Le président américain Donald Trump a affirmé vendredi, lors d’une conférence de presse, qu’il pourrait inviter son homologue libanais, Joseph Aoun, à la Maison Blanche. Cette déclaration intervient alors que les rendez-vous aux États-Unis du commandant en chef de l’armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, avaient été annulés en début de semaine en raison de « l’exaspération » de Washington. L’armée libanaise est en effet accusée par les États-Unis et Israël de tergiverser dans le processus de désarmement du Hezbollah.
« Le Hezbollah a posé problème. Nous travaillons avec le Liban. Nous travaillons avec tout le monde au Moyen-Orient. C’est un autre point que nous avons en commun. Nous voulons voir la paix au Moyen-Orient et, en réalité, nous avons désormais, pour la première fois depuis 3 000 ans, la paix au Moyen-Orient, et nous allons maintenant la peaufiner. Je pense que vous allez voir des choses très positives se produire », a déclaré M. Trump lors de cette conférence de presse.
À la question d’un journaliste : « Y a-t-il une possibilité d’inviter le président libanais à la Maison Blanche ? », il répond : « Je le ferais, absolument. »
Cette ouverture de M. Trump intervient à la veille de la commémoration de l’indépendance du Liban. Plus tôt dans la soirée, M. Aoun a prononcé un discours à la nation, au cours duquel il a notamment affirmé que « le Liban est prêt à s’engager pleinement et efficacement dans le processus de paix », proposant « au monde entier » une initiative en cinq points, incluant des négociations « définitives » sur la frontière avec Israël.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLes Forces de sécurité intérieures (FSI) ont annoncé l’arrestation à Jbeil sur ordre du parquet du Mont-Liban d’un ressortissant syrien A.H. né en 1993 qui avait empoisonné plus de 8 personnes avec un insecticide mortel connu sous le nom de Lannate.
« Huit personnes dont trois dans un état critique ont été admises le 31 octobre 2025 dans des hôpitaux de la région de Jbeil en raison d'une intoxication, après avoir consommé des beignets à la viande (lahm beajine) dans l'une des boulangeries de Nahr Ibrahim », a souligné sur son compte X la direction générale des FSI.
L’enquête qui a nécessité la coopération de différentes parties, notamment d’un médecin légiste du ministère de la Santé, du service de la Protection des consommateurs du ministère de l'Économie, et de l’unité scientifique de la police judiciaire, a conclu que la substance connue sous le nom de Lannate a été détectée dans les beignets à la viande.
Sachant que l'effet de cette substance est détruit par la chaleur élevée (supérieure à 250 degrés Celsius), l’enquête a déterminé que la substance toxique a été placée après la cuisson, car la température du four pendant la période de cuisson atteint 300 degrés Celsius. Trois autres cas similaires d’empoisonnement ont également été rapportés le 30 octobre dernier.
« Le propriétaire de la boulangerie a été blanchi, mais l’un de ses employés, A.H. de nationalité syrienne, placé en état d'arrestation », conclut le communiqué des FSI.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a déploré vendredi le faible taux d’enregistrement des électeurs libanais expatriés pour le scrutin législatif prévu en mai 2026, après la fermeture des inscriptions, faisant part de sa crainte « d'un compromis ou d’un complot visant à supprimer la totalité du paragraphe de loi concernant le vote des expatriés ».
« Le taux d'enregistrement des expatriés a baissé de 40 %, ce qui témoigne d'une perte de confiance dans les mesures prises par les autorités. Toutefois, 152 000 expatriés se sont enregistrés en sachant que leur démarche était basée sur la loi en vigueur et que le gouvernement se trouve désormais dans une situation qui l'oblige à prendre des mesures pour appliquer la loi », a souligné M. Bassil qui s’exprimait depuis Bkerké, où il a été reçu par le patriarche maronite Béchara Raï.
Selon les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères le nombre d'électeurs de l'étranger inscrits s’élève exactement à 151 985. Et les autorités menent les vérifications nécessaires pour comparer les noms aux listes électorales.
Le vote des expatriés fait l'objet d'un intense bras de fer entre les différents camps politiques. L’article 112 de la législation actuelle limite leur vote à six sièges uniquement. Le président de la Chambre Nabih Berry refuse catégoriquement d’inscrire à l'ordre du jour de toute séance plénière un amendement de la loi électorale réclamé par plusieurs partis.Le tandem chiite Amal-Hezbollah ainsi que leur ex-allié, le CPL mené par Gebran Bassil, sont en effet hostiles à l’élargissement du vote des expatriés, alors qu’en face, les Forces libanaises, les Kataëb et leurs alliés anti-Hezbollah, de même que le Parti socialiste progressiste militent pour que les Libanais de l'étranger aient le droit de voter pour l’ensemble des 128 députés de la Chambre.
Après une pétition déposée par les anti-Hezbollah incitant le président de la Chambre à ouvrir à l'hémicycle le débat autour du projet du gouvernement, le président de la République Joseph Aoun a signé lundi un décret transmettant au Parlement un projet de loi visant à modifier la loi électorale, notamment pour ce qui est des modalités de vote des expatriés. Revêtu du caractère de double urgence, ce projet de loi devrait être immédiatement examiné par la Chambre, sans passer par les commissions parlementaires.
Approuvé par le Conseil des ministres le 6 novembre, le projet de loi prévoit notamment la suspension de l’article 112 de la loi électorale (44/2017) pour permettre aux Libanais de l’étranger de voter pour les candidats en lice dans les 128 circonscriptions de la métropole, au lieu de limiter leur choix à six sièges, conformément à l’article en question. Le texte propose en outre de reporter jusqu'au 31 décembre la date butoir des inscriptions des expatriés pour pouvoir prendre part au scrutin. À la faveur de la loi actuellement en vigueur, ce délai a expiré jeudi 20 novembre à minuit (heure de Beyrouth).
Dans ce contexte, Gebran Bassil a fait part de ses craintes d’un compromis ou d’un « complot » visant à supprimer la totalité du paragraphe de loi concernant le vote des expatriés. « La plus grande crainte est celle d'un compromis ou d'un complot visant à supprimer tout le paragraphe relatif aux expatriés, afin de nous ramener à la situation antérieure à l'adoption de la loi et de réduire à néant cette avancée stratégique (…) sans que nous sachions si une nouvelle occasion se présentera ».
Le chef du CPL a estimé que la loi électorale est « une grande réussite nationale et chrétienne qui a permis de corriger la représentation qui avait connu un déséquilibre important au cours des années précédentes ». « Nous avons corrigé ce déséquilibre en impliquant les expatriés dans les endroits où ils ont un poids important sur le plan national et chrétien, mais nous voyons aujourd'hui que ce succès est compromis », a-t-il souligné. « Les expatriés ne doivent pas perdre leurs droits. Nous avons adopté la loi et donné aux expatriés le droit de choisir d'élire leurs représentants à l'intérieur ou à l'extérieur du pays », a-t-il martelé, réaffirmant sa détermination à continuer de se battre pour faire entendre sa voix.
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