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01.10.2025 à 13:00

Fin de Windows 10 : faisons le point

Framasoft

Vous avez peut-être entendu parler de la fin du support de Windows 10 sans forcément y prêter attention, ou vous vous demandez si ça vous concerne. Faisons le point. De quoi est-il question ? Microsoft a annoncé la fin du support … Lire la suite­­
Texte intégral (4382 mots)

Vous avez peut-être entendu parler de la fin du support de Windows 10 sans forcément y prêter attention, ou vous vous demandez si ça vous concerne.

Faisons le point.

De quoi est-il question ?

Microsoft a annoncé la fin du support de Windows 10 pour le 14 octobre 2025. Le système ne recevra plus de mises à jour.

Microsoft pousse donc ses utilisateurs et utilisatrices à passer à la version supérieure, Windows 11.

Récemment, un « sursis » (appelons les choses par leur nom) d’un an a été annoncé, obtenu après pression populaire et valable uniquement pour les citoyennes et citoyens de l’Union Européenne (voir https://www.lemonde.fr/pixels/article/2025/09/26/fin-du-support-de-windows-10-microsoft-ouvre-la-possibilite-d-obtenir-une-prolongation-des-mises-a-jour_6643073_4408996.html)

Microsoft a communiqué sans entrain sur le sujet, comme le note l’association Halte à l’Obsolescence Programmée.

Cette année supplémentaire sera finalement gratuite aux dernières nouvelles, il était prévu qu’elle soit facturée $30 (environ 28€). Enfin, gratuit uniquement si vous créez votre compte sur les serveurs de Microsoft, leur laissant un accès total à vos données et votre matériel.

Mais quoi qu’il arrive, si vous avez un ordinateur un peu ancien (datant d’avant 2017), il ne pourra pas passer à Windows 11 et deviendra donc rapidement obsolète d’un point de vue logiciel. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Windows_11#Mise_%C3%A0_niveau_et_configuration_minimale_requise

Pour être tout-à-fait complet, il existe des solutions de contournement qui permettent d’installer Windows 11 sur un PC dépourvu de la fameuse puce de sécurité TPM 2.0 (installée sur les PC à partir de 2016). Mais elles mettent à mal la sécurité et même la stabilité du système. C’est dangereux.

Mais alors je fais quoi avec mon ordi ?

Ne vous découragez pas ! Continuez à lire ! Ce n’est pas une fatalité !

Est-ce que mon ordinateur va cesser de fonctionner ?

Votre ordinateur va continuer à fonctionner. Ses composantes matérielles sont toujours en bon état et conçues pour durer bien plus longtemps. Mais en l’absence de mises à jour, notamment de sécurité, le système Windows 10 va devenir vulnérable. Des virus et des personnes malhonnêtes vont pouvoir s’introduire dans la machine. Les risques sont réels, y compris dans le monde physique : surveillance de votre activité à des fins d’usurpation d’identité, chantage au verrouillage de l’ordinateur (rançongiciel), utilisation de votre boite mail pour envoyer des mails-pièges (phishing). Ce n’est pas de la science-fiction pour faire peur, c’est le quotidien des spécialistes en sécurité informatique.

Et si vous vous dites « pourquoi s’attaquerait-on à moi qui suis une personne anonyme dans la foule ? », sachez que les pirates ratissent tous azimuts, des milliers de fois par heure, toutes les cibles possibles.

Si votre ordinateur est exposé, ce n’est qu’une question de temps avant que les ennuis ne pointent leur nez.

Est-ce que je dois changer de PC ?

Si votre PC date d’avant 2017 et que vous souhaitez continuer à utiliser Windows, alors oui, il faut changer d’ordinateur. C’est-à-dire mettre au rebut un appareil qui fonctionne parfaitement et qui peut encore durer des années.

Du point de vue de l’environnement, c’est une catastrophe pure et simple. On estime à 240 millions le nombre d’ordinateurs qui vont partir à la casse (on vous a mis l’estimation basse, les chiffres changent selon les sources mais ils sont toujours énormes, une autre estimation parle de 400 millions). Or, il est démontré depuis longtemps que c’est la fabrication d’un appareil électronique qui pollue le plus dans son cycle de vie. Il est donc vertueux de conserver un appareil le plus longtemps possible si on veut minimiser son impact sur le monde.

Du point de vue du porte-monnaie, c’est aussi une très mauvaise nouvelle. Le prix des ordinateurs neufs, qui sont certes de plus en plus puissants, ne varie pas tant que ça dans le temps. C’est donc un gros investissement. Et surtout posez-vous la question : votre usage justifie-t-il d’avoir une machine ultra-puissante sur votre bureau ?

Sachez que le problème est le même pour les administrations, les associations, les entreprises. Cette histoire va coûter une fortune à la communauté toute entière, et donc à chacun et chacune d’entre nous par ricochet : votre mairie, votre école, votre employeur, les ministères, etc. Tout ça pour une décision prise aux États-Unis par une seule entreprise.

Mais pourquoi Microsoft fait ça ?

Microsoft est une entreprise capitaliste qui est là pour gagner de l’argent. Vous me direz : mon plombier aussi. Mais mon plombier ne m’oblige pas à acheter un nouveau logement parce que mon robinet est trop vieux.

Microsoft embarque sa technologie d’intelligence artificielle (Copilot) dans Windows 11. Il y a même des ordinateurs qui sont commercialisés sous le nom « Copilot+ ». Or, le développement de cette intelligence artificielle lui a coûté des fortunes, et va encore lui en coûter. Par exemple Microsoft s’est engagée à investir 25 milliards d’euros au Royaume-Uni lors de la visite de Trump.

Mais l’adoption est plus lente que prévu. Les gens ne savent pas trop quoi faire avec Copilot. À part des blagues et des comptes-rendus de réunion (on a une solution pour vous : essayez Lokas).

La Deutsche Bank a d’ailleurs publié le 27 septembre 2025 une analyse selon laquelle c’est toute l’économie des États-Unis qui est suspendue aux investissements dans l’intelligence artificielle.

Pour Microsoft, il s’agit de rentabiliser tout ça en augmentant le prix des licences (à l’achat Windows 11 coûtera plus cher que Windows 10, on parle de 145€ pour une licence « famille » contre 50€, trois fois plus). Quitte à forcer un peu la main de la clientèle, ben voyons.

À noter au passage : il a été prouvé que Windows 11 vous espionne dès son installation.

 

Est-ce qu’il y a une alternative au changement d’ordinateur ?

C’est le moment où jamais de tester autre chose.

Vous pouvez conserver votre ordinateur actuel et le passer sur un autre système qui a fait ses preuves : GNU Linux.

Le manchot, mascotte de Linux, sous le feu des projecteurs. Licence CC By David Revoy

 

Une bonne façon, entre parenthèses (militantes), d’expliquer à Microsoft que son monde, on n’en veut pas.

C’est un choix qui se répand : la part des systèmes Linux à la maison ne fait qu’augmenter, même si elle est encore timide, rapport à la mainmise de Microsoft sur ce marché. Pensez que, bien que ce soit illégal, vous n’avez pas encore vraiment le choix du système quand vous achetez un ordinateur neuf, parce que Microsoft a signé des accords avec les constructeurs. Vous ouvrez le carton, Windows est déjà là. C’est de la vente liée, c’est interdit, mais on vous expliquera qu’un ordi vide, que vous devrez installer vous-même, ne se vendrait pas.

Cependant de plus en plus de fournisseurs de PC vous proposent des ordinateurs sans système pré-installé, ou vous laissent le choix.

Quant à la question qui nous préoccupe aujourd’hui : installer Linux sur un ordinateur que vous possédez déjà, c’est devenu très simple. Même, paradoxalement, presque plus simple que pour Windows, qui vous oblige à être connecté⋅e à Internet, à créer un compte Microsoft, etc.

Une impasse, Windows ? Pas de souci, on a autre chose à proposer ! – Licence CC By David Revoy

 

Toutefois, ça peut sembler un défi insurmontable quand on est simple utilisateurice. Faites-vous aider.

Pensez à l’ennui que c’est de changer une ampoule sur votre voiture : il faut avoir des doigts de fée, travailler à tâtons, au risque de se couper, alors vous préférez demander à quelqu’un qui l’a déjà fait et c’est tout de suite plus simple. Si vous voulez vraiment apprendre comment faire, il sera toujours possible de chercher de la documentation dans un moment plus adapté. Mais l’idée, là, maintenant, c’est d’avoir de la lumière sur la voiture.

Envie de passer à Linux ? Faites-vous accompagner

D’abord c’est quoi, Linux ?

C’est un mot simplificateur. Linux est le nom du moteur qui se trouve au cœur du système. Les puristes vous reprendront en disant « GNU/Linux », mais la première partie, qui est tout aussi importante, est sortie du langage courant.

Pour schématiser à la grosse louche, c’est un système informatique issu du monde universitaire qui permet de faire tourner des ordinateurs gros comme petits (votre smartphone Android, votre box Internet, et le GPS de votre voiture tournent sur une version de Linux) et qui permet d’utiliser toute une galaxie de logiciels, la plupart du temps communautaires et gratuits. Cette définition est vraiment très simpliste, mais vous l’affinerez au fil du temps.

Quelle distribution choisir ?

Cette question n’est pas essentielle, mais il faut se la poser. En effet, les systèmes tournant avec un noyau Linux font partie, contrairement à ceux d’Apple et Microsoft plus monolithiques, d’une très vaste famille.

Une « distribution » est un ensemble constitué d’un système, d’un environnement de bureau, et de logiciels assemblés de façon à fonctionner harmonieusement. Certaines distributions sont destinées à des usages bien spécifiques ; certaines ont été pensées pour être faciles d’accès.

Un système GNU/Linux est installé avec des logiciels pour pouvoir travailler immédiatement. Licence CC By David Revoy

 

Les geeks passent leur temps à tester des distributions et à comparer leurs mérites et défauts. Tout le monde a son avis, tout le monde est prêt à le défendre. Vous vous y mettrez peut-être un de ces jours.

En définitive, les choses sont assez simples si vous débutez : choisissez des distributions orientées « grand public », de façon à trouver facilement de la documentation et de l’aide. N’allez pas vous embringuer dans des solutions exotiques qui vont vous donner du fil à retordre.

Citons par exemple Emmabuntüs, Ubuntu ou Fedora qui sont conçues pour vous faciliter leur adoption et pourvues d’une abondante documentation en français.

J’ai peur de ne rien comprendre à Linux

Est-ce que vous savez réellement comment fonctionne votre Windows actuel ? Ou votre smartphone ? Ou même votre box Internet ?

Dans un premier temps, vous n’aurez pas besoin de tout savoir sur Linux pour l’utiliser. Quelques explications suffiront. Vous apprendrez en marchant et vous ne saurez jamais tout, mais ça n’est pas grave. Personnellement je considère encore que l’embrayage est un truc magique, je n’y comprends rien. Mais je démarre quand même au feu vert.

La plupart des geeks, lassés de passer leurs congés de fin d’année ou leurs soirées à dépanner les appareils Windows familiaux, ont migré tout le monde sous Linux. Et devinez quoi ? Nous recevons beaucoup moins de sollicitations qu’avant !

Ça fonctionne aussi bien que Windows ?

Si vous posez cette question à une personne qui utilise Linux, la réponse sera probablement « ça fonctionne mieux », avec le sourire légèrement condescendant de circonstance.

Les systèmes Linux ont d’énormes avantages : ils sont conçus pour être à la fois connectés et étanches, parce que leurs origines sont là. La plupart des ordinateurs qui font tourner Internet sont sous Linux, il a donc fallu faire en sorte que la sécurité et l’interopérabilité soient au rendez-vous. Les distributions destinées à nos appareils personnels sont des déclinaisons de systèmes conçus pour préserver leur intégrité face aux attaques, à une augmentation de la charge de travail, aux pannes, aux coupures du réseau.
En gros, faire tourner Linux sur votre PC, c’est comme si vous demandiez à la directrice d’un hypermarché de gérer la supérette du coin. Elle va parfaitement faire le job, voire s’ennuyer un peu.

Attention tout de même (ben oui, il y a un bémol) si vous sortez des sentiers battus de la bureautique familiale et que vous utilisez des applications professionnelles ou spécialisées. Vérifiez qu’il existe un équivalent sous Linux, ce qui est très probable, mais attendez-vous à devoir apprendre de nouvelles habitudes. Il s’agira d’un équivalent, d’une alternative, pas de la même application. Donc si une activité essentielle pour vous se trouve dans votre ordinateur en dehors de la consultation d’Internet, de vos mails, des réseaux sociaux, en bref des usages les plus classiques, notez bien que ça va vous demander un effort plus ou moins grand, comme pour n’importe quel changement.

Passer de Windows à Linux, c’est un peu comme déménager : on ne prend plus les mêmes routes pour rentrer chez soi, les clés ne fonctionnent pas pareil, la boulangerie est différente, il faut mémoriser le nouveau code de l’immeuble, mais au final on dort toujours dans son lit et on est capable de se faire des nouilles dans la nouvelle cuisine.

Même une passion assez répandue comme la photographie va vous demander un peu de boulot : les applications de traitement de photos (DarkTable, Gimp, RawTherapee) sont puissantes et efficaces sous Linux, mais elles demandent à être apprivoisées. Pourquoi ne pas les essayer dès aujourd’hui ? Elles existent aussi sous Windows ! Quel nombre d’heures avez-vous passé sur LightRoom et Photoshop avant de savoir vous en servir ?

 

Combien ça coûte ?

Nous avons une bonne nouvelle pour vous : la plupart des distributions Linux sont entièrement gratuites. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut rien donner en échange. Vous pourrez contribuer à l’effort collectif en versant votre écot à une association, à l’équipe qui assure la maintenance de votre logiciel favori, ou encore en donnant un coup de main à votre tour dans votre entourage.

 

J’ai VRAIMENT un vieux PC ; est-ce qu’il y a une version de Linux pour moi ?

Il existe des distributions Linux « légères » qui peuvent faire tourner du vieux matériel. Pour vous expliquer, toujours en schématisant un peu, le socle reste le même (notamment « le noyau », développé il y a 34 ans par M. Linus Torvalds, ce qui vous explique pourquoi on l’appelle comme ça) mais on met des applications moins gourmandes et un environnement de bureau plus économe. On sacrifie à l’élégance pour donner du souffle au PC. Les icônes sont moins jolies et il n’y a pas d’effets graphiques époustouflants, mais ça fonctionne. Cet article est écrit sur un engin qui a plus de 15 ans et qui est mon ordinateur principal.

 

Autre atout : la structure compartimentée du système le rend plus robuste ; on peut par exemple se passer complètement d’un antivirus (qui sont devenus, pour être tout-à-fait honnête, moins gourmands qu’autrefois).

 

Il est aussi possible de donner un coup de fouet à une vieille machine en lui greffant de la mémoire supplémentaire et un disque dur moderne (SSD), ce qui revient bien moins cher que d’en racheter un (environ 200 euros). Mais la version 11 de Windows nécessite un composant matériel que vous ne pourrez pas ajouter dans votre vieux PC.

 

C’est fait exprès. C’est pour en vendre.

 

Comment me faire aider ?

Ensemble on déplace des montagnes – Licence CC By David Revoy

 

En effet, se lancer dans son coin reste délicat, même si c’est faisable. Il y a des tutoriels partout sur Internet.

 

L’April, l’association pour la promotion et la défense du Logiciel Libre (dont Framasoft est membre) a lancé ce premier octobre 2025 (et pour un an) l’opération Adieu Windows, bonjour le Libre ! Retrouvez tous les événements organisés par des Groupes d’Utilisateurices de Logiciels Libres (GULL) sur le site https://adieuwindows.april.org ou sur l’Agenda du Libre.

 

Install-parties , permanences, rendez-vous numériques, points infos ou repair cafés, il y a forcément un évènement qui sera organisé près de chez vous. Venez avec votre ordi, des bénévoles vous aideront à installer une distribution libre (n’oubliez pas de sauvegarder vos données avant, par exemple en achetant un disque dur externe pour quelques dizaines d’euros).

 

Aide Linux est une initiative constituée de bénévoles qui interviennent à titre individuel. Retrouvez les sur https://aidelinux.gogocarto.fr/map#/

La carte Aide Linux

En conclusion

C’est le moment. C’est le moment de sauter le pas, de faire un bras d’honneur à Microsoft et de passer à un système élégant, libre et respectueux, tout en conservant votre matériel.

Votre ordinateur gardera ses possibilités d’évolution, sans chantage, sans coût supplémentaire, pendant des années.

Il ne vous espionnera pas, et vous en aurez la maîtrise.

Il ne vous fourguera pas de la publicité toutes les cinq minutes. Voire, bien réglé, il vous en protégera.

N’attendez pas d’être au pied du mur l’an prochain.

C’est le moment de reprendre votre liberté !

Pour aller plus loin

Page officielle de Microsoft : https://support.microsoft.com/fr-fr/windows/windows-10-support-prend-fin-le-14-octobre-2025-2ca8b313-1946-43d3-b55c-2b95b107f281

 

La pétition :
https://www.halteobsolescence.org/non-taxe-windows-coalition-22-organisations-maintien-mises-a-jour-de-securite-windows-10/

 

Reportage « l’œil du 20H » : https://youtu.be/76T8oubek-c?si=NYCcDMHfrHJx9_R3
Admirez la virtuosité des journalistes pour éviter de parler de Linux.

Un site dédié à la fin de Windows 10 : https://endof10.org/fr/

Report de la fin du support : https://www.presse-citron.net/microsoft-windows-10-sursis-un-an/

Article récent de Next : https://next.ink/201908/fin-de-windows-10-que-faire/

 

Distributions :

 

Le problème pour les institutions :
https://www.lesnumeriques.com/appli-logiciel/une-gabegie-de-ressources-pour-le-public-l-environnement-et-les-finances-publiques-une-petition-s-erige-contre-la-fin-de-vie-programmee-de-windows-10-n242395.html

Et la solution : https://www.cio-online.com/actualites/lire-jean-marie-seguret-dsi-de-lyon–se-soustraire-de-microsoft-impose-un-travail-de-fond-16527.html

 

Les systèmes basés sur Linux sont désormais à la portée de tout le monde :
https://abilian.com/fr/news/2-millions-utilisateurs-linux-france/
https://cnll.fr/news/linux-en-france-2-millions-utilisateurs/

 

Merci à David Revoy qui a réalisé les dessins illustrant cet article. Même mon fond d’écran est un dessin de David. 

 

Bureau de l’auteur

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29.09.2025 à 20:00

Chat Control, ça s’en va… et ça revient

Framatophe

La directive dite Chat Control, actuellement discutée au niveau européen, pourrait bouleverser en profondeur nos usages numériques quotidiens. Présentée comme une mesure pour lutter contre la pédocriminalité en ligne, elle obligerait les services de messagerie et de communication à analyser … Lire la suite­­
Texte intégral (4409 mots)

La directive dite Chat Control, actuellement discutée au niveau européen, pourrait bouleverser en profondeur nos usages numériques quotidiens. Présentée comme une mesure pour lutter contre la pédocriminalité en ligne, elle obligerait les services de messagerie et de communication à analyser systématiquement tous les messages, photos et vidéos échangés par les utilisateurs, y compris les conversations privées chiffrées. En clair, cela reviendrait à instaurer une surveillance de masse automatique, sans distinction entre suspects et citoyens ordinaires. Si ses objectifs affichés paraissent légitimes, les moyens proposés posent de graves questions de respect de la vie privée, d’efficacité réelle, et de compatibilité avec les droits fondamentaux. Cet article revient sur les principaux enjeux et dérives possibles de Chat Control, afin d’éclairer un débat qui, au-delà de la technique, concerne la liberté de chacun à communiquer sans être épié.


Dans La baleine et le réacteur, Langdon Winner montre (chap. 8) que les politiques encadrant les technologies se réduisent souvent à une analyse des risques. On compare risques et bénéfices, sans considérer que le risque est souvent perçu de manière subjective — peur légitime ou courage — et comporte toujours une part irrationnelle, même si, dans l’histoire, on a multiplié des instruments efficaces de mesure du risque. Winner souligne que fonder une décision politique sur la mesure du risque oblige les opposants à prouver que le bénéfice ne vaut pas le préjudice, lequel devient alors une conséquence acceptable plutôt qu’un problème en soi.

C’est cette manière d’envisager les choses qui prévaut depuis mai 2022 lorsque la Commission Européenne a présenté un projet de Règlement (COM(2022) 209) dans le cadre de sa stratégie relative à « un Internet plus sûr pour les enfants ». Porté par la DG Home, le projet s’inscrit dans un programme général de prévention des abus sexuels sur mineurs (Child Sexual Abuse Regulation, CSAR). Le projet CSAR est surnommé Chat Control par ses détracteurs, insistant par là sur les conséquences hautement préjudiciables du projet sur les droits fondamentaux. Tout se passe néanmoins comme si le débat ne se limitait qu’à un compromis rendu obligatoire au nom des droits de l’enfance entre politique sécuritaire et liberté de communiquer.

Comme vous le verrez plus bas, le projet est toujours sur la table des négociations et il faut cette fois encore se mobiliser (avant le 14 octobre prochain !)

Pourquoi est-ce la Commission Européenne et non le Parlement qui a proposé ce projet de régulation ? Il appartient à la Commission de traduire dans les décisions la volonté politique de l’UE. L’exposé des motifs présente donc les arguments non pas sous l’aspect politique mais sous l’aspect de l’expression d’un besoin constaté :

  1. les abus sexuels sur mineurs en ligne seraient en forte augmentation,
  2. les outils actuels seraient insuffisants pour détecter et supprimer les contenus pédocriminels,
  3. il faudrait un cadre juridique harmonisé dans l’UE pour obliger les plateformes à détecter ces contenus,
  4. en tant qu’organe exécutif, la Commission agit dans le cadre de ses mandats, notamment l’article 114 et l’article 83 du Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne, et propose donc un projet de régulation.

Dès l’instant que la Commission Européenne propose un dispositif de lutte contre la pédocriminalité, le débat est biaisé car il ne s’agit plus de discuter des effets probables du dispositif en matière d’éthique, d’équité, ou même de politique : le sujet est posé, il lui faut une solution technique. Toute controverse implique d’abord de se départir de l’accusation implicite de vouloir remettre en cause la protection de l’enfance. C’est au nom de l’article 24 des Droits fondamentaux de l’UE (droits de l’enfant), qui font écho avec la Charte des Nations Unies, que le principe fondamental du projet de régulation est posé. Mais ce faisant, on peut toutefois s’interroger : peut-on ériger un droit fondamental au dessus des autres ? Le principe de l’égalité des droits fondamentaux semble le contredire, mais dans certains cas, la situation peut être déclarée temporaire. C’est dans cette brèche que s’engouffrent la plupart des problématiques touchant à la surveillance électronique : par exemple, quel équilibre trouver entre le droit à la liberté d’expression et la protection de la vie privée ? vieux problème, n’est-ce pas ?

Dans une telle situation, le préjudice est à la mesure du risque : d’un côté le risque d’une croissance de la pédocriminalité, de l’autre la confidentialité des communications. Par son projet de régulation, la Commission ne prétend pas résoudre un dilemme, elle prétend d’emblée vouloir trouver une solution technique qui puisse satisfaire la tension entre risque et préjudice. La conséquence est la négation du système économique, social et politique dans lequel s’inscrit ce solutionnisme.

Couverture Le petit Spirou

Pourquoi Framasoft en parle ?

En tant qu’association d’éducation populaire, voilà des années que nous promouvons les solutions alternatives, respectueuses de données personnelles des utilisateurs et permettant à chacun d’exercer son droit à la communication privée. C’est pour cela que nous avons à multiples reprises plébiscité les solutions… les moins pire. L’utilisation de Signal, par exemple risque d’être très largement empêchée en cas de compromis fonctionnel du CSAR entre les pays européens. La présidente de Signal, Meredith Whittaker, s’est clairement prononcé pour un retrait de l’application du marché européen si tel était le cas.

D’autres solutions existent et on peut en trouver une petite liste dans ce billet. Néanmoins, alors que voilà déjà deux ans que nous avions relayé la mobilisation à l’encontre de Chat Control, force est de constater une très forte insistance de certains élus européens et des institutions elles-mêmes à l’encontre du chiffrement et du droit à la communication privée.

Notre responsabilité ne consiste pas seulement à promouvoir des logiciels libres mais aussi de prévenir les utilisateurs des effets potentiellement sacrificiels auxquels ils s’exposent. Dans un monde où l’utilisation de technologies de chiffrement n’est plus associée à la vie privée et à l’hygiène numérique mais à un comportement potentiellement suspect, nous sommes en devoir de les alerter et de participer à la mobilisation.

Client-side scanning

Le texte de la proposition CSAR ne mentionne pas explicitement les techniques censées être utilisées dans le cadre de la surveillance des communications interpersonnelles. Il laisse cependant des portes ouvertes en ces termes (texte initial) :

(…) le processus de détection est, de manière générale, le plus intrusif pour les utilisateurs (…), vu qu’il nécessite l’examen automatique du texte des communications interpersonnelles. Il importe, à cet égard, de tenir compte du fait qu’un tel examen est souvent la seule manière de détecter de tels abus et que la technologie utilisée ne « comprend » pas le contenu des communications, mais y recherche plutôt des schémas connus, définis à l’avance, qui indiquent la possibilité d’un pédopiégeage.

L’analyse automatisée des messages privés est par nature incompatible avec le chiffrement de bout en bout. Mais la Commission ne peut pas affirmer explicitement que le chiffrement de nos communications présente en soi un danger pédocriminel, en particulier parce que le chiffrement des communications est nécessaire dans bien des cas d’usage : pensez par exemple lorsque vous communiquez avec votre banque. La seule conclusion qui s’impose, et qui fait primer la logique sur l’éthique (et même l’économie), c’est que l’analyse doit être faite avant chiffrement, donc sur le dispositif lui-même, votre smartphone, votre ordinateur, avec l’application utilisée. Charge aux fournisseurs de se débrouiller pour mettre en place un dispositif de contrôle automatique, c’est-à-dire ouvrir une porte (une backdoor) pour scanner ce que vous faites. Imaginez par exemple être épié par dessus votre épaule lorsque vous écrivez une lettre : personne ne vous empêche de la mettre sous enveloppe et la poster, par contre un tiers aura analysé, et donc lu, ce que vous avez écrit.

C’est ce qu’on appelle le client-side scanning (CSS). L’annexe 9 (pages 284 sq) de l’étude d’impact de la proposition de régulation porte sur la question du difficile équilibre entre le droit à la communication privée (le chiffrement des communication) et la détection de contenus pédocriminels. La solution qui semble la meilleure à retenir en l’état consiste à réaliser un scan et une analyse de correspondance directement sur le dispositif lui-même ou sur un serveur distant avant l’envoi du contenu au destinataire (voir p. 309 et p. 310).

On peut noter hélas que cette annexe technique est rédigée un peu à la va-vite. Par exemple, la question de l’évaluation des risques de faux positifs liés aux contenus pédocriminels sont réduits à des chiffres épars notamment fournis par des dispositifs qui, eux, ont tout intérêt rassurer. Par exemple PhotoADN, fourni par Microsoft, qui estime à 1/50 milliards le nombre de faux positifs (voir note p. 281 : comment est-évalué ? avec de l’IA ?). Par ailleurs, servant la soupe à l’approche comparative des dispositifs envisagés, on peut noter le lobbying assez intense de la « fondation » Thorn qui s’est positionné pour promouvoir son dispositif de surveillance auprès des fonctionnaires européens, ce qui fut assez commenté et documenté dès 2022.

En réalité, tout le projet s’expose à des contradictions assez évidentes avec les dispositions mêmes de l’Union Européenne :

  • L’article 7 de la Charte des droits fondamentaux de l’UE qui garantit le respect de la vie privée et des communications : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ».
  • Le principe de proportionnalité : les mesures proposées sont disproportionnées par rapport à l’objectif poursuivi et généralise le caractère potentiellement criminel de toute activité de communication privée. Tout le monde serait un pédocriminel en puissance.
  • Malgré l’exhaustivité de l’étude d’impact, le projet ne prévoit pas de mécanismes clairs pour éviter les abus ou limiter l’usage du CSS à la seule lutte contre la pédocriminalité sur Internet.

Du côté de la société civile, on note depuis 2022 la multiplication des analyses techniques démontrant que le CSS est une mauvaise solution. Comme le rappelle l’Internet Society, l’analyse côté client :

  • est à la source d’une augmentation de la surface d’attaque des dispositifs exposant ainsi les individus à un risque accru de criminalité profitant de ces vulnérabilités,
  • pose un ensemble de défis quasiment insurmontables : la puissance de traitement pour pouvoir analyser tous les contenus en temps réel, la maintenance des bases de données, le contrôle de ces bases de données (qui a accès ? qui contrôle ?),
  • expose à des détournements à d’autres fin que la lutte contre la pédocriminalité : la surveillance de masse à des fins répressives.

Depuis 2022, les prise de position se multiplient à l’avenant. En 2023, le Contrôleur européen de la protection des données lui-même dans un communiqué concluant un séminaire spécialement consacré, qualifie le projet CSAR comme une tentative inadaptée, inefficace, et potentiellement nuisible. Un an plus tard, Netzpolitik rapporte encore :

Depuis des années, des légions d’experts en informatique et chercheurs en sécurité, des juristes, des experts en protection des données, des organisations numériques, des entreprises technologiques, des fournisseurs de messagerie, des représentants des Nations Unies, des experts en protection de l’enfance, des gardiens des normes Internet, des scientifiques et toutes sortes d’experts ont tiré la sonnette d’alarme dans le monde entier : Chat Control est dangereux. Il s’agit d’une nouvelle forme de surveillance de masse. Elle affaiblira la sécurité informatique de chacun d’entre nous. Elle introduirait une infrastructure de surveillance sur les applications et les terminaux au-delà de l’UE, que les États autoritaires utiliseraient à leur avantage.

Les arguments sont controversés mais attention aux fachos

Considérant que l’expertise ne lui était guère favorable, la Commission Européenne a beaucoup communiqué pour promouvoir son projet. Le député européen Patrick Breyer (Verts/Alliance Libre, membre du Parti Pirate) a réalisé un long dossier sur Chat Control dans lequel il démonte plusieurs arguments fallacieux utilisés par la Commission (voir en anglais et en français). Il ici inutile de les répéter, le dossier étant sur ce point assez complet.

En revanche, la saga de la Commission fut émaillée de plusieurs épisodes pour le moins affligeants. Par exemple, cette affaire de pantouflage de deux agents d’Europol chez Thorn, la multiplication de réunions à rythme soutenu pour passer le projet en force, les eurodéputés eux-mêmes qui ne veulent pas de surveillance de masse, etc.

Un épisode de cette saga mérite toutefois de s’y attarder un peu. Celui de l’affaire de microciblage illégal employé par la Commission pour communiquer auprès du public des Pays Bas afin de faire tourner l’opinion en sa faveur. Ce qui est intéressant, dans cette histoire, c’est que ce microciblage visait à exclure des groupes dont les opinions sont plus ou moins proches de l’extrême droite. La raison est à la fois trouble et double. En premier lieu parce que la rapporteuse initiale du projet, la suédoise Ylva Johansson est à l’aile gauche du parti social-démocrate suédois. Un échec de ses multiples prises de parole verrait sa position pro-européenne battre de l’aile, une position qui, encore récemment, mise énormément sur la recherche de compromis entre les pays européens, en particulier en faveur d’une politique migratoire accueillante. En second lieu, il faut prendre en compte que Chat Control est aussi bien décrié par les élus européens d’extrême droite qui y voient un double avantage : d’une part démontrer que l’UE remet en cause les principes souverainistes auxquels ils adhèrent et d’autre part leur permet à peu de frais de se positionner en défenseurs des libertés. Pour les élus français on peut voir par exemple la lettre écrite par Virginie Joron et Tom Vandendriessche sur X ou cette Question à la Commission par Mathilde Androët. Bien sûr, il s’agit d’une question d’affichage et de posture, mais voir nos principes fondamentaux défendus par une engeance pareille me fait vraiment froid dans le dos (remarquons toutefois que ce genre de position est à géométrie variable, puisque les illibéraux fascisants comme Viktor Orban sont plutôt favorables à des logiciels espions comme Pegasus, plus discrets sans doute…).

Les compromis ont bon dos

En fait, si l’on regarde bien la chronologie de la proposition de Règlement, les multiples réunions de compromissions se soldant ou non par des accords, elle suit une route parfaitement rectiligne jusqu’à aujourd’hui. Devant les désaccords, les présidences tournantes du Conseil n’ont jamais cessé de remettre le projet sur la table, montrant ainsi que plusieurs pays le soutiennent activement et que le texte risque de devenir un sujet particulièrement clivant.

Il se trouvait néanmoins qu’en juin 2024 on pouvait croire la situation définitivement bloquée. En effet, alors que la Belgique avait tenté de remettre un proposition de compromis qui relançait le débat sur le client-side scanning, plusieurs pays ont annoncé leur refus de principe ou leur abstention. Comme le projet n’avait alors aucune possibilité de trouver un accord qualifié, le Conseil l’avait donc supprimé de l’ordre du jour. Venait ensuite la présidence de la Hongrie et son gouvernement particulièrement pro-surveillance, qui relança… heureusement encore un échec, appuyé notamment en août 2024, par une lettre ouverte de plus de 300 chercheurs européens montrant que « les solutions techno-centrées basées sur la surveillance ne sont pas une bonne option pour lutter contre la propagation des contenus pédocriminels ». Entre-temps l’Autriche s’est abstenue, et la Pologne a proposé une refonte assez radicale, fidèle à sa position selon laquelle le projet CSAR est bien trop intrusif (elle privilégiait la détection volontaire sur le mode de la prévention (les fournisseurs signalent d’eux-mêmes les contenus illicite). D’autre pays encore s’étant positionnés à l’encontre, les compromis sont restés hasardeux.

Sauf que… le 1er juillet 2025, le Danemark a pris la tête du Conseil de l’Union européenne et a relancé un projet de compromis. Les négociations seraient censées aboutir à une validation du texte le 14 octobre 2025. Une étude assez complète du texte du compromis danois peut-être trouvée sur edri.org. On retrouve le retour de la détection obligatoire (et de masse) cette fois automatisée par IA, le client-side scanning avec un consentement plus ou moins rendu obligatoire ( !), la classification de tous les systèmes de messagerie chiffrés comme étant à haut risque (donc aucune exception), un système de vérification d’âge (dont on connaît déjà les limites, ne serait-ce qu’en termes de faisabilité et de fiabilité et qui exclurait d’emblée les enfants de la possibilité d’utiliser du chiffrement).

Avec un peu d’optimisme, Edri.org note toutefois :

Étant donné que bon nombre de ces éléments sont précisément à l’origine de l’opposition de longue date de la minorité de blocage (les 11 États membres qui empêchent l’adoption du règlement CSA au Conseil), il est évident que les Danois courent à un nouvel échec. Leur tentative ressemble davantage à un exercice de relations publiques qu’à une véritable volonté de faire avancer les choses…

À l’heure de la rédaction de cet article, bien que quelques médias secondaires affirment que la France s’est enfin positionnée et serait favorable à une mouture du projet proposé par le Danemark, aucune position officielle du gouvernement Français n’est parue… Mais… récemment encore, en mars 2025, le gouvernement de Bruno Retailleau était prêt à beaucoup de concessions avec les libertés pour surveiller les communications à l’encontre du chiffrement. Cela fait suite à de nombreuses tentatives de limitation du droit des correspondances dans l’histoire récente de la France. Ainsi, il fut nullement étonnant de voir les représentants du gouvernement français dans le groupe de travail sur l’application de la loi du 12 octobre 2025 (version diffusée par la représentation allemande ; ce groupe de travail vise à préparer et coordonner les décisions politiques liées à la coopération policière européenne) tenir la position favorable suivante :

La France s’est largement déclarée en faveur du texte actuel. Elle a salué le fait que les ordonnances de détection aient été réintroduites. Elle s’est également félicitée de l’inclusion de la classification des risques et de l’analyse côté client. La proportionnalité a été maintenue. Il était important de garantir un examen humain des résultats positifs. La France souhaiterait donc que le Hit-System [système de correspondance de résultats dans une analyse côté client] soit réintroduit dans le texte afin de réduire le nombre de faux positifs. En outre, il doit exister un moyen de faire passer rapidement les services au statut « à haut risque » sur la base de conclusions pertinentes. La sextorsion étant un problème majeur en France, celle-ci a plaidé en faveur d’une période d’examen plus courte pour le grooming [pédopiégeage] (18 mois au lieu de 3 ans). La France s’est également félicitée de la certification des technologies de détection et de la prolongation prévue de 72 mois du règlement provisoire.

Sans vouloir dépeindre négativement la situation, il faut reconnaître que ce dernier document est assez alarmant. La majorité des représentants y soutiennent le texte, malgré quelques réserves techniques secondaires. Seules la Pologne, l’Allemagne et la Tchéquie font preuve d’assez d’intelligence pour pouvoir, espérons-le, empêcher l’avènement du CSAR.

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29.09.2025 à 07:42

Khrys’presso du lundi 29 septembre 2025

Khrys

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Spécial femmes en France

  • L’écriture inclusive, une arme contre les stéréotypes de genre (theconversation.com)

    Avec la neutralisation, les stéréotypes influencent fortement l’interprétation. Par exemple, les sujets ont tendance à répondre qu’un poste en ingénierie vise plutôt des hommes et un poste dans les soins de beauté plutôt des femmes. En revanche, avec la féminisation, cet effet est atténué, permettant des associations non stéréotypées

  • La parité dans l’intersyndicale (humanite.fr)

    Désormais, elles sont cinq ! Cinq femmes qui n’hésitent pas à se revendiquer « féministes » et à le dire ensemble, dans une tribune récente accusant le projet de budget de « sexisme ». La moitié des syndicats français – CGT, CFDT, FSU, Solidaires – sont, au plan national, dirigés aujourd’hui par des femmes. […] Une évolution qui a aussi conduit leurs camarades masculins (pas tous hélas !) à cesser de les considérer comme subalternes et admettre qu’elles sont leurs égales dans le travail, dans la vie, dans le syndicalisme. Égales au point de pouvoir exercer la fonction de numéro un de leur organisation, au point d’être ressenties, par eux, comme représentant aussi les hommes du syndicat, ce qui, dans une société marquée par le patriarcat, reste le plus difficile.

  • « Lettres pour un avortement illégal » : appels au secours (politis.fr)

    L’ONG Choisir la cause des femmes a rassemblé dans un livre des lettres envoyées, au début des années 1970, par des femmes désespérées à un professeur de médecine pro-IVG, afin de lui demander de l’aide. […] « Ce qu’on lit à travers ces lettres, c’est ce qu’il se passe actuellement dans certains pays européens comme la Pologne, la Hongrie ou l’Italie. Ce sont les mêmes implorations pour obtenir un avortement “illégal”. La seule différence, c’est qu’aujourd’hui elles sont écrites par textos. »

  • Professeure hospitalisée, adolescent fasciné par Hitler et au pronostic vital engagé… Ce que l’on sait de l’agression au couteau dans un collège du Bas-Rhin (franceinfo.fr)

Spécial médias et pouvoir

Spécial emmerdeurs irresponsables gérant comme des pieds (et à la néolibérale)

Spécial Sarko bientôt en prison

Spécial recul des droits et libertés, violences policières, montée de l’extrême-droite…

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Spécial outils de résistance

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Les autres lectures de la semaine

  • ROCH HACHANA 5786 (blogs.mediapart.fr)

    Il y a quelque chose de profondément vain à nous souhaiter la bonne année alors même que nous assistons impuissant•es depuis près de deux ans à la destruction méthodique du peuple palestinien par l’armée génocidaire de l’État qui se dit celui du peuple juif, et que beaucoup des nôtres reconnaissent malheureusement comme tel.

  • Les déshumanisateurs (monde-diplomatique.fr)

    D’abord, on a informatisé. Dans les années 1980, en France et ailleurs, l’alignement du public sur le privé conduit à doter les fonctionnaires de micro-ordinateurs qui contribuent à mesurer leur productivité. Depuis les années 2000, on numérise. En principe au bénéfice de la qualité du service public rendu à l’usager ; en réalité pour abaisser son coût. Contrairement à ce que prétendent leurs tenants, la numérisation comme la « dématérialisation » visent surtout à réaliser des économies. Ou à lutter contre la fraude, avec pour corollaire une complexification des démarches, en particulier de celles exigées des plus précaires.

  • « Ce qui soude le patronat, c’est une peur panique de la gauche » (politis.fr)

    Beaucoup ont perçu Trump comme un démagogue isolé, un « fou dangereux ». À mon sens, on a manqué de vigilance sur les idées qu’il portait réellement. Prenez Peter Thiel, l’un de ses soutiens les plus proches, cofondateur de PayPal. Il écrivait déjà il y a vingt ans : « Je suis arrivé à la conviction que la liberté est incompatible avec la démocratie. » Il parle bien sûr de la liberté d’entreprendre, de commercer, d’accumuler du capital – pas de liberté politique.

  • Peter Thiel : notes secrètes du séminaire sur l’Antéchrist (legrandcontinent.eu)

    Peter Thiel travaille avec minutie son image. […] En cette rentrée, il a décidé de lancer un nouveau format à San Francisco : un séminaire sur inscription, en présentiel uniquement et totalement fermé — avec une règle très stricte de confidentialité : rien ne doit être enregistré ni en sortir.Le thème choisi est celui de presque toutes ses interventions depuis deux ans : l’Antéchrist.

  • The Political Power of Eschatological Thinking : This Is Why Peter Thiel Is Talking About the Antichrist (realtimetechpocalypse.com)
  • Quand la jeunesse allemande emmerdait l’État nazi (lundi.am)
  • Dans les polars des années 1950, des gifles pour réduire les personnages féminins au silence (theconversation.com)

    Dans les romans policiers en français des années 1950-1970, écrits presqu’exclusivement par des hommes, les mots « gifle » et « gifler » ont souvent pour victimes des femmes qu’il s’agit de faire taire pour asseoir la domination masculine, comme le montre une étude linguistique.

  • C’est en ayant moins d’enfants que les femmes ont réduit l’écart salarial avec les hommes (theconversation.com)

    Aux États-Unis, baisse du taux de natalité et réduction de l’écart salarial entre hommes et femmes ne sont pas simplement concomitantes. Elles sont liées.

  • Le genre de la dette (laviedesidees.fr)

    À propos d’Isabelle Guérin, Santosh Kumar & G. Venkatasubramanian, The indebted woman. Kinship, sexuality and capitalism, StandfordLoin de la figure du banquier et du trader souvent mise en avant, ce sont des femmes pauvres qui, en gérant les dettes domestiques, sont des piliers du capitalisme financier dans les Nords comme les Suds. Elles incarnent une éthique du devoir, de la redevabilité et de la culpabilité.

  • L’art d’éduquer les princesses de la Renaissance : ce que nous apprennent les « Enseignements » d’Anne de France (theconversation.com)

    À partir du Moyen Âge, l’éducation des filles fait l’objet d’une grande attention dans la noblesse et, dans une moindre mesure, les milieux bourgeois.

  • Christine de Pizan : Europe’s First Professional Female Writer (daily.jstor.org)

    Christine used her pen to make a living at the French court, but even more pointedly, she used it to argue the value of educated women.

  • Du slip troué aux sachets de thé, quelques indicateurs pour mesurer la santé des sols (theconversation.com)
  • Pourquoi les fleurs du « phallus de titan » ont-elles une odeur si nauséabonde ? (theconversation.com)

    C’est l’une des plus grandes inflorescences du monde et sa floraison a tout d’un spectacle macabre. Celle-ci, qui n’a lieu qu’une fois tous les sept à dix ans, ne dure que deux nuits et libère un parfum pestilentiel digne d’une carcasse en décomposition. Derrière cette puanteur insoutenable se cache en fait une stratégie de pollinisation sophistiquée

Les BDs/graphiques/photos de la semaine

Les vidéos/podcasts de la semaine

Les trucs chouettes de la semaine

  • Protéger les cultures sans pesticides grâce au langage olfactif des plantes (theconversation.com)

    Les plantes utilisent les odeurs pour se défendre contre les insectes nuisibles et les scientifiques cherchent à exploiter ces messages invisibles pour développer de nouvelles méthodes de protection des cultures plus respectueuses de l’environnement.

  • Images mouvementées : nouvelle édition du festival de cinéma d’Attac (basta.media)

    Du 2 au 16 octobre, tous les mardis et jeudis, le cinéma Les 5 Caumartin à Paris accueille la 23e édition du festival de cinéma documentaire d’Attac. Au programme, des films et des débats pour comprendre le monde et ne pas baisser les bras.

  • Lancement de la Démarche NIRD ! (nird.forge.apps.education.fr)

    À l’heure où la fin du support de Windows 10 nous rappelle notre dépendance technologique et nous oblige à faire des choix, un collectif enseignant issu de la forge des communs numériques éducatifs invite les établissements scolaires et les collectivités qui les accompagnent à s’engager progressivement vers un Numérique qui soit davantage Inclusif, Responsable et Durable, en rejoignant la « démarche NIRD  ».

  • Sarah qui ? Ça raccroche ! (framablog.org)

    Marre des appels indésirables ? Un développeur français vous propose de bloquer plus de 16 millions de numéros sur iOS et Android.

  • Manko, vulve et l’artiste Rokudenashiko (monvoisin.xyz)
  • Anamorphic Masterpieces : 3D Street Art by WD (theinspirationgrid.com)

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Les articles, commentaires et autres images qui composent ces « Khrys’presso » n’engagent que moi (Khrys).

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23.09.2025 à 09:00

Sarah qui ? Ça raccroche !

Frédéric Urbain

Marre des appels indésirables ? Un développeur français vous propose de bloquer plus de 16 millions de numéros sur iOS et Android. Salut Camille ! Peux-tu nous dire qui tu es ? Je m’appelle Camille Bouvat, je suis développeur depuis bientôt 18 ans … Lire la suite­­
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Marre des appels indésirables ? Un développeur français vous propose de bloquer plus de 16 millions de numéros sur iOS et Android.

Salut Camille !

Peux-tu nous dire qui tu es ?

Je m’appelle Camille Bouvat, je suis développeur depuis bientôt 18 ans et freelance depuis 13 ans, spécialisé dans le PHP avec Laravel. Je travaille avec différents types de clients, petites et grandes entreprises. J’aime diversifier mes compétences avec de l’administration système, de l’UX/UI, de l’accessibilité et aussi dernièrement du développement mobile natif. J’ai eu beaucoup d’expériences différentes que ce soit en entreprise, en tant qu’indépendant et entrepreneur ou même en tant que formateur.

 

 

Pour bloquer les appels indésirables, nous avons l’habitude de recommander Yet Another Spam Blocker (voir sur Framalibre ou chez Grisebouille), qui est sous licence AGPL et plutôt efficace. Pourquoi avoir créé une autre application de ton côté ?

Étant utilisateur iOS, cette application n’est pas disponible sur cette plateforme et je ne connaissais pas cette application. J’ai cherché simplement sur l’App Store et j’ai trouvé quelques applications que j’ai testées et utilisées. Mais souvent soit elle était payante, soit gratuite mais avec une liste de blocage assez limité ou encore une interface pas très intuitive.

Donc un dimanche après-midi, je me suis dit « tiens, code un prototype pour bloquer les appels », vers 20h j’avais le prototype fonctionnel. Après quelques peaufinements, je publie l’application sur l’App Store le lundi suivant. Puis, j’ai voulu pousser le bouchon plus loin en allant chercher des informations dans les données open-data de l’ARCEP, pour commencer à bloquer tous les préfixes des opérateurs sources de SPAM. La majorité des applications ne bloque que 12,5 millions de numéros qui correspondent aux numéros dédié au démarchage.

 

Actuellement, Saracroche bloque plus de 16 millions de numéros et et la liste va encore grossir au fur et à mesure des signalements faits dans l’application.

 

Copie d’écran de la version Android

 

Je voulais aussi une application qui respecte au maximum la vie privée, en demandant le minimum de permissions, et qui limite au maximum les échanges avec un serveur.

 

T’as l’air d’un bon gars sur ta photo de profil, qu’est-ce qui t’a pris de t’agacer comme ça ?

Merci ☺️, mais comme tout le monde, je reçois des appels indésirables à titre personnel et encore plus quand on est indépendant. Donc je me suis lancé dans ce projet et c’était un défi pour moi, étant développeur web et pas mobile. J’ai voulu faire du natif avec Swift et Swift UI, pour faire une application légère et performante.
Au départ, je ne voulais faire l’application que pour iPhone mais j’ai reçu beaucoup de demandes pour la porter sur Android, ce que j’ai finit par faire au début du mois d’août. Cela m’a pris un peu plus de deux jours et demi de travail, tout en sachant que l’application Android est écrite dans un autre langage (Kotlin et Jetpack Compose). Après la publication le 15 août, elle a rencontré un succès assez rapide, avec déjà 5 000 installations.

 

Il y a très peu de paramètres, dans Saracroche. C’est limite frustrant pour des geeks. Il n’y a rien à ajouter ?

Mon but aussi est de proposer une application simple, pour le plus grand nombre avec peu de réglages en apparence. Je souhaite rajouter des fonctionnalités plus avancées, mais elles ne seront pas accessibles directement.

Logo de Saracroche

 

Je veux une UX réussie pour le plus grand nombre d’entre nous pas uniquement pour les geeks, car les appels et SMS indésirables sont un fléau et tout le monde doit pouvoir un moyen de s’en protéger. Proposer une interface de qualité par expérience, c’est du travail. Quand on est développeur, on a tendance à mettre toutes les fonctionnalités au même niveau mais il faut savoir hiérarchiser, avoir une vraie réflexion sur l’interface, se poser les bonnes questions, et se montrer empathique sur les besoins premiers des utilisateurs.

 

Ce que je souhaiterais rajouter :

  • Une liste participative qui permettra de bloquer ou indiquer les appels indésirables de façon plus réactive.
  • Bloquer les SMS.
  • Proposer différentes listes avancés.
  • L’adapter à l’étranger.
  • Des options avancées (j’ai reçu des mails et tickets sur GitHub)
  • Peut-être une version pour entreprise qui pourrait m’aider à rendre viable le projet sur long terme.

 

Il y a des choses que je vais pouvoir faire sur Android que je ne pourrais pas proposer sur iOS. Les deux plateformes sont très différentes sur leur gestion d’appels et SMS.
Je souhaite collaborer avec le service 33700. Je les ai contactés, mais malheureusement, je n’ai encore reçu aucune réponse.

 

L’app est disponible directement dans les magasins d’applications, pour iOS et Android, c’est bien ça ?

Oui, elle est disponible sur les plus gros stores. Elle est aussi disponible pour ceux sur Android via Obtainium et un jour sur F-Droid. Cela demande de faire une build reproductible. Je me suis penché dessus, mais cela va demander du temps.

 

Est-ce que tu as besoin d’un coup de main ? Pour traduire, soutenir, tester, c’est le moment de demander, on a un petit lectorat de libristes.

J’aurais besoin d’aide pour tester. Par exemple, en ce moment, je travaille sur une version iOS qui se met à jour en arrière-plan et iOS a un certain nombre de limitations, donc je souhaiterais avoir des retours sur le fonctionnement.
J’ai toujours besoin des signalements pour faire grossir la base de données et améliorer le blocage.
L’application est jeune, elle n’a que 5 mois sur iOS et même pas 1 mois sur Android, donc il y a encore beaucoup de travail, ne serait-ce que pour la traduire, rajouter des fonctionnalités… je n’en suis qu’au début !

 

Tu as prévu de développer d’autres applis d’utilité publique, ou bien ?

J’ai plusieurs idées, une application de recette couplée avec la base de données du Ciqual de l’ANSES pour aider à manger plus équilibré, moins de viande, et avoir le décompte des macronutriments. Une application pour aider les associations à gérer leurs membres avec un accent particulier sur l’expérience utilisateur.
J’ai toujours des idées, voire trop ! Mais Saracroche m’a donné encore plus envie de créer et d’être un contributeur open source.

 

Pour aller plus loin

Nous vous invitons à tester Saracroche, une app encore jeune, et à nous faire des retours dans les commentaires ou directement auprès de Camille via son site.

Saracroche n’a pas encore de notice dans Framalibre, notre annuaire de logiciels libres contributifs, je dis ça je dis rien.

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22.09.2025 à 07:42

Khrys’presso du lundi 22 septembre 2025

Khrys

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  • Charlie Kirk et Charlie Hebdo : émoi à France Culture après un billet “du malaise et de la confusion” (telerama.fr)

    Dans ce billet initialement titré « Je suis Charlie Kirk » et diffusé le 12 septembre, Guillaume Erner estimait qu’« il y a (vait) désormais au moins deux Charlie : le “Je suis Charlie” de Charlie Hebdo et puis “Je suis Charlie” de Charlie Kirk ».

  • Delphine Ernotte monte au créneau contre CNews : “Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite !” (telerama.fr)

    Dans un entretien au “Monde” ce jeudi 18 septembre, la présidente de France Télévisions défend vigoureusement l’audiovisuel public contre les offensives répétées des médias de l’empire Bolloré.

  • « Bloquons tout » : un journalisme sous escorte policière (acrimed.org)

    L’angle sécuritaire a largement dominé le traitement médiatique du mouvement social « Bloquons-tout », organisé partout en France le 10 septembre. Défilé de policiers sur les plateaux télé, focalisation sur les « violences », décompte en direct sur les chaînes d’information en continu du nombre d’interpellations : retour sur un cas d’école de journalisme de préfecture.

  • « Bloquons tout » du 10 septembre sur CNews : haine, désinformation et carton d’audience (politis.fr)

    Le 10 septembre, comme d’habitude, le moindre feu de poubelle a tenu en haleine tous les éditorialistes de chaînes d’info. Sur l’extrême droitière CNews, les grévistes n’étaient plus des Français·es lambda aux revendications légitimes, mais des gauchistes-LFIstes « palestinistes ».

  • Pourquoi on ne voit que des gens aisés à la télé (frustrationmagazine.fr)

    ce n’est pas seulement quand il s’agit d’information : en fait, tous les programmes télévisés sur-représentent les catégories aisées et diplômés. Et c’est… de pire en pire, nous confirme le rapport annuel de l’Arcom (ex-CSA)

  • Prétention à l’objectivité du journalisme français : ça suffit ! (frustrationmagazine.fr)

    Le journalisme français s’est bâti sur ce mythe : celui d’une objectivité quasi scientifique. Le journaliste, dit-on, « relate les faits », sans parti pris. Cette fiction, héritée de l’universalisme républicain, est brandie comme un étendard de professionnalisme. Mais comme l’ont montré par exemple les sociologues Pierre Bourdieu et Patrick Champagne, cette neutralité est un masque. Les journalistes politiques évoluent dans les mêmes cercles que les élus, fréquentent les mêmes grandes écoles, partagent les mêmes habitus bourgeois et parisiens. Ce n’est pas de l’objectivité : c’est un point de vue situé, celui d’une classe sociale dominante qui a réussi à imposer son regard comme « neutre ».

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Spécial GAFAM et cie

  • La taxe sur le numérique dans les clous de la Constitution (zdnet.fr)

    La taxe GAFA française agace les États-Unis de Trump, mais aussi l’Européen Axel Springer qui l’attaquait devant le Conseil constitutionnel via sa filiale Digital Classifieds France. Le recours est écarté par les Sages.

  • Google Secretly Handed ICE Data About Pro-Palestine Student Activist (theintercept.com)

    Google handed over Gmail account information to ICE before notifying the student or giving him an opportunity to challenge the subpoena.

  • This Microsoft Entra ID Vulnerability Could Have Been Catastrophic (wired.com)

    A pair of flaws in Microsoft’s Entra ID identity and access management system could have allowed an attacker to gain access to virtually all Azure customer accounts.

  • Boycott Microsoft (bdsmovement.net)

    Microsoft is perhaps the most complicit tech company in Israel’s illegal apartheid regime and ongoing genocide against 2.3 million Palestinians in Gaza. Microsoft’s complicity in Israel’s apartheid and genocide is well documented, exposing its strong ties to the Israeli military, its collaboration with Israeli government ministries, and its involvement in the Israeli prison system, which is notorious for systematic torture and abuse of Palestinians. Microsoft knowingly provides Israel with technology, including artificial intelligence (AI), that is deployed to facilitate grave human rights violations, war crimes, crimes against humanity (including apartheid), as well as genocide.

  • Un ancien fonctionnaire devient lobbyiste pour TikTok (projetarcadie.com)

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15.09.2025 à 07:42

Khrys’presso du lundi 15 septembre 2025

Khrys

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