14.12.2025 à 20:06
aplutsoc
Les évènements actuels dans les campagnes sont de la plus grande importance politique.
La maladie bovine qui s’est répandue dans quelques exploitations savoyardes puis pyrénéennes est grave pour les vaches, non transmissible aux humains, et peut être contenue par la vaccination.
Le gouvernement, la ministre Genevard, soutenus et en fait inspirés par les agro-industriels qui dirigeant la FNSEA, ces « agriculteurs » qui ne sont rien d’autres que de purs capitalistes, ne veulent pas de vaccination généralisée ni même massive !
Cette absurdité, peut-être motivée aussi par des « économies » budgétaires, a pour cause la crainte de ne pouvoir exporter des « viandes vaccinées », y compris en raison de fakes complotistes circulant par exemple à ce sujet en Italie…
Elle est complétée par le fait de préconiser, au premier cas, l’abattage de tous les troupeaux touchés, bêtes vaccinées comprises.
Très clairement, cette combinaison entre non-vaccination et abattages a pour effet, et probablement pour but réel, de détruire les petites exploitations. Leur révolte est donc inévitable et légitime !
Cette situation prend en sandwich la FNSEA, soi-disant organisation représentative du « monde agricole » qui organise en réalité l’assassinat du monde agricole.
Deux organisations appellent à la mobilisation, séparément ou ensemble : la Coordination rurale, sur la droite de la FNSEA, et la Confédération paysanne, sur sa gauche.
C’est la Coordination rurale, comme d’ailleurs des secteurs de la FNSEA et des JA, qui agresse les fonctionnaires, les agents et les locaux de l’Office de la Biodiversité (OFB), la Ligue pour la Protection des Oiseaux (PLO), et dont les dirigeants parlent ouvertement d’assassiner des écologistes. La Coordination rurale est ce qui se rapproche le plus d’une milice antisociale et antidémocratique recrutant parmi des pauvres désespérés.
La Confédération paysanne est, elle aussi, à l’offensive. Elle appelle à bloquer les routes, sans hésiter à le faire de concert avec la Coordination rurale, mais s’oppose au purin sur les préfectures et les services publics, voire sur les monuments publics, et désigne clairement comme adversaires : le gouvernement et les agro-industriels, qui tiennent la FNSEA.
Nous appelons à la solidarité avec la Confédération paysanne. Nous appelons à ne pas condamner le fait que, comme cela est arrivé à tous les vrais militants ouvriers parmi les Gilets jaunes, qu’elle se trouve à tel ou tel moment ensemble avec la Coordination rurale face à la police. Elle doit disputer l’organisation des pauvres désespérés à la Coordination. Au lien de condamner, il faut aller avec eux, voir ce qui se passe, discuter des méthodes les plus efficaces.
La course de vitesse qui est engagée dans les campagnes, avec la bataille pour les services publics des maternités aux écoles laïques, et la bataille contre l’union des droites et de l’extrême droite à la Stérin, est un combat essentiel dans la lutte des classes en France, dans l’union de tous les exploités sur l’ensemble du territoire !
Soutien à la Confédération Paysanne !
14.12.2025 à 19:55
aplutsoc
Le 8 décembre dernier, j’insistais :
« Matériellement, les conditions d’existence réelle des plus larges masses reculent et les menaces budgétaires portent sur les services publics et la Sécurité sociale. Mais ces demi-victoires politiques, sur la réforme des retraites, l’Assurance chômage et le « choc des savoirs », ont une portée considérable.
Elles signifient que le rapport des forces réel est beaucoup plus favorable aux salariés, actifs, chômeurs, jeunes, retraités, que ne le font croire les médias et que ne le croient, généralement, les militants, conditionnés par l’inaction intersyndicale et par la division des partis issus du NFP.
Elles signifient qu’il n’y a pas à avoir peur de l’affrontement social, de son développement en affrontement politique central contre Macron et la V° République, car, de toutes les combinaisons possibles, c’est celle-là qui sera réellement efficace contre le RN et l’union des droites ! »
Cette peur correspond, chez beaucoup de militants et de responsables politiques, à la peur de la dissolution de l’Assemblée nationale, censée conduire automatiquement à l’arrivée au pouvoir du RN flanqué des partis « néo-gaullistes » (UDR, LR, Horizons) eux-mêmes engagés dans une course aux extrêmes.
C’est justement la défection d’Horizons du « bloc central » post-macronien, et la crise de LR – dont la cause en dernière analyse est le rapport de force social réel, Retailleau dirigeant du parti s’étant brillamment auto-discrédité lors du bref épisode du gouvernement Lecornu 1 ! – qui ont conduit le groupe parlementaire PS à voter pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), beaucoup plus que les quelques reculs gouvernementaux enregistrés dans ce projet, à commencer par le décalage-suspension de la réforme des retraites. Le PS a fait explicitement le choix d’aider le gouvernement Lecornu à tenir, de crainte d’une dissolution.
Danielle Simonnet, pour L’APRÈS, a raison de souligner les reculs gouvernementaux, dont il faut préciser que la cause n’est pas parlementaire, mais tient au rapport de force social, sur les retraites, mais aussi l’année blanche contre les pensions et minimas sociaux qui a été abandonnée, ainsi que le doublement des franchises médicales et les autres « horreurs » sur les apprentis, les chèques vacances et les tickets restaurants, tout en expliquant que l’essentiel de la ligne politique de destruction du droit à la santé et de la Sécurité sociale a été maintenu, avec les attaques sur les arrêts de travail, l’hôpital public et les mutuelles.
Du point de vue revendicatif, il était donc parfaitement possible et logique de voter contre le PLFSS tout en ayant voté pour les reculs qu’il intègre – rappelons que le groupe LFI suivi par les députés PCF ont voté contre le décalage-suspension de la réforme des retraites ! -, car c’est là le B-a-ba de l’action revendicative : quand le rapport de force devient favorable, on ne s’arrête pas, on enfonce le clou !
Et on enfonce le clou sans avoir peur de faire sauter le taulier, en l’occurrence de renverser le gouvernement Lecornu, si, et seulement si, l’on comprend que la victoire politique contre Macron, la droite et le RN est et sera fonction de l’affrontement social, comme septembre 2025 en a apporté la démonstration !
Ajoutons une chose qu’il convient de ne jamais oublier, car la mémoire de ce qu’est la Sécu, le salaire socialisé, est constitutive de la lutte sociale en France, alors que, du PS à LFI, ceci n’a pas été rappelé : le PLFSS, du point de vue de la classe des travailleurs salariés qui produit son propre salaire, direct et socialisé, par son travail (« cotisations patronales » inclues !), n’a aucune légitimité. Les fonds sociaux appartiennent à la classe salariale et devraient être gérés par ses représentants élus et mandatés. C’est le plan Juppé de 1995 qui a opéré ce vol. Une République démocratique et sociale aura à rendre la gestion de la Sécu et du salaire socialisé à celles et ceux qui le produisent et se le partagent !
Les chefs de LFI et l’aile Hollande du PS voudraient sans doute que ce vote « pour » le PLFSS de la part du PS, décisif dans son adoption puisque le « bloc central » bat de l’aile plus que jamais (mais qui ne suffit pas à l’expliquer : des dizaines de députés, y compris LFI, ont été prudemment absents ce mardi 8 décembre !), signe l’entrée du PS dans le dit « bloc central » soi-disant macronien, ce qui serait la « trahison » qu’un Bompart, loin à vrai dire de la dénoncer, ne cesse de souhaiter et d’appeler de ses vœux !
Possible, s’il n’y avait le rapport de force social, dont fait d’ailleurs partie le vote NFP de 2024, faisant des députés de tous les groupes issus du NFP la majorité relative de cette assemblée : ce rapport de force social exige l’indépendance, donc pas de vote pour le PLFSS et le projet de loi budgétaire de Macron/Lecornu, et l’unité, donc pas d’opposition aux gains revendicatifs tels que le décalage-suspension de la réforme des retraites, et pas d’anathèmes se voulant définitifs !
Cette remise des pendules à l’heure ne peut être réalisée, et elle le sera, que par la mobilisation sociale. Et les municipales seront totalement politiques, totalement nationales et totalement surdéterminées par ces éléments : nous allons y revenir régulièrement à partir de cette semaine.
VP, 14/12/2025.
14.12.2025 à 19:40
aplutsoc
14.12.2025 à 19:09
aplutsoc
11.12.2025 à 20:11
aplutsoc
11.12.2025 à 19:49
aplutsoc