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26.07.2024 à 13:01

Ukraine – Assassinat d’un syndicaliste

aplutsoc

À Dnipro, le président du syndicat local des transporteurs routiers, Mykhailo Tonkonohyi, a été retrouvé mort. Il avait disparu la veille [24 juillet], et a été retrouvé mort. Le chef du conseil du district Sobornyi de la ville, Artem Timarev, a publié cette information sur les médias sociaux. Son corps présentait des signes de mort […]
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À Dnipro, le président du syndicat local des transporteurs routiers, Mykhailo Tonkonohyi, a été retrouvé mort.

Il avait disparu la veille [24 juillet], et a été retrouvé mort. Le chef du conseil du district Sobornyi de la ville, Artem Timarev, a publié cette information sur les médias sociaux.

Son corps présentait des signes de mort violente, notamment des blessures par balle. « Les experts médico-légaux travaillent, il y a des signes préliminaires de mort violente », a ajouté le chef du conseil de district.

Les agents de la police criminelle ont déjà arrêté un groupe de personnes susceptibles d’être impliquées dans le crime.

Plus tôt en 2020, deux hommes non identifiés ont battu Mykhailo Tonkonohyi, leader du syndicat des transporteurs routiers de Dnipro. Le militant avait porté plainte auprès de la police. Les médecins lui avaient diagnostiqué une fracture du nez, une commotion cérébrale, des contusions et des hématomes.

Mykhailo avait également déclaré avoir reçu des menaces de la part de Dniprobas [entreprise de transport plt] avant et immédiatement après l’incident.

« Le Mouvement social condamne l’assassinat du président du syndicat et insiste sur la nécessité d’une enquête approfondie et d’une condamnation équitable des auteurs. La « chasse » aux syndicalistes est due au faible niveau de protection des travailleurs et à l’impunité des groupes d’entreprises qui ne cherchent qu’à accroître l’exploitation des travailleurs, sans crainte de la loi, en assimilant la valeur de la vie humaine à zéro.

Nous demandons aux forces de l’ordre d’enquêter sur ce crime dans le contexte des activités publiques du défunt. Après sa mort, certains médias ont lancé une campagne visant à discréditer Mikhailo, suggérant qu’il avait des ennemis influents au sein du gouvernement ou du monde des affaires.

Notre équipe présente ses condoléances à la famille de Mykhailo Tonkonohyi. »

26 juillet 2024

Sotsialnyi Rukh (Mouvement social)

Source : RESU/PLT

26.07.2024 à 12:45

Éditorial du 26 juillet 2024 – Mais où est passée l’Assemblée nationale ?

aplutsoc

Étrange ambiance en France en ce cœur de l’été, à l’approche d’une possible canicule. Les médias ne parlent que des JO que la population ne suit que distraitement et que les Parisiens fuient, cependant que, d’autre part, menacent attentats et actes de malveillance, voire de « guerre hybride ». A l’heure où sont écrites ces lignes, il […]
Texte intégral (819 mots)

Étrange ambiance en France en ce cœur de l’été, à l’approche d’une possible canicule. Les médias ne parlent que des JO que la population ne suit que distraitement et que les Parisiens fuient, cependant que, d’autre part, menacent attentats et actes de malveillance, voire de « guerre hybride ». A l’heure où sont écrites ces lignes, il est clair que les opérations contre les voies ferrées ne sont pas de l’artisanat, mais relèvent de ce domaine.

Avec Macron qui a engagé le pays dans des « JO d’hiver » en 2030, le déni règne sur la réalité, en matière de JO comme en matière politique : la méga-cérémonie kitsch du « sport », prétexte à accumulation de capital fixe, accélération de la circulation du capital, dégradation des milieux et des conditions de vie, n’intéresse plus les vraies foules et est à la limite du rejet. Et cela, c’est un fait politique.

Alors que le NFP semblait en voie de dislocation, la « découverte » (par la direction du PS, lundi, sait-on maintenant) d’une candidate réellement irréfutable par chacun des 4 partis a confirmé la réalité de la pression unitaire, mais le fait qu’elle ait eu lieu si tard a permis à Macron de poursuivre la fuite en avant dans l’arbitraire.

Très clairement, les chefs parlementaires du NFP devraient « censurer », c’est-à-dire exiger le départ, de ce gouvernement. C’est ce qu’Aplutsoc a crié mardi soir. François Ruffin a déclaré : « Face à ce déni, le gouvernement démissionnaire doit être censuré par l’Assemblée. »

Oui mais voilà : elle fait comment, l’Assemblée, et ils font comment, les chefs parlementaires du NFP, pour instaurer, comme ils le disent parfois, un « régime parlementaire », alors que cette Assemblée nationale s’est mise en congé jusqu’à … début octobre ?!?!

Une décision politique énorme, mais discrète et sans phrase, honteuse donc, connue pratiquement seulement par une petite phrase du Canard Enchaîné de ce mercredi 24 juillet :

« La trêve olympique, pour Macron, cela signifie qu’il n’y ait plus d’ « affrontements parlementaires ». Et pour cause : à défaut de grain à moudre, le Parlement s’est mis en vacance, alors que la session extraordinaire est censée se prolonger jusqu’au 2 août. » Elle était censée se prolonger jusqu’au 2 aout en effet !

« A défaut de grain à moudre » ??? Mais Mathilde Panot n’a-t-elle pas proclamé qu’elle avait déposé une proposition de loi abrogeant la retraite à 64 ans ? Il n’y en a nulle trace sur le site de l’Assemblée nationale, et pour cause là encore : l’Assemblée s’est mise en congé depuis samedi soir, l’annonce de M. Panot a été faite en sachant qu’elle ne se réunirait plus …

Au fait, le NFP, et c’est une vraie victoire, avait obtenu au petit matin du samedi 20 juillet 9 secrétaires de l’Assemblée nationale sur 12 (et il en aurait obtenu 10 sur 12 si LFI n’avait pas fait passer le représentant d’Horizons pour barrer Alexis Corbière). Mathilde Panot a annoncé que cela allait « changer beaucoup de choses » dans le fonctionnement de l’Assemblée. Alors ?

De fait, le seul écho d’une activité ayant trait à l’Assemblée nationale depuis samedi est le classement sans suite de l’enquête sur la fraude pourtant avérée – un bourrage d’urne – qui s’y est produite vendredi dernier. Comme l’a titré Libération : « Laissez la police ne pas faire son travail. »

Donc, ils ont tous été d’accord pour faire ce que souhaitait Macron : une trêve !

Pour autant, lorsque Lucie Castets se déclare décidée à abroger les contre-réformes des retraites et de l’Assurance chômage et à défendre les services publics, elle a mille fois raison.

Résumons : le président est illégitime et discrédité, le gouvernement est démissionnaire, et la seule institution dans laquelle se trouve une parcelle de légitimité s’est mise en congé.

Là-dessus, JO, opérations de « guerre hybride » menaçantes, poursuite des contre-réformes, crise sociale montante et risque de canicule. Et ce serait un gouvernement démissionnaire qui gérerait le tout ???

Sans oublier, surtout pas : les dirigeants indépendantistes de Kanaky toujours détenus et déportés arbitrairement.

Peut-on laisser le pays gouverné par l’arbitraire aveugle et ouvertement irresponsable ? L’initiative d’en bas ne doit-elle pas s’imposer ?

25.07.2024 à 11:25

Profilage de la guerre mondiale, suite.

aplutsoc2

Photo illustrant cet article : le ministre russe Kolokoltsev atterrissant à New York le 26 juin dernier. Voici une semaine, tout en soulignant l’instabilité sociale et politique fondamentale, sous des formes propres, de chacune des trois principales puissances impérialistes, Etats-Unis, Chine et Russie, ainsi que l’indétermination des alliances notamment dans le cas de l’Inde ou […]
Texte intégral (2666 mots)

Photo illustrant cet article : le ministre russe Kolokoltsev atterrissant à New York le 26 juin dernier.

Voici une semaine, tout en soulignant l’instabilité sociale et politique fondamentale, sous des formes propres, de chacune des trois principales puissances impérialistes, Etats-Unis, Chine et Russie, ainsi que l’indétermination des alliances notamment dans le cas de l’Inde ou de la Turquie, j’écrivais qu’il « est aujourd’hui assez facile de voir se dessiner les éléments d’une guerre inter-impérialiste mondiale entre un bloc euro-atlantique et un bloc eurasiatique. »

Ce premier article était écrit sous la tonalité du maintien calamiteux de la candidature Biden aux présidentielles nord-américaines. Dans ce cadre, la « pression populaire » pour un gouvernement répondant aux aspirations majoritaires, à Paris et à Londres, et la résistance ukrainienne, étaient signalées comme ayant un rôle central à jouer.

Aux Etats-Unis.

Le 21 juillet, Biden a jeté l’éponge. Ce qui apparaissait comme une évidence à tout commentateur sérieux depuis longtemps n’était pourtant pas si évident et aura trainé pendant des mois en raison de la résistance de l’appareil démocrate, verrouillé sur le choix initial et craignant de se diviser en cas de retournement. Mais comme celui-ci s’est imposé pratiquement comme une urgence médicale et humanitaire, son remplacement par Kamala Harris, partie tout de suite en campagne, semble acquis. C’est un mauvais coup pour Trump, malgré son oreille de pseudo-miraculé, d’avoir face à lui une femme, « de couleur », et juriste – et c’est aussi un symbole non négligeable d’affirmation de la place des femmes. Quant aux « antisionistes », il leur sera difficile voire impossible de lancer une formule analogue à « Génocide Joe » envers K. Harris. L’issue apparaît à nouveau ouverte.

Le bruit fait par la tentative d’assassinat contre Trump, puis par le retrait de Biden, a couvert un autre évènement : le changement de discours de Trump à propos de la Chine lors de la convention républicaine de Milwaukee, d’autant plus frappant que sur tout le reste Trump est dans la continuité aggravée de Trump. Il a affirmé qu’il n’y a pas à défendre Taiwan en cas d’attaque chinoise, vu que les Etats-Unis se sont comportés comme une agence d’assurance avec Taiwan qui ne leur a rien payé en retour mais a localisé sur son territoire l’essentiel de la production mondiale de semi-conducteurs. Cet argument des semi-conducteurs est réversible, certes (il pourrait justifier une guerre !), mais un Trump « munichois » envers la Chine aurait-il remplacé le Trump belliqueux ?

Gaza et Xin Jiang.

D’autre part, le premier acte diplomatique fort de Kamala Harris candidate est un « non-acte » : ce 24 juillet, elle n’a pas été présente au Congrès lors de la visite de Benjamin Netanyahou, sa première sortie d’Israël depuis le 7 octobre 2023, officiellement parce qu’elle a dû être à Philadelphie à l’invitation d’une « sororité » afro-américaine. Cette visite est boycottée ouvertement par de nombreux élus démocrates, dont N. Pelosi, B. Sanders et A. Ocasio-Cortez. Netanyahou doit rencontrer Harris ce jeudi ; elle a annoncé qu’elle lui rappellerait le droit à « l’autodétermination » des Palestiniens. Mais pour finir, c’est Trump que Netanyahou a prévu de rencontrer. S’il est probable qu’il tente aussi de réactiver ses soutiens de plus en plus embarrassés chez les Démocrates, il est peu probable que ceux-ci aient les moyens de mettre en cause la candidature de Harris : comme Poutine et avec lui, la droite et l’extrême-droite israéliennes misent sur Trump et ses soutiens évangélistes.

Dans son discours au Congrès, Netanyahou a défini la guerre actuelle comme étant « non pas un choc de civilisation », mais « un choc entre la barbarie et la civilisation », la barbarie étant incarnée par l’Iran et la civilisation par « les Etats-Unis, Israël et nos amis arabes ». On notera l’« oubli » de l’Europe dans « la civilisation » et l’inclusion des dictatures et monarchies sunnites. Et, surtout et bien entendu, le déni de toute existence et de toute agentivité propre de la nation palestinienne. Pour ce faire, le Hamas reste le meilleur atout de Netanyahou. Autre atout en ce sens, les Houthis, parvenus à envoyer un drone à Tel-Aviv ; Israël a riposté par le bombardement d’Hodeïda au Yémen :  rien de tout cela ne présente le moindre intérêt pour la cause palestinienne, au contraire.

Netanyahou prétend faire de Gaza un territoire « démilitarisé et déradicalisé » et en même temps obtenir la libération des otages du Hamas, on ne sait comment. Cette phraséologie ne couvre que l’impasse : poursuivre à tout prix les massacres, détruire Gaza, coloniser toute la Cisjordanie.

Pendant ce temps, la Chine, que la provocation pogromiste du Hamas le 7 octobre, supervisée par l’Iran et couverte par la Russie, avait court-circuitée, a largement repris l’initiative dans la région. Le 23 juillet, sous le patronage actif du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, un « accord d’unité nationale » a été signé par les représentants du Hamas et du Fatah, et 12 autres organisations palestiniennes dont le Jihad islamique, le FPLP, le FDLP, et l’Initiative Nationale Palestinienne. Hamas et Fatah et les autres organisations derrière eux annoncent vouloir former, une fois un cessez-le-feu réalisé, un gouvernement commun à Gaza et à la Cisjordanie.

Le gouvernement israélien proteste, bien entendu, en rappelant les pogroms du Hamas et la théorie selon laquelle rien n’est possible hors la destruction du Hamas. A ceci près que cette destruction est irréalisable par Israël, qui ne fait « que » détruire Gaza, et qu’en réalité la perpétuation du Hamas arrange bien Netanyahou.

Du point de vue du peuple palestinien, cet accord ne constitue pas un point d’appui à sa résistance et à sa lutte pour ses droits démocratiques et nationaux. C’est une union sacrée par laquelle Hamas et Fatah, tous deux discrédités et perçus comme criminel pour l’un, traitre pour l’autre, voire les deux, et répressifs tous deux, tentent de rendre éternel leur monopole de la représentation d’une nation qu’ils représentent de moins en moins.

Le jour même où cet accord était signé, l’Organisation de Coopération de Shanghai (OSC), démarrait des « exercices conjoints en situation de lutte contre le terrorisme » au Xin Jiang, dénommé « Interaction 2024 » selon une annonce du ministère chinois de la Sécurité publique. Ce fait, peu souligné par la presse, a une très grande importance. L’OSC comprend avec la Chine, la Russie, la Biélorussie, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, le Kazakhstan, la Kirghizie et le Tadjikistan : tous cautionnent donc des « exercices conjoints » au Xin Jiang, au minimum par l’envoi d’observateurs, tous cautionnent donc, Modi le premier, l’apartheid et l’écrasement de la nation Ouïgoure par ce qui est présenté comme une belle affirmation de la « multipolarité » : multipolarité impérialiste et génocidaire !

Ukraine : le « plan de paix » se précise.

Dans l’activisme diplomatique récent, après la « tournée » d’Orban de Poutine en Xi Jinping et de Xi Jinping en Trump, le thème d’une « négociation de paix » sur l’Ukraine, présent en coulisses depuis des mois, s’est fait un peu plus bruyant, le président ukrainien Zelenski ayant annoncé souhaiter que, cette fois-ci, la Russie soit invitée à une prochaine conférence internationale, et ayant envoyé son ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, en Chine, juste après que le sommet de l’OTAN ait désigné (avec l’accord de l’Ukraine) la Chine comme la cause principale de la prolongation de la guerre russe contre l’Ukraine.

On ne saurait juger ces initiatives diplomatiques du gouvernement ukrainien, qui a tout à fait le droit de les prendre. Elles sont, cela étant dit, conditionnées par l’épuisement : l’énergie de la nation ukrainienne est consumée par la guerre, la tenue du front, les bombardements, les coupures d’eau et d’électricité, et affaiblie par la politique ultra-libérale de ce gouvernement, contre-productive au plan militaire. Ainsi, Vitaly Dudyn, avocat et militant du Sotsialny Rukh, communique ces seuls deux derniers jours, que la direction d’un centre d’accueil pour enfants handicapés à K’yiv baisse les salaires et cherche à humilier le personnel, et qu’un centre anti-cancer à Zaporijjia et un Centre de soins à Pryluky, près de Chernihiv, sont menacés de fermeture …

Les soldats et soldates ukrainiens ont inventé en matière militaire et technique, résistant sans aviation ni artillerie suffisante, bricolant des drones pour essayer de bloquer les ravages des bombes rasantes russes. Les fourmis de l’arrière, dont des centaines de milliers de femmes de la classe ouvrière comme celles que rencontre Daria Saburova dans son livre Travailleuses de la résistance, ont tout autant innové en assurant nourriture et entretien des combattants, des habitants proches de la ligne de front, des réfugiés, et en se substituant aux services publics détruits. Seule cette formidable poussée d’en bas a tenu Poutine en échec et le fait trembler. Mais, encadrée par un Etat qui la dessaisit de ses propres initiatives et sabote la situation à l’arrière par sa politique, et chichement armée par les Etats américain et européens qui veulent bien que l’Ukraine tienne mais pas qu’elle contre-attaque, elle fatigue.

Ce constat n’est pas contredit par le fait que la flotte russe et ses bases navales en Crimée et en mer d’Azov sont totalement déstructurées par les attaques de « drones kamikazes » ukrainiens. Olekxandr Syrsky, général en chef ayant remplacé V. Zaluznyi (à présent ambassadeur à Londres) l’automne dernier, dans sa première interview à la presse étrangère depuis sa prise de fonction, ce mercredi 24 dans le Guardian, s’appuie sur le « qualitatif » technique et humain pour affirmer que la Crimée sera reprise et dire : « Je sais que nous gagnerons   – et comment. » Mais dans le détail, ses propos confirment l’écrasante supériorité quantitative en matériel et en hommes, déployée à un prix élevé, de la Russie. En fait, l’épuisement physique de l’Ukraine et l’effondrement des structures russes en mer d’Azov sont conjoints.

Les 26-27 juin derniers, mais l’information n’est vraiment diffusée que ces derniers jours, le ministre de l’Intérieur russe, Kolokoltsev, bien qu’officiellement ciblé par des sanctions américaines et européennes, a pu se rendre à New York à un sommet des chefs de police des Nations Unies, et a communiqué aux Américains le détail d’une paix possible selon Poutine. Tout le Donbass serait évacué par l’Ukraine, mais le Sud du Dnipro à la mer lui serait restitué (il n’est pas précisé jusqu’où irait ce « Sud » vers l’Est, vers Marioupol), sous condition d’une démilitarisation, la Crimée démilitarisée passant sous contrôle russo-ukrainien. L’Ukraine ne doit pas adhérer à l’OTAN mais peut entrer dans l’UE.

Remarquons que ce « plan » ressemble beaucoup, en dehors de la délimitation des zones occupées ou libérées et donc des frontières, à ce qui avait été temporairement envisagé peu après l’invasion généralisée de février 2022, y compris la possibilité pour l’Ukraine d’entrer dans l’UE mais pas dans l’OTAN, selon des pseudos-révélations diffusées ce printemps depuis le think tank néoconservateur Rand corporation, et reprises en France – comme il se doit ! –  par le Monde Diplomatique.

Inacceptable du point de vue ukrainien et du point de vue démocratique, mais tenant compte du rapport de force qui se dessine à propos de la Crimée, ce « plan de paix » est en réalité un plan de mise en tutelle, l’Ukraine neutralisée et amputée cogérant la Crimée avec la Russie étant donc, à la manière dont le prévoyaient les accords de Minsk, soumise à l’influence russe et même, éventuellement, projetée dans l’UE comme cheval de Troie avec la Hongrie, le RN français, etc. L’impérialisme russe veut plus que jamais s’étendre vers l’ouest !

Munich mondial et lutte des classes.

Si nous considérons simultanément le « plan de paix » officieux de Poutine, et les propos de Trump à Milwaukee sur Taiwan, nous avons les éléments d’une sorte de « Munich » mondial. Rappelons qu’à Munich, les représentants des impérialismes rivaux, Chamberlain pour le Royaume-Uni, Daladier pour la France, Hitler pour l’Allemagne, Mussolini pour l’Italie, s’étaient entendus pour que Hitler prenne sa « part » de la Tchécoslovaquie, évitant ainsi la guerre immédiate et la différant, dans des conditions considérablement aggravées, d’une année. Le « Munich mondial », telle pourrait être désignée la politique de Trump, associée, sur le plan intérieur, à une offensive réactionnaire forcenée contre les femmes, les noirs, les syndicats, avec le déploiement probable de milices néofascistes. Mais nous pouvons lui donner un autre nom, plus « moderne » : multipolarité impérialiste.

Dans cette hypothèse théorique, la guerre mondiale en effet ne serait pas conjurée, mais les gains de la Russie en Ukraine et donc en Europe, et ceux de la Chine à Taiwan et donc en Asie-Pacifique, la rendraient à la fois plus probable à terme et plus terrible.

C’est donc, concluons à nouveau ainsi, plus que jamais l’intervention d’en bas qui peut la conjurer réellement. Aux Etats-Unis il faut battre Trump à la présidentielle, en votant Harris évidemment, sans que cela ne signifie aucun alignement politique sur le parti Démocrate. En France, l’affrontement démocratique et social que prépare rapidement la crise de régime participe complétement de cet enjeu mondial et peut en être un facteur actif positif si la pression populaire organisée contraint Macron à se soumettre ou se démettre et refoule le RN. L’action organisée pour reconstituer une solidarité internationaliste active, envers la résistance ukrainienne et envers la défense des droits nationaux et démocratiques des Palestiniens, associant les deux causes et brisant avec l’alignement campiste sur les impérialismes eurasiatiques et leurs alliés trumpistes ou lepénistes, doit s’affirmer de plus en plus, c’est indispensable. Enfin, saluons l’irruption de la jeunesse et du peuple bangladais, affrontant Etat, armée, police, milices, pour la démocratie et donc pour chasser le pouvoir exécutif en place !

VP, le 25/07/24.

23.07.2024 à 23:28

Éditorial du 23 juillet 2024 – Dirigeants parlementaires du NFP : CENSUREZ ce gouvernement !

aplutsoc

QU’IL PARTE ! Lundi 22 juillet : la morosité engendrée par l’incapacité des dirigeants des 4 principaux partis du NFP à mettre en avant un nom de première ou premier ministre grandissait. Au point que François Ruffin déclarait, tout à fait à tort, que c’était plié et que la perspective était une élection présidentielle en 2027 au […]
Texte intégral (928 mots)

QU’IL PARTE !

Lundi 22 juillet : la morosité engendrée par l’incapacité des dirigeants des 4 principaux partis du NFP à mettre en avant un nom de première ou premier ministre grandissait. Au point que François Ruffin déclarait, tout à fait à tort, que c’était plié et que la perspective était une élection présidentielle en 2027 au plus tard …

Mardi 23 juillet dans la matinée : Mathilde Panot (LFI) annonce sur France Inter qu’elle dépose une « proposition de loi pour abroger la retraite à 64 ans », rapidement soutenue par Marine Tondelier. Elle espère une majorité de députés pour cela, expliquant que « Chacun prendra sa responsabilité pour savoir s’il veut ou non faire tomber un gouvernement sur l’abrogation de la retraite à 64 ans. »

Des questions se posent : faire tomber quel gouvernement ? En outre, la proposition de loi annoncée n’est pas publiée, à cette heure (22h) sur le site de l’Assemblée nationale : porte-t-elle sur toute la loi Macron ou seulement sur les 64 ans ?

Quoi qu’il en soit, le vote d’une telle mesure est nécessaire et légitime. Le RN a annoncé qu’il la voterait, mais avec ces propos équivoques de Julien Odoul : « La gauche propose mais c’est le RN qui décide. » A ceci près que le RN ne propose pas, et n’a en réalité jamais proposé, l’abrogation de la contre-réforme Macron des retraites …

Mardi 23 juillet, après-midi. On apprend que les 4 partis, PS, LFI, PCF, EELV, préconisent la nomination de Lucie Castets à Matignon. Cette animatrice du collectif « Nos services publics » (dont fait notamment partie la FSU), haute fonctionnaire adversaire des privatisations et externalisations, a donc fait l’unité, démentant le choix du pessimisme fait la veille par F. Ruffin, mais cependant avec un énorme retard, qui va permettre à Macron de manœuvrer … de la pire manière qui soit.

Mardi 23, 20 h, Macron à la télé : le NFP n’a eu la majorité « en aucune façon » – en aucune façon : il nie même la majorité parlementaire relative du NFP ! -, Lucie Castets « n’est pas le sujet », le premier parti « c’est le RN », et Macron « enjoint » – il enjoint ! – au nom de la fiction du « front républicain », les partis de former une coalition parlementaire lui permettant, une fois qu’ils se seront associés, de nommer un gouvernement « mi-août au plus tôt » – dans ce cadre, le pacte législatif de Laurent Wauquiez est « très intéressant » car « les Français », qui veulent que droite et gauche s’unissent, veulent « plus de sécurité » et s’inquiètent de « l’immigration ».

Macron fait son Bonaparte autoritaire tout en étalant l’effondrement de sa fonction, puisqu’il « enjoint » les partis de faire une magouille parlementaire pour le sortir, lui, d’affaire !

Cet incroyable affront au droit et à la démocratie est bien entendu vilipendé par les partis du NFP. Cela alors même que leur accord final sur un nom pour Matignon et l’annonce du dépôt d’une proposition de loi abolissant au moins la retraite à 64 ans (et, on l’espère, toute la contre-réforme Macron des retraites) ont montré que le cadre de l’unité imposée et réalisée dans le NFP reste efficient, nourri et nourrissant la crise politique.

Mais alors ?

Aplutsoc appelle à mettre les pieds dans le plat. Bien sûr, il faut mettre au vote de cette Assemblée l’abrogation de la contre-réforme des retraites. Bien sûr, il faut dénoncer Macron et exiger qu’il se soumette au gouvernement NFP. Bien sûr. Mais n’est-il pas temps de contrecarrer ce fonctionnement absurde et antidémocratique des institutions de la V° République ? Il y a pour cela un levier, précis et redoutable si on veut bien le voir. Car il n’existe même pas un article de cette constitution qui établirait qu’on ne peut censurer un « gouvernement démissionnaire » ! La fiction autoritaire qui veut qu’un tel gouvernement soit maintenu envers et contre tout n’est bel et bien qu’une fiction : du propre point de vue des auteurs de cette constitution antidémocratique, en 1958, ceci n’avait jamais été prévu ni anticipé !

Alors, ce n’est pas seulement l’abrogation de la contre-réforme des retraites qui doit s’imposer, c’est la censure du gouvernement Macron/Attal « démissionnaire » mais interdisant d’appliquer toute autre politique que la sienne, définie avant le vote des 30 juin et 7 juillet : l’Assemblée doit exiger qu’il parte !

Que les chefs des groupes parlementaires NFP appellent l’Assemblée à prendre ses responsabilités et à proclamer qu’elle exige son départ !

Un tel acte permettrait de reprendre pleinement l’offensive pour que Macron se soumette ou se démette, après la désignation unitaire de Lucie Castets. Il mettrait au pied du mur le RN et tous ceux qui veulent faire passer le temps jusqu’en 2027 pendant que le peuple est à la peine. Un tel acte poserait les enjeux réels de la crise française : la souveraineté du peuple contre la présidence.

23.07.2024 à 11:41

Amnistie ! La Catalogne veut décider son propre futur.

aplutsoc

Présentation En dépit du vote d’une loi d’amnistie par le parlement espagnol, l’appareil d’État, celui de la Justice en l’occurrence, freine des quatre fers pour ne pas appliquer cette loi sauf … en faveur des policiers mis en cause dans des brutalités ! Nous publions cette information délivrée par l’Omnium Cultural de Catalogne au titre de […]
Texte intégral (778 mots)

Présentation

En dépit du vote d’une loi d’amnistie par le parlement espagnol, l’appareil d’État, celui de la Justice en l’occurrence, freine des quatre fers pour ne pas appliquer cette loi sauf … en faveur des policiers mis en cause dans des brutalités !

Nous publions cette information délivrée par l’Omnium Cultural de Catalogne au titre de la solidarité contre la répression et de la défense des libertés démocratiques et des droits humains fondamentaux.

Introduction par le Collectif de Solidarité avec la Catalogne

Notre Collectif de Solidarité avec la Catalogne vient de recevoir un dossier concernant la loi d’Amnistie adoptée par le Parlement espagnol qui comprend tous les actes liés au référendum d’autodétermination du 1er octobre 2017. Comme l’ expliquent nos correspondants de Omnium : » Il s’agit de la reconnaissance juridique du fait que voter et protester sont des droits humains qui n’auraient jamais dû être criminalisés. »

Par contre, ils constatent une résistance très forte de la part de la Justice espagnole à l’appliquer et « depuis des mois sa mise en œuvre est retardée de manière injustifiée ».

Il nous semble en effet important qu’une telle loi ait été adoptée et nous demandons qu’elle soit amplement appliquée en faveur des centaines de citoyennes et de citoyens qui ont été poursuivi-e-s. Dans ce sens nous appelons notre Collectif et tous ses membres et ami-e-s à se tenir vigilant-e-s. Nous vous faisons parvenir le lien avec notre page Facebook où nous avons transmis cette information afin que vous puissiez la faire circuler largement. Nous remercions nos ami-e-s de Omnium pour l’ envoi de ce dossier. Nous tenons à leur assurer de notre solidarité et leur demandons de nous tenir informés.

Document

La Catalogne veut décider son propre futur

Cela fait 5 semaines que le Parlement espagnol a adopté la loi d’amnistie, qui comprend tous les actes liés au référendum catalan d’autodétermination de 2017 et aux manifestations des années suivantes. Il s’agit de la reconnaissance juridique du fait que voter et protester sont des droits humains qui n’auraient jamais dû être criminalisés.

Cette loi est une victoire collective et le résultat d’une longue campagne lancée par Òmnium en 2019 et largement soutenue par la société catalane. Cependant, nous sommes préoccupés par la résistance de la justice espagnole à l’appliquer : actuellement, l’amnistie n’a été accordée qu’à 74 personnes, dont près de 50 sont des policiers espagnols qui ont commis des violences contre des électeurs le 1er octobre 2017. La Cour suprême a refusé au début du mois d’accorder l’amnistie aux membres du gouvernement catalan de 2017, et d’autres tribunaux bloquent également son application. Après le premier mois d’entrée en vigueur, sa mise en œuvre est retardée de manière injustifiée.

Plus de 1 500 citoyens catalans subissent la répression espagnole depuis 2014 pourraient en bénéficier. Parmi eux, près de 700 ont fait ou font encore l’objet d’une enquête pénale, tandis que plus de 900 parmi eux ont été condamnés à des amendes administratives. La plupart d’entre eux sont des jeunes qui ont participé à des manifestations en Catalogne.

Pour cette raison, nous surveillons l’application de la loi d’amnistie afin de garantir qu’elle soit accordée à toutes les personnes injustement accusées dans le cadre du processus d’autodétermination catalan..

Le conflit politique entre l’Espagne et la Catalogne n’est toujours pas résolu et une grande partie de la société veut exercer le droit de décider de son propre avenir. Nous sommes habitués à la longue histoire de répression de la dissidence de l’Espagne qui tente d’étouffer la soif de liberté des Catalans, et nous ne serons pas découragés.

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23.07.2024 à 11:20

Kyiv : Ils humilient et réduisent les salaires

aplutsoc

Les éducatrices du centre d’accueil pour enfants handicapés du district Darnytskyi de Kyiv ont signalé des humiliations, des pressions et des accusations injustes de la part de la direction, qui aggravent les conditions de travail et affectent la réadaptation des enfants handicapés. Un groupe d’employées du Centre de réadaptation pour personnes handicapées du district Darnytsky […]
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Les éducatrices du centre d’accueil pour enfants handicapés du district Darnytskyi de Kyiv ont signalé des humiliations, des pressions et des accusations injustes de la part de la direction, qui aggravent les conditions de travail et affectent la réadaptation des enfants handicapés.

Un groupe d’employées du Centre de réadaptation pour personnes handicapées du district Darnytsky de Kiev est venu pour soutenir leur collègue Iryna Gangalyuk, qui a osé prendre une mesure audacieuse – faire ouvrir une enquête officielle contre le directeur de l’institution en raison des traitements humiliants. Cette année, lors de la réunion des parents, elle a été humiliée publiquement et, selon elle, injustement accusée par le directeur.

L’année dernière, les salaires ont été réduits dans ce centre.

Selon l’avocat et militant du Mouvement social Vitaliy Dudin, qui s’occupe du cas d’Iryna, son cas est un exemple de harcèlement moral, et pas seulement d’un conflit du centre.

    « J’adore mon travail, mais pourquoi dois-je vivre avec 9 000 UAH de salaire, et je participe toujours constamment à des formations et à des webinaires. Ils coûtent 300 hryvnias chacun » raconte une employée du centre qui accompagne Iryna.

Olena Gostra, l’ancienne directrice d’un des départements du Centre, qui a été la première à être licenciée après l’arrivée du nouveau directeur, a également une histoire similaire. Elle était la présidente élue du Conseil du travail et tentait de défendre les intérêts des travailleuses. Son fils est également handicapé et travaillait au centre comme homme de ménage. Olena l’aidait parfois. Les nouveaux dirigeants y ont vu de la « corruption ». Actuellement, son cas de licenciement illégal est en cours d’examen devant un tribunal.

Source : RESU / PLT

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