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09.05.2024 à 13:43

Nelly, la sportive qui nage pour l’avenir de la méditerranée

Lisa Guinot

Nelly Kars et Bruno Lambert forment un binôme de sportifs et d’explorateurs. Ensemble, ils vont parcourir 400 km sur la mer Méditerranée dans le but de préserver le littoral. En parallèle, ils ont monté un projet éducatif pour sensibiliser petits et grands sur cette cause importante. Nelly, la nageuse, sera accompagnée de Bruno qui la […]

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Texte intégral (3971 mots)

Nelly Kars et Bruno Lambert forment un binôme de sportifs et d’explorateurs. Ensemble, ils vont parcourir 400 km sur la mer Méditerranée dans le but de préserver le littoral. En parallèle, ils ont monté un projet éducatif pour sensibiliser petits et grands sur cette cause importante. Nelly, la nageuse, sera accompagnée de Bruno qui la suivra à bord d’un kayak. Pour en savoir plus, nous avons échangé avec cette nageuse qui nous a tout dit sur l’importance de ce projet.

La Méditerranée est la mer la plus polluée de la planète et son littoral est menacé. Le changement climatique ainsi que les activités humaines, économiques et industrielles perturbent les équilibres naturels et bouleversent les écosystèmes marins.

Pour protéger le littoral et attirer l’attention du grand public sur le danger qui pèse sur la mer Méditerranée, Nelly Kars et Bruno Lambert ont fondé le projet Posidonia. Leur objectif : attirer l’attention sur l’état et le devenir du littoral méditerranéen à travers un défi sportif et un projet éducatif. 

Tout au long de l’année 2024, Nelly va parcourir 400 km à la nage. Cette sportive a commencé sa carrière en tant que plongeuse dans les années 2000 avant de devenir accompagnatrice de montagne, guide naturaliste, puis responsable de la communication des Marcheurs de la Terre, un programme d’éducation environnementale fondé par Bruno Lambert.

De son côté, cet explorateur accompagnera Nelly en kayak. Spécialiste des milieux extrêmes naturels, Bruno a passé 40 années en tant que guide naturaliste et guide de trekking. Au fil de sa vie, il a parcouru plus de 100 000 km à travers le monde et a réalisé plus de 4 000 bivouacs. En fondant Les Marcheurs de la Terre, le voyageur et écrivain a pour but de diffuser des connaissances géographiques et environnementales à partir de missions d’exploration réalisées dans les milieux naturels extrêmes les plus reculés de la planète.

Bruno Lambert et Nelly Kars vont parcourir 400 km à travers la mer Méditerranée pour sensibiliser à la protection du littoral. Crédit photo : Nelly Kars

Ensemble, Bruno et Nelly vont parcourir entre 400 et 450 km sur la mer Méditerranée. Leur projet a commencé en janvier et se terminera à la fin de l’automne. Ils visiteront les sites les plus emblématiques du littoral méditerranéen en dressant un panorama des lieux encore beaux et préservés, ainsi que ceux qui ne le sont plus.

Par la suite, Nelly et Bruno vont illustrer leur parcours en réalisant un documentaire à la fois éducatif et culturel. L’occasion pour eux de revenir sur leur aventure tout en faisant intervenir des acteurs et actrices locaux pour sensibiliser à la préservation du littoral.

Durant toute l’année, un suivi pédagogique et interactif sera proposé gratuitement en ligne sur le site internet de Posidonia. Des bulletins de route, des posts, des extraits de journal de bord, des photos et des vidéos de l’aventure seront partagés. Pour en savoir davantage sur ce projet ambitieux, nous avons échangé avec Nelly, qui a accepté de nous en dire plus sur sa préparation, ses motivations et ses ambitions.

Une sportive et un explorateur proches de la nature

Mr Mondialisation : Pour commencer, quel est votre parcours de vie ? Qu’est-ce qui vous a poussés, vous et Bruno, à vous engager dans la protection du littoral méditerranéen ?

« de misanthrope j’ai basculé humaniste »

Nelly Kars : J’ai vécu une dizaine d’années dans le Pacifique Sud. Le pays qui m’a le plus marquée est la Nouvelle-Calédonie, où je suis tombée littéralement amoureuse de la mer. J’y ai nagé, plongé, de jour comme de nuit pendant une belle tranche de vie. J’y ai aussi appris à aimer mes semblables, de misanthrope j’ai basculé humaniste !

De son côté, Bruno est un globe-trotteur d’un autre ordre. Des jungles tropicales à la banquise arctique, du Sahara aux cimes himalayennes, Bruno a parcouru à pied, à la pagaie, à dos de chameau ou d’éléphant plus de 100 000 km et réalisé plus de 4 000 bivouacs.

Nelly, la nageuse, sera accompagnée de Bruno en kayak, qui joue un rôle essentiel dans le parcours. Crédit photo : Nelly Kars.

Mr M : Qu’est-ce qui vous a conduit à vous lancer dans ce projet sportif et éducatif ? Quelles ont été vos motivations personnelles et pourquoi tenez-vous à vous engager dans la protection du littoral ?

N.K. : J’ai toujours été très proche de la nature en général. Enfant déjà, j’avais pris conscience des grands enjeux climatiques et de notre responsabilité individuelle et collective. Les années passant, j’ai alimenté de manière très autodidacte une boulimie de connaissances. Depuis que j’ai intégré Les Marcheurs de la Terre et commencé à la même époque mon activité de guide naturaliste, et suis passée à une phase de restitution. Je tente de transmettre à ma manière et avec mes outils l’émerveillement qui ne cesse de grandir en moi devant cette mécanique formidable qu’est la vie. La protection du littoral est “juste” une portion de ce travail.

Avec Bruno, on travaille sur le projet Water Stories depuis 2017. C’est un projet d’éco-communication qui vise à faire prendre conscience au grand public de l’importance de la ressource en eau. Nous avons produit 4 documentaires de 52 min sur le sujet.

Posidonia est notre premier sujet sur l’eau salée. Mais dans le tout premier documentaire de cette série, La Dame des lacs, j’avais nagé quelque 100 km sur les lacs bas-alpins pour sensibiliser à la ressource en eau dans notre région. Le challenge fini, on avait déjà en tête un défi en Méditerranée, dans le même esprit.

Sensibiliser à la préservation du littoral

Mr M : Avez-vous vu de vos propres yeux la dégradation du littoral méditerranéen ? Si oui, avez-vous des exemples en tête qui vous ont marqués ?

N.K : Il suffit de marcher au bord de mer pour voir qu’il n’y a même plus de crabes. Les déchets et les peuplements monospécifiques sont deux exemples très visibles de dégradation.

« à Marseille, on trouve au fond de l’eau des scooters et des trottinettes électriques »

Par exemple, à Marseille, on trouve au fond de l’eau des scooters et des trottinettes électriques dans un bain de plastiques à divers stades de destruction. Devant des ports, on trouve des pare battages et des moteurs hors-bord ! Devant les plages, des bouteilles d’huile solaire, des ballons et des sandales. Près d’un petit fleuve côtier qui se jette à la mer en passant par la ville, ça sent l’égout à plein nez et des sédiments chargés de divers composés toxiques recouvrent les fonds environnants.

Les peuplements monospécifiques (quand on ne voit plus de diversité mais juste une seule espèce) sont signes d’un grave déséquilibre. Plus qu’une espèce d’algues par exemple. C’est souvent le cas près des fleuves côtiers fortement chargés de ce qu’ils ont récolté sur leur chemin, car tout ce qui va dans une rivière finit dans la mer…

Mr M : Face à ces constatations, pensez-vous que la situation environnementale pourrait s’améliorer à l’avenir ? Nos efforts sont-ils vains ou a-t-on réellement une chance de protéger notre planète, et plus particulièrement la mer Méditerranée ?

N.K : Les scientifiques que nous rencontrons soulignent les principales menaces qui pèsent sur l’avenir de la Méditerranée (surpêche, acidification, urbanisation et son cortège de pollutions, espèces invasives…) mais aussi le fait que dans de nombreux domaines, les choses s’améliorent.

Quand je suis revenue en métropole, j’ai été très choquée par l’état apparent de la Méditerranée. Elle est menacée, fragile, mais d’une extraordinaire résilience ! C’est un point crucial que nous tenons à mettre en avant pour que les gens comprennent que : non, tout n’est pas perdu, et que oui, les efforts qu’ils font pour préserver la mer et la nature en général ont un effet.

Voici une anecdote que j’adore et qui illustre l’importance des aires marines protégées : quand on arrive à la nage au niveau d’un panneau “pêche interdite”, on a vraiment l’impression que les poissons savent lire. C’est comme si on ouvrait soudain une porte sur un monde merveilleux du côté préservé. Les poissons sont plus gros, moins craintifs, les différents habitats sont riches en espèces, hauts en couleurs, vivants à un point… C’est magique ! Ce qui illustre que la pression de la pêche est une grave réalité, qu’elle soit à petite ou grande échelle, et qu’il suffit simplement de dire stop pour que les choses s’améliorent d’elles-mêmes.

La carte schématique de l’itinéraire effectué par Bruno et Nelly tout au long de l’année. Crédit photo : Nelly Kars

Mr M : Comment avez-vous élaboré votre itinéraire ? Par quels sites avez-vous choisi de passer et pourquoi ? 

N.K : On ne va pas d’un point A à un point B. On fait des boucles sur des sites choisis pour leurs caractéristiques paysagères et écologiques, leurs différents degrés de protection, leurs aspects sécuritaires mais aussi leurs accès. On part de Marseille en janvier pour finir à Menton en décembre. On s’attarde volontiers sur les aires marines protégées qui s’étendent tout le long du littoral pour montrer la beauté et la richesse d’une mer “bien gérée”, à travers les parcs nationaux et sites du Conservatoire du Littoral principalement.

Un défi sportif

Mr M : Concernant le côté pratique de la nage et de la navigation en kayak, avez-vous suivi un entraînement sportif particulier avant de vous lancer dans cette aventure ? Comment vous êtes-vous préparés, Bruno et vous, à parcourir 400 km en pleine mer ?

« Je me suis entraînée durant deux ans pour Posidonia »

N.K : De part mon métier, je suis déjà sportive et tenue d’être en excellente santé. Je me suis entraînée durant deux ans pour Posidonia, la plupart du temps en milieu naturel (lacs et mer) avec l’équipement prévu pour le challenge. J’ai fait une concession durant la dernière année d’entraînements : habitant en montagne, je me suis aussi entraînée en piscine pour augmenter la fréquence des sessions.

Certains gestes doivent être répétés de nombreuses fois pour être parfaitement réalisés même avec le froid, la fatigue, les doigts engourdis… Comme le fait de décrocher partiellement les plaquettes que je porte aux mains, attraper une caméra et filmer à la volée un poisson qui ne m’attendra pas. Il faut garder en tête que je ne fais pas que nager, il y aussi un film à tourner, des images à faire souvent en apnée.

Bruno est quant à lui chargé du tournage nautique sur son kayak, et ça demande une grande dextérité. Il veille également à ma sécurité, me donne le cap à suivre. C’est une énorme responsabilité et je lui fais une confiance totale, je sais que je peux me reposer sur lui, ce qui optimise mon effet. On travaille vraiment en équipe !

Bruno a passé les 60 ans et sa condition physique, même dopée par des décennies d’expéditions, demande un entraînement important et surtout très régulier. Suivre en kayak une nageuse n’est apparemment pas un effort intense mais quand le vent se lève et qu’il faut rester stable sur son bateau tout en la filmant, ça devient très vite une prouesse. L’assistance en kayak est un poste terriblement stressant : dans la houle, il me perd de vue très vite, il doit éviter (ou gérer) les rencontres avec les engins à moteurs, qui vont se densifier l’été arrivant. Sa responsabilité est énorme et demande une vigilance constante.

En plus de nager à la surface, Nelly doit plonger pour capturer des images des fonds marins, utiles à la réalisation du documentaire. Crédit photo : Nelly Kars

Mr M : Comment se passe une session de nage ? Quels sont les obstacles auxquels vous pouvez faire face et comment les surmontez-vous ? 

N.K : On distingue deux types de nage : la nage linéaire, où j’avale lentement de la distance, et la nage exploratoire, où je furette encore plus lentement pour explorer les fonds et faire des images. La nage que je pratique n’a absolument rien à voir avec la nage en piscine ou celle d’une course. C’est une nage d’endurance avec de grandes palmes de chasse à voilure médiane, des plaquettes aux mains, un masque et un tuba, une combinaison triples couches pour rester 6 heures d’affilées dans une eau à 13 degrés sans faire de sprint.

Il n’y a pas de temps de repos quand je nage, c’est une règle d’or en eau froide. Le moindre arrêt de l’effort se paye en chaleur perdue. Si je m’arrête, c’est uniquement pour boire ou avaler rapidement quelques vivres de course, toujours en pleine eau. Souvent, c’est Bruno qui me donne la becquée pour optimiser.

Mr M : Comment arrivez-vous à tenir le coup en nageant pendant des heures d’affilée ? Pensez-vous à quelque chose en particulier ?

N.K : Je suis conditionnée à ne pas avoir facilement peur d’une vague, d’un courant, d’un banc de méduse épais, d’une ombre (un gros thon par exemple) qui passe à côté de moi. Je deviens une sorte de machine à nager. Je m’émerveille de ce que je vois, je calme mon rythme sur celui des vagues, et puis j’ai l’habitude de fournir un effort sur une longue durée sans rien lâcher.

Le fait d’être totalement dans l’instant chasse les pensées parasites qui pourraient me prendre ma précieuse énergie.

Mr M : La nage a commencé et vous avez déjà parcouru 105 km depuis le début de la session. Comment cela s’est-il passé ?

N.K : Depuis le début de la nage, on a eu une météo capricieuse et éprouvante, il a fallu adapter les étapes. Certaines ont été rallongées, d’autres raccourcies. La nageuse et le kayakiste ne rencontrent pas les mêmes problèmes et doivent pourtant avancer de concert.

Par exemple, le mistral complique rapidement la vie d’un kayakiste, il peut lui arracher la pagaie des mains en un rien de temps. Mais moi dans l’eau, je ne suis pas très impactée par ce type de vent. En revanche, si un vent du sud génère une légère houle et qu’à ce moment-là je longe une côte à falaise, cela crée un ressac qui se traduit par des vagues pyramidales très perturbantes pour moi, alors que Bruno le vivra beaucoup mieux sur son kayak.

Autre exemple de difficultés : les méduses. Certains bancs sont très épais et on ne peut pas toujours les contourner. Je dois alors nager en basculant légèrement la tête vers l’arrière pour mieux les voir, c’est inconfortable et pas très hydrodynamique. Je souffre aussi du froid après la quatrième heure dans l’eau. Quoi que je fasse et en dépit d’un excellent équipement, je commence à me refroidir inexorablement. Il faut alors que je veille à garder les doigts mobiles, ne pas les laisser s’engourdir.

Un projet éducatif pour sensibiliser

Mr M : Comment va s’articuler votre projet éducatif pendant et après la nage ? Qu’allez-vous mettre en place pour sensibiliser le grand public à votre cause ?

N.K : Le défi sportif est le fil rouge d’un film où nous avons de nombreux intervenants interviewés, des scientifiques en priorité mais également des associations, des plongeurs…

Le projet éducatif est conçu en deux temps : durant tout 2024, il y a un suivi pédagogique accessible gratuitement sur notre site comprenant bulletins de route, photos et vidéos. Nous pouvons déjà intervenir auprès des scolaires en les rencontrant dans leurs établissements ou en les emmenant sur les lieux des tournages. Quand le film sera terminé, il sera diffusé en TV puis en conférences, ciné-débat, auprès des scolaires…

Nous proposons des formules qui permettent aux enseignants de travailler avec leurs élèves sur nos documentaires, de rencontrer les réalisateurs que nous sommes, des sorties de terrain sur les lieux de tournage. La performance sportive n’aurait aucun sens à nos yeux sans un solide projet de sensibilisation et d’éducation.

Mr M : Pour finir, quelles sont vos attentes sur ce projet ?

« au-delà du marasme ambiant, il y a une foule de gens qui agissent et veulent laisser à leurs descendants autre chose qu’une mer-poubelle »

N.K : Sur le plan professionnel, Posidonia est un trait d’union entre l’aventure et la production de films documentaires. J’aimerais que cette expérience nous permette de continuer notre petit bonhomme de chemin un peu en marge des sentiers battus, en conciliant idéalisme et travail concret à l’organisation quasi militaire.

Sur un plan plus personnel, mes attentes sont déjà nourries par toutes les rencontres que nous faisons autour de ce projet. J’ai vraiment l’impression qu’au-delà du marasme ambiant, il y a une foule de gens qui agissent et veulent laisser à leurs descendants autre chose qu’une mer-poubelle, témoin de leur égoïsme. J’aimerais aussi pouvoir toucher encore plus de jeunes en les rencontrant.

Pour suivre le projet Posidonia et peut-être collaborer avec Nelly et Bruno, c’est par ici. Merci à Nelly pour son temps et ses réponses, en lui souhaitant bonne nage !

– Lisa Guinot

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08.05.2024 à 06:00

L’écologie de droite est un leurre

Mr M.

Devenue incontournable, l’écologie est aujourd’hui dans toutes les bouches. À tel point que certains essaient d’imposer l’idée que la droite serait parfaitement compatible avec ce combat. Toutefois, les positions économiques défendues par cette partie de l’échiquier politique sont inconciliables avec la sauvegarde de nos écosystèmes. Décryptage d’un mythe dangereux.  La question environnementale occupe actuellement une […]

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Texte intégral (1619 mots)

Devenue incontournable, l’écologie est aujourd’hui dans toutes les bouches. À tel point que certains essaient d’imposer l’idée que la droite serait parfaitement compatible avec ce combat. Toutefois, les positions économiques défendues par cette partie de l’échiquier politique sont inconciliables avec la sauvegarde de nos écosystèmes. Décryptage d’un mythe dangereux. 

La question environnementale occupe actuellement une telle importance dans les débats qu’il est difficile de s’y soustraire, y compris pour les partis qui l’ont historiquement toujours prise à la légère. On a même récemment pu voir l’extrême droite faire mine de s’intéresser au sujet. Pourtant, l’obsession de la droite et des identitaires à la croissance et au capitalisme fait perdre à leur démarche toute forme de crédibilité.

Vers une droitisation de l’écologie ?

Dans de plus en plus de bouches, on entend qu’il faut « dépolitiser » l’écologie et qu’elle devrait être l’affaire de tous. Si, effectivement, elle devrait concerner chacun d’entre nous puisque c’est bien notre propre survie dont il est question, en faire un enjeu « transpartisan » comme le propose le journaliste Hugo Clément est en revanche un leurre.

En effet, la défense de l’environnement consiste à mettre sur la table des solutions à une multitude de problèmes comme le dérèglement climatique, l’appauvrissement des sols, l’effondrement de la biodiversité, ou encore la gestion de l’eau potable. Or, ces aspirations sont nécessairement politiques et ne sont en aucun cas compatibles avec toutes les tendances politiques.

Des solutions proposées par la science

Profondément ancré dans le système capitaliste, l’humanité a longtemps nié une évidence aujourd’hui admise par les scientifiques et le GIEC lui-même : la lutte pour le climat est absolument incompatible avec la croissance perpétuelle du PIB.

L’idée de sobriété est même devenue assez indissociable de toute politique écologique sérieuse, le GIEC l’ayant d’ailleurs lui aussi repris à son compte. Pour préserver l’environnement, il faut réduire notre consommation d’énergie et d’eau, notre production de déchets ou encore en finir avec l’agriculture intensive.

Incompatibilité avec le système économique de droite

Or, la droite et l’extrême droite fondent intégralement leur doctrine économique sur l’idée d’une croissance infinie. On a par exemple entendu Marine Le Pen expliquer « croire au progrès et à la science et pas à la décroissance ». Les Républicains d’Éric Ciotti défendent quant à eux une « écologie de la croissance et de la liberté ». Enfin, Emmanuel Macron a, lui, haut et fort affirmé que la « décroissance n’était pas une réponse au défi climatique », laissant par là de côté les préconisations des chercheurs.

Il n’est, en outre, pas rare de voir la droite s’opposer aux écologistes décroissants en s’auto-désignant comme le camp de « la raison » et de la science. Un paradoxe certain lorsque l’on sait que la droite ignore clairement les avertissements des spécialistes du secteur en continuant à prôner le développement d’un modèle à la cause du problème. La situation actuelle est d’ailleurs bien due à ce même système et à l’exercice du pouvoir des néolibéraux et de leur bilan désastreux.

La techno-solutionnisme ne nous sauvera pas

En outre, souhaiter perpétrer un modèle fondé sur une croissance éternelle demande une constante augmentation de l’utilisation des ressources du globe. Or, l’humanité ne dispose pas de biens en quantité infinie. Sur les neufs limites planétaires établies par les scientifiques, six ont d’ailleurs déjà été dépassées par notre système actuel, défendu bec et ongle par la droite.

Pour justifier ce déni, le principal argument de ce camp politique consiste à dire qu’il serait possible de continuer ainsi en se reposant sur le « progrès » ou les technologies. Or, aucune technologie ne pourra jamais transformer des ressources finies en ressources infinies, ne pourra restaurer ce qui a été détruit de manière irréversible, de redonner vie à ce qui est mort.

Maintenir coûte que coûte l’ordre établi

En réalité, ce genre de discours, que l’on retrouve dans les partis politiques de droite, repose sur l’idée qu’il ne faut en aucun cas remettre en cause l’ordre établi, ou autrement dit, le système capitaliste.

C’est d’ailleurs dans cette optique que la droite accuse sans cesse les écologistes à gauche de vouloir brider la liberté ou d’être des « extrémistes ». Pour autant, chaque société se doit d’interdire certaines choses, sans quoi elle sombrerait dans le chaos de la loi du plus fort.

Fin du monde, fin du mois, même combat

Le GIEC lui-même trace un trait d’union entre la justice climatique et la justice sociale.

Or, lutter contre le modèle capitaliste, y compris pour des raisons environnementales, représente un frein certain aux avantages des plus riches (qui sont d’ailleurs les moins respectueux de la planète). Si la droite refuse un changement de paradigme c’est bien avant tout parce qu’elle a toujours établi une hiérarchie entre les êtres humains, estimant que certains « mériteraient » des privilèges par rapport à d’autres.

Être de gauche n’est pas forcément être écologiste

La société défendue par la droite est par conséquent complètement incompatible avec la survie de toutes et tous dans des conditions dignes à long terme. De ce fait, « l’écologie de droite » ne peut sauver que les plus riches et s’accommode de la disparition de tous les autres notamment des plus fragiles, et encore.

Pour autant, même si la gauche moderne en a fait un cheval de bataille, l’environnement n’a pas forcément toujours été une priorité, d’autant plus à une époque où peu de monde avait conscience de cette problématique.

Certains élus dits de « gauche » comme François Hollande ou même certains membres de partis « écologistes » ont d’ailleurs aussi épousé l’idée chimérique de « croissance verte ». Dans de nombreux pays européens, les verts se sont alliés sans scrupules à des mouvements libéraux.

L’écologie est la défense de l’être humain

De plus, certains courants communistes conservent encore aujourd’hui une ligne fondée sur le concept de productivisme, elle-même difficilement conciliable avec l’idée de sobriété. On peut d’ailleurs aussi trouver certains syndicats préférant protéger « l’emploi » que les conditions d’existence sur la planète.

Or, les combats sociaux et écologistes sont indubitablement liés et ne doivent pas être opposés. En effet, il est nécessaire de ne pas seulement vouloir « préserver la nature », mais de faire que tous les êtres vivants puisse continuer à disposer d’un lieu vivable – l’être humain faisait lui même partie de la nature. Une donnée sur laquelle certains feraient bien de méditer.

– Simon Verdière


Photo de couverture : Montage Mr M

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07.05.2024 à 06:00

Guyane : l’horreur taboue des pensionnats catholiques

Mr M.

En septembre 2022 sortait le livre Allons Enfants de la Guyane, d’Hélène Ferrarini. Il documente l’existence des homes indiens, pensionnats catholiques tenus par prêtres et religieuses qui ont procédé à l’effacement culturel progressif des enfants autochtones et Bushinengués. Nombre de traumatismes découlent de ce comportement colonial, paradoxalement accéléré par la départementalisation du territoire en 1946. […]

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Texte intégral (3405 mots)

En septembre 2022 sortait le livre Allons Enfants de la Guyane, d’Hélène Ferrarini. Il documente l’existence des homes indiens, pensionnats catholiques tenus par prêtres et religieuses qui ont procédé à l’effacement culturel progressif des enfants autochtones et Bushinengués. Nombre de traumatismes découlent de ce comportement colonial, paradoxalement accéléré par la départementalisation du territoire en 1946.  

Si la Guyane a fait l’objet d’efforts évangélisateurs assidus depuis sa colonisation au XVIIème siècle, c’est au début des années 1930 qu’apparaissent les homes indiens, des pensionnats catholiques créés au départ dans le cadre d’un acte missionnaire religieux dans la colonie, par la suite légalisé et financé par l’État après la départementalisation du territoire en 1946.

Environ 2000 enfants issus des communautés autochtones et Bushinengués (ou noires-marronnes, peuple descendant des esclaves africains échappés des plantations du Suriname hollandais ayant trouvé refuge dans la forêt) ont été contraints d’oublier leur culture et d’adopter mœurs, pensée, langue française et religion catholique, loin des familles desquelles ils ont parfois été arrachés dès l’âge de 2 ou 3 ans. Le dernier home a fermé en 2023, toujours tenu par des religieuses à cette date.

L’Église, collaboratrice colonial de l’État

En Guyane (et encore à ce jour,) la loi de 1905 sur la séparation de l’Église et de l’État n’est pas appliquée. Cela permet aux autorités françaises, en 1949, de légaliser, légitimer et financer les actions du clergé vis-à-vis des autochtones et des Bushinengués, dans le cadre d’une politique indigéniste menée par le « service des populations primitives » (nom révélateur du regard porté sur les peuples présents) et fondé par le premier préfet du territoire arrivé en 1946, Robert Vignon, qui doit assurer la gestion de ce nouveau département dont le sous-développement est également imputé à son sous-peuplement.

Or, depuis les années 1930, des prêtres et des religieuses ont déjà pris sous leur garde un certain nombre d’enfants Kali’na (la communauté locale), sur le littoral, dans le bourg de Mana. Le nouveau préfet ayant eu vent de ces accommodations, ils deviennent le relais entre les autorités de l’État et les peuples autochtones et Bushinengués. À partir de 1949, le clergé catholique est rémunéré par l’État pour lui permettre d’entretenir les enfants au sein de leurs structures religieuses.

« POUR POUVOIR ADMINISTRER CES POPULATIONS SANS ÉTAT-CIVIL, SEMI-NOMADES, NE RECONNAISSANT PAS LES FRONTIÈRES INTERNATIONALES, IL S’AGIT TOUT D’ABORD DE LES IDENTIFIER, DE LES CONTRÔLER, ET SI POSSIBLE DE LES FIXER SUR LE TERRITOIRE GUYANAIS ». Hélène Ferrarini, journaliste reporter

Et pour cause, il s’agit de réaliser « l’intégration économique »  des peuples autochtones et  Bushinengués, les franciser et en faire des travailleurs bon marché. Nombre d’anciens pensionnaires des homes ont par la suite travaillé dans la construction du centre spatial de Kourou, l’exploitation forestière ou la pêche.

Encouragés par la légitimation de leurs actions par l’État, le système de home se diffuse sous couvert d’éducation, et le nombre d’enfants y augmente. Au total, huit pensionnats seront ouverts en Guyane, pour accueillir environ 2000 enfants au cours de plusieurs décennies.

Localisation des homes indiens. À Mana et à Maripasoula, 2 homes sont ouverts, un féminin, un masculin.

L’aval de l’État le permet également, la pression augmente autour du placement des enfants dans les pensionnats. Alors qu’avant la validation des systèmes de homes, les religieux allaient seuls recruter les enfants dans les villages par la persuasion, la figure du gendarme prend une place importante, menaçante, pour achever de convaincre les familles qui ne voulaient pas leurs laisser leurs enfants. L’entrée au home devient, de fait, obligatoire.

« ILS FAISAIENT PEUR À NOS PARENTS. LES GENDARMES ALLAIENT D’ABORD VOIR LES CHEFS (…) LES GENDARMES NOUS DISAIENT : ‘‘SI VOUS VOULEZ QUE VOS PARENTS AILLENT EN PRISON…’’ CELA FAISAIT PEUR. » Maurice Tiouka, ancien pensionnaire de « home », propos recueillis par Hélène Ferrarini, journaliste

Dans les homes, la violence

Les enfants recrutés, parfois dès l’âge de 2 ou 3 ans, le plus souvent à 6 ans sont pris à leurs familles et franchissent le seuil d’une porte occidentale qui modifie leur rapport au monde, où les interdictions et les obligations pleuvent, où un emploi du temps très strict régit leur vie, modifiant drastiquement leur existence.

Entre autres interdictions, celle de garder le vêtement traditionnel, ou le « roucou » duquel ils s’enduisent pour se protéger du soleil et des moustiques. Celle, simplement, de sortir du home – une véritable logique carcérale. Celle de parler sa langue natale. L’impossibilité, enfin, d’exprimer ce qu’ils sont, c’est-à-dire des enfants de la Guyane.

« UNE LANGUE, CE N’EST PAS JUSTE DES MOTS, UNE GRAMMAIRE. C’EST UNE PENSÉE, ET CETTE PENSÉE A ÉTÉ IMPACTÉE. » Alexis Tiouka, militant Kali’na, propos recueillis par Hélène Ferrarini

Manger (tout ce qui est donné). Dormir (à une heure précise). Parler (français. Se taire, aussi). Tous les comportements sont réglés, et, si nécessaire, corrigés. La discipline est inculquée, par l’autorité et parfois, la violence (les punitions sont monnaie courante), les chaussures et les chemises adoptées, le cheveux coupés, la langue française imposée. La vie est rangée, quadrillée, au quotidien, au mois, à l’année. Le rapport au corps, au temps et au monde de ces enfants est altéré dans une déperdition sans retour de leur culture.

Home de sinnamary abandonné. Claire d’Abzac.

En classe, leur est enseignée l’histoire de la France hexagonale, le français, le calcul mais aussi le catéchisme. La prière a une place centrale dans la vie des enfants, se fait plusieurs fois par jour, et la messe dominicale est obligatoire. Des enfants qui prient dans une langue qu’ils comprennent d’abord à peine, et assistent à un culte qu’ils sont priés d’intégrer et de considérer comme le seul valide. L’évangélisation passe par là, l’effacement culturel aussi. Pas de place pour l’enseignement de l’histoire ou de la géographie de la Guyane, pas d’importance laissée aux croyances ancestrales, pas d’intérêt pour la singularité des enfants des peuples de Guyane, qui doivent être francisés et christianisés.

Eglise d’Iracoubo – Les enfants devaient assister au culte tous les dimanches. Wikimedia.

Car c’est également l’histoire d’une violence et d’une dépréciation culturelle, mené par des religieux convaincus sur le temps long, qui muselle et immobilise des enfants habitués au rythme de la vie communautaire de leur village, l’apprentissage de la chasse, de la pêche, la construction , la parfaite connaissance de leur environnement. Dans un milieu cloisonné où l’on veut répliquer la France hexagonale, l’occidental remplace l’intégralité du champ de vision de l’enfant, pour qui le peu de temps passé en famille ne suffit plus à combler les lacunes culturelles accumulées.

«  CERTAINS DE NOS RENDEZ-VOUS ONT DONNÉ LIEU À DES EXPLICATIONS FAMILIALES. LORSQUE MADAME SIMONE NOUS A EXPLIQUÉ, DEVANT SES DEUX ENFANTS (…) QU’ENTRÉE AU HOME DE SAINT-LAURENT À L’AGE DE DEUX ANS, IL LUI AVAIT ÉTÉ IMPOSSIBLE D’APPRENDRE LE KALI’NA COMME LANGUE MATERNELLE, SES DEUX ENFANTS ONT COMPRIS POURQUOI ELLE N’AVAIT PAS PU LA LEUR TRANSMETTRE. » Extrait du mémoire de Françoise Armanville sur les homes de Guyane, 2012

Et les conséquences de cette acculturation sont profondes, lourdes, durables. Des familles ont été fragilisées, des tensions se sont développées entre ceux qui maîtrisent la langue et ceux qui ont des lacunes, hontes, traumatismes d’enfance,… un puissant malaise est palpable dans des communautés où les suicides se font nombreux depuis plusieurs décennies. Bien que le passage dans les homes soit loin d’en être la seule cause, il n’est pas à exclure que, pour certains, il ait pu y participer.

Combat pour la vérité

Une commission de vérité et réconciliation, voilà l’outil que prône le professeur en droit public et président de l’IFJD (Institut Francophone pour la Justice et la Démocratie), Jean-Pierre Massias. Le 1er février 2024, la demande d’ouverture de ce type de commission a été déposée à l’Assemblée Nationale.

Ce processus s’appuie sur la notion de justice transitionnelle dont les principes reposent sur la pensée de Louis Joinet selon laquelle les peuples opprimés ont droit à la vérité, à la justice, à la réparation et à la garantie de non-répétition. Toutes les parties se rassemblent dans une approche dialogique, avec une représentation la plus complète et une liberté de langue et de méthode.

Cette commission de vérité permettrait donc, entre autres, une approche autochtone des évènements.

« CE N’EST PAS AVEC LA LOI DES OCCIDENTAUX QU’ON DOIT POUVOIR EXCLUSIVEMENT TRAITER  LES VIOLENCES FAITES AU AMERINDIENS ». Jean-Pierre Massias, professeur de droit public et président de l’IFJD

Un espace de parole libérée, qui pourrait laisser place à d’autres espaces de parole, une diffusion de l’histoire, voilà ce qu’appelle Jean-Pierre Massias de ses vœux. Enquêter, pour restituer la mémoire et la justice d’évènements enfouis (par exemple, deux personnes témoignent d’agressions sexuelles), amorcer des processus de « réparation », et, in fine, proposer des réformes pour garantir la non-répétition, voilà certaines actions qui seraient menées par la commission de vérité et réconciliation.

Et les exemples pleuvent. En Afrique du Sud, la commission a duré 2 ans et 20 000 témoignages ont été entendus. Au Canada, elle a duré 7 ans et a recueilli 6500 témoignages. Au Togo, en Norvège, en République Démocratique du Congo,… « Aucune commission vérité ne se ressemble », selon Jean-Pierre Massias.

Selon Jean-Pierre Massias, les exemples permettent de « puiser » dans d’autres retour d’expériences, dans la mesure où la justice transitionnelle proposée n’est pas « une solution toute faite », mais une « boîte à outils », qui permettra de proposer des choses avec l’avancement du processus. Le but est donc bien de mener une procédure adaptée à la Guyane, aux enjeux et aux torts causés, non de calquer sur des évènements propres à d’autres pays, d’autres communautés autochtones, d’autres évènements, d’autres vécus.

« ON NE DEMANDE PAS QU’UNE RECONNAISSANCE, ON DEMANDE UN PARDON DE L’ÉTAT FRANÇAIS ET QU’IL NOUS DONNE LES MOYENS DE NOUS RECONSTRUIRE. » Guillaume Kouyouri, ancien pensionnaire d’un home, militant

Aujourd’hui, la commission guyanaise n’en est qu’au stade d’un projet qui a déjà essuyé des revers. Alors que le Grand Conseil Coutumier des populations autochtones et Bushinengués (institution créée après le mouvement social de 2017, qui avait abouti à la loi pour l’Égalité réelle en Outre-mer) avait mandaté l’IFJD pour enquêter sur les violences subies dans les homes, le partenariat s’est arrêté là, et l’organisme n’a pas souhaité accompagné l’association plus loin dans ses démarches. Le Grand Conseil Coutumier est pourtant présidé par Bruno Apouyou, lui-même ancien pensionnaire d’un home indien. Pour Hélène Ferrarini, qui commente pour JusticeInfo, le blocage vient de la préfecture. Pour Guillaume Kouyouri, le problème concerne la structure même de l’organisme mis en place en 2017.


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Pourtant, le processus semble de plus en plus indispensable après la publication de l’enquête d’Hélène Ferrarini et du rapport de l’IFJD, pour faire la lumière sur un passé colonial duquel il serait temps de s’éloigner.

L’histoire des homes indiens est un pan de l’histoire de la colonisation. Celle de missionnaires convaincus de leur devoirs de conversion, et celle d’un État pour lequel la départementalisation pouvait venir sans ses pendants nécessaires – à savoir la séparation de l’Église et de l’État – tant qu’il s’agissait de servir ses intérêts économiques et politiques. Celle, enfin, d’institutions qui ont collaboré dans la certitude d’une supériorité confortable et civilisatrice. Pour Jean-Victor Castor, député de la 1ère circonscription de la Guyane, la colonisation peut présenter plusieurs visages.

«QUAND ON REPREND TOUT L’HISTORIQUE DE LA COLONISATION, ON RETROUVE LES MÊMES MÉTHODES. LES GENS SE BATTENT CONTRE LES OUTILS DE LA COLONISATION, QUI RESSURGISSENT D’UNE AUTRE FACON (…) DANS CERTAINES ÉCOLES, ON N’APPREND TOUJOURS PAS L’HISTOIRE DE LA GUYANE, (…) OU DE MANIÈRE ENCORE TROP MARGINALE. TOUT EST ENCORE FAIT POUR QUE CE SOIT LA PRÉSENCE, LA CULTURE, LA LANGUE FRANÇAISE QUI PREDOMINE. ON NE PEUT PAS SÉPARER ÇA DE CE QUI S’EST PASSÉ AVEC LES HOMES ». Jean-Victor Castor, député de la 1ère circonscription de Guyane, propos recueillis par le média Anticapitaliste

Car les homes ont conditionné les enfants à parler, penser et travailler français. Citoyens français d’un jour à l’autre par la volonté d’un lointain inconnu, les Kali’na, les Teko, les Wayampi, les Wayana, les Palikur, les Lokono, les Boni sont toujours en opposition avec l’État français censé les représenter, entre autres pour récupérer ce qui leur a été soustrait.

Bien qu’ils ne considèrent pas la terre habitée comme « propriété », la lutte pour la rétrocession de terres spoliées est en cours depuis les années 1980, et remet dans l’actualité la question de la colonisation de la Guyane. Ce combat est mené, jusqu’ici, avec les outils conférés par les homes, par exemple la langue française dont l’apprentissage, à défaut d’avoir été voulu, malgré les blessures qu’il a causé,  permet au moins, comme disait le père d’Alexis Tiouka, de « parler la langue de l’adversaire pour s’en faire comprendre »

Pour aider la Commission Vérité, voici une pétition en ligne. 

– Claire d’Abzac


Photo de couverture : Le « kalimbé » doit être jeté et remplacé par un short, chemise et sandales pour les garçons, par des robes pour les filles (photo prise en 1979 d’un jeune Wayana au village d’Antecume-Pata). Wikimedia.

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06.05.2024 à 12:40

Vivre sans les GAFAM ? La liste des alternatives !

Mr M.

Les GAFAM – ces mastodontes du web – sont régulièrement sous le feu des critiques. Contrôle du marché de l’information et de la publicité en ligne, revente des données personnelles, hégémonie économique, influence de la démocratie via des lobbies surpuissants, les motifs de se méfier de ces géants ne manquent pas. Difficile pourtant de s’en […]

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Texte intégral (4629 mots)

Les GAFAM – ces mastodontes du web – sont régulièrement sous le feu des critiques. Contrôle du marché de l’information et de la publicité en ligne, revente des données personnelles, hégémonie économique, influence de la démocratie via des lobbies surpuissants, les motifs de se méfier de ces géants ne manquent pas. Difficile pourtant de s’en défaire tant ils sont partout dans notre univers numérique. Néanmoins, voici quelques pistes pour les remplacer au quotidien.

Derrière l’acronyme de GAFAM se cachent 5 groupes tentaculaires travaillant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication : Google, Amazon, Facebook, Apple et Microsoft. Ces géants connus de tous et aux croissances folles sont aujourd’hui les leaders en matière de capitalisations boursières au prix de pratiques moralement douteuses. Au cœur des scandales, entre l’intrusion massive dans la vie privée des utilisateurs et la gestion peu scrupuleuse de leurs données personnelles, nous retrouvons également des collusions avec certains gouvernements comme ont pu le démontrer les  lanceurs d’alerte de Wikileaks ou Edward Snowden. Une hégémonie quasi totale qui n’est pas signe de bonne santé pour nos démocraties déjà fragilisées.

Une autre vision du Web et de l’informatique

Depuis les débuts de l’informatique, un autre modèle s’organise en marge des logiques marchandes et liberticides grâce aux acteurs – ou hackteurs – des « free softwares » ou logiciels libres. De manière générale, ces logiciels peuvent être redistribués librement (gratuitement dans la majeure partie des cas, même si ce n’est pas obligatoire) et l’utilisateur peut avoir accès à leurs codes sources pour customiser et améliorer son expérience et celles des autres utilisateurs.


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La plupart des logiciels ou services distribués sous licence libre sont développés de manière coopérative par leur communauté, permettant ainsi de répondre de manière efficace aux besoins des utilisateurs et de corriger un grand nombre de bugs. Bien moins avides en données personnelles, car non-financés par la publicité, ils peuvent s’avérer de bonnes alternatives aux services proposés par les GAFAM et se révèlent parfois même plus performants. VLC Media Player par exemple est un des seuls logiciels grand public permettant de lire, convertir et télécharger des fichiers audio et vidéo dans tous les formats existants.

Crédit : Anybox. Lire « Pourquoi l’open source »

Pour Richard Stallman, pionnier de la philosophie du Libre, ce mouvement veut poser les fondations d’une nouvelle société où les idées et la culture s’échangent librement. C’est à dire, sans soumission à une logique strictement commerciale qui oriente les actes des producteurs de contenus. L’objectif est de permettre à tout le monde de s’épanouir sans entrave, en favorisant la compréhension de la technologie et l’utilisation du matériel informatique tout en limitant le gaspillage et l’obsolescence. Bâtie sur ce modèle, la fondation Wikipédia, quotidiennement enrichie par les contributions de ses utilisateurs, en reste le meilleur exemple.

Des alternatives concrètes aux GAFAM pour se réapproprier son ordinateur et la navigation web

Dans la mesure du possible, nous tâchons de proposer ici quelques solutions libres, open-source et respectueuses de la vie privée des utilisateurs, sans prétendre que celles-ci soient qualitativement supérieures. Si nous ne pouvons pas traiter en un seul article tous les services proposés par les GAFAM, nous tenterons de mettre en avant des alternatives aux services les plus couramment utilisés.

Google

Premier consommateur de données personnelles au monde, le cœur de métier de Google – détenu par la holding Alphabet – consiste à connaître au mieux les utilisateurs afin de cibler précisément les publicités qui les intéressent. Les espaces publicitaires ainsi ciblés sont ensuite mis aux enchères et revendus au plus offrant. Tous les services qui encadrent Google servent ainsi uniquement à récolter ces données personnelles dans un objectif commercial qui, notamment, alimente la mondialisation de la consommation telle que nous la connaissons.

Dans un premier temps, si on souhaite naviguer plus librement sur le web, il est nécessaire de bien choisir son navigateur web.

Le navigateur

En mai 2018, le navigateur internet de Google détient à lui seul près de 66 % des parts de marché contre 11 % pour son concurrent open source Mozilla Firefox. Disponible pour presque tous les opérateurs systèmes (Windows, Mac OS, Android, Linux …) le navigateur web de la Mozilla Foundation se montre plus performant que son concurrent et moins consommateur en ressources et en copie de données personnelles. Le changement de navigateur est vraiment rapide et simple avec la possibilité d’importer ses préférences de navigation depuis Google Chrome après installation. Firefox permet également de synchroniser ses navigateurs grâce à un compte utilisateur sur plusieurs appareils. Ce qui fait la richesse de Firefox, c’est également ses nombreux thèmes et extensions gratuits créés par la communauté.

Autres alternatives possibles : Brave, un navigateur internet open-source conçu avec un bloqueur de publicités intégré. Tor Browser, un navigateur également libre surtout centré sur l’anonymat. Attention aux navigateurs open source venant de Google tel que Chromium et ses dérivés, formes de « social-washing » numérique, ils ne respecteront pas aussi bien votre vie privée que d’autres alternatives.

Le moteur de recherche

Et pour changer de moteur de recherche ? Rien de plus simple. Il suffit de modifier les paramètres de son navigateur web et de sélectionner ou d’ajouter son nouveau moteur de recherche, mais lequel choisir ?

DuckDuckGo : pour naviguer de manière sure. Avec une interface proche de Google, ce moteur de recherche fonctionne sans publicité et respecte la vie privée de ses utilisateurs.

Qwant : une alternative française respectueuse de la vie privée. Lancé début 2013, le navigateur n’utilise aucun dispositif de traçage des utilisateurs ni aucun cookie. Il ne conserve également aucun historique de recherche.

Lilo : pour ceux qui veulent soutenir des projets sociaux et environnementaux. Lilo reverse 50 % de son chiffre d’affaires aux projets soutenus par les utilisateurs. Il n’est donc pas strictement sans publicité mais « détourne » ses revenus à des causes jugées utiles.

Ecosia : pour les amoureux des arbres. L’objectif d’Ecosia est simple, planter 1 milliard d’arbres grâce aux revenus générés par son moteur de recherche. À l’heure actuelle c’est plus de 60 millions d’arbres plantés grâce aux recherches sur Ecosia. Chaque mois, le navigateur publie son rapport financier et les reçus des plantations d’arbres dans une logique de transparence.

La boîte mail

ProtonMail : une messagerie moderne et sécurisée. En plus d’être open source et encryptée, ce fournisseur de service mail situé en Suisse, et qui bénéficie donc de son cadre légal, dispose également d’une application Android et iOS pour faciliter la gestion de sa boîte mail sur téléphone. Accessible dans de nombreuses langues, il propose également des solutions pour les entreprises et les professionnels.

Tutanota : une boîte mail accessible et sécurisée. Comme ProtonMail, Tutanota est open source, sécurisé et dispose également d’applications sur téléphone, une nécessité aujourd’hui.

Mailo : une messagerie qui s’engage à respecter votre vie privée, à ne pas exploiter vos données qui sont stockées sur des serveurs sécurisés. Offrant de nombreuses fonctionnalités,  on peut y accéder par web, logiciel, smartphone ou application mobile.

Il apparaît important de citer ici également l’association lyonnaise Framasoft qui, au travers de son projet « Dégooglisez votre internet » et de ses 32 services open source proposés, permet de remplacer presque intégralement l’écosystème Google. L’association a pour but premier de faire le lien entre l’univers du libre et du grand public grâce à leurs actions d’éducation populaire.

Facebook

Le souci avec les réseaux sociaux, c’est que nous sommes généralement très contents – sur l’instant – de leur donner nos informations personnelles pour pouvoir être retrouvés plus facilement par nos amis, ou tout simplement pour raconter notre vie quotidienne. Facebook l’a bien compris et est le champion de l’utilisation peu scrupuleuse des données utilisateurs. Pour le groupe, l’année 2018 a été marquée par le scandale Cambridge Analytica lors duquel nous avons appris que plus de 50 millions d’utilisateurs avaient été ciblés par des publications politiques pouvant orienter leurs votes, violant ainsi les conditions d’utilisations du réseau social.

Avec ses quelque 2,38 milliards d’utilisateurs mensuels, le groupe privé peut se vanter d’avoir une réelle influence sur nos façons de penser et sur notre morale en imposant ses choix à l’échelle mondiale aux utilisateurs captifs (difficile de changer de réseau social quand tous nos amis sont sur Facebook). Le phénomène est tel que le Sénat et le Congrès étasunien ont décidé de mettre leurs nez dans la question et d’auditionner régulièrement Mark Zuckerberg sur ces pratiques.

– Le but de la Diaspora Foundation est de créer un réseau social open source et respectueux de la vie privée des utilisateurs. Les données des utilisateurs sont stockées sur un des « pods » choisis par l’utilisateur lors de sa première connexion, au lieu d’un grand serveur central appartenant à une entreprise et regroupant les données de tous. Diaspora permet de créer son profil, d’actualiser son statut et d’échanger des messages avec ses amis, tout en échangeant photos, vidéos et autres documents. (Mr Mondialisation héberge et alimente son propre Pod diaspora #Mondiaspora).

Mastodon quant à lui est plus proche d’un client Twitter. On y poste des statuts courts tout en suivant de nombreux profils. Le projet n’est pas financé par la publicité, mais par des dons sur Patreon.

– Citons enfin MeWe, un réseau social très proche visuellement de Facebook et particulièrement facile d’utilisation. Tout comme le géant américain, MeWe propose un système de groupes et de pages pour les entreprises et associations. Présenté comme la prochaine génération du réseau social, son modèle économique ne repose ni sur la récolte de données privées ni sur la publicité. C’est pour l’instant un candidat idéal, tant graphiquement qu’en terme d’utilisation, pour contrer le géant Facebook. (Mr Mondialisation compte s’y installer prochainement pour une phase de test).

Apple et Microsoft

Ne nous en cachons pas. Poser la question des alternatives à Apple et Microsoft revient à s’attaquer à un gros morceau de l’histoire de l’informatique et des technologies. Au cours des dernières décennies, les deux entreprises ont fait couler beaucoup d’encre lors de grandes affaires publiques : abus de position dominante, vente forcée, mépris des usagers. Malgré cela, elles n’en restent pas moins leaders dans leurs domaines respectifs.

Se passer de la suite Microsoft Office (Word, Excel, PowerPoint….) :

Disponibles sur tous les opérateurs systèmes LibreOffice de la Document Foundation et Apache OpenOffice sont deux suites de bureautiques gratuites et open source capables de répondre aux besoins des professionnels comme des particuliers. L’utilisateur y retrouvera toutes les fonctionnalités du pack Microsoft Office : feuilles de calcul, présentations avec slides, traitement de texte, modificateurs d’images, etc. Documentations et tutoriels sont accessibles sur les sites web respectifs des logiciels. Contrairement aux croyances, ces solutions offrent une vaste gamme de comptabilités pour la lecture et l’enregistrement des documents.

Remplacer Windows ou macOS en choisissant son opérateur système (OS) :

Le mouvement du libre a fait ses armes au commencement de l’informatique individuelle avec la création d’un opérateur système libre combinant les travaux des équipes de Richard Stallman et Linus Torval : « GNU/Linux », renommé par simplicité Linux. Le fait que Linux soit open source permet à tous les utilisateurs de proposer leur version de l’OS, on appelle cela une distribution ou « distro ». Au fil des ans, des groupes de développeurs se sont formés afin de mettre à disposition des utilisateurs les distros les plus simples, optimisées possibles. Grâce au travail des développeurs, Linux est aujourd’hui accessible aux personnes ayant peu de connaissances en informatique. De plus, les distributions Linux ne connaissent que très peu de menaces informatiques (virus ou autres malwares), car elles sont plus rarement ciblées par les pirates.

Tout le monde n’étant pas à l’aise avec l’informatique ou ne voulant pas s’embêter avec l’installation d’un nouvel OS nous proposerons ici des distributions qu’il est possible d’acheter préinstallées sur un nouvel ordinateur. Nous nous concentrerons également sur les distributions simples d’accès pour un nouvel utilisateur. Les professionnels sont invités à approfondir leurs recherches.

Linux Mint : Avec son interface proche de Windows, Linux Mint espère séduire les utilisateurs en transition vers Linux. La distribution est légère, peu consommatrice en ressource et très facile à prendre en main. Un must pour débuter dans le monde du libre.

Ubuntu Ubuntu est probablement une des distributions les plus connues. Très simple d’installation, elle propose une bonne expérience utilisateur pour les néophytes.

Pop!_OS : Pop!_OS de system76 (basée sur Ubuntu) est la preuve incarnée qu’il est possible de proposer une distribution Linux très accessible aux nouveaux utilisateurs, performante, et design. System76 propose également toute une gamme d’ordinateur incluant Pop!_Os ou Ubuntu à l’installation.

– Et bien d’autres encore …

Si le sujet vous intéresse, nous vous invitons à découvrir par vous-même les nombreuses distributions Linux afin de choisir celle qui vous convient le mieux. Vous découvrirez au cours de vos recherches de nombreuses communautés d’utilisateurs, riches en documentations, tutoriels et solutions concrètes pour vos besoins. On trouve par exemple des distributions très légères pour faire fonctionner d’anciens ordinateurs ralentis par des OS trop lourds (ex : les netbooks ou notebooks que les étudiants utilisent pour du traitement de texte), d’autres sont plus adaptées pour les mordus de jeux vidéo, etc. Bref, le web grouille de solutions libres pour les curieux et amoureux d’informatique.

Amazon

Quelles solutions s’offrent à nous lorsqu’on souhaite se passer du géant de la marketplace aux pratiques concurrentielles néfastes et peu soucieuses des questions environnementales ?

Contrairement aux sujets précédents, nous ne pourrons bien évidemment pas proposer une alternative strictement libre ou « open source » à Amazon. Choisir d’acheter sur Amazon, c’est avant tout préféré la simplicité du service que l’entreprise offre grâce à sa position dominante sur le marché tout en fermant les yeux sur les nombreuses dérives sociales et écologiques que leur modèle génère. Symptomatique de notre société, le mode de fonctionnement « Amazon » écrase les vendeurs, producteurs et livreurs en rendant cette souffrance invisible aux yeux du consommateur qui peut donc simplement se satisfaire de cet immense catalogue de produits du bout d’un clic, sans se soucier du reste.

Crédit : Victor Svensson

Des alternatives plus éthiques à Amazon existent déjà, mais bien d’autres restent à inventer. Lalibrairie.com est, par exemple, un librairie en ligne qui fédère 2500 libraires locaux et référence 350 000 ouvrages. L’alternative se définit comme la librairie en ligne qui défend les libraires indépendants et donc une économie locale du livre… Et pourquoi pas, tout simplement, se rendre dans une librairie indépendante ? En matière de mode éthique, durable, locale et/ou biologique, une simple recherche dans un moteur de recherche open source offre un bel aperçu des nombreuses solutions disponibles pour s’habiller plus respectueusement.

Conclusion

Pour la philosophie du Libre, remettre l’utilisateur ou le consommateur au cœur de la démarche de création en mettant à sa disposition les connaissances nécessaires permet ainsi l’émergence de solutions insoupçonnées et plus démocratiques. Si les consommateurs ne sont pas satisfaits des services proposés, et face au manque de courage politique pour des changements structurels, les changements peuvent alors se faire par le bas grâce au boycott ou en proposant/soutenant des alternatives.

Malgré le temps d’adaptation au changement de nos habitudes, l’expérience du Libre nous montre que si d’autres solutions existent, elles nécessitent cependant un investissement de la part des utilisateurs en temps et en courage pour sortir de cette zone de confort. Dans le contexte actuel de prise de conscience de l’impact de nos modes de consommation, nous avons peut-être intérêt à nous inspirer de la philosophie des logiciels libres pour nous réapproprier nos appareils technologiques et poser les bases d’une société plus émancipatrice, sur le web comme dans le monde réel…


Sources : lesechos.fr / wikileaksactu.wordpress.comjournaldunet.comtheguardian.com

Photo de couverture : Montage Mr Mondialisation x Photo de Grzegorz Walczak sur Unsplash

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03.05.2024 à 09:30

Tri de vos biodéchets obligatoire : mieux comprendre la loi

Sharon H.

Depuis le 1er janvier 2024, le tri des déchets organiques ou « biodéchets » est devenu obligatoire dans toute l’Union Européenne, échéance fixée par une directive adoptée en 2018. Qu’implique cette nouvelle et en quoi cela vous concerne-t-il ?  C’est une bonne nouvelle pour la planète puisque les biodéchets sont extrêmement nocifs pour l’environnement s’ils […]

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Texte intégral (2726 mots)

Depuis le 1er janvier 2024, le tri des déchets organiques ou « biodéchets » est devenu obligatoire dans toute l’Union Européenne, échéance fixée par une directive adoptée en 2018. Qu’implique cette nouvelle et en quoi cela vous concerne-t-il ? 

C’est une bonne nouvelle pour la planète puisque les biodéchets sont extrêmement nocifs pour l’environnement s’ils sont traités avec les déchets résiduels, que cela soit par incinération ou par enfouissement. À l’inverse, les biodéchets peuvent être valorisés en compost ou en énergie renouvelable lorsqu’ils sont triés.

Dans certains pays d’Europe, les biodéchets étaient déjà collectés efficacement depuis plusieurs années mais pour d’autres, comme la France, la mise en place de cette collecte était jusque-là plus lente et laborieuse. 

Dégâts environnementaux des déchets organiques

@WikimediaCommons

La législation européenne prévoit qu’au plus tard pour le 31 décembre 2023, les biodéchets, entendus comme tous les déchets organiques, de cuisine ou de jardin, doivent être « soit triés et recyclés à la source, soit collectés séparément et non mélangés avec d’autres types de déchets » (Directive (UE) 2018/851 du Parlement européen et du Conseil du 30 mai 2018 modifiant la directive 2008/98/CE relative aux déchets).

Pour cause : les déchets organiques peuvent être extrêmement polluants s’ils ne sont pas traités à part. Or, en Europe, ceux-ci composent en moyenne un tiers des déchets résiduels, à savoir de tous les déchets ménagers non-triés.

Cette pollution est inévitable peu importe le mode de traitement en aval. Sans tri à la source, les déchets organiques sont mélangés aux déchets résiduels qui sont soit brûlés dans des incinérateurs, soit enfouis via des systèmes de décharge.

Par décomposition, par fermentation dans les décharges à ciel ouvert ou encore par incinération, les déchets organiques dégagent du « biogaz », principalement composé de méthane, qui pollue l’atmosphère s’il n’est pas capturé. Ce gaz aurait un potentiel d’effet de serre entre 25 fois à 30 fois plus élevé que le CO2.

Par enfouissement, en plus de dégager du méthane en se décomposant, les déchets organiques mélangés aux eaux de pluie produisent un jus appelé le lixiviat. Théoriquement, les décharges sont protégées par des barrières actives (bâches imperméables) et passives (couches argileuses) qui visent à assurer leur étanchéité. Pourtant, dans les faits, les risques de fuite sont très nombreux. Or, ce jus de décharge est très toxique, chargé en nitrates et métaux lourds, et vient polluer fortement les sols et les nappes phréatiques.

Le traitement des biodéchets par nos modes de traitement traditionnels est donc extrêmement nocif pour l’environnement, tant pour l’atmosphère que pour les sols.

Comment sont traités les biodéchets triés ?

@Pexels

En plus d’éviter des émissions de gaz à effet de serre en les triant séparément, les biodéchets peuvent être valorisés en engrais pour l’agriculture ou en énergie. Cela peut s’organiser de deux façons : le compostage et la biométhanisation.

Les déchets alimentaires sont trop souvent gaspillés en étant jetés alors qu’ils constituent une source importante d’engrais naturel. Le compostage, malheureusement délaissé depuis le 20ème siècle avec la naissance de l’agro-industrie et l’utilisation accrue d’engrais chimiques, est une manière courante de les valoriser. Les déchets organiques, en se décomposant, se transforment en fertilisant naturel pour les sols.

Le compostage peut être de proximité, à savoir domestique (directement dans les ménages) ou collectif (points de collecte par localités), ou industriel. Ce dernier se déroule dans des sites de compostage à grande échelle qui traitent des tonnes de biodéchets par an, collectés et acheminés depuis plusieurs localités. Le compostage de proximité, lui, présente l’avantage d’éviter les émissions de carbone liées au transport.

Comme expliqué plus haut, les déchets organiques émettent de grandes quantités de méthane en se décomposant. C’est pourquoi une autre manière de les valoriser consiste à capturer ce gaz afin d’en faire de l’énergie, plus précisément du gaz naturel renouvelable, par le processus de biométhanisation. Cette méthode consiste à faire dégrader les déchets organiques en l’absence d’oxygène dans des unités de biométhanisation. Cette décomposition va générer du biogaz, composé principalement de méthane et de CO2, permettant ainsi la production d’électricité et de chaleur qui vont alimenter différents réseaux.

Après fermentation, la matière organique qui n’a pas été transformée au terme du processus, appelée le « digestat », peut elle-aussi servir de fertilisant pour les sols.
L’utilisation de la méthode de valorisation après collecte des biodéchets dépend de chaque collectivité et des disponibilités d’unités de biométhanisation ou sites de compostage dans la région.

Malgré tout, derrière l’entrain que peut susciter cette solution, entre accaparement des terres, pollution des sols et des eaux, incidents explosifs et promotion de l’agro-industrie, de nombreuses zones d’ombre persistent dans le domaine. Une réalité qui n’occulte pas l’importance de faire évoluer nos comportements de société, mais qui doivent encourager à résister contre l’instrumentalisation industrielle des avancées écologiques.

Une collecte qui s’organise déjà depuis plusieurs années

@Pixabay

La législation européenne impose donc un tri effectif de tous les biodéchets au 30 décembre 2023. Certains pays n’ont pas attendu l’échéance de l’Union Européenne pour commencer le tri.

La ville de Milan est un exemple en la matière. Dès 2012, un ramassage des déchets alimentaires en porte-à-porte a été instauré dans plusieurs quartiers avant d’être déployé dans toute la ville. En parallèle, une grande campagne de sensibilisation et d’information a été mise en œuvre pour assurer la participation de tous les habitants. Les résultats ont été visibles rapidement : de 2011 à 2015, la quantité de déchets alimentaires collectée par habitant est passée de 28kg à 95kg par an.

« 87% des déchets organiques de la ville et son agglomération sont triés par an ».

Aujourd’hui, la collecte est organisée deux fois par semaine pour les ménages et presque tous les jours pour les hôtels et restaurants, pour éviter les odeurs et autres désagréments. Cette collecte régulière participe à son succès : 87% des déchets organiques de la ville et son agglomération, à savoir 140.000 tonnes de biodéchets, sont triés par an.

L’Autriche fait également figure d’exemple avec une interdiction de mettre en décharge des déchets organiques actée depuis 2009. Le pays applique un principe de proximité en encourageant au maximum le compostage domestique et le compostage agricole décentralisé – donc à la ferme même. Quant aux ménages pour lesquels cela n’est pas possible, une collecte séparée en porte-à-porte est organisée dans tout le pays, et des points de collecte ont aussi été installés. Ces efforts dans la collecte des biodéchets ont permis au pays de récolter séparément près de 80% des biodéchets produits en 2022.

En Belgique, à Bruxelles, les déchets verts sont collectés séparément depuis 2012. Les déchets alimentaires sont quant à eux récoltés via des sacs oranges depuis 2017 sur base volontaire. Cette récolte est devenue obligatoire en mai 2023. Ces déchets collectés chaque semaine permettent d’alimenter une usine de biométhanisation en Flandres, à Ypres.

Si ces cas font figure d’exemples, ils n’atteignent pas non plus encore 100% de leurs déchets organiques collectés en marge des déchets ménagers résiduels. Cela démontre le travail de sensibilisation qu’il reste encore à fournir même dans des villes déjà bien avancées dans leur tri.

Pas encore gagné partout

@jokevanderleij8/Pixabay

Malheureusement, les cas présentés ci-dessus représentent plutôt des exceptions. Selon l’Agence européenne pour l’environnement, en 2022, seuls 9 pays membres étaient en bonne voie pour remplir l’objectif d’atteindre au minimum 55 % de préparation en vue du réemploi et de recyclage de déchets ménagers, dont les biodéchets représentent un enjeu majeur.

En France, le tri à la source des biodéchets était déjà prévu depuis 2015 dans la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte et prévoyait sa généralisation pour 2025. Après l’adoption de la directive européenne, cette date de généralisation a été avancée à 2024. Cela faisait donc déjà 8 ans que les autorités locales étaient au courant que le tri des biodéchets devait être mis en vigueur. Et pourtant… En 2019, ce n’étaient encore que 6% des collectivités qui avaient mis en œuvre des modalités de collecte de biodéchets.

Depuis le 1er janvier 2024, malgré l’obligation pour les collectivités de proposer des solutions de collecte, le tri n’est pas encore respecté partout. Certaines municipalités ne proposent rien du tout, d’autres se contentent d’installer quelques composteurs pour toute une ville et s’estiment dès lors conformes à loi. Une problématique soulignée par l’ONG Zero Waste France, pour qui la loi n’est pas assez précise et stricte dans ses obligations.

Ces derniers militent pour que les autorités adoptent un décret d’application de la loi définissant des critères plus restrictifs, comme l’obligation de fournir suffisamment de points de collecte volontaires à maximum 100 mètres pour chaque habitant, ainsi que des sanctions en cas de non-respect de ces règles.

Enfin, l’ONG souligne avant tout l’importance de la sensibilisation des citoyens et citoyennes, pour les encourager à changer leurs habitudes et adhérer au tri des déchets organiques. À cette fin, elle encourage l’augmentation de moyens humains et financiers pour atteindre l’objectif de collecter séparément tous les déchets organiques du territoire.

Beaucoup d’efforts vont devoir être fournis dans les 18 pays membres restants qui sont encore loin des objectifs fixés par l’Union Européenne, alors que ces objectifs ne sont eux-mêmes pourtant pas encore assez restrictifs pour limiter complètement les dégâts des biodéchets sur l’environnement.

En résumé

Les conséquences environnementales causées par l’absence de traitement des biodéchets sont encore assez peu connues de l’opinion publique et pourtant si importantes. La directive obligeant les pays membres de l’Union Européenne à trier les biodéchets à la source est une avancée visant à réduire l’impact de ces déchets sur les émissions de gaz à effet de serre.

De nombreuses collectivités et citoyens doivent pourtant encore y adhérer, et cela devra passer par une sensibilisation sur l’importance de trier ses biodéchets et, surtout et avant tout, de les réduire autant que possible et d’en finir avec le gaspillage alimentaire.

– Delphine de H.


Sources :

« Milan, Francfort, Brastislava, Séoul : le tri des biodéchets a ses pionniers », RTBF, 20/11/2023https://www.rtbf.be/article/milan-francfort-brastislava-seoul-le-tri-des-biodechets-a-ses-pionniers-11289275

« Réduire et trier les biodéchets », Zéro Waste France, https://www.zerowastefrance.org/demarche-zero-waste/composter-et-trier-les-biodechets/

« Biodéchets : définir clairement les conditions de leur tri à la source », Zero Waste France, https://www.zerowastefrance.org/biodechets-definir-clairement-les-conditions-de-leur-tri-a-la-source/

Image d’entête @melGreenFR/Pixabay

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02.05.2024 à 15:09

5 façons d’utiliser l’ortie, plante aux multiples vertus

Simon Verdiere

Souvent considérée comme nuisible en raison de ses propriétés urticantes, l’ortie a pourtant de nombreuses vertus. Disposant de caractéristiques nutritionnelles utiles, la plante est aussi connue pour ses qualités médicinales. Dans le jardin, elle est, par ailleurs, une alliée précieuse puisqu’elle peut servir à la fois de fertilisant et de protection pour les cultures. Plus […]

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Texte intégral (1489 mots)

Souvent considérée comme nuisible en raison de ses propriétés urticantes, l’ortie a pourtant de nombreuses vertus. Disposant de caractéristiques nutritionnelles utiles, la plante est aussi connue pour ses qualités médicinales. Dans le jardin, elle est, par ailleurs, une alliée précieuse puisqu’elle peut servir à la fois de fertilisant et de protection pour les cultures. Plus surprenant, elle permet même de faire des vêtements. Enfin, elle favorise la préservation de la biodiversité. Portrait d’une herbe sous-estimée.

Si l’ortie (nom scient. Urtica, famille Urticacées) si mauvaise réputation, c’est sans aucun doute parce qu’elle « pique ». La plante est en effet recouverte de poils urticants qui se fichent dans la peau et libèrent une substance riche en acides lorsqu’on la touche. Toutefois, malgré cet inconvénient, elle est loin d’être sans intérêt. Voici cinq raisons de se pencher sur ce végétal étonnant.

1. Un aliment de premier choix

«Jusqu’au XVIe siècle, elle était consommée aussi régulièrement que l’épinard ».

De prime abord, il ne nous viendrait donc sans doute pas à l’idée de manger une plante urticante. Et pourtant, une fois plongée dans l’eau bouillante, elle perd tout pouvoir de nuisance. Il est aussi possible de la faire sécher plusieurs jours pour arriver au même résultat.

On peut ensuite l’utiliser de nombreuses manières. Elle était d’ailleurs très prisée depuis la préhistoire et a sauvé bon nombre de personnes de la famine : «Jusqu’au XVIe siècle, elle était consommée aussi régulièrement que l’épinard. Il y a peu encore, elle était vendue sur les étals des marchés comme l’oseille et le cresson », explique Jean-François Astier, auteur de L’Ortie, une panacée oubliée, à APEI-Actualités. Mais avec l’intensification de l’urbanisation et l’accès facilité à la nourriture, la consommation de cette plante sauvage a cependant été largement oubliée par la majorité de la population.

Pourtant, il existe beaucoup de recettes pour préparer ce mets abandonné. La plus connue est sans doute la soupe, mais il est possible de la manger aussi bien crue que cuite, en salade, en quiche, en pesto, en tourte, en jus, en infusion, en cake, etc.

D’un point de vue nutritionnel, les orties sont en outre extrêmement intéressantes. Particulièrement riches en protéines, elles ont ainsi une forte teneur en vitamine C, fer, minéraux, silicium et antioxydants.

2. Une plante médicinale

Si les orties représentent déjà un atout pour la santé au niveau de l’alimentation, elles sont également connues pour soigner certains petits maux dans une certaine mesure. Elles sont par exemple très bonnes pour les reins et la vessie puisqu’elles ont des facultés diurétiques (qui favorise la production d’urine).

Associée à l’argile verte en cataplasme, elle permet aussi de soulager l’arthrite, les rhumatismes et les douleurs articulaires. Elle peut de même être utilisée contre l’acné, des aphtes, des gingivites ou encore pour la stimulation du lait maternel.

3. Fertiliser et protéger le jardin

Souvent coupée pour éviter les irritations dans le jardin, l’ortie n’est malheureusement que rarement utilisée a posteriori. Pourtant, en plus de pouvoir être consommée par l’être humain, elle peut aussi être recyclée dans le potager avec un intérêt particulier.

Il est en effet très facile de fabriquer un purin d’ortie, comme l’expliquait la journaliste spécialisée du Monde Nathalie Guellier. Il faut pour cela faire macérer de jeunes pousses non montées en graines avec de l’eau. Pour un kilogramme de plantes, dix litres d’eau sont nécessaires.

Le temps d’imprégnation dépend ensuite de l’usage souhaité du purin. Pour protéger ses cultures des insectes et des champignons, 48 h de trempage sont suffisantes. En revanche, si l’on veut faire de l’engrais, une quinzaine de jours sont indispensables et la mixture ne doit plus faire de bulles lorsque l’on remue.

Restera enfin dans tous les cas à filtrer le mélange pour ne garder que la partie liquide qui sera une précieuse alliée pour le jardin. Il faut, pour finir, noter que l’ortie peut également représenter un merveilleux activateur de compost.

4. Faire des vêtements

Difficile d’y croire, et pourtant, il existe bel et bien des vêtements réalisés à base de fibres d’orties. Ici, ce ne sont pas les feuilles qui sont utilisées, mais bien les tiges. À l’instar du chanvre ou de la jute, la fibre d’ortie possède des propriétés thermorégulatrices. Elle permet ainsi de conserver la chaleur en hiver et la fraîcheur en été.

Légère et résistante, elle a aussi des qualités antibactériennes. En outre, elle dispose d’une bonne élasticité ce qui en fait un vêtement confortable à porter. Enfin, cette technique représente évidemment une alternative intéressante à la culture de coton et aux textiles synthétiques qui nuisent à la planète.

Contrairement à beaucoup d’autres plantes très gourmandes en eau et en pesticides, les orties ne demandent elles pratiquement aucun entretien et poussent très facilement. Elles ont également l’avantage de pouvoir être récoltées en France métropolitaine et peuvent donc être produites au niveau local.

5. Préserve la biodiversité

Reste aussi de bonnes raisons de tout simplement laisser les orties prospérer y compris dans nos jardins. En effet, la plante favorise grandement la biodiversité. Elle permet d’abord d’assainir les sols en consommant les excédents de phosphate et de nitrate présents dans la terre. Un facteur qui aide évidemment la vie souterraine à mieux se développer.

De nombreuses espèces prolifèrent également dans les orties : papillons, coccinelles, punaises ou araignées. De multiples insectes butineurs y pondent d’ailleurs leurs œufs. Cette faune sert, en outre, d’alimentation à d’autres animaux comme les oiseaux ou les mammifères.

On l’aura compris, les usages de l’ortie sont donc abondants, aussi bien pour l’être humain que pour le reste de la nature. De quoi réfléchir à deux fois avant de les considérer comme une simple « mauvaise herbe » et de bêtement s’en débarrasser.

– Simon Verdière


Image d’entête @MabelAmber/Pixabay

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