26.06.2025 à 17:09
Sarah Barringer, Ph.D. Candidate in English, University of Iowa
La Marche des fiertés LGBTQIA+ – ou Paris Pride – aura lieu samedi 28 juin 2025. Elle célébrera l’égalité des droits et la visibilité des communautés lesbienne, gai, bi, trans, intersexe, asexuel et queer alors qu’aux États-Unis, en Russie, en Hongrie ou en Italie, les discriminations fondées sur les mœurs, l’orientation sexuelle ou l’identité de genre se multiplient. Contrairement à un discours promu par les conservateurs états-uniens, qui tend à opposer les valeurs chrétiennes et la défense des minorités de genre, l’histoire du christianisme montre que des saints que l’on appellerait aujourd’hui « transgenres » ont bien été promus par l’Église médiévale.
Aux États-Unis, plusieurs États dirigés par des républicains ont restreint les droits des personnes transgenres : l’Iowa a signé une loi supprimant la protection des droits civils des personnes transgenres ; le Wyoming a interdit aux agences publiques d’exiger l’utilisation des pronoms préférés ; et l’Alabama a récemment adopté une loi qui ne reconnaît que deux sexes. Des centaines de projets de loi ont été présentés dans d’autres assemblées législatives d’État afin de restreindre les droits des personnes transgenres.
Plus tôt dans l’année, plusieurs décrets présidentiels ont été pris pour nier l’identité transgenre. L’un d’entre eux, intitulé « Éradiquer les préjugés anti-chrétiens », affirmait que les politiques de l’administration Biden en faveur de l’affirmation du genre étaient « antichrétiennes ». Il accusait la Commission pour l’égalité des chances dans l’emploi, de Biden, de forcer « les chrétiens à affirmer une idéologie transgenre radicale contraire à leur foi ».
Pourtant, de façon claire, tous les chrétiens ne sont pas antitrans. Et dans mes recherches sur l’histoire et la littérature médiévales, j’ai trouvé des preuves d’une longue histoire dans le christianisme de ce que l’on pourrait aujourd’hui appeler des saints « transgenres ». Bien que ce terme n’existait pas à l’époque médiévale, l’idée d’hommes vivant comme des femmes ou de femmes vivant comme des hommes, était incontestablement présente à cette période. De nombreux chercheurs ont suggéré que l’utilisation du terme moderne « transgenre » permettait d’établir des liens précieux pour comprendre les parallèles historiques.
Il existe au moins 34 récits documentés sur la vie de saints transgenres datant des premiers siècles du christianisme. Initialement rédigées en latin ou en grec, plusieurs histoires de saints transgenres ont été traduites dans les langues vernaculaires.
Parmi les 34 saints originaux, au moins trois ont acquis une grande popularité dans l’Europe médiévale : sainte Eugénie, sainte Euphrosyne et saint Marinos. Tous trois sont nés femmes, mais se sont coupé les cheveux et ont revêtu des vêtements masculins pour vivre comme des hommes et entrer dans des monastères.
Eugénie, élevée dans la religion païenne, est entrée au monastère pour en savoir plus sur le christianisme et est devenue abbesse. Euphrosyne est entrée au monastère pour échapper à un prétendant indésirable et y a passé le reste de sa vie. Marinos, né Marina, a décidé de renoncer à sa condition de femme et de vivre avec son père au monastère en tant qu’homme.
Ces récits étaient très lus. L’histoire d’Eugénie est apparue dans deux des manuscrits les plus populaires de l’époque : Vies de saints, d’Ælfric, et la Légende dorée, de Jacques de Voragine. Ælfric était un abbé anglais qui a traduit les vies des saints latins en vieil anglais au Xe siècle, les rendant ainsi accessibles à un large public profane. La Légende dorée a été écrite en latin et compilée au XIIIe siècle ; elle fait partie de plus d’un millier de manuscrits.
Euphrosyne apparaît également dans les vies des saints d’Ælfric, ainsi que dans d’autres textes en latin, en moyen anglais et en ancien français. L’histoire de Marinos est disponible dans plus d’une douzaine de manuscrits dans au moins 10 langues. Pour ceux qui ne savaient pas lire, les vies des saints d’Ælfric et d’autres manuscrits étaient lus à haute voix dans les églises pendant le service religieux le jour de la fête du saint.
Une petite église à Paris construite au Xe siècle était consacrée à Marinos, et les reliques de son corps auraient été conservées dans le monastère de Qannoubine au Liban.
Tout cela pour dire que de nombreuses personnes parlaient de ces saints.
Au Moyen Âge, la vie des saints était moins importante d’un point de vue historique que d’un point de vue moral. En tant que récit moral, le public n’était pas censé reproduire la vie d’un saint, mais apprendre à imiter les valeurs chrétiennes.
La transition entre l’homme et la femme devient une métaphore de la transition entre le paganisme et le christianisme, entre la richesse et la pauvreté, entre la mondanité et la spiritualité. L’Église catholique s’opposait au travestissement dans les lois, les réunions liturgiques et d’autres écrits. Cependant, le christianisme honorait la sainteté de ces saints transgenres.
Dans un recueil d’essais de 2021 sur les saints transgenres et queers de l’époque médiévale, les chercheurs Alicia Spencer-Hall et Blake Gutt affirment que le christianisme médiéval considérait la transidentité comme sacrée.
« La transidentité n’est pas seulement compatible avec la sainteté ; la transidentité elle-même est sacrée », écrivent-ils. Les saints transgenres ont dû rejeter les conventions afin de vivre leur vie authentique, tout comme les premiers chrétiens ont dû rejeter les conventions afin de vivre en tant que chrétiens.
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La spécialiste en littérature Rhonda McDaniel explique qu’au Xe siècle en Angleterre, l’adoption des valeurs chrétiennes consistant à rejeter la richesse, le militarisme masculin ou la sexualité a permis aux gens de dépasser plus facilement les idées strictes sur le genre masculin et féminin. Au lieu de définir le genre par des valeurs distinctes pour les hommes et les femmes, tous les individus pouvaient être définis par les mêmes valeurs chrétiennes.
Historiquement, et même à l’époque contemporaine, le genre est associé à des valeurs et des rôles spécifiques, comme le fait de supposer que les tâches ménagères sont réservées aux femmes ou que les hommes sont plus forts. Mais l’adoption de ces valeurs chrétiennes a permis aux individus de transcender ces distinctions, en particulier lorsqu’ils entraient dans des monastères et des couvents.
Selon McDaniel, même des saints cisgenres comme sainte Agnès, saint Sébastien et saint Georges incarnaient ces valeurs, montrant ainsi que n’importe quel membre du public pouvait lutter contre les stéréotypes de genre sans changer son corps.
L’amour d’Agnès pour Dieu lui a permis de renoncer à son rôle d’épouse. Lorsqu’on lui a offert l’amour et la richesse, elle les a rejetés au profit du christianisme. Sébastien et Georges étaient de puissants romains qui, en tant qu’hommes, étaient censés s’engager dans un militarisme violent. Cependant, tous deux ont rejeté leur masculinité romaine violente au profit du pacifisme chrétien.
Bien que la plupart des vies des saints aient été écrites principalement comme des contes, l’histoire de Joseph de Schönau a été racontée comme étant à la fois très réelle et digne d’être imitée par le public. Son histoire est racontée comme un récit historique d’une vie qui serait accessible aux chrétiens ordinaires.
À la fin du XIIe siècle, Joseph, né femme, entra dans un monastère cistercien à Schönau, en Allemagne. Sur son lit de mort, Joseph raconta l’histoire de sa vie, notamment son pèlerinage à Jérusalem lorsqu’il était enfant et son difficile retour en Europe après la mort de son père. Lorsqu’il revint enfin dans sa ville natale de Cologne, il entra dans un monastère en tant qu’homme, en signe de gratitude envers Dieu pour l’avoir ramené sain et sauf chez lui.
Bien qu’il ait soutenu que la vie de Joseph méritait d’être imitée, le premier auteur de l’histoire de Joseph, Engelhard de Langheim, entretenait une relation complexe avec le genre de Joseph. Il affirmait que Joseph était une femme, mais utilisait régulièrement des pronoms masculins pour le désigner.
Même si les histoires d’Eugénie, d’Euphrosyne et de Marinos sont racontées sous la forme de contes moraux, leurs auteurs avaient également des relations complexes avec la question de leur genre. Dans le cas d’Eugénie, dans un manuscrit, l’auteur fait référence à elle en utilisant uniquement des pronoms féminins, mais dans un autre, le scribe utilise des pronoms masculins.
Marinos et Euphrosyne étaient souvent désignés comme des hommes. Le fait que les auteurs aient fait référence à ces personnages comme étant masculins suggère que leur transition vers la masculinité n’était pas seulement une métaphore, mais d’une certaine manière aussi réelle que celle de Joseph.
Sur la base de ces récits, je soutiens que le christianisme a une histoire transgenre dont il peut s’inspirer et de nombreuses occasions d’accepter la transidentité comme une partie essentielle de ses valeurs.
Sarah Barringer ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.
25.06.2025 à 17:14
Alexandre Joux, Professeur en Sciences de l’information et de la communication, Aix-Marseille Université (AMU)
Les députés ont rejeté le projet de création d’une holding réunissant France Télévisions, Radio France et l’INA le 30 juin. La loi défendue par la ministre de la culture Rachida Dati sera examinée au Sénat à partir du jeudi 3 juillet. Portée par Emmanuel Macron depuis 2017, cette fusion est-elle justifiée ?
Le projet de fusion de l’audiovisuel public est examiné par le Parlement. Mais quelles réponses peut apporter ce projet « Big is Beautiful » aux défis des médias de l’audiovisuel public ? Revenir sur l’évolution de l’audiovisuel public, ses réussites et ses limites actuelles souligne combien l’impératif politique semble l’emporter sur l’urgence numérique.
En 1974, l’ORTF était scindée en trois entités afin d’introduire un peu de concurrence et de diversité entre les chaînes. La libéralisation de l’audiovisuel, c’est-à-dire le droit de créer des radios et des télévisions privées, se produira dix ans plus tard, entre 1982 et 1986, puis sera suivie par la privatisation de TF1 en 1987. Dès lors, l’audiovisuel public perd progressivement son image de télévision d’État et s’impose en tant qu’alternative aux offres privées de télévision. Cette spécificité ne l’a plus quitté depuis, ce qui permettra sa réunification progressive.
En 1992, France Télévision (alors sans s) naît de la réunion des deux principales chaînes publiques. La même année, la fréquence de La Cinq, en faillite, est attribuée au service public, une manière de compenser la privatisation de TF1. Avec le lancement de la TNT en 2005, France 4 vient compléter l’offre de chaînes de France Télévisions et France 5 récupère la cinquième fréquence qu’elle partageait avec Arte.
Puis il faudra toujours plus souligner la spécificité de l’audiovisuel public, ce qui conduira le président Sarkozy, en 2008, à s’inspirer du modèle de la BBC à l’occasion de la suppression de la publicité sur France Télévisions après 20 heures. En 2016, Les Républicains (LR) proposeront la création d’une « BBC à la française », c’est-à-dire la réunion de la radio et de la télévision publiques, proposition reprise en 2017 dans le programme d’Emmanuel Macron, ouvrant un chapitre qui devrait se clore en 2026, avec le début de l’examen, le 23 juin 2025, du projet de réforme de la loi audiovisuelle de 1986 visant à créer la holding « France Médias » (réunion de France Télévisions, de Radio France et de l’INA).
Mais il n’y aura jamais de « BBC à la française » parce que les audiovisuels publics européens sont très différents d’un pays à l’autre et sont régulés chacun de manière spécifique, la libéralisation de l’audiovisuel en Europe ayant emprunté une diversité de voies.
La BBC, puisqu’elle est donnée en exemple, dispose de ses propres studios, contrôle les droits sur les programmes qu’elle finance, et a une activité commerciale à l’international qui contribue à alimenter en contenus ses antennes britanniques. France Télévisions, à l’inverse, a l’obligation de recourir d’abord à des producteurs indépendants quand elle finance des programmes, ceci afin de soutenir la diversité de la création française, et n’a donc pas pu développer un catalogue important de contenus audiovisuels dont elle contrôle les droits et qu’elle pourrait exploiter commercialement. La nouvelle loi, si elle est votée, fera donc émerger France Médias, une holding unique, mais pas une nouvelle BBC, avec plusieurs enjeux identifiés : un enjeu économique et stratégique, un enjeu éditorial, un enjeu politique.
Avec l’émergence de plateformes mondiales dans la musique et le podcast (Spotify), dans la vidéo (Netflix), les acteurs nationaux de l’audiovisuel (radio, télévision) sont contraints de s’adapter rapidement. En effet, la structure du marché a rapidement évolué parce que des acteurs nouveaux et mondialisés ont émergé, mais aussi parce que l’on assiste à un changement rapide des pratiques en faveur de la consommation à la demande. Si le déséquilibre entre plateformes mondiales et acteurs nationaux est souvent pointé du doigt, reste que l’émergence de France Médias ne devrait pas changer la donne. En effet, Radio France comme France Télévisions comptent déjà parmi les premiers producteurs de contenus audiovisuels français et Netflix et ses épigones n’ont pas vocation à les remplacer. Aux premiers, l’offre très française, aux seconds l’offre mondialisée. L’enjeu économique et stratégique d’un audiovisuel public réuni est donc à chercher ailleurs.
La logique d’un rapprochement entre un spécialiste des archives audiovisuelles, un groupe de radio et un groupe de télévision n’est pas en soi évidente. Elle le serait si les trois groupes réunis pouvaient mener une stratégie publicitaire agressive, mais les possibilités de l’audiovisuel public en la matière sont très limitées (la publicité est plafonnée sur Radio France, elle est interdite sur les chaînes de France Télévisions au meilleur moment, celui du prime time).
Reste donc un pari sur la « plateformisation », le terme étant employé pour désigner la manière dont les usagers, les producteurs de contenus et les technologies interfacent dans des écosystèmes créateurs de valeur. Sur une plateforme unique de l’audiovisuel public, un internaute attiré par une offre audio pourrait basculer vers des programmes vidéo, prenant ainsi ses habitudes sur le service qui deviendrait, si ce n’est l’unique, au moins l’une des principales portes d’entrée de sa consommation de contenus audiovisuels à la demande. Ce superportail pourrait même agréger l’offre d’autres partenaires, comme le fait déjà France.tv, la plateforme de vidéo à la demande de France Télévisions.
C’est finalement le modèle Salto, avec la convergence des médias en plus, les grands partenaires privés en moins. Mais la mise en œuvre d’une telle stratégie ne passe pas nécessairement par une fusion.
Dans le domaine de l’information, France Télévisions et Radio France ont déjà fait la preuve de leur capacité à travailler ensemble sans être fusionnés, avec un résultat probant, le succès depuis 2016 de l’offre globale France Info sur Internet. Le site web et son application fédèrent les contenus des rédactions des deux groupes et s’imposent comme un portail de l’information pour l’audiovisuel public, avec un vrai succès d’audience. Ce n’est pas le cas de la chaîne d’information en continu France Info, lancée la même année par France Télévisions et qui réunit moins de 1 % de l’audience de la TNT dix ans plus tard. France Info, la radio, affiche en revanche de très belles performances, dans un contexte concurrentiel, certes, plus favorable puisqu’elle n’a pas, face à elle, de concurrentes privées sur l’information en continu. Leur fusion dans un même groupe ne devrait pas changer la donne si l’offre n’évolue pas.
La fusion de la radio et de la télévision publiques pourrait, en revanche, accélérer la mise en œuvre d’une seconde offre convergente, ICI, lancée en 2025, qui fédère les programmes locaux des rédactions de France 3 en région et des locales de Radio France (ex-réseau France Bleu). Il s’agirait, de nouveau, de créer un portail unique pour l’accès à l’information, cette fois-ci locale.
L’exemple de France Info prouve toutefois que la fusion n’est pas un préalable à la mise en œuvre opérationnelle de telles offres et que l’agilité reste un atout maître pour garantir le succès des offres en ligne. Ainsi, Radio France est parvenue à s’imposer sur l’écoute de podcasts en France avec des replays de ses programmes et avec des podcasts natifs, au point désormais de fédérer, depuis son application, l’offre de podcasts francophones issus de l’audiovisuel public (Radio France, Arte Radio, mais aussi la radio canadienne, la RTBF belge).
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Arte.tv a fait émerger une offre de vidéo à la demande de dimension européenne, sans les moyens d’un Netflix, mais avec un pari éditorial fort sur le documentaire et les séries nordiques. De ce point de vue, la pertinence de la réunion des groupes audiovisuels publics se jouera fondamentalement sur la capacité des nouvelles équipes à imaginer un projet éditorial fédérateur et adapté aux différents supports de diffusion, ce qu’un projet de loi ne peut bien sûr pas anticiper.
Reste que ces approches convergentes, qui reposent sur des synergies entre médias différents, sont souvent vouées à l’échec. Le dernier en date a été acté par Vincent Bolloré, qui voulait faire de Vivendi un groupe convergent, avant de le scinder pour redonner leur indépendance à chacun de ses médias.
Finalement, l’enjeu politique s’impose comme le plus évident. Il est nécessaire d’avoir un audiovisuel public fort dans l’information, et la réunion des rédactions de France Télévisions et de Radio France fait émerger un géant dans l’univers du journalisme audiovisuel : plus de 3 500 journalistes. Certes, ce potentiel est à nuancer, car Radio France comme France Télévisions ont des obligations de couverture locale et France Télévisions est également présente dans les outremers. Cette mégarédaction est donc répartie sur l’ensemble du territoire national, mais c’est aussi sa force. Aux États-Unis, la disparition rapide des titres de presse locale et de leurs journalistes n’augure rien de bon pour la démocratie. En France, l’audiovisuel public peut éviter ce scénario, même s’il faut espérer que la presse locale réussisse sa bascule dans le tout-numérique.
Dans le domaine de l’information, la réunion des rédactions fait sens parce que la concurrence, quand les lignes éditoriales ne sont pas fortement différenciées, conduit à multiplier les doublons au détriment de la diversité des sujets traités. Pour cela, il faut que les journalistes deviennent de plus en plus polyvalents s’ils doivent être capables de travailler pour Internet, la radio et la télévision. Mais une meilleure allocation des ressources permet de traiter mieux chaque sujet, ou plus de sujets.
Le risque de la polyvalence, en revanche, c’est la possibilité de faire plus avec moins. Or, les budgets de l’audiovisuel public sont contraints depuis plusieurs années. Si cet impératif devait s’imposer, la fusion n’augmentera pas la diversité et la qualité de l’offre d’information de l’audiovisuel public, bien au contraire. Enfin, il ne faut pas exclure la possibilité d’un gouvernement trop peu libéral, comme cela s’est produit dans d’autres démocraties. La pression sur le dirigeant unique de l’audiovisuel public sera alors immense.
Alexandre Joux ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.