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10.11.2025 à 12:49

De l’Accord de Paris à la COP30 à Belém, des conférences sur les changements climatiques « imparfaites mais essentielles »

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Il y a dix ans, le 12 décembre 2015, l’Accord de Paris était adopté lors de la COP21, marquant un jalon majeur dans la diplomatie climatique de ces 25 dernières années. Aujourd’hui, c’est la COP30 qui réunit à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025, les différents acteurs de la gouvernance climatique dans un climat géopolitique tendu, marqué par la montée des populismes antiécologiques et l’érosion du multilatéralisme. À l’heure du bilan, il s’agit moins d’opposer succès et échecs que d’évaluer la capacité du système international à se mobiliser face à l’urgence climatique. Le point avec Mathilde Jourde, chercheuse à l’IRIS, en charge du Programme Climat, environnement et sécurité. Quelle est la rétrospective depuis l’adoption de l’Accord de Paris ? Depuis 1992, les Conférences des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), sont le rendez-vous annuel des États membres de cette convention pour faire un bilan des évolutions et des mesures à mettre en place pour les années à venir. Souvent qualifiées de « succès » ou d’« échecs » de manière binaire, les Conférences des Parties font souvent l’objet d’une lecture réductrice qui en occulte les avancées réelles. Pourtant, plusieurs progrès notables peuvent être soulignés sur ces dix dernières années. La COP26 s’est distinguée par son appel à la réduction progressive de la production d’électricité à partir du charbon. La COP27, à Charm el-Cheikh, a, pour sa part, marqué une étape historique en actant, pour la première fois, la création d’un fonds « pertes et préjudices » destiné à soutenir les pays les plus vulnérables. La COP28, tenue à Dubaï, s’est conclue sur un appel à une transition progressive hors des combustibles fossiles. Enfin, la COP29 a permis d’aboutir à un accord sur un nouvel objectif chiffré (NCQG) de financement climatique […]

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Texte intégral (2055 mots)

Quelle est la rétrospective depuis l’adoption de l’Accord de Paris ?

Depuis 1992, les Conférences des Parties (COP) de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), sont le rendez-vous annuel des États membres de cette convention pour faire un bilan des évolutions et des mesures à mettre en place pour les années à venir.

Souvent qualifiées de « succès » ou d’« échecs » de manière binaire, les Conférences des Parties font souvent l’objet d’une lecture réductrice qui en occulte les avancées réelles. Pourtant, plusieurs progrès notables peuvent être soulignés sur ces dix dernières années. La COP26 s’est distinguée par son appel à la réduction progressive de la production d’électricité à partir du charbon. La COP27, à Charm el-Cheikh, a, pour sa part, marqué une étape historique en actant, pour la première fois, la création d’un fonds « pertes et préjudices » destiné à soutenir les pays les plus vulnérables. La COP28, tenue à Dubaï, s’est conclue sur un appel à une transition progressive hors des combustibles fossiles. Enfin, la COP29 a permis d’aboutir à un accord sur un nouvel objectif chiffré (NCQG) de financement climatique des pays en développement, pour soutenir les efforts des pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques.

Par ailleurs, on constate que ces négociations internationales se sont matérialisées en avancées à l’échelle nationale. En matière de politiques publiques, plus de 100 pays ont annoncé des objectifs de neutralité carbone depuis la COP21, souvent accompagnés de stratégies climatiques nationales – à l’image du Pacte vert européen. Par effet d’entraînement, ces politiques nationales ont également conduit à des résultats concrets, tel que la baisse spectaculaire des coûts des technologies bas carbone, qui ont chuté de 60 à 90% depuis 2010.

Souligner ces avancées ne signifie pas pour autant ignorer leurs limites – qu’il s’agisse de leur portée communicationnelle, du déficit d’ambition ou encore du manque de mise en œuvre concrète. Cela permet néanmoins de rappeler qu’elles conservent une réelle utilité. En effet, une étude du World Weather Attribution a démontré qu’avant que l’Accord de Paris ne soit signé, « les émissions mondiales de gaz à effet de serre suivaient une tendance telle que la planète était partie pour voir sa température moyenne augmenter d’au moins 4°C en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle. À présent, le réchauffement climatique est sur une trajectoire à +2,6°C ».

Loin d’être suffisante, cette étude illustre néanmoins les progrès accomplis et montre que le défaitisme et la désillusion souvent associés aux négociations climatiques internationales méritent d’être nuancés. D’autant que la lutte contre le dérèglement climatique n’a rien de binaire : chaque dixième de degré compte. En effet, chaque fraction de réchauffement évitée permet d’atténuer un peu plus les effets dévastateurs susceptibles de survenir.

Dix ans après, quelles leçons peut-on tirer de la COP29 et quels sont les enjeux de la COP30 ?

Une des différences fondamentales entre la COP29 et la COP30 tient au contexte international. En effet, la COP29, qui s’était tenue l’an dernier à Bakou, se déroulait déjà dans un contexte compliqué sur le plan géopolitique. Les répercussions sur la diplomatie climatique s’étaient fait ressentir – les relations entre la France et l’Azerbaïdjan étaient fortement dégradées et Emmanuel Macron ne s’y était pas rendu, Donald Trump venait d’être réélu avec l’objectif de retirer à nouveau les États-Unis de l’Accord de Paris, et plusieurs dirigeants majeurs – Ursula Von der Leyen, Olaf Scholz, Joe Biden – étaient absents. Cette COP était pourtant cruciale pour réaffirmer l’importance des enjeux climatiques, malgré les tensions internationales, et aurait pu, justement, démontrer leur aspect fédérateur. De nombreux sujets devaient être adressés, mais la question du NCQG a monopolisé une partie importante des discussions, au détriment des questions d’atténuation, d’adaptation ou de genre par exemple. L’accord sur le NCQG avait d’ailleurs été vivement critiqué par les pays en développement – qui avaient signalé la nécessité de mobiliser 1300 milliards de dollars d’ici 2035, alors que le montant retenu était de 300 milliards. Certains progrès avaient également été effectués sur l’Article 6 de l’Accord de Paris définissant les mécanismes du marché du carbone, mais la méthode d’adoption – sans réel débat – a essuyé des critiques.

La COP qui se tient actuellement à Belém s’annonce hautement symbolique. Le Brésil veut faire de cette COP qui a lieu en plein cœur de l’Amazonie, celle de la préservation des forêts, en soulignant aussi la place des peuples autochtones. La COP30 sera également très politique : marquant les 10 ans de l’Accord de Paris, elle doit réaffirmer la crédibilité du multilatéralisme climatique à un moment de grande incertitude géopolitique. Parmi les sujets centraux, les nouvelles contributions déterminées au niveau national (NDC) – c’est-à-dire les plans d’action climatique des États – que chaque pays doit actualiser à la lumière du Bilan mondial de 2023. Les discussions doivent également se poursuivre sur la mise en œuvre de l’Article 6, notamment sur la finalisation des règles de son opérationnalisation. La déforestation sera également au cœur des préoccupations – le Brésil mettra en avant le programme Tropical Forest forever Facility (TFFF), un fonds destiné à la conservation des forêts tropicales. Enfin, le financement climatique restera un point sensible, alors que les États-Unis ont suspendu leurs contributions, et plusieurs pays européens réduisent leurs budgets d’aide au développement.

Cette COP fait également face à de nombreux défis. D’ordre logistique d’abord : le manque d’infrastructures et la flambée des prix de l’hébergement à Belém risquent d’exclure certaines délégations et ONG. Les défis sont également politiques, en lien avec le populisme antiécologique croissant et le détricotage des politiques environnementales de certains États. Cette tendance traverse tous les continents, y compris ceux historiquement moteurs sur le climat. Aux États-Unis, les offensives contre la science du climat et les politiques environnementales ciblent la production scientifique (licenciements massifs à la National Oceanic and Atmospheric Administration et à la Environnemental Protection Agency), les stratégies climatiques (fin du Green New Deal et de l’Inflation Reduction Act) et les financements (l’administration Trump a mis fin à la contribution américaine à la CCNUCC, soit 20% du budget total). On constate cette même tendance en Europe avec un détricotage progressif de certaines régulations, sous couvert de simplification administrative. La « loi omnibus » proposée par la Commission européenne en février 2025 propose notamment de « simplifier » le Pacte vert en allégeant, par exemple, la régulation CSRD (obligation de reporting) ou la CS3D (devoir de vigilance des entreprises). Ce backlash écologique n’est pourtant pas inéluctable : le 22 octobre, le Parlement européen a rejeté cette proposition de loi, empêchant son adoption directe et ouvrant un nouveau débat en plénière.

Enfin, le défi est géopolitique, alors que les rivalités internationales freinent et fragmentent la gouvernance climatique. Les conflits armés – dont le nombre est passé de 30 en 1990 à 120 en 2024 selon le Comité international de la Croix-Rouge(CICR) – ont des impacts directs sur les écosystèmes (pollution, destruction des sols et des infrastructures hydriques), mais aussi indirects, en détournant les ressources financières vers l’industrie et l’économie de défense, au détriment des politiques environnementales, alors que certains opposent parfois l’investissement dans la transition énergétique à celui dans la défense. La corrélation entre l’augmentation des budgets de défense et les émissions de gaz à effet de serre illustre ce paradoxe : plus la militarisation augmente, plus la trajectoire climatique s’éloigne. À terme, les pays en guerre ont d’ailleurs un indice de performance environnemental plus faible que ceux qui étaient en état de « paix ».

Pourquoi est-il essentiel de poursuivre les négociations climatiques et efforts malgré les défis rencontrés ?

Les COP sont certes imparfaites et manquent parfois d’efficacité, mais restent absolument essentielles. Tout d’abord, elles représentent le seul moment où l’attention mondiale se concentre sur les enjeux climatiques. De plus, même si certains États peinent à remplir leurs missions dans la lutte contre les changements climatiques, d’autres acteurs continuent de maintenir le cap et profitent notamment des COP pour mettre en œuvre de nouvelles mesures – les municipalités, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et la société civile dans son ensemble poursuivent activement leurs actions. Ces acteurs sont parfois plus réactifs que les instances politiques elles-mêmes, et savent se saisir d’instruments alternatifs pour pousser les États à être plus ambitieux. Depuis l’Accord de Paris, le levier juridique a notamment permis de confronter certains acteurs à leur responsabilité – la France a, par exemple, été attaquée en justice en 2021, puis condamnée à réparer les conséquences de son inaction climatique.

Les États ont d’ailleurs tout intérêt à continuer à investir ces instances. Au-delà des bienfaits évidents pour l’habitabilité de la planète et la santé publique, les négociations internationales sur le climat sont également des espaces de compétition interétatique. En effet, la lutte contre les changements climatiques constitue un outil stratégique, à la fois pour renforcer la position des États sur la scène internationale – par exemple en consolidant leur crédibilité auprès d’autres États ou en mettant en avant leurs stratégies climatiques – et pour accroître leur résilience à l’échelle nationale face aux risques climatiques. La Chine  a inscrit en 2018 le concept de « civilisation écologique » dans sa Constitution, devenu sous Xi Jinping un pilier du récit national. Les monarchies du Golfe utilisent également le climat comme levier de diplomatie et de diversification, ayant pleinement saisi les bénéfices que cette approche peut apporter.

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07.11.2025 à 18:10

COP30 de Belém : les forêts au cœur de l’urgence climatique mondiale

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Du 10 au 21 novembre 2025 se tient à Belém, au Brésil, la 30e conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Si les principales thématiques de cette COP porteront sur les ressources financières mobilisées par les États pour atténuer le changement climatique et sur la régulation des crédits carbone, le choix de la capitale de l’État du Pará, au nord de l’Amazonie, pour la tenue de l’évènement, met en lumière l’un des enjeux environnementaux majeurs de notre époque : la gestion durable des écosystèmes terrestres et forestiers. Au-delà de la préservation de ces écosystèmes en tant que telle, l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale rend l’urgence systémique. Bien que certaines puissances, comme les États-Unis de Donald Trump, continuent d’afficher un climatoscepticisme assumé, la dynamique internationale autour de la préservation des milieux naturels s’est intensifiée, marquée par la multiplication d’accords, de programmes et d’engagements multilatéraux. Depuis la COP26 de Glasgow, 145 États se sont ainsi engagés à « travailler collectivement pour arrêter et inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d’ici 2030 », en signant la Glasgow Leaders’ Declaration on Forests and Land Use. Si une large part des zones les plus vulnérables à la déforestation se situent dans les pays dits du Sud, des mécanismes d’incitation et de compensation comme le programme REDD+ (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) ont vu le jour pour encourager la conservation des forêts et la restauration des terres dégradées. Retour en cartes et en infographies sur les écosystèmes forestiers mondiaux, leurs dynamiques de dégradation, et les progrès réalisés en matière de préservation.

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Du 10 au 21 novembre 2025 se tient à Belém, au Brésil, la 30e conférence des parties (COP) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Si les principales thématiques de cette COP porteront sur les ressources financières mobilisées par les États pour atténuer le changement climatique et sur la régulation des crédits carbone, le choix de la capitale de l’État du Pará, au nord de l’Amazonie, pour la tenue de l’évènement, met en lumière l’un des enjeux environnementaux majeurs de notre époque : la gestion durable des écosystèmes terrestres et forestiers.

Au-delà de la préservation de ces écosystèmes en tant que telle, l’interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale rend l’urgence systémique. Bien que certaines puissances, comme les États-Unis de Donald Trump, continuent d’afficher un climatoscepticisme assumé, la dynamique internationale autour de la préservation des milieux naturels s’est intensifiée, marquée par la multiplication d’accords, de programmes et d’engagements multilatéraux.

Depuis la COP26 de Glasgow, 145 États se sont ainsi engagés à « travailler collectivement pour arrêter et inverser la perte de forêts et la dégradation des terres d’ici 2030 », en signant la Glasgow Leaders’ Declaration on Forests and Land Use. Si une large part des zones les plus vulnérables à la déforestation se situent dans les pays dits du Sud, des mécanismes d’incitation et de compensation comme le programme REDD+ (Reducing Emissions from Deforestation and Forest Degradation) ont vu le jour pour encourager la conservation des forêts et la restauration des terres dégradées.

Retour en cartes et en infographies sur les écosystèmes forestiers mondiaux, leurs dynamiques de dégradation, et les progrès réalisés en matière de préservation.

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07.11.2025 à 17:05

La Chine : superpuissance d’énergie propre ?

Déborah Yapi

La COP 30 débute officiellement lundi 10 novembre. À l’exception des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, fervent climatosceptique, tous les pays y seront représentés. La Chine, depuis les accords de Paris, se présente comme un nouvel acteur majeur des énergies renouvelables, y trouvant son propre intérêt. En effet, non seulement cela lui permet de doubler ses engagements de production d’énergie renouvelable, mais aussi de s’imposer comme fournisseur d’énergie bon marché.

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La COP 30 débute officiellement lundi 10 novembre. À l’exception des États-Unis sous la présidence de Donald Trump, fervent climatosceptique, tous les pays y seront représentés.

La Chine, depuis les accords de Paris, se présente comme un nouvel acteur majeur des énergies renouvelables, y trouvant son propre intérêt. En effet, non seulement cela lui permet de doubler ses engagements de production d’énergie renouvelable, mais aussi de s’imposer comme fournisseur d’énergie bon marché.

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