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12.09.2025 à 18:15

Dix joyaux d’histoire et d'architecture : les châteaux et forteresses les plus emblématiques d'Europe

Florian Chaaban

Au fil des siècles, l’Europe a forgé son identité sur les hauteurs de ses châteaux et la solidité de ses forteresses. Du cœur de la France à la chaîne des Carpates, de l’Andalousie aux collines bavaroises, chaque monarchie et dynastie a laissé son empreinte sur des monuments dont la renommée dépasse largement les frontières. Coup […]

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Texte intégral (4570 mots)
Nés de l’imagination d’André Le Nôtre, les jardins de Versailles sont mondialement célèbres - Crédits : Elena Zolotova / iStock
Nés de l’imagination d’André Le Nôtre, les jardins de Versailles sont mondialement célèbres - Crédits : Elena Zolotova / iStock

Au fil des siècles, l’Europe a forgé son identité sur les hauteurs de ses châteaux et la solidité de ses forteresses. Du cœur de la France à la chaîne des Carpates, de l’Andalousie aux collines bavaroises, chaque monarchie et dynastie a laissé son empreinte sur des monuments dont la renommée dépasse largement les frontières. Coup de projecteur sur dix emblèmes qui continuent d’incarner la grandeur du continent.

Château de Versailles (France)

Symbole de l'absolutisme français, Versailles a été la résidence des rois de France de 1682 à 1789 - Crédits : Elena Zolotova / iStock

Ancien pavillon de chasse transformé en palais somptueux au XVIIe siècle par Louis XIV, Versailles devient en 1682 le siège de la cour et du gouvernement, incarnant la splendeur et le rayonnement de la monarchie absolue française. Chef-d’œuvre de l’architecture classique et figurant parmi les plus grands châteaux du monde avec ses 63 154 m² de surface et ses 2300 pièces, Versailles ne laisse personne indifférent.

Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, le domaine séduit notamment par sa galerie des Glaces, ornée de peintures, de marbre, de bronze doré et de 357 miroirs reflétant les lustres de cristal. Il enchante aussi par ses jardins majestueux dessinés par André Le Nôtre : un parc de 815 hectares aux parterres géométriques, animé de centaines de jets d’eau, qui attire chaque année des millions de visiteurs venus contempler le charme et la démesure des châteaux à la française.

Château de Neuschwanstein (Allemagne)

Inauguré en 1869 en Bavière, ce château féerique a inspiré le château de la Belle au Bois Dormant de Disney - Crédits : SCStock / iStock

Rêvé par Louis II de Bavière comme une retraite romantique dans les Alpes, Neuschwanstein s’élève tel un château de conte de fées, accroché à flanc de rocher au sommet d’une colline boisée, entouré de montagnes enneigées. Conçu à la fin du XIXe siècle, ce palais mêle les influences gothiques, romanes et byzantines dans une architecture onirique directement inspirée par les opéras de Wagner.

Derrière ses façades d'allure médiévale se cachent pourtant des innovations étonnamment modernes pour l’époque : un chauffage central, des interphones et même… un monte-charge. Édifié avec 400 000 tonnes de briques et 465 tonnes de marbre, celui que l'on surnomme le "château du cygne" incarne le romantisme allemand. Si bien que Walt Disney s’en est inspiré pour penser le château de la Belle au bois dormant, devenu le logo de sa société de production de dessins animés !

Alhambra (Espagne)

Le nom Alhambra vient de l'arabe "Al Hamra", qui signifie "La Rouge". Ce nom fait référence aux teintes ocres que prend le palais au coucher du soleil - Crédits : Thomas Demarczyk / iStock

Dominant Grenade depuis la colline de Sabika, l’Alhambra compte parmi les édifices les plus impressionnants au monde. Joyau de l’art hispano-mauresque développé par les musulmans installés en Espagne, les palais nasrides de cette acropole médiévale constituent encore aujourd'hui l’un des trésors les plus fascinants du patrimoine mondial.

Édifiés au XIVᵉ siècle, les palais révèlent une profusion d’arabesques, de fleurs stylisées et de motifs géométriques finement sculptés, d’une délicatesse comparable à la dentelle. Des colonnes de marbre et des azulejos - un ensemble de carreaux de faïence - colorés viennent sublimer l'ensemble, sans oublier la mythique cour des Lions, où douze lions de marbre sont disposés comme les rayons d'une étoile. Un peu plus loin, les jardins du Généralife, véritable havre de verdure où se mélangent fontaines et jets d’eau, donnent encore plus de charme à cet endroit unique en son genre.

Château de Prague (République tchèque)

Le château de Prague se compose d’un vaste ensemble de palais et d’églises de styles architecturaux très variés - Crédits : KavalenkavaVolha / iStock

Monument classé au patrimoine de l’UNESCO, riche d’une histoire millénaire, le château de Prague (Pražský hrad) est plus qu’une forteresse. Fondé vers 880 par le prince Bořivoj de la dynastie des Přemyslides, le château a successivement accueilli les rois de Bohême, les empereurs du Saint-Empire romain germanique, ainsi que les présidents de la République tchécoslovaque puis de la République tchèque.

Selon le Livre Guinness des records, le complexe du château, dont la superficie atteint près de 70 000 m², est le plus grand au monde. Le vieux palais royal, la cathédrale Saint-Guy et la basilique Saint-Georges témoignent de plusieurs siècles d'architecture romane, gothique, baroque et renaissance. Cet édifice - dont les dernières modifications datent de la fin du XXe siècle - est non seulement un monument historique, mais un symbole durable du pouvoir, qu'il soit religieux ou séculier.

Château de Windsor (Angleterre)

À l'origine, le château de Windsor a été construit pour assurer la domination normande sur les faubourgs de Londres et contrôler une portion stratégique de la Tamise - Crédits : Hans Christian Heap / iStock

Plus ancienne résidence royale encore occupée, Windsor, fondée par Guillaume le Conquérant au XIe siècle, incarne la continuité dynastique britannique. Lieu de cérémonies, panthéon des souverains et symbole de la monarchie anglaise, il se dresse comme une forteresse imprenable dominant la Tamise, toujours au cœur de la vie politique du Royaume-Uni.

Réaménagé avec faste au XIVe siècle par le roi Edouard III, puis modernisé par George IV, ce vaste édifice de 5 hectares comporte plus de 1000 pièces, 300 cheminées et 13 hectares de parcs et jardins. Sa silhouette imposante en pierre de taille, ses tours carrées à créneaux et sa grande tour ronde en font un chef-d’œuvre de l’architecture gothique anglaise, témoin de plus de 900 ans d’histoire. Et pour les passionnés d'anecdotes, sachez qu'on le dit hanté par Henri VIII et sa femme Anne Boleyn qu’il fit décapiter…

Palais national de Pena (Portugal)

Les couleurs du palais, symbole du romantisme au Portugal et œuvre éternelle de Ferdinand II, le Roi-Artiste, ouvrent les portes de l'imagination des visiteurs dès leur arrivée - Crédits : Vincent JIANG / iStock

Perché sur l’une des cimes des monts de Sintra, le palais de Pena est un pur produit du romantisme du XIXᵉ siècle. Érigé sur les ruines d’un monastère du XVe siècle à la demande du prince allemand Ferdinand de Saxe-Cobourg-Gotha, époux de la reine portugaise Marie II, ce château reconnaissable entre mille par ses teintes jaune et son rouge vives, surprend par son originalité.

Ses intérieurs exubérants mélangent les styles mauresque, baroque, gothique, Renaissance et manuélin (du nom du roi Manuel Iᵉʳ du Portugal). Des vitraux prussiens côtoient des éléments de décoration orientaux et de surprenantes statues mythologiques. Classé monument national après la chute de la monarchie portugaise en 1910, le château est aujourd’hui un musée très visité. Le site offre en prime des vues panoramiques remarquables sur la région.

Château de Bran (Roumanie)

Le château de Bran près de Brașov en Transylvanie (non loin de la limite avec la Valachie) est un monument historique classé, plus connu sous le nom de château de Dracula - Crédits : Alexe Marcel / iStock

Perché au cœur des forêts brumeuses de Transylvanie, le château de Bran, souvent associé à la légende de Dracula, est à la fois un monument historique et un lieu de légendes. Ses tours et tourelles élancées dominent le paysage et nourrissent depuis des générations l’imaginaire des voyageurs du monde entier. Si son architecture impressionne par sa puissance et son caractère médiéval, c’est surtout son association avec la figure sombre du célèbre personnage de la littérature fantastique, qui lui confère une aura unique.

Les origines du château de Bran remontent au début du XIIIe siècle. Il s’agissait à l’origine d’une forteresse en bois, érigée par les chevaliers teutoniques pour défendre ce col stratégique contre les invasions. En 1377, les Saxons de Kronstadt (Brașov) ont obtenu le privilège de construire le château en pierre que nous connaissons aujourd’hui, un témoignage de l’architecture médiévale et des fortifications militaires. Dans les années 1920, le château de Bran est devenu une résidence royale pour la reine Marie de Roumanie, qui l’a transformé en une retraite d’été très appréciée. Depuis cette époque, et après diverses restaurations, le château fonctionne désormais comme un musée ouvert au public, offrant aux visiteurs un témoignage vivant de son riche passé historique et culturel.

Château d’Édimbourg (Écosse)

Pendant les guerres d'indépendance contre l'Angleterre, le château d’Édimbourg, véritable colosse de pierre, a été le théâtre de nombreuses batailles et sièges - Crédits : JohnFScott / iStock

Ancré au sommet d’un volcan, le château d’Édimbourg est forteresse militaire et résidence royale depuis le XIe siècle. Lieu de batailles, de reconquêtes et de naissance royales, il s’impose comme une icône de la résistance nationale écossaise et offre un panorama incontournable sur la ville. Chaque pierre témoigne de son rôle central dans l’histoire tumultueuse des nations britanniques.

Le château a abrité certains membres célèbres de la dynastie écossaise des Stuart, dont Marie Stuart qui y donna naissance au futur Jacques Ier d’Angleterre. Imposant par sa taille et son histoire, l'édifice raconte 1 000 ans d’histoire écossaise avec son incontournable St. Margaret’s Chapel, la plus vieille construction encore debout sur le site. Il abrite aussi les Honours of Scotland (joyaux de la couronne écossaise) ainsi que la légendaire pierre du Destin, un bloc de grès utilisé dans les rituels de couronnement en Écosse jusqu'au XIIIe siècle.

Château de Malbork (Pologne)

À une heure de route de Gdansk, Malbork, capitale de l'état teutonique de 1309 à 1457, vous transporte dans la Pologne du Moyen-âge - Crédits : Andrey Danilovich / iStock

Situé dans le nord de la Pologne, sur la rive est de la Nogat, cet ouvrage est l’exemple le plus complet et le plus élaboré de château gothique en briques bâti dans le style caractéristique et unique de l’ordre teutonique. Classé à l’UNESCO, il témoigne de siècles d'histoire riche en événements marquants, aujourd'hui transformé en un musée vivant, un labyrinthe de tours, d’enceintes et de salles richement aménagées.

Ce monastère fortifié, construit à partir de 1275, datant du XIIIe siècle et embelli au fil des siècles, est une œuvre architecturale unique. Beaucoup des méthodes utilisées par ses constructeurs pour aborder les difficultés techniques et artistiques ont eu une immense influence sur d’autres édifices gothiques dans une grande partie de l’Europe du nord-est. Avec ses près de 20 hectares d'étendue, le château de Malbork est la plus vaste forteresse médiévale d’Europe encore debout à ce jour.

Édifié à partir de 1424 par Évrard III de la Marck en bordure de Meuse, le château de Sedan, dans les Ardennes françaises, est considéré comme le plus vaste château fort d’Europe au sens strict (ouvrage militaire dense et fermé, par opposition à une vaste enceinte à multiples cours). Il s'étend sur 35 000 m².

Au fil des siècles, huit princes et une princesse l’ont agrandi et renforcé pour en faire une forteresse stratégique, avec remparts jusqu’à 27 mètres d’épaisseur, bastions et parapets, abritant sur sept niveaux jusqu’à 4 000 soldats.

Monument préféré des Français en 2023, le château de Sedan attire toujours plus de visiteurs chaque année, avec un record d’affluence en 2024 (plus de 145 000 visiteurs accueillis sur le site).

Château de Schönbrunn (Autriche)

Le palais de Schönbrunn a en son sein le plus ancien zoo du monde. La ménagerie y a été ouverte le 31 juillet 1752, par l’empereur François Ier - Crédits : Guven Ozdemir / iStock

Rival de Versailles à sa manière, le palais de Schönbrunn à Vienne épate par sa splendeur et ses volumes. L’histoire de Schönbrunn et de ses premiers édifices remonte au XIVe siècle. En 1569, l’empereur Maximilien II acquiert la propriété connue sous le nom de "Katterburg", qui entre alors dans le patrimoine des Habsbourg. Selon la légende, c’est l’empereur Matthias qui aurait donné au domaine son nom actuel, après y avoir découvert une source baptisée "Schönbrunn" (la belle fontaine en français). Jardins à la française, gloriette, grandes salles, zoo historique : le palais et ses alentours sont un modèle de résidence impériale, d’art et de vie de cour.

Remanié au fil des siècles, Schönbrunn est ouvert au public depuis la chute de l’Empire austro-hongrois en 1918. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996, il demeure aujourd’hui un témoin majeur de l’Europe de l’Ancien Régime.

Que ce soit par leurs volumes ou leurs ornements, chacun de ces châteaux incarne une part d’histoire collective et un héritage toujours vivant, où l’imagination et le pouvoir s’entrelacent pour façonner des chefs-d’œuvre inscrits durablement dans notre paysage culturel.

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12.09.2025 à 12:01

Guerre en Ukraine : après l'incursion de drones russes en Pologne, la France et l'ONU réagissent

Eve Bachler

"Paris vole au secours de Varsovie, sur fond de guerre en Ukraine", entame Le Point. À l'heure où "[l]'inquiétude grandit en Europe de l'Est" [France info], Emmanuel Macron a annoncé dans la soirée du 11 septembre la mobilisation de "trois chasseurs Rafale pour contribuer à la protection de l'espace aérien polonais". Cette décision fait suite […]

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Texte intégral (2146 mots)
Emmanuel Macron (au centre) a décidé d'envoyer des avions de combat Rafale pour aider à la protection de l'espace aérien de la Pologne - Crédits : Number 10 / Flickr CC BY 2.0

"Paris vole au secours de Varsovie, sur fond de guerre en Ukraine", entame Le Point.

À l'heure où "[l]'inquiétude grandit en Europe de l'Est" [France info], Emmanuel Macron a annoncé dans la soirée du 11 septembre la mobilisation de "trois chasseurs Rafale pour contribuer à la protection de l'espace aérien polonais". Cette décision fait suite à l'introduction de drones russes dans l'espace aérien de la Pologne dans la nuit du 9 au 10 septembre. Désireux d'être actif sur ce dossier, le président français affirme également s'être entretenu à ce sujet avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte, ainsi que le Premier ministre britannique Keir Starmer.

À la demande de la Pologne, "une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de cet incident aura lieu ce vendredi à 19h00 [à l'heure de Greenwich]", indique la BBC. Le pays a invoqué l'article 4 de l'Otan, qui exige des membres de l'alliance qu'ils se réunissent pour des pourparlers urgents [Politico].

Un engagement tardif auprès de la Pologne

"En Pologne, comme dans d'autres pays situés à la frontière orientale de l'Europe, on a le sentiment d'avoir eu raison avant l'heure. D'avoir alerté depuis des années le reste des Européens sur la menace russe", déclare El País. Il aura fallu attendre une attaque "qualifiée de 'sans précédent'" [Le Point] en Pologne pour mettre "en évidence les lacunes dans la préparation des arsenaux occidentaux" à contrer ces "drones bon marché, fabriqués en bois et en mousse" qui ont été "abattus à l'aide de systèmes d'armes valant plusieurs millions de dollars", précise Politico.

"Le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même a souligné que les systèmes de défense aérienne franco-italiens de fabrication américaine", au montant très élevé, "ne sont pas une option raisonnable à utiliser contre les drones kamikazes bon marché de la Russie", observe le média européen.

"En envoyant ses Rafale, la France compte afficher son soutien à l'égard de la Pologne et de ses alliés, tout en renforçant la posture de dissuasion du flanc est de l'Alliance atlantique", rapporte Le Point. Par ailleurs, l'ambassadeur russe en France a été convoqué ce vendredi dans la matinée au Quai d'Orsay après l'adresse par Jean-Noël Barrot, le ministre des Affaires étrangères démissionnaire, d'un message clair à la Russie : "nous ne nous laisserons pas intimider" [France info].

Un "branle-bas" chez les alliés européens

Cette intrusion russe dans l'espace polonais, "jugée délibérée par Varsovie […] a provoqué un branle-bas chez les alliés européens", affirme La Nouvelle République. Les réactions européennes ont fusé de tous les côtés, au-delà des frontières de l'Union européenne. Les alliés de l'Otan sont "en état d'alerte maximale". Les "Pays-Bas, l'Allemagne et l'Italie ont participé à l'opération défensive", rapporte Politico, et la "République tchèque va déployer trois hélicoptères Mi-17" [La Nouvelle République].

Le Royaume-Uni s'est également joint aux alliés. Si le ministre britannique de la Défense, John Healy, "a annoncé mercredi qu'il étudiait les options permettant à Londres d'en faire davantage" [Politico], certains experts estiment que "le Royaume-Uni devrait collaborer avec ses alliés de l'Otan pour développer un système intégré de défense aérienne et antimissile" afin de contrer la Russie, annonce The Guardian. Pour aider à la préparation européenne contre les menaces russes, l'Ukraine va accueillir des soldats polonais "pour s'entraîner à abattre des drones" et "y suivre une formation", relaie pour sa part le quotidien Gazeta Wyborcza.

De l'autre côté de l'Atlantique, le message se veut plus mesuré. Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi que "la violation de l'espace aérien polonais par des drones russes pourrait être le résultat d'une erreur", précise le média polonais.

Des exercices militaires russes concomitants

"Simple spectacle ou préparation de nouvelles opérations militaires ?" s'interrogent Les Echos. L'indignation européenne face aux incursions russes en Pologne intervient alors que la Russie et la Biélorussie "ont entamé ce vendredi de grands exercices militaires conjoints", appelés "Zapad", annonce le média économique, "sous l'œil inquiet de l'Occident" [France info]. Ces manœuvres qui dureront jusqu'à mardi 16 septembre sont "organisées tous les quatre ans", mais ont lieu, cette fois-ci, dans un contexte "très différent", explique le quotidien.

La Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays voisins de la Biélorussie, ont "renforcé leur sécurité à l'approche de ces exercices et restreint le trafic aérien dans certaines zones" tandis que "Varsovie a ordonné la fermeture complète de sa frontière avec la Biélorussie pendant les manœuvres", rapportent Les Echos.

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12.09.2025 à 11:15

La politique de sécurité et de défense commune (PSDC)

Rédaction Toute l'Europe

Les objectifs de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC, anciennement politique européenne de sécurité et de défense, PESD) sont définis à l'article 42 du traité sur l'Union européenne (TUE). Celui-ci affirme que l'UE peut avoir recours à des moyens civils et militaires en dehors de l'Union "afin d'assurer le maintien de la […]

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Texte intégral (5776 mots)
Parmi les sept opérations militaires menées par l’Union européenne dans le monde figure EUTM Somalia, qui a pour mission depuis 2010 de former l’armée somalienne - Crédits : European External Action Service / Flickr CC BY-NC-ND 2.0
Parmi les opérations militaires de l’Union européenne figure EUTM Somalia, qui a pour mission depuis 2010 de former l’armée somalienne - Crédits : European External Action Service / Flickr CC BY-NC-ND 2.0

Les objectifs de la politique de sécurité et de défense commune (PSDC, anciennement politique européenne de sécurité et de défense, PESD) sont définis à l'article 42 du traité sur l'Union européenne (TUE).

Celui-ci affirme que l'UE peut avoir recours à des moyens civils et militaires en dehors de l'Union "afin d'assurer le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale conformément aux principes de la charte des Nations unies".

Sans remettre en cause le caractère spécifique des politiques de sécurité et de défense de chaque État membre (notamment développées dans le cadre de l'Otan, dont 23 des 27 pays de l'UE sont membres), la PSDC poursuit également l'objectif de définir progressivement une "politique de défense commune de l'Union". "Elle conduira à une défense commune, dès lors que le Conseil européen, statuant à l'unanimité, en aura décidé ainsi", précise le traité.

Les moyens et les missions

L'UE ne possédant pas d'armée européenne, les capacités civiles et militaires qu'elle est en mesure de mobiliser sont mises à sa disposition par les États membres lorsqu'une mission est lancée par le Conseil. La PSDC sert de cadre pour identifier ces capacités, les coordonner et les utiliser de façon autonome.

Les États membres peuvent mettre en œuvre un certain nombre de missions et d'opérations communes de sécurité et de défense. Celles-ci incluent (art. 43 TUE) :

  • les actions conjointes en matière de désarmement,
  • les missions humanitaires et d'évacuation,
  • les missions de conseil et d'assistance en matière militaire,
  • les missions de prévention des conflits et de maintien de la paix,
  • les missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris les missions de rétablissement de la paix et les opérations de stabilisation à la fin des conflits.

La PSDC vise également à lutter contre le terrorisme, y compris par le soutien apporté à des pays tiers sur leur territoire.

L'Union européenne distingue également les missions des opérations. Les missions se concentrent davantage sur le conseil, la formation et l'assistance, tandis que les opérations impliquent un déploiement de forces plus important et potentiellement des actions de combat.

Les missions et opérations en cours

Depuis le lancement des premières en 2003, l'UE a entrepris plus de 37 missions et opérations PSDC dans plusieurs pays d'Europe, d'Afrique et d'Asie. Actuellement, 21 missions et opérations sont en cours, dont 12 civiles, 8 militaires et une initiative civile et militaire dans le golfe de Guinée.

La plus longue opération à ce jour est la force ALTHEA en Bosnie-Herzégovine, une opération militaire lancée en 2004 pour maintenir la paix dans la région après la fin des conflits en ex-Yougoslavie.

Nature et objectifs des missions européennes

Missions civiles
  • EUAM = EU Advisory Mission (mission de conseil)
  • EUBAM = EU Border Assistance Mission (mission d'assistance de l'UE aux frontières)
  • EUCAP = EU Capacity Building Mission (mission de renforcement des capacités)
  • EULEX = EU Rule of Law Mission (mission état de droit)
  • EUM = EU Mission (mission de l'UE)
  • EUMM = EU Monitoring Mission (mission d’observation)
  • EUPM = EU Partnership Mission (mission de partenariat de l'UE)
  • EUPOL = EU Police Mission (mission de police)
Missions et opérations militaires
  • EUFOR = EU Force (force opérationnelle de l’UE)
  • EUMAM = EU Military Assistance Mission (mission d'assistance militaire de l'UE)
  • EUNAVFOR = EU Naval Force (force navale européenne)
  • EUTM = EU Training Mission (mission de formation de l’UE)

Les organes de la PSDC

Plusieurs structures permanentes participent à la mise en œuvre de la PSDC.

Coordination des missions

Le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité conduit la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE (PESC), dont la PSDC fait partie intégrante. Sous son autorité, le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), créé par le traité de Lisbonne, est chargé de piloter les composantes militaires et civiles dont dispose l'UE pour la gestion des crises.

L'objectif est de coordonner les différentes opérations européennes, car les capacités militaires mises à disposition de l'UE relèvent du Conseil, tandis que les outils civils sont principalement de la compétence de la Commission européenne. Plusieurs missions peuvent être mises en place pour répondre à une même crise. C'est par exemple le cas au Mali avec les missions militaire EUTM Mali (formation des forces armées) et civile EUCAP SAHEL Mali (conseil relatif à la réforme malienne du secteur de la sécurité).

Planification et exécution

Constitué de représentants des États, le Comité politique et de sécurité (COPS) exerce, sous l'autorité du Conseil et du haut représentant, le contrôle politique et la direction stratégique des opérations de gestion des crises.

Sous sa direction, la capacité civile de planification et de conduite (CPCC) assure la direction des opérations civiles, tandis que le Comité militaire de l'Union européenne (CMUE) dirige les actions militaires. L'état-major militaire de l'UE (EMUE) planifie et exécute les décisions du CMUE, notamment grâce à sa capacité militaire de planification et de conduite, désignée par son acronyme anglais MPCC. Créé par une décision du Conseil en juin 2017, ce centre de commandement commun des missions militaires à mandat non exécutif (missions d'observation ou de formation) peut être considéré comme un embryon de "quartier général" des forces armées de l'UE.

Renforcement des capacités militaires

Enfin, l'Agence européenne de défense (AED) vise à améliorer les capacités militaires des États membres et à développer la défense européenne. Elle a été créée en 2004 pour améliorer progressivement les capacités militaires des États membres dans le domaine de la gestion des crises, promouvoir et renforcer la coopération européenne en matière d'armement. Elle a également pour objectif de renforcer la base industrielle et technologique européenne (BITDE) dans le domaine de la défense, de créer un marché européen concurrentiel des équipements de défense et de favoriser la recherche dans ce domaine.

Par ailleurs, un Fonds européen de défense a été lancé le 1er janvier 2021, après deux programmes pilotes initiés en 2017. Doté d'un budget de 7,3 milliards d'euros pour la période 2021-2027, il vise à stimuler les projets transnationaux de coopération industrielle en matière de défense.

Une prise de décision intergouvernementale

Ce sont les États membres de l'UE qui définissent les orientations générales de la politique étrangère et de sécurité commune (PESC), exécutée par le haut représentant de l'Union. Les décisions relatives à la PSDC sont prises par le Conseil à l'unanimité, sur proposition du Haut représentant de l'Union ou sur initiative d'un État membre.

Le haut représentant doit régulièrement consulter le Parlement européen sur les orientations et les choix fondamentaux faits en matière de politique étrangère, de sécurité et de défense. Le Parlement peut également adresser des questions ou formuler des recommandations à l'attention du Conseil et du haut représentant de l'Union, et organise deux fois par an un débat sur la mise en œuvre de la PESC, y compris de la PSDC.

Les missions civiles sont financées par le budget de l'UE dédié à la PESC, tandis que les opérations militaires et de défense sont financées par les budgets nationaux des États membres, à hauteur de leur contribution à ces opérations. Une contribution organisée à travers la Facilité européenne pour la paix (FEP), mécanisme créé en mars 2021 qui remplace Athena et la Facilité de soutien à la paix pour l'Afrique. La FEP apporte une nouveauté : le financement commun et l'envoi d'armes létales à des pays en guerre auxquels l'UE décide d'apporter son soutien. Une possibilité utilisée pour la première fois le 27 février 2022, trois jours après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

Le financement commun de livraisons d'armes et de matériel militaire à l'Ukraine a été plusieurs fois augmenté. Entre février 2022 et février 2025, l'aide militaire de l'UE à l'Ukraine via la facilité européenne pour la paix atteint 6,1 milliards d'euros. Les Vingt-Sept envoient par ailleurs du matériel militaire à Kiev sans passer par la FEP. A noter que cette dernière couvre aussi les coûts de la mission EUMAM Ukraine, qui a permis la formation de plus de 70 000 soldats ukrainiens sur le territoire de l'UE depuis son lancement en novembre 2022.

Les évolutions de la PSDC

Le "deuxième pilier" du traité de Maastricht instaure une politique étrangère et de sécurité commune (PESC). Les crises des années 1990, en particulier le conflit en Yougoslavie, poussent les pays de l'UE à adopter un volet opérationnel de la PESC : la politique européenne de sécurité et de défense (PESD). Celle-ci devient la politique de sécurité et de défense commune (PSDC) avec le traité de Lisbonne, entré en vigueur en 2009. Ce traité crée le poste de haut représentant de l'UE et élargit le cadre d'action de l'UE en matière de sécurité et de défense (actions conjointes de désarmement, conseil et assistance militaire, prévention des conflits et maintien de la paix, stabilisation à la fin des conflits).

Le traité de Lisbonne permet aussi aux États membres de l'UE d'utiliser une coopération renforcée en matière de défense. Concrètement, les pays peuvent choisir de renforcer leur coopération en matière de défense en formant des groupes restreints. L’article 42 autorise les États les plus engagés militairement à augmenter leurs investissements, à harmoniser leurs équipements et à collaborer au sein de l'Agence européenne de défense. 26 Etats (tous sauf Malte) participent aujourd'hui à la coopération structurée permanente (CSP), qui vise à renforcer les capacités militaires et prévoit une hausse régulière des budgets de défense.

Enfin, l’article 42.7 introduit une clause de défense mutuelle. Celle-ci dispose qu'"au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire, les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir".

L'adhésion du Danemark à la PSDC

En 1992, le Danemark avait obtenu un opt-out (option de retrait en français) concernant la politique de défense de l'Union, sa population ayant rejeté par référendum le texte instituant l'Union européenne. Etant aussi exemptés de participation à l'euro, les Danois ont finalement accepté d'adhérer au traité.

Mais face aux conséquences du conflit russo-ukrainien en matière de sécurité, ils se sont prononcés, lors d'un référendum organisé le 1er juin 2022, à 66,9 % pour une intégration au sein de la PSDC. Depuis, la politique de sécurité et de défense commune regroupe l'ensemble des 27 États membres de l'UE.

Vers une Europe de la défense ?

La menace russe et le détournement des États-Unis de ses alliés historiques ont précipité la réflexion autour d'une véritable politique européenne de défense, complémentaire de l'Otan. En 2024, pour la première fois de leur histoire, la majorité des pays de l'Union ont consacré plus de 2 % de leur PIB à leur budget de défense, en conformité avec la "règle des 2 %" fixée par les alliés au sein de l'Otan depuis 2006. En juin 2025, les Européens ont consenti à porter ce niveau de dépenses à 5 % de leur PIB d'ici 2035.

Un effort soutenu par le plan "Readiness for 2030 ("État de préparation pour 2030") présenté par l'exécutif européen en mars dernier. Ce plan de 800 milliards d'euros d'investissements doit permettre de booster les capacités de défense des pays de l'UE, notamment via un mécanisme de prêts aux États membres, baptisé SAFE. Adopté en un temps record, cet instrument sera bientôt mis en œuvre par la Commission européenne, qui a récemment dévoilé les montants accordés aux 19 pays ayant manifesté leur intérêt.

Les récents développements ont aussi réveillé la question du "parapluie nucléaire", qui consisterait à étendre la protection du continent via les forces de dissuasion française et britannique. Une idée notamment défendue par le président français et le chancelier allemand, Friedrich Merz. Quant à l'envoi de troupes au sol en Ukraine, les Européens restent pour l'instant divisés sur la question, bien qu'une "coalition des volontaires" ait vu le jour le 17 février dernier sous l'impulsion de Londres et Paris. Celle-ci regroupe la plupart des grands États européens (la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Finlande, la Suède, l’Espagne…), l’Union européenne, l’Otan - tous deux en tant qu’organisation - et des pays non-européens tels que le Canada ou la Turquie. Lors de la dernière réunion de la coalition, le 4 septembre, 26 pays alliés de Kiev se sont engagés à déployer des troupes en cas de cessez-le-feu avec la Russie.

Reste à savoir quel rôle pourrait jouer la PSDC à l'avenir, car les nombreuses missions menées depuis 2003 ont permis de familiariser les forces militaires européennes à coopérer entre elles. La politique de sécurité et de défense commune pourrait voir son rôle considérablement renforcé à travers la crise diplomatique actuelle.

Tableau : missions et opérations de PSDC en cours (2025)

PaysNom de la mission ou opérationType de mission ou opération
Arménie 🇦🇲EUM ARMENIAMission civile
Bénin 🇧🇯EU SDI GOGAutre
Bosnie-Herzégovine 🇧🇦EUFOR ALTHEAOpération militaire
Côte d'Ivoire 🇨🇮EU SDI GOGAutre
Géorgie 🇬🇪EUMM GEORGIAMission civile
Ghana 🇬🇭EU SDI GOGAutre
Irak 🇮🇶EUAM IRAQMission civile
Kosovo 🇽🇰EULEX KOSOVOMission civile
Libye 🇱🇾EUBAM LIBYAMission civile
Mali 🇲🇱EUCAP SAHEL MALIMission civile
Mauritanie 🇲🇷EU RACC SAHELAutre
Moldavie 🇲🇩EUPM MOLDOVAMission civile
Mozambique 🇲🇿EUMAM MOZAMBIQUEMission militaire
Territoires palestiniens 🇵🇸EUBAM RAFAHMission civile
Territoires palestiniens 🇵🇸EUPOL COPPSMission civile
République centrafricaine 🇨🇫EUAM RCAMission civile
République centrafricaine 🇨🇫EUTM RCAMission militaire
Somalie 🇸🇴EUCAP SOMALIAMission civile
Somalie 🇸🇴EUTM SOMALIAMission militaire
Togo 🇹🇬EU SDI GOGAutre
Ukraine 🇺🇦EUAM UKRAINEMission civile
Ukraine 🇺🇦EUMAM UKRAINEMission militaire
MéditerranéeEUNAVFOR MED IRINIOpération militaire navale
Mer rougeEUNAVFOR ASPIDESOpération militaire navale
Golfe d'Aden, Océan indienEUNAVFOR ATALANTAOpération militaire navale

L’article La politique de sécurité et de défense commune (PSDC) est apparu en premier sur Touteleurope.eu.

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