Le septième convoi du programme de retour volontaire du Haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU (HCR), en coordination avec les autorités libanaises, a pris le départ ce jeudi matin de Zahlé, dans la Békaa, pour se rendre en Syrie via le poste-frontière de Masnaa.
Un communiqué de la Sûreté générale a confirmé qu'un « important groupe de familles syriennes a quitté l'ancien siège du HCR à Zahlé ». Outre le HCR, des équipes de l'Organisation Internationale pour les migrations (OIM) et de la Croix-Rouge libanaise étaient mobilisées. Jointe par notre publication, la porte-parole du HCR, Lisa Abou Khaled, a précisé qu'environ 200 personnes ont embarqué dans les bus affrétés pour l'occasion, de quoi porter le nombre total de réfugiés à avoir pris le chemin du départ via ce programme lancé en juillet à environ 1 600 personnes. Ils représentent toutefois une minorité au sein de l’ensemble des retours, dont la majeure partie repose sur des initiatives spontanées.
Au total, quelque 114 000 personnes se sont inscrites sur les listes des candidats au programme de départ volontaire, impliquant une radiation de leur dossier dès leur arrivée en Syrie. Ceux-ci reçoivent une allocation de 100 dollars par personne au départ, et peuvent être éligibles à une aide à la réinsertion supplémentaire pouvant aller jusqu'à 500 dollars par famille, après leur arrivée dans leur région d'origine.
Selon la ministre des Affaires sociales, Hanine Sayed, présente sur les lieux du départ à Zahlé, « plus de 320 000 réfugiés syriens ont pu rentrer chez eux » depuis la chute du régime Assad le 8 décembre 2024, saluant « un accomplissement significatif qui n’avait pas été atteint ces dernières années. »
Elle a précisé qu'en ajoutant les 110 000 réfugiés supplémentaires ayant exprimé leur souhait de rentrer via le programme de retour volontaire, cela porterait le nombre total de Syriens, réfugiés et migrants, à être rentrés dans leur pays d'origine « à environ un demi-million de personnes d'ici à la fin de l’année ».
Le nombre des réfugiés syriens officiellement enregistrés au Liban s'élève à 722 173 personnes, selon la dernière estimation du HCR datant du 31 mars 2025, mais le nombre réel des Syriens résidant au Liban avant la chute du régime Assad était estimé à 1,4 million, alors que l'organisme onusien a cessé d'enregistrer de nouveaux réfugiés depuis mai 2015, ce qui contribue à l'écart entre les chiffres officiels et les estimations.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsDes milliers d'hommes en noir, la couleur portée par les juifs ultra-orthodoxes, se sont rassemblés jeudi à Jérusalem pour protester contre l'absence de loi leur permettant d'éviter la conscription obligatoire, ont constaté des journalistes de l'AFP. La police a fermé l'un des principaux axes menant à Jérusalem et mobilisé 2.000 agents dans la ville sainte. A l'appel des deux partis ultra-orthodoxes Judaïsme unifié de la Torah (JUT) et Shass, les manifestants ont afflué de tout le pays pour réclamer le rétablissement d'un arrangement qui exemptait du service militaire les étudiants des yeshivot (écoles talmudiques), avant son invalidation par la Cour suprême.
Cette exemption a été fragilisée par la guerre à Gaza, qui a mobilisé des centaines de milliers d'Israéliens alors que l'armée manquait de soldats et de réservistes. En vertu d'un arrangement remontant à la création de l'Etat d'Israël en 1948, les ultra-orthodoxes ont bénéficié pendant des décennies d'une exemption militaire de facto, à condition qu'ils se consacrent à l'étude à plein temps des textes saints du judaïsme dans des yeshivot. En juin 2024, la Cour suprême a tranché qu'une loi régularisant la conscription pour les ultra-orthodoxes devait être votée. Le projet de loi en discussion en commission parlementaire devrait pousser les jeunes ultra-orthodoxes qui n'étudient pas à plein temps à s'engager. Pour une partie des rabbins ultra-orthodoxes, l'appel à l'armée représente un danger, les jeunes risquant de s'éloigner de la religion. Mais certains acceptent que leurs fidèles qui n'étudient pas les textes saints à plein temps puissent s'engager.
Les partis Shass et JUT ont quitté le gouvernement dans l'attente d'un projet de loi promis dans les accords de coalition fin 2022, censé pérenniser l'exemption. Si le parti séfarade Shass (11 sièges) se retire de la coalition à cause de cette loi, le Premier ministre Benjamin Netanyahu risquerait de perdre sa majorité, ouvrant la voie à des élections anticipées, selon des experts. Les ultra-orthodoxes représentent 14% de la population juive d'Israël, soit près de 1,3 million d'habitants. Jusqu'à récemment, environ 66.000 hommes en âge de servir bénéficiaient d'une exemption.
Des milliers d'ordres de recrutement ont été envoyés ces derniers mois et plusieurs déserteurs incarcérés, entraînant des appels à manifester. Selon un rapport de l'armée présenté au Parlement en septembre, le nombre d'ultra-orthodoxes s'engageant volontairement est en hausse, malgré l'opposition de leurs dirigeants, mais les chiffres restent relativement faibles --seulement quelques centaines ces deux dernières années. Une partie plus radicale du mouvement, totalement opposée à toute concession avec l'Etat, a annoncé qu'elle ne participerait pas au rassemblement de jeudi.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe président intérimaire syrien Ahmad el-Chareh a évoqué jeudi à Damas avec le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, le renforcement des relations entre Damas et Berlin, qui a accueilli une vaste diaspora syrienne ayant fui la guerre civile. La visite du ministre allemand des Affaires étrangères en Syrie est la première depuis son entrée en fonction en mai.
Sa prédécesseure, l'écologiste Annalena Baerbock, s'était rendue deux fois en Syrie depuis la chute en décembre 2024 de Bachar al-Assad, renversé par une coalition islamiste. « Avec la chute de la dictature d'Assad, le peuple syrien est entré dans une nouvelle ère. Nous voulons désormais l'aider à prendre en main l'avenir du pays », a dit avant son départ Johann Wadephul. Selon la présidence syrienne, M. Chareh a évoqué avec le ministre « les moyens de renforcer la coopération dans les domaines politique, économique et humanitaire ».
En mars, Mme Baerbock avait déjà eu des entretiens avec le président syrien par intérim et avait rouvert l'ambassade de son pays à Damas, fermée depuis 2012 en raison de la guerre. Les écologistes ont perdu les élections législatives allemandes de février et ne font plus partie de la coalition au pouvoir à Berlin.
L'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de réfugiés syriens et afghans, fuyant la guerre civile dans leurs pays, en particulier durant la crise migratoire de 2015, et un grand nombre d'entre eux vivent et travaillent aujourd'hui encore dans le pays. L'afflux de ces migrants et des attaques aux motifs jihadistes ont contribué cependant à un essor de l'extrême droite, et l'actuel chancelier conservateur allemand, Friedrich Merz, a opéré un tour de vis, durcissant la politique migratoire du pays.
« Durant la sanglante guerre civile, plus d'un million de Syriens ont trouvé refuge en Allemagne (...). Certains envisagent également de retourner en Syrie pour reconstruire leur pays. Je souhaite également approfondir cette relation particulière entre nos pays avec nos partenaires en Syrie », a dit M. Wadephul.
Un million de réfugiés syriens, selon l'ONU, sont rentrés de l'étranger depuis la chute d'Assad, qui a mis fin à une guerre civile de plus de 13 ans.
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