23.01.2025 à 13:22
Elévation du niveau
Un odieux connard
Texte intégral (8285 mots)
Hollywood, un mardi, 14h38.
– Bon, les gars, on nous demande un nouveau scénario pour un film post-apocalyptique. Les financeurs ont insisté : ils veulent un truc « original ». Donc pas de zombies, par exemple.
Un grand « Wololo ! » digne d’une partie d’Age of Empires II accueille la demande ; bientôt, les scénaristes autour de la table soupirent tour à tour « C’est impossible », « Que veut dire ce mot, ori… truc ? » ou « Ils ne préfèrent pas qu’on reprenne une licence ? », mais rien n’y fait, l’ordre du jour reste inchangé.
– Eh bien je propose un film ou, à la place de zombies… ce sont des monstres.
– Alors oui c’est pas mal Roger, mais des films de monstres aussi on en a plein. Alors ?
– Hmmm… eh bien ce serait des monstres qui… euh… forcent les humains à se cacher la nuit.
– Déjà fait, Roger ! Je suis une légende, avec Will Smith. Quelqu’un d’autre ? Robert ?
– Moi, je propose un film où les monstres empêchent les humains… de faire du bruit ! Ils doivent vivre en silence !
– Hélas, c’est Sans un bruit, Robert. Déjà sorti. Et financé par nos producteurs actuels en plus. J’ai dit « original ».
– Non mais si vous employez des mots que personne ne connait aussi !
– On se calme Michel. D’ailleurs, as-tu une idée ?
– Raaah, mais vous me gonflez. Eh bien moi, je reviens de mes vacances au ski et, tenez, ben paf, moi ce seront des monstres qui obligent les humains à vivre en altitude !
– Ah, oui, un problème d’oxygène, par exemple ?
– Hein ? Non. Non, juste ils forcent les humains à vivre en altitude.
– Mais pourquoi ?
– Eh, oh, vous m’avez demandé une idée, si maintenant en plus je dois développer, je ne suis pas payé pour ça !
– Pardon Michel. Continue. Quelle altitude ?
– Euh… on va dire… euh… ma plaque d’immatriculation commence par 2440. Donc ce sera 2 440 mètres.
– Mais pourq… non, tu sais quoi Michel ? C’est de la merde, mais c’est ce qu’on a de mieux aujourd’hui. Alors j’envoie la proposition aux chefs, et on voit ce qu’il se passe.
Voici donc probablement la génèse d’Élévation, un film palpitant où l’humanité survit dans les montagnes après une invasion de monstres. Mais alors, est-ce que finalement, quelqu’un a décidé d’expliquer pourquoi ?
Pour le savoir : spoilons, mes bons !
Notre film s’ouvre sur une succession de messages radios paniqués : partout dans le monde, des failles s’ouvrent et en sortent des créatures qui font « Agrougroum ! » qui s’empressent de tuer tout le monde, ce qui n’est vraiment pas très sympa. Pire encore, même l’armée ne parvient pas à les égratigner. Cependant, pour une raison mystérieuse, ces monstres ne montent jamais plus haut qu’à 2 440 mètres d’altitude. Pourquoi ?
Apapap, posez-vous la vraie question : comment a-t-on découvert cela ? Et surtout, le jour-même de l’invasion ? Est-ce que Gégé le montagnard qui s’emmerdait ferme en plein massacre général s’est exclamé « Tiens, il y a des monstres en bas, je vais descendre avec un altimètre voir à partir de quel moment ils me boulottent. Bon, alors… aaaah, 2 439 mètres. Chérie, tu m’entends pendant que cette créature me traîne ? Note : 2 439 mètres. Pense à appeler la radio pour leur dire, p’têtre qu’on gagnera une voiture ou un CD de Laurent Voulzy. Maintenant, ouyouyouaaargh, je meurs. »
Le mystère est total.
Toujours est-il que 95% de l’humanité a disparu. Les survivants sont donc principalement les habitants du Tibet, qui n’ont rien remarqué de particulier, et les rescapés des massacres qui ont réussi à gagner les montagnes les plus proches. Et depuis, rien n’a bougé.
Alors bondissons à 2 440 mètres et trois ans plus tard, dans les verdoyants monts du Colorado.
Car c’est là que nous retrouvons un jeune garçon que nous appellerons Rectuméo. En effet, le fripon a décidé, pour occuper sa journée, de passer la limite de 2 440 mètres délimitée par un joli marquage, afin de descendre un peu plus bas, dans un coin qu’il trouve sympa. Il s’installe en effet au bord d’une falaise, sort des jumelles, et se met à observer les habitants d’un petit village perché sur le versant d’en face. Si vous pensez que c’est pour mater le postérieur des ribaudes qui étendent le linge, détrompez-vous : Rectuméo a 8 ans. Tout au mieux, il grommèle « Oooh, celle-là a une grosse paire de baskets Pat-Patrouille, j’y mettrais bien les pieds !« , alors calmez-vous un peu.
Sauf que voilà : Rectuméo ayant eu une idée digne de son nom, sa présence sous les 2 440 mètres a excité les monstres qui ont ravagé la Terre, et en voilà un qui se pointe.
Imaginez donc une sorte de sauterelle géante, blindée, et avec des tentacules en bonus pour appâter les Japonais imprudents.
« Crotte de bique ! » s’exclame Rectuméo qui comprend bien vite que face à un monstre qui a savaté l’armée américaine, ses chances de gagner sont dignes d’un Philippe Poutou devant une présidentielle. Il prend donc ses jumelles, ses cliques, ses claques, et se met à courir comme un dératé vers la frontière des 2 440 mètres. Comme vous vous en doutez, si les monstres sont capables de courir à plusieurs dizaines de kilomètres à l’heure, dès qu’il s’agit de courser un enfant de 8 ans avec de sérieux problèmes respiratoires (car c’est le cas), ils en chient comme des ânes.
Et voilà comment Rectuméo parvient in extremis à franchir la fameuse frontière, alors que la bête n’était plus qu’à un mètre de lui. Et sitôt qu’il a franchi la ligne, la bestiole se contente de faire des bruits sourds, des cliquetis, et de se barrer un peu déçue. Car, oui, ces créatures s’arrêtent très exactement à 2 439,99m, et non, elles ne mettent pas un petit coup de tentacules par-delà la frontière pour latter leur proie. Si tu passes les 2 440m, c’est cabane, comme on dit.
Rectuméo peut donc rentrer tranquillement chez lui, dans le hameau de Lost Gulch, où se trouve son papa, Will. Ce dernier ne l’engueule qu’à peine.
– Rectuméo ! Où étais-tu passé ?
– Je matais les baskets pat-patrouilles du village d’à côté.
– Mais ? Espèce de petit pervers microcéphale ! Tu aurais pu te faire tuer !
– Oui, mais je suis si seul ici, je m’ennuyais…
Et quand on s’ennuie, c’est connu, on part se promener seul dans une zone remplie de monstres tueurs. Techniquement, c’est vrai que ça tue aussi l’ennui, notez. Enfin. L’humanité n’a peut-être pas été exterminée entièrement, mais quand on voit qu’elle a pondu des enfants comme Rectuméo, soyons clairs, elle est foutue. Autant te tirer une balle tout de suite, Will, par contre, tu serais bien urbain d’en tirer d’abord une douzaine sur ton héritier.
Cependant, Will ne l’entend pas de cette oreille.
– Rectuméo, je sais que tu es embêté car tu es le seul enfant du village. Mais n’oublie pas que ta maman est morte en allant te chercher des médicaments. Alors merci de ne pas aller clamser comme un demeuré pour rien.
– D’accord pôpa.
Et la vie peut reprendre son cours.
Oui, sachez-le, Rectuméo, l’enfant qui peut battre un monstre à la course, a donc de graves problèmes respiratoires, particulièrement lorsqu’il fait dodo. Il lui faut en conséquence roupiller relié à une machine dont les filtres doivent régulièrement être changés. Or, il se trouve qu’on arrive à la fin du stock, ce qui est embêtant, car Will avait fini par s’attacher à Rectuméo. Il va donc en causer aux deux seuls autres personnages nommés du village :
– Katie, une chasseuse
– Nina, la scientifique
Par un heureux hasard, aucune des deux n’est un tromblon, mais laissez-moi tout de même vous parler de ces dames.
Katie, d’abord, est une survivante qui accompagne régulièrement Will à la chasse. Elle est célibataire et visiblement, ça commence sérieusement à la travailler. Will porte donc entre deux et huit slips en sa présence, pour protéger ses arrières. Nina, ensuite, est une personnalité détestée du village : elle n’est pas sociable, envoie chier tout le monde, picole, et passe son temps à réveiller le bon peuple avec des coups de feu, puisqu’elle tente de créer une balle capable de pénétrer l’armure des monstres. Pour ce faire, elle s’entraîne sur une écaille de l’un deux. Sans succès et…
Oui ? Pardon ? Oui, tout à fait, elle s’entraîne sur un bout de monstre indestructible. Or, si le monstre est indestructible, d’où vient ledit bout ?
Mais, du script, bien sûr. Avez-vous d’autres questions ? Non ? Alors on continue. Car voici Will qui, déjà, va causer à Nina.
– Nina, tu sais que je ne t’aime pas. Principalement parce qu’il y a un an, tu étais de l’expédition qui a vu ma femme mourir, donc je te rends un peu responsable. Surtout que tu es la seule à en avoir réchappé.
– Super. Mais ?
– Mais comme je dois me rendre en bas, dans la ville où nous vivions avant pour aller rafler des stocks de filtres pour la machine à dodo de Rectuméo, je me disais que tu voudrais peut-être venir.
– Oooh, ben allez, j’ai que ça à foutre, en route.
Convaincre Katie est plus simple.
– Katie, j’ai prévu de descendre en ville et t’es pas invitée.
– BEN JE VIENS QUAND MÊME !
On sent bien que Katie vient surtout surveiller Nina, des fois qu’elle lui vole son promis durant l’expédition. Je vous passe les dialogues sur le thème du « Si ce n’était à cause de ces filtres, on pourrait rester ici indéfiniment. », alors qu’à chaque plan large, on ne voit pas un seul champ, que toutes les maisons sont illuminées à la bougie mais qu’on ne voit pas une abeille (ce sont sûrement des bougies en cire d’oreille), bref, nos amis pourraient rester indéfiniment en effet tant que les trous dans le script servent de corne d’abondance.
Mais voilà, il fallait bien un prétexte pour que nos amis partent à l’aventure : ce seront donc les filtres de Rectuméo.
Le lendemain de cette petite discussion, nos amis vont se ravitailler à l’armurerie du village, car, oui, la communauté croule aussi sous les fusils et les munitions. Mais bon, nous sommes aux Etats-Unis, alors ça reste crédible. Ce qui l’est moins, c’est de comprendre pourquoi nos héros veulent s’alourdir avec des armes alors qu’elles sont inefficaces contre leurs ennemis, comme ils ne cessent de le répéter. Probablement qu’ils sont déjà au courant de la suite du film !
Cependant, il est temps qu’ils se mettent en route, et nous retrouvons ainsi Will, Nina et Katie alors qu’ils passent la frontière des 2 440 mètres.
– Will, j’espère que tu as un plan.
– Oui, ma p’tite Katie, j’en ai un. Pour limiter au maximum les risques. Nous ne passerons que deux fois brièvement en dessous des 2 440 mètres.
– Oh ! Mais par quel miracle ?
– Comme tu le sais, j’étais mineur avant que le monde ne s’effondre. Or, il y a près d’ici une mine où j’ai travaillé. Elle traverse la montagne. Nous pourrons y passer, loin des yeux et des oreilles de ces créatures.
– Une mine ? Attends, ces créatures n’ont pas surgi des entrailles de la Terre, justement ? C’est plus un coin douillet qu’un site inatteignable pour elles.
– Oui ben ta gueule. Mon plan est donc de traverser brièvement une zone dangereuse pour gagner le sommet voisin où se trouve une station de ski, première étape de notre périple, puis de là, de nous rendre à la mine, et de traverser les montagnes ainsi.
– Mettons que ça marche. Et ensuite ?
– Ah ben ensuite, on débouche à 19 kilomètres de Boulder, la ville dont nous sommes originaires, on se rend à l’hôpital, on prend les filtres et on revient.
Je ne plaisante pas : le type a fait tout un plan pour traverser les montagnes via un système de tunnels.
Par contre ensuite, les 19 kilomètres puis le passage en ville, sous les fameux 2 440 mètres, il en parle comme d’une promenade de santé. Alors que bon, c’est peut-être plutôt cette partie-là le problème mon p’tit Will ! Tu pourrais bien t’y rendre en hélicoptère que ce serait tout aussi risqué ! Mais ses deux amies se contentent de baver et de marcher gaiement avec lui en se contentant de marmonner « Des mines ? Vraiment ? ». Heureusement, pour les aider à franchir tous les obstacles, Nina la scientifique a bricolé un outil bien pratique : une boussole dont l’aiguille pointe en direction des monstres qui approchent, car ils ont une énorme signature électromagnétique.
– Ah oui ? Et quand as-tu eu le temps d’observer ça ?
– Eeeeh bien jeeee…
Bon, on va dire qu’elle a eu le même tuyau que l’affaire des 2 440 mètres où tout le monde est au courant dès le début de l’invasion. Ou bien que lors de sa dernière expédition, elle s’est dit « Tiens, pendant que ces monstres essaient de nous tuer, si je sortais de quoi étudier leur champ électromagnétique ? ». Voilà. Faisons comme ça.
Enfin. Nos amis se mettent en route, et rapidement, tombent sur les restes d’une patrouille de l’armée américaine tombée dans les combats trois ans plus tôt. L’occasion de récupérer un lance-grenades, que Katie s’empresse de charger en expliquant qu’elle sait s’en servir, puisqu’elle « est du Texas ». Si le film commence à faire des blagues à ma place, ça va être embêtant, mais passons. Car poursuivant leur route sans incident, nos amis débouchent sur un ancien télésiège. Et cela tombe bien, car au même moment, un fourré commence à faire « Agrougroum ! ».
– C’est pas banal, constate Katie. Dans le doute, je vais mettre un coup de lance-grenades au buisson en question. Tiens, prends-ça, enfoiré de bosquet !
Ah ben, elle est du Texas, hein.
Hélas pour Katie, ledit fourré était bel et bien la cachette d’un monstre, un « ravageur » comme on les appelle, qui n’apprécie guère qu’on lui grenade la gueule. Il s’élance donc prestement vers nos héros afin de leur expliquer son désarroi avec l’aide d’un savant mélange de dents, de griffes, et de tentacules dans un ordre qui reste à définir.
– Vite ! lance Katie. Nous devons courir ! Nous ne sommes pas loin de la frontière des 2 440 mètres !
– Nous n’irons jamais assez vite ! rétorque Will. Je vais plutôt… redémarrer le télésiège !
Ah.
Nous avons donc le droit à une scène où pendant que Katie envoie de la grenade dans la margoulette du ravageur, Will va chercher des batteries (qui étaient évidemment à disposition) pour remettre en branle le télésiège, et s’y installe avec Nina, pendant que Katie court avec le monstre au cul.
– Grimpe sur le télésiège, bordel ! lui intime Will.
– Han, ouais, pas con !
Et la bougresse de grimper sur l’un des poteaux du télésiège pour essayer de… attendez ? Mais qu’est-ce qu’elle branle ?
Sachez que Katie, au lieu de sauter sur le premier siège qui passe, préfère attendre celui de nos héros, pourtant déjà occupé. Mieux : vous pensez qu’elle va se laisser tomber dedans sans risque quand il va passer au-dessous d’elle ? Nenni ! Elle préfère le laisser passer – oui, oui – puis se lance dans une espèce de saut pourri pour tenter de le rattraper, n’y parvient pas, se retrouve suspendue à tenir la main de Will… et évidemment, tout cela avec un monstre au cul. On ne sent paaaas du tout que c’était pour faire une scène à base de « Je te tiens – Ne me lâche pas ! – Attention, le monstre essaie de me croquer le cul !« . Duuu tout.
Vous me direz : « Attendez, le télésiège est en hauteur, non ? Donc il devrait atteindre l’altitude de 2 440 mètres avant même le passage de la frontière ? »
Alors, oui. Mais vous oubliez une chose : ce film est particulièrement con. Alors que tout est basé sur le concept d’élévation (y compris le titre), les scénaristes ont oublié cet élément, et on retrouve nos héros à finalement en chier jusqu’à la frontière, particulièrement lorsqu’au moment où ils vont l’atteindre, le monstre secoue les câbles, décroche leur siège, et force nos amis à devoir finir à pied. Avec, comme il se doit, la bête qui s’arrête à la frontière parce que « Ah non, jusqu’à 2 439 mètres, je tue à vue, mais ensuite, je laisse tomber et je rentre chez moi regarder le Bigdil.« . Pourquoi ? Comment ?
Nous allons voir que nos héros ne sont pas très curieux.
En effet, après cette course-poursuite, nos amis sont à nouveau en sécurité. Ils peuvent ainsi poursuivre en paix sur des sentiers de montagne, croiser moult animaux, et aller prendre un peu de repos dans un ancien chalet où ils peuvent même prendre un petit verre de Banga. L’occasion de discuter de sujets majeurs.
– Nous avons vu beaucoup d’animaux durant notre périple. C’était kikinou.
– C’est vrai, Will. Trois ans sans humains pour les chasser, cela aide.
Logiquement, là, une personne vaguement intelligente devrait lancer : « Attendez ? Ne faites pas comme si ça n’avait pas d’importance ! Pourquoi les monstres ne tuent-ils pas les animaux ? Ne pourrait-on pas utiliser cela à notre avantage ? Comment distinguent-ils les deux, par exemple ? »
Mais pas nos héros, qui reprennent un verre, et se mettent à discuter des deux seules choses qui intéressent les Américains, même en cas d’apocalypse : la religion et la famille.
– Moi je pense que c’est un fléau envoyé par Djizousse pour nos péchés. C’est terrible car à cause de cela, j’ai perdu ce qu’il y a de plus important dans la vie : ma famille. Ma femme est morte, mon fils pourrait la rejoindre si je ne fais rien…
– Il suffit, Will. Nous allons y arriver.
– Tu es sûre, Nina ?
– Oui. Oh, et si on a le temps, j’aimerais passer à mon laboratoire quand nous serons en ville. Je pense pouvoir créer une balle capable de détruire ces grobatars.
– Ah oui ?
– Oui. Car vois-tu, Will, ce qui rend les ravageurs indestructibles, c’est leur carapace, qui est en permanence alimentée par un puissant courant électrique. En tirant une balle enduite de cobalt, je pense qu’elle pourrait brièvement créer un différentiel d’un million de volts en entrant en contact avec ladite carapace, faisant ainsi exploser la bête.
– Euh… attends, c’est un peu majeur comme information, ça. Pourquoi tu n’en as pas parlé avant ?
– Parce que sinon, vous m’auriez aidé à trouver du cobalt, j’aurais fabriqué mes balles magiques, et paf, le film était fini avant de commencer.
– Aaah oui. Donc, plutôt que de partager une théorie permettant de sauver l’humanité avec les survivants, tu as préféré ne rien dire, partir en zone super dangereuse, et uniquement là, révéler que tu avais peut-être une solution mais que hihihi, si tu mourrais, personne n’en saurait jamais rien ?
– Voiiiiiiiiiiilà.
C’est donc elle, le génie du groupe, je le rappelle. Diego, mon p’tit, tu seras gentil de m’amener du brandy et du chloroforme. Le premier pour tenir le coup, le second pour passer plus vite ce genre de dialogues.
– Tiens au fait, comment as-tu découvert que les carapaces étaient alimentées en énergie ? Et mieux encore, leur voltage exact ?
– …
– Tu as d’autres infos que tu n’as pas partagées ?
– Ah oui : ces créatures chassent en détectant le CO2 que nous rejetons en respirant.
– Et ça, tu l’as trouvé eeeen ?
– … en lisant le script ?
Ça va mieux en le disant.
Alors vous, je ne sais pas, mais si je découvre un monstre qui tue les hommes et pas les animaux, et qui s’arrête automatiquement à 2 440 mètres, j’aurais tendance à trouver ça curieux et à faire des tests. Du genre déguiser Dédé en renard, le coller à 2 439 mètres d’altitude, et voir si les monstres lui foncent dessus. Auquel cas on le ramène et on recommence en le déguisant en vache. Ou en hamster (mais ça, c’est pour déconner ; fallait pas taper dans mon whisky, Dédé !). En tous les cas, je ferais des observations, et si j’étais un film, je montrerais un poil comment je suis parvenu à les faire, plutôt que de lancer « ALORS OUI ILS DETECTENT LE CO2. » comme ça, au débotté.
En tout cas, c’est vraiment bien d’annoncer à tout le monde que tu es une mine de savoir sur les ennemis de l’humanité une fois que tu es isolée loin de tout endroit où tu pourrais partager ces connaissances. Un esprit brillant que cette Nina.
Enfin. Le lendemain, nos héros repartent aux premières heures du jour pour l’entrée de la mine évoquée par Will. Et une fois sur place (et pas avant), posent des questions comme :
– Mais au fait, es-tu sûr que les tunnels restent au-dessus de 2 440 mètres ?
– Sont-ils bien droit ? Y a-t-il des failles qui mènent aux tunnels inférieurs ?
Et autres sujets qu’il aurait fallu aborder plus tôt, comme par exemple, avant de partir. Mais en tous les cas, cela n’a aucune importance, puisque rappelons-le : pourquoi s’inquiéter qu’un tunnel puisse brièvement passer sous la barre des 2 440 mètres quand c’est pour au final atteindre une sortie où tu devras te taper 19 km dans une zone dangereuse, avant de traverser toute une ville elle-même, le tout très, très en-dessous de l’altitude de sécurité ? C’est un peu comme t’inquiéter des nids de poule dans la route alors que ton plan est de sauter d’une falaise avec la voiture. Mais bon, vous l’aurez compris, si élévation il y a dans ce film, ce n’est pas celle du quotient intellectuel moyen.
Et voilà nos héros qui rentrent dans la mine, guidés par Will.
Sauf que oh non, c’est pas de bol ! Le tunnel qu’ils voulaient emprunter se retrouve bloqué à mi-chemin par une porte avec une chaîne et un cadenas. Will s’époumone rageusement.
– CACABOUDIN !
– Qu’est-ce que tu t’époumones rageusement, Will.
– Oui mais regarde Nina ! Il y a un cadenas ! Un putain de cadenas ! Le chemin est bloqué ! Ce qui ne nous laisse que deux options…
– On t’écoute.
– Soit couper ce cadenas avec l’un des milliers d’outils qui trainent dans la mine, sans compter les clés qui doivent être quelque part, voire simplement faire sauter la chaîne avec nos armes…
– Ou ?
– Ou prendre un tunnel inférieur, qui sera sous l’altitude de sécurité, est donc peut-être peuplé de monstres invincibles.
Je vous laisse quelques secondes pour réfléchir à ce que vous feriez à la place de nos héros. Encore un peu… voilà. Alors ? Votre choix ?
Eh bien nos héros, eux, décident que « Le plus sûr, c’est le tunnel pété de monstres. »
Oui. Aaaaah, on a affaire à du très gros niveau, là.
Voici comment nos héros se retrouvent à faire demi-tour, bifurquer pour prendre un tunnel inférieur, et s’engagent dans l’obscurité. Évidemment, ça ne manque pas, alors qu’ils avancent prudemment, ils entendent « Agrougroum ! » et comme ce n’est pas le cri des cailloux du coin (Will est formel, il connait la région, seuls les cailloux plus au sud crient ainsi), ils comprennent qu’ils ont un ravageur aux fesses. S’ensuit une course poursuite ou on ne comprend pas bien pourquoi de temps à autres, un héros s’arrête pour tirer sur la bête en sachant très bien que ça ne sert à rien, mais finalement, ils parviennent à se faufiler dans une cavité trop petite pour la bestiole. Mais qui est hélas un cul de sac !
– Zut, on est bloqués ! On va mourir comme de toutes petites merdes ! Ne nous reste qu’à prier… Saint Script, si tu m’écoutes, manifeste-toi…
– Will, regarde ! Oh ben dis donc, quelle coïncidence ! En fait, j’avais pas bien regardé : ce n’est pas un cul de sac !
Non, je n’exagère pas : après s’être retrouvés piégés à hurler « C’est une impasse ! », après avoir dû retenir leur respiration pour tenter de ne pas trop exciter un tentacule de la bête glissé dans la cavité (non, pas celle-là), voilà que pif pouf, hop, c’est bon, on n’a plus besoin que les héros soient bloqués, donc en fait, huhuhuhu, ils avaient mal regardé, il y avait bel et bien une issue.
C’est pratique, ces tunnels qui se transforment. Mais attention, car ce n’est pas fini !
Car Katie, qui se faufile dans le conduit nouvellement trouvé, débouche sur une petite grotte, qui elle-même, a un petit passage vers un tunnel où se trouve un accès à l’extérieur !
– Vite les amis !
S’exclame-t-elle en s’élançant… quelques secondes avant de dire « Zut, je crois que je vais mouru », car le dernier tunnel dans lequel elle vient de s’engager n’est pas n’importe lequel. En fait, ils ont tourné en rond et sont revenus dans celui où se trouvait le gros monstre, qui s’empresse d’attraper Katie et de la traîner vers un coin plus tranquille pour la boulotter. Will et Nina, restés dans la grotte intermédiaire, ne peuvent que regarder leur amie être emportée sans rien faire. Enfin, si, ils crient un peu son nom, mais disons qu’assez rapidement, elle n’y répond plus. Probablement que le monstre l’a rendu sourde.
– Nous voilà bloqués comme des cons ! peste Nina.
– Attends, je vais réessayer un truc… Saint Script, si tu m’écoutes encore…
Et devinez quoi ? Soudain, Nina pousse un grand cri.
– Oh ! Mais ? Will, regarde ! La grotte intermédiaire où nous sommes ? En fait, en plein milieu, il y avait une énorme échelle menant vers la surface et à une altitude de sécurité !
Oui. Vraiment. Katie est donc morte connement, puisqu’elle est passée à côté de l’échelle magique apparue entre deux scènes, pour aller se jeter dans les bras du monstre. Mais maintenant, hop, sans aucune explication, cette échelle est là et donc tout le monde peut sortir de la mine en toute tranquillité, et mieux encore, pile-poil à l’endroit prévu à l’origine par Will ! Nina est tellement heureuse qu’elle en agite frénétiquement sa boîte à « Ça alors ! », pendant que Will reprend la marche pour l’emmener à leur nouveau gîte pour la nuit, la demeure d’un garde forestier, qui dispose encore d’un véhicule en état de marche une fois la batterie changée.
Car oui, dans ce film, un véhicule qui ne roule pas pendant trois ans a juste besoin d’une nouvelle batterie. Tout le reste marche nickel. C’est pratique.
Après une nouvelle soirée de discussions autour des thèmes « Djizousse est important, la famille aussi », à l’aube, le duo d’enfer grimpe à bord de sa nouvelle voiture.
– Prête à passer la frontière et à rouler 19km dans un bruit d’enfer à bord de ce pick-up qui dégage suffisamment de CO2 pour ameuter tous les ravageurs d’ici à l’Alaska ?
– Oh oui alors !
Et hop ! Nos amis se mettent en route.
Comme il se doit, tous les ravageurs du coin partent probablement gratter des jeux au PMU du coin, puisqu’aucun n’apparait. Ah, ça, pour repérer un humain à 2km au fond des bois, il y a du monde, par contre si lesdits humains roulent à toute berzingue en plein terrain découvert, là, les ravageurs deviennent soudainement myopes, sourds, et ont le nez bouché. Là encore, on sent l’attention portée à ne surtout pas déposer un gros étron sur la tête du spectateur.
Sachez-le, Will et Nina ont le cul tellement bordé de nouilles que Monsieur Panzani va réclamer des droits, puisque lorsqu’ils arrivent en ville, hop, c’est pareil, pas un monstre à l’horizon. Les deux aventuriers peuvent ainsi gagner l’hôpital sans aucun problème, s’y garer, et commencer à le fouiller en bonne et due forme. Hélas, c’est à ce moment-là qu’enfiiiin, un ravageur de retour du PMU plus tôt que les autres (il n’y avait plus de pastis), décide que eeeh mais dis donc, ce ne serait pas une intrusion humaine, là ? Allons voir !
À peine Will a-t-il mis la main sur les fameux filtres à oxygène qu’il est venu chercher pour son fils que la bête déboule et tente de tuer nos héros sans même un bonjour. Quelle impolitesse. C’est alors que Will a une idée : il aperçoit des bouteilles d’oxygène.
« Oh ! Oui, il va sûrement s’en servir pour disparaître aux yeux du monstre via un respirateur ou un truc du genre, puisque l’on nous a répété que les bestioles détectaient les humains à leur respiration ! » vous dites-vous.
Non, à partir de maintenant, sachez qu’on s’en fout et qu’on ne reparlera plus de cette histoire de CO2 du film. Will attend simplement que le monstre passe à côté des bouteilles d’oxygène… puis tire dedans. Causant une fabuleuse explosion qui envoie valdinguer la bête entre douze murs (Will, qui était à côté, n’a rien, c’est comme ça, ses vêtements sont en scriptonium). Le ravageur fort surpris atterrit donc inconscient sur le parking de l’hôpital, sous les yeux de Will et de Nina.
– Ah ? Mais je croyais qu’ils étaient invincibles ?
– Ça dépend des besoins du film, Nina.
En effet. D’ailleurs, que faire à présent ? Will a ses filtres, n’est-il pas temps de rentrer ? Nina a une autre idée qu’elle partage aussitôt.
– Allons à mon laboratoire, comme je le disais, je pense savoir comment tuer ces bestioles.
– Tu es sûre ?
– Oui. Même avec ces filtres, ça ne règle rien. Tu tiendras quoi ? Deux ou trois ans de plus avant de devoir retourner en chercher ? Et les monstres seront toujours là. Alors que si nous pouvons les vaincre…
– Tu as raison, allons-y.
Ma foi, ce raisonnement se tient.
En fait, il se tient tellement que j’ai une question : POURQUOI ÊTRE ALLÉS À L’HÔPITAL D’ABORD ? Car si au laboratoire se trouvait une solution permettant de sécuriser l’hôpital et bien plus encore, n’était-ce pas plus malin de commencer par là plutôt que de venir d’abord sans aucun moyen de défense à l’hosto, puis seulement se dire « Eeeh ça serait pas plus facile avec une arme ? ». Mais non, ils n’y ont pas pensé. En même temps, ils pensent peu de manière générale, j’en conviens. Diego ? Je suis à court de brandy. Merci.
Bref, retrouvons Will et Nina qui remontent prestement dans leur véhicule pour aller au laboratoire de la dame, où en effet, elle a du cobalt et plein d’autres trucs pour bricoler. Son plan est simplement d’enduire la tête d’une balle du composé qu’elle pense être le bon, puis de tirer sur une écaille de ravageur trouvée en chemin (encore une, quel coup de bol !). Sauf que tous ses tests… échouent. Et que le ravageur du parking de l’hôpital s’est réveillé et a recommencé à les traquer. Et il se rapproche pour leur expliquer que l’explosion dans la gueule, il l’a à peu près autant appréciée qu’une dissolution d’assemblée nationale. Nina entendant « Agrougroum ! » au loin, réagit aussitôt.
– Will, le monstre est encore loin : file. Ramène les filtres à Rectuméo.
– Mais…
– Il n’y a pas de mais. Prends la voiture et retourne à Lost Gulch. Moi, je reste ici à tenter de créer une balle magique. Si j’y parviens, je te rejoindrai en prenant ma propre voiture. Elle est sur le parking, exactement là où je l’ai laissée il y a trois ans.
– Euh… pas sûr qu’elle démarre !
– Mais siiii, c’est magique. Un peu comme, je ne sais pas si tu as remarqué, mais toute la ville qui est miraculeusement vide de tout cadavre. Les monstres ont tué tout le monde, ne mangent pas leurs proies à part pour rigoler, mais il n’y a même pas un squelette qui traîne ou des bouts de vêtements, des taches de vieux sang, que sais-je.
– Tu as raison : comptons sur les incohérences !
– C’est plus sûr que de compter sur notre intelligence, Will.
Et Will de fuir en voiture pendant que Nina continue ses tests. Mais malgré tout, à chaque fois qu’elle tire sur son écaille de monstre, sa balle ricoche.
C’est alors que Nina a l’éclair de génie que tout spectateur a envie de lui hurler depuis maintenant une heure. Souvenez-vous : l’idée de Nina est que comme les monstres génèrent du courant pour alimenter leurs écailles, si elle parvient à provoquer une réaction avec ledit courant, les monstres exploseront. Or, depuis le début du film, elle fait tous ses tests sur des écailles… SANS AUCUN PUTAIN DE COURANT QUI Y PASSE. C’est peu ou prou l’équivalent de « Mon dieu, cela fait une heure que je tente de faire fonctionner cet ordinateur, rien à faire ! », avant de se rappeler que ce serait bien de le brancher d’abord, huhuhu.
Nina marmonne donc un « Oups, hihihuhuhu, quelle cruchasse je suis ! », et ça tombe bien car le ravageur qui les avait poursuivis depuis l’hôpital arrive à ce moment-là pour expliquer à Nina tout son courroux.
– Coucou ! lui rétorque Nina en levant son arme chargée d’une de ses nouvelles balles expérimentales.
Est-ce que ça marche ? Est-ce que ça ne marche pas ?
Le film, taquin, décide que c’est le moment d’aller voir comment se porte Will, qui roule à fond les ballons vers les hauteurs du Colorado où se trouve le hameau de Lost Gulch. Will n’en mène pas large, surtout lorsqu’un de ses pneus éclate et qu’il est propulsé hors de la chaussée. Ce qui est embêtant quand on est en territoire hostile. Après un bref moment d’inconscience, notre héros parvient à s’extraire de l’épave, puis court (sans problème, hein, faudrait pas avoir une jambe cassée) vers la frontière des 2 440 mètres qui ne se trouve plus très loin. Les ravageurs, qui se sont enfin réveillés, sont nombreux à converger dans sa direction, mais alors que notre héros va passer la frontière…
Un monstre surgit devant lui pour lui expliquer qu’il va jouer les douaniers, et qu’il va falloir tousser fort, monsieur Will.
C’est à cet instant qu’un coup de feu retentit et que le monstre explose dans un énorme nuage de fumée gris. Ses petits copains, qui se rapprochaient eux aussi, subissent le même sort. Et une fois morts, voilà qu’arrive… Nina, le canon de son fusil encore fumant.
– Alors Will ? On a des soucis ?
– Nina ? Comment es-tu arrivée jusqu’ici ?
– J’ai pris ma voiture. Qui m’a lâché il y a un kilomètre environ.
– Ah ? Tu veux dire que tu as couru jusqu’ici ?
– Euh… oui ? Probablement pendant que tu étais inconscient.
– Mais tu aurais dû croiser d’autres ravageurs, surtout vu comment je les ai excités ! Et donc, j’aurais dû entendre tes coups de feu ?
– Oui mais ça aurait ruiné l’effet de surprise. Raison pour laquelle je me suis mystérieusement retrouvée sans voiture bruyante ni monstre sur lequel tirer, avant de me téléporter pile au bon endroit au bon moment.
– C’est pratique !
– N’est-ce pas ?
Reste que maintenant qu’ils ont tué ces monstres, nos amis peuvent en étudier les restes. Et à leur grande surprise… ils découvrent que les ravageurs sont remplis d’une technologie inconnue et très avancée !
– Ce sont des robots !
– Ce qui explique pourquoi ils ne tuaient que les humains, pas les animaux, sans jamais dormir ni manger… ils étaient programmés pour nous exterminer, nous, et rien d’autre !
– Mais par qui ?
– MAIS PAR LES EXTRATERRESTRES BIEN SÛR !
C’est lâché si tranquillement que c’en est déconcertant. Et instantanément accepté.
– D’accord, mais la limite des 2 440 mètres ?
– Ils étaient programmés pour la respecter aussi.
– Mais pourquoi ?!
– Ils voulaient… nous laisser mourir dans les hauteurs.
C’est la vraie théorie du héros. Les extraterrestres se sont dit « Alors on pourrait tuer tous les humains tout de suite, mais y a Michel du service cybertentacules qui m’a parié 10 balles que je serais pas cap’ de laisser quelques survivants pour les regarder crever lentement à 2 440 mètres d’altitude, altitude où ils peuvent vivre sans problème d’ailleurs, mais putain, 10 balles !« . Donc, non, on n’aura jamais la réponse, puisque vous savez comme moi que celle-ci est en fait « Il fallait des survivants, sinon pas de film. »
Nina et Will rentrent en héros à Lost Gulch, Rectuméo peut enfin dormir sans ronfler, et surtout, la radio du village est utilisée pour annoncer à tous les voisins la grande nouvelle : on sait comment vaincre les monstres ! Il suffit de couvrir ses balles de cobalt, et pan, ça les fait exploser. On a alors un plan sur les villageois des montagnes du coin qui partent tous en expédition, et se mettent à coller une monstrueuse branlée à tous les ravageurs qu’ils croisent, les faisant exploser.
Ce qui confirme donc que :
A) Les villages avaient tous du cobalt, y compris celui de Nina, qui n’avait donc pas besoin d’aller à son labo
B) Si Nina avait évoqué sa théorie à la première minute du film, à la deuxième, ils gagnaient
Voilà. Vous venez de passer 1h30 à regarder des gens faire un truc qui ne servait absolument à rien depuis le début. Vous êtes contents, hein ? Eh bien pas moi, aussi est-il temps que j’aille décrocher ma cravache et visiter mes stagiaires. Quelqu’un doit payer.
En attendant, la caméra recule, nous apercevons la carte des Etats-Unis avec les territoires contrôlés par les humains qui s’étendent (mais pas plus loin que les Etats-Unis, faut pas déconner) et…
FIN !
Ah, si, il y a une petite séquence plus loin dans le générique où l’on voit Will et Nina qui observent le ciel, inquiets. Car trois énormes comètes sont apparues à l’horizon, et ce sont probablement les vaisseaux de ceux qui ont envoyé les ravageurs sur Terre. On peut donc espérer « Elévation II », où j’imagine que les extraterrestres tueront tout le monde, sauf les gens qui portent du vert ou autre connerie et…
Fin pour de bon.
Afin de faire gagner un temps certain à nos amis scénaristes, voici quelques propositions de films de monstres que je laisse à leur disposition :
- La Terre est envahie par des monstres, mais ils ne sortent pas quand il pleut (insérez ici vos blagues sur la Bretagne, les enfants)
- La Terre est envahie par des monstres, mais ils ne sortent que quand quelqu’un dit des gros mots (marcher sur un Lego de bon matin est mortel)
- La Terre est envahie par des monstres, mais ils n’attaquent pas les propriétaires de Super Cinq de 1995, en faisant l’objet le plus cher au monde
- La Terre est envahie par des monstres, mais ils n’attaquent pas les punks à chien, la civilisation n’existe donc désormais plus que devant des Franprix déserts
- La Terre est envahie par des monstres, mais ils doivent respecter le code de la route, et les héros triomphent en les bloquant sur un rond point
N’hésitez pas à piocher dedans : ça restera toujours moins coin que de dire « La Terre est envahie par des monstres, mais ils ne peuvent pas monter au dessus de 2 440 mètres d’altitude, et vous ne saurez jamais pourquoi« .
Ah mais.
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