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ARGUMENTS POUR LA LUTTE SOCIALE


▸ les 20 dernières parutions

23.01.2025 à 22:54

Contre le piège du « conclave », quelques prises de position syndicales.

aplutsoc

Bayrou veut enchainer les directions confédérales via le « conclave » où les dirigeants syndicaux entrent en croyant (ou en se faisant croire ) qu’ils vont réussir à renégocier favorablement la réforme des retraites de Macron et ses 64 ans, alors même que Bayrou et le gouvernement, au plus grand plaisir du MEDEF, ne cessent d’édicter des […]
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Bayrou veut enchainer les directions confédérales via le « conclave » où les dirigeants syndicaux entrent en croyant (ou en se faisant croire ) qu’ils vont réussir à renégocier favorablement la réforme des retraites de Macron et ses 64 ans, alors même que Bayrou et le gouvernement, au plus grand plaisir du MEDEF, ne cessent d’édicter des conditions très strictes : « il y a un déficit et ce déficit est créé par les retraites et la Sécu ». En acceptant de mettre les pieds dans le « conclave », les dirigeants syndicaux se refusent à combattre le sinistre axiome  » déficit = retraites  » mortifère pour les travailleurs, actifs ou retraités.

On ne peut combattre la loi Macron des 64 ans en refusant de voir les projets patronaux qui ambitionnent la fin de la Sécu et des retraites, telles que nous les connaissons depuis 1945.

C’est pourquoi, les prises de positions contre la participation au « conclave » doivent se multiplier dans toutes les confédérations qui avaient participé à la mobilisation du premier semestre 2023. A titre de documents et de matériel pour la discussion, nous reproduisons ici deux motions récemment adoptées.

22.01.2025 à 18:34

Trump prend ses fonctions et devient totalement MAGA. Par Oaklandsocialist.

aplutsoc

Les choses commencent à mal tourner. Trump n’a pas perdu de temps pour prouver qu’il peut apprendre de l’expérience, et ce qu’il a appris, c’est qu’il ne faut pas compter sur les conservateurs traditionnels. Lors du déjeuner de célébration – qui ressemblait davantage à un rassemblement MAGA – après l’investiture, Elon Musk a dansé et […]
Texte intégral (1811 mots)

Les choses commencent à mal tourner. Trump n’a pas perdu de temps pour prouver qu’il peut apprendre de l’expérience, et ce qu’il a appris, c’est qu’il ne faut pas compter sur les conservateurs traditionnels.

Lors du déjeuner de célébration – qui ressemblait davantage à un rassemblement MAGA – après l’investiture, Elon Musk a dansé et dansé sur la scène, puis a fait le salut nazi non pas une mais deux fois en se retournant et en saluant la foule derrière lui. Les vidéos de sa performance montrent qu’il ne voulait pas simplement saluer la foule. Il s’agissait d’un salut nazi conscient. Alors qu’Elon Musk faisait son salut, la foule réclamait du sang.

Trump a signé une série de décrets.

  • La quasi-totalité des prisonniers fascistes violents condamnés pour leur rôle dans les attentats du 6 janvier 2021 ont été libérés. Parmi eux, Enrique Tarrio, leader des Proud Boys, et Stewart Rhodes, leader des Oath Keepers. Il faut s’attendre à ce que Musk fournisse des millions de dollars pour financer leurs groupes et à ce que la Nouvelle Réforme apostolique/les dominionistes fournissent une base idéologique à l’idée que leur interprétation de la Bible doit être la loi du pays. Voir cet article d’Oaklandsocialist pour en savoir plus sur cette question.
  • L’état d’urgence a été déclaré à la frontière sud et l’armée américaine s’est vu confier explicitement la responsabilité de la surveillance de l’immigration. Il s’agit d’un premier pas vers la militarisation de l’application de la loi en général.
  • Appel à « On va forer, bébé, on va forer ! » (pour le pétrole), signifiant deux choses : davantage de violations de l’environnement, en particulier des parcs nationaux, et une accélération du changement /dérèglement climatique mondial.
  • Interdiction des toilettes réservées aux personnes de même sexe. Cela inclura probablement les douches aux personnes de même sexe.
  • Il a ordonné à tous les fonctionnaires fédéraux de retourner travailler au bureau plutôt qu’à domicile, mettant ainsi nombre d’entre eux en danger grave pour leur santé.
  • Il a signé un décret annulant le droit du sol par la naissance, déclarant ainsi qu’il a le pouvoir de passer outre la Constitution américaine.
  • Il a annulé la loi fédérale interdisant TikTok. Quelle que soit l’opinion que l’on puisse avoir de cette interdiction, l’action de Trump signifie qu’il prend sur lui d’annuler ouvertement toute loi votée par le Congrès et signée par un président précédent.

L’industrie technologique est désormais presque entièrement alignée derrière Trump.

Une chronique du Wall Street Journal l’explique :

« Si la défense acharnée du programme de visas H-1B par l’industrie technologique exaspère certains populistes, elle est beaucoup moins dépendante de la main d’œuvre immigrée à bas salaires que de nombreux autres secteurs économiques. Dans l’ensemble, un compromis dans lequel les alliés technologiques de M. Trump soutiennent la limitation de l’immigration non qualifiée et des contrôles stricts aux frontières tout en laissant la porte ouverte aux migrants possédant les compétences nécessaires à la technologie semble à portée de main… La coalition MAGA-populistes/seigneurs de la haute technologie est volatile, et la maintenir unie sera difficile. Il est trop tôt pour dire dans quelle mesure la deuxième administration Trump réussira… En alignant la politique américaine sur les besoins des éléments les plus dynamiques et les plus tournés vers l’avenir de l’économie, le mouvement MAGA et ses nouveaux alliés technologiques pourraient avoir plus d’impact que ne le pensent de nombreux critiques. »

Les Démocrates
Les Démocrates se sont couverts de honte… une fois de plus. Biden et ses collègues ont joyeusement escorté Trump, criminel en série et partisan du fascisme, jusqu’à son arrivée au pouvoir et le sénateur du New Jersey Corey Booker s’est vanté de la « transition pacifique » sur CNN. Ils n’ont pas donné l’impression de vouloir sérieusement s’organiser contre ce qui est à venir.

Sean Fain fait campagne pour Harris. Il est désormais « prêt à travailler avec Trump ». Il s’oppose à tout rôle indépendant de la classe ouvrière américaine et des syndicats.

Sean Fain, président réformateur du syndicat United Auto Workers (UAW), est largement considéré, y compris par certains « socialistes », comme le grand espoir du mouvement ouvrier. La veille de l’entrée en fonction de Trump, Fain avait publié une chronique dans le Washington Post intitulée « Je suis président du UAW. Nous sommes prêts à travailler avec Trump ». Fain a concédé que « nous ne sommes pas d’accord avec Trump sur une grande partie de son programme national… » Vous n’êtes pas d’accord ?! Fain a ensuite soutenu les tarifs douaniers, qui accéléreront l’inflation et sont un pas vers une véritable guerre. Il a conclu que « l’UAW est prête à soutenir tout politicien ou administration [c’est-à-dire Trump] qui s’attaque à la cupidité des entreprises pour faire exactement cela ». Fain, le dirigeant syndical, sous-entend en fait que Trump, le plus grand et le plus cupide des escrocs de tous les temps, le politicien directement lié au capitaliste le plus riche du monde (Musk), pourrait être prêt à faire cela ! En fait, ce sera exactement le contraire.

L’opposition socialiste à Trump ?
Le mouvement socialiste, aussi minuscule soit-il, aurait pu montrer la voie à suivre. Au lieu de cela, l’écrasante majorité des socialistes se sont couverts de honte. Ou ils l’auraient fait, s’ils en avaient eu. Ils ont passé toute la campagne à dénoncer les démocrates sans presque rien dire contre Trump. Ils se sont cachés derrière la question de Gaza, mais le fait est qu’ils avaient adopté la même position quatre ans plus tôt. Ils pensent que c’est un principe de ne jamais voter pour un démocrate, même lorsque l’alternative est un candidat lié au fascisme. Ces « socialistes » n’ont absolument rien fait pour s’organiser contre MAGA. La « socialiste » la plus en vue, l’ancienne membre du conseil municipal de Seattle, Kshama Sawant, a de fait appelé à l’élection de Trump lorsqu’elle a appelé à « punir les démocrates », et presque aucun des autres socialistes ne l’a dénoncée pour cela. Ce n’est que maintenant, après qu’il est arrivé au pouvoir, que ces hypocrites dénoncent Trump !

D’autres, une minorité encore plus petite, ont avancé l’affirmation ridicule selon laquelle les machines à voter avaient été piratées et que la prise de pouvoir de Trump était un « coup d’État russe ». (Oaklandsocialist a complètement démoli cette affirmation dans cet article .) Cette minorité encore plus petite de socialistes et d’anarchistes (et de certains libéraux) nie ainsi en réalité le soutien généralisé dont bénéficient Trump et MAGA au sein de la classe ouvrière américaine – un déni auquel de nombreux socialistes s’étaient déjà livrés auparavant.

Conclusion
Soyons clairs : l’élection de Trump est une défaite majeure pour la classe ouvrière mondiale et pour les peuples opprimés du monde entier. Par exemple, Trump a déjà annulé les sanctions contre les colons israéliens en Cisjordanie, aussi faibles qu’elles aient pu être. L’alter ego de Trump, Elon Musk, soutient désormais l’équivalent allemand du mouvement MAGA, Alternative pour l’Allemagne (AfD). L’appel de Trump à dominer tout l’Atlantique, du Groenland au Canada et jusqu’au canal de Panama, représente une nouvelle et pire Pax Americana.

Comment, par quels canaux, une opposition de la classe ouvrière à Trump peut-elle se développer et quel rôle les socialistes orientés vers la classe ouvrière peuvent-ils jouer dans une telle opposition ? Telle est la question du moment.

Le 21/01/2025.

Mise à jour – Oaklandsocialist vient de recevoir ce rapport : un ouvrier s’amusait avec un collègue, imitant le salut nazi d’Elon Musk. Il essayait de le faire alors qu’il n’y avait personne d’autre, mais à un moment donné, un passant est arrivé au coin de la rue. Cette personne était juive, portant une kippa. L’autre ouvrier s’est excusé à profusion, expliquant que son ami ne le pensait pas vraiment, qu’il se moquait simplement d’Elon Musk. Le passant juif a répondu : « Je m’en fiche que ce soit un salut nazi ou non. Elon Musk soutient Israël et Donald Trump est le plus grand ami d’Israël. Ils peuvent faire ce qu’ils veulent. »

Source : https://oaklandsocialist.com/2025/01/21/trump-takes-office-goes-full-maga/

22.01.2025 à 17:18

De la gestion de certaines candidatures par LFI – Cosette chez les Thénardier.

aplutsoc

Le choix de LFI d’utiliser la candidature de Lyes Loufok pour le scrutin partiel de la 1ere circonscription de l’Isère n’est pas nouveau. Il a déjà été fait en juin 2024 pour la 1ere circonscription du Val de Marne. Dans les deux cas (Grenoble et 94), les circonscriptions présentent des similitudes sociologiques avec le poids des […]
Texte intégral (600 mots)

Le choix de LFI d’utiliser la candidature de Lyes Loufok pour le scrutin partiel de la 1ere circonscription de l’Isère n’est pas nouveau.

Il a déjà été fait en juin 2024 pour la 1ere circonscription du Val de Marne. Dans les deux cas (Grenoble et 94), les circonscriptions présentent des similitudes sociologiques avec le poids des communes ou secteurs aisés pour noyer le vote populaire à gauche. Ex : pour le 94, le secteur de St Maur sert à neutraliser les votes populaires sur une partie de Champigny, Bonneuil et Créteil Nord. Cependant, même si dans une commune comme St Maur, une bonne part de la population est de niveau économique aisé, pour autant le point fort de la droite n’est pas tant la sociologie de la commune que l’état de faiblesse de la gauche et du mouvement ouvrier sur ce territoire, fruit de l’histoire des 50 dernières années. A cela, il faut rajouter que le charcutage électoral, œuvre de la droite aux affaires, n’a jamais été sérieusement contre-balancé lors des passages de la gauche au pouvoir.

[Pour mémoire, aux municipales de 1977, le PCF ambitionnait de s’emparer de la mairie – avec un potentiel certain – mais il fut battu par l’ultra-réactionnaire Beaumont. Il s’en suivit 30 ans de domination d’une droite bien assise à la droite de Dieu, face à laquelle la gauche fut bien en peine de percer même dans les périodes fastes au plan national (10 mai 1981, 1997, …) ]

Donc, dans des circonscriptions que la FI considère comme ses plate-bandes malgré une sociologie défavorable, les stratèges de l’Institut de la Boétie n’ont rien trouvé de mieux que de dépolitiser ces scrutins en faisant appel à la candidature « sociétale » de Lyes Loufok. Certes, ce gars est irréprochable : il est un porte-voix déterminé et convaincant de la cause de l’enfance maltraitée, tant dans la sphère familiale que dans la sphère institutionnelle de l’aide à l’enfance, des foyers d’accueil et des placements douteux.

Là, où l’enjeu national du scrutin exigerait un discours politique à visée nationale, LFI a imposé des campagnes sociétales ne se focalisant pas sur les enjeux politiques dans leur globalité. Même si le candidat Loufok connaît bien son sujet, même si la cause de la protection de l’enfance est légitime et sacrée, ses efforts ont été déployés à contre emploi. On peut donc légitimement s’interroger : là où des candidatures PS ou Verts ont fait mieux à diverses scrutins précédents, là où des candidatures NFP incarneraient réellement l’unité pour battre Macron et Le Pen, LFI fait le choix de ne pas faire pleinement de politique en noyant les enjeux politiques nationaux sous une couche de sociétal. Serait-ce donc un choix délibéré de neutraliser de telles circonscriptions dans lesquelles son potentiel électoral propre n’est pas évident ? Pour le dire autrement, tant pis pour l’unité et la victoire du NFP, tant pis pour les « tours » de ces circonscriptions, mieux vaut l’échec par le biais du sociétal !

En tous les cas, pour les prochains scrutins partiels comme pour un hypothétique scrutin national, la cause de l’enfance en danger, maltraitée, abandonnée, mérite mieux que cette instrumentalisation perdante ! Ne laissons pas les Thénardiers de la politique abuser indûment de Cosette et des causes justes.

OD, 22/01/2025.

22.01.2025 à 15:01

France Insoumise, le choix de la division. Par Robert Duguet.

aplutsoc

Rappelons : suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale, une brèche s’était ouverte, les travailleurs, la jeunesse se sont engouffrés dedans. La mobilisation a été encadrée par les syndicats, particulièrement par un accord CGT-FSU. Sous la pression sociale un accord intervient entre LFI, PS, PCF et les écologistes, formant le NFP (Nouveau Front Populaire) sur un […]
Texte intégral (1444 mots)

Rappelons : suite à la dissolution de l’Assemblée Nationale, une brèche s’était ouverte, les travailleurs, la jeunesse se sont engouffrés dedans. La mobilisation a été encadrée par les syndicats, particulièrement par un accord CGT-FSU. Sous la pression sociale un accord intervient entre LFI, PS, PCF et les écologistes, formant le NFP (Nouveau Front Populaire) sur un programme d’urgence sociale, dont l’abrogation de la loi sur les 64 ans. Je me souviens de la pancarte de ce manifestant parisien : « Unissez-vous, ne nous trahissez plus ! » Au lendemain d’un résultat encourageant pour la gauche aux législatives, Sophie Binet, au nom de la CGT, décide que le salariat a besoin de se reposer et sonne la retraite. Les syndicats retirent le tapis, les masses reculent. Les effets se font sentir au niveau des représentations départementales du NFP. La LFI devient une force de blocage du NFP. Les collectifs départementaux se délitent face à la force de blocage de la FI. Personne au sein des collectifs n’a posé la question de la légitimité de Barnier et descendre dans la rue pour imposer un gouvernement d’urgence dirigé par Lucie Castet.

Une FI d’abord feutrée, puis brutale. Mélenchon accuse aujourd’hui le Parti Socialiste et ses alliés de « forfaiture », en raison du fait que celui-ci a répondu favorablement aux négociations avec le premier ministre, François Bayrou. Le PS est un parti réformiste, c’est-à-dire qu’il négocie avec le pouvoir en place, quelle belle découverte ! D’ailleurs, en son temps, le leader de FI a passé 33 ans à faire du réformisme. Il a fait partie avec la Gauche Socialiste, courant mitterrandolâtre, dont il était fondateur avec Julien Dray et Marie Noëlle Lienneman, de la gauche pro-maastrichienne. Il a dit oui, sous prétexte d’attendre le volet social promis par Jacques Delors, à l’Europe de la « concurrence libre et non faussée », le néo-libéralisme. Il a été secrétaire d’État à l’enseignement professionnelle public et ouvert ce dernier aux intérêts patronaux. Pour ne citer que ces deux exemples, ce n’est pas difficile de les multiplier… Mélenchon a même été un mauvais « réformiste ».

Mélenchon attaque, dans la bonne vieille tradition qui était celle de Georges Marchais en 1979-1981, le Parti Socialiste, sur la question des discussions avec Bayrou, alors que 4000 postes d’enseignants entre autres ont été sauvés, produit de la mobilisation syndicale dans la rue du 5 décembre. Les militants de ma génération se souviennent, les attaques acharnées de la direction du PCF pour ruiner la possibilité de constituer un gouvernement PS-PCF chassant Giscard. On se souvient du mot du député (PS) André Laigniel en 1979: « Quand il pleut sur la fête de l’Humanité, c’est la faute au Parti socialiste ! »

Au moment où la politique de l’aventurier Macron met en danger au-delà de son propre gouvernement la Vème République, il ramasse dans les fonds de tiroir du personnel de la bourgeoisie, le démocrate-chrétien François Bayrou pour essayer de sauver la barque. Je ne pense pas que quelqu’un ait rappelé dans la presse que ce dernier était ministre de l’Éducation Nationale en 1994. Il avait essayé d’imposer la loi Bourg-Broc qui permettait d’aller au-delà des limitations d’aide à la construction d’écoles catholiques de la loi Falloux de 1850. Bayrou faisait mieux qu’un célèbre destructeur de la laïcité de l’État et de l’école, combattu par Victor Hugo. Bayrou s’était ramassé le 16 janvier 1994 une gigantesque manifestation d’un million de personnes bloquant la capitale. Il avait dû reculer. Cela revient aujourd’hui, l’affaire du lycée Stanislas a mis en lumière que certaines collectivités locales, voir madame Pécresse, commencent à financer les écoles privées au-delà des limitations imposées par la loi Debré de 1959. C’est du Bayrou  appliqué!

Le positionnement forcené de Mélenchon sur sa ligne national-populiste qu’il tient avec obstination depuis la campagne de 2017, fait qu’il tourne le dos à tout compromis avec les autres composantes du NFP, fermant la possibilité de la perspective d’un gouvernement d’urgence sociale. La Vème République est en péril, la ligne de FI n’est pas autre chose qu’une ligne de légitimation des institutions bonapartistes. Il veut être, mieux que Marine Le Pen, celui qui sauvera cette Vème République claudiquante.

La polémique contre le PS s’accompagne de nouvelles attaques contre les militants de son propre mouvement. Je prends un exemple dans mon département des Pyrénées Orientales. Un militant de sensibilité libertaire, a eu le tort de revendiquer le fonctionnement démocratique dans son groupe local de la FI. Il vient de faire l’objet d’un véritable procès stalinien, après saisine par la FI 66 du Comité National de Respect des Principes. Cette instance policière instruit « une exclusion à titre conservatoire » qui est ensuite confirmée par la boucle départementale de la FI 66, en l’absence de l’accusé, exclu définitivement pour « l’ensemble de ses œuvres ». Montesquieu disait : tout État qui ne connaît pas la séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) n’a pas de Constitution. Eh bien à FI, l’accusé ne comparait pas devant une instance statutaire où il peut défendre son point de vue, comme cela se fait dans n’importe quel tribunal ! Tout parti qui se réclame de la démocratie a prévu dans ses statut une instance propre à juger en présence de l’accusé. A LFI, non, cela n’existe pas. Imagine-t-on un seul instant ces gens-là au pouvoir avec à leur disposition les institutions actuelles ?

C’est dans ce contexte général qu’intervient l’élection partielle dans la 1ère  circonscription de l’Isère. L’Insoumis Hugo Prevost, élu de justesse en 2024 à la faveur d’une triangulaire, benjamin du groupe parlementaire de la FI, avait été contraint à la démission, du fait d’accusations de violences « sexistes et sexuelles ». Le nouveau candidat de la FI, Lyes Louffok, malgré un soutien de personnalités nationales, n’a pas fait une campagne sur une ligne de rassemblement NFP, ce n’est plus la ligne de son mouvement, mais sur le thème des droits de l’enfant. De plus, les composantes du NFP 38, sauf exception notable d’un seul groupe local de la FI, ne sont pas intervenus efficacement dans le soutien à la grève dure des travailleurs de Vencorex. Il s’agissait de faire front contre le rachat d’un fleuron de l’industrie régionale par une antenne du capitalisme chinois, qui proposait de licencier d’emblée 95% du personnel, pour reconstruire l’entreprise sur ses critères de compétitivité ultralibérale.

La FI 38 s’est donnée tous les moyens de perdre cette élection. On note une très forte abstention pour le 2ème tour. Ce vieux renard de Bayrou a bien vu que « Certaines victoires sont de grande signification ».  Est-ce le début de la décrue de FI dans l’électorat ? La FI nationale déclare :

« Le candidat du Nouveau Front populaire Lyes Louffok n’a pu être élu député. La cause de l’enfance n’aura pas, à l’Assemblée nationale, ce porte-parole efficace et tenace (…). Dans un contexte de forte abstention, une circonscription arrachée à la droite en 2024 par la mobilisation populaire est donc retournée à sa représentation traditionnelle »

Hugo Prevost avait été élu de justesse dans une circonscription traditionnellement à droite, parce que la mobilisation sociale avait permis la réalisation de l’Unité par le NFP. Rideau de fumée que la campagne de Lyes Louffock pour les droits de l’enfant ! C’est une défaite du mouvement insoumis poussant à la division. Son parachutage n’avait d’ailleurs guère été apprécié par les autres partis. Le taux d’abstention populaire confirme le diagnostic : une partie importante de l’électorat de gauche retire sa confiance au mouvement de Jean Luc Mélenchon.

Où mène la ligne de la division, sinon à la montée en puissance des vrais populistes, le parti de Marine Le Pen.

RD, 22/01/2025.

21.01.2025 à 00:42

𝐏𝐞𝐧𝐝𝐚𝐢𝐬𝐨𝐧 𝐢𝐦𝐦𝐢𝐧𝐞𝐧𝐭𝐞. Agir pour la militante humanitaire iranienne Pakhshan Azizi.

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Strictement aucune information dans toute la presse française… En République islamique d’Iran, la journaliste kurde et travailleuse humanitaire Pakhshan Azizi est sous le coup d’une pendaison imminente. Son crime ? S’être rendue dans le nord de la Syrie et dans la ville de Qamishlo pour apporter son aide dans des camps de réfugié à des […]
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Strictement aucune information dans toute la presse française…

En République islamique d’Iran, la journaliste kurde et travailleuse humanitaire Pakhshan Azizi est sous le coup d’une pendaison imminente. Son crime ? S’être rendue dans le nord de la Syrie et dans la ville de Qamishlo pour apporter son aide dans des camps de réfugié à des femmes et et des enfants blessés. Arrêtée en août 2023, elle a été pour cela poursuivie pour « trahison » et condamnée à mort. Les ultimes recours contre cette condamnation à mort ont été rejetés par la « justice islamique ».

(Voir https://bit.ly/3E05mrM )

Dans la nuit d’hier (samedi à dimanche), le professeur d’université Asad Ghafouri, qui avait lancé une pétition pour demander la révision du procès de Pakhshan Azizi, a à son tour été arrêté par les forces de sécurité de la République islamique d’Iran et transféré dans un lieu inconnu à cette heure.

Évidemment, s’en foutre reste une option. Sinon, a minima, partager l’information, et signer une pétition en ligne, qui a déjà recueilli plus de 74.000 signatures : https://bit.ly/3WqeVGF

Repris de la page Facebook de Jean-Marc Adolphe.

21.01.2025 à 00:24

Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024. Par Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel.

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Présentation Les animateurs du Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel ambitionnent de donner chaque mois un aperçu synthétique des luttes et grèves dans les entreprises tant au niveau national qu’international. Il faut bien dire que les confédérations syndicales pêchent dans ce domaine de l’information et de la documentation des luttes et mobilisations en cours alors […]
Texte intégral (4934 mots)

Présentation

Les animateurs du Courant de Lutte Transsyndical et Interprofessionnel ambitionnent de donner chaque mois un aperçu synthétique des luttes et grèves dans les entreprises tant au niveau national qu’international. Il faut bien dire que les confédérations syndicales pêchent dans ce domaine de l’information et de la documentation des luttes et mobilisations en cours alors que cette matière est indispensable à la réflexion des militants, des syndiqués pour la décision et l’action. Pour mémoire, à sa façon, LabourStart tente aussi de réaliser cette fonction de compilation à visée universelle des luttes syndicales mais en ce plaçant différemment en termes de rapport avec les appareils syndicaux.

Document – Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024

Trois journées méritent d’être retracées spécifiquement : le 5, le 11 et le 12. Et la grève illimitée des chauffeurs/ses de bus à Cergy et Conflans (78-95), depuis le 7/11, contre la dégradation des conditions de travail et pour le maintien des conquis sociaux et l’harmonisation des grilles de salaires. Une cagnotte de soutien en ligne existe.

Titre : Un mois de grèves et de luttes : Décembre 2024

Résumé : Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France et à l’international.

Chaque mois, nous vous proposerons une brève présentation des conflits qui se déroulent ou se sont déroulés dans la période en question, en France mais aussi à l’international.

Nous savons parfaitement que la liste qui suit n’est que partielle. Eh oui ! L’information sur les grèves et les luttes n’est pas la mieux partagée par les médias, il faut aller la chercher. Et pourtant, des grèves, il y en a ! En France, et ailleurs dans le monde, y compris dans des pays que les médias mainstream nous présentent comme les modèles à suivre, États-Unis ou Allemagne, car les salarié.e.s y seraient dociles, pas comme les salarié.e.s français.es « réfractaires »! Si vous avez des informations à nous transmettre à propos de votre grève ou d’une grève dont vous avez connaissance, n’hésitez pas à nous en faire part en nous écrivant à netournonspaslapage@gmail.com

Clôture rédactionnelle de cet article : samedi 4 janvier 2025

QUELQUES FAITS NOTABLES A L’INTERNATIONAL

États-Unis : La période riche en grèves se poursuit.

Chez Amazon, sept centres de distribution, pour commencer (à New York, Atlanta, en Californie et dans l’Illinois) se sont mis en grève à l’approche de Noël.Un mouvement national de près de 10 000 travailleurs/ses a démarré le 19 décembre pour des hausses de salaire (30$/h) et une amélioration des conditions de travail (notamment des heures supplémentaires insupportables imposées). La plus grande grève de l’histoire de la boite, la seconde plus grande au monde. Il y a une forte solidarité sur les piquets mais aussi des arrestations. Jeff Bezos refuse toujours de reconnaitre le syndicat qui s’est formé.

Chez Starbucks, autre géant made in the USA, c’est le lendemain, 20 décembre, que dans plusieurs villes, les employé.es ont démarré la grève pour obtenir mieux que la dérisoire augmentation proposée par la direction (1,5% sur plusieurs années).

Allemagne

La grève chez Amazon a aussi démarré le jeudi 19 : 450 des 1500 salarié.es d’un centre logistique d’Amazon à Werne (Rhénanie du Nord-Wesphalie), se sont déclaré.es grévistes à l’appel du syndicat ver.di, syndicat qui pensait mobiliser 16 000 travailleurs/ses sur d’autres sites avant la fin 2024, exigeant l’application de la convention collective refusée par Amazon.

Mais en Allemagne, c’est surtout la situation chez Volkswagen qui a fait l’actualité en décembre. Dès le 1er décembre, et après trois séances de négociations sans résultat, le syndicat IG Metall appelait à des « grèves d’avertissement », première étape d’une épreuve de force annoncée, pour faire pression sur la direction. But affiché par le syndicat : éviter la fermeture d’usines (3 a priori) et la suppression de dizaines de milliers d’emplois, les salarié.es restant en poste devant de plus subir des diminutions de salaires. Nouvelle grève, de 4 heures, le 9 décembre, jour d’une nouvelle séance de négociations, touchant cette fois quelque 68.000 salarié.es de VW, avec une manifestation monstre à Wolfsburg (Basse-Saxe), siège du groupe. Mais finalement, la lutte « comme le pays n’en a pas connu depuis des décennies » annoncée par l’IG Metall n’a pas eu lieu. Le syndicat a signé avec VW un accord le 20 décembre, annonçant qu’il ne devrait pas y avoir de fermetures d’usines. Mais les capacités seront réduites sur plusieurs sites, et c’est une production zéro qui attend les usines de Dresde (en 2026) et Osnabrück (en 2027), qui va être vendue. Il reste 35 000 suppressions de postes sur les 55 000 annoncés initialement, sur des départs en retraite, sans licenciements secs. Ajoutée à cela la destruction de primes les prochaines années, et les salaires sont gelés sur deux ans. Ces négociations se sont déroulées en secret : une façon d’éviter la colère et les débordements de la base. Les actionnaires de VW, par contre étaient régulièrement tenus au courant. Ils peuvent s’estimer satisfaits.

Espagne : deux grèves importantes ce mois-ci.

A partir du 10 décembre, chez Litera Meat (immense abattoir porcin du groupe Pini à Binefar, Aragón), environ 70% des salarié.es (plus de 1000) se sont mis en grève plusieurs jours contre des conditions de travail abominables, et pour la réintégration de collègues licencié.es par la répression syndicale de la boite, à l’appel de la CNT.

Pendant 10 jours, grève totale chez Airbus à Getafe (banlieue de Madrid), à l’appel de la CGT également contre la répression syndicale et pour une convention collective digne de ce nom.

Royaume-Uni

Pour de meilleures conditions de travail et une hausse des salaires, plusieurs centaines de grévistes chez Harrods, géant du luxe londonien, le week-end avant Noël. Mouvement reconduit le « boxing day », au début des soldes d’hiver.

EN FRANCE

Trois journées méritent d’être retracées spécifiquement : le 5, le 11 et le 12 (Initialement, la CGT des ports et docks avait appelé à la grève les 9 et 10 décembre pour négocier la mise en place spécifique de la réforme des retraites de 2023 : c’est reporté à février 2025).

5 décembre : grève nationale de la Fonction Publique

Dans la fonction publique, c’est le choix du ministre Kasbarian d’ajouter deux jours de carence en cas d’arrêt maladie, tout en baissant les indemnités de 100% à 90% du traitement, qui a servi de détonateur. La non-revalorisation du point d’indice et de la prime contre l’inflation cette année ajoute à la colère. D’emblée, FO a appelé à 3 jours de grève et a maintenu son appel séparé pour le principe de trois jours. Mais c’est une seule journée, le 5/12, qui a été appelée le 14 novembre par 7 syndicats représentatifs de la FP : CFDT, CGT, CFE-CGC, FSU, Solidaires, UNSA et FA-FP. La journée du 5 s’annonçait massive, en particulier dans l’Éducation nationale, où la dégradation des conditions de travail fait très mal.

Le 29/11, lors de négociations salariales, s’y joint l’appel intersyndical (CGT, CFE-CGC, CFDT, FO) du secteur électrique et gazier pour une grève nationale sur les salaires le 5 décembre.

Au lendemain de la chute du gouvernement Barnier, la journée a été maintenue. L’absence de gouvernement a vraisemblablement poussé certain.es à renoncer à la grève, d’ailleurs certain.es syndicalistes poussent en ce sens. Mais la journée a été forte : les flics ont dénombré, dans toute la France, 130 000 manifestant.es (200 000 pour la CGT, dont 30 000 à Paris). 160 rassemblements et manifestations ont eu lieu dans le pays.

Dans la FP d’Etat, le pouvoir a dénombré 18,6% de grévistes (mais 2,36% hors EN) ; 6,4% dans la FP territoriale. Un mouvement surtout bien suivi chez les enseignants.es. Pour le SNES, 54% de grévistes en collèges et lycées. Pour le SNUipp annonçait 65% de grévistes dans le 1er degré. Le soir, les AG enseignantes appelaient à reconduire la grève le 12 décembre en Ile-de-France.

Parfois le supérieur s’est bien mobilisé : à Clermont-Ferrand, il y a eu une AG de plus 600 (étudiant.es, enseignant.es, personnels administratifs et techniques) avec manifestation devant le rectorat, contre la précarisation des personnels et étudiant.es et toutes les réformes d’autonomie des universités, pour un retour au financement public.

Des vols ont été retardés, d’autres annulés (le matin 10% à CDG ; le soir, 25% à Orly et 50% à Marseille ; et 20% toute la journée à Toulouse).

Dans l’énergie, 28,2% des effectifs présents étaient en grève.

Un exemple à suivre : à Rennes, une (grosse) manif d’environ 5000 personnes a regroupé des fonctionnaires, des étudiant.es et des salarié.es du privé, notamment d’Axans, filiale telecoms de Vinci Energie, qui contestent le PSE qui les menace.

Hélas, les directions confédérales, ignorant la colère des travailleurs/ses, ont publié le soir même un communiqué appelant à… la négociation et au dialogue social.

11 décembre : appel à la grève illimitée à la SNCF

Appel lancé le samedi 9 novembre par tous les 4 syndicats représentatifs (CGT-Cheminots, UNSA-Ferroviaire, Sud Rail et CFDT-Cheminots) pour demander un moratoire contre le démantèlement annoncé en deux filiales de Fret SNCF, un outil écologique pour le transport des marchandises, cassé peu à peu et promis à la liquidation le 31 décembre. C’est 50% de cette activité et 4500 salarié.es qui sont concerné.es. La bourgeoisie et la direction de la SNCF s’inquiétaient de la grève, le PDG appelant les cheminot.es à « rester du côté des Français » ! Le 25/11, tous les syndicats SNCF appellent à une réunion tripartite avec le gouvernement et confirment l’appel à la grève illimitée dès le 11/12 au soir, à la fois pour un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF et contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. Mais cinq jours avant le début de la grève, l’UNSA et la CFDT se sont contentées de miettes, signant un accord pourri avec le ministre des transports (démissionnaire depuis), pour étendre de 15 à 24 mois à 3 ans la durée d’application des accords collectifs de la SNCF pour les salarié.es du TER passant à la concurrence. Pour Fret SNCF, cette durée est passée de 15 mois à 3 ans, ce qui a aussi été signé par la CGT et Sud Rail. La rupture de l’unité syndicale a pesé sur la motivation des cheminot.es. Résultat, un impact limité (8 trains sur 10 en circulation selon la SNCF) pendant deux jours, puis plus rien. Les TGV ont circulé, les perturbations ont concerné certains trains régionaux et certaines lignes de banlieue et RER en Région parisienne.

12 décembre : grève nationale contre les plans sociaux

Le 13/11, la CGT déclarait qu’elle « ne laisserait pas faire la destruction massive d’emplois ». Le 27/11, elle a appelé pour le 12/12 à une journée de grève, de manifestations et d’occupations d’usines, décomptant près de 250 plans de licenciements touchant de 170 000 à 200 000 emplois. Sophie Binet s’exprimait aussi en faveur de la convergence avec la grève SNCF prévue dès la veille au soir. La FSU et Solidaires se sont joints à l’appel pour le 12, les autres centrales non. Près de 120 rassemblements ont eu lieu. Dans un certain nombre d’entreprises, la grève contre la répression patronale s’est ajoutée à celles contre les plans de suppression d’emplois. Exemple : chez Fleury Michon.

Face aux licenciements, on a dénombré plus de 70 piquets de grève le 12, et les grévistes se comptaient par milliers. A Cholet, des centaines de personnes sont venues soutenir les Michelin. Du côté de Grenoble, convergence des manifestant.es vers Vencorex où 450 emplois sont menacés. Des actions de solidarité et de convergence se sont aussi manifestés notamment chez Valeo à St Quentin-Fallavier, ou à Toulouse chez Thales Alena Space. Mais dans l’ensemble, des manifs clairsemées. C’était particulièrement vrai dans la manifestation parisienne qui n’a pas dû regrouper plus de 3 000 personnes (1 400 selon la police). La division très nette du mouvement syndical face aux suppressions de poste explique beaucoup cet échec. S’y ajoute le contexte de la grève torpillée à la SNCF.

Aucune suite n’a été proposée par la direction de la CGT après la journée du 12.

Automobile :

Hennebont (Morbihan), le 2 décembre 300 salarié.es, responsables syndicaux, Michelin Vannes, soutiens politiques (LFI, PCF, verts) et élu.es étaient rassemblés sur le piquet de grève, devant le site de la Fonderie de Bretagne, revendue en 2022 par Renault au fonds d’investissement Callista, qui le revend aujourd’hui.

Stellantis

Rencontre le 10 décembre dans le Pas-de-Calais entre salarié.es de Poissy et de Douvrin, pour mener ensemble le combat contre les fermetures d’usines.

Valeo

Après une première journée de mobilisation en octobre, un débrayage et une AG ont eu lieu le 2/12 à St Quentin-Fallavier (Isère), appelant à la grève le 12, contre les 238 postes supprimés en 2025, et les quelque 900 dans toute la France. Le 12 a été dynamique, une caisse de grève est mise en place, et des suites sont annoncées.

Michelin

A Cholet, l’arrêt quasi-total de la boite a cessé le 2 décembre. Mais le piquet devant l’usine s’est maintenu et reste animé, recevant le 12/12 le soutien de porte-parole nationaux et des grévistes Michelin de Vannes, Clermont et d’Angers. Défilé de 600 personnes dans Cholet.

Chimie :

Vencorex-France

En grève depuis le 23 octobre, la majeure partie des Vencorex Pont-de-Claix ont conduit le gouvernement Barnier à déclarer que le conflit menaçait 3 000 emplois industriels directs et 10 000 indirects. En cause, le blocage du fait de la grève de la vanne d’un pipeline d’éthylène qui approvisionne normalement des usines ailleurs dans le pays. Mais à mi-décembre, la CFDT et la CFE-CGC ont accepté le protocole de fin de conflit, la CGT maintenant d’abord la grève et le blocage du site, avant de signer à son tour le 24. L’indemnité de licenciement est montée à 40 000€ par personne. Et Wanhua reste seul « repreneur »… pour 50 salarié.es.

Arkema

Les salarié.es d’Arkema-Jarrie sont parti.es en grève illimitée par roulement, avec piquet, le 5 décembre. Leur direction a pris prétexte de l’arrêt de la fourniture de sel vu la grève de leur voisin Vencorex pour présenter un plan supprimant la production de chlore dès 2025, menaçant 150 emplois. La direction pourrait racheter l’activité sel de Vencorex mais refuse.

Transports :

Aérien

Plusieurs aéroports avec de nombreux vols annulés (Lyon, Ajaccio, Montpellier, Nîmes, Perpignan) le 17 décembre, suite à une grève des contrôleurs aériens appelée par le syndicat majoritaire (SNCTA) vu des négociations difficiles sur l’organisation du travail.

Grève reconductible chez ACNA (nettoyage, sous-traitant d’Air Franceà CDG), depuis le 12 décembre, pour de meilleures conditions de travail, contre les APC (accords de performance collective). Déjà 11 jours de grève le 21 décembre.

RATP

Grève-coup de gueule le 13/12, sans appel syndical, d’1/3 des travailleurs/ses sur la ligne 12 du métro, contre le retour aux sous-effectifs post-JO et les provocations de la direction.

Grève illimitée des chauffeurs/ses de bus à Cergy et Conflans (78-95), depuis le 7/11, contre la dégradation des conditions de travail et pour le maintien des conquis sociaux et l’harmonisation des grilles de salaires. Une cagnotte de soutien en ligne existe1.

https://www.leetchi.com/fr/c/soutien-aux-grevistes-de-fso-cergy-pontoise-confluence-6097003

Cette grève impacte fortement les 32 lignes du réseau Cergy-Pontoise Confluence, géré par FSO (Francilité Seine et Oise), filiale de Lacroix et Savac, qui a répondu à l’appel d’offres d’IDFM avec un prix très bas pour obtenir ce marché. Conséquence : ce sont les travailleurs/ses et les usager.es qui paient les frais.

La médiation mise en place fin novembre ayant échoué, le 4/12, le préfet du 95 a envoyé les flics casser le piquet du dépôt de bus FSO à St Ouen l’Aumône. Mais la grève s’est poursuivie et le réseau est resté paralysé. Accusé.es de « violences » par la direction de FSO (deux chauffeurs ont fait de la garde à vue pour des soi-disant menaces), les grévistes ont mis en place une intense communication pour expliquer le mouvement aux usager.es et élargir le soutien. Le 13/12, nouvelle intervention des flics à St Ouen l’Aumône, mais ne libérant que 4 lignes de bus, conduits par des intérimaires.

Le 14/12, un drame humain éclate : Ludovic, gréviste et élu FO au CSE, se suicide, au milieu des tensions et difficultés financières. Les autres grévistes, très choqué.es, accusent la « stratégie de pourrissement » de la direction ; la colère grandit.

Pour assurer une petite paie, vers la fin décembre, les grévistes alternent travail et grève, mais la grève tient globalement et le nombre de bus qui sortent est faible (10 à 15 le matin, autant l’après-midi, pour 400 chauffeurs/ses). Fin décembre, le mouvement tenait encore.

Santé-social : Depuis des mois, on voit des grèves se multiplier dans le secteur hospitalier.

Depuis le 13 octobre, l’hôpital Beaujon (Clichy, 92) était en grève reconductible contre la casse de l’hôpital public, et pour de meilleures conditions de travail. La fin de la grève a été votée en AG le 4 décembre. Victoire sur l’ensemble des revendications : fin des mobilités contraintes (bascules permanentes entre services), postes créés en services déficitaires.

Beaujon semble avoir inspiré d’autres luttes ces dernières semaines, notamment :

Depuis le 14/11, grève au service de médecine interne de l’hôpital de Foix, contre le manque de personnel et les conditions de travail intolérables qui s’ensuivent. Le 12/12, la CGT organisait un rassemblement de soutien devant l’hôpital.

Grève depuis le 28/11 aux urgences pour enfants à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre pour obtenir des renforts pour les épidémies saisonnières, les enfants malades pouvant attendre jusqu’à 14 heures aux urgences !

Grève illimitée depuis le 3/12 à l’hôpital Émile-Roux de Limeil-Brévannes (94).

Grève illimitée, pour obtenir du personnel supplémentaire, à partir du 10/12 à l’hôpital gériatrique Georges Clémenceau de Champcueil (91), rattaché à Henri-Mondor de Créteil. Le 17/12 les grévistes distribuaient une lettre ouverte aux automobilistes.

En dehors des hôpitaux…

Dans les Bouches-du-Rhônegrèves dans les centres médicaux pendant les fêtes pour dénoncer la nouvelle convention tarifaire et l’avancée vers une médecine à deux vitesses.

L’APEI Moselle (assoc. sans but lucratif pour l’accueil des personnes handicapées mentales) a participé, avec la CGT, à la grève le 12/12. D’abord contre le versement de la « prime de partage de la valeur », mais aussi la dégradation des conditions de travail.

Petite enfance, périscolaire…

Première semaine de décembre : personnel municipal dans les crèches et cantines en grève à Draveil (91), contre la dégradation des conditions de travail et d’accueil des enfants.

6/12 : grève dans les crèches du 94, et manifestation devant la préfecture à Créteil.

Dans le périscolaire à Paris, la mobilisation entamée ces derniers mois a rebondi du 17 au 20 décembre, pendant la réunion du Conseil de Paris. Grève le plus souvent pendant la pause déjeuner. Motifs : des raisons de statuts, de contrats stables, de primes pour recruter.

Culture

Opéra de Paris

Des négociations dans l’impasse depuis février 2023 sur la rémunération du temps de préparation des artistes avant spectacle (6h au lieu de 30h effectives). Grève depuis début décembre dans ce cadre et contre un sous-effectif chronique. Des spectacles annulés. Fin de grève signée le 24/12 : des postes doivent être pourvus, des CDD en plus en cas d’urgence.

Musée Gustave Moreau (Paris 9e)

Préavis de grève déposé le 9/10 jusqu’au 31/1, plusieurs journées de grève faites depuis par les agent.es d’accueil pour exiger des créations de postes et l’égalité salariale entre titulaires et contractuel.les, contre le sous-effectif permanent.

Collectivités territoriales

A Chantepie (près de Rennes), grève le 13/12 (à l’appel de l’UNSA et de la CGT) d’une quarantaine d’agents municipaux contre une atteinte au droit de grève : la mairie veut mettre un service minimum d’accueil (SMA) sur le temps périscolaire.

Toulouse/Haute-Garonne

La lutte s’organise entre le Conseil départemental (CD), (160 M€ de coupes prévues), la métropole toulousaine (45 M€) et la mairie de Toulouse (25 M€).

Plus de 2500 travailleurs du département de la Haute Garonne en grève le 3/12, contre l’austérité voulue par Barnier et que veut imposer le département dirigé par le PS.

Le 5/12, une centaine de grévistes des bibliothèques de Toulouse votent en AG la poursuite de la grève contre toute suppression d’emploi, pour des créations de postes et pour titulariser tous les CDD, et mettent l’accent sur la nécessaire articulation solidaire avec le CD mais aussi avec d’autres boites en lutte, comme Thales Alena Space.

Nouveau débrayage des bibliothèques le 10/12, plusieurs bibliothèques fermées, la mobilisation s’installe et propose des actions pour élargir le mouvement contre l’austérité, comme le 12/12 (journée contre les licenciements) et le 18/12 (rassemblement unitaire contre l’austérité), avec une grève très massive des bibliothèques. Les grévistes ont notamment obtenu le soutien de la CGT de la BNF, et ont lancé une pétition pour médiatiser leur lutte et obtenir du soutien face à Macron et au maire JL Moudenc.

Nouveau débrayage et rassemblement des bibliothécaires (150 personnes) le 21/12.

Polynésie française

La fédération des agent.es des administrations demande une revalorisation du point d’indice des fonctionnaires de collectivité, refusée par le président polynésien. Du coup une grève des fonctionnaires territoriaux a démarré le 6/12 et était presque totale le 10/12 parmi les pompiers des aérodromes, bloquant quelques milliers de passagers et des centaines de touristes par l’annulation de centaines de vols.

Pompiers de Lyon

Le mouvement des pompiers, en lutte depuis début octobre contre la suppression d’une prime et contre les conditions de travail dégradées (100 postes supprimé en 10 ans) a mené deux actions à nouveau imaginatives début décembre : la mise en vente sur Le Bon Coin de leur caserne de Confluences ; et leur irruption place des Terreaux, applaudie par le public, et empêchant une projection pendant la Fête des lumières le 5/12.

Education nationale

Hormis la grève nationale du 5/12, des grèves locales fin novembre-début décembre pour obtenir plus de moyens, notamment :

Au lycée Georges Brassens d’Evry-Courcouronnes (91), grève reconductible, avec nuit d’occupation, des enseignant.es (soutenu.es par les parents) fin novembre-début décembre pour des moyens nécessaires pour lutter contre la dégradation du climat scolaire.

Colère et grève aussi dans plusieurs établissements du 94.

Autres grèves, dans le secteur privé :

Empire Mulliez/Decathlon

Suite à la mauvaise gestion des magasins Auchan par la famille Mulliez, 2400 emplois doivent y être supprimés en France. A côté de cela, un milliard d’euros de dividendes a été versé par Decathlon à la même famille. Par solidarité avec celles et eux d’Auchan et contre des conditions de travail dégradées, 300 magasins Decathlon (plus de 20 000 salarié.es, dont plus de 1 000 postes équivalents temps complet supprimés en 2024) étaient appelés à la grève le samedi 7 décembre par la CFTC, la CFDT et la CGT. Un mouvement bien suivi.

ADS (Airbus Defence ans Space) Toulouse

Contre la suppression de plus de 2000 postes en Europe, dont 424 à Toulouse, et l’augmentation de la charge de travail consécutive, grève et rassemblement devant la boite le 6/12, par 120 employé.es. Soutien notamment des Thales Alena Space, en lutte aussi.

Rougié Sarlat (foie gras)

Grève reconductible fin novembre-début décembre contre la fermeture par Euralis.

Essilor

Grève très suivie, du 5 au 7 décembre, soutenue par tous les syndicats de la boite, chez EssilorLuxottica sur 4 sites de production : Wissous, Dijon et les deux sites de Ligny-en-Barrois, contre des propositions d’augmentations très insuffisantes dans les NAO.

DHL

Des milliers de colis en retard avant Noël, suite à une grève reconductible de 5 jours très suivie sur plusieurs sites, pour une prime d’intéressement. Accord de fin de conflit signé le 13/12 par les 4 syndicats, pour une prime de 1000€, en plus des 300 déjà obtenus.

Ratier Figeac (Collins Aerospace, gros marchand d’armes)

Grève de 400 personnes le 5/12 et 350 le 12/12 à l’appel de la CFDT, CFE-CGC et CGT pour des augmentations de salaires dignes (+3% de hausse générale + 2,5% individualisés), contre une proposition inférieure à l’inflation dans cette boite très rentable de 1600 salarié.es.

Prêt à porter : grèves de Noël

Kiabi : grève le 14 décembre à l’appel de la CGT contre la dégradation des conditions de travail, des salaires trop bas, un manque d’effectifs.

H&M : grève reconductible appelée par FO dès le 21/12 contre des salaires insuffisants (2% de hausse proposée dans les NAO).

Source : https://blogs.mediapart.fr/courant-de-lutte-transsyndical-et-interprofessionnel/blog/170125/un-mois-de-greves-et-de-luttes-decembre-2024

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