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pour la lutte sociale

L.N Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey ...

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20.05.2024 à 01:01

Jean-Luc Mélenchon à Dakar, par VP.

aplutsoc

Jean-Luc Mélenchon a été invité le 17 mai à Dakar, à l’université Cheikh Anta Diop, pour une conférence tenue en commun avec le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, nommé par le président nouvellement élu, Diomaye Faye, car il avait été empêché de se présenter en raison d’accusations de viols. C’était aussi la première sortie […]
Texte intégral (1335 mots)

Jean-Luc Mélenchon a été invité le 17 mai à Dakar, à l’université Cheikh Anta Diop, pour une conférence tenue en commun avec le Premier ministre du Sénégal, Ousmane Sonko, nommé par le président nouvellement élu, Diomaye Faye, car il avait été empêché de se présenter en raison d’accusations de viols. C’était aussi la première sortie publique du nouveau Premier ministre en dehors du calendrier institutionnel.

Les médias ont surtout retenu, et cela se comprend, la « question LGBT », Sonko ayant fait de la dénonciation de l’homosexualité, présentée comme perversion « occidentale », l’un de ses axes centraux, voir même l’axe central, de son discours. J.L. Mélenchon ne pouvait faire moins qu’exprimer un désaccord sur ce point. Mais l’écoute précise des propos tenus en montre les limites et la portée réelles.

Suscitant des réactions houleuses dans la salle, il a, certes, paru affirmer le droit des homosexuels à exister et même au mariage et qu’en France, les adversaires de ce droit sont également racistes. Mais en précisant bien que c’était là la position de la France, « ma patrie », et qu’au Sénégal, le peuple souverain peut bien faire comme il veut. Y compris en persécutant et en lynchant les homosexuels ? Pas un mot là-dessus. Un droit humain universel a été, de fait, présenté comme surdéterminé par la souveraineté de l’État. De plus, alors que personne ne lui avait rien demandé, J.L. Mélenchon a commencé son intervention sur ce point en précisant être, pour sa part, « hétérosexuel ». L’analyse objective de son propos comporte trois moments : 1) je n’en suis pas, rassurez-vous, 2) en France ils ont le droit d’exister et de se marier et peut-être un jour au Sénégal …, 3) mais faites comme vous voulez !

Ousmane Sonko, répétons-le, a présenté cette question comme centrale dans la confrontation du « Sud global » et de « l’Occident ». Or, sur cette thématique « géopolitique », il a recueilli le plein soutien de J.L. Mélenchon concluant son exposé liminaire par un éloge des « BRICS » et le souhait que le Sénégal se joigne à eux, avec une France « non alignée ». Très clairement, J.L. Mélenchon était présenté par les nouvelles autorités sénégalaises comme le « vrai » représentant de la France. Son président de substitution. Et réciproquement, c’est la position, pas forcément assurée puisqu’il n’est « que » Premier ministre, de véritable chef de l’exécutif ou véritable Bonaparte sénégalais, d’Ousmane Sonko, que J.L. Mélenchon est venu conforter.

C’est bien, au fond, la place de l’impérialisme français qu’il est allée tenter de préserver en repositionnant l’ancienne puissance coloniale comme un partenaire allié et « respectueux » (la preuve : faites ce que voulez aux LGBT !) dans le cadre d’un nouvel ordre mondial, celui de la multipolarité impérialiste de concert avec Moscou ou Beijing.

Voilà qui est en cohérence avec la petite phrase récemment lâchée par la tête de liste LFI, Manon Aubry, que l’on nous disait parfois moins terrible que d’autres, à LFI, à propos de Poutine et de l’Ukraine : « Il faut raison garder. La Russie n’a pas attaqué la Pologne et n’a pas marché sur Kiev ». A Boutcha, les gens en savent quelque chose …

Voilà aussi qui aide à situer la fonction politique de la mise en avant de la Palestine comme sujet appelé à effacer tous les autres (« Honte à ceux qui regardent ailleurs qu’à Gaza » – tweet de J.L. Mélenchon). Cette mise en avant fait de la Palestine un fétiche : il s’agit de « dénoncer le génocide » et de conspuer « Israël » au moment précis où une bataille immédiate et concrète pour le cessez-le-feu, l’arrêt de l’offensive sur Rafah, l’accès à l’aide humanitaire, la libération des prisonniers et des otages, l’arrêt de la fourniture d’armes à Israël, pourrait avoir des effets compte tenu des contradictions de l’impérialisme nord-américain.

Quel que soit le courant politique, il y a toujours cohérence, avouée ou non, entre la politique internationale et la politique nationale. Le slogan clef de LFI depuis sa création est la « révolution citoyenne » et J.L. Mélenchon a proclamé, à Dakar, qu’Ousmane Sonko incarne celle-ci. Une « révolution citoyenne » aurait donc commencé en Afrique. Les précédentes, pour J.L. Mélenchon, avaient eu ou ont pour noms Chavez puis Maduro au Venezuela, Morales en Bolivie, Correa en Équateur. Les points communs à tous ces régimes, sans exceptions, sont la tentative de « révolution » par en haut, à partir d’un homme – toujours un homme – providentiel, qui, une fois au pouvoir, cherche à le garder définitivement, qui ne tolère de « constituantes » qu’octroyées et sous contrôle, qui maintient un capitalisme soi-disant « national » et, peu à peu, s’enfonce dans la répression et la corruption. Voila qui, en France, nous promettrait une « VI° République » ressemblant comme deux gouttes d’eau à la V°, dont le cadre institutionnel et le calendrier sont tout à fait respectés par LFI : pas question qu’une révolution par en bas vienne le perturber !

Nul doute que le peuple sénégalais a élu le tandem Diomaye Faye – Sonko pour imposer sa révolution démocratique à lui, et que cette première victoire lui appartient. Mais quand Sonko désigne les LGBT comme agents de l’étranger, mettant en avant le point commun aux islamistes, aux conservateurs chrétiens, et à Poutine, c’est pour empêcher la révolution du peuple, la révolution d’en bas, la vraie révolution, et préserver les intérêts capitalistes, sénégalais et impérialistes, quitte dans ce cas à s’étiqueter « non aligné ». Si l’on est pour la démocratie, on ne saurait réduire cette question à un malheureux « désaccord assumé » : elle est au centre du risque de retournement du chef bonapartiste que veut être Sonko, contre le peuple. La persécution des homosexuels va chez lui, comme chez Diomaye Faye, avec un virilisme affiché, assumant polygamie et imputation de viols. Qui cherche encore à nous faire croire, en 2024, qu’on peut affirmer une politique de domination masculine, patriarcale et homophobe, et jouer à l’anti-impérialisme ? C’est antinomique et c’est un problème brûlant et immédiat. Défendre la souveraineté populaire sénégalaise aurait exigé de ne pas cautionner les prétentions tout à la fois bonapartistes et virilistes de Sonko !

La petite et respectueuse différence que J.L. Mélenchon a bien été obligé de marquer sur ce point, s’inscrit donc dans le cadre circonscrit des « révolutions citoyennes » « non alignées », c’est-à-dire de la défense du capital, de l’État, et des régimes autoritaires présidentiels, en France comme au Sénégal et ailleurs, et donc de la domination masculine et homophobe. La révolution ne passera pas par là et devra briser ce carcan réactionnaire.

Les observateurs attentifs auront bien noté les propos du Premier ministre du Sénégal demandant le départ des bases militaires françaises mais sans pour autant envisager la remise en cause des accords de défense. La Françafrique peut respirer …

VP, le 19-05-2024.

L’intégralité de la conférence est consultable sur Youtube (durée de deux heures).

19.05.2024 à 17:01

Odessa : communiqué du syndicat étudiant Priama Diia (Action directe)

aplutsoc

Hier, la bibliothèque régionale d’Odessa, qui porte le nom de Hrushevsky, a accueilli une présentation du magazine d’Action Directe. L’événement a suscité un grand intérêt, comme en témoigne l’absence de sièges vides dans la salle. Outre les étudiants, la présentation a également été suivie par des diplômés de l’université, y compris nos camarades soldats de […]
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Hier, la bibliothèque régionale d’Odessa, qui porte le nom de Hrushevsky, a accueilli une présentation du magazine d’Action Directe.

L’événement a suscité un grand intérêt, comme en témoigne l’absence de sièges vides dans la salle. Outre les étudiants, la présentation a également été suivie par des diplômés de l’université, y compris nos camarades soldats de l’Ecoplatform. Une quarantaine de personnes ont assisté à l’événement, heureuses de partager leurs expériences et d’entendre des récits de la lutte pour de meilleures conditions d’apprentissage et une meilleure éducation pour tous. Cependant, elles n’avaient pas toutes de bonnes intentions.

Au cours de la présentation, des hommes masqués non identifiés, portant des symboles nazis sur leurs vêtements, sont apparus. Les personnes non invitées ont commencé à intimider le personnel de la bibliothèque et les participants à l’événement, y compris par des actes de violence physique. Au cours du conflit, les jeunes hommes agressifs ont attaqué les soldats à l’aide de gaz poivré avant de s’enfuir.

Nous avons déjà mentionné que la violence d’extrême droite est de plus en plus fréquente dans les rues ukrainiennes, et l’incident d’hier en est une nouvelle confirmation. La violence motivée par la haine est toujours inacceptable ; elle semble dix fois plus sauvage en temps de guerre : alors que le pays résiste à l’agression impériale, certains jeunes hommes ne trouvent rien de mieux que de perturber des conférences et d’entraver les activités syndicales (ce qui constitue également une violation de la loi). En outre, ils s’en prennent aux militaires, grâce auxquels ils peuvent en principe rester tranquillement à l’arrière.

Nous sommes profondément reconnaissants à tous ceux qui ont assisté à la présentation avec un intérêt sincère. Nous tenons également à remercier la bibliothèque et les personnes qui nous ont aidés à organiser l’événement.

À Action directe, nous pensons que les soldats ukrainiens devraient être soutenus avec des hryvnias, et non avec des bombes au poivre, comme le font les radicaux de droite. C’est pourquoi nous vous invitons à participer à la collecte d’une camionnette pour le soldat anarchiste Panko, organisée par Solidarity Collective.

Nous vous invitons à prendre soin de vous, à maintenir une tolérance zéro à l’égard de la violence haineuse et à rester avec nous. La vérité est de notre côté.

19 mai 2024

Priama Diia  (Action directe)  

Source : RESU / PLT

16.05.2024 à 15:59

Grande manifestation contre la guerre en Israël, par Ira Berkovic

aplutsoc

Présentation L’émotion suscitée par le massacre perpétré par Netanyahou dans la bande de Gaza et plus particulièrement à Raffah n’est pas limitée à la seule opinion publique occidentale. Elle existe aussi dans la société israélienne et ses expressions publiques doivent recevoir un éclairage, une visibilité et un soutien que ne recherchent pas bien des soutiens […]
Texte intégral (565 mots)

Présentation

L’émotion suscitée par le massacre perpétré par Netanyahou dans la bande de Gaza et plus particulièrement à Raffah n’est pas limitée à la seule opinion publique occidentale. Elle existe aussi dans la société israélienne et ses expressions publiques doivent recevoir un éclairage, une visibilité et un soutien que ne recherchent pas bien des soutiens du slogan « Du Jourdain à la mer… ».

Article

Des milliers de citoyens juifs et palestiniens d’Israël ont défilé à Tel Aviv dans la soirée du jeudi 9 mai, exigeant un cessez-le-feu immédiat et le retour des otages. La manifestation a été convoquée par une coalition dirigée par Standing Together, le plus grand mouvement populaire binational en Israël.

Les manifestations antigouvernementales se multiplient depuis des mois, à mesure que les coalitions qui ont organisé la vague massive d’actions directes contre la réforme judiciaire prévue en 2023 se sont regroupées [manifestations qui ont été stoppées net par l’action du Hamas du 7 octobre sauvant la peau de Netanyahou – Ndr ]. Ces dernières semaines, ces manifestations se sont de plus en plus transformées en manifestations pour le cessez-le-feu, bien que de façon implicite, car elles se confondent avec le mouvement mené par les familles d’otages qui exigent que le gouvernement conclue un accord pour obtenir le retour des otages vivants. La manifestation antigouvernementale qui s’est déroulée à Tel Aviv le samedi 4 mai a été l’une des plus importantes en Israël depuis le 7 octobre.

Standing Together est intervenu dans ces manifestations avec un message anti-guerre plus net et plus clair. Il a fait valoir que l’appel à un cessez-le-feu, ainsi qu’à la fin de l’occupation et à un règlement à long terme garantissant l’égalité des droits pour les deux peuples, ne doit pas rester implicite mais devenir un objectif explicite de la mobilisation antigouvernementale.

Les milliers de personnes mobilisées par son propre appel anti-guerre le 9 mai montrent qu’il existe une partie de la société israélienne prête à descendre dans la rue pour s’opposer explicitement aux politiques bellicistes du gouvernement. Alors que Standing Together manifestait à Tel Aviv, les Amis britanniques de Standing Together ont organisé un rassemblement sur la place du Parlement [Londres], en solidarité avec la manifestation de Tel Aviv et dans le but d’amplifier son message.

Malheureusement, une grande partie de l’activisme international en faveur des droits des Palestiniens est hégémonéisée par une politique maximaliste, qui considère tout lien avec Israël, même avec les oppositions et les voix dissidentes en Israël, comme inacceptable.

Mais pour ceux qui souhaitent voir une coalition internationale autour des objectifs immédiats de mettre fin à la guerre et de l’objectif à plus long terme d’un règlement politique garantissant l’égalité des deux peuples, le mouvement israélien contre la guerre et contre l’occupation est un acteur vital et allié.

Ira Berkovic, 14-05-2024.

Source : https://workersliberty.org/story/2024-05-14/big-anti-war-protest-israel

16.05.2024 à 11:30

Et encore sur les Européennes : le vote qui sert le plus Macron, c’est le vote Bardella. Par VP

aplutsoc

La discussion sur les élections européennes a du mal à se développer dans nos colonnes, mais il faut peut-être pour cela comprendre que ce n’est pas un sujet en soi, mais une expression, une conséquence, de la lutte des classes en général, qui va cependant l’impacter. J’y reviens à nouveau parce que mon dernier article […]
Texte intégral (1380 mots)

La discussion sur les élections européennes a du mal à se développer dans nos colonnes, mais il faut peut-être pour cela comprendre que ce n’est pas un sujet en soi, mais une expression, une conséquence, de la lutte des classes en général, qui va cependant l’impacter.

J’y reviens à nouveau parce que mon dernier article a suscité des réactions, ne prenant pas la forme de propositions d’articles de discussion publique et c’est dommage, mais que je m’explique en partie et qu’il faut aborder : certains ont cru que j’allais, voire qu’Aplutsoc allait, « appeler à voter Glucksmann ».

Si je pensais qu’il faut faire cela, je l’aurais écrit en toutes lettres. Cet article était une tentative d’analyse faite du point de vue du prolétariat, et pas de tel ou tel parti, encore moins à l’aune de telle ou telle culture militante avec ses rituels et ses fétiches. Reprenons : pour le prolétariat, c’est quoi le problème ? C’est quoi le problème aussi pour aborder les élections européennes ?

C’est Macron. Pas pour sa personne, quoique la personne est à l’image de la fonction, mais parce qu’il est le centre de l’État, le président de la présidentielle V° République. Si on ne comprend pas que c’est par là qu’il faut prendre les choses alors on ne comprend pas ce qui est en train de se passer.

Un petit tour sur Google nous fait tomber sur le magazine Challenge qui titre : « Valérie Hayer calle en rase campagne ». Et dit que, du coup, « la Macronie sort l’artillerie lourde » : Attal va débattre avec Jordan Bardella le 23 mai et Macron lui-même répand la rumeur qu’il cherche à débattre avec Marine Le Pen.

On ne saurait mieux désigner l’atout n°1 de Macron pour tenter de sauver sa mise. Cet atout porte deux noms : Bardella, Le Pen.

Attention : si les choses en sont là, ce n’est pas parce qu’il y aurait une formidable extrême-droitisation de la société. Il n’y a rien de tel. C’est parce que Macron n’a pas été défait et chassé au printemps 2023, et que du même coup les courants politiques de la ci-devant NUPES n’ont en rien été une alternative à Macron qu’ils entendaient garder et protéger, cela ni ensemble, ni séparément (et pas un pour rattraper l’autre de ce point de vue). Conséquences : abstentionnisme massif, ce qui n’est en rien de l’indifférence, dans l’électorat du salariat mobilisé, et le RN devant apparaître comme seule alternative.

Le RN est deux choses : l’héritier politique du fascisme (ce qui ne veut pas dire identité : il n’y a pas de formations fascistes à une échelle de masse et leurs germes sont loin d’être exclusivement dans le cadre du RN), et une composante organique et historique de la V° République, toujours présente depuis ses débuts, puisque ce sont eux qui ont accouché de ce régime, avec le coup d’État colonialiste du 13 mai 1958.

Le RN est donc pleinement légitime du point de vue de la V° République. Macron s’en sert pour avoir son bail allant de 2024 à 2027. Donc, à quoi sert le vote Bardella ? Il sert à Macron. Voter Bardella, c’est aider Macron à avoir son bail, à interdire, au nom du fait que sa liste serait n°2 après le RN, qu’on puisse dire « Dehors Macron » d’ici à 2027 !

Voila une arme contre le vote RN : si vous voulez virer Macron, ne votez pas Bardella ! Surtout que Bardella prétend de fait vouloir être premier ministre de Macron avant 2027 en réclamant la dissolution de l’Assemblée. Voter Macron (enfin, Hayer), c’est voter Bardella, et voter Bardella, c’est voter Macron.

C’est dans ce cadre, ce cadre d’un piège institutionnel résultat de la protection du régime et de Macron par nos appareils politiques de gauche, et syndicaux, que survient un élément par rapport à lui imprévu, qui est la poussée de la liste PS-Glucksmann. Ce n’est pas distiller la moindre illusion sur eux que de répondre clairement à deux questions : pourquoi cette poussée ? Et qu’en résulterait il si elle passait devant la liste Macron ?

Pourquoi cette poussée ? Parce que le bilan des partis de la NUPES, LFI en tête, est d’avoir préservé Macron, lequel continue toutefois à s’user. Et parce que les larges masses ne sont en rien indifférentes à l’Ukraine contrairement à ce que l’on s’imagine dans les couches militantes se voulant de gauche radicale ou d’extrême-gauche. D’où un effet levier, en raison de l’Ukraine, vers cette liste au détriment de LFI, suivi d’une percée dans l’ancien électorat PS ayant voté Macron en 2017 et, souvent, Mélenchon en 2022.

Qu’en résulterait il si elle passait devant Macron ? La conséquence la plus importante serait qu’il n’y aurait vraiment aucune difficulté à dire plus encore : « Dehors Macron, et avant 2027 ». L’effet collatéral pourrait être la réorganisation/remontée du PS (Place publique n’est et ne sera pas un mouvement de masse, mais une formation transitoire ayant contribué à ce processus), avec bien entendu ses illusions et ses dangers. Illusions et dangers que nous allons alors combattre, comme les autres, et d’autant plus facilement que Macron se sera pris une claque, par « Dehors Macron, et avant 2027 » !

« Dire ce qui est, c’est faire acte de révolution », disait Ferdinand Lassalle. Cette analyse tente de dire ce qui est, du point de vue du prolétariat. Elle ne saurait nous conduire à une « consigne » de vote qui fermerait nos discussions, d’autant qu’il est tout à fait impossible de dire à ce jour quelle est l’ampleur des processus électoraux abordés ici : Aplutsoc et ses amis comportent des camarades qui ne voteront pas ou voteront pour telle ou telle des listes issues de la « gauche » et du mouvement ouvrier, toutes ces couches étant traversées par ces questions. Le plus important, ce sera la lutte des classes directe (non pas que nous soyons des ennemis des urnes, mais parce qu’avec l’État existant la démocratie passe par la lutte des classes directe). C’est d’ailleurs pour cela que, contre la V° République et son scrutin présidentiel, nous nous étions prononcés pour son boycott en 2022.

Il est possible qu’expliquer que la question centrale pour le prolétariat en France s’appelle Macron ; que le vote Bardella est celui qui sert le plus Macron ; que Macron mise sur lui en comptant sur tous les chefs de la gauche radicale ou pas et de l’extrême-gauche pour interdire qu’on le chasse d’ici 2027 ; que dans ce cadre Glucskmann, ou plutôt sa poussée, n’était pas prévu et a eu pour levier initial l’Ukraine : il est possible que constater tout cela donne le tournis et suscite une grande exaspération momentanée pour qui manque d’une boussole de classe. Exaspération que peuvent nourrir les criailleries et les risques de violence du côté des appareils issus du stalinisme, du populisme et du gauchisme, puisque tout cela démontre surtout une chose les concernant : que dans les faits c’est Macron qu’ils protègent. Et les faits sont durs.

J’ajoute que je ne m’emballe pas : il est tout à fait possible aussi que ces processus en restent où ils en sont. La question de Macron et du RN, c’est la question de la V° République. Elle ne sera pas tranchée par une élection. Mais elle devra l’être, par la lutte des classes la plus directe.

VP, le 15/05/2024.

15.05.2024 à 18:05

Maïdan en Géorgie.

aplutsoc

La similitude entre la présente crise géorgienne et la crise ukrainienne démarrée fin 2013 est frappante. Fin 2013, la présidence ukrainienne qui, jusque-là, manœuvrait à la fois avec Moscou et avec l’Union Européenne, avait tranché du côté de Moscou, déclenchant un soulèvement national et démocratique par refus de la soumission à l’empire colonisateur dont l’Ukraine […]
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La similitude entre la présente crise géorgienne et la crise ukrainienne démarrée fin 2013 est frappante. Fin 2013, la présidence ukrainienne qui, jusque-là, manœuvrait à la fois avec Moscou et avec l’Union Européenne, avait tranché du côté de Moscou, déclenchant un soulèvement national et démocratique par refus de la soumission à l’empire colonisateur dont l’Ukraine cherchait à se défaire. De même, le gouvernement géorgien, issue d’un parti dit « pro-européen » (le « Rêve géorgien »), a basculé vers Moscou, par corruption et par soumission. Le point de rupture consiste dans une loi sur les « agents de l’étranger » qui est un décalque de la loi russe.

Au jour où sont écrites ces lignes, elle vient d’être adoptée, mais la foule tente de prendre d’assaut le parlement. La foule, ce sont jusqu’à 500 000 manifestants dans ce petit pays de 3,7 millions d’habitants, ce qui indique le caractère massif, total, d’une mobilisation dirigée aussi contre les oligarques, contre la corruption, contre la dictature. Inutile de dire, mais si, c’est utile alors disons-le, que drapeaux ukrainien et hymne ukrainien, telle la Marseillaise dans l’Europe de 1848, sont parmi les symboles des manifestants.

Une différence importante avec l’Ukraine, outre la taille du pays, est que les zones contrôlées par la Russie depuis 2008 ne sont ni « russophones », ni géorgienne, mais habitées par deux nationalités du Caucase, les Ossètes et les Abkhazes, que l’impérialisme russe a instrumentalisées contre la Géorgie, aidé de fait par les ultra-nationalistes géorgiens qui ne veulent pas comprendre qu’il s’agit de peuples distincts. Seule la démocratie peut permettre de régler les questions nationales.

Dans l’immédiat, cela passe par la lutte contre une répression qui s’intensifie, sous la formes d’hommes armées et cagoulés, appelés souvent « titouchki » comme en Ukraine sur le Maïdan, qui évoquent aussi les Bassidjis et autres nervis des régimes iranien et arabes. Les manifestants ne sont pas disposés à reculer, ce qui veut dire que le moment des combats de rue va arriver, avec la question des armes pour renverser le pouvoir en place.

Le 15/05/2024.

15.05.2024 à 17:59

Rafah, Kharkiv : stop aux agresseurs ! 

aplutsoc

Depuis le lundi 6 mai, l’armée israélienne a repris plus intensément sa pression destructrice sur Rafah. Et depuis cette date, ce sont sans doute des centaines de milliers de réfugiés qui ont à nouveau dû fuir dans d’autres parties du réduit de Gaza, l’Égypte leur fermant militairement ses portes. Pour Netanyahou, son ministre Ben Gvir […]
Texte intégral (503 mots)

Depuis le lundi 6 mai, l’armée israélienne a repris plus intensément sa pression destructrice sur Rafah. Et depuis cette date, ce sont sans doute des centaines de milliers de réfugiés qui ont à nouveau dû fuir dans d’autres parties du réduit de Gaza, l’Égypte leur fermant militairement ses portes. Pour Netanyahou, son ministre Ben Gvir et l’extrême droite raciste israélienne, il s’agit de détruire ou de faire fuir ces centaines de milliers d’êtres humains.

Il faut être clairs : la cible n’est pas le Hamas, ce sont les Palestiniens, ce sont les Gazaouis, et Netanyahou et compagnie comptent sur le Hamas pour continuer leurs crimes. L’arrêt des frappes et de l’agression seul permettrait à la nation palestinienne de se réorganiser hors du Hamas, et permettrait d’arracher la libération des otages. Le cessez-le-feu est demandé par le Hamas dans la mesure où il a été placé dans une impasse par l’opération « tempête d’al-Aqsa » suscitée par le régime iranien pour de tout autres buts que la Palestine.

Indépendamment du Hamas, le cessez-le-feu est l’exigence immédiate que la solidarité internationale doit imposer pour sauver la population du massacre et de l’exode, et pour être efficace elle doit appuyer sur le maillon faible et décisif : le soutien militaire US à Israël. Car les hésitations de Biden et de la Maison blanche sont évidentes : Netanyahou cherche à les mouiller dans le fait accompli de la seconde Nakba, qui signifierait pour eux, outre le laminage d’une grande partie de la base électorale de Biden face à Trump (pour qui toute aide humanitaire à Gaza, même chiche, même hypocrite, devrait être supprimée !), une déstabilisation aggravée de toute la région au profit de ses rivaux impérialistes et sous-impérialistes chinois, russe, iranien, notamment. Il faut les dissocier, exiger l’arrêt de toutes les livraisons d’armes à Israël. C’est là le levier, le point qui fait mal, par où l’on peut peser.

De plus, le besoin d’armes n’a jamais été aussi criant qu’en Ukraine aujourd’hui. En effet, l’offensive de Netanyahou sur Rafah et l’offensive de Poutine au Nord de Kharkiv se sont développées dans un parallélisme parfait. La russification de la zone Nord de l’Ukraine a repris avec la fuite de dizaines de milliers de réfugiés. Les armes de Netanyahou qui tuent les Palestiniens sont les armes qui manquent aux Ukrainiens pour ne pas être tués. Le droit démocratique des peuples se joue devant Rafah et dans les rues de Vovkiansk, au Nord de Kharkiv.

L’internationalisme et la vraie lutte pour la paix, c’est le combat pour le cessez-le-feu à Gaza et pour des armes, des munitions, en urgence, en Ukraine.

Le 15-05-2024.

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