23.04.2025 à 06:00
5 sources « d’argent magique » pour renflouer les caisses de l’État
Simon Verdiere
En 2018, en pleine crise des gilets jaunes, lorsqu’une soignante réclamait à Emmanuel Macron plus de moyens pour l’hôpital, celui-ci rétorquait qu’il n’y avait « pas d’argent magique ». Pourtant, le chef de l’État n’a pas eu de peine à trouver des sources de financement lorsqu’il le voulait vraiment. Mr Mondialisation lui propose 5 idées pour renflouer […]
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En 2018, en pleine crise des gilets jaunes, lorsqu’une soignante réclamait à Emmanuel Macron plus de moyens pour l’hôpital, celui-ci rétorquait qu’il n’y avait « pas d’argent magique ». Pourtant, le chef de l’État n’a pas eu de peine à trouver des sources de financement lorsqu’il le voulait vraiment. Mr Mondialisation lui propose 5 idées pour renflouer les caisses.
Pour un néolibéral comme Emmanuel Macron, les sources de financements publics sont très compliquées à trouver lorsqu’il s’agit d’entretenir nos services publics ou de corriger les inégalités. Toutefois, lorsqu’à l’inverse il a fallu maintenir à flot les banques pendant la crise de 2008, sauver les grandes entreprises pendant la pandémie du covid-19, ou aujourd’hui renforcer son budget militaire, les néolibéraux n’ont jamais hésité à faire exploser la dette de la France.
Il existe pourtant de nombreux autres moyens pour le pays de renflouer ses caisses ; Mr Mondialisation vous expose cinq solutions.

1. Une grande réorganisation fiscale
Obsédés par la privatisation d’un maximum de services publics, les néolibéraux n’ont de cesse de profiter de la précarité des classes populaires pour expliquer « baisser les impôts ». Traitant malhonnêtement ce processus comme un bloc, ils ont surtout soulagé les grandes fortunes.
Or parler de réduire ou d’augmenter les impôts n’a pas vraiment de sens, l’essentiel est surtout de savoir sur qui. Et à ce petit jeu, la Macronie a déjà transformé le pays en « paradis fiscal pour milliardaires », comme le rappelle l’économiste Gabriel Zucman.
Pourtant, taxer les plus aisés et les multinationales, tout en instaurant un véritable prélèvement progressif (plus on est riche, plus on paie), pourrait rapporter plusieurs dizaines de milliards à l’État.
On peut d’ailleurs noter que l’optimisation fiscale (détourner légalement de l’argent de l’impôt) et l’évasion fiscale (illégale) avec les règles actuelles font perdre énormément d’argent à la France. Près de 80 milliards de fraude sont ainsi estimées chaque année. Et malgré cela, depuis dix ans, notre pays s’est délesté de pas moins de 16 % de ses agents de contrôle dans le domaine.
2. Suppression des aides aux entreprises inutiles
Tandis que la Macronie continue de pester sur les « assistés », et le manque de travail des Français, alimentant ainsi les pires clichés contre les plus pauvres, elle dissimule l’éléphant qui se trouve au milieu du couloir : les aides aux entreprises.
Ces dernières, qui profitent largement aux grandes multinationales qui n’en ont pas besoin, représentent pas moins de 200 milliards d’euros par an, soit près d’un tiers du budget entier de tout le pays. Si soutenir les petites compagnies peut avoir un sens, injecter de l’argent dans des sociétés géantes qui ne se gênent pas pour licencier en a en revanche beaucoup moins. Des sommes qui seraient sans doute beaucoup plus utiles à la santé, l’éducation ou l’environnement.
3. Fin des gros héritages
L’un des plus gros vecteurs d’inégalités dans nos sociétés capitalistes réside dans l’héritage. Et cette question fait grincer des dents puisqu’elle a une dimension philosophique et intime, comme Mr Mondialisation l’expliquait dans un précédent article.
Pour autant, rien qu’en France en 2023, l’héritage a généré pas moins de 16,6 milliards d’euros, un montant colossal. Grâce à certains mécanismes, et notamment des niches fiscales injustes, il est même possible de léguer de grosses sommes d’argent à ses enfants de son vivant et sans payer d’impôt.
Il ne s’agit toutefois pas d’affirmer que des parents ne doivent rien pouvoir laisser à leur progéniture. Les petites successions ne sont d’ailleurs actuellement pas taxées, et 87 % des héritiers ne doivent rien du tout à l’État. Le problème réside plutôt parmi les ultra-fortunés qui se transmettent des patrimoines inimaginables de génération en génération ; 80 % des milliardaires français le sont ainsi devenus grâce à un héritage.
Mettre en place un héritage maximum apparaît donc comme une mesure nécessaire pour mettre fin à ces inégalités injustes perpétuées dès la naissance. Si l’on ne fait rien, elles ne pourront d’ailleurs que croître puisque ces empires privés ne feront que grandir et ponctionneront toujours plus la richesse produite par les travailleurs.
4. Nationalisation des secteurs stratégiques
La nationalisation d’entreprises représente avant tout une vision stratégique pour l’hexagone ; une société publique ne délocalisera pas et elle continuera à produire tant que l’État le décidera. Or, dans de nombreux secteurs, comme la santé, l’éducation, l’alimentation, l’industrie, le transport, la communication ou encore la défense, un pays peut se retrouver gravement exposé s’il remet son destin entre les mains d’un acteur privé. Ce dernier fera en effet toujours passer son intérêt financier personnel avant celui de la France et de ses citoyens.
En plus de cette donnée essentielle, on pourra également noter qu’un service public coûte beaucoup moins cher qu’une entreprise privée, puisqu’il ne recherche pas le profit ni à rémunérer des actionnaires. Mais ce n’est pas tout : nationaliser certains secteurs français pourrait aussi tout simplement rapporter de l’argent à réinjecter dans les services publics et dans le fonctionnement du pays.
On peut par exemple penser aux autoroutes privatisées qui font perdre chaque année des revenus à la France. En 2022, elles ont ainsi généré près de quatre milliards d’euros de bénéfices. Et les exemples de ce type sont légion. Un Français sur trois n’est plus chez EDF, et c’est autant d’argent qui file dans des sociétés privées. Après avoir dissous France Télécom à la faveur d’Orange et d’opérateurs privés, l’État a également laissé échapper des milliards d’euros dans le secteur de la communication, dont une bonne partie est désormais dilapidée en marketing, publicité, et dividendes.
Mais les anciennes entreprises nationales privatisées par la France ne sont pas les seules qui pourraient intégrer le giron du pays pour générer des recettes et un fonctionnement plus efficace. Il serait de même possible de créer divers pôles publics : médicaments, alimentation, ou transports. Avec plusieurs autres milliards à la clef.
5. En finir avec le capitalisme ?
Si enfin, l’on pousse notre réflexion au-delà du cadre capitaliste, on peut très vite se rendre compte que c’est bien ce système lui-même qui entretient des inégalités aussi énormes. Si le capitalisme tombe, alors il en est fini de la propriété privée lucrative et les moyens de production appartiendront directement aux travailleurs.
En d’autres termes, chaque entreprise sera possédée par ceux qui y exercent une activité et non plus par une direction omnipotente qui s’approprie la majorité des bénéfices. Dans cette optique, on peut également imaginer une gestion citoyenne et démocratique des banques, ce qui permettrait d’abolir les dettes illégitimes.
De fait, on pourrait donc répartir les ressources équitablement en fixant des revenus maxima pour tous et en interdisant tout simplement les milliardaires. Avec un tel mode de fonctionnement, les excédents des richesses ne seraient alors plus captés par un petit nombre d’individus, mais réinjectés à la faveur du bien commun et notamment des services publics.
Pour autant, avant d’en arriver là, les peuples du monde entier devront sans aucun doute se saisir de leur destin pour renverser la minorité possédante qui maintient le capitalisme à flot depuis des siècles. Sans quoi les inégalités continueront à se creuser et ce sont sans doute, en définitive, les limites planétaires qui finiront par abolir ce fonctionnement insoutenable.
– Simon Verdière
Photo de couverture de Andrea Piacquadio. Pexels.
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Les Sud-Soudanaises en danger face à un climat extrême
Mr Mondialisation
Alors qu’une vague de chaleur exceptionnelle a frappé le Soudan du Sud en février 2025, une étude internationale publiée par World Weather Attribution alerte sur les effets catastrophiques de la hausse des températures sur les femmes et les filles. Entre tâches domestiques harassantes, travail en extérieur et accès limité aux services essentiels, les Sud-Soudanaises cumulent […]
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Alors qu’une vague de chaleur exceptionnelle a frappé le Soudan du Sud en février 2025, une étude internationale publiée par World Weather Attribution alerte sur les effets catastrophiques de la hausse des températures sur les femmes et les filles. Entre tâches domestiques harassantes, travail en extérieur et accès limité aux services essentiels, les Sud-Soudanaises cumulent les vulnérabilités face à un climat de plus en plus extrême.
À Juba, dans la capitale du Soudan du Sud, l’effondrement d’une dizaine d’élèves par jour suite aux températures intenses a provoqué la fermeture des écoles durant deux semaines. Alors que le thermomètre grimpe au-dessus de 40°C, la ministre de la Santé, Ayaa Benjamin Warille, conseille aux parents de garder leurs enfants à l’intérieur et de rester hydratés, exhortant le public à éviter les activités de plein air pendant les pics de chaleur.
Des recommandations qui semblent vaines, dans ce pays où l’accès à l’eau potable est irrégulier et où la plupart des habitations de fortune n’ont pas d’accès à l’électricité ni à une ventilation suffisante. Ravagé par les conflits et les catastrophes climatiques, le Soudan du Sud compte près de 12 millions d’habitants, dont 92% vivent en dessous du seuil de pauvreté selon le dernier rapport de la Banque mondiale.
Une chaleur extrême désormais dix fois plus probable
Une situation catastrophique dénoncée par de nombreux experts et institutions internationales, qui s’accentue à mesure que les pics de chaleur s’enchaînent. Au mois de février 2025, une vague de chaleur extrême a frappé le pays, rendue 10 fois plus probable par le changement climatique.
“Les températures les plus chaudes de l’année ne sont généralement pas attendues dès février (…). Cependant, avec le climat actuel qui s’est réchauffé de 1,3 °C, les températures nocturnes et diurnes observées sur sept jours dans la région du Soudan du Sud ne sont plus inhabituelles”, regrette une équipe de scientifiques du Burkina Faso, du Kenya, d’Ouganda, des Pays-Bas, d’Allemagne, d’Autriche, du Danemark, de Suède, du Mexique, du Chili, des États-Unis et du Royaume-Uni.
Ensemble, ces chercheurs ont collaboré pour évaluer dans quelle mesure le changement climatique d’origine humaine a modifié la probabilité et l’intensité des chaleurs extrêmes dans la région. Leur recherche, publiée le 7 mars dernier par la World Weather Attribution, se penche en particulier sur les impacts de ces événements climatiques sur les femmes et les filles du pays.
“Au Soudan du Sud, le genre joue un rôle crucial dans la vulnérabilité, l’exposition et la capacité d’adaptation aux épisodes de chaleur extrême”
Des vulnérabilités croisées aggravées par le genre
Les femmes du pays cumulent en effet les facteurs de vulnérabilité : mortalité maternelle élevée, faible taux d’alphabétisation, inclusion financière limitée, peu de représentation à l’échelle politique, et une majorité d’emplois précaires dans le secteur informel. “Ces vulnérabilités croisées aggravent les risques posés par les vagues de chaleur, affectant la santé des femmes, leur stabilité économique et leur résilience globale”, notent les chercheurs.

Travaillant principalement dans le secteur agricole (ou dans un autre secteur fortement exposé à la chaleur, comme la vente ambulante ou l’industrie manufacturière), les femmes sud-soudanaises consacrent en outre 60 % de leur temps à des tâches domestiques non rémunérées, comme aller chercher de l’eau et cuisiner dans des environnements extrêmement chauds. Pour les scientifiques, “cette exposition prolongée à la chaleur, accompagnée d’efforts physiques, peut avoir de graves effets à long terme sur la santé, notamment des troubles cardiovasculaires, des lésions rénales et une vulnérabilité accrue à l’épuisement dû à la chaleur et aux coups de chaleur”.
Alors que plus de 7 femmes adultes sur 10 sont analphabètes, l’éducation des jeunes filles est gravement mise à mal par les chaleurs extrêmes qui touchent le pays.
“Les fermetures prolongées d’écoles augmentent le risque de pertes d’apprentissage, renforcent les attentes sexistes des ménages et augmentent les risques de mariage précoce, rendant la rentrée scolaire plus difficile pour les filles”
Entre conflits, services de santé défaillant et violences : des risques multipliés
Les jeunes mères sont aussi particulièrement vulnérables, alors que le Soudan du Sud affiche l’un des taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, avec 1 223 décès pour 100 000 naissances vivantes selon l’OMS. Lié à un système de santé défaillant, ce triste phénomène est aggravé par la montée des températures, en particulier pour les femmes vivant dans des logements informels en zones urbaines, qui subissent l’effet d’îlot de chaleur urbain.
“Une synthèse de 198 études menées dans 66 pays a révélé que l’exposition à la chaleur était liée à une augmentation des naissances prématurées, du risque accru de mortinatalité, des anomalies congénitales et du diabète gestationnel”, notent également les chercheurs, bien que ces tendances n’aient pas encore pu être confirmées pour le Soudan du Sud.
Finalement, les conflits prolongés qui terrassent le pays exacerbent aussi les effets de la chaleur, en limitant l’accès aux ressources essentielles telles que l’eau et les soins de santé. Bien qu’un accord de paix ait été signé en 2018, des millions de personnes sont encore déplacées à l’intérieur du pays. Alors que l’insécurité force les populations vulnérables à se réfugier dans des abris surpeuplés et mal ventilés, les femmes et les filles sont confrontées à des risques supplémentaires.
“Souvent chargées de s’approvisionner en eau et en bois de chauffage, ces tâches les exposent à la fois à une chaleur extrême et à des menaces accrues de violence”
Construire une résilience climatique équitable
Mais le travail des chercheurs ne s’arrête pas à énumérer les défis qui pèsent sur les épaules des femmes sud-soudanaises. “L’objectif de cet article est de suggérer des pistes pour construire une résilience climatique plus équitable”. À ce titre, et conscient des enjeux majeurs que traverse le pays, les scientifiques suggèrent des stratégies peu coûteuses et ciblées pour aider les communautés à gérer les risques de chaleur.
Dans les écoles, des mesures telles que la modification des horaires de cours pour éviter les heures les plus chaudes de la journée ou la réorganisation du calendrier scolaire pourraient contribuer à éviter les fermetures à long terme. En outre, “la modernisation des bâtiments scolaires avec des options de refroidissement passif (par exemple, des arbres d’ombrage, la peinture des toits en blanc) peut également être un moyen peu coûteux de réduire les risques, tout comme la formation aux premiers secours pour les enseignants et les élèves afin qu’ils puissent reconnaître les signes de maladies liées à la chaleur et prendre les mesures appropriées”, suggère le rapport.
En zone rurale, il est essentiel de soutenir les agricultrices grâce à des pratiques agricoles résilientes au climat, de renforcer la protection du travail des travailleurs extérieurs et d’apporter une aide financière aux ménages les plus vulnérables. De manière générale, l’élargissement de l’accès à l’eau potable, aux zones ombragées et aux espaces de rafraîchissement est primordial. Au sein des camps de déplacés, ce type de mesures peut apporter un véritablement un soulagement à une population déjà très vulnérabilisée.
Malheureusement, tant que les inégalités structurelles persisteront au sein de l’État le plus jeune du monde, le genre continuera de jouer un rôle essentiel dans la vulnérabilité, l’exposition et la capacité d’adaptation aux épisodes de chaleur extrême. C’est sans oublier d’autres groupes marginalisés, comme les personnes handicapées, les personnes âgées et les enfants, qui cumulent eux aussi des facteurs de risque devant la montée des températures.
– Lou Aendekerk
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Grâce à sa cantine solidaire, les habitants des quartiers mangent bio
Mr M.
En 2022, Yamina Aïssa Abdi a fondé l’association Au cœur de ma cantine. Son projet : créer une cantine solidaire pour permettre aux habitants du quartier des Izards, à Toulouse, d’avoir accès à de l’alimentation bio. Sur place, les habitants cuisinent, apprennent et échangent. Rencontre autour d’un projet inspirant. Yamina Aïssa Abdi a vécu dans […]
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En 2022, Yamina Aïssa Abdi a fondé l’association Au cœur de ma cantine. Son projet : créer une cantine solidaire pour permettre aux habitants du quartier des Izards, à Toulouse, d’avoir accès à de l’alimentation bio. Sur place, les habitants cuisinent, apprennent et échangent. Rencontre autour d’un projet inspirant.
Yamina Aïssa Abdi a vécu dans le quartier des Izards, à Toulouse, de 1997 à 2014. Aujourd’hui, elle vit juste à côté de cet endroit qui lui tient à cœur. Surnommée « Madame Bio » par les habitants du quartier, elle se démène pour faire changer les choses et leur donner accès à des produits de qualité.
« Ce que j’aime dans les quartiers, c’est l’ambiance village où tout le monde se connaît et où tout le monde fait attention à l’autre. C’est ce que j’ai retrouvé ici, dans ce quartier », nous a-t-elle partagé.

En 2013, Yamina a créé sa première association avec deux autres mamans du quartier, Izards Attitude. L’objectif était de recréer du lien social dans le quartier, marqué par des tensions et des déchaînements de violences. Mais son projet a pris un autre tournant lorsqu’en 2018, l’agriculture urbaine s’est installée dans le quartier des Izards.
Un maraîcher a commencé à cultiver des légumes au pied des tours afin de permettre aux habitants de les récolter gratuitement. Cependant, peu de personnes connaissaient cette pratique et nombreuses d’entre elles n’ont pas osé se servir.
« Il fallait accompagner les familles à travailler avec le maraîcher, à faire des plantations, du désherbage, des récoltes… On les a aidées à se familiariser avec l’agriculture urbaine. C’est un coin de campagne au cœur du quartier. Les habitants mettent les mains dans la terre, voient comment le légume naît. Cela montre comment on passe de la terre à l’assiette et c’est super intéressant », a expliqué Yamina.
Redonner l’accès aux habitants aux produits bios
Enrichie par cette expérience, Yamina a quitté Izards Attitude en 2022 pour fonder une seconde association, Au cœur de ma cantine. Son objectif : créer un espace dédié aux habitants du quartier pour les aider à bien se nourrir et leur apprendre à cuisiner des produits bios. Cette idée est venue à Yamina lorsqu’elle a participé à une conférence organisée dans la ville sur le bien-manger. Sur place, la Toulousaine a remarqué qu’il n’y avait que très peu de personnes originaires des quartiers de la ville. Une sous-représentation qu’elle a vécu comme une injustice.
« Je voulais montrer que nous aussi, on pouvait accéder à ces produits là. Dans le quartier, c’est que de la malbouffe, ce n’est plus possible. Une femme m’a dit : “Je sais que je donne de la mauvaise nourriture à mes enfants, mais je ne connais que ça.” Je ne trouve pas ça juste. On a des kebabs, des pizzerias et des boucheries, mais on a aussi une ferme à côté, avec de bons produits. Alors on s’est dit : “Pourquoi avec ce qu’on a sur le territoire, on ne proposerait pas une alimentation de qualité ? Tout le monde devrait y avoir accès », nous a confié Yamina.

C’est ainsi que Yamina a créé son association. Elle a contacté La Ferme de Borde Bio, l’une des dernières fermes maraîchères existantes à Toulouse, située à 10 minutes du quartier des Izards. Bien que cet établissement propose des produits de qualité, il reste méconnu des personnes qui vivent dans les quartiers et qui n’ont souvent pas assez d’argent pour acheter des légumes bios. Par le biais de son association, Yamina a réussi à créer du lien avec les agriculteurs de la ferme, qui ont accepté de la soutenir dans son projet.
À terme, l’objectif de Yamina est de fonder une cantine permanente dans le quartier des Izards : « Ce sera un lieu de vie ouvert sur une longue plage horaire, avec un salon de thé et un bar à jeux. Nous voulons que ce lieu soit utilisé par les habitants, les partenaires et les associations, et que tout le monde puisse trouver sa place. Nous voulons une bonne alimentation de qualité dans un joli lieu. »
En attendant l’ouverture, Yamina n’est pas restée les bras croisés puisqu’elle a mis en place une cantine éphémère. La première a été organisée en février 2024, à raison d’un événement par mois.
« On s’est aperçu que peu de gens du quartier connaissent les légumes d’automne et d’hiver. Et quand on ne connaît pas, on ne cuisine pas. À travers ce projet, je veux montrer l’esprit de la cantine et faire découvrir des produits de qualité et une cuisine locale, gourmande et anti-gaspi aux habitants, avec des produits de la ferme non transformés. Mon but est de créer un resto dans un quartier populaire. L’esprit de la cantine, c’est de provoquer des rencontres et de montrer une autre image du quartier. »
Des ateliers de cuisine pour les habitants
En organisant ces cantines éphémères, Yamina veut remettre les habitants du quartier au centre du projet. Ces derniers s’inscrivent en avance et valident le menu de la cantine avec un chef cuisinier. Le jour J, ils arrivent le matin pour participer à un atelier cuisine et préparer le repas. Sur place, ils se répartissent pour cuisiner l’entrée, le plat et le dessert. Si Yamina peut compter sur ses partenaires, elle insiste : ce sont les habitants du quartier qui sont les acteurs du projet. Ce sont eux qui préparent la nourriture, qui sont force de proposition, qui élaborent les menus et qui aménagent leur lieu de vie.
« Les gens doivent être partie prenante, ils doivent être force de proposition. Pour que ce lieu leur appartiennent, ils doivent l’incarner. C’est une question qui me touche particulièrement. J’ai vu beaucoup de personnes subir au lieu d’être acteur sur le quartier. L’idée, c’était de devenir citoyen et acteur du quartier, de se mobiliser aux côtés des structures associatives et des institutions. On essaie de travailler tous ensemble main dans la main pour pouvoir vivre dans un lieu serein », explique-t-elle.

Pour préparer les repas, les habitants reçoivent l’aide d’un chef cuisinier. C’est le cas de Kevin Musset, chef de deux restaurants dans le centre-ville de Toulouse, qui a accepté de soutenir le projet de Yamina en apportant son aide.
Au prix de 16 euros, les menus comportent une entrée, un plat, un dessert et le café. Les plats sont élaborés avec les produits de La Ferme de Borde Bio ainsi que les légumes cultivés par le maraîcher au pied des tours. Ces ateliers cuisine rencontrent un franc succès, notamment auprès des femmes de quartier qui apprennent à cuisiner des produits bios, issus du circuit court.
« Tout le monde a des compétences et peut les mettre à profit. C’est tellement bienveillant que les gens s’inscrivent automatiquement, tout se passe bien. Les habitants apprennent de nouvelles pratiques culinaires, s’informent sur de nouveaux produits. Ça plaît énormément. »
Si Yamina a à cœur d’aider les habitants à mieux manger, elle veut également renforcer le lien social dans le quartier. La cantine éphémère est située à un carrefour entre les anciens habitants du quartier et les nouveaux. Elle est accessible à tous, ce qui favorise les rencontres, renforce la cohésion et casse les préjugés.
Les cantines éphémères de Yamina rencontrent un grand succès. Au départ, la Toulousaine avait imaginé attirer 30 personnes. Mais au fil des mois, de plus en plus d’habitants ont montré leur intérêt pour ce projet, et les cantines ont réuni jusqu’à 70 personnes. En juillet 2024, Yamina a également organisé une guinguette qui a attiré 150 habitants.

Aider les personnes dans le besoin
Dans sa démarche, Yamina pense également aux personnes dans le besoin. Son association est conventionnée avec la Sécurité sociale de l’alimentation, ce qui permet aux personnes précaires de venir manger de bons produits à la cantine. Les bénéficiaires peuvent payer en somme violette, la monnaie de la Sécurité sociale.

Au sein de son association, Yamina propose également une distribution de paniers repas, en partenariat avec Cocagne Alimen’Terre, une association qui organise des actions solidaires pour permettre à tous d’accéder à une alimentation de qualité. Pour 4 euros, les personnes intéressées peuvent profiter de nombreux légumes frais. Au total, 15 familles bénéficient de ces paniers chaque semaine.
Enfin, la Ferme de Borde Bio propose un maraîchage solidaire en mettant à disposition une parcelle aux habitants, où des légumes poussent toute l’année. Des créneaux de maraîchage de 2 heures sont proposés pour permettre aux habitants de créer du lien tout en repartant avec un panier de légumes bios.

Par la suite, Yamina espère que son initiative fera écho dans d’autres quartiers et donnera envie aux habitants d’agir pour leur bien-être.
« Ça montre que les habitants savent aussi penser, réfléchir et être force de proposition. Ce projet a pour but de remettre de l’égalité, de la dignité et la justice sociale et alimentaire là où il en manque. Ce sont des choses qui manquent énormément dans les quartiers. Ici, les habitants s’organisent et c’est un exemple qui devrait être pris et reproduit un peu partout. »
– Lisa Guinot
Photo de couverture : Fabio Boucinha
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10 bonnes nouvelles à ne pas manquer
Maureen Damman
Si vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité, voici les 10 bonnes nouvelles de la semaine. 1. Record historique pour la population d’ours des Pyrénées La population d’ours dans les Pyrénées atteint un nouveau pallier en 2024 avec 96 individus détectés et 22 oursons nés, un record depuis les débuts de la réintroduction, […]
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Si vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité, voici les 10 bonnes nouvelles de la semaine.
1. Record historique pour la population d’ours des Pyrénées
La population d’ours dans les Pyrénées atteint un nouveau pallier en 2024 avec 96 individus détectés et 22 oursons nés, un record depuis les débuts de la réintroduction, bien que la faible diversité génétique quelques inquiétudes. (Vert le Média)

2. Union européenne : 1,6 milliard d’euros pour la Palestine
L’Union européenne annonce une aide de 1,6 milliard d’euros jusqu’en 2027 pour soutenir l’Autorité palestinienne, financer des projets économiques à Gaza et en Cisjordanie, et renforcer la stabilité et la gouvernance dans la région. (Le Monde)
3. Interdiction totale du portable à la rentrée 2025
À partir de septembre 2025, les collégiens devront déposer leurs téléphones à l’entrée de l’établissement, une mesure généralisée pour apaiser le climat scolaire et favoriser la concentration. (Education.gouv)
4. L’UE bannit les substances dangereuses des jouets d’ici 2030
Un accord a été trouvé pour interdire les « polluants éternels » et perturbateurs endocriniens dans les jouets à partir de 2030, renforçant la sécurité des enfants face aux risques chimiques aux fortes répercussions sur le système endocrinien. (LeMonde)

5. Les soignants se révoltent : Une plainte est déposée contre 3 ministres
Une plainte a été déposée par 19 requérants contre Catherine Vautrin, ministre du Travail, Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation, et Yannick Neuder, ministre délégué à la Santé et à l’accès aux soins – à la Cour de justice de la République pour harcèlement moral et homicide involontaire, dans le cadre de leur gestion ministérielle.(L’humanité)
6. Vérification d’âge obligatoire sur certains sites pornographiques
Depuis vendredi, tous les sites pornographiques accessibles en France, y compris ceux hors UE, doivent vérifier l’âge de leurs utilisateurs pour empêcher l’accès aux mineurs. (Tribunal administratif de Paris)
7. La sécheresse la plus grave officiellement terminée en Catalogne
Les autorités catalanes annoncent la fin de la pire sécheresse des dernières années, un soulagement pour les habitants et les agriculteurs après des mois de restrictions. (Radio France)
8. Le dernier baleinier Islandais suspend la chasse pour la deuxième année
Hvalur, unique baleinier actif d’Islande, renonce à la chasse à la baleine pour la deuxième année consécutive, marquant un tournant pour la protection des cétacés. (Libération)
9. Un pétrolier condamné à verser 745 millions de dollars en Louisiane
Chevron, le géant pétrolier, est condamné à payer plus de 745 millions de dollars pour la pollution d’un marais en Louisiane, incluant des compensations pour la dégradation des terres et la pollution directe. (Reporterre)
10. Le procès de Meta débute !
Le procès contre Meta débute aux États-Unis, le groupe étant accusé d’avoir racheté Instagram et WhatsApp pour tuer la concurrence ; il pourrait être contraint de vendre ces applications. (BBC)
À la semaine prochaine pour une nouvelle revue de presse !
– Mr Mondialisation
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Les 10 actualités de la semaine
Maureen Damman
Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité ? Voici 10 infos à ne surtout pas manquer. Revue de presse. 1. Gaza : La pire crise humanitaire L’ONU alerte sur une crise humanitaire « pire depuis le début des hostilités » à Gaza, où les civils font face à des pénuries extrêmes et à […]
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Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actualité ? Voici 10 infos à ne surtout pas manquer. Revue de presse.
1. Gaza : La pire crise humanitaire
L’ONU alerte sur une crise humanitaire « pire depuis le début des hostilités » à Gaza, où les civils font face à des pénuries extrêmes et à une crise sanitaire sans précédent. (TV5Monde)
2. Crise diplomatique France-Algérie : Relations au plus bas
Paris et Alger s’expulsent mutuellement 12 agents diplomatiques et rappellent leurs ambassadeurs, marquant un refroidissement inédit des relations bilatérales depuis 1962. (Le Monde)
3. Prisons : 3 000 places supplémentaires en urgence
Le ministre de la Justice Gérald Darmanin veut créer 3 000 places de prison via des modules préfabriqués, réponse d’urgence face à la surpopulation carcérale chronique. (Le Monde)
4. Budget 2026 : 40 milliards d’économies sans hausse d’impôts
François Bayrou réunit gouvernement, parlementaires et syndicats pour trouver 40 milliards d’euros d’économies en 2026, promettant de préserver les classes moyennes. (Le Monde)
5. Espace : Vol de Katy Perry sous le feu des critiques
La chanteuse Katy Perry et cinq autres femmes, passent dix minutes dans l’espace avec Blue Origin, suscitant des critiques sur l’empreinte carbone du vol alimenté à l’hydrogène gris. (Reporterre)
NB : L’hydrogène gris est principalement produit à partir d’énergies fossiles, en particulier du gaz naturel.
6. Inondations en Europe : Nouvelle ère climatique
le programme d’observation de la Terre de l’Union européenne Copernicus et l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) alertent : l’Europe est entrée dans une nouvelle ère marquée par la multiplication des crues et des catastrophes naturelles liées au dérèglement climatique. (OMM)

7. Présidentielle 2027 : Bardella prêt à succéder à Le Pen
Marine Le Pen prépare la relève en cas d’inéligibilité, envisageant de passer le flambeau à Jordan Bardella pour la présidentielle de 2027. (FranceTVInfo)
8. Les signalements d’intoxication au gaz hilarant en hausse !
Sur un an, les signalements d’intoxication au protoxyde d’azote, plus communément appelé « gaz hilarant » sont en hausse d’environ 20 à 30 %. Les nouveaux-nés sont également touchés. (Santé Publique France)
9. Free parties : Vers un encadrement plus strict
Le gouvernement prépare une loi pour encadrer plus strictement les free parties, invoquant la sécurité et la tranquillité publique, au grand dam des amateurs de fêtes alternatives. (Libération)
10. Liban : Défi colossal de dépollution post-guerre
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Syndrome d’Elmyra, quand l’amour des animaux devient nocif
Simon Verdiere
Bien connu de la génération Y, le dessin animé Les Tiny Toons mettait en scène le personnage d’Emlyra Duff, une petite fille obsédée par les animaux sur lesquels elle exerçait un amour suffoquant qui confinait au cauchemar. Un comportement que l’on peut rapprocher de celui de nombreux individus pour qui le désir de posséder un […]
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Bien connu de la génération Y, le dessin animé Les Tiny Toons mettait en scène le personnage d’Emlyra Duff, une petite fille obsédée par les animaux sur lesquels elle exerçait un amour suffoquant qui confinait au cauchemar. Un comportement que l’on peut rapprocher de celui de nombreux individus pour qui le désir de posséder un être vivant passe bien avant les besoins de ce dernier. Mr Mondialisation se propose de théoriser cette attitude sous le nom du « syndrome d’Elmyra ».
L’adoration pour les animaux peut devenir envahissante au point de leur nuire. Affection étouffante et mal dosée, objectification, désir de contrôle permanent, mésestimation des intérêts et du bien-être, si l’on n’est pas vigilant, les écueils peuvent être abondants. Décryptage du « syndrome d’Elmyra ».
Un amour « sincère »
L’affection que certaines personnes peuvent porter aux animaux peut être sincère, tout en étant pourtant parfois néfaste. De nombreux individus projettent alors leur propre volonté sur leurs compagnons. Or, ce que nous souhaiterions pour nous-mêmes n’est pas forcément ce que l’animal désirerait. C’est le cas par exemple de l’excès de câlin qui peut causer du stress chez certains.
Ce surplus d’amour peut aussi nous inciter à trop les nourrir (ce qui engendre de l’obésité), ou bien à les surprotéger. Certains peuvent ainsi les empêcher de sortir, par peur qu’il ne leur arrive quelque chose ; or en agissant de cette manière, on risque de provoquer l’ennui ou l’anxiété.
Un anthropomorphisme dangereux
Le fait de traiter les animaux comme s’ils étaient des êtres humains peut aussi conduire à des effets nuisibles sur leur bien-être. Cela peut passer, entre autres, par un excès d’hygiène non nécessaire, ou par l’interprétation de comportements animaux comme une émotion pourtant propre à notre espèce. On pense de même aux bêtes qui sont déguisées ou mises en scène devant les caméras pour devenir des « stars » des réseaux sociaux, ce qui est rarement pour leur plaire.
Aussi, les attitudes humaines envers les animaux ne sont pas nécessairement comprises par ces derniers, et cela peut leur susciter du stress et de l’inconfort.
Posséder plus que respecter
Par moment, certains individus vont même traiter leurs bêtes comme un véritable objet. L’animal appartient à son « maître » et doit se plier à sa volonté. C’est particulièrement le cas d’animaux totalement incompatibles à la vie dans un foyer humain. Si certains, comme le chien et le chat, se sont adaptés à évoluer à nos côtés, d’autres seraient beaucoup mieux en liberté.
On pense par exemple aux poissons et tortues, enfermés dans un aquarium, mais aussi aux oiseaux prisonniers de cages, aux serpents, ou autres souris, soumis au stress permanent d’une existence entre quatre parois.
Un animal n’est pas une peluche
Certains individus veulent ainsi posséder des animaux uniquement parce qu’ils sont « mignons » ou parce qu’ils sont fascinants à observer. Une attitude qui rappelle totalement celle du personnage d’Elmyra qui enfermait tous les êtres vivants qu’elle trouvait beaux dans des cages pour pouvoir les câliner et les traiter comme des bébés à l’infini.
L’animal est alors réduite à un rôle quasi décoratif, comme si ses intérêts propres n’existaient plus, mais que seul le contentement du « maître » comptait. Considérer un animal comme un objet de collection, une figurine ou une peluche sera la plupart du temps fait dans le déni le plus complet.
Jusqu’au syndrome de Noé
Le syndrome d’Elmyra pourrait aussi se lier à celui de Noé, qui consiste à accueillir une quantité impressionnante d’animaux à son domicile sans être en capacité de répondre à leurs besoins.
Les personnes dans ce cas se retrouvent alors avec des dizaines d’animaux chez eux et finissent par sombrer dans des conditions de vie insalubres. Soit par une volonté de « collectionner » le plus possible d’espèces, soit par un déni total, en étant persuadé de répondre à toutes les attentes des animaux concernés et de les « sauver ». Une pathologie que l’on peut également rapprocher du syndrome de Diogène, qui lui porte sur les objets.
Une peur certaine de l’abandon
On pourrait expliquer le syndrome d’Elmyra par une peur réelle de l’abandon. Exercer un contrôle total, en allant jusqu’à nier les intérêts de l’animal, permet de se rassurer soi-même et vient sans doute combler un vide plus profond.
Projeter un amour étouffant sur une créature, c’est aussi une façon de se protéger de la déception ; contrairement à l’être humain, celui-ci ne « trahira » pas cette relation. Ce type de comportement est cependant non seulement nocif pour le bien-être de la bête, mais également pour son « possesseur » qui risque d’en faire pâtir sa propre vie sociale et d’inventer des besoins imaginaires à un animal, le tout à son désavantage. Une situation où personne n’est gagnant.
La liberté et le bien-être avant tout
Pour ne pas tomber dans le syndrome d’Elmyra, il est donc nécessaire de lutter contre notre anthropomorphisme, mais aussi d’essayer de comprendre les envies réelles des animaux qui peuvent parfois évoluer à nos côtés.
De nombreuses personnes au sein de l'altruisme adoptent une position non spéciste consistant à considérer que l'espèce n'est pas un critère moral pertinent dans notre réflexion éthique.
En France, plusieurs milliards d'animaux par an sont tués pour notre consommation. pic.twitter.com/qf5xrLy31h— Altruisme Efficace France (@AltruismeEff_Fr) September 16, 2020
Ainsi, la meilleure façon d’aimer et d’aider des êtres sensibles peut quelques fois résider dans le fait de les laisser vivre en paix en tenant compte de leurs intérêts. Un processus qui pourrait bien commencer par arrêter de les exploiter, de les tuer ou de les manger. Une preuve de respect encore malheureusement bien peu exercée au sein de l’humanité.
– Simon Verdière
Image d’illustration issue du générique des Tiny Toons (1990), série animée créée par Tom Ruegger pour la Warner Bros
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