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Myriades \ Francis Pisani
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MYRIADES

Francis PISANI

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29.02.2024 à 08:05

Le nucléaire de Poutine contre l’IA ≈045

Francis Pisani

Comment comprendre l'annonce d'une éventuelle menace nucléaire russe dans l'espace ?
Texte intégral (2857 mots)

Politiciens et médias ne cessent de rivaliser à qui nous fera le plus peur. Un jeu auquel excelle Mike Turner, président de la Commission permanente sur le renseignement de la Chambre des représentants. C’est à lui que nous devons l’annonce d’une utilisation possible de l’arme nucléaire par la Russie dans l’espace. C'est vraisemblable et inquiétant. Mais ça révèle aussi une faiblesse radicale de Poutine : l’intelligence artificielle, notamment militaire.

Le Pentagone s’efforce de protéger ses satellites contre les radiations d’une attaque nucléaire - www.defense.gov

Sujet d’actualité, s’il en est, on parle beaucoup du recours à l’IA dans les guerres, notamment à propos des drones utilisés en Ukraine.  Après un premier usage d’appareils trouvables dans le commerce et bricolés, les solutions utilisées des deux côtés sont de plus en plus « intelligentes ».

Contrairement à la formule médiatique consacrée, le vrai danger n’est pas le « killer drone » (capable de décider de tuer). La vraie révolution dans les affaires militaires (Revolution in Military Affairs dans le jargon professionnel international) ne se situe pas au niveau d’armes spécifiques. Elle dépend plutôt des plateformes capables de réunir, de traiter des quantités considérables d’informations en temps réel puis, éventuellement de prendre des décisions avec ou sans intervention humaine. Voir Myriades IA, politique et mythes grecs ≈014.

Les archives de Myriades

De tels dispositifs sont conçus pour recueillir toutes les données possibles concernant un grand espace d’affrontements (le Moyen Orient, l’Europe, l’Asie de l’Est ou, pourquoi pas, la planète toute entière). Ce à quoi se consacrent de très grosses boîtes comme Lockheed ou IBM et, plus particulièrement des entreprises plus récentes comme Palentir, Anduril et, bientôt, OpenAI. 

Le recours au nucléaire par Poutine : De quoi s’agit-il ?

Tout indique que le programme russe existe véritablement (malgré les dénégations de Moscou auxquelles plus personnes n’a de raison de croire). D’après mes recherches, il semble qu’on puisse distinguer deux hypothèses : bombe lancée depuis la terre le moment voulu, ou appareil nucléaire (bombe ou satellite) préalablement mis en orbite et déclenchable à volonté.

« Dans le vide spatial, » explique The Economist, « les radiations sont déterminantes. L'impulsion électromagnétique créée par une explosion orbitale pourrait endommager l'électronique des satellites un peu partout dans le ciel. »

Si les appareils militaires américains sont généralement équipés pour résister à de telles attaques, ce n’est pas le cas des commerciaux tels ceux lancés par Starlink, l’entreprise d’Elon Musk qui a contribué aux succès des Ukrainiens face à l’agression russe des deux dernières années. 

Ce qui fait conclure à la publication britannique qu’un tel geste désespéré dans la mesure où il risquerait d’affecter toute l’économie mondiale, y compris celle de la Russie et de ses alliés, « semble mieux adaptée aux États desperados comme la Corée du Nord et l'Iran, qui ont peu de capacités spatiales propres à protéger et qui, en cas de crise, peuvent estimer qu'ils n'ont rien à perdre. »

Mais peut-être Poutine n’a-t-il rien à perdre en matière d’intelligence artificielle ?

Rien à perdre : la vérité sur la menace russe

Depuis quelques mois, le président russe multiplie les interventions sur l’importance de l’IA et l’effort à faire pour se hisser au plus haut niveau. Or, entre autres difficultés, l’excellence reconnue de ses concitoyens en mathématiques ne suffit pas quand au moins 10% des spécialistes de ce domaine ont quitté le pays au cours des deux dernières années.

Alors que faire ? Prendre le problème par l’autre bout, s'est dit le maître du Kremlin !

La connectivité intelligente au coeur de l’IA - www.uscybersecurity.net

Les IA reposent sur 1) d’incroyables quantités de données, 2) des algorithmes sophistiqués, mais aussi sur 3) des communications fluides entre data centers, labs, utilisateurs, capteurs (sensors en anglais) etc. Ces derniers, dont le chiffre était estimé à une quinzaine de milliards en 2022 (et qui pourrait doubler d’ici à 2027, en 5 ans), sont les sources indispensables d’informations précises actualisées à tout instant. 

En retard sur les deux premiers points, Poutine peut se concentrer sur la paralysation du troisième chez les autres, même si ça l’affecte lui aussi. 

Le joker nucléaire spatial (qui n’est pas une plaisanterie) apparaît ainsi comme un aveu d’impuissance là où ça se joue : l’avancée des Chinois et des Américains dans le développement de leurs capacités en matière d’intelligences artificielles. 

La coupure d'une partie des communications mondiales de façon indiscriminée ne peut que gêner le fonctionnement des plateformes militaires. En particulier pour les États-Unis qui ont choisi la prolifération en s’appuyant sur des entreprises privées et la mise en orbite de satellites commerciaux sans protection particulière. Elle plongerait la planète dans une crise économique généralisée, redoutable pour ses rivaux plus riches et plus puissants 

Incapable de rentrer par la porte le jour où s’engageront des négociations sérieuses entre Chinois et Américains, Poutine tente de se donner les moyens de s’imposer par la fenêtre, en cassant tout sur son passage s’il le faut. 

Signe de force ou aveu de la faiblesse ? Inévitable ambigüité. 

Mais c’est aussi, pour nous, une bonne occasion de réfléchir à cette troisième composante essentielle des intelligences artificielles, les communications digitales…

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Concret : soyez gentil.le avec votre chatbot, vous aurez de meilleurs résultats

Si vous posez vos questions gentiment, vous aurez de meilleures réponses et, le système se conduira mieux avec tout le monde signale le site d’information Axios.

C’est vrai pour le japonais - on pouvait s’y attendre -, mais aussi pour l’anglais et le chinois révèle une étude de l’Université de Cornell

Aucune raison que ça ne vaille pas pour le français… mais ne me dites pas que c’est trop vous demander… 

PS - N’en rajoutez pas une couche dans le genre “lèche bot”, il vous donnera des réponses plus longues.

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21.02.2024 à 07:40

L’extension du domaine digital-IA ≈044

Francis Pisani

Mieux (pourquoi pas?) que Mistral, la pépite IA française, nous avons Houellebecq pour nous signaler l’importance du domaine digital-IA.
Texte intégral (2033 mots)

Certains évènements de la semaine dernière m’ont poussé à me demander si nous prêtons assez d’attention au rôle joué par le digital dans l’actualité, à son impact multiforme. Je ne parle pas ici de sites ou de rubriques spécialisés, mais des infos qui nous arrivent sur la France, l’Europe ou même plus loin. Prêtons-nous suffisamment attention à l’extension du domaine digital dans les mouvements sociaux, la politique, la culture, la guerre ou les affaires internationales ?

Quelques exemples…

Mouvements sociaux : “La radicalité d’une «  grève Facebook »” 

Tel est le titre utilisé par Le Monde pour rendre compte du mouvement des contrôleurs SNCF de samedi et dimanche dernier. Ils se sont, en effet, servis des réseaux sociaux pour s’organiser directement sans passer par les structures syndicales. 

Pourquoi c’est important ? Parce que c’est un exemple de ce que les institutions hiérarchisées (entreprise et syndicats) ne sont plus nécessairement la meilleure façon de s’organiser. Les réseaux sont maintenant partout. 

Mais attention tout le monde peut y avoir recours comme nous avons pu le voir quelques jours plus tôt avec la prise de contrôle de la contestation agricole par les plus gros exploitants.

Business : Les GAFAM changent de nom

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L’ordre des Big Tech, les plus grandes entreprises de technologie n’est plus le même qu’il y a 3 mois. L’actualité est maintenant dominée par les MANAAM (Microsoft, Apple, NVIDIA, Alphabet (Google), Amazon, Meta (Facebook) ! Nous allons devoir adapter notre vocabulaire critique et cesser d’en vouloir aux « GAFAM ».

Pourquoi c’est important : parce que celles qui ont fait assez tôt le pari de l’intelligence artificielle sont en train de déplacer les autres. Non seulement Microsoft est passée devant Apple dans le classement des entreprises les plus riches du monde mais, mercredi dernier, NVIDIA, une presque inconnue du grand public qui fabrique les microprocesseurs indispensables à l’infrastructure sur laquelle s’agite l’IA est passée devant Alphabet, Amazon et Meta.

Le peloton de tête n’est pas très différent mais les changements dans l’ordre sont significatifs. Nous verrons s’ils se creusent dans les mois qui viennent.

International : Quand l’IA permet de gagner des élections au Pakistan

Très loin de la Californie, au Pakistan que l’on a trop souvent tendance à considérer comme pas vraiment développé, les partisans de l’ancien premier ministre Imran Khan lui on permis de faire campagne depiis sa prison et de remporter les élections. 

Comment ? Alors que leurs actions étaient censurées ou interdites, ils ont organisés des meetings sur YouTube et TikTok et même utilisé l’intelligence artificielle pour transformer des notes discrètement transmises par Khan en vidéos avec synchronisation de sa voix et du mouvement de ses lèvres.

Attention - Cette belle inventivité peut être utilisée pour perturber des processus électoraux démocratiques.

Googlez : élections pakistan intelligence artificielle

Votre aide est très appréciée

En France aussi, mais…

« Il se passe quelque chose à Paris dans l’IA en ce moment » titrait Le Monde du 12 février à propos de l’effervescence créée par les boîtes comme Mistral la pépite française de l’IA. 

L’écosystème est en effervescence. Les rêves prolifèrent. Macron y voit « un enjeu de souveraineté technologique » et s’inscrit ainsi dans ce que les Britanniques qualifient de « nationalisme IA ».

De croissance plutôt lente au cours des 30 dernières années l’archipel digital français (ces petites îles où l’on travaille au développement technologique) se densifie dans une mer plutôt faite d’indifférence et de réticences.

A peine 36% de la population croît que l’IA peut créer des emplois. Plus généralement la France est, avec le Japon, le pays le plus pessimiste du monde pour 2024 (via Benoît Raphaël).

Heureusement nous avons Houellebecq

Petite anecdote, un peu honteuse (j’aurais pu y penser plus tôt)… c’est en cherchant le titre de cette chronique, dont je voulais qu’elle montre les transformations de notre monde sous l’influence de l’IA et du digital (le « digital-IA ») que j’ai pensé au livre de Michel Houellebecq L’extension du domaine de la lutte. 

Première surprise, juste après le titre de son roman, Google me proposait d’accéder à la définition de ce qu’on appelle les « extensions de domaine », les .fr, .com, .edu et autres. J'ai alors pensé à Plateforme, autre oeuvre du même romancier. Il y avait  bien digital sous roche. 

Une légère extension du domaine de ma recherche (toujours conseillée) m’a permis de réaliser, ce que j’avais oublié ou, peut-être, jamais su, que l’écrivain vedette était au départ ingénieur (agronome) et un peu informaticien. Assez pour en saupoudrer tous ses romans, comme le montre limpidement Binnie « programmeur, data analyst et apprentie romancière » de son état.

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Supplément : Y aviez-vous pensé ? (moi pas pour être honnête)

1) Générations : Les « digital natives » sont largués 

Ils sont remplacés par les « AI natives » qui se précipitent, dans les universités qui en offrent, sur les cours d’intelligence artificielle générative. Un tiers de ceux qui finissent cette année ont l’intention de s’en servir dans leur carrière révèle une enquête récente citée le 1é février par le site d’information Axios.

2) L’Histoire, victime idéale des deepfakes 

Aucune raison pour que ces images fabriquées par l’IA, comme celle du pape en doudoune blanche, se limitent à l’actu, signale le New York Times. Abondamment pratiquée par Staline et pas seulement, la manip est aussi vieille que la politique.

Mais l’échelle change avec la rapidité de production de documents IA alors que les sites historiques, ainsi que ceux contenant des actes de propriété anciens, par exemple, sont plutôt moins bien protégés. 

Qu’adviendrait-il si on nous fabriquait, preuves à l’appui, un Napoléon grec, un Jésus arabe, ou une Jeanne d’Arc transgenre ?

Googlez : deepfakes modifient histoire, et deepfakes past, puis… creusez

Merci pour votre curiosité.

Passez quand même un bon reste de semaine.

A vite…

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11.02.2024 à 09:26

Analogie de la bagnole ≈043

Francis Pisani

Pas besoin d’être mécano pour conduire une voiture, ni d’être informaticien pour utiliser ChatGPT ! OK, mais aborder ces deux technologies en parallèle peut aider...
Texte intégral (2478 mots)

Bonjour,

Les bagnoles d’aujourd’hui sont conçues pour qu’on n’aie jamais à ouvrir le capot. Aux garagistes de le faire. Vous pouvez conduire des milliers, voire des dizaines de milliers, de kilomètres sans savoir ce qu’est un moteur ni comment ça marche. J’ai même rencontré une personne qui, après des années de conduite, s’est trouvée désemparée quand elle eût à s’occuper d’un pneu crevé. 

≈043-EmbouteillageChicago-Wikipedia-David-CC BY 2.0

De la même façon, vous avez au moins une fois, en tous cas je l’espère, utilisé ChatGPT pour rédiger des devoirs, produire des lettres officielles acceptables ou dresser un plan de table, de voyage, de réorganisation ou de note à proposer à votre chef de service. 

Ce qui compte c’est le temps gagné. 

Le reste on s’en fout ou, comme disait Deng Xiao Ping, « peu importe qu’un chat soit blanc ou noir pourvu qu’il attrape les souris ». Pas besoin de connaître le principe des injecteurs électroniques pourvu que la voiture vous transporte. Ne pas savoir ce qu’est un LLM (Large Language Model ou grand modèle de langue), base de l'IA générative, ne vous pénalise en rien pour tirer parti de ChatGPT.

Alors pourquoi vous dis-je qu’il en va de l’IA comme des bagnoles et pourquoi insister avec cette idée de culture digitale et de compréhension de l’IA… ? Pourquoi m’entêtai-je à publier Myriades avec l’espoir que cela vous intéresse ?

Parce qu’il n’y a pas que le moteur qui compte dans une voiture !

Pour les voitures, il n’y a pas que le moteur qui compte

Prenons quelques exemples de connaissances utiles pour ne pas mourir trop vite dans l'aventure. De quel côté se trouve le volant et si on conduit à droite ou à gauche; le fait qu’il faut mettre de l’essence et, pour ne pas avoir l’air trop bête à la pompe, de quel côté se trouve l’ouverture ou, si on sait trouver la roue de secours et le cric.

Ne faut-il pas aussi savoir tourner le volant à bon escient, freiner, accélérer dans les virages… conduire tout simplement ?

Et le code de la route ? Les limitations de vitesse, stops et autres priorités à respecter, les conditions pour doubler et la lecture de tous ces panneaux de signalisation plus ou moins hiéroglyphiques ?

Et pendant que nous sommes aux véhicules terrestres à moteur, si vous croisez ou dépassez une moto, un tracteur, une voiture de pompiers ou de flics, une ambulance ou un char d’assaut au comportement bizarre, il est utile de ne pas hésiter trop longtemps avant de trouver au plus vite la réaction qui convient.

Sans oublier les effets de la pollution due aux automobiles. 

Et quand vous pestez le matin (ou le soir) dans les embouteillages, vous voyez bien que c’est grâce à (ou à cause) des voitures que nos paysages sont étranglés d’autoroutes, qu’on élargit les rues et que les villes sont devenues gigantesques. Ce qui me fait penser à cet incroyable paradoxe révélé par ce qu’on appelle la constante de Marchetti selon laquelle, depuis le néolithique, nous consacrons le même temps pour aller de chez nous à notre lieu de travail alors même que la distance augmente en raison des progrès des moyens de transport. 

En clair, vous n’avez pas besoin d’être versé.e dans la science des moteurs à explosion, pas plus que dans la mécanique de votre voiture. Mais vous avez besoin de, et/ou intérêt à savoir vous en servir dans la vie pratique, et à connaître les enjeux de vos choix en raison des impacts qu’ils ont sur votre vie et celle des autres.

Vous avez compris. J’arrête.

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Idem avec l’intelligence artificielle : ce « panbidule »

Pareil avec l’intelligence artificielle et les technologies qui permettent le fonctionnement de votre mobile, votre ordi, le GPS, le site du ministère des finances pour votre déclaration d’impôts ou celui qui vous permet de commander une pizza ou de parler à vos enfants ou petits enfants quand ils sont loin. 

Il n’est pas besoin d’en connaître les détails de fonctionnement, mais vous avez tout intérêt à savoir vous en servir au mieux. 

Et même ça, plus répandu chez les jeunes que chez les seniors, ne suffit pas vraiment si vous ne voulez pas tomber dans les peurs excessives ou la croyance dans des miracles peu probables, 

Le digital (je n'aime pas « numérique), les technologies de l’information et de la communication et l’intelligence artificielle ne sont que des outils. Mais pas n’importe lesquels. Potentiellement accessibles à et modifiables par tous.tes, ils sont les seuls utilisables avec tous les autres, dans tous les domaines (on appelle ça une general purpose technology en anglais, ou technologie à usage général) à la différence des moteurs à explosion d’usage bien plus réduit. Elles permettent à la fois de produire ce dont elles s’alimentent - les données - et comment en tirer parti - les algorithmes. Elles sont aussi les premières à pouvoir développer une certaine dose d’autonomie.

Un outil certes, un appareil, un truc, un bidule, qu’on est tenté - vues ses capacités -de désigner en y joutant « hyper » ou « méta », préfixes sans saveurs. 

Essayons autre chose. 

Pourquoi pas « pan » alors ? Pas le dieu grec mais, si nous en croyons le dictionnaire de l’Académie Française,  « [l’] élément de composition signifiant Tout ». Avec une telle garantie de bon usage nous pouvons bien nous permettre de parler de ce « panbidule » qu’est l’IA, ce « tout technologique ». Un outil donc, mais que nous retrouverons partout.

Concret : la preuve en images que l'IA générative ne comprend pas

Elle est assénée par ce test consistant à demander à ChatGPT une image de pièce vide avec « absolument pas d’éléphant ». La seule présence du mot incite L’IA à en mettre un. Plusieurs essais, que je vous invite à regarder sur ce billet de Gary Marcus cet empêcheur de « biduler » en rond que j’adore citer, montrent que l’outil n’est pas fiable et, plus sérieusement encore, qu’il est indispensable d’envisager « d’autres approches de l’intelligence artificielle  ».

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Ceci dit, critique de la critique, les images en question font penser au fameux livre de Georges Lakoff Don’t Think of an Elephant (2004) (non traduit en français que je sache) dans lequel il montre qu’une des manipulations  préférées des politiciens consiste à pousser leurs publics à penser à quelque chose en jurant qu’ils ne sont pas contre… comme celles et ceux qui disent n’être pas contre les immigrés ou pas contre les écologistes.

Je vous laisse le soin de trouver des analogies pertinentes…
A la semaine prochaine.

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04.02.2024 à 18:59

Tracteurs, IA et pesticides ≈042

Francis Pisani

Même les innovations les plus importantes n’avancent que lentement. Dommage, quand on pense que l’intelligence artificielle pourrait réduire le recours aux pesticides dans l’agriculture…
Texte intégral (2374 mots)

Massifs et lents, les tracteurs qui servent à barrer les routes et à cultiver la terre semblent à l’opposé des intelligences artificielles ultra-rapides et, apparemment,  dématérialisées. Mais, ne nous laissons pas piéger par une image simple. Les machines apparues au siècle dernier aident à comprendre comment les technologies les plus nouvelles se répandent et peuvent donner lieu à de surprenantes innovations susceptibles de réduire les tensions entre agriculteurs et écologistes.

On y va ?

Avec un tout petit peu d'histoire pour commencer. 

≈042-Farmtario.com-Photo Diana Martin

Histoire de tracteurs

Présentés comme  une révolution et porteurs de « la libération de l'agriculteur de sa dépendance à l'égard du cheval fatigué » ils promettaient d’être plus économiques que ces derniers. C’était en 1915 dans l’Iowa. L’enjeu était considérable puisqu’au début du siècle le secteur employait un tiers de la main d’oeuvre et produisait 15% du PIB de tout le pays.

La transformation a eu lieu, évidemment, avec la capacité de nourrir plus de gens plus ses inévitables aspects négatifs tels que la destruction des terres de surface. Le nombre de travailleurs agricoles a baissé d’un quart en cinquante ans. Et si la mécanisation a permis une augmentation du PIB d’environ 8% en 1950, les gains de productivité ont mis très longtemps à se faire sentir : 3% environ dans la même période.

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Comment expliquer ça ? Parce que les agriculteurs n’ont adopté les tracteurs que très progressivement et ce pour trois raisons pleines d'enseignements :

  • Les premières versions de la technologie étaient très chères et moins utiles que ne prétendaient les vendeurs du fait de l’incapacité de lever des compléments utiles tels que la charrue par exemple (ça me fait penser au GPT Store qui vient d’être ouvert et permet d’ajouter pleins d’outils nouveaux) ;

  • Opportunité (si l’on ose dire) circonstancielle, les bas salaires dûs à la crise de 1929 ont permis aux agriculteurs de retarder l’achat de machines dont ils ne savaient encore trop quoi faire (la situation est différente aujourd'hui, mais nombre d’entreprises se disent prêtes à investir dans l’iA par peur de louper le coche sans nécessairement savoir pour quoi faire. Pas un gage d'accélération).

  • Les exploitations agricoles de l’époque devaient se transformer profondément pour  tirer partie de la mécanisation. Pour que l’achat soit rentable il fallait agrandir les terres à travailler ce qui impliquait des négociations souvent lentes avec les propriétaires (la réorganisation de la structure de production est également en question aujourd’hui avec l'automatisation des tâches et le bouleversement des relations de travail qui en découle).

« Quelle que soit la qualité d'une nouvelle technologie, la société a besoin de beaucoup, beaucoup de temps pour s'adapter, » conclut The Economist où j’ai trouvé cette analyse. Prenons cela au sérieux.

L'erreur consiste souvent à ne prendre en compte que l'outil en ignorant son impact sur la société qui s'en sert, le modifie et se laisse modifier par lui. C’est pour cela que l’impact profond de l’imprimerie de Gutenberg a mis 200 ans pour changer l’Europe.

C'est toute la différence entre "invention," une nouveauté qui sort du lab, et "innovation" qui implique  introduction dans l'entreprise, le marché ou le tissu social. Elle n'existe pas sans "mise en oeuvre" précise le Manuel d'Oslo de l'OCDE. Dans la vie réelle, c'est elle qui compte le plus, celle qui nous concerne et que nous devons comprendre. 

Trois enseignements

  • Le temps est essentiel mais il n'y en a jamais qu'un seul (nous gagnerions à l'aborder comme "polychronie"). Professionnels et entreprises ont tout intérêt à se dépêcher d'intégrer l'IA dans leurs process car, faute de le faire, ils risquent de se trouver largués. Peu importe si les bénéfices prévisibles ne sont pas évidents à court terme. Il faut être dans le coup sans attendre.

  • Pour les autres, pour nous, pour celles et ceux qui ont compris que la vague arrive et que s'il faut la "contenir" et l'orienter, l'histoire des tracteurs permet d'aborder de façon plus réfléchie promesses et menaces, de comprendre que ni les unes ni les autres ne vont se matérialiser très vite (cela dépend des situations). 

  • L’accélération est un fait… mais elle concerne la vitesse à laquelle les innovations sont rendues accessibles. Si les coûts peuvent être considérables, comme pour les LLM à la base de l’IA générative, la mise en place est légère puisqu’il s’agit de digital comme le web. C’est un peu comme si pour l’aéronautique on n’avait eu besoin de mettre en place que les fabriques des constructeurs sans se soucier vraiment ni des aéroports, ni des avions…

En clair, si les innovations technologiques pleuvent de plus en plus fréquemment, notre capacité de les accepter, de les encadrer évolue toujours très lentement. Les voitures presque totalement autonomes seront fabriquées bien avant que nous en acceptions la diffusion.

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Concret : l’IA pour réduire le recours aux pesticides

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Le rapport des tracteurs et de l'intelligence artificielle n'est pas que métaphorique. Les robots agricoles disponibles sur le marché ne manquent pas.

Et les agriculteurs utilisent l’IA dans plusieurs domaines tels que la détection instantanée de la prolifération d'insectes et de maladies aussitôt transmise au téléphone mobile du fermier, ou l’optimisation de l’irrigation.

Peu connue mais dont on devrait parler plus, il y a la fascinante expérience de Substorm.ai, une entreprise suédoise qui utilise l’IA pour détecter, dans une exploitation de concombres, les zones à problème et limiter au strict minimum le recours aux pesticides. Voir aussi Intellias.com.

« Au lieu de pulvériser des pesticides sans discernement sur l'ensemble de l'exploitation de concombres, [des robots peuvent être utilisés] pour appliquer des pesticides uniquement sur les plantes infectées, en épargnant les plantes saines, ce qui permet de réduire considérablement la quantité de pesticides utilisée. »

Google ou ChatGPT : can AI reduce the use of pesticides in agriculture? (La même question en français ne donne pas les mêmes résultats…) 

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28.01.2024 à 10:09

Merci Edgar Morin, mais… ≈041

Francis Pisani

Guerres, inégalités, environnement, les crises se multiplient à trop de niveaux. La faute à la tech dans un monde dominé obsédé par le profit, dit Edgar Morin. Inversons la proposition.
Texte intégral (2960 mots)

J’ai lu avec passion la tribune publiée dans Le Monde par le très grand Edgar Morin sous le titre : « Le progrès des connaissances a suscité une régression de la pensée ».  Loin de prétendre l’interpeller je voudrais simplement réfléchir avec vous sur cet texte émouvant d’un plus que centenaire qui  appelle à la résistance et à la solidarité  pour affronter nos malheurs dûs, selon lui, à la science et à la technologie.

EdgarMorin-CNRS©Basso Cannarsa

La faute tiendrait au fait qu’on les a séparés par des barrières disciplinaires empêchant de penser, de comprendre leurs interactions. Nous sommes ainsi mal armés pour faire face à l’accumulation d’orages qui caractérise cette phase de l’histoire planétaire dont il dit « Nous ne savons pas si [elle] est seulement désespérante ou vraiment désespérée. »

Situant les guerres en cours ou qui menacent, celles qui durent et celles qui s’étendent, dans le contexte de « l’antagonisme virulent entre trois empires : les États-Unis, la Russie et la Chine » il signale que « Les crises s’entretiennent les unes les autres dans une sorte de polycrise écologique, économique, politique, sociale, civilisationnelle qui va s’amplifiant. » Voir Myriades : Dynamique des relations ≈032.

La dégradation écologique qui affecte citadins comme ruraux, et aggrave partout les inégalités se doit à « l’hégémonie d’un profit incontrôlé  ». 

Tout cela est parfaitement vu et clairement dit par le penseur français que je respecte le plus aujourd’hui, notamment pour son travail sur la complexité. 

« Progrès scientifique technique »

Mais j’ai des doutes sur sa vision du rôle du « progrès scientifique technique » auquel il attribue « la cause des pires régressions de notre siècle » : Auschwitz, les armes nucléaires, les sociétés de surveillance et de soumission ainsi que les guerres de plus en plus meurtrières. 

The-Yin-and-Yang-of-Human-Progress-Natasha Sinegina-Wikipedia

D’abord je ne crois pas au « progrès » à moins de le concevoir de manière quantique, c’est-à-dire comme une évolution positive et négative en même temps. Comme la technologie qui n’est, selon la formule connue, « ni bonne, ni mauvaise, ni neutre ». Cela dépend de ce que nous en faisons. Pour Morin « c’est lui [ce « progrès »] qui, animé par la soif du profit, a créé la crise écologique de la planète ».

Tout serait peut-être mieux dit si nous Inversions la phrase : c’est la poursuite « hégémonique » du profit, comme il l’a dit plus haut, qui entraîne la course incontrôlée aux innovations les mieux susceptibles d’enrichir ceux qui les mettent sur le marché. 

Nous venons d’en voir l’illustration avec l’affaire Altman, le patron d’OpenAI, à qui nous devons ChatGPT, inoubliable tant elle est révélatrice. Mis de côté par ses associés qui lui reprochaient d’aller trop vite pour gagner plus d’argent, il a été réinstallé avec l’aide de Microsoft qui est, aujourd’hui, l’entreprise la plus riche du monde. La quête accélérée de profit s’est imposée à la prudence dans le développement de technologies ultra puissantes dont on ne mesure pas encore bien les risques qu’elles pourraient nous faire courir.

Une tendance si forte qu’elle donne lieu à la naissance qualifiée de « technosécessionisme » par Chem Assayag dans Usbek & Rica. » Un groupe ayant pour objectif de rendre la Silicon Vallée, voire la Californie indépendante des États-Unis ou de créer des îles indépendantes au large des côtes pour échapper aux quelques contraintes mises par les États.

Edgar Morin a le grand mérite de faire figurer science et technologie à côté des guerres et de la crise environnementale dans la polycrise (l’équation complexe) qui caractérise notre époque. Mais il me semble poser le problème à l’envers. Voyons ce qui se passe si nous permutons les points de sa proposition.

Merci de lire Myriades \ Francis Pisani. Ce post est public, n'hésitez donc pas à le partager.

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Et la tech dans tout ça ? 

Je précise, ça n’est pas la tech qui est la cause de tous ces maux auxquels elle contribue.

- L’intelligence artificielle générative n’est qu’une étape dans l’évolution des technologies inventées par les humains, une étape essentielle car elle entraîne toutes les autres. Tech d’utilisation générale (general purpose technology), elle est, en outre susceptible d’acquérir de l’autonomie.

- Pour ces raisons, elle justifie plus encore que toutes les autres, l’intervention d’autorités étatiques ou inter-étatiques et des humains pour les « contenir » de façon urgente.

- Selon la façon dont elle est prise en charge à tous les niveaux (centre de recherche, entreprises, pouvoirs publics, institutions internationales) elle peut contribuer à réduire certains aspects de la crise écologique mais aussi l’aggraver (énergie consommée par les data centres et contribution à une croissance débridée)

- Bien utilisée elle peut même nous aider à gérer la complexité des polycrises en permettant de suivre les interactions entre les différents éléments qui les constituent.

Edgar Morin termine sa chronique en nous invitant à une Résistance qui rappelle celle à laquelle il a participé contre le régime Nazi. « C’est l’union, au sein de nos êtres, des puissances de l’Eros et de celles de l’esprit éveillé et responsable qui nourrira notre résistance aux asservissements, aux ignominies et aux mensonges. »

Tout cela est indispensable, mais il me semble que nous y parviendrons d’autant mieux que nous saurons intégrer le potentiel positif des technologies que nous mettons au point et des sciences qui les inspirent.

D’où la question qu’il faut toujours se poser « Et la tech dans tout ça ?  ». Ne nous a-t-elle pas permis de mieux comprendre,  par exemple, l’importance de la Renaissance en intégrant le rôle de l’imprimerie inventée de Gutemberg ?

N’est elle pas, aujourd’hui, la seule force menaçante qui comporte aussi des dimensions positives ?

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Vidéo - Compétition et piège de Moloch

Dans The Dark Side of Competition in AI, Liv Boeree, ancienne championne de poker diplômée en astrophysique, présentatrice de télé et mannequin explique comment bien des problèmes liés aux menaces de l’IA naissent de la compétition entre les grandes boites. Liv empreinte sa principale métaphore à la Bible - Le piège de Moloch - quand des parents ont sacrifiés leurs enfants au dieu Moloch dans l'espoir de gagner ce qu'ils désiraient... mais n'y sont pas parvenus. Pas mal pour faire avancer la réflexion avec prudence par rapport aux courses effrénées qui dominent en ce moment. 

Liv_Boeree_2019-World Poker Tour-Wikipedia

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23.01.2024 à 11:35

L’offensive productiviste d’OpenAI ≈040

Francis Pisani

Chorégraphie de séduction hyper réglée des patrons d’OpenAI et de Microsoft pour calmer les craintes du public et, ils étaient à Davos, pour promettre des fortunes aux investisseurs. Inquiétant.
Texte intégral (2865 mots)

Sam Altman et Satya Nadella, les patrons d’OpenAI, l’entreprise créatrice de ChatGPT et de Microsoft (vous connaissez n’est-ce pas?) étaient la coqueluche du World Economic Forum qui s’est tenu à Davos la semaine dernière. Le gratin de la planète business voulait les entendre, les voir, et peut-être même les toucher. Ils avaient parfaitement préparé leur numéro de charme autour d’arguments faits pour calmer les fantasmes en matière d’intelligence artificielle et… promettre la création de richesses pharaoniques.

Et c’est là que le bâts blesse. Ou devrait blesser. Regardons d’un peu plus près.

Nadella et Altman-Entretien The Economist

Rassurer

Après les craintes suscitées par la crise de novembre au sein d’OpenAI (voir Myriades : Games of AI : c'est qui les pions ?) il s’agissait d’abord de rassurer le public en général (et bien des patrons ou politiques présents à Davos) sur les risques d’un débordement. 

L’argument bien préparé par leurs services de relations publiques s’articule en deux temps.

  • D’abord, puisqu’on ne peut pas vraiment expliquer comment ça marche (trop compliqué pour presque tout le monde), en disant qu’au lieu d’avancer par grandes poussées ce qui compte c’est la « généralité » d’une multitude de petites avancées, jamais détaillées mais toujours bien emballées.

  • Le deuxième temps consiste à dire (contrairement à ce qu’Altman prétendait quelques semaines plus tôt) que l’IA générale (plus intelligente que nous dans tous les domaines) n’est pas pour demain et qu’elle arrivera presque sans que nous nous en rendions compte.

Lors d’un entretien commun mené par Zanny Minton Beddoes, responsable éditoriale de The Economist, Altman a déclaré « Je pense que plus personne n'est d'accord sur la signification de l'AGI (Intelligence Artificielle Générale. »  « Lorsque nous atteindrons l'AGI, a-t-il ajouté, le monde s'affolera pendant deux semaines, puis les humains retourneront faire des choses humaines. » Il a précisé que l'AGI serait une « chose étonnamment continue », où  « chaque année, nous sortirons un nouveau modèle bien meilleur que l'année précédente ». Pas à pas, sans grande révolution, comme avec l’iPhone.

Un argument malin qui leur permet d’enrober la crainte dans des explications vagues, justifiées à leur tour par la difficulté d'expliquer la technologie à des non-spécialistes. 

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Des gros sous plein les mirettes

Restait à convaincre les patrons présents d’acheter les services proposés.

PilesOfMoney-JamesCridland_Flickr.CC BY 2.0 DEED

Altman et Nadella se sont mis d’accord pour dire d’abord que leur véritable objectif était de faire gagner plus d’argent aux utilisateurs de leur plateforme qu’ils n’en gagneraient grâce à elles. C’est pas faux et ça sonne bien. Ils ont ensuite fait miroiter, au cours du même entretien, des augmentations pharamineuses de la productivité et de la croissance, généreusement réparties, bien entendu.

« L'objectif est que les personnes qui utilisent votre plateforme gagnent plus d'argent que vous. Microsoft se focalise sur cet objectif » a déclaré Altman avant de préciser qu’ils voulaient « Mettre cela à la disposition du monde et permettre aux gens d'être plus productifs. » Réponse tout sourire de Nadella « Je partage évidemment ce point de vue. Il ne fait aucun doute dans mon esprit que si cette plateforme doit stimuler la productivité, elle doit aussi se transcender dans toute la croissance mondiale. »

C’est là qu’on s’inquiète et que les écologistes devraient vraiment dresser l’oreille. 

Le vrai risque environnemental de l’intelligence artificielle est peut-être moins dans la consommation d’énergie des data-centres qui lui permettent de fonctionner que dans sa contribution à une augmentation de la productivité et de la production partout dans le monde. En clair, c’est, en partie, son éventuel succès dans une course à la croissance sans limite qu’il faut craindre d’un point de vue environnementaliste.

Si vous voulez m'aider

Se méfier des deux (pour des raisons différentes)

Un paradoxe final et tout aussi redoutable nous est fourni par le style des deux hommes tel qu’ils sont apparus à Davos. 

Imbu de sa célébrité si vite acquise Altman parle en regardant le plafond - le ciel ? - plus que ses interlocuteurs. Pas nécessairement « illuminé » mais dans un gros trip narcissique. 

On est alors tenté de se reporter vers le « vétéran » qu’est Satya Nadella qui travaille pour Microsoft depuis plus de 30 ans et qui a vu plus d’un tournant dans l’histoire des technologies de l’information et de la communication. 

Mais n’est-il pas à craindre aussi ? Non à cause de ce qu’il est, mais en raison de la considérable puissance qu’il dirige et de sa capacité d’entraîner dans son sillage administrations et entreprises aussi bien que les particuliers… vous et moi, nous.

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Concret : redessiner son appart et donner libre cours à son imagination 

Image de DALL-E par Tom’s Guide

- HomeStyleAdvisor est un GPT (pas besoin de savoir ce que ça veut dire), un module d’IA qui permet de redessiner son bureau (ou tout autre local). On en trouve déjà des millions sur le GPT Store lancé par OpenAI dans la lignée des Apple et Google stores. Il est recommandé par Tom’sGuide un site sérieux.

- Dans la même lignée n’hésitez pas à vous amuser et/ou vous inspirer avec cette délicieuse et courte courte vidéo (6’30) de Bilawal Sidhu The AI-powered tools supercharging your imagination (sous-titres en français). Il commence par sa fascination de gamin, en Inde, pour les jeux vidéos et montre l'évolution des outils dont il dispose pour créer des mondes qui partent de la réalité. Important pour l'architecture, le design intérieur ou les paysagistes.

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