Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 19.02.2025 à 18:07
Edouard Schoene« Le nom Strates, donné au projet, résulte de cette couche matérielle, parfois support pour le vivant, qui résulte d’un geste collectif, humain et non-humain : de quoi une strate est-elle le témoignage ? Comment notre société réagit-elle face aux strates qu’elle coproduit ? Comment observer sa lente constitution dans un lieu donné ? Pour rendre visible l’invisible, l’artiste Yves Monnier travaille à partir de pochoirs sur lesquels se déposent pollens, particules, feuilles et sable. Après un temps de dépose en extérieur, le négatif de l’image est décollé pour en révéler un positif atmosphérique. L’image interroge et fait parler. Elle rend visible ce que l’on respire. »

La visite a commencé avec une première œuvre, issue d’un pochoir collé sur une plaque de Fermacell (mélange de fibres de papier et de plâtre). Se référant à nos ancêtres qui utilisaient leur main, comme pochoir, pour souffler des particules sur le mur des cavernes, l’artiste s’est servi de la nature pour que des dépôts agissent autour d’un adhésif en forme de main.
Puis trois séries d’œuvres ont été commentées. Six tableaux, « ligne des pollens » où l’on voit les agissements de l’air, du pollen, de la pluie et du vent sur des supports pré-travaillés par l’artiste selon le procédé explicité précédemment. Chaque tableau correspond à un arbre (tilleul, frêne…). Six autres tableaux d’une série « ligne des activités humaines » où les isérois reconnaîtront des sites connus : viaduc du col du Fau, échangeur d’Échirolles,…Enfin une série d’œuvres où le travail du temps sur les falaises est traité par Yves Monnier.

Ce travail artistique, réalisé en quelques années, dans la région — l’artiste habite dans le Vercors — est le fruit d’un collectif, « strates », regroupant l’artiste, Yves Monnier, et des scientifiques, à l’instar de Laure Brayer, maîtresse de conférence en arts et techniques de la représentation, et Marc Higgin, anthropologue, géographe. Un film est par ailleurs à voir dans l’exposition. En outre, Strates a été l’occasion de recueils de paroles, d’expériences scientifiques, de rencontres… Une passionnante aventure sensible, avec des œuvres étonnantes et d’une grande beauté.

Un immense travail a été réalisé avec des publics de toute la région où les œuvres ont été conçues. Une plaquette précieuse pour découvrir dans le détail le projet Strates, sera rééditée sous peu, après épuisement de la première édition. Elle est d’ores et déjà accessible en numérique.
Encore dix jours pour découvrir l’expoExposition accessible au musée de Grenoble jusqu’au 1er mars ; entrée gratuite.
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Publié le 19.02.2025 à 12:24
Pierre-Jean CrespeauAprès les présentations et remerciements d’usage, Adelin Javet et Claire Quinette Mourat, conseillers municipaux, se sont chargés d’introduire cette soirée autour du maire de Saint-Égrève Laurent Amadieu. Les élections municipales de 2026 approchent et le groupe d’opposition prend les devants. Comment améliorer la vie, le quotidien, durablement ? Que peut-on faire à l’échelle locale pour le social, le climat et l’environnement, l’économie ?
L’équipe Crolles 2020, soutenue par CAP (Crolles ambition partagée), veut impulser une nouvelle dynamique à Crolles en co-construisant avec les habitants un programme à la hauteur des défis de notre époque. C’est pourquoi l’équipe a invité Laurent Amadieu, lui-même issu d’une liste de gauche et écologiste, à venir témoigner sur la façon dont son équipe met en œuvre une politique sociale, écologique, participative. Une source d’inspiration pour les Crolloises et Crollois qui décideront de s’engager dans les prochaines municipales.

La méthode de travail est l’angle d’approche de l’opposition crolloise de gauche, avec une volonté de s’impliquer pour une véritable participation des citoyens qui, à Saint-Égrève, est véritablement intégrée dans l’action municipale et oriente les décisions des élus. Laurent Amadieu a d’ailleurs approfondi sur le processus participatif dans sa commune et sur l’importance de tisser du lien social à l’échelle de la ville, mais pas seulement.
De nombreuses thématiques abordées
Les échanges avec la salle ont évoqué un certain nombre de thématiques, à commencer par l’urbanisme qui fait beaucoup parler à Crolles. Les liens et cohérences entre les quartiers sont questionnés, comme la densification de la rue des Sources, enfin le « Cœur de ville » est au centre des attentes. Ce serpent de mer crollois sera ainsi à l’ordre du jour des prochaines municipales. Le cadre de vie dans des quartiers historiques de Crolles, comme le Fragnès ou le Brocey, les animations et activités dans les nouveaux quartiers, sont également des sujets qui préoccupent les habitants.
« On va passer d’un esprit village a un esprit ville. » Cette remarque dans la salle a permis à l’auteur de ces lignes (Pierre-Jean Crespeau, conseiller municipal communiste) d’apporter son point de vue sur la commune — qu’il considère comme une ville depuis un certain temps — en rappelant une partie de son histoire : « Cela fait déjà plus de trente ans que STMicroelectronics est sur la commune, ce n’est plus celle des années 1950–1960, ou celle du début du XXe siècle avec ses plantations de tabac, ses vignes… » Le développement de la commune grâce à Paul Jargot (« Avant, l’avenue Ambroise-Croizat, c’était des champs »), qui a été visionnaire en son temps, a apporté un renouvellement, un tissu associatif, des logements sociaux auxquels 70 % des ménages sont éligibles. Nous devons penser la ville de Crolles avec les problématiques de demain comme la lutte contre le réchauffement climatique, le social et le développement de la participation.
La question des transports a été abordée, notamment les piétons et le vélo. La population crolloise est bien desservie en transports en commun (via le Smmag), avec de nouveaux et meilleurs tarifs pour aller à Grenoble, mais les continuités et les sécurisations des voies vélos sont à travailler. L’avenue Ambroise-Croizat est par exemple un point noir concernant les mobilités dites « douces » et l’accessibilité.
Enfin, le thème de la sécurité a lui aussi fait l’objet d’un débat. L’équipe compte sur la participations des Crolloises et des Crollois pour trouver ensemble des solutions afin de garantir la tranquillité publique. On rappellera d’ailleurs que la première source d’insécurité sur la commune reste les violences intrafamiliales. La réunion, qui a réussi a mobiliser tous les quartiers, touchant à sa fin, les discussions se sont poursuivies autour d’un buffet convivial. David Resve et Stéphane Giret, conseillers municipaux, étaient présents ainsi que Vincent Gay, élu écologiste à la Région.
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Publié le 16.02.2025 à 10:28
Edouard SchoeneL’artiste conférencière a introduit ses propos : « Comme nous pouvons le constater dans les livres d’histoire de l’art, les femmes n’ont toujours pas la place entière qui leur revient dans les grandes expositions nationales et internationales au même titre que les hommes. Pourtant, les recherches actuelles mettent encore en lumière des peintres restées dans la confidentialité. Nombreuses ont peint dans le cadre familier et leurs œuvres sont souvent perdues. »

Plus de vingt artistes peintres ont été présentées à travers un diaporama commenté. On découvre dans cet exposé que l’histoire des femmes en peinture est une longue et difficile émancipation. « Le non accès à l’enseignement, voilà le handicap pendant près de cinq siècles. Et ce n’est pas fini », insiste Michelina Amore à qui a placé sa rencontre dans la perspective du 8 mars, journée internationale des droits des femmes.
A la Renaissance, les femmes n’ont aucun accès aux académies de peinture : elles n’ont ni le niveau d’études ni la liberté de mouvement qui seraient nécessaires.

Présentant Lavina Fontana (1552–1614, dite Lavinia Zappi), l’exposé précise : « Les femmes peintres doivent s’entourer d’une aura de respectabilité, de jeunesse, de chasteté par exemple pour leur signature : elles signent « Sofonisba, virgo », « Lavinia , demoiselle, fille de Prospero Fontana »… Leur art est limité aux portraits, autoportraits, natures mortes et sujets religieux pour lesquels le manque de modèles est un sévère handicap. Sont exclus les fresques, paysages, sculpture ou architecture. » Elisabeth Vigée Lebrun (1755–1842) : peintre favorite de Marie Antoinette, fit scandale en présentant un tableau, La Reine en gaule (en sous vêtements), qu’elle dut remplacer.
L’exposé s’est terminé sur une technique que maîtrise la conférencière, l’aquarelle, avec l’artiste Blanche Odin.
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Publié le 14.02.2025 à 23:07
Max BlanchardMalgré une bise réfrigérante, ils sont venus manifester devant le siège de la Métro afin de s’adresser aux élus communautaires réunis en assemblée hebdomadaire. Distribution de l’adresse, intervention programmée en salle du conseil, réception ensuite par Jérôme Rubes, vice-président en charge de l’habitat, du logement et de l’hébergement, tel était le programme du jour.
Une démarche offensive pour exiger l’application de la loi de réquisition des immeubles et logements vides.

Les manifestants expliquent que “la métropole grenobloise compte 17 000 logements vides” et que “les maires peuvent aussi réquisitionner dans l’urgence en vertu de leurs pouvoirs de police”, sans compter que “les préfets peuvent transférer leurs pouvoirs de réquisition aux métropoles et aux communautés de communes”.
Matière à agir donc.
Il y a urgence
Ils rappellent avec amertume que dès son élection en 2017, Emmanuel Macron avait déclaré : “je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois, perdus. C’est une question de dignité, d’humanité !”
Force est de constater que 7 ans plus tard le nombre de sans-abri a plus que doublé, passant de 143 000 à 330 000, celui des personnes privées de logement personnel évoluant lui de 896 000 à 1 098 000, celui des demandes HLM de 2,2 à 2,7 millions de familles.

Alors, interrogent-ils, “qu’attend le Président de la République pour faire appliquer la loi de réquisition sur les logements et bureaux vacants des riches propriétaires ?” Ils déplorent qu’il n’a “même pas livré bataille, pactisant avec les spéculateurs, criminalisant les locataires en difficulté et les occupants sans titre avec la loi Kasbarian-Bergé, et construisant toujours moins de logements sociaux”
Réitérant leur mot d’ordre “pas un enfant, pas une personne à la rue”, ils revendiquent l’application urgente de la loi de réquisition et arrêt des expulsions.
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Publié le 14.02.2025 à 22:49
Régine HausermannLes instruments sont déployés sur scène. Côté cour à l’arrière-plan, une batterie impressionnante ; à l’avant, une contrebasse et d’autres instruments à cordes. Côté jardin face à la batterie, un piano à queue et un synthé, des guitares à l’avant. Les quatre musiciens s’installent, suivis de la chanteuse aux pieds nus — façon Cesaria Evora — qui s’empare du micro placé sur un pied au centre de la scène. Elle s’appuie sur un tabouret haut et s’excuse de ne pouvoir danser comme à l’accoutumée, à cause d’une entorse. Sa jupe noire à volants et son haut à bretelles font valoir sa silhouette élancée et gracieuse. Ses cheveux longs et frisés qu’elle agite « dans l’air comme un mouchoir ! », qui recouvre son visage, qu’elle repousse en arrière avec son bras au rythme des morceaux, évoque la « crinière lourde » du poème de Baudelaire « la chevelure ».
Sa voix fuse, claire, cristalline, dans une composition en grec. Suivent des chants en français. Un enfant essaie de discerner les étoiles malgré les cicatrices qui lacèrent le ciel. Une femme se venge de la violence conjugale en se réfugiant en haut d’une montagne où elle égorge les hommes qui s’y aventurent. Contre la violence et la guerre qui défigurent nos contrées, célébrons la joie. Les musiques nous transportent en Grèce, en Turquie, dans les Balkans, au Moyen-Orient. A deux reprises, le piano seul accompagne un chant intimiste. Souvent les instrumentistes se muent en chœur autour de la chanteuse. Un duo sentimental réunit Dafné et Paul Barreyre, « un enfant du Grésivaudan », son compagnon, le guitariste auteur-compositeur qui a composé les chansons en français.
Dafné Kitharas remercie Josefa Gallardo, la directrice de la Rampe, qui lui a proposé de revenir après sa prestation l’an passé lors du concert d’André Manoukian. Elle s’émerveille que la salle soit remplie. Au moment de quitter la scène après un bis et la lecture de l’appel « Debout pour la culture », l’artiste franco-grecque est retenue par une partie du public qui entonne un air grec. Ravie, elle reprend le micro pour chanter à l’unisson. Un chaleureux moment de beauté, de partage et d’engagement.
# DeboutPourLaCulture
Impressionnant de voir toute une salle debout ! Le public, associé aux artistes et aux professionnels, toutes et tous debout contre la casse budgétaire du service public de la culture. Après plusieurs mois d’attaques délibérées à l’encontre du secteur, le ministère de la Culture a annoncé, mi-janvier, une baisse de 130 millions d’euros des crédits de la mission Culture, qui affectera le budget de l’Etat. Inacceptable ! « Un plan de licenciement massif » : voilà ce que dénoncent les professionnels du secteur culturel dans une pétition impulsée par le Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles (Syndeac), que nous vous invitons à signer.
DEBOUT POUR LA CULTURE ! DEBOUT POUR LE SERVICE PUBLIC !
Les coupes budgétaires de l’Etat et des collectivités plongent le service public de l’art et de la culture dans une situation alarmante.
Chaque fois qu’une coupe budgétaire de 20.000 euros est annoncée, c’est l’équivalent d’un emploi permanent dans une structure culturelle ou d’un emploi artistique, technique ou administratif intermittent, qui est menacé de disparition.
A chaque perte d’emploi, c’est l’accès à l’art et à la culture qui recule pour toute la population française, dans les villes, dans les villages ruraux, dans les banlieues. C’est moins de créations, moins de représentations, moins d’éducation artistique dans les établissements scolaires, moins d’interventions culturelles dans les hôpitaux ou ailleurs.
A chaque perte d’emploi, les risques augmentent de cessation d’activité des équipes artistiques et des lieux qui nous permettent de nous réunir et de faire débat.
Le contexte d’austérité budgétaire ne peut pas occulter les menaces qui planent sur notre démocratie. C’est pourquoi nous disons que sacrifier les services publics, dont celui de l’art et de la culture, est un calcul dangereux au regard des grands bénéfices sociétaux qui en découlent. Que l’État consacre 0,8 % de son budget à cette politique publique est déjà largement insuffisant pour répondre aux besoins exprimés par la population et par les professionnels.
Aussi, nous toutes et tous, bénéficiaires du service public de l’art et de la culture, publics, artistes, technicien.ne.s, salarié.e.s, directeur.ices de lieux, nous nous tenons debout, ensemble, pour affirmer notre besoin d’une culture vivante qui stimule les imaginaires, partage les savoirs, reflète notre diversité et favorise le bien vivre ensemble.
Ensemble, nous nous tenons debout pour défendre notre service public, ses emplois et les revendications portées unitairement par les syndicats d’employeurs et de salariés.
Texte de la pétition proposée par le Syndicat national des entreprises artistiques et culturellesCet article La Rampe-Echirolles. Dafné Kritharas quintet. Un concert éclectique et poétique est apparu en premier sur Travailleur Alpin.
Publié le 14.02.2025 à 20:14
Manuel PavardLe déplacement de Bruno Retailleau, ce vendredi 14 février, à Grenoble, était déjà prévu bien avant les faits. Mais la terrible attaque survenue moins de 48 heures auparavant, au Village olympique, a inévitablement entouré d’un contexte très particulier la visite du très droitier ministre de l’Intérieur. Mercredi 12 février, en début de soirée, un individu cagoulé, armé d’un fusil d’assaut de type kalachnikov, est entré dans un bar associatif, rue Claude-Kogan, avant de lancer une grenade à l’intérieur, puis de s’enfuir en courant.
Le bilan est lourd : au moins quinze blessés, dont six graves. Le pronostic vital a même été un temps engagé pour deux ou trois d’entre eux mais ce ne serait plus le cas, selon les dernières informations délivrées ce vendredi. L’enquête, menée désormais sous la direction du parquet de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Lyon, pour « tentative de meurtre en bande organisée » (entre autres chefs), s’orienterait vers la piste d’un lien avec le trafic de cigarettes. Difficile toutefois de ne pas songer à la série de fusillades et règlements de comptes ayant émaillé l’agglomération au cours des derniers mois, sur fond de rivalité entre trafiquants de stupéfiants.
« Techniques de guerre »
Bruno Retailleau a donc modifié son programme initial pour se rendre au Village olympique, devant le bar associatif l’Aksehir, où les stigmates de l’explosion étaient encore bien visibles. Accompagné notamment de la préfète Catherine Séguin, de l’ex-préfet Louis Laugier, aujourd’hui directeur général de la police nationale, et d’Éric Piolle — avec lequel il s’est entretenu à son arrivée à Grenoble — le ministre de l’Intérieur a évoqué une « opération criminelle à la grenade inédite », avec l’emploi de « techniques de guerre ».

Il a promis de retrouver « celui ou ceux qui ont fait ça », lesquels seront « châtiés », a‑t-il lancé, sur son ton martial habituel. Vingt enquêteurs sont ainsi « dédiés à cette opération », a précisé Bruno Retailleau, qui a également répété l’engagement pris auprès du maire de Grenoble. À savoir l’arrivée en renfort, dans les mois prochains, de seize policiers supplémentaires, « spécifiquement à Grenoble ». La capitale des Alpes qui fait d’ailleurs « partie de la vingtaine de villes qui nous préoccupent particulièrement », d’après lui.
Pour le reste, le locataire de la place Beauvau a présenté, lors d’un nouveau point presse, ce vendredi après-midi, en préfecture, sa « nouvelle doctrine » de lutte contre le trafic de stupéfiants. Avec « une nouvelle organisation de l’État, une spécialisation de toute la chaîne judiciaire ». Et parmi les outils, la création d’un « parquet national anticriminalité organisée ». Le ministre entend aussi utiliser tout l’éventail des techniques existantes, « y compris les drones pour lutter à armes égales contre les trafiquants », ainsi qu’à combattre le blanchiment, par exemple via les fermetures administratives de lieux.
Les « désaccords » d’Éric Piolle, la « déception » d’Amandine Demore
Sans surprise, son discours n’a pas convaincu à gauche. Que ce soit Éric Piolle, qui a de nouveau plaidé pour « la légalisation du cannabis, un bon moyen pour déstabiliser les narcotrafiquants », tout en pointant de nombreux « désaccords »… Ou encore Amandine Demore, qui a fait part de sa « déception » face aux annonces de Bruno Retailleau, avec lequel elle a également échangé lors du déjeuner. « Seize effectifs, c’est loin d’être suffisant pour la zone police de l’agglomération grenobloise, d’autant plus vu le niveau de violence. Ce n’est pas du tout à la hauteur », a regretté la maire d’Échirolles.

« Quand on parle de jouer à armes égales avec le narcotrafic, on n’y est pas », a ajouté l’édile communiste, qui a néanmoins noté « quelques points positifs sur la coordination renforcée des différentes parties prenantes luttant contre le narcotrafic ». Mais Amandine Demore « s’interroge beaucoup sur la mise en oeuvre ». Et de préciser sa pensée : « Récupérer l’espace public ou gérer la questions des halls d’immeuble, je ne vois pas comment ce sera possible sans effectifs supplémentaires. »
« Peu d’illusions » sur le commissariat à Échirolles
La maire PCF l’a de nouveau martelé, elle « ne lâchera pas le combat du retour de la police de proximité ». Et ce « manque de moyens » concerne autant la police que « la prévention ou la justice », a‑t-elle rappelé. Mais la déception d’Amandine Demore vient aussi et surtout de l’absence d’avancées liée à sa demande d’un commissariat de plein exercice à Échirolles. « Avec seize effectifs supplémentaires, je me fais peu d’illusions sur sa création », a‑t-elle reconnu. Avant de promettre d’honorer le mandat que lui ont confié à ce sujet les plus de 5 000 personnes ayant signé la pétition pour le commissariat.
Toujours à gauche, différentes voix se sont élevées pour tirer à boulets rouges sur les positions sécuritaires et déclarations démagogiques du ministre de l’Intérieur. « Bruno Retailleau n’est pas le bienvenu à Grenoble », a ainsi réagi La France insoumise Isère, qui refuse que « ce drame soit instrumentalisé à des fins politiciennes ». Et le mouvement de souligner : « Nous connaissons ses méthodes et son agenda : diviser, stigmatiser, réprimer. »
« Un xénophobe attisant les haines »
Un collectif antifasciste regroupant le Réseau insoumis antifasciste, l’AFA, l’UCL, le NPA révolutionnaire et la Cisem a d’ailleurs manifesté à Sassenage contre la venue de Bruno Retailleau, attendu ensuite dans la commune pour une réunion publique. Les manifestants ont vivement fustigé un « xénophobe attisant les haines », insistant sur l’ignominie de sa « circulaire de fermeté à 360 degrés contre l’immigration illégale ».
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Publié le 14.02.2025 à 15:24
Edouard SchoeneIl revenait à Monique Bassols (PCF) d’introduire la rencontre : « Le NFP est issu de l’union des forces politique de gauche, créé en quelques jours, pour faire barrage aux partis de la majorité présidentielle et au RN suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Macron », disait-elle. « Le NFP, force politique qui a remporté le plus de sièges aux législatives, a soulevé l’espoir de millions de personnes de voir leur vie enfin changer. Aujourd’hui – un budget national d’une très grande austérité a été imposé à coup de 49,3. Le budget de la sécu a subit le même sort. Les risques climatiques, les besoins de la population sont niés. La montée de l’extrême droite dans le monde et en France – avec un discours raciste et ségrégationniste – nous appelle à la résistance. »

Frédéric Mignoni (PCF) a introduit un des quatre thèmes retenus pour la soirée, les retraites, en rappelant le programme du NFP, page 13. Un débat musclé s’en est suivi, plusieurs intervenants soulignant que les députés du NFP ne doivent rien lâcher sur l’exigence de l’’abandon de la loi Macron sur les retraites, d’autres insistant sur la nécessité de reconstruire la Sécurité sociale sur les bases d’une retraite par répartition, une revalorisation des retraites par l’augmentation des salaires, une gestion démocratique.
Axel (LFI), médecin, est intervenu sur la santé, plus précisément la situation des urgences au CHU de Grenoble. Il a dénoncé l’encombrement des urgences par manque de lits dans l’hôpital, par manque de médecins en ville, précisant que nombre de médecins doivent travailler 14 heures de suite sans pause. Le débat a été fourni pour illustrer la situation très préoccupante de la santé et énoncer les propositions du NFP (page 9 du programme).
Jeanne et Élise, deux militantes d’EELV, ont énoncé avec conviction des exigences très radicales pour sortir les quartiers populaires de la misère, dénoncer la triple ségrégation dont sont victimes ces populations. Elles ont fustigé l’islamophobie, les conditions inacceptables de logements, de vie, notamment puis énoncé les exigences du NFP.
Un débat nourri a ensuite porté sur les difficultés à convaincre, à mobiliser les abstentionnistes, à gagner sur la démagogie populiste de l’extrême droite, soulignant l’enthousiasme de l’électorat de gauche en juin qui s’est félicité de l’accord électoral du NFP. Jean Rabaté (PCF) est intervenu avec une grande solennité pour énoncer l’importance primordiale de se rassembler : « l’heure n’est pas à la soustraction mais à l’addition ».

Jérémie Iordanoff, député, intervient pour dire entendre les inquiétudes exprimées. Il insiste sur l’importance du résultat des élections législatives 2024 qui ont inversé ceux des européennes. Il souligne le fait que la Ve République nous mène jour après jour dans l’impasse avec le président Macron qui aurait dû nommer Lucie Castets Première ministre. Déroulant l’histoire des huit derniers mois il estime que « ce qui nourrit la crise politique depuis des mois, c’est que plusieurs partis politiques du NFP visent les échéances des présidentielles avant tout ». Répondant à des intervenants qui se déclarent avoir voté pour lui et lui reprochant de ne pas avoir voté toutes les motions de censure présentées par LFI, il apporte quelques précisions. « Je n’ai pas voté toutes les motions de censure. J’ai voté la censure qui a fait tomber le gouvernement Barnier. Cela a été difficile d’ailleurs à expliquer lors de plusieurs réunions en milieu rural dans ma circonscription. Je m’engage à voter toute censure qui pourra faire tomber le gouvernement actuel. »
La soirée s’est terminée, après deux heures et demi de débat, par un pot au cours duquel plusieurs personnes ont exprimé, dans des moments d’échanges, leur satisfaction pour cette initiative mise en route par le PCF, qui ouvre des perspectives de rassemblement à gauche.


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