Le président Emmanuel Macron a appelé mardi à « défendre » la loi de 1905 de séparation entre l'Église et l'État, dont c'est le 120e anniversaire, pour « préserver notre liberté à chacun et donc la liberté de tous ».
« Il nous faut défendre la laïcité, la loi de 1905 et l'école de la nation pour rester libres de nos choix dans la cité comme en notre for intérieur », a expliqué le président dans une allocution diffusée sur X. Il y rend un hommage appuyé à Samuel Paty et Dominique Bernard, enseignants « victimes de l'obscurantisme du terrorisme islamiste qui tente de nous faire plier en vain depuis quelques années ».
« Ils doivent demeurer des exemples éclairant notre chemin, guidant notre conduite dans et par la laïcité », a-t-il insisté.
Le chef de l'Etat rappelle que grâce à cette loi, rédigée notamment par Jean Jaurès et Aristide Briand, « la République nous garantit la liberté de penser, d'exprimer ce que nous voulons, la liberté de croire comme celle de ne pas croire, la liberté de prier, de philosopher, de dogmatiser, la liberté de l'esprit, la liberté de rire, la liberté de caricaturer ».
« Cette loi dit aussi que la foi n'est pas au-dessus de la loi, que personne ne peut imposer à l'autre une façon de croire en sa religion parce qu'il estimerait que sa foi serait supérieure à la loi », insiste-t-il.
Emmanuel Macron met en avant le rôle pivot de l'école publique, gratuite, « indissociable de la laïcité ». « Elle offre à chaque enfant la transmission du savoir, un savoir positif, libre de toute assignation religieuse, culturelle ou identitaire, et le plus sûr moyen d'être libre et d'apprendre », assure-t-il. Il rend « hommage à ces générations d'institutrices, d'instituteurs, de professeurs qui, depuis 150 ans, fidèles à l'esprit laïque de Jules Ferry, d'Aristide Briand, de Jean Jaurès, de Ferdinand Buisson, ont guidé les consciences des jeunesses successives sur les voies de l'émancipation ». Promulguée le 9 décembre, la loi de séparation des Églises et de l'État est le texte fondateur du principe de laïcité. Elle prévoit que « la République assure la liberté de conscience » et « garantit le libre exercice des cultes » dans le respect de l'ordre public. Mais « elle ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte ».
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLa justice allemande juge à partir de mardi trois hommes, un Russe, un Ukrainien et un Arménien, soupçonnés d'avoir espionné pour le compte de Moscou un ancien soldat ukrainien en vue d'un éventuel assassinat. Depuis l'invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022, Berlin est devenu à la fois le plus gros soutien européen de Kiev et une cible privilégiée de campagnes de désinformation, d'actes de sabotage, d'intimidation et d'espionnage, une « guerre hybride » attribuée au Kremlin.
Le procès qui débute à 10h00 (09h00 GMT) devant un tribunal de Francfort doit s'étaler sur trois mois et demi, jusqu'au jeudi 26 mars 2026. Le trio, accusé d'avoir « travaillé pour un service de renseignement étranger », dans une affaire qualifiée de « particulièrement grave », avait été arrêté en juin 2024. Selon le parquet fédéral, compétent pour les affaires d'espionnage, l'Arménien Vardges I. aurait été chargé début mai 2024 par les services secrets russes d'espionner un ancien soldat ukrainien, qui avait combattu la Russie à partir de février 2022 et résidait en Allemagne.
Selon des médias allemands, Moscou aurait visé ce dernier pour avoir exécuté des soldats russes aux premiers jours du conflit. Le ressortissant arménien aurait recruté les deux autres accusés, l'Ukrainien Robert A. et le Russe Arman S.. Le 19 juin, ils avaient organisé une rencontre « sous un faux prétexte » avec leur cible dans un café du centre-ville de Francfort (ouest). Il s'agissait alors « d'obtenir davantage d'informations à son sujet ».
Mais l'homme s'était méfié et avait préalablement contacté la police allemande, qui a finalement arrêté les trois suspects. La rencontre prévue avec la cible aurait probablement servi à « préparer d'autres opérations des services secrets en Allemagne, pouvant aller jusqu'à l'assassinat de la personne visée », avait affirmé le parquet au cours de la procédure. Les accusés sont en détention provisoire depuis leur arrestation le 19 juin 2024, soit quasiment un an et demi. Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine de février 2022, les accusations d'espionnage et de sabotage visant la Russie se sont multipliées en Allemagne.
Contactée par l'AFP, l'ambassade de Russie à Berlin n'a pas dans l'immédiat commenté ces accusations. Moscou a l'habitude de démentir toute implication dans ce genre de dossiers. Parmi les affaires récentes, un Germano-Russe a été condamné fin octobre à Munich (sud) à six ans de prison, ses deux complices écopant de peines de prison avec sursis. Dieter Schmidt a été jugé coupable d'avoir échangé des informations avec une personne liée aux services de renseignement russes pendant plusieurs mois, à partir d'octobre 2023, en vue d'éventuels actes de sabotage.
Un ancien agent secret allemand est jugé depuis deux ans à Berlin pour avoir transmis des informations classées secrètes aux services de sécurité russes (FSB) à l'automne 2022. A la mi-mai, les procureurs ont également annoncé l'arrestation de trois Ukrainiens soupçonnés d'avoir planifié, là aussi pour le compte de la Russie, des actes de sabotage contre le trafic de marchandises en Allemagne.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, environ un million d'Ukrainiens se sont réfugiés en Allemagne. Avant ce conflit, Moscou était déjà suspecté de mener des opérations clandestines en territoire allemand. La plus connue a été l'assassinat en plein centre de Berlin en 2019 d'un ancien combattant indépendantiste tchétchène. La Russie a démenti tout implication dans ce meurtre. Mais elle a fini par reconnaître en 2024 que la personne arrêtée et condamnée en Allemagne pour ces faits, Vadim Krassikov, était bien un agent du FSB. Il a été libéré cette année-là dans le cadre d'un échange de prisonniers entre la Russie et l'Occident.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsL'année 2025 est en passe de devenir la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée, à égalité avec 2023, selon des données publiées mardi par l'observatoire européen Copernicus, qui a enregistré pour novembre 2025 « le troisième mois de novembre le plus chaud à l'échelle mondiale ». « 2025 est pratiquement certaine de finir deuxième ou troisième année la plus chaude enregistrée, possiblement à égalité avec 2023 », indique Copernicus dans un communiqué publié mardi.
« L'anomalie de température moyenne mondiale pour la période de janvier à novembre 2025 est de 0,60°C au-dessus de la moyenne de 1991-2020, ou 1,48°C au-dessus de la référence préindustrielle de 1850-1900 », avant que le climat ne se réchauffe durablement sous l'effet de l'activité humaine, poursuit-il.
L'année 2025 présente un niveau identique à celui de 2023, en attendant la publication des statistiques pour décembre et le bilan annuel, qui pourrait donc placer 2025 derrière le record historique de température établi en 2024.
Le dérèglement climatique généré par l'activité humaine rend les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents, plus meurtriers et plus destructeurs. Et novembre « a été marqué par plusieurs phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des cyclones tropicaux en Asie du Sud-Est, qui ont provoqué des inondations catastrophiques à grande échelle et causé des pertes humaines », détaille Copernicus.
A l'échelle mensuelle, novembre 2025 a été le troisième mois de novembre le plus chaud de l'histoire après 2023 et 2024, avec une température moyenne à la surface du globe de 14,02°C, soit 0,65°C au-dessus de la moyenne sur la période située entre 1991 et 2020.
Selon les statistiques de l'observatoire européen, la moyenne des températures sur la période entre 2023 et 2025 pourrait par ailleurs dépasser 1,5°C de plus par rapport à la période pré-industrielle, pour la première fois sur une échelle de temps de trois ans.
Il y a dix ans, l'accord de Paris ambitionnait de limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C et de poursuivre les efforts pour le contenir à 1,5°C. Le dépassement de ce dernier seuil « est désormais inévitable », juge maintenant le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, tout en appelant à ce qu'il soit temporaire.
« Ces bornes ne sont pas abstraites: elles reflètent l'accélération du changement climatique, et le seul moyen d'atténuer la hausse future des températures est de réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre », a souligné Samantha Burgess, stratège pour le climat de Copernicus, citée dans le communiqué.
L'ambition est toutefois faible à l'échelle multilatérale, les pays réunis à la COP30 de Belem au Brésil en novembre ayant adopté un modeste consensus sur l'action climatique, sans plan de sortie des énergies fossiles, et en l'absence des Etats-Unis. Le président brésilien Lula n'a pas pu aller jusqu'à convaincre les pays pétroliers du Nord et du Sud et les économies émergentes d'envoyer un message collectif ambitieux pour accélérer la sortie des énergies fossiles.
Dans le détail des chiffres de Copernicus, les températures ont été en novembre supérieures à la moyenne dans le monde entier mais en particulier dans le nord du Canada, au-dessus de l'océan Arctique et dans toute l'Antarctique.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats