LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie BLOGS Revues Médias
Mr Mondialisation

Think tank informel et citoyen francophone à visée internationale


▸ les 10 dernières parutions

16.12.2025 à 05:00

Antispécisme : Victor Duran-Le Peuch dénonce « notre indifférence »

Mr Mondialisation

En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme, ou 400 pages qui étayent et débunkent de nombreux clichés autour de la question spéciste. Publié aux éditions de l’Atelier en octobre 2025, cet essai rigoureux, argumenté, exhaustif, devrait rapidement devenir une référence dans le domaine. Rencontre avec son auteur, Victor Duran-Le Peuch. « Le véganisme est […]

The post Antispécisme : Victor Duran-Le Peuch dénonce « notre indifférence » first appeared on Mr Mondialisation.
Texte intégral (3469 mots)

En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme, ou 400 pages qui étayent et débunkent de nombreux clichés autour de la question spéciste. Publié aux éditions de l’Atelier en octobre 2025, cet essai rigoureux, argumenté, exhaustif, devrait rapidement devenir une référence dans le domaine. Rencontre avec son auteur, Victor Duran-Le Peuch.

« Le véganisme est une dérive wokiste », « Les antispécistes veulent supprimer la prédation », « On peut tuer un animal, mais avec respect ! », « L’antispécisme veut la disparition des animaux domestiques », « Le vrai problème, c’est le capitalisme »… Au total, Victor Duran-Le Peuch analyse et met à mal une cinquantaine d’idées reçues – et souvent très ancrées – au sujet de l’antispécisme.

Victor Duran-Le Peuch et son ouvrage « En finir avec les idées fausses sur l'antispécisme » ©Victor Duran-Le Peuch
Victor Duran-Le Peuch et son ouvrage « En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme » ©Victor Duran-Le Peuch

En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme est un ouvrage à la fois riche, pertinent et accessible à tous pour tenter de faire le point sur ce qu’engendre le spécisme au sein de notre société. N’hésitant pas à s’appuyer sur de très nombreuses références, Victor Duran-Le Peuch analyse le fond de chaque cliché, et les arguments objectifs pour les contrer. Le tout, en faisant preuve d’honnêteté intellectuelle et en soulignant notamment qu’il existe encore des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse. Un essai passionnant qui, à l’approche des fêtes de famille, pourra en aider plus d’un·e à répondre face aux remarques faites à table !

Entretien avec Victor Duran-Le Peuch 

Mr Mondialisation : Pouvez-vous vous présenter et nous expliquer les raisons qui vous ont poussé à écrire ce livre ?

Victor Duran-Le Peuch : « J’ai 28 ans et ai fait des études en sociologie et philosophie. À l’époque de mon Master, j’ai réorienté mon sujet de mémoire sur la sentience des poissons. Le débat scientifique avait cours depuis une vingtaine d’années autour de cette question, nous permettant désormais d’affirmer que les poissons ont bel et bien une vie consciente subjective.

Depuis 4 ans, j’anime également le podcast Comme un poisson dans l’eau, qui est entièrement lié à la question du spécisme et qui l’aborde aussi via des thématiques connexes. J’y parle du lien entre l’oppression des animaux et d’autres sujets comme l’écologie, l’actualité, ou encore les étiquettes. Celles de wokiste ou de bobo, notamment, sont très généralisées et utilisées par l’offensive réactionnaire (rires) ! Ce sont tous ces travaux et ces expériences qui m’ont amené à l’écriture du livre, qui a duré un an. » 

Mr Mondialisation : La bibliographie qui sert de socle au livre est impressionnante. Quel temps cela vous a-t-il pris de la rassembler ?

Victor Duran-Le Peuch : « En réalité, il s’agit de mon travail accumulé ces quatre dernières années. À force de contacter experts, auteurs ou associations, j’ai pu condenser mes références. 90% du contenu du livre est constitué de savoirs académiques et militants : ce ne sont pas mes idées. L’objectif était vraiment de rendre compte de la richesse de la pensée antispéciste, rassemblant une cinquantaine d’années de recherche. Je le vois donc comme une synthèse. » 

Mr Mondialisation : Quels retours avez-vous reçus jusqu’ici ? Parvenez-vous à faire lire ce livre à des personnes qui ne sont pas déjà antispécistes ?

Victor Duran-Le Peuch : « Si je touche évidemment un public surtout antispéciste, j’ai constaté avoir pu casser la bulle. Je l’ai notamment vu via mon actuelle tournée de promotion, dans différentes librairies de France. Des retours positifs de personnes qui se disent « un peu » informées mais qui ont découvert bien plus d’arguments sur la question me font très plaisir.

« La question animale commence enfin à prendre de la place ! » 

Nous entrons dans une période qui ouvre sur la question antispéciste, qui prend plus de place qu’avant. Elle est aujourd’hui davantage prise au sérieux, et perçue comme un sujet à part entière. Si l’on en parle encore souvent de façon dépolitisée et un peu édulcorée, cela fait quand même avancer la question et surtout, ouvre des brèches. La question animale commence enfin à prendre de la place !

Toutefois, le traitement médiatique et philosophique du spécisme est encore trop souvent biaisé et manque de réflexion. C’est là que l’on voit à quel point le spécisme est hyper structurant dans notre société. C’est une idéologie, basée sur les mêmes idées sans cesse répétées, que chacun finit par ressortir sans réfléchir. Il est donc temps d’élever le débat. » 

L'arrêt total de toute forme d'exploitation animale est l'un des objectifs du combat antispéciste ©Unsplash
L’arrêt total de toute forme d’exploitation animale est l’un des objectifs du combat antispéciste ©Unsplash

Mr Mondialisation : L’objectif du livre est de débunker, de manière argumentée, les nombreuses croyances et surtout les prétextes servant à justifier le spécisme. Quel sujet vous a donné le plus de fil à retordre ?

Victor Duran-Le Peuch : « Il y en a un qui est plus technique et a été délicat à traiter, à savoir l’idée que la hiérarchie d’espèce irait de soi parce qu’elle reposerait sur des différences biologiques. Cette idée est profondément ancrée, parce qu’elle présente une construction historique et sociale comme un simple constat de fait.

Or, le spécisme en tant que système de domination ne découle pas naturellement de la biologie. Il prend sa source dans un rapport de force, sur lequel vient ensuite se greffer une idéologie chargée d’en légitimer la violence. La hiérarchie humain/animal n’est donc pas fondée par la différence : c’est la domination qui produit la différence comme justification. »  

Mr Mondialisation : Alors que nous approchons des fêtes, vous évoquez page 89 la « figure du rabat-joie ». Celui ou celle qui rappelle que « la joie des uns est bâtie sur l’oppression (et la mort) des autres ». Comment ne pas se sentir trop seul pendant ces moments si particuliers ?

Victor Duran-Le Peuch : « Si mon expérience de ces dernières années n’a pas été très concluante (rires), j’ai quand même la chance d’avoir une famille assez à l’écoute et ouverte. En cela, la parution du livre m’a aidé (rires) ! Après de longues années à discuter, anticiper, parler du fait que je me sentais mal avec tous ces cadavres sur la table… cette année, pour la première fois, nous allons cuisiner végane ensemble !

Pour celles et ceux qui n’ont pas cette chance, je n’ai pas de formule magique mis à part essayer de se trouver des alliés autour de la table… Et si vraiment, le contexte est trop difficile, on reste en droit de s’épargner ce type de moment. La période des fêtes est en effet difficile à vivre car révélatrice d’un trop grand contraste. Comment célébrer la joie ambiante et le vivre-ensemble quand tant d’animaux ont été mis à mort dans des souffrances atroces, et en quantité effarante ?… » 

Manger végane pendant les fêtes de fin d'année : l'assurance d'entendre pléthore de réflexions spécistes ! ©Unsplash
Manger végane pendant les fêtes de fin d’année : l’assurance d’entendre pléthore de réflexions spécistes ! ©Unsplash

Mr Mondialisation : Vous évoquez la différence entre « animalisme bienveillant » et « antispécisme égalitaire ». Comment le premier concept, en apparence favorable aux animaux, justifie-t-il pourtant le spécisme ?

Victor Duran-Le Peuch : « L’animalisme bienveillant, que je qualifie également « d’animalisme mou », est a priori positif et favorable aux autres animaux. En réalité, il continue de véhiculer des idées qui altérisent et infériorisent les autres animaux : ils sont différents, donc pas égaux, donc inférieurs. C’est un point de vue qui reste très anthropocentré.

À mesure qu’avance le combat antispéciste, il y a prolifération de discours pro-animaux qui, en fait, ne les défendent pas réellement. Certaines bonnes idées apparentes restent encore spécistes. Le but n’est pas de dire que les animaux sont beaux, géniaux ou incroyables, mais juste de les traiter en égaux ! Nous continuons d’exotiser les animaux en les enfermant dans une différence par essence.

Le spécisme possède ainsi une façon subtile de se déployer à mesure que les questions animales augmentent, en proposant des discours animalistes qui ne vont pas dans le sens de l’émancipation. La critique antispéciste vient justement clarifier ces questions en parlant de l’élevage, des systèmes de domination, d’exploitation… Seules l’émancipation et l’égalité sont les clés pour une réelle justice vis-à-vis des animaux. » 

« L’indifférence reste le problème principal, car le simple fait qu’on ne parle jamais de l’individualité des autres animaux perpétue le système qui les met à mort. »

Mr Mondialisation : Page 342, vous parlez du fait que la manifestation la plus présente dans le spécisme est l’indifférence, son visage à la fois « le plus banal et le plus terrifiant ». Indifférence et manque d’empathie sont-ils liés ?

Victor Duran-Le Peuch : « L’indifférence reste le problème principal, car le simple fait qu’on ne parle jamais de l’individualité des autres animaux perpétue le système qui les met à mort. C’est une des manifestations centrales du spécisme. Mais est-ce un manque d’empathie ?

S’il faut faire preuve d’empathie pour les animaux, celle-ci reste propre à chacun et biaisée. Elle ne peut pas être la seule solution car c’est une ressource limitée. Nous ne sommes pas câblés pour éprouver de l’empathie pour tous les êtres sentients… Nous avons déjà du mal à en éprouver entre nous ! L’empathie est construite socialement et politiquement, c’est pourquoi notre horizon doit être celui de la justice : non pas une émotion variable et inégalement répartie, mais une exigence collective qui permet de nommer des violences et de les combattre même lorsqu’elles ne suscitent aucune compassion spontanée.

Le militantisme antispéciste conduit parfois à un « burn-out empathique » ©Unsplash
Le militantisme antispéciste conduit parfois à un « burn-out empathique » ©Unsplash

Dans le monde militant, certains souffrent de « burn-out empathique », qui apparaît lorsqu’on en éprouve trop vis-à-vis des autres animaux. Sauf que cela devient vite invivable. Je pense que ce n’est pas le bon outil : ce que nous devons dénoncer, c’est notre indifférence construite envers les animaux et qui est le fruit d’un système de pouvoir. Quelle mort compte, et laquelle ne compte pas ? En interrogeant ça, on se rend déjà compte qu’il y a de l’injustice. La demande de justice est donc la clé. 

Cela ne signifie pas qu’il faille supprimer l’empathie ! Il s’agit également d’un pilier de la question antispéciste : nous gagnons donc à garder les deux. Personnellement, je suis arrivé là plutôt par curiosité pour la recherche et la justice que par empathie. Celle-ci s’est développée plus tard, notamment en passant du temps avec d’autres animaux et leurs compagnons humains qui en prennent soin, par exemple dans des sanctuaires antispécistes. Il ne s’agit pas d’inférioriser l’aspect émotionnel. Mais je pense qu’il ne faut pas non plus en faire l’arme principale contre le spécisme. »

Mr Mondialisation : Votre livre ne comporte pas de conclusion. Un choix délibéré ?

Victor Duran-Le Peuch : « Oui, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cette collection de L’Atelier n’en contient pas. Ensuite, c’est un livre qui fait le tour d’énormément d’idées reçues différentes : c’était compliqué de résumer le tout. Enfin, il constitue finalement un début de questionnement. Il n’y a pas de conclusion car il y a encore du boulot (rires) ! Mon livre s’appuie sur d’autres ouvrages et idées déjà produits, c’est une brique supplémentaire vers un projet de société plus juste. Mais nous ne sommes qu’au tout début du traitement de la question antispéciste et n’avons pas encore toutes les réponses.

« En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme est le tout début d’un champ de réflexion gigantesque, pas encore bien délimité. Finalement, mon livre n’est presque qu’une introduction ! » 

Comment agir pour un projet social égalitaire ? Même une fois les violences abolies, que faire face à l’exploitation ? Comment partager notre habitat avec celui des animaux ? Comment repenser le projet écologiste en prenant en compte tous les êtres sentients ? Que faire des insectes ? Comment éviter les conflits d’intérêt ?…

En finir avec les idées fausses sur l’antispécisme est le tout début d’un champ de réflexion gigantesque, pas encore bien délimité. Finalement, mon livre n’est presque qu’une introduction ! »

Un livre truffé d'arguments contre les clichés spécistes ©Mr M
Un livre truffé d’arguments contre les clichés spécistes ©Mr Mondialisation

Mr Mondialisation : Avez-vous espoir qu’un jour, notre rapport aux animaux évolue radicalement ?

Victor Duran-Le Peuch : « J’aurais tendance à me dire que l’espoir ne compte pas. Le système d’oppression et de domination est injuste par essence et doit cesser. Nous devons donc lutter contre, quoi qu’il arrive. Sauver des individus, arrêter la violence et nous détacher de l’espoir pour simplement avancer. J’ai évidemment espoir, mais je regarde d’abord les victoires une par une, et je milite avant tout pour ce qui me semble juste, dans le temps présent. »

– Entretien réalisé par Marie Waclaw


Photo de couverture : ©Victor Duran-Le Peuch

The post Antispécisme : Victor Duran-Le Peuch dénonce « notre indifférence » first appeared on Mr Mondialisation.
PDF

15.12.2025 à 11:31

L’égalité femmes-hommes : une fiction politique

Elena Meilune

Le patriarcat aime nous bercer d’un récit qui l’arrange : celui d’une égalité entre les femmes et les hommes enfin atteinte, presque dépassée, reléguée aux luttes d’hier. Pourtant, quotidiennement, l’actualité se charge de contredire frontalement ce discours. Si le féminisme continue de déranger autant, ce n’est pas par excès idéologique, mais parce que les dominations […]

The post L’égalité femmes-hommes : une fiction politique first appeared on Mr Mondialisation.
Texte intégral (4458 mots)

Le patriarcat aime nous bercer d’un récit qui l’arrange : celui d’une égalité entre les femmes et les hommes enfin atteinte, presque dépassée, reléguée aux luttes d’hier. Pourtant, quotidiennement, l’actualité se charge de contredire frontalement ce discours. Si le féminisme continue de déranger autant, ce n’est pas par excès idéologique, mais parce que les dominations qu’il combat sont toujours là, bien réelles. Et que celles et ceux qui bénéficient de ces dominations veulent conserver le pouvoir.

On oppose souvent aux luttes féministes un argument prétendument imparable : « la loi garantit l’égalité ». Comme si la loi était exhaustive et couvrait tous les cas de figures. Comme si l’inscription d’un principe dans un texte suffisait à le rendre effectif.

Or la prétendue égalité juridique ne supprime ni les pratiques discriminatoires, ni les rapports de domination, ni les représentations sexistes qui continuent de structurer les institutions, les médias et les comportements sociaux. Confondre l’intention normative avec la réalité vécue, c’est précisément ce qui permet de nier les violences persistantes.

L’affaire Abittan, tout comme la réaction récente de la première dame de France, rappellent brutalement à quel point les luttes féministes restent nécessaires. Analyse.

Brigitte Macron et l’affaire Abittan : quand l’actualité contredit le mythe de l’égalité

Lorsque Brigitte Macron a qualifié des féministes de « sales connes », elle n’a pas seulement laissé éclater un mépris personnel. Elle a offert une démonstration à la fois didactique et caricaturale de la manière dont les luttes féministes continuent d’être disqualifiées dans l’espace médiatique et politique.

Le contraste est d’autant plus frappant que son mari avait prétendu faire de l’égalité femmes-hommes « la grande cause du quinquennat ». Une promesse répétée, mais jamais adossée à des moyens réels : budgets dérisoires, politiques fragmentaires, résultats inexistants. Ce qui devait être une priorité s’est dissous en slogan, vidé de toute portée politique.

Qu’une femme occupant une position institutionnelle aussi centrale choisisse de s’en prendre aux militantes plutôt qu’aux violences et discriminations qu’elles dénoncent révèle un mécanisme profond : le féminisme continue d’être perçu comme un problème à contenir, non comme une réponse politique à un système de domination structurel.

Ces attaques participent à la neutralisation des revendications féministes en les réduisant à des excès, de l’hystérie ou du militantisme outrancier ; un stéréotype misogyne bien connu. C’est une stratégie bien connue : dépolitiser la critique pour éviter de répondre au fond. La plaignante dans l’affaire Ary Abittan s’est d’ailleurs exprimée à ce sujet :

« « Sales connes ». Ces mots violents ravivent des souffrances profondes, et me rappellent combien les actions menées par des militantes m’ont aidée dans toute ma reconstruction. »

Ces propos ne relèvent pas seulement de l’opinion : ils ont des effets concrets et dévastateurs sur des personnes ayant été confrontées à la violence sexuelle et à la difficulté de faire reconnaître leur parole.

« Entendre aujourd’hui des paroles blessantes prononcées par la Première dame, censée œuvrer pour la cause des femmes, me fait me sentir abandonnée et amplifie un traumatisme avec lequel je dois vivre chaque jour. »

Ces déclarations s’inscrivent pleinement dans ce que les sciences sociales et le droit qualifient de victimisation secondaire. Ce concept désigne l’ensemble des violences symboliques, institutionnelles ou discursives subies par les victimes après les faits eux-mêmes, lorsqu’elles cherchent à faire reconnaître leur expérience.

Minimisation, disqualification de la parole, soupçon, moquerie ou attaques contre celles et ceux qui les soutiennent : autant de mécanismes qui prolongent le traumatisme initial. Lorsque des figures de pouvoir participent à cette dévalorisation, elles contribuent à renforcer un climat où les victimes sont incitées au silence, persuadées que leur parole sera retournée contre elles. Loin d’être anodines, ces prises de position rejouent la violence en la légitimant socialement, et rappellent que l’impunité ne repose pas seulement sur des décisions judiciaires, mais aussi sur un ordre symbolique qui protège les dominants et isole celles qui osent parler.

Ce que révèle l’affaire Abittan : la justice pénale n’est pas un thermomètre de l’égalité

Le traitement judiciaire et médiatique de l’affaire Abittan met en lumière un autre mythe profondément ancré : l’idée selon laquelle un non-lieu constituerait une preuve d’innocence. Juridiquement, c’est faux. Un non-lieu signifie uniquement que les éléments réunis dans le cadre de la procédure ont jugés insuffisants pour renvoyer l’accusé devant un tribunal. Il ne tranche ni la réalité des faits vécus, ni la véracité du récit de la plaignante.

En matière de violences sexuelles, cette situation est loin d’être marginale. Les travaux de recherche, les rapports publics et les statistiques judiciaires convergent : la majorité écrasante des plaintes n’aboutissent pas, en raison notamment de standards de preuves exigées dans des situations qui laissent rarement des traces matérielles immédiatement exploitables. En 2024, Maëlle Stricot, doctorante à l’École d’économie de Paris, sur la base des données administratives accessibles à la recherche, a publié une étude qui révèle que le taux de classement sans suite atteint 86 % dans les affaires de violences sexuelles, et 94 % pour les viols.

Dans le cas Abittan, des éléments pourtant lourds existent : rapports médicaux faisant état d’un stress post-traumatique « indiscutable », lésions vaginales et anales, des hématomes sur le corps, serviette de bain tachée de sang retrouvée au domicile de l’accusé… Ces éléments ont malgré tout été considérés comme juridiquement « insuffisants » pour que la plainte soit prise au sérieux.

Ce que cette affaire révèle de manière brutale, c’est le fossé entre l’expérience vécue par les victimes et les exigences d’un système judiciaire façonné autour d’un imaginaire patriarcal des violences sexuelles : un imaginaire qui attend des preuves linéaires, immédiates, incontestables, là où les violences se produisent souvent dans des contextes d’emprise, de sidération et de huis clos.

Le non-lieu ne dit rien de la réalité des violences subies. Il dit seulement que l’appareil judiciaire n’a pas, ou estime ne pas avoir, les moyens de juger. Cette incapacité n’est pas accidentelle : elle est structurelle, et elle constitue en elle-même un symptôme des inégalités de genre.

Cette banalisation ne concerne pas seulement les procédures judiciaires, mais aussi la mémoire médiatique. Des images remontées à la surface il y a peu montrent Ary Abittan en train d’agresser sexuellement Laury Thilleman sur un plateau de télévision, en direct, sous les applaudissements et les rires du public.

Les images existent, les faits sont publics, et pourtant cet épisode a été largement minimisé, relativisé, puis effacé du récit dominant autour de l’humoriste. L’ancienne miss France dit ne pas avoir osé s’exprimer à l’époque, « par peur, par honte. Parce que le consentement il y a 14 ans, on n’en parlait pas. »

« à l’époque, j’avais honte, je me sentais humiliée, objectiSée, impuissante, alors pour faire bonne figure je tente d’en rire comme tout le monde autour de la table. Mais je ne consens pas ».

À ce jour, certaines violences, lorsqu’elles sont commises dans des cadres médiatiques, masculins et divertissants, sont perçues comme anecdotiques, excusables, voire invisibles. Elles participent pourtant du même continuum de violences que celui que la justice peine à reconnaître.

« Je ne souhaite à personne ce qui est arrivé. Alors, au nom de toutes celles et ceux qui n’ont pas pu faire entendre leurs voix, je souhaite faire entendre la mienne. »

Plaintes pour viol : la réalité judiciaire derrière les chiffres

Les chiffres disponibles permettent de mesurer l’ampleur du décalage entre la réalité des violences sexuelles et leur traitement pénal. En France, seuls 1 à 2 % des auteurs de viols déclarés sont condamnés aux assises.

Ces chiffres ne traduisent pas une rareté des violences, mais une profonde défaillance systémique. D’abord parce que seules 2 % des victimes de violences sexuelles hors cadre familial vont jusqu’à porter plainte, souvent par peur de ne pas être crues, d’être exposées médiatiquement, ou de subir une procédure longue et violente.

Ensuite parce que même lorsque la plainte est déposée, le parcours judiciaire est semé d’obstacles prépondérants : requalifications, classements sans suite, enquêtes lacunaires, confrontation à des stéréotypes sexistes sur le comportement des victimes. En 2020, seuls 0,6 % des viols ou tentatives de viols auraient donné lieu à une condamnation.

Dans les faits, un viol ou une tentative de viol a lieu toutes 2min30 en France. 37 % des femmes déclarent avoir subi au moins une fois une situation de non-consentement. Ces données montrent clairement que le viol n’est pas une exception marginale, mais une violence de masse, rendue invisible par un système judiciaire incapable d’y répondre à la hauteur, encore à ce jour soutenue par défaut par la sphère politico-médiatique.

Les violences sexistes : une tragédie structurelle

Plus globalement, au-delà de la seule question des violences sexuelles, l’ampleur des violences conjugales suffit à démontrer que les rapports sociaux de genre restent profondément inégalitaires. En France, plus de 220 000 femmes subissent chaque année des violences au sein du couple, et une femme est tuée tous les trois jours par son partenaire ou ex-partenaire. En 2024, le nombre de féminicides a augmenté de 11 % par rapport à l’année précédente. Cette année-là, 1 283 femmes ont été victimes de tentatives de féminicides au sein du couple.

Les féminicides s’inscrivent le plus souvent dans des contextes de séparation ou de tentative de séparation. Ils surviennent fréquemment au moment où une femme cherche à se soustraire à une relation marquée par l’emprise, le contrôle ou la violence.

Autrement dit, ils sont rarement des « crimes passionnels », mais des crimes de possession : des actes commis par des hommes qui ne supportent pas la perte de pouvoir sur une femme qu’ils considèrent comme leur appartenant. Quitter, refuser, s’émanciper devient alors un acte perçu comme insupportable.

Une société égalitaire ne produirait pas une telle violence spécifiquement dirigée contre les femmes, ni une telle récurrence de meurtres liés à la domination conjugale. Tant que le fait, pour une femme, de vouloir disposer librement de sa vie peut encore mener à la mort, parler d’égalité ne relève même plus de l’ignorance – car les données existent et sont à disposition de toutes et tous – mais du déni, de la mauvaise foi voire de la manipulation.

Les inégalités des femmes entre elles face à la justice

Il est essentiel de rappeler que l’accès à la justice pour les victimes de violences sexistes et sexuelles n’est pas neutre : il est structuré par des rapports de pouvoir qui pèsent différemment selon l’origine, le statut administratif ou la situation sociale. Comme le montre un récent rapport relayé par Mr Mondialisation, les femmes migrantes, racisées, transgenres ou travailleuses du sexe affrontent une double peine : non seulement elles sont surexposées aux violences, mais elles se heurtent à des refus de dépôt de plainte, des stéréotypes discriminants ou des risques d’expulsion lorsqu’elles s’adressent à la police et à la gendarmerie. Ces obstacles institutionnels, fondés sur des préjugés racistes, sexistes ou transphobes, dissuadent de nombreuses femmes de faire valoir leurs droits et témoignent d’un traitement profondément inégal de leurs situations.

Là encore, ces barrières ne sont pas anecdotiques ; elles poussent parfois des femmes à renoncer à déposer plainte par crainte d’être exposées à des représailles ou à des discriminations supplémentaires. Penser les violences sans prendre en compte ces rapports de domination croisés — racisme, sexisme, statut administratif — revient à invisibiliser celles qui en paient le prix le plus lourd et à perpétuer un système qui protège davantage les institutions que les victimes qu’elles sont censées servir.

Le pouvoir reste un monopole masculin, blanc, bourgeois

Les violences faites aux femmes ne sont pas des phénomènes isolés : elles s’inscrivent dans un système plus large de domination, dont le contrôle des positions de pouvoir constitue un pilier central. Car l’inégalité ne se manifeste pas seulement par la violence physique, mais aussi par l’exclusion persistante des femmes des lieux où se prennent les décisions économiques, politiques et symboliques.

Précisons avant tout qu’il ne s’agit ici en aucun cas de défendre le modèle économique dominant, aliénant et inégalitaire dans son fonctionnement, mais de souligner des disparités nettes d’accès au pouvoir décisionnel selon le genre. Dans le monde économique, seulement 25 % des dirigeants d’entreprises sont des femmes. Pour ce qui est du CAC40 (qui est une aberration en soi) ce taux baisse à 6,25 %. La situation n’est guère différente en politique : plus on monte en responsabilités, plus la représentation féminine recule, révélant un accès toujours conditionnel au pouvoir réel. D’après un rapport d’Oxfam datant d’avril 2025, les femmes occupent à ce jour moins d’un tiers des postes-clés du pouvoir en France.

Dans la recherche et l’enseignement supérieur, les femmes restent majoritaires aux échelons les plus précaires, mais largement minoritaires parmi les professeur·es (28%), directrices de laboratoires ou titulaires de chaires prestigieuses.

Ce déséquilibre n’est pas le fruit d’un manque de compétences ou d’ambition, mais celui de mécanismes structurels bien identifiés : cooptation masculine, normes de carrière construites sur des parcours incompatibles avec les réalités sociales des femmes, sanctions implicites de la maternité, et persistance de stéréotypes sur l’autorité et la légitimité.

Cette concentration masculine du pouvoir se reflète directement dans la répartition des richesses. En France comme ailleurs, les hommes détiennent l’essentiel du patrimoine et des actifs financiers, tandis que les femmes disposent en moyenne de revenus et de patrimoines plus faibles, tout au long de leur vie. La richesse n’est pas répartie de manière neutre : elle cristallise, dans la durée, les inégalités de pouvoir.

Emploi : des inégalités salariales et professionnelles bien ancrées

La domination masculine ne se limite pas aux sommets du pouvoir : elle traverse l’ensemble du marché du travail. Même à poste, niveau de diplôme et temps de travail comparables, les femmes gagnent encore moins que les hommes. En France, en 2025, l’écart de salaire à poste équivalent reste de 4 %, tandis que l’écart toutes situations confondues est de 22 %.

Ces inégalités s’expliquent notamment par une segmentation sexuée du travail : les femmes sont massivement sur-représentées dans les emplois précaires, les temps partiels imposés et les métiers les moins rémunérés, y compris lorsqu’ils sont socialement indispensables. Cette répartition n’est pas le résultat de choix individuels libres, mais d’un système qui oriente, contraint et hiérarchise les trajectoires professionnelles selon le genre.

Les discriminations à l’embauche et au cours des carrières sont, elles aussi, largement documentées et se sont même aggravées ces dernières années. Les tests de discrimination montrent que les CV perçus comme féminins reçoivent moins de réponses positives, en particulier pour les postes à responsabilité. La maternité continue de fonctionner comme un facteur de sanction, qu’elle soit réelle ou anticipée : ralentissement de carrière, mise à l’écart des promotions, précarisation.

Santé : une inégalité structurelle dans la prise en charge des corps et des esprits

Les inégalités professionnelles et économiques se doublent d’un autre angle mort majeur : la santé des femmes. Là encore, les faits contredisent l’idée d’une égalité acquise. Les biais médicaux sont massifs, documentés de longue date, et produisent des conséquences concrètes sur la qualité des soins, les diagnostics et les parcours thérapeutiques.

Les douleurs exprimées par les femmes sont moins prises au sérieux, plus souvent psychologisées ou minimisées, ce qui entraîne des retards de diagnostic parfois considérables. D’autre part, pendant des décennies, les essais cliniques ont majoritairement exclu les femmes qui restent encore à ce jour massivement sous-représentées.

Flickr.

Les effets sont durables : diagnostics moins fiables, traitements moins adaptés, posologies inappropriées. Cette invisibilisation se retrouve dans la recherche. Les maladies touchant majoritairement les femmes – comme l’endométriose ou de nombreuses maladies auto-immunes – restent chroniquement sous-financées, malgré leur prévalence et leur impact sur la qualité de vie.

La recherche en santé mentale a, elle aussi, longtemps exclu ou marginalisé les femmes, ce qui contribue à des retards de diagnostic nombreux, à des prises en charge inadaptées et à une sous-estimation des troubles liés aux violences, au stress chronique ou aux inégalités sociales.

En l’état, le système de santé continue de traiter les corps et les souffrances des femmes comme secondaires, périphériques ou excessives.

Travail domestique et charge mentale : l’inégalité invisible qui soutient toutes les autres

Même lorsque les deux membres d’un couple travaillent à temps plein, les femmes assument en moyenne près de 70 % des tâches domestiques et de l’organisation familiale. Ce déséquilibre ne relève pas de préférences individuelles, mais d’une économie domestique profondément genrée, sur laquelle repose en grande partie le fonctionnement social et économique car il s’agit d’un travail gratuit bénéfique à la société dans son ensemble. Selon l’ONU, ce travail non rémunéré des femmes représente jusqu’à 40 % du PIB de certains pays.

Cette charge invisible a des effets concrets et cumulatifs : elle restreint les opportunités professionnelles, limite les revenus et freine l’accès aux responsabilités, tout en produisant une fatigue chronique largement ignorée. La charge mentale – planification, anticipation, coordination permanente – est rarement reconnue comme du travail, alors même qu’elle conditionne la possibilité pour les autres membres du foyer de se consacrer pleinement à leur carrière.

Le mythe de l’égalité face à la réalité de la domination

À ce jour l’égalité femmes-hommes, loin d’être un horizon atteint, n’est en réalité qu’un récit commode, entretenu pour éviter de remettre en cause l’ordre social existant. Les violences, les écarts de pouvoir, les discriminations économiques, les inégalités de santé et la charge domestique dessinent une réalité cohérente : celle d’un système qui continue de produire et de légitimer la domination masculine.

Selon Victoria Berni-André, journaliste et chercheuse indépendante, les violences patriarcales (médicales, domestiques, économiques, conjugales) s’inscrivent pleinement dans le continuum du féminicide. Elles produisent des atteintes corporelles et psychiques durables, qui réduisent l’autonomie, entravent la capacité d’agir et participent à un processus d’effacement progressif des femmes. De fait, elles devraient être reconnues et traitées avec la même gravité que les violences physiques directes.

Le féminisme ne survit pas parce qu’il serait excessif ou archaïque, mais parce que les inégalités qu’il combat sont toujours là, mesurables, quotidiennes. Tant que disposer librement de son corps, de son temps, de son travail et de sa vie restera un privilège genré, le féminisme ne sera pas une option idéologique ni un luxe militant. Tant que l’ordre social continuera de tuer, d’épuiser et de réduire au silence, cette lutte restera non seulement une nécessité politique, mais aussi et surtout, une question de survie.

Elena Meilune


Photographie d’en-tête : Brigitte et Emmanuel Macron en 2018. Wikimedia.

The post L’égalité femmes-hommes : une fiction politique first appeared on Mr Mondialisation.
PDF

12.12.2025 à 11:22

Fourrure, arbres et pesticides : les 10 bonnes nouvelles de la semaine

Maureen Damman

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici 10 bonnes nouvelles à ne surtout pas manquer cette semaine. 1. La Pologne met fin à l’élevage d’animaux pour la fourrure La Pologne adopte une loi interdisant l’élevage d’animaux pour leur fourrure, mettant fin à une industrie qui comptait encore plusieurs centaines d’exploitations. (La […]

The post Fourrure, arbres et pesticides : les 10 bonnes nouvelles de la semaine first appeared on Mr Mondialisation.
Texte intégral (1052 mots)

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici 10 bonnes nouvelles à ne surtout pas manquer cette semaine.

1. La Pologne met fin à l’élevage d’animaux pour la fourrure

La Pologne adopte une loi interdisant l’élevage d’animaux pour leur fourrure, mettant fin à une industrie qui comptait encore plusieurs centaines d’exploitations. (La Relève et La Peste)

2. Mobilisation à La Rochelle contre l’abattage d’arbres pour un projet aérien

À La Rochelle, des centaines de manifestants se sont rassemblés pour s’opposer à la coupe d’arbres prévue pour permettre le passage d’avions supplémentaires. Les habitants dénoncent un projet contraire aux enjeux climatiques et défendent la préservation des espaces arborés. (Reporterre)

3. En Syrie, un an après la chute d’Assad, les habitants se réapproprient les ruines

Un an après la chute du régime d’Assad, des Syriens commencent à réinvestir les ruines laissées par les combats. Le processus de reconstruction sociale est fragile, mais les habitants tentent de recréer des lieux de vie malgré la destruction. (Reporterre)

4. À Lyon, une coopérative couvre les écoles de panneaux solaires

À Lyon, une coopérative citoyenne installe des panneaux solaires sur les toits des bâtiments scolaires pour produire de l’énergie locale. Le projet, participatif et financé par les habitants, permet d’associer transition énergétique et implication citoyenne. (Reporterre)

5. À Paris, les transformations écologiques rendent tout retour en arrière impossible

À l’approche des municipales 2026, à Paris, plusieurs acteurs politiques affirment que les douze années de transformations écologiques dans la capitale ont profondément changé la ville en bien. Plus aucun camp ne propose d’annuler ces évolutions. (Vert)

Avec toutes autorisations – Unsplash

6. Au Chili, une volonté politique de sortir l’agriculture des pesticides

Au Chili, plusieurs partis et mouvements cherchent à réduire fortement l’usage des pesticides, notamment à la faveur des élections locales et nationales. Le débat autour d’une transition agroécologique est jugée nécessaire pour la santé et l’environnement. (Basta!)

7. Les mobilisations anti-Sterin s’étendent face à l’extrême droite

Les mobilisations contre Sterin, figure de l’extrême droite, s’intensifient et s’étendent à de nouveaux territoires. Une  » diagonale de la résistance «  reliant des collectifs variés unis contre la progression idéologique du groupe se consolide. (Basta!)

8. Un vigneron lutte contre les inondations grâce à l’agriculture bio sans labour

Dans le Gard, un vigneron met en place des pratiques biologiques sans labour pour réduire l’érosion et limiter l’impact des fortes pluies. Ces pratiques améliorent la résilience des sols et protègent les parcelles face aux épisodes d’inondation. (Basta!)

9. Les États-Unis veulent limiter l’usage de singes dans la recherche

Les États-Unis envisagent de réduire l’utilisation de singes dans la recherche biomédicale, particulièrement dans les laboratoires privés. Des organisations saluent une avancée tandis que des chercheurs alertent sur les conséquences pour certains programmes scientifiques. (30 Millions d’Amis)

10. La fin programmée de la vidange annuelle obligatoire des piscines publiques

Dans le Grand Est, la réglementation évolue pour mettre fin à la vidange systématique des piscines publiques une fois par an. Les autorités prévoient une gestion plus souple permettant d’économiser de grandes quantités d’eau sans compromettre l’hygiène. (France 3 Régions)

– Mauricette Baelen

The post Fourrure, arbres et pesticides : les 10 bonnes nouvelles de la semaine first appeared on Mr Mondialisation.
PDF

12.12.2025 à 11:22

Biodiversité, pollution, et zones protégées : les 10 infos de la semaine

Maureen Damman

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 infos à ne surtout pas manquer cette semaine. 1. Effondrement de la biodiversité : la France parmi les plus touchées Selon le rapport France biodiversité de la WWF, la biodiversité mondiale s’effondre et la France fait partie des pays les plus touchés. […]

The post Biodiversité, pollution, et zones protégées : les 10 infos de la semaine first appeared on Mr Mondialisation.
Texte intégral (1072 mots)

Vous n’avez pas eu le temps de suivre l’actu ? Voici les 10 infos à ne surtout pas manquer cette semaine.

1. Effondrement de la biodiversité : la France parmi les plus touchées

Selon le rapport France biodiversité de la WWF, la biodiversité mondiale s’effondre et la France fait partie des pays les plus touchés. L’agriculture intensive, l’artificialisation des sols et la pollution y provoquent un déclin des espèces particulièrement marqué. (Futura Sciences)

2. Lorient confrontée à une pollution au plomb et à l’arsenic

À Lorient, des analyses menées dans des jardins et potagers ont révélé des taux préoccupants de plomb et d’arsenic. Les habitants et associations s’inquiètent de l’impact sanitaire et dénoncent l’opacité des autorités quant à l’origine de cette pollution. (Reporterre)

3. Les zones protégées démontrent leur efficacité contre le déclin des espèces

Selon la WWF, les zones protégées permettent réellement de freiner la disparition des espèces. Les populations d’animaux y augmentent fortement, confirmant l’efficacité des mesures de protection quand elles sont appliquées. (Vert)

4. Accidents du travail : une mortalité passée sous silence en France

En France, deux travailleurs meurent en moyenne chaque jour à cause d’un accident professionnel. Cette situation résulte d’un affaiblissement structurel de la prévention, des droits des salariés et des institutions censées protéger la santé au travail. Les populations les plus précaires – jeunes, intérimaires, ouvriers du BTP – sont les plus exposées.(Frustration Magazine)

5. 2025 pourrait devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée

L’année 2025 est en voie de devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée. D’après le bulletin mensuel publié le même jour, le thermomètre de la Terre a dépassé de 1,54 °C les niveaux préindustriels au cours du mois de novembre. (Reporterre)

6. L’ultra-droite réorganise sa stratégie sur YouTube

Des influenceurs de l’ultra-droite cherchent à professionnaliser leurs chaînes YouTube après l’échec de leur studio collectif. Ils développent de nouveaux formats, des collaborations et une stratégie plus structurée pour accroître leur audience. (StreetPress)

7. Abattage des renards : un projet contesté dans le Puy-de-Dôme

Dans le Puy-de-Dôme, les autorités envisagent d’autoriser l’abattage des renards toute l’année. Des associations rappellent le rôle écologique de l’espèce et critiquent une mesure jugée injustifiée sur le plan scientifique. Il est incohérent d’encourager sa destruction alors qu’il est demandé aux éleveurs de favoriser sa présence dans la lutte contre le campagnol, par exemple. (La Relève et La Peste)

Avec toutes autorisations – Unsplash

8. Anguille européenne : scientifiques et pêcheurs demandent un moratoire

Scientifiques, associations et pêcheurs réclament un moratoire pour protéger l’anguille européenne, dont la population est en chute libre. Ils alertent sur le risque d’extinction d’une espèce déjà classée en danger critique, menacée par la pêche, les barrages et la pollution. (La Relève et La Peste)

9. 233 millions d’animaux tués chaque année sur les routes européennes

Plus de 233 millions d’animaux sont tués chaque année sur les routes européennes. Cette mortalité routière massive affecte durablement la faune et reste peu prise en compte dans les politiques publiques. (La Relève et La Peste)

10. Le Parti socialiste valide le budget 2026

Le Parti socialiste, après avoir rejoint la gauche avec la Nupes, a validé le budget 2026 en soutenant la trajectoire du gouvernement, ce qui fragilise le camp progressiste en gommant ses lignes rouges (taxe Zucman abandonnée, engagements écologiques repoussés, réforme des retraites seulement « suspendue« ). Tout cela en soutenant des orientations qu’il prétend combattre. (Politis)

–  Mauricette Baelen 

The post Biodiversité, pollution, et zones protégées : les 10 infos de la semaine first appeared on Mr Mondialisation.
PDF
10 / 10
 Persos A à L
Carmine
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
Lionel DRICOT (PLOUM)
EDUC.POP.FR
Marc ENDEWELD
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Michel LEPESANT
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Jean-Luc MÉLENCHON
MONDE DIPLO (Blogs persos)
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Thomas PIKETTY
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
LePartisan.info
 
  Numérique
Blog Binaire
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Tristan NITOT
Francis PISANI
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Économistes Atterrés
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
Laura VAZQUEZ
XKCD
🌓