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25.07.2024 à 11:21

L’Inde, micropuissance sportive

Victor Pelpel

Les performances sportives indiennes n’ont pas vraiment marqué les précédentes éditions des Jeux olympiques. Déconsidérée par l’État, associée à la pauvreté, et fortement impactée par le système des castes, la pratique du sport en Inde – et notamment de haut … Suite
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Les performances sportives indiennes n’ont pas vraiment marqué les précédentes éditions des Jeux olympiques. Déconsidérée par l’État, associée à la pauvreté, et fortement impactée par le système des castes, la pratique du sport en Inde – et notamment de haut niveau – est défavorisée par ce contexte. En dépit de cela, l’Inde se porte candidate pour organiser les Jeux olympiques de 2036. Narendra Modi l’avait signifié à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 141e Session du Comité international olympique (CIO) à Mumbai en octobre 2023, soulignant l’enthousiasme national « à l’idée d’organiser des Jeux olympiques. » Le pays souhaite ainsi s’affirmer sur la scène sportive internationale, notamment afin de concurrencer son voisin chinois, qui brille aux JO. Pour ce faire, l’Inde devra fournir des efforts considérables, à commencer par l’établissement d’un système de détection de jeunes talents.

L’analyse de Pascal Boniface.

24.07.2024 à 16:23

« Louis XI : ou le joueur inquiet » — 4 questions à Amable Sablon du Corail

admin_iris

Amable Sablon du Corail est responsable du Département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime aux Archives nationales. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son livre « Louis XI : ou le joueur inquiet » aux éditions … Suite
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Amable Sablon du Corail est responsable du Département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime aux Archives nationales. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de son livre « Louis XI : ou le joueur inquiet » aux éditions Alpha Histoire.

1/Mauvais fils, mauvais frère, mauvais époux, mauvais père… Vous faites un portrait assez sévère de Louis XI…

En effet, la personnalité de Louis XI est fort peu engageante. La soif de puissance se manifeste chez lui dès son adolescence et ne le quittera plus — une inclination que l’on trouve plus souvent chez un cadet, voire un parvenu, que chez un homme naturellement appelé à régner, comme c’était le cas de Louis XI, fils aîné de Charles VII. À seize ans, il participe à une révolte armée contre son père et sur son lit de mort, il planifie encore l’invasion de la Bretagne, et maintient son fils de treize ans sous une tutelle étroite. Son père a eu le mauvais goût de vivre trop longtemps, son frère de demander un apanage conforme à son rang, ses cousins des maisons princières de vouloir être associés aux affaires, sa femme de ne pas lui donner de descendants mâles robustes. Comme souvent chez les autocrates, sa crainte permanente du complot est autoréalisatrice, car ses adversaires n’ont pas d’autres choix pour survivre que d’en ourdir. Et pourtant, l’homme ne manque pas de charisme ; il sait séduire, par sa vivacité d’esprit, sa finesse psychologique, son ironie cruelle et son sens de la formule. S’il n’a pas d’amis, il est entouré d’un petit cercle de serviteurs très dévoués, pour la plupart issus de la moyenne noblesse, en qui il a une confiance absolue et auxquels il délègue de très larges pouvoirs.

2/Loin d’un pouvoir absolu, il doit sans cesse passer des compromis aussi bien avec ses alliés que ses rivaux…

L’absolutisme de la monarchie française est en germe depuis le XIIIe siècle. Il ne s’agit pas là d’un projet spécifiquement capétien. La plupart des monarques européens sont flanqués de juristes pétris de droit romain qui proclament la supériorité du pouvoir royal. Les rois de France ont mieux réussi que les autres à traduire dans les faits cette aspiration à concentrer toute la souveraineté dans leur seule personne. Cependant, il faut en effet mesurer toute la fragilité de cet État royal, dont les moyens de coercition sont dérisoires. Pour assurer l’ordre intérieur, dans un royaume d’une quinzaine de millions d’habitants, Louis XI ne dispose que de quelques milliers de sergents royaux, munis d’un bâton fleurdelysé, et d’une armée permanente de moins de 10 000 hommes. L’encadrement policier et militaire est donc 15 à 20 fois inférieur à ce qu’il est aujourd’hui !

Dans ces conditions, les rois de France doivent gouverner par consensus, d’autant plus qu’avec l’effacement des États généraux, dès la fin du XIVe siècle, l’échange politique entre le souverain et ses sujets tend à se réduire aux intrigues de cour et aux révoltes. Louis XI l’a appris à ses dépens au début de son règne : pour avoir heurté de front les intérêts de la quasi-totalité des princes, après avoir disgracié l’ensemble des conseillers et des grands administrateurs de son père, il a dû affronter un soulèvement de très grande ampleur, la Ligue du Bien public, en 1465. Vaincu, Louis XI a dû renouer avec les fondamentaux de la politique de ses prédécesseurs — voire de la politique tout court : ménager les puissants, conclure un pacte implicite avec les élites. La noblesse bénéficie des retombées de la toute nouvelle fiscalité royale, à la cour et dans l’armée – la seule armée permanente d’Europe –, tandis que les grandes villes bénéficient de larges privilèges fiscaux, commerciaux et judiciaires. Il faut également ménager un savant équilibre entre les grandes maisons princières, distribuer avec habileté et équité les pensions, les charges et les honneurs. De cela dépendra la paix intérieure en France jusqu’au règne de Louis XIV inclus.

3/L’agrandissement du territoire du royaume est-il son plus grand succès ?

Sans aucun doute ! Semblable en cela à la plupart des princes de son temps, Louis XI a fait de la « dilatation du royaume » son principal objectif politique, pour ne pas dire le seul. Il y a de ce point de vue un écart majeur avec les attentes de l’opinion éclairée (gens de savoir, légistes, théologiens, officiers du roi, bourgeoisie urbaine, noblesse) et l’idéologie dominante, obsédée par le « bon gouvernement », le « bien commun » ou le « commun profit ». Un royaume bien gouverné est un royaume en paix, dirigé par un monarque gouvernant par conseil, par « mûre et sûre délibération », avec les princes du sang et les grands seigneurs, soutiens naturels de la Couronne : à peu près l’exact contraire de ce qu’a fait Louis XI.

La « dilatation du royaume » s’opère aux dépens des grands princes, qu’ils soient français ou étrangers, que leurs possessions soient situées à l’intérieur ou à l’extérieur du royaume. Louis XI a ainsi annexé le Maine, l’Anjou, la Provence, la Bourgogne, la Picardie, et, provisoirement, le Barrois, la Franche-Comté, l’Artois, le Roussillon et bien d’autres territoires.

Son bilan intérieur est plus mitigé, ou, pour mieux dire, plus clivant. Les uns ont célébré, et continuent de le faire, l’accélération du développement de l’État en France, perçu comme un progrès, préalable nécessaire à une plus grande égalité entre les personnes. Les autres ont déploré la pratique solitaire du pouvoir de Louis XI, son autoritarisme et son arbitraire judiciaire, dont les fameuses cages de fer et quelques exécutions spectaculaires ont perpétué le souvenir dans la mémoire collective.

4/Assez frugal, toujours en déplacement dans le royaume, il semble se tenir à l’écart des plaisirs, du luxe et du faste…

On oublie trop souvent que ce roi a d’abord été formé à la très rude école de la guerre de Cent Ans. Rien n’est plus faux que cette image de roi diplomate prémachiavélien qui lui colle à la peau depuis si longtemps. Louis XI est d’abord un roi-soldat, qu’on devrait rapprocher plus volontiers d’un Henri IV ou d’un Frédéric II de Prusse que des princes italiens de la Renaissance. Son mode de vie, comme sa pratique du gouvernement, en découlent : ses nombreux déplacements, son amour de la nature, des animaux, de la chasse… et un assez net penchant pour les repas bien arrosés et bien fournis, avec des hommes partageant les mêmes goûts. Son rejet absolu de la vie de cour et de ses divertissements raffinés le singularise parmi les souverains de son temps. Il ne faudrait cependant pas en faire un homme austère, refusant le luxe ou les plaisirs de la vie. Le coût de l’hôtel de Louis XI dépasse très largement celui de la cour des ducs de Bourgogne, si brillante et si fastueuse pourtant !

Cet article est également disponible sur le blog de Pascal Boniface et Médiapart.

23.07.2024 à 10:44

Kamala Harris, le pari n’est pas gagné d’avance

Coline Laroche

Il n’est un secret pour personne à Washington que Joe Biden, après s’être accroché à sa candidature comme une moule à son rocher, a négocié avec peu de dignité son retrait de la course à la Maison-Blanche. C’est-à-dire accepter de … Suite
Texte intégral (1005 mots)

Il n’est un secret pour personne à Washington que Joe Biden, après s’être accroché à sa candidature comme une moule à son rocher, a négocié avec peu de dignité son retrait de la course à la Maison-Blanche. C’est-à-dire accepter de s’en retirer et de soutenir Kamala Harris en échange de la garantie que personne ne le pousserait à quitter le Bureau ovale d’ici janvier.

Le 46e président des États-Unis, qui avait promis de ne pas se présenter à un second mandat, n’aurait jamais dû en premier lieu être encouragé par le parti démocrate à concourir aux primaires. On parle quand même d’un homme qui, il y a quelques années déjà, introduisait devant les caméras du monde entier, sa petite-fille en la présentant comme son fils Beau, décédé depuis un bon moment. Dans une démocratie saine, Joe Biden ne devrait tout simplement plus être en fonction depuis longtemps.

Malheureusement, la république américaine est souffrante. Cela aussi est un secret de Polichinelle. Il y a du Brejnev chez Biden quand on sait son état de santé. Du Eltsine surtout, quand on connaît son entourage, qui s’est cramponné au pouvoir et l’a isolé depuis plus d’un an des réalités politiques.

Mais bon, dorénavant tout cela est du passé, et the show must go on.

Kamala Harris a toutes les qualités pour être présidente. Que ce soit comme sénatrice ou comme procureure générale de Californie, elle a su faire preuve à plusieurs occasions d’une ténacité et d’un courage exemplaires ainsi que d’un vrai sens politique. Qualités pas si courantes au sein de l’establishment washingtonien. Aujourd’hui, elle paraît faire l’union autour d’elle. Même si c’est en trainant la patte, les ténors démocrates l’ont en grande partie rejointe, la plupart de ses principaux rivaux potentiels, Gavin Newsom et Josh Shapiro, respectivement gouverneurs de Californie et de Pennsylvanie, en tête ont annoncé qu’ils ne se présenteraient pas… Les planètes semblent donc s’aligner. Les délégués officialiseront probablement leur soutien début août et la convention démocrate de Chicago, qui suivra de peu, devrait être une simple formalité. Le bain de sang d’une guerre fratricide entre démocrates, qui aurait été catastrophique, nous étant ainsi épargné. Et aux grincheux qui diront qu’Harris n’aura aucune légitimité en tant que nominée puisqu’elle n’aura pas obtenu sa nomination à la suite d’une sélection, il suffira de répondre qu’elle a remporté les primaires aux côtés de Joe Biden.

Le problème n’est pas là. Il tient à la perception que le peuple américain, dans sa majorité, a de sa personne et de son action depuis près de quatre ans.

Biden et son entourage immédiat n’ont jamais pu encadrer Harris. Les violentes et souvent justifiées attaques de celle-ci durant la campagne des primaires de 2020 à l’encontre de l’ancien vice-président de Barack Obama ont laissé de profondes cicatrices. Depuis, Biden ne s’est jamais vraiment pardonné d’avoir cédé aux pressions de ceux qui l’avaient poussé à prendre l’élue californienne comme colistière. Le mot d’ordre a donc été pendant longtemps de faire payer « celle qui n’a été choisie que parce qu’issue des minorités » en l’éloignant des centres de décisions et en l’isolant le plus possible sur la scène politique intérieure, d’où l’image d’amateurisme qui lui colle injustement à la peau. On se serait presque cru revenu au temps où John Kennedy, jaloux, marginalisait son vice-président Lyndon B. Johnson, pourtant destiné à devenir le dernier grand président américain – du moins pour ce qui est de la politique intérieure.

La bonne gestion de la crise sanitaire par Harris à partir de janvier 2021, comme ses succès dans la lutte contre le réchauffement climatique sur la scène intérieure ou son rôle central dans les discussions sur les infrastructures et les programmes sociaux sont passés inaperçus. Reste l’échec de la politique d’immigration de Biden dont on la rend injustement responsable pour y avoir été impliquée sans y être décisionnaire.

Le premier défi de la très probable candidate du parti démocrate à l’élection de novembre va donc être de se faire connaître pour ce qu’elle est vraiment, c’est-à-dire une femme de talents et d’envergure. Et connaissant le peu d’enthousiasme de la part de ses petits camarades du parti de l’âne à la soutenir réellement, ainsi que la puissance de feu des républicains, le pari n’est pas gagné d’avance.

Entre certains de ses « amis » qui ont déjà fait une croix sur l’élection à venir et se préparent pour 2028, et des adversaires prêts à tout pour revenir au pouvoir, Kamala Harris va devoir mener non seulement la campagne la plus courte de l’histoire récente des États-Unis, mais aussi la plus difficile.

 

——————————–

Romuald Sciora dirige l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’IRIS, où il est chercheur associé. Essayiste et politologue franco-américain, il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et documentaires et intervient régulièrement dans les médias internationaux afin de commenter l’actualité. Il vit à New York.

 

 

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