en France
  • aide aux démarches de domiciliation, AME, CMU, déclaration d'impôts, aide juridictionnelle...

04.12.2024 à 14:00

Repas de solidarité avec les grévistes du Campanile Suresnes

Le samedi 07/12, à 12h00 à la cantine des Pyrénées 77 rue de la Mare 75020.
Plats préparés par les grévistes. Animation par une chorale féministe.

Lire la suite (315 mots)

Le samedi 07/12, à 12h00 à la cantine des Pyrénées 77 rue de la Mare 75020.
Plats préparés par les grévistes. Animation par une chorale féministe.

En soutien à la caisse de grève des femmes de chambre et des équipiers de l'hôtel Campanile de Suresnes en lutte depuis le 19 août

  • pour l'amélioration de leurs conditions de travail ;
  • pour une augmentation de leur rémunération ;
  • contre un licenciement brutal.

Epuisé-es, maltraité-es, les 16 grévistes ont subi des attaques de plus en plus violentes de la part de la direction dont des interventions de la police et la garde à vue de deux personnes pour « agression sonore ».

Les revendications : augmentation des salaires, prime exceptionnelle de 1300 euros, meilleures conditions de travail, arrêt du management délétère, respect des représentant(e)s.

04.12.2024 à 12:00

Au mouvement anarchiste international : trois propositions de sécurité

Dans ce texte, on fait trois propositions que le mouvement anarchiste international pourrait prendre en compte dans les prochaines années pour permettre aux anarchistes de continuer à attaquer tout en limitant leurs chances de se faire prendre.

Texte intégral (1838 mots)

Dans ce texte, on fait trois propositions que le mouvement anarchiste international pourrait prendre en compte dans les prochaines années pour permettre aux anarchistes de continuer à attaquer tout en limitant leurs chances de se faire prendre.

Ce texte est adressé au mouvement anarchiste international, qu'on définira comme l'ensemble des personnes qui se battent pour des idées anarchistes à travers le monde. Ce mouvement est en conflit avec ses ennemis naturels — l'État, les groupes fascistes, etc. — et doit se protéger s'il veut survivre dans ce conflit. Dans ce texte, on fait trois propositions que le mouvement anarchiste international pourrait prendre en compte dans les prochaines années pour permettre aux anarchistes de continuer à attaquer tout en limitant leurs chances de se faire prendre.

1. Partager les connaissances à l'international

Nos ennemis s'organisent à une échelle internationale grâce à la coopération entre les services de police et de renseignement et aux avancées scientifiques et technologiques — par exemple l'augmentation de la précision des analyses ADN et la prolifération des drones. Cela signifie qu'une technique répressive utilisée dans un pays pourrait bientôt apparaître dans un autre où elle n'est pas encore employée. Cela signifie aussi qu'une contre-mesure efficace utilisée par des anarchistes dans un pays peut fonctionner dans un autre. Nous devrions donc partager les connaissances relatives aux techniques répressives et aux contre-mesures à un niveau international.

Idéalement, toute expérience de répression ou expérimentation de contre-mesures qui pourrait intéresser d'autres anarchistes devrait être mise par écrit, traduite dans plusieurs langues, et rendue publique. Lorsque des anarchistes sont arrêté·e·s ou passent en procès, on peut souvent obtenir des documents juridiques qui révèlent comment ils se sont fait prendre : on peut profiter de ça et publier des analyses de ces documents, en gardant à l'esprit que les informations obtenues de cette manière peuvent être partielles ou déformées. On peut expérimenter de nouvelles contre-mesures et écrire et publier des rapports sur ces expériences (sauf dans les cas où l'État pourrait s'adapter et affaiblir la contre-mesure en lisant le rapport). On peut essayer d'obtenir des informations à la source : lire des manuels de formation de la police, voler des fichiers de police, analyser des fuites de données de serveurs de la police.

Une caractéristique particulière du mouvement anarchiste international est sa décentralisation. On ne voit pas cela comme une faiblesse mais plutôt comme une force : en plus d'éviter les hiérarchies inhérentes aux organisations centralisées, cela nous rend plus difficiles à cibler par nos ennemis qui ne peuvent pas renverser l'ensemble du mouvement en s'attaquant à une partie de celui-ci. Cela dit, cette décentralisation rend aussi plus difficile le partage de connaissances au-delà des frontières. Pour surmonter cela, on voit deux options : développer des liens informels avec d'autres anarchistes en se rencontrant lors de salons du livre et autres événements internationaux, et utiliser Internet. On propose d'utiliser le No Trace Project comme plateforme internationale pour partager les connaissances qui peuvent être partagées sur Internet, non pas en remplacement des liens informels, mais comme un complément utile pour diffuser des informations au-delà des réseaux informels existants.

2. Définir un niveau minimum de sécurité

Les anarchistes qui mènent des actions directes devraient analyser les risques associés à leurs actions et prendre des précautions appropriées : s'habiller de manière anonyme, faire attention à la vidéosurveillance et aux traces ADN, etc. Mais ce n'est pas suffisant. Si seul·e·s celleux qui mènent des actions prennent des précautions, il est plus facile pour nos ennemis de les cibler. C'est, d'abord, parce qu'iels sortent du lot : si seul·e·s quelques camarades laissent leurs téléphones chez elleux, par exemple, cela pourrait être un point de départ évident pour une enquête en manque de pistes. Et, ensuite, parce que nos ennemis peuvent obtenir des informations à leur propos via leurs ami·e·s qui ne mènent pas d'actions : si une personne n'utilise pas de réseaux sociaux mais est mentionnée sur les réseaux sociaux de ses ami·e·s, par exemple, une enquête pourrait récupérer les données des réseaux sociaux de ses ami·e·s pour obtenir des informations à son propos. Nous devrions donc définir un niveau minimum de sécurité que toute personne évoluant dans des réseaux anarchistes accepte de respecter, y compris celleux qui n'ont jamais mené d'actions directes et n'ont pas l'intention d'en mener.

On ne peut pas dire ce que devrait être ce niveau minimum, car il va dépendre de chaque contexte local, mais on peut donner quelques idées. Au strict minimum, chacun devrait aider à cacher des informations à nos ennemis en ne faisant pas de spéculations sur qui est impliqué dans une action, en ne parlant pas aux flics, et en chiffrant tout ordinateur ou téléphone utilisé pour des conversations avec d'autres anarchistes avec un mot de passe robuste. Discuter de sujets sensibles exclusivement en extérieur et sans appareils électroniques, et éviter de montrer clairement à son entourage social avec qui on a des conversations sensibles (par exemple ne pas proposer à quelqu'un d'aller « faire une balade » devant des personnes qui ne sont pas impliquées dans le projet qui va être discuté). De plus, on pense que chacun devrait arrêter d'utiliser les réseaux sociaux (et en tout cas arrêter de poster des photos d'autres anarchistes, même avec leur consentement, parce que cela aide l'État à cartographier les réseaux anarchistes) et laisser son téléphone à la maison en permanence (pas juste pendant des actions). Transporter son téléphone avec soi a des conséquences en matière de sécurité pour toutes les personnes avec qui on interagit.

Il peut être difficile de convaincre des gens d'adopter un tel niveau minimum de sécurité, surtout s'iels pensent qu'iels n'ont pas d'intérêt personnel à le respecter. Si une personne est réticente, on devrait lui rappeler que ce n'est pas seulement sa sécurité qui est en jeu, mais aussi celle d'autres anarchistes autour d'elle qui mènent peut-être, ou prévoient peut-être de mener, des actions directes. Toute personne qui souhaiterait que des actions se produisent a un intérêt à rendre les réseaux anarchistes aussi difficiles que possible à réprimer par les autorités.

3. Explorer de nouveaux horizons

Nos ennemis évoluent au fil du temps et de l'affinement de leurs stratégies et techniques. Nous devrions nous préparer non pour les batailles qui ont déjà eu lieu, mais pour celles à venir. Nous devrions donc aller au-delà de nos pratiques de sécurité actuelles, anticiper l'évolution de nos ennemis, et développer de nouvelles contre-mesures.

Voici trois sujets que le mouvement anarchiste international devrait selon nous explorer dans les années à venir.

Drones

La surveillance aérienne devient rapidement moins chère et plus efficace. Comment devrait-on réagir à la présence de drones policiers lors d'émeutes, d'événements anarchistes, etc. ? Comment peut-on détecter ou abattre des drones ? Devrait-on se préparer au risque que des drones soient utilisés pour des patrouilles aériennes de routine, et si oui, comment ?

Technologies de reconnaissance faciale

En 2023, un journaliste a localisé la militante de gauche allemande Daniela Klette, qui était en clandestinité depuis des années, en utilisant une technologie de reconnaissance faciale pour établir un lien entre une photo d'elle datant de plusieurs décennies et une photo récente trouvée sur Facebook, prise pendant un cours de danse. Que peut-on faire contre cette menace ? Comment se préparer à l'intégration croissante des technologies de reconnaissance faciale dans les systèmes de vidéosurveillance publics ?

Manque de visibilité de l'activité policière

Il y a quelques années encore, des anarchistes utilisaient des scanners de fréquences radio pour surveiller les fréquences de la police, par exemple pendant une action directe pour se renseigner sur l'activité policière autour du lieu de l'action. Dans la plupart des contextes, cela est maintenant impossible en raison du chiffrement des communications policières. Peut-on développer de nouvelles techniques pour remplacer fonctionnellement les scanners de fréquences radio, ou, plus généralement, pour avoir une meilleure visibilité de l'activité policière dans une zone donnée ?

À propos des auteurs

On est le No Trace Project. Ces trois dernières années, on a construit des outils pour aider les anarchistes à comprendre les capacités de leurs ennemis, saper les efforts de surveillance, et au final agir sans se faire attraper. On prévoit de continuer dans les années à venir. Les retours sont les bienvenus. Vous pouvez visiter notre site web notrace.how, et nous contacter à l'adresse notrace@autistici.org.

Ce texte est disponible sous forme de brochure.

Préparons-nous, et que la chance soit avec nous.

Ce texte est également disponible sur le site du No Trace Project en Anglais, Espagnol, Grec, Italien, Portuguais, Russe et Tagalog.

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