19.09.2025 à 16:54
Vendredi 19/09/2025, début d’après-midi, après le communiqué de l’intersyndicale.
aplutsoc2
Texte intégral (732 mots)
Comme on s’y attendait, l’intersyndicale donne un « ultimatum » au premier ministre Lecornu – et donc aux ministres « démissionnaires » et à Macron.
Que les organisations syndicales cherchent à négocier avec le patron, en l’occurrence avec l’Etat-patron, pour engranger le plus de limitation des dégâts ou de gains revendicatifs possibles, oui. Mais s’agit-il de cela ?
« La balle est dans le camp du Premier ministre », écrit l’intersyndicale. Elle lui donne ainsi « la balle », car elle en disposait : la force sociale dynamique et légitime n’est pas l’exécutif, moins que jamais !
Que peut-il en faire d’ici le jeudi 24 septembre ? Soit la ligne Retailleau – le véritable homme fort de ce qui reste de pouvoir exécutif en France (1) – prévaut, et il n’en fait rien. Soit il manœuvre réellement en recul : la « suspension » de la réforme des retraites serait un vrai recul (2) qu’il tenterait alors de négocier contre une non-censure du PS, dont il n’a ceci dit pas besoin tant que le RN le soutient sans rien dire.
L’ « ultimatum » est donc un bail offert généreusement par l’intersyndicale à un pouvoir chancelant. Elle avait une autre possibilité : appeler à une journée de grève générale avec montée à Paris, vers l’exécutif, ce qui serait la méthode d’un syndicalisme indépendant, c’est-à-dire ne se liant pas les mains par peur de renverser le pouvoir en place.
Elle appelle à « maintenir la pression » d’ici là. La pression qui, en effet, va monter vise bien sûr à gagner sur les revendications, mais la grève politique de masse du 18 septembre signifie que pour cela, la perspective montante est de renverser ce pouvoir exécutif tout entier, ce qui appelle la nécessité d’une assemblée constituante imposée par le mouvement social, et non de nouvelles élections, présidentielles ou législatives, dans le cadre de la V° République.
Que faire pour que le mouvement engagé mette en œuvre sa capacité à imposer l’unité tant syndicale qu’aux partis élus au titre du NFP l’an dernier : la question passe par l’organisation et la discussion politique.
Aplutsoc en débattra dimanche.
(1) Nota Bene : on ignore si c’est en ayant consulté Macron ou pas que M. Retailleau se permet d’ordonner aux préfets d’interdire aux mairies de hisser le drapeau palestinien lundi 22, au moment où la France doit officiellement reconnaître un Etat palestinien, alors même que la pire offensive, le pire massacre, est mené à Gaza !
(2) Un vrai recul si et seulement si suspension veut dire que les décrets pris cessent d’être appliqués, ce que Lucie Castets s’était engagée à faire il y a un an en exigeant démocratiquement d’être nommée à Matignon pour le NFP !
Document : le communiqué de l’Intersyndicale du vendredi 19 septembre 2025
Nota : changement d’horaire !
En raison de la manifestation appelée ce dimanche à 14H place de la République, nous reportons le début de notre réunion publique à 16H

19.09.2025 à 12:35
Leçons de la grève politique de masse : éditorial du vendredi 19/09/2025 matin.
aplutsoc
Texte intégral (940 mots)
Leçons de la grève politique de masse : une poussée qui peut rassembler la grande majorité, un exécutif illégitime et minoritaire.
[Nota : cet éditorial est rédigé et publié avant la tenue de la réunion de l’Intersyndicale ce vendredi ]
Plus d’un million de manifestants, sans conteste, ce 18 septembre, avec une caractéristique forte : beaucoup étaient des grévistes. Et ce n’était pas « des » grèves, mais une seule grève : « la » grève politique contre Macron, Lecornu et Retailleau, pour la démocratie, contre le capitalisme. C’est cela le fait central, qui tétanise également le RN, étranger et hostile à la mise en mouvement des forces vives du pays réel !
Nappes par nappes, l’unité par en bas vers l’affrontement social se déploie et se construit : non seulement des secteurs militants syndicalistes et de gauche, et issus des Gilets jaunes, se sont retrouvés ensemble le 10 septembre, mais des salariés, très fortement des femmes, des secteurs des services et du soin, ont fait irruption. On les a retrouvées en partie le 18, avec les personnels de l’enseignement public en grève sans doute pas majoritaire partout, mais dans une dynamique ascendante, et des secteurs des bases CFDT ou UNSA contents de l’unité syndicale et souhaitant eux aussi aller de l’avant. Et selon l’Union Étudiante, il y avait 110 000 jeunes dans les manifs, et 14 facs bloquées.
Le fait central, c’est ça : une poussée potentiellement majoritaire cherche l’issue politique par et dans l’affrontement social. Ce fait central veut dire que l’exécutif est illégitime, minoritaire et dans l’impasse.
Dans cette situation, le personnage le plus important du pouvoir exécutif n’est en fait ni Macron, ni Lecornu. C’est Retailleau. Or, Retailleau est un provocateur policier au service du projet de Stérin d’union des droites : il espère arriver au pouvoir avec l’alliance ou le soutien sans participation du RN. Il annonce à l’avance les chiffres de manifestants (et se « trompe » bien sûr en les sous-estimant), mais aussi de « casseurs professionnels » (un professionnel est payé : par qui ? M. Retailleau a peut-être quelques infos là-dessus !) au nombre soi-disant de « 10 000 », et il avait annoncé la présence de chars (!!!), le tout pour dissuader, provoquer, créer des violences. Il a globalement échoué, et il a échoué parce que la masse était gréviste et était là. Il est le plus illégitime des ministres démissionnaires et donc même pas censurables !
Par rapport à cette poussée, l’intersyndicale à huit, qui initialement ne devait pas se réunir jeudi 18, s’est en fait réunie à 16H… pour décider de se revoir le lendemain, FO ayant son rendez-vous avec Lecornu en fin de journée. Ce qui circule, sous la forme « mettre le premier ministre devant ses responsabilité » (Marylise Léon), et il est question d’un « ultimatum ». Soyons clairs : dans cette situation politique et sociale, un ultimatum n’est pas un ultimatum, c’est un bail. Il est donné acte à Lecornu qu’il pourrait y avoir « dialogue social » avec lui.
Simultanément, la division du NFP entre les chefs de LFI d’une part et ceux des ailes droites du PS d’autre part, division nourrie par les prises de position poutiniennes de LFI, a pour fonction d’écarter l’issue politique démocratique qui s’imposait comme exigence n° 1 voici un an, d’un gouvernement du NFP – cela, bien que la majorité relative de l’Assemblée nationale élue en tant que NFP existe toujours.
Tels sont les obstacles : ils ne sont pas légers. Mais ils forcent l’unité réelle qui se construit par et vers l’affrontement social à discuter, à multiplier assemblées générales, comités d’action, cahiers de doléances, et en même temps à se centraliser contre le pouvoir en place, sur un objectif en fait très simple : Macron, Retailleau, Lecornu, dehors !
Dehors ce pouvoir illégitime n’ayant de perspective que la paralysie ou la répression, soutenu en fait par le RN qui espère lui succéder : dehors, et pas pour faire des élections présidentielles, mais pour imposer une assemblée constituante, par l’affrontement social.
Comment avancer, concrétiser cela, et permettre à la force qui se cherche et se construit d’aller de l’avant : voilà ce dont nous allons parler ce dimanche.
- Rendez-vous Dimanche 21 septembre 2025 à 14H
- Au Maltais rouge – 40 rue de Malte, Paris 11° (Métro République ou Oberkampf) et possibilité par visio
Nota : si vous voulez assister à cette réunion en Zoom, prière de nous contacter sur notre boite mail : aplutsoc [@] netc.eu

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