Zohreh Baharmast, Iranienne et présidente de la section grenobloise de la Ligue des droits de l'Homme, a pris la parole devant les manifestants...
Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 01.01.1970 à 01:00
Zohreh Baharmast, Iranienne et présidente de la section grenobloise de la Ligue des droits de l’Homme, a pris la parole devant les manifestants venus soutenir la lutte des femmes iraniennes.
Deux ans après la mort en détention de Jina Mahsa Amini, point de départ du soulèvement « Femme, vie, liberté » en Iran, une cinquantaine de personnes se sont réunies ce samedi 14 septembre, rue Félix-Poulat, à Grenoble, à l’appel d’une dizaine d’associations. Un rassemblement organisé en hommage aux victimes de la répression, mais aussi en soutien aux Iraniennes et Iraniens qui continuent de résister au régime des mollahs.
C’était le 16 septembre 2022. Jina Mahsa Amini, jeune femme iranienne d’origine kurde de 22 ans, décédait à Téhéran, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs iranienne pour « port de vêtements inappropriés ». Plusieurs témoins accusent la police d’avoir violemment battu l’étudiante, entraînant sa mort. Un crime qui a déclenché le soulèvement « Femme, vie, liberté ».
Deux ans après, presque jour pour jour, une cinquantaine de personnes se sont réunies ce samedi 14 septembre, rue Félix-Poulat, à Grenoble, à l’appel d’Amnesty international, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) Grenoble Métropole, LDH Iran, Voix d’Iran, Iran solidarité, l’Association iséroise des amis des Kurdes (Aiak), le Mouvement de la paix, le Cercle laïque, la Confédération internationale solidaire écologiste (Cise) et le Comité de soutien aux réfugiés algériens (CSRA). Un rassemblement visant à commémorer l’héroïque mouvement de révolte des femmes en Iran et à rendre hommage aux victimes innocentes de la répression étatique.
Les manifestants se sont rassemblés devant l’église Saint-Louis, rue Félix-Poulat.
Le meurtre de Jina Mahsa Amini fut l’étincelle qui a allumé le feu de la colère, après quatre décennies d’humiliations, d’insultes, de discriminations et de violences subies sous le régime théocratique, misogyne et patriarcal de la république islamique. Une révolte qui s’est exprimée par des manifestations pacifiques, au cri de « femme, vie, liberté ». Pour les mollahs et les Pasdaran (gardiens de la révolution), le voile obligatoire est en effet une manière de mettre au pas l’ensemble de la société.
Présent parmi les manifestants, aux côtés notamment d’Hugo Prevost, député NFP de la première circonscription de l’Isère, Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble, a pris la parole pour confirmer qu’une place grenobloise serait baptisée « Jina Mahsa Amini ». Il devrait s’agir du square faisant face au lycée Louise-Michel, selon les informations annoncées par la municipalité en octobre 2023.
Emmanuel Carroz, adjoint au maire, a évoqué la future place Jina-Mahsa-Amini à Grenoble, .
Les organisateurs ont également évoqué la peine de mort, aujourd’hui abolie « en droit ou en pratique » par 144 pays, soit plus des deux tiers des États dans le monde. Néanmoins, une soixantaine de pays y ont toujours recours, dont l’Iran où les ONG ont recensé 853 personnes exécutées en 2023. Un chiffre en hausse de 48 % par rapport à 2022, et certainement largement sous-estimé. Les autorités ne publient pas de statistiques en effet, tandis que de nombreuses personnes sont exécutées secrètement, en particulier au sein des minorité kurdes et baloutches, visées de manière disproportionnée.
Illustration : pour 2024, l’ONG Iran Human Rights dénombre, rien que pour le mois d’août, 425 exécutions, dont seulement six reconnues par Téhéran. « Ce décompte macabre illustre la folie destructrice d’un pouvoir prêt à tout pour se maintenir. Ce régime mortifère subsiste uniquement par la peur et la répression. » dénonce une représentante d’Amnesty international dans son intervention.
Le député NFP de l’Isère Hugo Prevost était également présent au rassemblement.
Cependant, la résistance continue avec détermination, malgré la répression étouffante. Face à des multiples crises, économique, sociale, politique, environnementale, face à la corruption, à l’inflation, au chômage, à l’effondrement de la monnaie nationale et du pouvoir d’achat, les contestations multiformes des enseignant.es, des ouvrièr.es, des retraité.es s’accentuent. Mais la répression aussi, hélas.
« La désobéissance civile, par les grèves, des manifestations, à travers le pays et même dans les prisons, se poursuit », indique Zohreh Baharmast, Iranienne exilée à Grenoble et présidente de la section locale de la LDH. « Dans les maisons, les filles chantent et dansent sur les réseaux sociaux, comme elles n’ont pas le droit de le faire en public. Avec la nouvelle génération et l’explosion des réseaux sociaux, le silence ne peut plus être imposé par le régime. C’est pour cela que le soulèvement a une telle ampleur », explique-t-elle.
La militante conclut en lisant deux poèmes iraniens, traduits par sa camarade Laurence. Le premier est signé Mohammad Reza Shafiei Kadkani :
« Si tu es un homme, viens en Iran et sois une femme.
Ô mon ami, viens ici dans ma patrie !
Sois le compagnon de mes peines et de mes joies.
Les femmes ici luttent vaillamment comme des lions.
Si tu es un homme, viens ici et sois une femme. »
Le second est l’œuvre de la poétesse Simin Behbahani, figure du féminisme iranien :
« Je te construirai ma patrie, même si c’est avec la brique de mon âme.
Je ferai des colonnes pour ton plafond, même si c’est avec mes propres os.
Je sentirai à nouveau tes fleurs selon le désir de ta jeunesse.
Je deviendrai de nouveau ton sang, à travers le flot de mes larmes
Un jour la lumière chassera les ténèbres de ma maison. »
Les interventions de militants de différentes associations se sont succédé.
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Publié le 01.01.1970 à 01:00
Les participants se sont réunis à la permanence de Guillaume Gontard, la direction du CHU Grenoble Alpes n’ayant pas mis de salle à leur disposition.
Le sénateur écologiste Guillaume Gontard et les députés du Nouveau Front populaire Hugo Prevost, Marie-Noëlle Battistel, Sandrine Nosbé et Jérémie Iordanoff ont rencontré, vendredi 6 septembre, à Grenoble, les syndicats des centres hospitaliers de l’Isère. Au menu : la situation « dramatique » de l’hôpital public et du système de santé, ainsi que la dégradation continue des conditions de travail des soignants, qui estiment avoir atteint un point de non-retour.
« La crise hospitalière n’est pas nouvelle mais elle est de plus en plus terrible. On voit bien le dysfonctionnement total, non seulement de l’hôpital mais aussi de l’ensemble du système de santé. » Le constat de Guillaume Gontard est sans appel. Il découle de la longue entrevue qu’ont eue le sénateur écologiste de l’Isère et les députés du Nouveau Front populaire Hugo Prevost, Marie-Noëlle Battistel, Sandrine Nosbé et Jérémie Iordanoff, vendredi 6 septembre, avec l’intersyndicale interprofessionnelle et inter-établissements des centres hospitaliers isérois.
Sollicités par les syndicats, les parlementaires de gauche ont échangé avec une vingtaine de représentants du personnel (CGT, Sud, CFDT, FO, Defis, Unsa) exerçant dans les hôpitaux de tout le département (Grenoble, Voiron, Saint-Égrève, Bourgoin-Jallieu, La Mure…). Une rencontre qui s’est tenue dans les locaux de la permanence grenobloise de Guillaume Gontard, faute d’autorisation de la direction du CHU Grenoble Alpes pour se réunir dans l’établissement.
Les parlementaires NFP ont longuement échangé avec l’intersyndicale des centres hospitaliers.
La réunion a de nouveau mis en exergue la « situation dramatique » de l’hôpital public. Ce n’est pourtant pas la première fois, loin de là, que les soignants tirent la sonnette d’alarme. Pas une semaine ne passe en effet sans qu’on évoque le manque de médecins, les fermetures des urgences, comme à Voiron, Bourgoin-Jallieu ou Pont-de-Beauvoisin récemment, ou les cas de patients contraints de patienter plus de 24 heures sur un brancard, dans un couloir, avant d’être pris en charge.
« Une médecine qui devient dangereuse pour les patients »
Une vingtaine de syndicalistes représentant l’ensemble des hôpitaux isérois étaient présents
« Mais c’est encore plus fort quand on écoute le personnel », souligne Guillaume Gontard. De nombreux soignants estiment ainsi se trouver – involontairement bien sûr – « dans une position de maltraitance, avec une médecine qui devient dangereuse pour les patients », rapporte-t-il. D’où « une perte de sens et un mal-être au travail » pointés par beaucoup d’entre eux.
Tout cela découle en plus d’un « choix politique, financier et comptable », totalement « assumé » par le dernier comme le prochain gouvernements, accuse le sénateur de l’Isère. Il s’agit de fait, résume-t-il, du « choix d’une santé à deux vitesses : un service public complètement dégradé et un système privé pour ceux qui peuvent se le payer ».
Le sénateur Guillaume Gontard entouré des députés Hugo Prevost et Sandrine Nosbé.
« Quand va-t-on écouter le personnel hospitalier ? », s’insurge Sandrine Nosbé. Bien que « consciente de la situation du service public de la santé », la députée de la 9e circonscription de l’Isère s’avoue « encore plus étonnée » de l’ampleur de sa « dégradation ». « Une représentante d’un syndicat a expliqué qu’on ne parlait même plus de souffrance au travail tellement c’est plus fort que ça. Il y en a une qui a dit le mot suicide », raconte-t-elle.
Au vu des propos des soignants, affirme Sandrine Nosbé, « le système n’est même plus à bout de souffle, il est au plus bas ! Et je crois qu’ils veulent l’achever », lance l’élue insoumise, allusion au discours de Michel Barnier et à la politique de son futur gouvernement.
Le CHU Grenoble Alpes.
Néanmoins, les témoignages entendus ce jour-là fournissent des arguments aux députés du NFP pour les futures joutes parlementaires. « Ce sont des cas concrets à opposer aux macronistes qui parlent de chiffres, de lignes, de coupes ici et là », explique Hugo Prevost. « Ça nous permet de leur répondre « ce que vous dites là, ce sont très concrètement x morts, ou des médecins qui commencent leur service aux urgences avec cent patients ayant passé la nuit dans des conditions dramatiques, etc ». »
Le député de la 1re circonscription de l’Isère rappelle que les revendications des soignants sont connues et que « les solutions existent ». Parmi elles, « une meilleure reconnaissance des statuts et des horaires, une revalorisation des salaires, plus de médecins, de bras, de lits »… Or, poursuit Hugo Prevost, « les Français ont voté pour ce que proposent les organisations syndicales » et que reprend également le programme du Nouveau Front populaire. « Ce sont des choix à la fois économiques et politiques », ajoute-t-il.
Les soignants font entendre leur colère depuis des années.
Face aux politiques néo-libérales conduites par les gouvernements successifs et au ping-pong des agences régionales de santé (ARS) et directions des hôpitaux, qui « se renvoient la balle » sans assumer leur responsabilité, les parlementaires de gauche entendent bien jouer leur carte. Ceci, notamment lors de la prochaine échéance, à savoir le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS).
« On demande l’ouverture d’une session extraordinaire », indique Guillaume Gontard. « On va batailler à l’Assemblée nationale et au Sénat », abonde Sandrine Nosbé. Car « il y a urgence pour sauver notre système de santé », qu’elle ne reconnaît plus aujourd’hui : « Ce n’est pas la France ! »
Parlementaires et syndicats espèrent reconduire ce type de réunion dans les mois à venir.
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Publié le 01.01.1970 à 01:00
Claude Bertrand, ancien élu communiste de premier plan, s’est éteint fin août.
Claude Bertrand, ancien élu communiste à Saint-Martin-d’Hères, Échirolles et au conseil départemental, est décédé le 23 août 2024, à l’âge de 84 ans. Vice-président du Département en charge de la culture durant une décennie, il fut également président du SMTC. Une figure de la vie politique iséroise, dont l’action et le parcours auront marqué les militants qu’il a côtoyés.
« Claude Bertrand fait partie de cette génération d’élus communistes visionnaires, qui ont su marquer l’histoire du département à bien des égards. Son parcours inspirant restera dans les mémoires. » Les propos de Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, témoigne à la fois de la trace laissée par l’infatigable militant et élu et du profond respect que celui-ci inspire, au sein de son parti comme en dehors. Le Drômois d’origine – et Isérois d’adoption – s’est éteint le 23 août, à l’âge de 84 ans.
Claude Bertrand a notamment œuvré pour la culture, l’éducation et les transports.
Claude Bertrand, enseignant et militant depuis « toujours » au Parti communiste, a cumulé de nombreux mandats et fonctions au cours de sa vie politique. D’abord à Saint-Martin-d’Hères où il fut conseiller municipal à partir de 1977. Puis surtout à Échirolles où il s’installa au début des années 1980, prélude à un long bail au conseil municipal, de 1983 à 2008, dont 18 ans comme adjoint des maires Gilbert Biessy et Renzo Sulli. Ses délégations ? L’éducation, le développement économique et la culture.
« Il avait le souci de défendre toutes les formes de culture »
Saluant la « vie d’engagement » de Claude Bertrand, Amandine Demore, maire d’Échirolles, a fait part de son immense « respect » envers l’ancien élu, dont elle a loué les nombreux combats menés « pour le bien collectif ». L’édile PCF a notamment souligné son rôle dans le passage du collège Jean-Vilar en zone d’éducation prioritaire ainsi que dans la création du Musée de la Viscose ou encore dans l’expansion de l’espace Comboire.
Si Claude Bertrand s’imposa comme un acteur phare de la politique échirolloise durant près de trois décennies, son autre grand théâtre fut la scène départementale. Siégeant au conseil général – comme on l’appelait à l’époque – comme élu du canton d’Échirolles-Est, durant trois mandats, de 1992 à 2011, il a surtout endossé le costume de vice-président en charge de la culture et du patrimoine. Une délégation qu’il assuma sans discontinuer, entre 2001 et 2011.
José Arias a connu Claude Bertrand à Saint-Martin-d’Hères, puis au Département où il lui a succédé à la présidence du groupe communiste. Il garde en mémoire « son action en tant que vice-président à la culture », marquée par de nombreuses innovations, telles « l’accès à la gratuité des musées ». Il se souvient aussi, lorsque lui-même était vice-président à l’action sociale, de la volonté qu’avait son camarade de conduire « des actions conjointes pour permettre l’accès à la culture de tous les habitants du département, quelle que soit leur situation sociale ».
José Arias souligne également le « soutien [de Claude Bertrand] à l’ensemble des troupes de théâtre et du spectacle vivant » du territoire isérois. Un élu qui avait « le souci de défendre toute forme de culture, capable d’argumenter aussi bien en faveur d’un bon équilibre budgétaire pour la MC2 que pour le maintien d’une troupe de théâtre dans le Nord-Isère », salue-t-il.
Bien qu’étant d’une autre génération, Claude Bertrand montrait en outre un fort intérêt pour l’actualité culturelle, « notamment les cultures urbaines, comme le hip-hop », souligne José Arias, qui évoque un homme « sans préjugés ». « S’il était encore en fonction, il se poserait la question de défendre le street art, tout en ayant le souci du créateur », assure ainsi l’ancien premier adjoint de Saint-Martin-d’Hères. « Pour lui, il n’y avait pas de culture élitiste ou de sous-culture. »
D’importantes réalisations à la tête du SMTC
Parmi ses autres casquettes, Claude Bertrand a aussi été président du Syndicat intercommunal des eaux de la région grenobloise (Sierg) et bien sûr du Syndicat mixte des transports en commun (SMTC), ancêtre du Smmag, de 2001 à 2008. Sylvain Laval, actuel président du Smmag, a ainsi adressé tout son « respect à cet homme de gauche, militant du parti communiste, à cet homme d’engagements et de réalisations au service de toutes et de tous ».
Claude Bertrand a piloté d’importants projets pour le réseau de transports en commun. Citons notamment l’implosion de l’auto-pont pour la réalisation de la ligne C et le futur passage de la ligne E dont il a initié la réflexion, ainsi que l’extension de la ligne B jusqu’à Gières (2006) et la mise en service des lignes C (2006) et D (2007).
« Les communistes de l’Isère lui rendent hommage, et apportent leur soutien à sa famille et ses proches », conclut de son côté Jérémie Giono, au nom de la fédération PCF.
Claude Bertrand a notamment piloté la mise en service de la ligne C du tram.
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