Portant une robe à plumes dorées, la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde s’est produite aux côtés de la très sérieuse Garde républicaine, en uniforme, devant l’Académie française.
"Quelle fierté quand la France parle au monde", a réagi samedi matin sur X le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, saluant la célébration des "valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité auxquelles furent ajoutées sororité, parité et inclusivité".
C'est "la meilleure réponse à la montée du fascisme et de l’extrême droite (...) Quelle claque aux obscurantistes", a encore commenté l'écologiste Sandrine Rousseau.
L'exécutif a retweeté une vidéo de la prestation de la chanteuse avec des commentaires élogieux: "en même temps", s'est félicité Emmanuel Macron, "nommez-moi un meilleur duo! ", s'est enthousiasmé le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal.
Sa prestation ainsi que la présence de drag queens recréant la Cène, du chanteur Philippe Katerine (presque) nu ou encore d'une mannequin transgenre a en revanche profondément déplu à une partie de la droite et de l’extrême droite.
La sénatrice Les Républicains des Bouches-du-Rhône, Valérie Boyer, a dénoncé "une vision de notre Histoire (...) qui cherche à ridiculiser les Chrétiens", le président LR de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand estimant toutefois que la cérémonie était "magnifique".
"Quelle honte (...) L’ouverture des Jeux olympiques est un saccage pour la culture française", a dénoncé Julien Odoul, porte-parole du Rassemblement national, l'eurodéputée Marion Maréchal dénonçant les "J-Woke 2024". "Sachez que ce n’est pas la France qui parle mais une minorité de gauche prête à toutes les provocations", a-t-elle ajouté.
Marine Le Pen, qui avait estimé il y a quelques mois que la présence d'Aya Nakamura était une tentative d'Emmanuel Macron d'"humilier le peuple français", n'a pas commenté la cérémonie, souhaitant samedi "bonne chance à tous nos athlètes (...) prêts à porter haut les couleurs de la France et à rendre fier le peuple français".
La participation du deuxième ligne de 30 ans aux 72 sélections est incertaine pour la reprise en août du Rugby Championship, tournoi entre les quatre grandes nations de rugby de l'hémisphère sud. Le premier match opposera la Nouvelle-Zélande à l'Argentine, le 10 août à Wellington.
Il s'est blessé à un doigt samedi dernier lors de la victoire 47-5 des Néo-Zélandais face aux Fidji, une rencontre organisée à San Diego (Etats-Unis) dans le cadre de la tournée d'été des All Blacks.
La blessure "a nécessité un traitement chirurgical après son retour en Nouvelle-Zélande" et "est en cours d'évaluation", selon un communiqué de New Zealand Rugby.
Champion olympique pour la première fois en 2016 à Rio puis de nouveau à Tokyo cinq ans plus tard, Peaty est resté invaincu sur sa course de prédilection, le 100 m brasse, entre 2014 et 2022.
Mais après huit ans d'archi-domination, le Britannique, stoppé par une fracture au pied, a brutalement perdu l'envie, s'enfonçant comme d'autres sportifs avant lui dans une période sombre.
"Je suis arrivé à un point où je ne me sens plus moi-même, où je ne suis plus heureux de nager, ni de concourir, ni de me battre", dit-il au printemps 2023 dans une interview au Times où il se confie ouvertement sur ses problèmes d'alcool et de dépression.
"Cela a été un voyage incroyablement solitaire. Le diable sur mon épaule me disait: +Tu passes à côté de la vie. Tu n'es pas assez bon. Tu as besoin de boire+ Je suis entré dans une spirale d'autodestruction."
"Into the light"
Contraint de s'éloigner des bassins, il explique avoir fini par trouver le chemin de la guérison en assumant la responsabilité de ses actes.
"Ce n'est que l'année dernière que j'ai commencé à faire face à ce que j'avais vécu d'une manière saine", a-t-il confié à Men's Health. "Les réponses ne se trouvent pas dans une boîte de nuit, ni dans les choses que je faisais. Je devais les trouver dans une véritable responsabilisation, dans des conversations difficiles et profondes avec mes proches."
"Cela demande de la maturité d'être prêt à se regarder en face et reconnaître que son comportement est inacceptable."
Au cours de cette période, Peaty s'est également tourné vers la religion, qui selon lui a fait de lui une meilleure personne. Une foi qu'il a inscrite jusque dans sa chair.
Au lion tatoué sur son impressionnant biceps gauche et au visage de Poséidon apposé sur son épaule, Peaty a ainsi ajouté récemment une immense croix chrétienne entre les côtes avec l'inscription "Into the light" ("dans la lumière").
"Ma relation avec Dieu se manifeste tous les jours", racontait-il en février dernier aux Championnats du monde de Doha.
La menace Qin
"Un verset que je lisais aujourd'hui disait que l'obscurité ne peut pas vaincre la lumière. Je pense qu'il en va de même pour la positivité dans le sport. Même si on a l'impression de ne pas obtenir de résultats depuis longtemps, il reste un peu de positivité à laquelle on peut s'accrocher."
Fort de cette nouvelle mentalité, Peaty a retrouvé la scène internationale en février dernier en décrochant une médaille de bronze aux Mondiaux de Doha. Il espère désormais récolter les fruits de ce travail sur lui-même aux Jeux olympiques de Paris où il arrive avec la deuxième meilleure performance mondiale de la saison.
En cas de victoire, le Britannique rejoindrait la légende absolue de la natation Michael Phelps en tant que seul nageur masculin à avoir remporté la même épreuve lors de trois Jeux olympiques successifs.
Il devra pour cela faire face au Chinois Qin Haiyang, qui a émergé sur la scène planétaire en son absence en réalisant le triplé de la brasse (50, 100, 200 m) l'an dernier aux Mondiaux de Fukuoka au Japon.
Mais pas de quoi effrayer Peaty, qui se dit désormais "plus détendu dans (son) approche". "Je me connais mieux qu'avant et quand je me regarde dans le miroir, je suis en paix. Dès qu'on arrête de fuir ce qu'on est, c'est à ce moment-là qu'on commence à trouver son vrai soi et à vivre sa vraie vie."
"Je n'ai pas peur de perdre, je n'ai pas peur de gagner. Comment peut-on battre un athlète comme ça?"