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ARGUMENTS POUR LA LUTTE SOCIALE


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05.08.2025 à 17:25

Les progrès de l’union des droites : l’exemple de la dérive de la démocratie chrétienne allemande.

aplutsoc2

En ce début du mois d’août, la « Taz » (journal en ligne comparable au « Guardian » britannique) rapporte que Saskia Ludwig, députée du parti chrétien-démocrate allemand (la CDU), s’est rendue en Hongrie à l’invitation d’un réseau de droites « illibérales » pour participer à la « MCC Feszt » (1). Ludwig y a publiquement remis en cause le « […]
Texte intégral (793 mots)

En ce début du mois d’août, la « Taz » (journal en ligne comparable au « Guardian » britannique) rapporte que Saskia Ludwig, députée du parti chrétien-démocrate allemand (la CDU), s’est rendue en Hongrie à l’invitation d’un réseau de droites « illibérales » pour participer à la « MCC Feszt » (1). Ludwig y a publiquement remis en cause le « pare-feu », terme qui désigne en Allemagne le refus principiel de toute collaboration avec l’extrême-droite, représentée aujourd’hui par l’AfD. Avec la montée continue de cette dernière depuis sa création en 2013, la tentation se fait de plus en plus forte pour la CDU de se rapprocher de ce parti qui recycle ouvertement des symboles et slogans nazis.

Même en Allemagne de l’est, cependant, où l’AfD est très puissante, tous les partis ont jusqu’ici refusé de former une coalition avec elle, y compris lors des dernières élections régionales, où la poussée a été très forte en Thuringe. Mais Ludwig estime que cette mise au rebut prendra fin au plus tard lors des élections du Land de Mecklembourg-Poméranie à l’automne 2026. Contactée par la Taz, la CDU ne s’est pas exprimée quant à la participation de Saskia Ludwig au MCC Feszt. Cette absence de condamnation est significative et indique que le tabou est près d’être brisé.


L’extrême-droitisation de la CDU s’était accélérée depuis que ce parti conservateur avait réussi à faire voter à l’aide des voix de l’AfD des lois restrictives vis-à-vis de l’immigration quelques semaines avant les nouvelles élections au Bundestag de février dernier. Depuis, le nouveau chancelier, Friedrich Merz (CDU), a pris position contre l’interdiction de l’AfD au moment où la cour suprême (« Bundesverfassungsgericht », littéralement : tribunal constitutionnel confédéral) classait officiellement ce parti comme étant d’extrême-droite, ouvrant la voie à une procédure d’interdiction. Alors que la coalition CDU-SPD s’était mise d’accord sur la nomination d’une nouvelle juge au tribunal constitutionnel, début juillet, une campagne de diffamation aux accents de croisade anti-woke a été menée à la fois par l’AfD et des députés de la CDU, – reprochant à la candidate Frauke Brosius-Gersdorf d’être d’extrême-gauche, et caricaturant en autres, de conserve avec des prélats catholiques, ses positions sur l’avortement. Brosius-Gersdorf avait également eu le malheur d’évoquer l’éventualité d’une interdiction de l’AfD.

Cette campagne de dénigrement a été amplifiée par la chaîne d’extrême-droite « Nius », récemment fondée sur le modèle de Fox News par l’ancien président de « Bild », le premier titre de la presse de boulevard en Allemagne. A l’aide des portails anti-avortement, de la plateforme X, et en utilisant la plateforme de mobilisation CitizenGo, une pétition contre la nomination de Brosius-Gersdorf a réuni en quelques jours 120 000 signatures. A la mi-juillet, 50 à 60 députés CDU, prenant argument des multiples lettres, pétitions et courriels qu’ils auraient reçus, ont décidé de ne pas respecter l’accord avec les sociaux-démocrates et de mêler leurs voix à celles de l’AfD pour rejeter, avec succès, la nomination de la juge.

Ce qu’on peut constater, c’est que les coalitions au Bundestag se font de plus en plus instables. La dernière grande coalition (CDU-SPD lors du dernier mandat de Merkel) avait été marquée par de grosses tensions internes au sein du SPD (l’aile gauche ayant poussé – sans succès – à la sortie de ladite grande coalition – qu’on appelle « GroKo » outre-Rhin). Cependant, cela n’avait pas affecté la stabilité du gouvernement. La coalition tricolore qui a suivi a été malmenée en interne par les libéraux (FDP) jusqu’à leur sortie prématurée qui a déclenché des élections anticipées. Alors que la GroKo nouvellement mise en place était censée être gage de stabilité par son centrisme, des trublions indisciplinés de la CDU contaminés par la « Nouvelle (Extrême-)Droite » mettent l’attelage avec les sociaux-démocrates en difficulté après seulement quatre mois de gouvernement commun. Il serait inédit qu’une GroKo éclate avant terme, mais c’est devenu une possibilité. Pas de gouvernement avec un parti perméable au néofascisme ! Sortie immédiate du SPD de la GroKo ! Gouvernement SPD – Die Linke – Verts (Rot-rot-grün) !

(1) Un festival « culturel » de la droite extrême « enracinée ». Photo illustrant cet article.

RV, le 05/08/2025, mise à jour du 06/08/2025.

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03.08.2025 à 18:11

Oui, il faut rompre militairement le blocus de Gaza !

aplutsoc2

Introduction – Notre point de vue. Aplutsoc salue la prise de position récente de plusieurs dirigeants et élus écologistes, que nous reproduisons ci-dessous d’après La Tribune de ce 3 août 2025. Notre position : deux génocides menacent deux peuples, les Palestiniens et les Ukrainiens, et appellent une politique militaire démocratique déterminée, armant l’Ukraine pour battre […]
Texte intégral (1373 mots)

Introduction – Notre point de vue.

Aplutsoc salue la prise de position récente de plusieurs dirigeants et élus écologistes, que nous reproduisons ci-dessous d’après La Tribune de ce 3 août 2025. Notre position : deux génocides menacent deux peuples, les Palestiniens et les Ukrainiens, et appellent une politique militaire démocratique déterminée, armant l’Ukraine pour battre les troupes russes maintenant et affrontant Israël pour stopper immédiatement le crime de masse à Gaza (sans oublier l’exigence de libération des otages, qui n’est pas et n’a jamais été le but de guerre de Netanyahou). Cette position appelle des gouvernements autres que les gouvernements actuels en Europe, France comprise, des gouvernements de défense sociale, démocratique et écologique contre Trump et Poutine, mais la revendication militaire doit être immédiate. De ce point de vue, l’appel des écologistes permet de poser les vraies questions en ce qui concerne les Palestiniens.

Document

« Après être devenu le cimetière de dizaines de milliers de civils, Gaza est en passe de devenir le cimetière de l’ordre international, de ses droits et normes, et désormais de notre commune humanité.

Aux bombardements, à la destruction de la quasi-totalité des habitations, des écoles, des hôpitaux, à l’écocide, aux massacres quotidiens, s’ajoute désormais un énième crime de guerre : la famine comme arme du génocide.

L’armée israélienne continue de conduire une opération macabre : la destruction d’un peuple désarmé en redoublant de cruauté et de sadisme. Presque chaque jour, les rares sites de distributions alimentaires sont le théâtre de massacres de civils. Plus de 1.000 Palestiniens assassinés, dans des points censés avoir été sécurisés, dans l’attente de maigres vivres, pour survivre.

Les rares membres du personnel médical encore sur place et en vie voient des enfants disparaître et mourir de faim sous leurs yeux, et ils ne peuvent absolument rien y faire. Nous voyons tous les jours des bébés amputés sans anesthésie, des enfants brûlés vifs, des civils innocents massacrés.

Toutes les structures de survie des Palestiniens sont anéanties, y compris les hôpitaux et l’accès aux médicaments. L’armée israélienne ordonne des déplacements massifs incessants  – il y a encore seulement quelques jours – confinant plus de 2 millions de Palestiniens, sur moins de 12% du territorie de Gaza (source ONU). Nous ne pouvons rester sans action concrète et urgente face à ce génocide.

Des niveaux records de malnutrition aiguë (source MSF), s’ajoutant aux près de 60.000 Palestiniens tués dont 18.000 enfants, plus du double blessés. Et ces chiffres sont probablement sous-estimés. Il y a quelques jours encore, un ministre israélien déclarait :

« L’armée doit trouver des moyens plus douloureux que la mort pour les civils à Gaza. Les tuer ne suffit pas. »  Démonstration glaçante de la rhétorique génocidaire du gouvernement israélien, contre laquelle s’élève dans tous les pays des voix puissantes réclamant la paix et la protection du peuple palestinien. Au sein même de la société israélienne, des voix s’élèvent contre le génocide en cours.

L’annonce tardive de la reconnaissance de l’État de Palestine par le président Macron est essentielle. Elle nous oblige à agir et à sortir de la France et l’union européennes de ses tergiversations complices. Il faut être conséquents, il faut agir, vite, maintenant.

Soyons clairs : ce qui menace, si nous n’agissons pas d’ici là, c’est qu’en septembre les Gazaouis aient été décimés.

Il est urgent que le président de la République et le gouvernement prennent toute la mesure de la situation : l’arrêt de la Cour International de Justice évoquant dès janvier 2024 un risque plausible de génocide nous engageait déjà. Nous aurions dû prévenir, nous ne l’avons pas fait. Nous devons désormais œuvrer activement et fermement pour protéger les Gazaouis.

Nous avons donc une demande claire, à la hauteur de l’urgence lorsque l’on sait que le génocide en cours et la famine écrasent brutalement le peuple palestinien.

Nous demandons qu’au regard de l’urgence et de la gravité de la situation, des navires de la Marine nationale soient déployés sans attendre sur les côtes de Gaza dans le but d’apporter des vivres, des médicaments, produits de première nécessité.

Déjà en novembre 2023, la France envoyait le Tonnerre et le Dixmude, deux porte-hélicoptères amphibies afin de soulager les hôpitaux de Gaza. Cette opération doit être répétée et amplifiée. Des moyens conséquents doivent être déployés pour permettre que les navires dépêchés sur place puissent apporter une aide humanitaire et médicale conséquente à une enclave qui manque de tout.

Le parachutage d’aide alimentaire est une méthode peu efficace et dangereuse, il est donc indispensable de pouvoir garantir l’ouverture complète de l’aide humanitaire et son acheminement de manière sécurisée pour les Gazaouis. La France doit être le moteur d’une coalition internationale pour lever le blocus humanitaire, dans le respect des traités internationaux et en lien avec les instances des nations unies.

Nous en appelons solennellement au Président Macron : la décision d’un déploiement effectif et efficace de navires de la marine pour livrer de l’aide humanitaire vous revient. Si vous n’agissez pas, vous êtes complice. Complice du génocide, des enfants affamés, des milliers de morts faute de soins, d’un peuple massacré. Votre inaction restera dans l’histoire.

Assumez une décision historique qui permettra de mettre un terme à un blocus illégal, et d’arrêter le génocide en cours. Assumez de reconnaître l’État de Palestine sans attendre septembre, et de faire campagne pour rallier le plus de pays européens possibles en renouant avec notre histoire. Assumez d’être à l’initiative d’une coalition à même de mettre fin au drame humanitaire. Assumez de demander des sanctions contre le gouvernement israélien, d’arrêter la livraison d’armes et d’exiger l’arrêt de l’accord d’association de l’Europe avec Israël.

Une pression résolue, concertée et ferme contre le gouvernement israélien peut remplir notre seul objectif : un cessez-le-feu permanent, pour en finir avec le génocide en cours.

De timides déclarations diplomatiques ne résoudront plus rien. Seuls des actes résolus et forts viendront à bout de la barbarie. Dans le cas contraire, votre initiative diplomatique et politique constatera un champ de ruines qu’est devenu Gaza, et l’effacement de tout un peuple.

Les futures générations s’y rendront et pourront dire « voilà, sur les bords de la Méditerranée, où Gaza s’élevait. C’était avant le génocide du peuple palestinien, au XXIe siècle, au vu et au su de tous ». « 

Signataires :

  • Marine Tondelier, Secrétaire nationale des Écologistes
  • Aïssa Ghalmi, Secrétaire national adjoint des Écologistes
  • Cyrielle Châtelain, présidente du groupe Écologiste et social à l’Assemblée nationale
  • Guillaume Gontard, président du groupe Écologiste – solidarité et territoires au Sénat
  • David Cormand, eurodéputé écologiste

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