LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs Revues Médias
Paris-luttes.info
Souscrire à ce FLUX
Paris-Luttes.info

Rubrique «À LIRE AILLEURS»

▸ les 10 dernières parutions

20.05.2024 à 09:00

Kanaky-Nouvelle Calédonie : contre la violence coloniale

Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l'État français, l'heure est à l'affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s'opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak. Article de Survie

Texte intégral (1844 mots)

Conséquence logique du sabotage méthodique du processus de décolonisation par l'État français, l'heure est à l'affrontement en Kanaky-Nouvelle Calédonie, qui a déjà fait plusieurs morts. Il est urgent de dénoncer la responsabilité première de la politique coloniale française, des colons sur place, de s'opposer à la menace qui plane sur les indépendantistes et la CCAT (Cellule de coordination des actions sur le terrain) en particulier et de soutenir la lutte légitime du peuple Kanak. Article de Survie

La Nouvelle Calédonie est toujours une colonie française, c'est d'abord une réalité matérielle et une continuité historique : occupation militaire, politique d'installation de colons, spoliation des terres, racisme, massacres et violences diverses qui ont jalonné ces 171 années d'occupation. L'inscription du pays sur la liste des territoires à décoloniser de l'ONU depuis 1986 vient rappeler cette évidence.

En 1988, les accords de Matignon puis Nouméa avaient clôturé une période d'affrontements violents et ouvert la voie à un processus de décolonisation, qui prévoyait le transfert progressif des compétences que l'État français s'était arrogées pour aller vers « la pleine émancipation ». L'application de ces accords a été difficile et sans cesse menacée tant par les gouvernements français que par les colons sur place. Depuis l'accession au pouvoir d'Emmanuel Macron, la France a mené un travail de sabotage radical de ce processus, dont la loi sur le dégel du corps électoral n'est que le dernier épisode [1]. En 2022, le choix de nommer Sonia Backès, issue des franges extrêmes des partis coloniaux locaux, au gouvernement français était un symbole fort de ce basculement.

1984-2024 : contre le retour aux années 1980 et la criminalisation de la CCAT

Il y a 40 ans, le niveau de violence avait fait plus de 90 morts, en très grande majorité Kanak. On retrouve aujourd'hui plusieurs ingrédients du pourrissement de l'époque : entêtement français autour de la question du statut et des modes de scrutin, mépris des Kanaks et de la revendication indépendantiste, militarisation de la répression, armement à outrance des colons... Faudra-t-il en arriver à un épisode comparable au massacre de la grotte d'Ouvéa pour que l'État français fasse machine arrière ?

Nous dénonçons la volonté exprimée ouvertement par le gouvernement français de criminaliser la CCAT (Cellule de coordination des actions de terrain), qualifiée par Gérald Darmanin de « groupe mafieux ». Les médias français reprennent sans distance la qualification de « frange la plus radicale du Front de libération Kanak socialiste (FLNKS) » distillée par l'État. Cela ne correspond nullement à la réalité, et surtout, participe à une stratégie volontaire visant à isoler une partie du mouvement indépendantiste, préparant les esprit à son élimination politique ou même physique. Dans les années 1980, cette même stratégie avait été déployée par la France et avait abouti notamment à l'assassinat direct d'Éloi Machoro par le GIGN [2] [3], présenté comme un élément radical, dissocié artificiellement du reste des indépendantistes.

Aujourd'hui, plusieurs membres actifs de la CCAT se cachent et se savent visés tant par la répression étatique que par les milices de colons. Gabriel Attal vient d'annoncer l'assignation à résidence de personnes désignées comme membres de la CCAT, dans le cadre de l'état d'urgence. Le gouvernement français serait directement responsable de toute atteinte à leur intégrité physique.

Bien nommer : éxécutions arbitraires, prisonniers politiques

Car si, a priori, on peut imputer à des colons d'avoir tiré sur les jeunes Kanaks hier, la responsabilité première en incombe bien à l'État et à sa politique. C'est son entêtement et sa fermeture qui ont conduit à la situation actuelle. Il est donc responsable de l'éclatement du conflit et de toutes les morts qui en découlent. De nombreux témoignages indiquent d'ailleurs un bilan plus élevé chez les Kanaks que les 3 morts annoncés par l'État à l'heure de la rédaction de ce texte.

On constate aussi concrètement un parfait alignement entre les acteurs étatiques et les milices coloniales. Les gendarmes et policiers protégent et ouvrent la voie à ces milices que les colons se targuent d'essayer de créer « dans chaque quartier ». Ces groupes portent ouvertement des armes, même en présence des forces de l'ordre, sans être désarmés. Le Haut-Commissaire et le commandant local de la gendarmerie ont tenu une conférence de presse conjointe avec Sonia Backès, présidente de la Province Sud. Aujourd'hui le vice-président de cette province s'affiche ouvertement sur les réseaux sociaux et sur le terrain, en tenue paramilitaire, pour donner des instructions à ces groupes armés.

L'assassinat de jeunes Kanak correspond pleinement à la définition d'exécutions arbitraires au sens de l'ONU, d'après la résolution 1994/67 de la Commission des droits de l'homme de l'ONU, qui considère que cette définition s'applique aussi quand ces actes sont commis par « des groupes paramilitaires, des forces de défense civile ou d'autres forces privées coopérant avec le gouvernement ou tolérées par lui ». Le Haut-Commissaire, qui représente l'État français dans le pays, a eu pour première réaction de relativiser la mort d'un des jeunes Kanak, en considérant qu'il avait été tué par « quelqu'un qui a certainement voulu se défendre » [4].

Par l'utilisation de termes comme "délinquants", les autorités françaises cherchent à disqualifier les mobilisations des jeunes Kanaks en lutte contre la colonisation, qui leur impose discriminations racistes, paupérisation et exclusion.

Solidarité avec le peuple Kanak dans sa lutte légitime pour son émancipation

L'association Survie exprime toute sa solidarité aux proches des victimes de cette violence coloniale, aux personnes arrêtées pour leur activité politique.

Nous nous opposons à la répression coloniale actuellement à l'œuvre : milices paramilitaires, déploiement de l'armée, état d'urgence, coupure de réseaux sociaux, et même, selon ce qui a pu nous être remonté, des coupures du réseau 4G.

Nous dénonçons la stratégie menée par la France de dissocier et isoler la CCAT du reste du mouvement indépendantiste, qui fait planer une menace politique, judiciaire et même physique sur ses membres, et nous réitérons notre soutien à l'ensemble de la lutte d'émancipation du peuple Kanak.

Article publié initialement par Survie

[1] Voir par exemple le communiqué du collectif Solidarité Kanaky « L'État français cherche-t-il à s'affranchir de l'accord de Nouméa » : https://survie.org/pays/kanaky-nouvelle-caledonie/article/l-etat-francais-cherche-t-il-a-s-affranchir-de-l-accord-de-noumea
Ou les articles publiés dans Billets d'Afrique Kanaky - Nouvelle Calédonie : Tous les moyens sont bons pour éviter l'indépendance : https://survie.org/billets-d-afrique/2020/295-mars-2020/article/kanaky-nouvelle-caledonie-tous-les-moyens-sont-bons-pour-eviter-l-independance
Ou Le parcours d'obstacles de l'indépendance Kanak : https://survie.org/billets-d-afrique/2017/272-novembre-2017/article/le-parcours-d-obstacles-de-l-independance-kanak

[2] Il se pourrait que d'autres unités militaires françaises ait été impliquées

[4] Il s'est repris depuis et parle d'« assassins », en disant que ce sont des particuliers et non des membres de groupes de défense civile

19.05.2024 à 13:00

Flemme olympique - un journal anarchiste contre les JO (et le monde qui les abrite)

Une contribution écrite à plusieurs mains et faite à Marseille en avril 2024.

Texte intégral (780 mots)

Une contribution écrite à plusieurs mains et faite à Marseille en avril 2024.

En guise d'introduction

Printemps 2024. L'ambiance est lourde, façon soupe à la grimace.

Un peu partout, le fond de l'air résonne de bruits de bottes, de drapeaux agités pour souder des rangs de soldats, de « réarmement » à toutes les sauces.

On pourrait évoquer la guerre installée en Ukraine depuis plus de deux ans, les massacres au Levant, les conflits sanglants au Soudan et au Congo, et les États qui brandissent allégrement la menace nucléaire au dessus de la poudrière.

Ou encore parler du serrage de vis autoritaire, du racisme et du nationalisme qui montent un peu partout, sur cette planète saccagée par des siècles de capitalisme industriel et extractiviste…

On pourrait aussi aborder les frontières meurtrières, les prisons qui tuent, les expulsions de squats, la chasse aux pauvres et aux indésirables dans les métropoles...

Et de fait, on va parler un peu de tout ça dans ce journal, à travers les Jeux Olympiques et Paralympiques qui se dérouleront au cœur de l'été en fRance.

Parce que ces jeux sont une occasion parmi d'autres, pour les croque-morts qui nous gouvernent, d'accélérer le rythme de leur symphonie morbide, sur un air de « Marche ou crève ».

De l'or pour les « champion.nes », des médailles et des honneurs pour les « gagnant.es », l'oubli et la défaite pour celleux qui finissent derrière : un bon résumé de la morale dégueulasse qui régit ce monde. Et en plus il faudrait s'en réjouir et être « fair-play »...

Mais parce que leurs règles du jeu nous font gerber, que la compétition nous file des boutons, on préfère se réjouir de ce qui viendra troubler cette triste « fête », et encourager ce qui entrave le rouleau compresseur qui broie nos vies.

Contre ce monde et les JO qui vont avec.

Flemme olympique - cahier
Flemme olympique - page par page

19.05.2024 à 11:48

Barcelone : 10 anarchistes accusé·es de groupement criminel suite à une manifestation pro-palestinienne

Il y a presque deux mois, 10 personnes ont été interpellées et mises en examen pour des faits datant du 7 février, journée de mobilisation en solidarité avec la lutte palestienne. Elles ont été interpellées dans l'espace public, sur des trajets quotidiens ou pas, ce qui peut témoigner d'un niveau de surveillance élévé des espaces anarchistes.

Texte intégral (1034 mots)

Il y a presque deux mois, 10 personnes ont été interpellées et mises en examen pour des faits datant du 7 février, journée de mobilisation en solidarité avec la lutte palestienne. Elles ont été interpellées dans l'espace public, sur des trajets quotidiens ou pas, ce qui peut témoigner d'un niveau de surveillance élévé des espaces anarchistes.

Il y a un peu plus d'un mois, 10 personnes ont été interpellées et mises en examen pour des faits datant du 7 février, journée de mobilisation en solidarité avec la lutte palestienne. Elles ont été interpellées dans l'espace public, sur des trajets quotidiens ou pas, ce qui peut témoigner d'un niveau de surveillance élévé des espaces anarchistes. Cela devient très fréquent à Barcelone que des dossiers se montent après une manif, que des personnes se fassent arrêter un ou deux mois après, afin d'être mises en examen sur des instructions qui vont durer quelques années, avec des chefs d'inculpation qui peuvent entrainer plusieurs années de prison.

Dans ce cas précis, les compagnon-nes sont accusées de groupement criminel, une charge similaire à association de malfaiteurs. J'ai voulu diffuser une traduction d'un communiqué de Ègida, un collectif de défense collective anarchiste barcelonais. Il revient sur ce qui s'est passé, sur la répression de la lutte pro-palestinienne et anti-génocide, et la solidarité qui a été montrée dès les premiers instants, et qui sera nécessaire tout au long du processus.

Les 18 et 19 mars dernier, il y a eu 10 interpellations en lien avec la journée de grève du 7 février, appelée en Catalogne en solidarité avec le peuple palestinien. Pendant cette grève plusieurs actions ont été menées : blocages routiers, manifs délocalisées, actions de boycott contre des entreprises et des institutions complices du sionisme, ainsi qu'une grosse manifestation unitaire en fin de journée à Barcelone. Au cours de celle-ci, plus d'un millier de personnes ont pris la rue et des actions ont visé des complices du génocide, comme les bureaux de Indra, RTVE, des Mc Donalds et des Carrefour. Celles-ci ont fait l'objet d'une procédure ouverte par la Brigade de Renseignements des Mossos d'Esquadra (la police catalane).

La plupart des interpellé·e·s vont passer deux nuits au Comissariat Central de Les Corts, où iels vont recevoir le soutien chaleureux de plus de 500 personnes solidaires, qui ont pu faire entendre leur cris à travers les grilles des cachots. Le lendemain au Tribunal (Ciutat de la Justícia) iels sont sorti·e·s vers la fin de l'après-midi, et ont été reçu·e·s par un bon groupe de personnes qui s'y rassemblait depuis 10h du matin. N'oublions pas le poids des charges qui leur sont attribuées : désordre public, dommages matériels, manifestation illicite et groupement criminel ; et aussi qu'il n'est pas exclu qu'il y ait plus d'interpellations ou de mises en examen.

La gravité des chefs d'inculpation est révelatrice une fois de plus de l'objectif de la répression, qui n'est pas celui de poursuivre certains délits soit-disant commis par un groupe concret d'individus, mais plutôt de tenter d'effrayer et de criminaliser nos idées, pratiques et actions collectives et individuelles.

De fait, le mouvement en solidarité avec la résistance palestinienne fait l'objet d'un intérêt fort de la part des corps répressifs partout dans le monde. Cela vaut la peine de mentionner d'autres affaires comme les arrestations de membres de Samidoun [1] le 23 novembre 2023 en Allemagne suite à la tentative de la part de l'état allemand d'interdire l'activité du collectif, ou le procès ouvert contre plus de 100 activistes de Palestine Action en Grande Bretagne pour des actions directes contre des entreprises d'armement israéliennes et britanniques. Les états alliés du sionisme utilisent tout leur arsenal pour défendre les infrastructures des sponsors du génocide, assiègeant judiciairement celleux qui s'y opposent. Israel et ses alliés ont déjà plus de 30 000 morts sur le dos, mais ils accusent de criminelles les personnes qui les dénoncent.

En plus de tout ceci, depuis Ègida on pense qu'il est nécessaire de l'analyser aussi comme une attaque contre le mouvement libertaire étant donné que la plupart des interpellations ont un profil idéologique concret et qu'il semblerait que l'état essaye de noyer à coup de procès les compagnon·nes anarchistes et leur entourage. Notre solidarité est avec elleux tou·te·s, indépendamment de leur militantisme politique. On vit des temps de recrudescence de la répression, de condamnations lourdes et de mesures de surveillance avec des nouvelles et des anciennes méthodes de contrôle. Malgré cela, on connaît leur objectif qui est tout le temps le même : ils veulent nous enterrer. Mais ils ne comptent pas sur le fait que nous n'abandonnerons aucun·e personne qui lutte, maintenant plus que jamais, que nous affronterons et dépasserons les peurs et difficultés de façon collective, que nous sommes des graines et que nous avons les outils pour fleurir : l'entraide, l'action et l'autogestion.

Communiqué publié par Égida (en Catalan)

[1] Samidoun : collectif de soutien au prisonnier·es palestien·nes, présent dans plusieurs pays

18.05.2024 à 16:27

Vélorution Anti JOP

Vélorution Anti JOP en mixité choisie sans mec cis le vendredi 24 mai à 19h à Paris - Aubervilliers - Saint Denis

Texte intégral (595 mots)

Vélorution Anti JOP en mixité choisie sans mec cis le vendredi 24 mai à 19h à Paris - Aubervilliers - Saint Denis

Est-ce que tout ce qui se passe autour des JO te mets en colère comme nous ?
Impacts sociaux, expulsion des plus pauvres, violence physique et psychologique contre sans papier, TDS et personnes marginalisées, exploitation de travailleureuses, précarité, surveillance policière, gentrification, écocide, urbanisation d'espaces naturels, inaccessibilité, gâchis d'argent public, bénéfice privé...
Alors ? Tu es en colère ?

Rendez-vous vendredi 24 mai à 19h00 sur la place de la Rotonde à Stalingrad pour une vélorution cycloféministe, festive, vénère et révolutionnaire.

Joins-toi au cortège et occupons l'espace public ensemble, militant.e.s et fièr.e.s sur nos montures diverses et variées !

Tenue : anti-performance olympique, anti-olympique, flemme olympique, sportivement militante, anti-lycra et vélos décorés contre les JO !

Après le tour de France, le tour anti-JO

Cette Vélorution cycloféministe s'effectue en mixité choisie, sans hommes cisgenres.
L'idée est de rouler tou.te.s ensemble en évitant les dispersions, de veiller les un.e.s sur les autres durant le temps de l'événement, mais aussi et bien sûr faire du bruit et montrer que nous sommes là et que nous sommes contre les JO consuméristes et capitalistes. Le parcours est d'environ 2 heures, nous passerons voir des sites saccagés par les JO avec des interventions.

Si tu n'as jamais participé pas de panique, sache que le rythme est cool - ce n'est pas une course.

Mais… une vélorution cycloféministe, qu'est-ce que c'est ?
C'est occuper de la place dans l'espace public, en ville et sur les routes, et montrer la présence des vélos et des personnes à vélo.

C'est faire état d'une masse critique, militante, et visible qui se déplace dans un élan solidaire et contestataire.

C'est aussi donner à voir des représentations plurielles et nombreuses de ce que nous sommes, nous et nos vélos.

Le tracé du parcours sera communiqué au départ de l'événement, ainsi que toutes les informations nécessaires au bon déroulement de la vélorution.

18.05.2024 à 14:51

Carrefour déteste tout le monde sauf ses actionnaires !

L'Assemblée Générale des actionnaires du groupe Carrefour aura lieu le samedi 24 mai 2024 à 10h au Dock Pullman à Aubervilliers.
Carrefour déteste tout le monde sauf ses actionnaires, tout le monde déteste Carrefour et ses actionnaires !

Texte intégral (798 mots)

L'Assemblée Générale des actionnaires du groupe Carrefour aura lieu le samedi 24 mai 2024 à 10h au Dock Pullman à Aubervilliers.
Carrefour déteste tout le monde sauf ses actionnaires, tout le monde déteste Carrefour et ses actionnaires !

CARREFOUR CHAMPION OLYMPIQUE DES PROFITEURS DE CRISE

DEUX PRÉCAIRES CONDAMNÉ.ES À PAYER 38.000€ À CARREFOUR POUR UNE ACTION DE SOLIDARITÉ

En janvier 2021, 60 personnes se réunissent dans un Carrefour et bloquent les caisses. Objectif : récupérer des produits de première nécessité pour distribuer à des précaires alors que le couvre-feu et les confinements successifs ont détruit les réseaux de solidarité habituels. Riz, lait, pâtes, conserves, couches et tampons hygiéniques sont mis dans des sacs et une négociation avec la direction du magasin et du groupe s'installe, résultat : "vous pouvez sortir, mais on vérifie les sacs un par un". Joie de voir les bénéfices records du groupe légèrement redistribués aux plus précaires.
Un an après, surprise ! Carrefour revient sur sa parole et porte plainte contre deux personnes contrôlées ce jour-là. Un inventaire fantaisiste plus tard, et à la suite d'un premier procès à la juge soporifique, ces deux personnes sont condamnées à 38000 euros d'amende !

ENCORE DU BÉNÉFICE SUR LE DOS DES PRÉCAIRES !

« Aujourd'hui c'est le grand jour !
Pour le pactole, mieux que l'euromillions,
il faut être actionnaire chez Carrefour,
champion olympique dans ce rayon ! »

C'est la crise sanitaire, peu importe ! Carrefour reste ouvert en négligeant la santé de ses employé·es et en économisant sur la prime covid. Résultat un bénéfice en 2020 de 641 millions ! Champion olympique !

C'est la crise climatique, peu importe ! Merci les arbres millénaires et la forêt vierge ! Carrefour est dans le coup avec 4,5% de la déforestation de l'Amazonie. Résultat : un bénéfice de 1070 millions en 2021 en hausse de
40%. Champion olympique !

C'est la crise économique, peu importe ! La spéculation fait flamber les cours suite à l'invasion de l'Ukraine. On est obligé d'inventer un nouveau mot la "profitflation". Résultat : un bénéfice de 1350 millions en 2022, en
hausse de 26%. Champion olympique !

C'est la crise géo-politique, peu importe ! Un génocide est en cours à Gaza, la famine sévit. Pendant ce temps, Carrefour développe ses partenariats dans les territoires occupés illégalement en Cisjordanie et nous vend les produits qui en sont issus. Résultat : un bénéfice de 1660 millions en 2023, en progression de 23,1%. Champion olympique !

Quel nouveau projet cette année ? Après une belle participation à la gentrification et au nettoyage social en tant que partenaire premium des JO, comment va s'illustrer le champion multinational ? Ses bénéfices battront-ils
un nouveau record s'il recouvre la somme de 38.000€ qu'il réclame à deux précaires ?

Notre demande est simple :
CARREFOUR, RETIRE TA PLAINTE

https://carrefourretiretaplainte.noblogs.org

17.05.2024 à 11:00

[Lyon] Rencontres Médics 2024 le week-end du 31 mai

T'es dans (ou débute) le “street-médics” ? Viens échanger sur les différentes pratiques médics dans nos luttes et partager tes expériences, discuter soins communautaires & faire des ateliers approfondis de soins en contexte à risque

Lire la suite (402 mots)

T'es dans (ou débute) le “street-médics” ? Viens échanger sur les différentes pratiques médics dans nos luttes et partager tes expériences, discuter soins communautaires & faire des ateliers approfondis de soins en contexte à risque

T'as déjà eu des discussions et des échanges de pratiques « médics » assisx sur un trottoir quand la manif reprend son souffle, où dans une tente pourrie perdue au milieu de la campagne alors que les grenades se calment enfin ?
Toi aussi tu te retrouves malgré toi à soigner hors manif ? Les potes/camarades qui t'appellent en panique, les personnes marginalisées de ton quartier…
Toi aussi t'as eu des blessures que tu savais pas gérer, et où tu te disais “faut vraiment que j'apprenne à identifier et soigner ça”
Toi aussi ton sac est toujours trop gros parce que tu te prépares à tout même si ça sert à rien, et quand tu prépares un kit minimaliste, t'as pas le matériel qu'il faut ?
Toi aussi tu t'es fait peur au dernier 1er mai ?
Toi aussi tu sens que chaque année ça monte en puissance, et tu sais pas à quelles blessures t'attendre ?
Nous aussi.
Du coup on t'invite…

Le programme et les détails à retrouver sur Rebellyon

Médic'Action est un collectif street-medic queer d'aspiration anarchiste basé à Lyon (69) : on agit dans les manifs et auprès des populations précaires. Il a été fondé après la loi travail par des médics indépendant-es et manifestant-es. En plus d'agir sur le terrain, on a vocation à sensibiliser et former les personnes sur les soins dans des contextes à risque pour permettre leur autonomie.

17.05.2024 à 10:00

Stop Greendock - Logistique en panique

Du 24 au 26 mai, grande mobilisation contre le projet d'entrepôt Greendock à Gennevilliers. Ce sera aussi l'occasion de manifester d'une manière générale contre l'empire logistique. Ce week end s'inscrit dans la saison 7 des Soulèvements de la Terre.

Texte intégral (1135 mots)

Du 24 au 26 mai, grande mobilisation contre le projet d'entrepôt Greendock à Gennevilliers. Ce sera aussi l'occasion de manifester d'une manière générale contre l'empire logistique. Ce week end s'inscrit dans la saison 7 des Soulèvements de la Terre.

Dans la banlieue nord de Paris, sur le lit majeur de la Seine, un monstre logistique sommeille...
Ce monstre, c'est le projet d'entrepôt géant auquel rêvent le promoteur Goodman, l'un des leaders mondiaux de l'immobilier logistique, et HAROPA, grand projet de port fluvio-maritime entre Le Havre et Paris.

Une fois mis sur pied dans le port de Gennevilliers, le monstre « Greendock » aurait besoin, pour fonctionner, de 1200 rotations/jour de camions, dans une région où la pollution de l'air est déjà responsable d'un décès sur dix. En face du futur entrepôt : une zone Natura 2000, où nichent plusieurs espèces d'oiseaux protégées, qui pâtiraient jour et nuit de la pollution lumineuse et sonore. Un entrepôt de plus, dans une banlieue déjà saturée d'infrastructures logistiques, de CO2, subissant tous les dégâts écologiques et sociaux de projets absurdes destinés à servir la métropole.

Si les bâtiments ne sont pas encore sortis de terre, les travaux pourraient commencer courant 2024. La pression monte et, aux réseaux de routes, s'opposent des réseaux de luttes. À l'appel du comité local Plaine Tempête (93 nord), les comités locaux des Soulèvements d'Île-de-France et d'autres collectifs s'opposant à des projets logistiques pointent du doigt ceux qui soutiennent un projet déjà décrié par un collectif de riverain·es et les mairies des communes alentour.

Le capitalisme mondialisé repose sur la démultiplication de ces infrastructures logistiques. Mais si ces dernières sont sa condition d'existence, elles sont aussi son talon d'Achille. C'est pourquoi, le week-end du 24-25-26 mai, contre Greendock et son empire, entravons les flux logistiques et dessinons les berges que nous souhaitons avoir ! Sur tous les axes, sur terre, sur l'eau, les mots d'ordre seront les mêmes : blocage et piraterie !

Pour ne manquer aucune info sur la lutte et le week-end de piraterie qui s'annonce, ça se passe par ici même ! Voir canal telegram

Pour s'inscrire comme hébergeur

Car 'Green'Dock c'est :

Un entrepôt géant sur les berges de Seine en banlieue nord de Paris menaçant la biodiversité d'une zone naturelle

Le territoire de la banlieue sacrifié au profit de la métropole qui en subira les impacts sociaux, sanitaires et écologiques

Un symbole de l'empire logistique, qui charrie une vague d'autres projets mortifères et accroît les flux routiers de marchandises.

Ils ont les stocks, nous ferons bloc


Pré-programme du week-end de mobilisation contre Greendock et l'empire logistique

Tout se passe globalement en banlieue nord de Paris, 92 et 93 (certains lieux sont à préciser)

Vendredi 24 mai (soir) - ACCUEIL

17h Temps d'accueil et de présentation du week-end
17h - 19h Table-ronde #1 : Travail & écologie

Samedi 25 mai - MANIF'ACTION

13h Rendez-vous à Mairie de Gennevilliers · Prises de parole d'avant manif, brief legal et médic, sandwich pré-manif
14h Départ en manif'action · de Gennevilliers (92) à l'Île-Saint-Denis (93)
16h Arrivée de la manif à l'Île-Saint-Denis · Goûter, foot & surprises
17h - 18h30 Table-ronde #2 : Forum des luttes contre l'empire logistique
Dès 19h Cantine à prix libre
20h - minuit Soirée, possibilité d'espace en mixité choisie / Apéro chill sur les berges de Seine / Autres possibilités de soirées camarades dans Paris ou en banlieue
Minuit - 10h Gros dodo

Dimanche 26 mai - LEVEIL DE LA SEINE

10h - 12h Temps sportif & corporel près des Berges / Balade naturaliste / Temps de discussion en mixité choisie sur les enjeux féministes dans les luttes écologistes
12h - 14h30 Performance artistique sur les bords de Seine, en face du site prévu pour l'entrepôt (avec déjeuner léger au milieu)
14h30 - 15h30 Moins d'entrepôt, plus de repos : chillons en musique
15h30 - 17h30 Table-ronde #3 : Faire de l'écologie en banlieue
17h - ... Apéro de fête

Il y aura aussi des temps de débriefs de l'action, d'espaces de discussions et d'écoute active pendant le week-end

16.05.2024 à 19:00

Pacifistes, réveillez-vous ! Réponse à « À bas les pacificateurs »

Ce texte est une réponse à l'article « À bas les pacificateurs » paru récemment sur notre site d'information préféré. Si les membres du RAS [1] n'étaient pas présent.e.s lors des événement décrits dans l'article, il s'agit avant tout de discuter du message véhiculé par l'article, tant par le fond comme par la forme.

Texte intégral (1561 mots)

Ce texte est une réponse à l'article « À bas les pacificateurs » paru récemment sur notre site d'information préféré. Si les membres du RAS [2] n'étaient pas présent.e.s lors des événement décrits dans l'article, il s'agit avant tout de discuter du message véhiculé par l'article, tant par le fond comme par la forme.

Il est peut-être important de préciser que ce texte n'est pas le texte d'un collectif « pacificateur », mais bien d'un collectif convaincu de la nécessité de l'action violente contre les infrastructures, et tout obstacle visant à en assurer la sécurité.

Sortir du positionnement révolutionnaire caricatural

Il est grand temps de sortir du positionnement révolutionnaire caricatural « nique les réformistes/légalistes », opposé au positionnement légaliste par excellence « nique les casseurs ». Vu les conditions actuelles d'urgence sociale et écologique, il est grand temps d'unir les forces, ne serait-ce que temporairement, pour en arriver à une situation plus raisonnable. Nous disons raisonnable, car soyons honnêtes le chemin est long pour la gôche (la vraie, celle qui n'a jamais gouverné) dans la France d'aujourd'hui (et nous parlons de la France parce que c'est le seul pays dont nous maitrisions un tant soit peu finement la situation politique).
Sortir de cette binarité et prendre le temps d'une réflexion plus stratégique évitera de taper violemment (verbalement) ce coup-ci contre de potentiels alliés, si ce n'est camarades, en les traitant de « fils de chien » publiquement, quand celleux-ci se font rares. Sortir de cette binarité évitera ce genre de posture qui font sortir des phrases grandiloquentes du type « la non-violence s'arrête précisément là où un génocide commence », qui ne veulent pas dire grand chose. Comme il est facile de taper sur les camarades avec qui l'on est pas d'accord.
Pour faire bref, nous pensons ici que les postures révolutionnaires et celles de pureté militante face à son propre camp et dans nos cercles sont contre-productives.
Pour faire re-bref, nous avons besoin d'action, sous quelque forme qu'elle soit, et nous pensons qu'il en existe une large palette.

S'il faut détruire il faut aussi construire

S'il faut tuer pour détruire, il faut pardonner pour construire. Dès lors, comprendre que la phrase « Vigiles, ouvriers de la sécurité » est tout sauf dénuée de sens devient crucial. N'oublions pas que s'il est des âmes perdues qui aiment à exercer la violence contre leur congénères, l'alimentation en personnel de notre chère institution policière, de la gendarmerie et autres services de sécurité repose également sur des mécanismes systémiques de précarisation de l'emploi, et de capture sociale (bizutage, appartenance au groupe, reconnaissance sociale) des individus parfois animés d'intentions tout à fait louables mais peu clairvoyants sur la réalité des choses (cf. https://emmaclit.com/2018/05/28/lhistoire-dun-gardien-de-la-paix/ ou le témoignage correspondant). Si tout les flics sont des chiens, il existe une hiérarchie qui garantit que tous le soient ou qu'ils dégagent.
Alors sortons de la binarité et soyons plus fins dans notre analyse : s'il est des humains impardonnables, n'oublions pas qu'une grande majorité peuvent l'être et ne faisons pas taire celleux qui veulent pardonner et rassembler même s'iels sont parfois aveugles de n'avoir jamais rien subi.
Car si notre mouvement révolutionnaire oublie les compromis nécessaires à la paix dans la diversité, il se perd dans les limbes du totalitarisme.

Quelle stratégie adopter face au pacifisme ?

Partager les expériences

Nous pensons que s'opposer frontalement au pacifisme publiquement et dans nos cercles est contre-productif. Cela n'aura pour effet que d'éloigner de potentiels alliés, qui nous le répétons, se font rares en ces temps, n'en témoignent le nombre de personnes dans le cortège de tête lors du 1er Mai dernier ou la fréquentation des manifestations pour la liberté et contre le génocide du peuple palestinien.
Nous pensons qu'il faut mettre le pacifisme de notre côté, ou en tout cas, une certaine forme de pacifisme, celui au moins qui partage nos idées, et prend le temps de se mobiliser pour une cause qui lui semble juste. Nous ne parlons pas du pacifisme de celleux qui luttent pour conserver l'ordre établi, et qui ayant tout « [sont] pour la paix », pour paraphraser un grand discours.
Nous pensons que pour cela, il faut laisser au pacifisme l'occasion de se convaincre du bien fondé de l'action violente. Pour cela les exemples ne manquent pas, on pourra penser aux brigades anarchistes de la CNT-FAI en Catalogne et Aragon pendant la guerre d'Espagne, au Black Panther Party, à la lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud, aux groupes armés révolutionnaires du Rojava ou l'EZLN, etc., etc. On évitera soigneusement d'utiliser des exemples impliquant des visions du monde radicalement opposées à la gauche, qui sont celles de groupes armés comme le Hamas (cf. ce regard critique).
Les vécus de toustes seront également précieux, on connaît toustes l'histoire d'un.e camarade impliqué.e dans une action déterminée.

Résoudre le dilemne

Quand bien même les pacifistes seraient-ils convaincus, cela amène à résoudre une injonction en premier lieu contradictoire : comment un mouvement/collectif pacifiste peut-il soutenir publiquement un mouvement/collectif violent. Cela ne fait en effet pas de sens au premier abord.
Nous pensons que des stratégies permettent de sortir de cette contradiction et permettent une véritable alliance des mouvements pacifistes et d'action violente.
La première stratégie consiste à sortir de la dialectique de l'opposition entre le mouvement pacifiste et le mouvement d'action violente : on n'est pas obligés de prendre position sur telle ou telle action, ou entrer dans le jeu du condamner/ne pas condamner. Bien sûr, cette stratégie est difficilement tenable si la personne en face devient insistante (typiquement un journaliste ou un pote relou).
Cela amène à la seconde stratégie, qui consiste à condamner en adoptant une analyse pseudo-rationelle de la situation : on cherchera dans ce cas à expliquer, dire que l'on condamne mais que l'on comprend ces violences comme étant le fait de violences systémiques subies, dire que bien que cela soit regrettable cela est inévitable puisque les gens s'y voient obligés, etc. Cela revient à nuancer un discours qui condamne officiellement la violence, sans pour autant la justifier.
La troisième stratégie, que l'on pourrait appeler celle du double discours, consiste à adopter un discours officiel public qui condamne la violence tout en soutenant implicitement au sein de nos cercles nos camarades engagé.e.s dans l'action violente, qui sont celleux qui prennent en plus le plus de risques. Cette dernière stratégie permettant de tenir un discours public consensuel 'nous condamnons la violence' qui n'est pas mal pris par les concernés puisqu'iels savent, au fond qui sont leur alliés.

Aux pacifistes ne comprenant pas ces stratégies et qui persistent dans le dénigrement de l'action politique violente, ou pire s'y opposent dans nos cercles et publiquement, nous conseillons une retraite paisible loin du tumulte politique, et leur souhaitons une longue vie et une mort heureuse, loin de la faim, des bombes et des canons.

Aux autres pacifistes, nous disons : réveillez-vous !

RAS (Réseau Anarchiste de Solidarité)


[1] Réseau Anarchiste de Solidarité

[2] Réseau Anarchiste de Solidarité

16.05.2024 à 18:00

Le spécisme et l'antispécisme en question(s) [Radio]

Un épisode sur le complexe animalo-industriel capitaliste, le spécisme comme système de domination naturalisé, l'approche matérialiste des rapports humains-animaux, et le mouvement antispéciste, à partir du livre Solidarité animale, défaire la société spéciste (La Découverte, 2020) – avec Axelle Playoust-Braure, co-autrice de l'ouvrage, journaliste rémunérée à la pige, et autrice d'un mémoire en sociologie et études féministes sur l'espèce comme variable sociologique.

Texte intégral (919 mots)

Un épisode sur le complexe animalo-industriel capitaliste, le spécisme comme système de domination naturalisé, l'approche matérialiste des rapports humains-animaux, et le mouvement antispéciste, à partir du livre Solidarité animale, défaire la société spéciste (La Découverte, 2020) – avec Axelle Playoust-Braure, co-autrice de l'ouvrage, journaliste rémunérée à la pige, et autrice d'un mémoire en sociologie et études féministes sur l'espèce comme variable sociologique.

La timeline de l'émission :

00:00-02:04 : Introduction, présentation de l'autrice et justification de l'invitation.

02:04-20:45 : Qu'est-ce que le spécisme, et quelle est son incarnation contemporaine (complexe animalo-industriel) ? Les chiffres et les tendances de consommation des produits issus de l'exploitation animale. Les relais publicitaires de l'idéologie carniste.

22:15-30:48 : Lien entre anticapitalisme et antispécisme. L'élevage paysan est-il « éthiquement raisonnable » ? Est-il suffisant de se passer du côté industriel pour cohabiter justement avec les autres animaux ? Un élevage sans abattage est-il possible ?

30:49-41:10 : L'impasse politique de la condamnation morale des populations qui ne peuvent pas se passer de produits animaux, ou des personnes qui ne peuvent pas être végé pour des raisons de santé. Le rejet de l'exploitation animale comme projet de société plus que responsabilité individuelle.

41:10-55:30 : Présentation de la conception matérialiste de la question animale, inspirée des féministes matérialistes : dénaturaliser les rapports humains-animaux, ne pas seulement s'intéresser à la dévalorisation symbolique des animaux (insultes, préjugés, discriminations) mais aussi aux rapports de pouvoir. Parler d'humains et d'animaux comme espèces sociales. Le spécisme comme question spécifique, irréductible à la question du capitalisme.

55:31-1:00:32 : Des droits politiques pour les animaux. Rappel que l'égalité de prise en compte des intérêts des individus ne revient pas à poser l'identité des individus. « Il faut parfois traiter différemment des individus pour les traiter justement. » Valéry Giroux.

1:00:37-1:22:34 : Intérêt et limites de l'analogie entre le spécisme et les autres rapports de pouvoir. L'animalisation des humains repose sur l'animalisation des animaux. Pourquoi la rhétorique humaniste doit être dépassée. Convergence à construire entre l'antispécisme et les luttes des humains animalisés. Remplacer l'éminence du « genre humain » par un projet de solidarité animale.

1:22:34-1:42:30 : Avec ce projet d'élargissement de la communauté des égaux pour inclure les animaux : quid de l'éthique environnementale ? Comment gérer les intérêts antagonistes entre humains et animaux ? Les intérêts humains ne peuvent pas gagner par principe, il faut renoncer aux privilèges humains. La différence entre spécisme radical et spécisme modéré.

1:43:56-1:56:27 : Peut-on intervenir dans les relations entre animaux, et dans la nature ? Communauté morale et réciprocité entre humains et animaux (cf. travaux de Christiane Bailey). La rhétorique droits = devoirs comme conception validiste de la morale.

1:56:26-2:04:30 : Comment mener une lutte « sans les principaux concernés ». Rappel du fait que les animaux ne sont pas passifs ou consentants à ce qu'ils subissent (la résistance animale). Les impasses stratégiques du fait que la lutte antispéciste est avant tout structurée par des humains (dérives vers de l'identitaire).

2:04:30-2:21:29 : Les critiques adressées à l'antispécisme : cause du capital ? de petits bourgeois ? de blancs ? sexistes ? pro-israéliens ? L'antispécisme comme « distraction » des luttes humaines. Quelles perspectives pour un antispécisme révolutionnaire ? Quelles alliances politiques, en sachant que tous les groupes sociaux n'ont pas le même rapport à l'animalité ? Solidarité active vs. solidarité passive.

2:23:45-2:43:50 : Que faut-il entendre derrière l'expression « libération animale » ? Quid de la coexistence avec des animaux issus de la domestication, dans une société post-spéciste ? La position extinctionniste et l'approche zoopolitique. Les droits positifs des animaux.

2:43:50-fin : Conclusion.

16.05.2024 à 17:00

Appel à soutien pour le procès de deux camarades en Allemagne

Dans la nuit du 16 février 2023 à Berlin-Adlershof, deux camarades ont été arrêtés et mis en examen sous l'accusation de groupement en vue de commettre un crime (un incendie), leur procès commencera le 27 mai 2024 devant le Schöffengericht de Tiergarten. Publié en allemand sur le blog Wir haben eine Verabredung [1]

Texte intégral (1623 mots)

Dans la nuit du 16 février 2023 à Berlin-Adlershof, deux camarades ont été arrêtés et mis en examen sous l'accusation de groupement en vue de commettre un crime (un incendie), leur procès commencera le 27 mai 2024 devant le Schöffengericht de Tiergarten. Publié en allemand sur le blog Wir haben eine Verabredung [2]

Traduction de l'appel en allemand

Selon l'accusation, durant la nuit du 16 février, les prévenu-es auraient voulu incendier les câbles de la Deutsche Bahn [3]. On retrouve ici une supposition de la Staatsschutz [4] vendue ensuite par le parquet judiciaire comme une vérité pour pouvoir être jugée comme un groupement en vue de commettre un crime par un tribunal. On trouve cela inintéressant de chercher à savoir si ces accusations sont vraies ou fausses, on refuse de participer à de telles spéculations. Au moment de l'arrestation des camarades, aucun délit n'a été commis. En invoquant le « groupement », le parquet résout ce problème. Il peut ainsi divaguer et construire le récit d'une menace. Cette accusation ouvre pour la justice un champ de possibilités très vaste, lui permettant de poursuivre ceux qui conspirent contre l'État, sans aucun acte concret. Pour autant, nous réaffirmons que les multiples résistances, l'attention que l'on se porte les uns aux autres, l'entraide comme le sabotage ont toujours été des outils des opprimées et des exploitées.

Les procès judiciaires et les prisons sont des instruments de la justice bourgeoise, qui sépare les gens entre coupables et non-coupables. La punition et la peur sont le ciment de la violence étatique qui conditionne tout le monde à rentrer dans le rang de ce système capitaliste patriarcal et colonial. Les innocents sont ceux qui contribuent au bon fonctionnement de ce système en acceptant ces frontières, ces murs, ces règles et ces normes.

On défend la possibilité et la nécessité de l'action directe comme un outil des luttes révolutionnaires. Dans la répression contre nos deux camarades, on voit la tentative de menacer tou-tes celleux qui défendent aussi cette possibilité. Cette menace se voit dans l'acharnement répressif contre la contestation contre le G20, la chasse contre des militant-es antifascistes, la tentative de dépolitisation de la guérilla urbaine des dernières décennies [5] ou encore la répression énorme contre les luttes anticoloniale. Pendant qu'une militarisation générale du social accompagne l'escalade de la violence étatique, l'État tente de délégitimer toute pensée qui pourrait faire croire à la possibilité d'une contre-violence autoorganisée.

Prenons position et refusons d'accepter la ligne de démarcation entre coupable et non-coupable. Et tranchons plutôt une ligne entre celleux qui s'enrichissent et celleux qui exproprient et communisent tout. Entre ceux qui bâtissent des murs et celleux qui les surmontent. Entre les assassins en uniformes et celleux qui règles leurs conflits ensemble. Entre celleux qui réclament de la liberté et celleux qui leur la volent.

C'est clair que ces belles phrases ne correspondent pas toujours à la réalité. Mais les doutes, l'insécurité, l'isolation et l'exploitation qui nous atteignent de différentes manières sont là pour nous séparer les uns des autres. C'est surtout avec toutes nos différences, avec tou-tes celleux qui nous rendent particuliers que l'on peut apprendre à nous connaître, dans le respect mutuel, et oser se donner des rendez-vous. Cela nous permettra de partager nos peurs, de trouver des analyses et d'élaborer ensemble des propositions et des solutions à nos problèmes plutôt que de nous battre en guerrier-es isolé-es.
On veut solidifier nos liens, nos relations sur des valeurs comme la sincérité, l'entraide, la passion et la confiance, il n'y a pas de sens à trouver dans les rouages de ce système fondé sur le pouvoir et le profit, il faut le trouver dans nos luttes pour le changement nécessaire de cette société.

Ces luttes ont toujours été nécessaires et le resteront. Notre détermination et notre solidarité se traduisent aussi dans le fait de ne pas nous laisser intimider par des arrestations et des affaires judiciaires. La meilleure réponse, c'est de continuer à tenir les un-es aux autres et à défendre en mots et en actes l'idée d'un monde meilleur, jusqu' à ce que l'on soit tous et toutes libres !

On vous invite à suivre le procès de manière solidaire et à venir soutenir les camarades devant le tribunal. Venez avec nous à l'ouverture du procès le 27 mai 2024 à midi au palais de justice de Moabit !

Bien sûr qu'on se regroupe, pour saboter la guerre.
Bien sûr qu'on se regroupe, pour lutter contre la normativité patriarcale.
Bien sûr qu'on se regroupe pour arrêter l'exploitation de la terre et de ces habitants.
Bien sûr qu'on se regroupe, pour lutter pour la liberté…

Force, Liberté et Joie à tous.tes les inculpé.es et tous.tes les prisonnier.es, en cavale ou en prison !

Dates des procès
Date Heure
27/05 14h00
06/06 09h15
13/06 09h15
01/07 09h15
04/07 09h15
08/07 09h15
11/07 09h15

Les mises à jour et changements seront publiés sur le blog


[1] Cela signifie « Nous avons rendez-vous » / « nous nous regroupons »

[2] Cela signifie « Nous avons rendez-vous » / « nous nous regroupons »

[3] Compagnie ferroviaire allemande

[4] L'équivalent de la DGSI

[5] NdT : en référence a l'arrestation récente d'une militante de la RAF en cavale depuis plus de 30 ans

10 / 10
 Persos A à L
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
EDUC.POP.FR
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Frédéric LORDON
LePartisan.info
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Romain MIELCAREK
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Emmanuel PONT
Nicos SMYRNAIOS
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
 
  Numérique
Binaire [Blogs Le Monde]
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Francis PISANI
Pixel de Tracking
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
XKCD
🌓