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SOS Forêt France défend une autre vision de la gestion forestière et de la filière Bois qui optimise les apports sociaux, écologiques et économiques des forêts à court et long terme.

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23.12.2024 à 18:34
Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (1323 mots)

Temps de lecture : 3 minutes

Les forêts de Loulle et Mont-sur-Monnet (39) ne seront pas coupées pour laisser à place à des panneaux solaires. Après trois années de lutte, le Préfet du Jura, Serge Castel, a pris un arrêté refusant l’autorisation de défrichement qui aurait permis le lancement des travaux du parc photovoltaïque de 51 ha prévu par Cévennes Énergies.

Aux côtés de divers collectifs (collectifs citoyens, associations de protection de l’environnement mais aussi associations de chasse), SOS Forêt a participé à la lutte contre ce projet aberrant en informant, en contribuant à l’enquête publique (voir notre article) et en étant représentée à la manifestation qui illustre cet article. Comme les Soulèvement de la Terre du Haut-Jura, qui a annoncé cette décision dans un communiqué, nous pensons que ce refus d’autorisation de défrichement est une belle victoire et un soulagement.

Voici la suite du communiqué :

“C’est un soulagement, pour les non-humain⋅es qui habitent ces précieux hectares de forêts. C’est un soulagement pour les habitants et paysans locaux inquiets de voir la ressource en eau gravement impactée. Et c’est un soulagement aussi pour les usagers de cette forêt, amoureux de la nature, chasseurs, randonneurs, spéléologues…  tous·tes attaché⋅es aux forêts et lapiaz sur ces sols karstiques, à la beauté et la richesse de ces milieux et à toute l’histoire qu’ils contiennent.

Une victoire ici, au milieu de tant de luttes et de défaites

L’avis du Préfet, suivant tous ceux de ses services ayant eu à se prononcer sur le dossier et celui des commissaires enquêteurs, ne devrait pas nous surprendre. Et pourtant…

Aujourd’hui, de trop nombreux projets écocides voient le jour, validés par les autorités au mépris des impacts environnementaux, sociaux et démocratiques. Très souvent les études d’impacts sont incomplètes, bâclées ou conduites à la va-vite (rappelons qu’elles sont à la charge du porteur de projet). La désinformation des citoyen⋅ne⋅s est la norme, entre publi-rédactionnels ou plaquettes commerciales  et centaines de pages de dossier exposant les dessous d’un greenwashing éhonté.

À Loulle et Mont-sur-Monnet, une partie de ces manquements ont été comblés par un travail bénévole de longue haleine produit par les collectifs locaux. Ils n’ont eu de cesse d’informer la population locale sur les enjeux du projet. Ils ont fait un travail objectif et sérieux de communication, mettant au jour les erreurs, faiblesses, lacunes, mensonges du porteur de projet. Ils ont révélé, étayé et développé les connaissances naturalistes sur les sites concernés. Ils ont fédéré, expliqué, dénoncé, tout en complétant le travail des services de l’État (DREAL, ONF, MRAE) qui avaient eux-même déposés des avis défavorables et étayés sur le sujet.

Un travail de Sisyphe bénévole, trop loin des enjeux démocratiques

Chaque dossier est examiné individuellement, sur des critères éclatés par les différentes législations, sans jamais devoir prouver sa pertinence énergétique. L’État a refermé le débat public sur la transition énergétique, dont on sait qu’elle doit être pensée et planifiée à l’échelle d’un territoire pour se réaliser et avoir les effets escomptés. Notre avenir énergétique est abandonné au marché et aux promoteurs privés, charge aux habitant⋅e⋅s de se mobiliser pour limiter la casse sur la biodiversité, dont la situation n’est pas moins critique que celle du climat.

Comment multiplier ces victoires nécessitant la mobilisation d’un grand nombre de personnes sur leur temps libre pendant que celles et ceux qui sont payés à déployer et signer ces projets ne prennent que trop rarement en considération les réels enjeux écologiques, démocratiques et sociaux ?

Vers un maillage des luttes forestières locales contre l’artificialisation des sols

Les collectifs sont plus déterminés que jamais et ils ne s’arrêteront pas à cette victoire, à cet îlot sauvé au milieu d’un territoire criblé de projets absurdes. La Communauté de commune, après avoir écarté le débat pour soutenir ce projet, s’est inquiétée du fait que la législation ayant évolué, un nouveau projet de 40 hectares serait désormais compté comme de l’artificialisation des sols. On sait qu’il est désormais illégal de défricher plus de 25 hectares pour installer un parc photovoltaïque, mais on peut s’attendre à de nouveaux bricolages et coups tordus en saucissonnant le projet. 

À Cressia, à Pimorin, mais aussi ailleurs dans la région, par exemple dans la Nièvre, les milieux naturels et agricoles extensifs continuent d’être la cible des promoteurs industriels de projets d’énergies renouvelables : plus faciles à mener, moins cher car personne ne leur fait payer le coût incommensurable des destructions de nos communs. Tant que cela ne changera pas, que les zones déjà artificialisées ne seront pas privilégiées, nous continuerons à défendre ces espaces de vie dont notre espèce dépend.

Nous mettrons en lien nos expériences, nos compétences, et nos énergies, pour que nulle part de tels projets ne soient imposés à un territoire. C’est le seul moyen de tenter de s’extraire du destin mortifère qui est promis au vivant.”

L’article Victoire contre l’installation d’un parc solaire dans la forêt du Jura est apparu en premier sur SOS forêt France .

16.12.2024 à 12:24
SOS Foret France
Texte intégral (1131 mots)

Temps de lecture : 2 minutes

Dans les “notes stratégiques” du Haut commissaire au Plan, fonction que François Bayrou occupait depuis 2020 avant d’être désigné Premier ministre, on cherche la forêt…

Dix-sept notes stratégiques ont été publiés depuis quatre ans sur le site du Haut Commissariat au Plan. Les questions écologiques y occupent une place extrêmement réduite et François Bayrou ne s’est pas vraiment rangé du côté des organisations de défense de la nature en prenant position en faveur du nucléaire et pour les retenues d’eau.

La date de la plus récente intervention médiatique de François Bayrou sur la forêt que nous ayons trouvée est… 2011. Dans cette vidéo pour la campagne de l’élection présidentielle de 2012, tournée lors d’une visite en forêt d’Orient, dans l’Aube, il disait vivre “au bord d’une forêt”.

Visite de François Bayrou en forêt d’Orient, dans l’Aube, 2011.

En espérant que depuis, François Bayrou aura remarqué la surexploitation et son lot de coupes rases qui font reculer partout les bords des écosystèmes forestiers, un éclairage sur la politique qu’il entend mener est donc attendu avec impatience.

Pour protéger la forêt, il est urgent d’opérer une rupture avec la politique menée par ses prédécesseurs :

arrêt des méga-usines à bois exerçant une pression insupportable sur des forêts déjà victimes de la crise écologique ;
renoncement au plan dit “de renouvellement forestier” qui encourage les coupes rases et l’industrialisation de la gestion forestière ;
des effectifs suffisants pour les services publics de la forêt et de l’écologie ;
des moyens aux collectivités territoriales pour qu’elles puissent aménager et étendre les forêts publiques.

Lors de la cérémonie d’investiture qui s’est tenue ce 13 décembre, le nouveau Premier ministre a dès ses premier mots fait part de son inquiétude quant à la “gravité de la situation” sur les déficits. Il n’est donc pas sans savoir que des centaines de millions d’euros peuvent être d’ores et déjà économisés en retirant le soutien public aux méga-usines à bois.

À condition que les autres suivent rapidement, nous ne lui en voudrons pas s’il commence dans son département, les Pyrénées-Atlantiques, où le projet BioTjet entend transformer les forêts en kérosène.

Au gain pour les comptes de la nation s’ajouteront la réduction de notre dette climatique, puisque 400 000 tonnes de bois par an ne seront pas transformées en carburant pour alimenter des avions, moyen de transport destructeur de la planète.

L’article François Bayrou, savez-vous que les bords de la forêt reculent ? est apparu en premier sur SOS forêt France .

16.12.2024 à 01:27
SOS Foret France
Texte intégral (882 mots)
Temps de lecture : 2 minutes

Ça sonne comme un nom d’herbicide et ce que décrit Sufosat n’en est pas si loin : ce site permet de visualiser les coupes rases en France métropolitaine.

Cliquez sur l’image pour accéder à la carte.

De loin, la carte est verte. Elle ressemble à l’image que la filière industrielle donne de la forêt française. Nous n’en aurions jamais eu autant, nous avons de la marge, etc.

Un zoom suffit pour que le rassurant discours s’effondre. Partout, des trous. Les surfaces colorées représentent sept années de coupes rases, identifiées par couleurs. Les coupes ne ralentissent pas. Imaginez ce qu’il restera de la forêt dans sept ans, alors que surgissent sur tout le territoire des projets de méga-usines à bois capables d’avaler des milliers hectares par an.

Sufosat (suivi des forêts par satellite) vise à cartographie les coupes coupes rases. Le projet a été a été réalisé grâce au travail de deux laboratoires publics, en partenariat avec l’Institut de Développement Forestier et une entreprise spécialisée dans le traitement des images satellites, Globeo. Les données traitées sont mises en ligne via Google Earth Engine Apps,

7 fois plus de coupes rases dans les forêts privées

Contrairement à ce qui peut être opposé aux organisations militantes pour la forêt, les surfaces comptabilisées comme des coupes à blanc ne sont pas confondues avec les dépérissements : “Les forêts de hêtres et de châtaigniers (2022) présentent le plus grand pourcentage de confusion avec respectivement 5,4 % et 9,6 %, ce qui ne représente que 0,8 % et 1,7 % du pourcentage de dépérissement détecté par rapport à la superficie totale”, précisent les chercheurs qui ont tiré les premières conclusions des données recueillies dans le cadre du projet Sufusat dans un article publié en juillet 2024.

La forêt de Lavault-de-Fretoy, au sud du massif du Morvan.

L’étude décryptées les coupes rases par région, par essence, par hauteur, et aussi par nature de propriétaire : plus la forêt est privée, plus la carte est mitée. “Nous avons trouvé sept fois plus de coupes à blanc en forêt privée qu’en forêt publique, alors que la superficie des forêts privées n’est que trois fois supérieure à celle des forêts publiques”, expliquent les chercheurs.

Le Morvan, par exemple (images en haut de l’article et ci-contre), est un massif dont la forêt est détenue à 85 % par des propriétaires privés. Et ça se voit !

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