La France va accroître la mobilisation de son réseau diplomatique en Amérique latine contre le trafic de drogue, annonce samedi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, dans un entretien à l'hebdomadaire français Journal du dimanche.
La coopération des ambassades avec les pays producteurs de drogue « produit des résultats', affirme le ministre.
« Mais c'est insuffisant. Nous allons donc augmenter de 20% les effectifs spécialisés dans les ambassades et tripler leurs moyens d'intervention », précise-t-il, sans préciser le calendrier. « Pour permettre à nos partenaires de monter eux aussi en puissance, je souhaite créer en 2026 une Académie régionale de lutte contre la criminalité organisée, basée en République dominicaine, qui formera chaque année 250 enquêteurs, magistrats, douaniers et analystes financiers issus des forces de sécurité et de justice des pays partenaires », a-t-il ajouté.
Le ministre est en Colombie pour participer au quatrième sommet entre les 27 États membres de l'Union européenne et les 33 pays de la communauté des États latino-américains et des Caraïbes (CELAC). Il était auparavant au Mexique dans le cadre de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron, occasion de signer « un cadre de coopération douanière » contre le trafic. « Je mets le Quai d'Orsay en ordre de bataille pour qu'il prenne toute sa part dans la guerre contre la drogue », a insisté le ministre, alors que le trafic et la consommation de cocaïne ont explosé en France ces dernières années.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsDes figures de l'opposition tunisienne, notamment Rached Ghannouchi, ont annoncé vendredi leur intention d'entamer une grève de la faim en solidarité avec un homme politique emprisonné, dont l'état de santé se serait gravement détérioré après neuf jours de jeûne.
Jawhar Ben Mbarek, cofondateur du Front de salut national, principale alliance d'opposition tunisienne, a entamé une grève de la faim la semaine dernière pour protester contre sa détention depuis février 2023. En avril, il a été condamné à 18 ans de prison pour « complot contre la sûreté de l'Etat » et « appartenance à un groupe terroriste » lors d'un procès collectif critiqué par les organisations de défense des droits humains.
Des membres de la famille de Ben Mbarek et des dirigeants des partis d'opposition Ennahdha et Al Joumhouri ont fait savoir qu'ils se joindraient à la grève. « Jawhar est dans un état préoccupant, sa santé se détériore », a déclaré Ezzeddine Hazgui, son père, lors d'une conférence de presse à Tunis. M. Hazgui a déclaré que « la famille entamera(it) une grève de la faim à partir de demain », sans préciser quels membres de la famille y participeraient.
De nombreux opposants au président Kais Saied, au pouvoir depuis juillet 2021, sont actuellement emprisonnés. Rached Ghannouchi, 84 ans, chef du parti islamiste Ennahdha, qui purge également de lourdes peines de prison, a déclaré avoir rejoint la grève de la faim vendredi, selon un message publié sur son compte Facebook. Des proches et une délégation de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) ont rendu visite à M. Ben Mbarek dans la prison de Belli, où il est détenu au sud-est de Tunis. Ils ont fait état d'une « grave détérioration de son état ».
La LTDH a déclaré que de « nombreuses tentatives » avaient été faites pour persuader Ben Mbarek de suspendre sa grève de la faim, mais « il a refusé et a déclaré qu'il était déterminé à la poursuivre jusqu'à ce que l'injustice dont il est victime soit levée ». Mercredi, les autorités pénitentiaires ont démenti dans un communiqué que la santé d'un quelconque prisonnier se soit détériorée à cause d'une grève de la faim, sans nommer M. Ben Mbarek.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLes membres des forces de sécurité irakiennes ont commencé dimanche à voter, par anticipation, en vue des élections législatives de mardi suivies de près par l'Iran voisin, qui espère y préserver son influence.
Les bureaux de scrutin ont ouvert à 4H00 GMT pour les 1,3 million de membres des forces armées et de police appelés à garantir la sécurité de ces législatives auxquelles 21 millions d'électeurs sont conviés, selon l'agence officielle Iraqi News Agency. Le scrutin du 11 novembre est le sixième depuis la chute de Saddam Hussein en 2003. Il vise à élire 329 députés pour un mandat de quatre ans, ouvrant la voie à la désignation d'un nouveau président - poste largement honorifique réservé à un Kurde - et d'un Premier ministre - traditionnellement chiite - choisi après de longues tractations.
Les électeurs devront départager plus de 7.700 candidats, dont près d'un tiers de femmes. Les femmes doivent occuper au moins 25% des sièges, selon un système de quotas, tandis que neuf sont réservés aux minorités. Lors des législatives de 2021, le courant du leader chiite Moqtada Sadr avait remporté le plus grand nombre de sièges avant de se retirer du Parlement, laissant la majorité à la coalition pro-iranienne « Cadre de coordination », qui a porté Mohamed Chia al-Soudani au pouvoir.
L'Iran conserve plusieurs leviers à Bagdad, via des partis chiites ayant joué un rôle clé dans la désignation des Premiers ministres - dont l'actuel, M. Soudani - et des factions armées alliées. Depuis le début de la guerre à Gaza en 2023, les alliés de la République islamique - Hamas, Hezbollah au Liban, Houthis au Yémen - ont subi de lourdes pertes face à Israël, qui a aussi mené en juin une guerre de 12 jours contre l'Iran. Téhéran a en outre perdu un allié majeur avec la chute de Bachar el-Assad en Syrie fin 2024. Désormais affaibli sur la scène régionale, l'Iran entend consolider ses acquis en Irak voisin, pays qui constitue l'un des points d'ancrage de son influence régionale.
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