La Ligue des fonctionnaires de l’administration publique a lancé un appel à la grève « à partir de demain mercredi » et à un sit-in devant le siège du bâtiment de la TVA, le vendredi 21 novembre à 10h.
La Ligue, qui assure dans un communiqué publié dans les médias locaux être en contact avec les autres syndicats de fonctionnaires, fustige « la prestation du gouvernement en matière de défense des droits des salariés ». « Il semble évident que la politique de l’atermoiement et du report est le seul choix du pouvoir en place », souligne le texte.
La crise économique et financière a débuté en 2019 et n’a toujours pas été réglée. Elle s'est accompagnée d’une dépréciation record de la livre libanaise (de l’ordre de 90 %), qui a réduit à néant les salaires, lesquels n’ont toujours pas retrouvé leur niveau d’avant la crise. Le gouvernement, lui, tiendra une réunion jeudi prochain, mais le sujet n’y est apparemment pas prévu.
« Les droits financiers des fonctionnaires ne supportent plus de délais, notamment après tant de promesses non tenue », poursuit le texte, qui ajoute : « Il faut un réajustement des salaires et des compléments atteignant 50 % de la valeur des revenus de 2019 ».
La Ligue a assuré que « face à cette indifférence des décideurs, nous nous voyons dans l’obligation de lancer ce dernier avertissement avant de passer à une nouvelle étape du mouvement ».
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi les États du Sahel à mettre de côté leurs différends pour faire face à l'explosion des attaques des groupes jihadistes dans cette région en proie à une crise humanitaire.
« Il est absolument essentiel que, malgré ces divergences, nous construisions une plateforme de coopération entre les services de renseignement et de sécurité » des pays de la région, a-t-il déclaré en visioconférence face au Conseil de sécurité de l'ONU.
Il a appelé à l'union, sur ce sujet, entre les pays de la Cedeao (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest), de l'AES, l'Alliance des États du Sahel, formée par les juntes au pouvoir au Mali, au Niger et au Burkina Faso qui ont quitté la Cedeao, ainsi que la Mauritanie, le Tchad et l'Algérie.
Le nombre d'attaques jihadistes au Sahel a explosé en six ans, passant de 1.900 en 2019, principalement concentrées à la frontière entre Mali et Burkina Faso, à plus de 5.500 en 2024 et 3.800 avant le 10 octobre 2025, sur une zone désormais grande comme deux fois l'Espagne, selon une analyse de l'AFP basée sur les données de l'organisation Acled.
Ces violences ont fait quelque 76.900 morts.
Les factions affiliées à Al-Qaïda (notamment le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, ou JNIM, son acronyme en arabe) et au groupe Etat islamique (EI) frappent aujourd'hui dans presque tout le Mali et le Burkina Faso, de l'ouest du Niger et Nigeria jusqu'à la frontière du Sénégal.
Face au Conseil de sécurité, Omar Alieu Touray, président de la Commission de la Cedeao, a rappelé que « la confiance est nécessaire pour que les pays collaborent dans le partage d'informations et de renseignements, les patrouilles frontalières et les opérations conjointes ».
« Malheureusement, la situation dans notre région est caractérisée par la méfiance », a-t-il regretté, appelant « les membres de ce Conseil et la communauté internationale à nous aider à construire la confiance ».
La région a un besoin urgent d'aide financière internationale, à hauteur de 4,9 milliards de dollars pour six appels humanitaires en 2025, selon Antonio Guterres. « Jusqu'à présent, moins d'un quart de cette somme a été collectée », a averti le secrétaire général de l'ONU, regrettant que le plan pour le Mali ne soit ainsi financé qu'à hauteur de 16%.
Le président en exercice de la Cedeao, le Sierraléonais Julius Maada Bio, a appelé à un « pacte pour la paix et la résilience au Sahel » entre son organisation, l'ONU et l'Union africaine.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsBoualem Sansal de retour en France : l'écrivain franco-algérien, qui se trouvait en Allemagne depuis sa libération de prison en Algérie mercredi, a atterri sur le sol français mardi et a aussitôt été reçu par Emmanuel Macron.
Le président français se « réjouit profondément de la libération » de ce « grand écrivain dont la dignité, la force morale et le courage ont été exemplaires », indique un communiqué de l'Élysée, où l'écrivain et son épouse Naziha ont été reçus.
Sa libération, « un moment d'émotion et de joie », a été « rendue possible par une méthode faite de respect, de calme et d'exigence », souligne la présidence.
Emmanuel Macron s'est rendu ensuite à Berlin, où il a remercié le président allemand Frank-Walter Steinmeier pour son aide dans la libération de Sansal. L'écrivain va bien, « heureusement », a indiqué Emmanuel Macron à des journalistes qui l'interrogeaient à ce sujet.
Le Comité de soutien international à Boualem Sansal avait annoncé à la mi-journée le retour en France de son « ami et compatriote ».
Incarcéré en Algérie pendant un an pour certaines prises de position sur son pays natal, Boualem Sansal, 81 ans, avait retrouvé la liberté mercredi après avoir été gracié par le président algérien Abdelmadjid Tebboune, qui avait répondu favorablement à une demande des autorités allemandes.
L'écrivain, qui se trouvait au cœur d'une crise diplomatique entre Alger et Paris, avait alors été transféré à Berlin pour des soins médicaux et résidait à la résidence de l'ambassadeur français en Allemagne.
Son retour était, depuis, guetté en France où un comité de soutien réclamait depuis plusieurs mois sa libération.
En Algérie, Boualem Sansal purgeait une peine de cinq ans de prison notamment pour « atteinte à l'unité nationale ».
Écrivain dissident admirateur de Camus et Orwell, polémiste révéré par les droites françaises, le romancier avait été condamné pour avoir notamment déclaré en octobre 2024 au média français d'extrême droite Frontières que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de régions appartenant précédemment, selon lui, au Maroc.
Cet ancien haut fonctionnaire en Algérie avait été arrêté le 16 novembre 2024 à son arrivée à l'aéroport d'Alger avant d'être emprisonné, aggravant le froid diplomatique entre la France et son ancienne colonie.
« Nous envoyons un salut fraternel à Boualem Sansal, ainsi qu'à sa famille qui a traversé avec dignité et courage cette épreuve longue, injuste et douloureuse », indique son comité de soutien dans son communiqué.
En France, chacun va désormais guetter les déclarations de cet écrivain franc-tireur, athée revendiqué, adversaire acharné des jihadistes et critique féroce du pouvoir à Alger où son œuvre est méconnue.
Un de ses romans, « Le Village de l'Allemand », avait été censuré en Algérie car il dressait un parallèle entre islamisme et nazisme.
Peu après sa libération, Boualem Sansal avait indiqué à son compatriote Kamel Daoud, prix Goncourt 2024, qu'il espérait que les relations entre la France et l'Algérie allaient « évoluer ».
« Il appartiendra désormais à l'écrivain de choisir le moment et les formats dans lesquels il souhaitera s'exprimer », estime son comité de soutien mardi, appelant de nouveau à la « libération immédiate » du journaliste sportif français Christophe Gleizes, détenu en Algérie où il doit être jugé en appel début décembre notamment pour « apologie du terrorisme ».
« Nous pensons aussi à notre compatriote Christophe Gleizes, dont nous souhaitons ardemment la libération. Nous y travaillons », a indiqué l'Élysée dans son communiqué.
Dans une tribune publiée lundi, la famille de Christophe Gleizes a formé l'espoir que la grâce accordée à Boualem Sansal scelle un « apaisement des relations entre la France et l'Algérie » qui pourrait conduire « à une issue favorable » pour le journaliste.
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