02.12.2024 à 16:08
David Dufresne
Un petit live sauvage et impromptu comme Au Poste les aime. Nous étions en direct depuis l'Assemblée nationale où Barnier joue sa tête (on s'en moque), Macron la sienne (moins) et surtout où la république Ve du nom pourrait bien arriver à bout de souffle.
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Au delà de l’évident spectacle, ce qui se joue dans cette fin de règne, c’est justement l’après. Quel monde bâtir, quelle société désirer ?
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29.11.2024 à 11:03
David Dufresne
Sous Elon Musk, X s'est mué en machine à manipulation de l'opinion. Refusons d’en être complices. Le #20janvier 2025, jour de l’investiture de Donald Trump, un collectif, HelloQuitteX, dont Au Poste fait partie, propose de reprendre le contrôle en quittant X collectivement pour des alternatives qui respectent la liberté d’expression.
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Avec nous, le chercheur David Chavalarias, dont c’est la troisième convocation ici, et Greg Fabre, la première, un esprit libre venu du milieu de la presse indépendante et des hackers, (dix ans à Politis, cofondateur de journaux indépendants dont Terra eco).
Quel est le point commun entre David Chavalarias, chercheur au CNRS et auteur de « Toxic Data » et Greg Fabre, ingénieur informaticien ? Ils sont parmi les quelques vingt personnes au cœur du collectif HelloQuitX. Ensemble, ils reviennent sur le poids politique du milliardaire Elon Musk et de son nouveau jouet numérique, X. Nos deux invités, scientifique et ingénieur, pèsent leurs mots : notre liberté d’expression, nos consciences et la face du monde sont en jeu. Comment résister face à cette entreprise perpétuelle de désinformation et d’extrême-droitisation de la société ? Par la lutte numérique, et voici son mode d’emploi.
Quelles sont les raisons principales de quitter X ? La première est simple : suite à son rachat par Elon Musk, Twitter, devenu X, est maintenant une vraie machine de guerre informationnelle au service de l’idéologie du milliardaire et de Donald Trump, et ce à l’aide d’algorithmes mettant en valeur la toxicité et l’hostilité des échanges, entre insultes et harcèlement. La deuxième raison en est la conséquence directe : il a été démontré scientifiquement que les personnalités et influenceurs placés au cœur de ce réseau sont les plus toxiques, ceux qui s’expriment de manière la plus véhémente et hargneuse.
Troisième raison, sur X, nous ne sommes pas propriétaires de nos données ni de notre compte, comme cela est écrit dans les conditions d’utilisation. Elon Musk se réserve donc le droit d’utiliser nos données et de les distribuer, ou bien de fermer notre compte. La quatrième raison est la censure, très présente sur le site et qui se manifeste par les « shadow bans », une forme de modération visant à invisibiliser les comptes ou les propos des utilisateurs.
« D’ailleurs, si vous mettez HelloQuitX dans votre vie de profil, vous ne pourrez plus être tagués dans une photo ou vidéo. […] Il y a aussi des comptes à 2-3 millions d’utilisateurs qui ont été tout simplement fermés parce qu’ils ont critiqué Musk. »
David Chavalarias
Le rôle de X, essentiel à la victoire de Trump, a été de cibler avec précision les lieux et personnes où pouvaient se jouer les différences de voix. Des millions de données sur X sont alors exploitées dans le but d’atteindre les électeur.ices de Kamala Harris. Sont identifiées les communautés politiques ou les peurs de certains. Ces cibles sont étendues grâce aux carnets d’adresse des utilisateurs, et X peut ainsi atteindre tout type de citoyen, de droite, de gauche, communiste ou d’extrême droite. Commencent alors les campagnes ciblées, principaux outils de la campagne présidentielle, qui se font par SMS ou via Facebook. Ce fut le cas de personnes de couleur noire en Caroline du Nord, fumant des cigarettes au menthol.
« Des personnes de couleur noire en Caroline du Nord ont reçu des SMS affirmant que Harris allait interdire les cigarettes au mentol […], ce qui était faux. On va cibler des personnes d’une certaine couleur de peau dans certains quartiers qui fument certaines choses pour leur envoyer de la désinformation. C’est ce que permet notamment Twitter. »
David Chavalarias
Aux États-Unis, il y a 270 millions d’électeurs inscrits, dont 70 millions sont de vrais électeurs. La moitié votent pour le parti démocrate. Comme le dit Greg Fabre, du fait d’un mode électoral lié au système fédéral, un petit nombre de voix dans un État peut tout faire basculer. Il suffit de cibler 10% des 35 ou 40 millions d’électeurs démocrates et de les persuader, pour des raisons qui leur sont personnalisées, de voter pour le candidat républicain ou bien de ne voter pour personne. C’est ce qui s’est passé avec environ 6 millions d’électeurs en moins qui se sont déplacés par rapport aux précédentes, voix ayant lourdement manqué à Kamala Harris. Le manifeste du collectif HelloQuitX le résume :
« Ce qui doit nous faire réfléchir, ce n’est pas tant le nombre d’électeurs pro-Trump qui a augmenté d’à peine 1 % depuis sa défaite en 2020, mais la marge de voix qui a permis à Trump de l’emporter, moins de 3 millions de différence avec Harris […] ».
Manifeste du collectif
Une autre des stratégies de X est de se positionner comme un média référent face aux médias traditionnels qui nous cacheraient la vérité. C’est à cela que s’emploie le programme de l’Alt-Right, rassemblant l’extrême-droite américaine suprémaciste blanche et dont fait partie Elon Musk : marteler aux électeurs que la couverture médiatique de la campagne électorale relevait du grand n’importe quoi, et que la vérité était sur X. Steve Bannon, architecte de la campagne de Trump en 2016, disait déjà à l’époque : « Nos ennemis ne sont pas les démocrates mais les médias ».
Média de référence dont Elon Musk, mis en scène à outrance, est le protagoniste. Il publie depuis son compte une image choquante et misogyne d’une femme, qui fait boire du lait de force à une autre femme agenouillée dont elle tient les cheveux. On peut lire les lettres « Elon Musk » superposées à la première femme et les lettres « Twitter » à la deuxième. Le message est clair : Musk compte abreuver le réseau de ses idées et ce grâce à un changement des règles globales des algorithmes. Ainsi, lorsque l’on se rend sur notre fil, un tweet du milliardaire apparaît forcément, même si l’on n’est pas abonné au compte. Sous couvert de favoriser le contre-pouvoir et la liberté d’expression, Musk se réapproprie les audiences à ses propres fins et modifie le fonctionnement de l’algorithme de recommandation.
« Tous les politiques parlent sur X, quand ils font des déclarations, ils les font sur X. Les journalistes attendent alors de voir ce que telle personnalité politique a dit sur tel sujet. C’est devenu un outil de travail absolument fondamental pour les gens qui utilisent l’information dans le monde. Donc s’approprier cette chose-là parce qu’on en maîtrise l’algorithme, ça permet de changer le monde. »
Greg Fabre
Pour Chavalarias, c’est donc se tirer une balle dans le pied pour les médias que de rester sur X, car cela entraînerait les lecteurs à être manipulés par les contenus favorisant le discours et l’idéologie de Musk. Il faut donc préparer une migration collective et simultanée de X vers d’autres plateformes comme BlueSky et Mastodon, le jour de l’investiture de Trump, le 20 janvier. C’est le projet du collectif HelloQuitX.
« Pour commencer, informez vos followers, retweetez les messages de la communauté HelloQuitX, mais faites aussi des messages originaux à partir des messages les plus importants en les recopiant dans de nouveaux tweets. »
Les membres du collectif nous expliquent que le 20 janvier, X sera hors de contrôle et que les utilisateurs ne seront plus que ses « pions ». HelloQuitX vise à ce que l’on se réapproprie les espaces numériques. L’essentiel est de quitter un réseau centralisé tel que X pour s’orienter vers des réseaux décentralisés et libres. Bien qu’il y en ait plusieurs, les alternatives mises en avant par le collectif sont BlueSky et Mastodon. Une série de principes s’impose alors pour une migration fluide de X vers une autre plateforme : la portabilité des données et de l’audience, et la mainmise sur la manière dont l’information est sélectionnée pour nous. BlueSky et Mastodon ont été conçus pour permettre ces trois principes.
Le projet d’HelloQuitX est d’accompagner le téléchargement de nos données depuis X puis le transfert de celles-ci vers ces nouvelles plateformes. Optimiste, mais essentiel ! Les choses sont sur la bonne voie et certains médias annoncent déjà leur départ. Greg Fabre, convaincu et déterminé comme jamais, conclut : « Si les médias partent, ça va faire très très mal à Twitter ».
X est le nom donné à Twitter après son rachat par le milliardaire Elon Musk. Ce réseau constitue un outil d’expression et d’information important dans les champs politique et journalistique.
Le shadow ban est une forme de bannissement officieux d’un membre d’un réseau, par un processus d’invisibilisation des contenus dont il est l’auteur.
Il s’agit d’un algorithme codé par les développeurs d’un réseau social pour nous proposer du contenu en fonction de nos goûts et de nos habitudes de consommation numérique.
Le collectif HelloQuitX, également un compte X, vise à organiser un grand mouvement de migration du site X vers une autre plateforme, le 20 janvier, selon un processus précis et une certaine charte de conduite.
BlueSky et Mastodon sont deux réseaux sociaux qui offrent les mêmes fonctionnalités que X tout en étant (Mastodon) ou s’affichant (BlueSky) plus éthiques et libres. Les utilisateurs de X, notamment les médias, sont invités par HelloQuitX à en faire de nouveaux espaces d’expression et de dialogues.
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28.11.2024 à 17:55
David Dufresne
Dévalorisé, dévalué, délavé: militer apparaît désormais comme le verbe sale de l’époque; signe de la profonde crise démocratique que secoue la France. Employé couramment, militer est aujourd’hui rattaché à une forme de radicalité.
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Accusations de terrorisme intellectuel, tentatives de dissolution de groupements militants : comment en est-on arrivé à une vision aussi négative de l’acte même de militer ?
Dans son essai, publié chez Autrement, Johan Faerber, co-rédacteur en chef de la revue Collatéral, interroge les possibilités et les limites du militantisme social, politique et culturel. C’est la première convocation Au Poste de Johan Faerber
Verbe par excellence de la Révolution française qui en démilitarise l’usage, militer renvoie au combat s’attachant à faire prévaloir une idée, sinon une vision du monde. Mais l’emploi même du terme est galvaudé.
Dans son essai, Militer: verbe sale de l’époque, publié chez Autrement, Johan Faerber, co-rédacteur en chef de la revue Collatéral, propose une analyse de fond sur ce verbe et sur le sens de ce mot aujourd’hui détourné pour faire du militant un ennemi. L’idée d’étudier le militantisme lui est venue via Twitter et son rachat par Musk. Habitué du réseau social, il a vu arriver la horde des discours fascisants qui se positionnent autour du militantisme: « J’ai vu que militer était devenu une insulte, un point nodal de dévalorisation. C’est devenu pour moi l’occasion de commencer une enquête terminologique et historique de ce terme. »
Il raconte son déclic, qui survient alors qu’il achète des betteraves sous vide, même pas en circuit court. Sur l’emballage, il y a le dessin de la plante, avec un bras levé et marqué : « Je suis engagée ». « Ça me semblait complètement fou. Je me suis dit comment on en est arrivé à ça », se remémore Johan Faerber. Peu après, surviennent les événements de Sainte-Soline. L’analyste n’en revient pas de l’utilisation du terme d’écoterrorisme. Catégorisés, les militants voient leur parole confisquée.
« Dans cet écoterrorisme arrivait quand même le mot ‘militant’, qui était à la fois une insulte et une sorte de déchéance de citoyenneté. Comme si le militant était quelqu’un que l’on pouvait suspecter, quelqu’un qui n’avait pas le droit à la parole à partir du moment où son militantisme était considéré comme un coup de force. »
Johan Faerber
À l’inverse, elle s’oppose à qualifier les groupes d’extrême droite comme tels : « Quand on regarde l’extrême droite, ce ne sont pas des militants, ce sont des militaires ». Ces groupes, hiérarchisés, sont organisés pour Johan Faerber de deux façons: physiquement et économiquement. Pour lui, il renseigne sur le type de régime dans lequel nous vivons et que les militaires de l’extrême droite défendent : la « stratocratie ».
Selon son concept, la « stratocratie » est un régime politique de militarisation sans militaires. Il en reprend tous les codes de l’organisation pyramidale et applique deux notions caractéristiques: d’abord, la guerre civile, généralisée, culturelle et médiatique. Ensuite, il y a la « démophobie ». C’est-à-dire une haine du peuple en tant qu’expression. Cette dernière s’incarne pour lui avec l’apparition au XIXe siècle de la figure de l’électeur, emblème du « camp de la raison ».
« Le militant est le double maléfique du citoyen. C’est sa figure de l’ombre, comme si le militant manipulait l’opinion et arrivait avec un projet déguisé. »
Johan Faerber
Pour Johan Faerber, le sens du mot « militant » subit deux évolutions fondamentales. Après 1945, le mot se construit autour de deux figures: celle du prêtre ouvrier, grande figure de la professionnalisation du militantisme, engagé dans la résistance, et celle, beaucoup plus connue et romantique: le communiste. « C’est celui qui porte l’idéalisation du combat et des idées à son acmé, qui fait de ses idées un absolu. Il y a quelque chose d’hyper sacrificiel », commente l’auteur. Ces deux figures finissent par refluer dans la société.
« À partir de là, se développe un deuxième âge du ‘militantisme’, qui est un mot qui apparaît dans les années 60. Ça devient un terme beaucoup plus générique qui va s’attacher à d’autres figures. C’est l’écrivain engagé de Sartre: il dénonce l’injustice et médiatise sa lutte. Il est accusé de détruire la littérature pour mener un combat politique. C’est la première sape du terme de militant. »
Johan Faerber
Jusque-là, s’engager et militer étaient synonymes. Mais alors survient ce que Johan Faerber appelle un « divorce sémantique ». « S’engager est devenu la version propre, morale, citoyenne d’un militantisme qui a été progressivement ostracisé, mis sous le sceau de la radicalité », argumente-t-il. Le premier terme va connaitre un succès fulgurant, qui continue encore aujourd’hui. Le terme est dépolitisé, si bien que tout le monde peut s’en revendiquer. Cette situation aboutit pour l’auteur à un engagement de façade, une société désengagée.
« Ce qui me montre la séparation entre ‘militantisme’ et ‘engagement’, c’est la fête. C’est une manière de montrer une vision extrêmement positive de l’engagé, pour noircir le militant qui lui ferait toujours la gueule. Le militantisme serait beaucoup plus vengeur. Elle oppose l’engagé et une autre figure créée qui serait celle de l’enragé. »
Johan Faerber
‘L’engagisme’, comme l’appelle Johan Faerber, fabrique un apolitisme. Dans le cas de l’écologie, il fait tenir la « petite fable des gestes du quotidien ». Il questionne l’apparition d’une insensibilité de masse: les engagés n’agissent plus. Pour lui, cette déradicalisation pousse à désobéir. Ceux qui veulent continuer à militer doivent montrer que les engagés, sans le savoir, obéissent. Le militant est alors perçu comme un doublon violent dans une société engagée qui partage les mêmes vues: « On aboutit à une notion terrible, la notion de terrorisme. »
Djihadiste vert, khmer vert, écoterroriste: l’accusation portée par Zemmour et compagnie aura plusieurs déclinaisons. Le terme d’écoterroriste vient des néolibéraux. Il dissuade de tout soutien: « C’est une manière de déconsidérer le combat écologiste dès le départ », abonde Johan Faerber. Le terme permet à l’extrême droite de le lier avec l’une de ses théories préférées, celle de l’ennemi de l’intérieur: un individu qui, jouissant de tout ce que la société a à offrir, déciderait de s’enrôler et de comploter contre le reste de la société.
En observant les articles des principaux journaux français, Johan Faerber fait le constat que le mot djihadiste est le plus souvent accolé au mot de militant. Contrairement à son double dépolitisé, le co-rédacteur en chef de la revue Collatéral remarque que l’usage du terme est associé à la criminalité : « On ne dit jamais ‘s’engage’ pour le djihad. Le terme ‘engagé’ est vraiment mis de côté, choyé. »
Le 25 mars 2023, une mobilisation a eu lieu à l’emplacement de la construction de mégabassines à Sainte-Soline, contre l’installation de ces réserves d’eau artificielles. Le collectif Bassines non merci et les Soulèvements de la Terre avaient organisé plusieurs actions dans les Deux-Sèvres, occasionnant une violente répression par les forces de l’ordre. Selon les organisateurs, de nombreux militants, près de 200, avaient été blessés.
L’emploi du terme écoterroriste avait débouché sur une tentative de criminalisation des Soulèvements de la terre. L’aboutissement, la tentative de dissolution du mouvement, finalement déboutée, avait été ordonnée par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur.
La figure de l’électeur, qui prend forme au XIXe siècle, incarne pour lui une tentative de couper la parole et de confisquer l’énergie révolutionnaire qui défilait alors dans les rues. C’est la figure du camp de la raison: « Si vous avez des choses à dire, allez les dire dans les urnes, quelqu’un va vous représenter », témoigne-t-il.
Ce qu’il appelle l’engagisme, c’est l’utilisation comme prétexte de l’écologie pour politiser le rapport au réel en l’uniformisant et en faisant tenir de manière chorale dans la société l’utilité des fameux « gestes du quotidien », quand il s’agit d’écologie. « Quand mes neveux coupent l’eau du robinet, on ne peut pas dire que ce soit connoté politiquement. » Constatant que les ‘engagés’, qui font de petits gestes pour la planète, ne militent pas tout en étant parfois en désaccord avec la politique menée par l’État sur le plan écologique, il est intéressé par ce qu’il définit comme une insensibilité de masse. Ceux-là ne font rien contre ce avec quoi ils sont en désaccord, c’est une inaction. Cette légitimation du terme d’engagement au détriment de celui de militant aboutit à l’ostracisation de ce dernier.
Ce néologisme, qui associe l’écologie au terrorisme, est apparu dès 1983 aux États-Unis. Sous Ronald Reagan, cet abus de langage est utilisé pour stigmatiser les militants par la présidence. Le terme, réfuté par la communauté scientifique, n’a jamais donné lieu à une condamnation judiciaire. Il est utilisé depuis plus récemment en France aux mêmes fins: disqualifier les actions menées par des groupes écologistes. Le terme a de nombreuses déclinaisons, souvent employées à l’extrême droite.
Le terme désigne un gouvernement dans lequel les entités militaire et étatique gouvernent ensemble et constituent la même organisation. Tout y fonctionne de manière très hiérarchisée, de façon militaire. Le pouvoir de ces derniers, à l’inverse d’une dictature militaire, y est soutenu par la loi. Par exemple, en restreignant le droit de vote aux personnes ayant fait leur service militaire. Johan Faerber y associe le terme de ‘démophobie’, pour marquer le rejet par les promoteurs de la stratocratie de toute indépendance du corps social.
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