16.12.2025 à 20:09
aplutsoc
Nous reproduisons la présentation faite par PEPS – Pour une Ecologie Populaire et Sociale – de la tenue de son congrès 2025 du 7 au 9 novembre. PEPS a été fondé en novembre 2019 sous la forme d’une confédération promouvant une écologie radicale dans un cadre référentiel communaliste, autogéré et décroissant. Après une phase de compagnonnage avec la France Insoumise – incarnée dans le rôle de collaborateur de Ritchy Thibault auprès de la députée Ersilia Soudais, il semblerait que ceci ne figure plus dans les préoccupations de PEPS. Alors que le congrès de 2024 faisait référence à la nécessité de promouvoir des comités de base du NFP partout, là aussi la présentation politique en vue des municipales de 2026 ne fait pas référence à la question centrale de l’affrontement avec Macron et la 5eme République mais se focalise plus sur une perspective de « révolution lente » basée sur la multiplication de communes locales appuyées sur des mobilisations populaires larges et partant de diverses questions sociales ou écologiques concrètes. Au plan international, de la Palestine à l’Ukraine en passant par le Kurdistan, le Congo, le Cameroun, PEPS affirme une orientation de lutte contre tous les campismes, pour la solidarité internationale, la nécessité d’une internationale des Peuples de la Terre et contre tous les génocides.
Trois moments forts ont marqué notre assemblée.
Vendredi 7 novembre 2025, après un rapide bilan d’activité de PEPS introduit par Dominique Paturel et Merlin Gautier, les deux assemblées ouvertes sur la situation internationale et sur les Gilets Jaunes ont réuni plus de cent vingt participants.
Dans la première assemblée, des militants de la Dynamique Unitaire Panafricaine (DUP), de l’Union des Peuples du Cameroun (UPC), du Centre Démocratique Kurde de France (CDKF), d’Appel Égalité, de l’Union des Juifs Français pour la Paix (UJFP), des « Peuples Veulent », de la Fondation Frantz Fanon (FFF), du Réseau Européen de Solidarité pour l’Ukraine (RESU) et du Centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale (CEDETIM), ont débattu de quel internationalisme nous avons besoin, mettant en avant les notions de confédéralisme démocratique des peuples, de lutte contre tous les campismes, de solidarité internationale, de la nécessité d’une internationale des peuples de la terre et de lutte contre tous les génocides du Congo, du Soudan et de la Palestine. Ce qui unit les peuples représentés, c’est la lutte pour le droit à l’autodétermination de tous les peuples.
Dans le deuxième débat, des Gilets jaunes de Toulouse, de Mulhouse, d’Auxerre, de la région parisienne, de Lorient, de Marseille et de Dunkerque, ont montré que, six ans après le début du mouvement des Gilets Jaunes, ils avaient eu raison d’occuper les ronds-points, de bloquer le pays, de manifester pendant des mois chaque semaine et d’envahir les Champs Élysées, mais le débat a montré qu’il fallait sortir de l’entre soi et qu’il fallait débattre d’une alternative de transformation sociale et politique. Six ans plus tard, les Gilets Jaunes doivent continuer à tirer les leçons du plus grand mouvement populaire d’écologie sociale en Europe. PEPS est heureux d’avoir pris l’initiative de ce débat et propose de le continuer dans les mois à venir.
Le samedi 8 novembre 2025 fut le deuxième temps fort de notre Congrès. Le matin fut consacré à l’exposé et à l’adoption de notre Manifeste de la Seconde Commune Ecologique et Sociale. Une présentation de ce travail a été faite par Dominique, Olympe, Axel et Merlin.
Ce projet de société en discussion depuis deux ans a été adopté à l’unanimité, moyennant une conclusion qui sera adoptée par le Comité Confédéral de Coordination (CCC). Cette conclusion portera sur l’importance de la culture dans la société écologique par la lutte pour l’hégémonie culturelle contre toutes les dominations, par l’émancipation en faisant de sa vie une œuvre et par un nouveau rapport entre la nature et la culture dans la dynamique d’un art et d’une culture écologique fondée sur la beauté, le bien vivre et le bonheur, dans la tradition des mouvements d’avant-garde artistique qu’ont été le romantisme et le surréalisme.
Le débat de l’après-midi du samedi 8 novembre 2025, introduit par Patrick Farbiaz, porta sur la stratégie de la révolution lente et sur les tâches prioritaires dans les deux années à venir. Des visions diverses apparurent sur la manière de formuler cette stratégie. La révolution lente doit-elle être définie comme un processus dans lequel nous semons la révolution pas à pas, une révolution communaliste lente dès maintenant et organisée, une révolution de fait, en permanence et durable, une révolution des communs, à travers les réalités de maintenant, une révolution écologiste sans rupture brutale, mais qui prend en compte l’urgence écologique qui menace l’humanité et le vivant ? Le débat fit apparaitre un large accord sur la stratégie générale, mais avec des débats encore nécessaires à approfondir sur la formulation et sur les rythmes de cette stratégie.
L’application de cette stratégie dans les tâches prioritaires montre que, s’il était nécessaire de soutenir les listes communalistes, citoyennes et de front populaire pour les prochaines élections municipales, nous devons d’abord renforcer à la fois notre organisation et son mode de fonctionnement. Nous avons cependant acté notre intervention dans la défense et l’extension des communs que sont la sécurité sociale alimentaire, la question du logement, la question de la culture, la défense des Zones A Défendre (ZAD) et le déjà là, pour combattre le présidentialisme et l’électoralisme qui sont les poisons de la gauche de rupture. Enfin l’acquis du débat sur la stratégie laisse apparaitre un consensus sur le rapport entre la défense du déjà là et les formes de désobéissance et d’autodéfense civile non violente ou insurrectionnelle.
Samedi 8 novembre 2025 de 18 heures 30 à 19 heures 30, plusieurs mouvements invités par PEPS sont intervenus. Après la lecture d’un message du nouveau Réseau Coopératif de la Gauche Alternative (RCGA) issu d’Ensemble et la présentation de l’initiative du site des ronds-points qui vise à mettre en réseau toutes les initiatives issues des Gilets Jaunes, des représentants de Changer le Cap, d’Alternative Communiste et de Nouvelle Donne, des représentants de l’association de Jeunes Voyageurs ZOR ont pris la parole pour mettre en lumière les convergences et pour organiser des assises du déjà là et des communs après les élections municipales.
Enfin la Conférence Gesticulée de Florence a réuni une soixantaine de participants en mettant l’accent sur le soin militant et en introduisant de fait une partie des discussions de la matinée du dimanche 9 novembre 2025 sur notre mode de fonctionnement.
Le troisième jour de notre congrès, dimanche 9 novembre 2025, a acté une série de décisions importantes sur notre mode fonctionnement et sur les mandats donnés.
Les décisions suivantes ont été votées à l’unanimité. Les animateurs de PEPS sont Dominique Paturel et Patrick Farbiaz. Le secrétaire du CCC est Farid Ghehioueche.
A sa demande, Amara Benamara, trésorier de PEPS, a été remplacé par Franck Barrenho. Nous remercions Amara Benamara pour le travail de réorganisation de la trésorerie.
Les porte-paroles de PEPS sont Ritchy Thibaut et Marjorie Keters.
Un groupe Accueil Soin a vu le jour, piloté par Dominique Paturel et animé par Elisabeth Demeester et Alba Begue.
Nos échanges ont montré que nous devons renforcer l’accueil et la formation des nouveaux adhérents et que nous devons aussi veiller à préserver nos animateurs, nos cadres politiques et nos militants, du risque de burn-out.
A été adopté la création de référents thématiques. Ce seront des personnes ressources qui aideront les porte-paroles dans leurs missions, pourront rédiger des communiqués de presse ou des éditoriaux sur leurs secteurs et organiser des réseaux quand cela est nécessaire. Ces référents nous permettront à la fois de visibiliser la parole de Peps tout en ne diluant pas l’action de notre mouvement.
Les référents thématiques sont :
Ont été voté et adopté :
Le dimanche après-midi, parallèlement à cette finalisation de notre mode de fonctionnement, deux secteurs se sont réunis : le Groupe Culture et les écosyndicalistes membres ou non de PEPS.
***
Enfin notons que le lundi matin un stage de formation portant sur l’écologie de libération et le communalisme s’est tenu dans la foulée de notre Assemblée et a réuni 3 formateurs et 9 stagiaires dans une ambiance chaleureuse.
Le bilan de ce Congrès est donc de l’avis des participants une réussite. La qualité de l’écoute, du dialogue, et le niveau politique ont constitué aux yeux des participants une avancée réelle dans la construction de PEPS. Il faut maintenant les concrétiser. Chaque personne compte. Si vous souhaitez partager cette aventure avec nous, soyez les bienvenuEs.
PEPS, le 14 décembre 2025
Source : https://confpeps.org/compte-rendu-du-congres-de-peps-2025/
16.12.2025 à 13:04
aplutsoc
Les responsables du Kremlin exigeraient que l’Ukraine cède à la Russie un territoire occupé stratégiquement vital dans l’oblast de Donetsk et gèle la ligne de front dans d’autres zones dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu.
La reddition du reste de l’oblast de Donetsk comme condition préalable d’un cessez-le-feu sans engagement en faveur d’un règlement de paix final mettant fin à la guerre obligerait l’Ukraine à abandonner sa « ceinture de forteresse », principale ligne défensive fortifiée dans l’oblast de Donetsk depuis 2014, sans aucune garantie que les combats ne reprennent. La proposition rapportée de Poutine exigeait que l’Ukraine concède cette position défensive critique, que les forces russes n’ont actuellement aucun moyen d’envelopper ou de pénétrer rapidement, apparemment en échange de rien. Les termes précis de la position de Poutine restent flous à compter du 9 août ; toutefois, les responsables de l’administration Trump, en particulier l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff, ont présenté quatre présentations différentes des termes de Poutine.
La ceinture de la forteresse est composée de quatre grandes villes et de plusieurs villes et localités qui s’étendent du nord au sud le long de l’autoroute H-20 Kostyantynivka-Slovyansk, avec une population totale d’avant-guerre de plus de 380 537 habitants. La ceinture fait 50 kilomètres de long (environ 31 miles, environ la distance entre Washington D.C. et Baltimore, Maryland).
L’Ukraine a passé les 11 dernières années à consacrer du temps, de l’argent et des efforts pour renforcer la ceinture de la forteresse et mettre en place d’importantes infrastructures industrielles et défensives de défense dans ces villes et autour.
Les [villes de] Slovyansk et Kramatorsk forment la moitié nord de la ceinture de la forteresse et servent d’importants pôles logistiques pour les forces ukrainiennes qui défendent dans l’oblast de Donetsk. Druzhkivka, Oleksiyevo-Druzhkivka et Kostyantynivka servent de moitié sud de la ceinture de la forteresse.
Les forces ukrainiennes ont d’abord commencé à construire des positions défensives dans et autour de ces villes après les avoir reprises des forces pro-russes qui ont attaqué et saisi Slovyansk, Kramatorsk, Drujkivka et Kostyantynivka en avril 2014.
L’échec de la Russie à s’emparer de Slovyansk en 2022 et les luttes continues pour envelopper la ceinture de la forteresse soulignent le succès des efforts à long terme de l’Ukraine pour renforcer les villes de la ceinture de la forteresse.
Les forces russes tentent actuellement d’envelopper la ceinture de la forteresse du sud-ouest et s’efforcent de la saisir, ce qui prendrait probablement plusieurs années à terminer.
Céder des parties de l’oblast de Donetsk détenues par l’Ukraine placerait les forces russes aux frontières de l’oblast de Donetsk, une position qui est nettement moins défendable que la ligne actuelle.
Autoriser les forces russes à prendre des positions le long de la frontière de l’oblast de Donetsk nécessiterait que les forces ukrainiennes construisent d’urgence des fortifications défensives massives le long des zones frontalières de l’oblast de Kharkiv et de Dnipropetrovsk, dont le terrain est mal adapté
Les lignes défensives ukrainiennes potentielles dans cette zone traverseraient des champs ouverts, et les obstacles naturels tels que les rivières Oskil et Siverskyi Donets sont trop à l’est pour servir de positions défensives aux forces ukrainiennes qui défendent la frontière de l’oblast de Donetsk.
Un éventuel cessez-le-feu le long de la frontière de l’oblast de Donetsk nécessiterait également des investissements à grande échelle dans des infrastructures compatibles avec une mission de surveillance du cessez-le-feu à long terme.
Les positions russes le long des zones frontalières de Donetsk-Kharkiv et de Donetsk-Dnipropetrovsk fourniraient un point de lancement beaucoup plus avantageux pour une future offensive russe dans les zones voisines des oblasts de Kharkiv ou de Dnipropetrovsk que les lignes actuelles.
Forcer l’Ukraine à concéder le reste de l’oblast occidental de Donetsk à la Russie amènerait les forces russes à 82 kilomètres plus à l’ouest en Ukraine (environ 51 miles, soit environ la distance entre le centre-ville de Manhattan, New York et Trenton, New Jersey).
Concéder Lyman, l’oblast de Donetsk à l’occupation russe mettrait en place des conditions favorables pour que les Russes attaquent les positions ukrainiennes dans l’oblast de Kharkiv sur la rive est de la rivière Oskil. Les forces russes pourraient alors tenter d’inverser leurs efforts de 2022 et de tirer parti de Slovyansk et d’autres avancées le long de l’autoroute E-40 Kharkiv City-Novoshakhtinsk pour attaquer Izyum, oblast de Kharkiv, par le sud, plaçant les forces russes à environ 20 kilomètres (12,4 miles, environ la distance entre Washington D.C. et Gaithersburg, Maryland) de ville d’Izyum.
Les forces russes occupent également des positions limitées le long de la frontière de l’oblast de Dnipropetrovsk au sud-ouest de Pokrovsk, mais céder le reste de l’oblast de Donetsk permettrait aux forces russes d’éviter d’achever leurs efforts coûteux pour envelopper Pokrovsk et Myrnohrad.
Les forces russes éviteraient également de devoir combattre à travers la ligne défensive Dobropillya-Bilozerske-Novodonetske-Oleksandrivka la plus à l’ouest de l’Ukraine, qui va également du nord au sud, comme la ceinture de la forteresse. Concéder le reste de l’oblast de Donetsk fournirait ainsi aux forces russes des positions plus avantageuses pour attaquer dans l’oblast de Dnipropetrovsk.
La proposition rapportée de Poutine souligne ses exigences intransigeantes pour la capitulation de l’Ukraine et son désintérêt continu dans les négociations de bonne foi.
Poutine a déclaré le 1er août que les conditions énoncées dans son discours de juin 2024 restent « certainement » les mêmes. Poutine a exigé en juin 2024 que tout accord de paix s’attaque aux « causes profondes » de la guerre et prévoit la démilitarisation, la dénazification et la neutralité de l’alliance de l’Ukraine ; Poutine a effectivement exigé la suppression du gouvernement ukrainien légitime actuel et la mise en place d’un gouvernement pro-russe à Kiev.
Depuis, Poutine a toujours exigé que l’Ukraine concède tous les Donbas et « Novorossiya », en faisant référence aux parties occupées et non occupées des oblasts de Donetsk, Luhansk, Kherson et Zaporijia comme condition préalable à toute sorte de négociations avec l’Ukraine.
Les termes précis de la proposition de Poutine restent flous en raison de la confusion dans les rapports de l’administration Trump à ce sujet.
Les responsables américains auraient déclaré à plusieurs reprises que Poutine avait offert de se retirer des oblasts de Zaporizhia et de Kherson en échange du reste de l’oblast de Donetsk, puis a corrigé cette déclaration pour dire que Poutine proposait seulement de geler les lignes à Zaporizhia et à Kherson.
Les responsables américains auraient également déclaré que Poutine avait proposé de se retirer des oblasts de Sumy et de Kharkiv.
La seule condition commune à tous les rapports sur la position de Poutine est la demande que l’Ukraine se retire du reste de l’oblast de Donetsk, avec tous les avantages pour la Russie et les inconvénients pour l’Ukraine décrits ci-dessus.
Source: RESU France
15.12.2025 à 15:34
aplutsoc2
La divulgation progressive d’une partie des « Epstein files » accable bien entendu, malgré la censure persistante des documents les plus sensibles, de plus en plus Donald Trump, mais elle a aussi produit, de manière collatérale, le document ci-dessous : Noam Chomsky et Steve Bannon se gobergeant comme deux vieux potes qu’ils semblent être, photo qui aurait été prise par Epstein lui-même !

Chomsky fut une idole de la bien-pensance se croyant subversive, passant pour un courageux « anti-impérialiste », qui plus est anarchiste, dans la forteresse de l’impérialisme, et pour un grand linguiste et scientifique aux travaux ardus. Souvent la seule entorse à cette stature d’icone, pour les Français, était son soutien aux négationnistes de la Shoah au nom de la « liberté d’expression », un péché véniel en quelque sorte, petite faiblesse du grand homme.
Chomski, de longue date, était un « campiste » soutenant les dictatures oligarchiques (Chine, Russie, Iran, Syrie …) supposées combattre « l’impérialisme » réduit aux Etats-Unis, voire aux Etats-Unis et à Israël. Et bien sûr anti-ukrainien (la guerre est bien malheureuse mais c’est l’OTAN qui agresse la Russie, etc.). Cela, tout en étant un digne représentant de l’intelligentsia universitaire établie – quant à ses théories linguistiques, c’est un autre sujet mais elles ont fait l’objet de critiques les tenant pour non évolutives et non historiques, faisant du langage un code.
La chute de l’icône Chomsky auprès de ses propres supporters a commencé quand on a su qu’il était un bon ami de Jeffrey Epstein. Attention, il n’a pas usé du trafic sexuel de ce dernier, mais de ses relations : Chomsky s’est déclaré intéressé – et flatté- d’être mis par Epstein en relation avec des huiles, des milliardaires, des diplomates …
Et voilà que sort cette photo de potes avec le nazi Bannon, dans les albums photos d’Epstein !
Comme le souligne la figure du féminisme révolutionnaire indien Kavita Krishnan, même si rien ne permet de soupçonner que Chomsky se soit vu offrir des femmes par Epstein, il était parfaitement au courant de cela, et le campisme, l’élitisme, la convergence avec l’extrême droite, ne sont pas sans liens avec l’attitude de ces messieurs envers la moitié opprimée du genre humain.
Mais voici une autre photo encore !

Après Steve Bannon le nazi et Noam Chomsky le « grand penseur », voici Marjorie Taylor Greene (MTG), l’icône MAGA fâchée désormais avec Trump : leur conflit couvait depuis juin, l’affaire Epstein en a été le facteur final, et avec elle : Medea Benjamin, de CodePink, vieille coalition « pacifiste » campiste classée à l’extrême-gauche aux Etats-Unis, prenant toutes les guerres du monde pour des remakes de celle d’Irak en 2003 et soutenant Poutine, Bachar, l’Iran, etc.
C’est le comploto-antisémite belge Jean Bricmont qui diffuse cette photo en s’en réjouissant ainsi :
« Alliance « rouge-brune » nécessaire pour la paix. Nous avons rendu visite aujourd’hui à la représentante Marjorie Taylor Greene pour la remercier d’être devenue une voix si forte contre la guerre au Congrès et lui dire que nous allons la regretter. »
Mieux : MTG a déclaré qu’elle et « Medea » sont en relation depuis longtemps puisqu’elles sont, n’est-ce pas, « pour la paix » et « pour Gaza ».
Une convergence officieuse ancienne, donc, qui devient officielle aujourd’hui.
Notre camarade ukrainienne Hanna Perekhoda posait récemment la question suivante : maintenant que Trump et les Etats-Unis sont alignés avec Poutine, qu’est-ce que le « campisme » qui était censé être le choix « anti-impérialiste » de la Russie, de la Chine, de l’Iran … contre les Etats-Unis ? Maintenant que les « campistes » se retrouvent aux côtés de Washington et n’en semblent nullement gênés ?

Ces deux photographies donnent un élément de réponse : et s’il s’agissait de contre-révolution ? De haine des révolutions – depuis celle qui renversa le mur de Berlin jusqu’au Maïdan en passant par les « révolutions arabes » et maintenant celles de la « GenZ » ? « Campisme » ? Contre-révolution, tout simplement : haine des mouvements réels et complicité des dominants et des idéologies qu’ils engendrent …
VP, le 15/12/2025.
14.12.2025 à 20:06
aplutsoc
Les évènements actuels dans les campagnes sont de la plus grande importance politique.
La maladie bovine qui s’est répandue dans quelques exploitations savoyardes puis pyrénéennes est grave pour les vaches, non transmissible aux humains, et peut être contenue par la vaccination.
Le gouvernement, la ministre Genevard, soutenus et en fait inspirés par les agro-industriels qui dirigeant la FNSEA, ces « agriculteurs » qui ne sont rien d’autres que de purs capitalistes, ne veulent pas de vaccination généralisée ni même massive !
Cette absurdité, peut-être motivée aussi par des « économies » budgétaires, a pour cause la crainte de ne pouvoir exporter des « viandes vaccinées », y compris en raison de fakes complotistes circulant par exemple à ce sujet en Italie…
Elle est complétée par le fait de préconiser, au premier cas, l’abattage de tous les troupeaux touchés, bêtes vaccinées comprises.
Très clairement, cette combinaison entre non-vaccination et abattages a pour effet, et probablement pour but réel, de détruire les petites exploitations. Leur révolte est donc inévitable et légitime !
Cette situation prend en sandwich la FNSEA, soi-disant organisation représentative du « monde agricole » qui organise en réalité l’assassinat du monde agricole.
Deux organisations appellent à la mobilisation, séparément ou ensemble : la Coordination rurale, sur la droite de la FNSEA, et la Confédération paysanne, sur sa gauche.
C’est la Coordination rurale, comme d’ailleurs des secteurs de la FNSEA et des JA, qui agresse les fonctionnaires, les agents et les locaux de l’Office de la Biodiversité (OFB), la Ligue pour la Protection des Oiseaux (PLO), et dont les dirigeants parlent ouvertement d’assassiner des écologistes. La Coordination rurale est ce qui se rapproche le plus d’une milice antisociale et antidémocratique recrutant parmi des pauvres désespérés.
La Confédération paysanne est, elle aussi, à l’offensive. Elle appelle à bloquer les routes, sans hésiter à le faire de concert avec la Coordination rurale, mais s’oppose au purin sur les préfectures et les services publics, voire sur les monuments publics, et désigne clairement comme adversaires : le gouvernement et les agro-industriels, qui tiennent la FNSEA.
Nous appelons à la solidarité avec la Confédération paysanne. Nous appelons à ne pas condamner le fait que, comme cela est arrivé à tous les vrais militants ouvriers parmi les Gilets jaunes, qu’elle se trouve à tel ou tel moment ensemble avec la Coordination rurale face à la police. Elle doit disputer l’organisation des pauvres désespérés à la Coordination. Au lien de condamner, il faut aller avec eux, voir ce qui se passe, discuter des méthodes les plus efficaces.
La course de vitesse qui est engagée dans les campagnes, avec la bataille pour les services publics des maternités aux écoles laïques, et la bataille contre l’union des droites et de l’extrême droite à la Stérin, est un combat essentiel dans la lutte des classes en France, dans l’union de tous les exploités sur l’ensemble du territoire !
Soutien à la Confédération Paysanne !
14.12.2025 à 19:55
aplutsoc
Le 8 décembre dernier, j’insistais :
« Matériellement, les conditions d’existence réelle des plus larges masses reculent et les menaces budgétaires portent sur les services publics et la Sécurité sociale. Mais ces demi-victoires politiques, sur la réforme des retraites, l’Assurance chômage et le « choc des savoirs », ont une portée considérable.
Elles signifient que le rapport des forces réel est beaucoup plus favorable aux salariés, actifs, chômeurs, jeunes, retraités, que ne le font croire les médias et que ne le croient, généralement, les militants, conditionnés par l’inaction intersyndicale et par la division des partis issus du NFP.
Elles signifient qu’il n’y a pas à avoir peur de l’affrontement social, de son développement en affrontement politique central contre Macron et la V° République, car, de toutes les combinaisons possibles, c’est celle-là qui sera réellement efficace contre le RN et l’union des droites ! »
Cette peur correspond, chez beaucoup de militants et de responsables politiques, à la peur de la dissolution de l’Assemblée nationale, censée conduire automatiquement à l’arrivée au pouvoir du RN flanqué des partis « néo-gaullistes » (UDR, LR, Horizons) eux-mêmes engagés dans une course aux extrêmes.
C’est justement la défection d’Horizons du « bloc central » post-macronien, et la crise de LR – dont la cause en dernière analyse est le rapport de force social réel, Retailleau dirigeant du parti s’étant brillamment auto-discrédité lors du bref épisode du gouvernement Lecornu 1 ! – qui ont conduit le groupe parlementaire PS à voter pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), beaucoup plus que les quelques reculs gouvernementaux enregistrés dans ce projet, à commencer par le décalage-suspension de la réforme des retraites. Le PS a fait explicitement le choix d’aider le gouvernement Lecornu à tenir, de crainte d’une dissolution.
Danielle Simonnet, pour L’APRÈS, a raison de souligner les reculs gouvernementaux, dont il faut préciser que la cause n’est pas parlementaire, mais tient au rapport de force social, sur les retraites, mais aussi l’année blanche contre les pensions et minimas sociaux qui a été abandonnée, ainsi que le doublement des franchises médicales et les autres « horreurs » sur les apprentis, les chèques vacances et les tickets restaurants, tout en expliquant que l’essentiel de la ligne politique de destruction du droit à la santé et de la Sécurité sociale a été maintenu, avec les attaques sur les arrêts de travail, l’hôpital public et les mutuelles.
Du point de vue revendicatif, il était donc parfaitement possible et logique de voter contre le PLFSS tout en ayant voté pour les reculs qu’il intègre – rappelons que le groupe LFI suivi par les députés PCF ont voté contre le décalage-suspension de la réforme des retraites ! -, car c’est là le B-a-ba de l’action revendicative : quand le rapport de force devient favorable, on ne s’arrête pas, on enfonce le clou !
Et on enfonce le clou sans avoir peur de faire sauter le taulier, en l’occurrence de renverser le gouvernement Lecornu, si, et seulement si, l’on comprend que la victoire politique contre Macron, la droite et le RN est et sera fonction de l’affrontement social, comme septembre 2025 en a apporté la démonstration !
Ajoutons une chose qu’il convient de ne jamais oublier, car la mémoire de ce qu’est la Sécu, le salaire socialisé, est constitutive de la lutte sociale en France, alors que, du PS à LFI, ceci n’a pas été rappelé : le PLFSS, du point de vue de la classe des travailleurs salariés qui produit son propre salaire, direct et socialisé, par son travail (« cotisations patronales » inclues !), n’a aucune légitimité. Les fonds sociaux appartiennent à la classe salariale et devraient être gérés par ses représentants élus et mandatés. C’est le plan Juppé de 1995 qui a opéré ce vol. Une République démocratique et sociale aura à rendre la gestion de la Sécu et du salaire socialisé à celles et ceux qui le produisent et se le partagent !
Les chefs de LFI et l’aile Hollande du PS voudraient sans doute que ce vote « pour » le PLFSS de la part du PS, décisif dans son adoption puisque le « bloc central » bat de l’aile plus que jamais (mais qui ne suffit pas à l’expliquer : des dizaines de députés, y compris LFI, ont été prudemment absents ce mardi 8 décembre !), signe l’entrée du PS dans le dit « bloc central » soi-disant macronien, ce qui serait la « trahison » qu’un Bompart, loin à vrai dire de la dénoncer, ne cesse de souhaiter et d’appeler de ses vœux !
Possible, s’il n’y avait le rapport de force social, dont fait d’ailleurs partie le vote NFP de 2024, faisant des députés de tous les groupes issus du NFP la majorité relative de cette assemblée : ce rapport de force social exige l’indépendance, donc pas de vote pour le PLFSS et le projet de loi budgétaire de Macron/Lecornu, et l’unité, donc pas d’opposition aux gains revendicatifs tels que le décalage-suspension de la réforme des retraites, et pas d’anathèmes se voulant définitifs !
Cette remise des pendules à l’heure ne peut être réalisée, et elle le sera, que par la mobilisation sociale. Et les municipales seront totalement politiques, totalement nationales et totalement surdéterminées par ces éléments : nous allons y revenir régulièrement à partir de cette semaine.
VP, 14/12/2025.
14.12.2025 à 19:40
aplutsoc