Le chanteur marocain Saad Lamjarred, déjà impliqué dans plusieurs affaires de viols ou agressions sexuelles, comparait à partir de lundi devant un tribunal du sud-est de la France pour le viol, qu'il conteste, d'une barmaid en 2018. Très populaire au Maroc et dans le monde arabe, M. Lamjarred, 40 ans, comparaîtra libre. Le procès débute à 14H00 devant la cour d'assises de Draguignan. Le verdict est attendu jeudi.
La victime va demander que les débats se tiennent à huis clos, ce qui est de droit pour les affaires de viol, a indiqué son avocat, Dominique Lardans. « Elle attend avec confiance la reconnaissance de son statut de victime », a-t-il expliqué à l'AFP. En août 2018, elle travaillait comme barmaid dans la station huppée de Saint-Tropez (sud-est) quand elle a croisé Saad Lamjarred dans une discothèque. Selon son témoignage aux enquêteurs, elle ne savait pas qu'il était chanteur, mais l'a trouvé mignon et a accepté d'aller boire un verre au bar de son hôtel.
Toujours selon son récit, il l'a en fait conduite directement à sa chambre, a essayé de l'embrasser puis l'a plaquée sur le lit, déshabillée et violée en la tenant par les poignets. Lui a assuré que le rapport était consenti, que la jeune femme avait d'ailleurs elle-même retiré son pantalon. Mais une amie appelée au secours juste après a témoigné l'avoir retrouvée choquée, le maquillage dégoulinant, les lèvres enflées, le regard vide. Les analyses réalisées quelques heures plus tard évaluent leur taux d'alcool à ce moment-là entre 1,2 et 1,4 g/l pour elle et entre 1,6 et 1,8 g/l pour lui.
Le chanteur a déjà été mis en cause dans des affaires similaires en 2015 au Maroc et en 2010 aux Etats-Unis. En France, il a été condamné en 2023 à six ans de prison par la cour d'assises de Paris. Une jeune femme, rencontrée dans une boîte de nuit parisienne, l'avait accusé en 2016 de l'avoir violée et frappée dans une chambre d'hôtel, ce qu'il a toujours contesté.
Son procès en appel, prévu en juin à Créteil près de Paris, a été reporté à une date ultérieure. La jeune femme et quatre complices présumés doivent eux être jugés pour tentative d'extorsion pour avoir essayé d'obtenir du chanteur 3 millions d'euros en échange d'un retrait de sa plainte.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe président français Emmanuel Macron reçoit lundi à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky qui est sous fortes pressions militaire et politique, au moment où Donald Trump a fait part de son optimisme sur un règlement du conflit avec la Russie.
Alors que Kiev est confrontée à une progression militaire de Moscou dans l'est du pays et qu'elle est secouée par un grave scandale de corruption, des délégations ukrainienne et américaine ont négocié plusieurs heures dimanche en Floride. Elles ont qualifié leurs pourparlers de « productifs ».
M. Zelensky sera reçu à l'Elysée à 10H00 (09H00 GMT) et les deux chefs d'Etat feront une déclaration à la presse avant un entretien et un déjeuner de travail.
« Les deux dirigeants échangeront sur la situation et sur les conditions d'une paix juste et durable, dans la continuité des discussions de Genève et du plan américain et d'une concertation étroite avec nos partenaires européens », a indiqué la présidence française.
Les Etats-Unis ont présenté il y a dix jours un projet en 28 points, rédigé sans les alliés européens de Kiev, censé mettre fin au conflit déclenché par l'offensive russe contre l'Ukraine en février 2022.
Le document, jugé très favorable à Moscou, prévoyait que les forces ukrainiennes se retirent de la région orientale de Donetsk, et les États-Unis auraient alors reconnu de facto la région de Donetsk, la Crimée et la région de Lougansk comme russes.
Mais il a été amendé à l'issue de réunions à Genève, à la demande des Européens, même si son contenu reste flou.
Les discussions américano-ukrainiennes en Floride ont été jugées « productives » par les deux parties, mais le secrétaire d'Etat Marco Rubio a prévenu qu' »il restait encore du travail » et une source ukrainienne les a qualifiées de « pas faciles ».
Le président Donald Trump a, lui, affiché son optimisme.
« Je pense que la Russie aimerait que cela se termine, et je pense que l'Ukraine, je sais que l'Ukraine aimerait que cela se termine », a-t-il lancé à bord de l'Air Force One.
Le milliardaire républicain a rappelé que Kiev n'était pas en position de force, pointant le vaste scandale de corruption qui a conduit M. Zelensky à limoger son très influent bras droit, Andriï Iermak.
« L'Ukraine a quelques petits problèmes difficiles », a critiqué M. Trump. « Il y a une situation de corruption, ce qui n'aide pas ».
Le président des Etats-Unis dépêche une nouvelle fois à Moscou son émissaire spécial Steve Witkoff, accusé d'être très proche des Russes et qui doit revoir mardi le président Vladimir Poutine.
« Ce sont des jours importants », a écrit sur X Volodymyr Zelensky, qui s'est entretenu également avec le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
« Il est important que les discussions aient une dynamique constructive et que toutes les questions aient été abordées ouvertement et avec un objectif clair de garantir la souveraineté et les intérêts nationaux de l'Ukraine, » a-t-il ajouté à l'issue des négociations en Floride.
Le meneur ukrainien de ces discussions, Rustem Oumerov, a fait part de « progrès substantiels ».
Sur le terrain, Moscou exerce une pression militaire sur Kiev: son armée progresse dans l'est de l'Ukraine et une nouvelle attaque de drones dans la nuit de samedi à dimanche a fait un mort et 11 blessés en banlieue de Kiev.
Quelques heures plus tôt, l'Ukraine avait revendiqué l'attaque avec des drones navals de deux pétroliers de la flotte fantôme russe en mer Noire. Et ces mêmes engins avaient été lancés contre un terminal pétrolier dans le port russe de Novorossiïsk.
Pour Paris, le président Zelensky « dispose de toute la légitimité pour conduire l'Ukraine vers la paix », selon le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot, dans le journal La Tribune Dimanche.
En France, M. Zelensky doit être accompagné par son épouse Olena Zelenska pour un événement autour de l'initiative « Bring kids back » (« Ramenez les enfants »)dont elle est la marraine.
Cette initiative « a permis de ramener près de 2.000 enfants ukrainiens arrachés à leur famille par la Russie », a souligné M. Barrot, qui rappelle que « ce crime de guerre odieux vaut à Vladimir Poutine son mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale ».
Le chef de la diplomatie française et sa collègue de la Culture, Rachida Dati, doivent aussi lancer la « saison de l'Ukraine en France », en présence du ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andrii Sybiha: des événements sont prévus dans plusieurs villes françaises jusqu'en mars.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe Sri Lanka et l'Indonésie ont déployé lundi des militaires pour venir en aide aux victimes des inondations dévastatrices qui ont fait près de 1.000 morts et plusieurs centaines de disparus dans quatre pays d'Asie ces derniers jours.
Des phénomènes météorologiques distincts ont provoqué des pluies torrentielles sur l'ensemble du Sri Lanka et la grande île de Sumatra, dans l'ouest de l'Indonésie, mais aussi le sud de la Thaïlande et le nord de la Malaisie.
Arrivé lundi dans le nord de Sumatra, le président indonésien Prabowo Subianto a annoncé que « la priorité du gouvernement était désormais d'envoyer immédiatement l'aide nécessaire ».
« Il y a plusieurs villages isolés que, si Dieu le veut, nous pourrons atteindre », a-t-il ajouté, annonçant le déploiement d'avions et hélicoptères pour faciliter les opérations de secours.
Prabowo Subianto subit une pression croissante pour déclarer l'état d'urgence national face aux inondations et aux glissements de terrain qui ont fait au moins 442 morts et des centaines de disparus dans l'archipel d'Asie du Sud-Est.
Il s'agit du bilan le plus lourd pour une catastrophe naturelle en Indonésie depuis le tremblement de terre et le tsunami qui ont fait plus de 2.000 morts aux Célèbes en 2018.
Contrairement à son homologue sri-lankais, le dirigeant indonésien n'a pas lancé d'appel à l'aide internationale.
Son gouvernement a déployé trois navires militaires pour apporter de l'aide dans les zones les plus touchées, où de nombreuses routes restent impraticables en raison de la boue et des débris laissés par la tempête.
Dans le village de Sungai Nyalo, à environ 100 kilomètres de Padang, la capitale de la province de Sumatra occidental, les eaux de crue s'étaient en grande partie retirées dimanche, laissant les maisons, les véhicules et les cultures recouverts d'une épaisse couche de boue grise. Aucune aide extérieure n'était encore arrivée, ont indiqué les habitants à l'AFP.
« La plupart des villageois ont choisi de rester ; ils ne voulaient pas abandonner leurs maisons », a déclaré Idris, 55 ans, qui, comme beaucoup d'Indonésiens, ne porte qu'un seul nom.
Dimanche après-midi, la pluie avait cessé sur l'ensemble du Sri Lanka, quand les autorités se sont lancées dans une opération de secours de grande envergure.
Le gouvernement sri-lankais a utilisé des hélicoptères militaires pour secourir les personnes bloquées par les inondations et les glissements de terrain provoqués par le cyclone Ditwah. L'un d'eux s'est écrasé dimanche soir au nord de Colombo.
Au moins 334 personnes ont été tuées, a déclaré dimanche l'agence sri-lankaise chargée des catastrophes, et plusieurs centaines d'autres étaient toujours portées disparues, alors que les secouristes déblayaient les routes bloquées par des arbres tombés et des coulées de boue.
Le président Anura Kumara Dissanayake, qui a déclaré l'état d'urgence pour faire face à la catastrophe, s'est engagé à reconstruire, après cette catastrophe naturelle, « la plus importante et la plus difficile de notre histoire », a-t-il déclaré samedi dans un discours.
« Ma maison est totalement inondée, je ne sais pas où aller, mais j'espère trouver un abri sûr où emmener ma famille », dit à l'AFP Selvi, une habitante de la banlieue de Colombo de 46 ans, qui transportait quatre sacs d'affaires.
Les pertes et les dégâts sont les plus importants au Sri Lanka depuis le tsunami dévastateur de 2004.
Une grande partie de l'Asie est actuellement en pleine saison de la mousson, qui entraîne souvent de fortes pluies, provoquant des glissements de terrain et des crues soudaines.
Or le changement climatique affecte les régimes de tempêtes, y compris la durée et l'intensité de des pluies, plus abondantes, avec des crues soudaines et des rafales de vent plus fortes.
Les inondations qui ont frappé l'Indonésie, la Thaïlande et la Malaisie ont ainsi été exacerbées par une tempête tropicale exceptionnelle, en particulier sur Sumatra.
Au moins 176 personnes sont décédées dans le sud de la Thaïlande, dans l'une des inondations les plus meurtrières que le pays ait connues depuis dix ans.
Le gouvernement a mis en place des mesures d'aide, mais les critiques de la population à l'égard de la gestion de la catastrophe se multiplient, et deux responsables locaux ont été suspendus pour des manquements présumés.
De l'autre côté de la frontière, en Malaisie, où de fortes pluies ont également inondé de vastes étendues de terre dans l'État de Perlis, deux personnes ont trouvé la mort.
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