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l'Atelier paysan - Renage Isère France
Publié le 30.10.2025 à 19:08

Madame la Directrice,

Depuis six mois, nous préparions la nouvelle saison de formation. Une saison dense, de cinq mois, du 15 octobre au 15 mars, durant laquelle nous accueillons chaque année des centaines de paysannes et paysans venus se former à l'autoconstruction d'outils agricoles.

Tout était prêt

Les inventaires étaient bouclés, les machines révisées. En juin, nous avions renforcé les installations de sécurité sur notre site en Isère. Tout l'été, nos paysans-bénévoles s'étaient mobilisés pour aménager, dans les délais, notre nouvel atelier de formation en Bretagne. Les réunions de préparation s'étaient enchaînées, les camions-ateliers révisés, les plannings finalisés, les catalogues imprimés. Les premières formations se sont tenues mi-octobre. Les groupes n'étaient pas encore complets, mais rien d'alarmant : nous connaissons le rythme du terrain. Les paysans et paysannes ne se libèrent vraiment qu'à la fin de leur saison. Début novembre, tout devait s'accélérer. Les préinscriptions confirmaient la dynamique : tout était prêt.

« Vos formations ne sont pas prioritaires. »

Mardi 21 octobre, tout bascule. Plusieurs emails venus de différentes délégations Vivéa, annoncent qu'en raison de « contraintes budgétaires ponctuelles », les formations ne seront financées que pour dix stagiaires maximum jusqu'à la fin de l'année. Le lendemain, un nouveau message tombe. Notre conseillère Vivéa en Isère nous informe que toutes nos formations sont refusées jusqu'au 31 décembre 2025. Motif invoqué : « vos formations ne sont pas prioritaires ». Très vite, d'autres délégations relaient la même consigne. Nous appelons, écrivons, insistons. Rien n'y fait. Les conseillers, impuissants, nous répètent qu'ils n'ont pas la main. Les retours d'autres partenaires confirment les restrictions : certains dispositifs sont partiellement épargnés. Pour nous, c'est un arrêt total :

  • 76 journées de formation à déprogrammer en 2025,
  • plus de 280 paysannes et paysans privés de formation cette fin d'année,
  • 13 formateurs et formatrices (dont une majorité de paysans et artisans qui diversifient leurs activités en hiver) sans activité pour les deux prochains mois,
  • 210 000 euros de ressources perdues et une association désormais menacée de faillite.

Votre décision prive des paysans de leur droit à se former

Et non, nous ne pouvons pas simplement reporter ces formations à 2026, comme nous y invitent vos services : la saison de formation est courte, et nos équipes comme nos moyens matériels sont déjà engagés ailleurs. Et non, il ne s'agit pas d'un simple ajustement technique, ni d'une parenthèse indolore une fois l' « émotion » retombée : c'est la moitié de notre activité annuelle qui s'effondre brutalement. Et non, nous n'acceptons pas d'être écartés au motif que nos formations ne seraient « pas prioritaires » alors qu'elles accompagnent les paysannes et les paysans dans leurs pratiques, leur installation, leur adaptation aux enjeux agricoles et climatiques d'aujourd'hui. Madame la directrice, nombre d'opérateurs de formation auprès des chefs d'exploitation sont, comme nous, issus d'organisations paysannes. Nous ne sommes pas des « boîtes à produire des formations », mais des structures ancrées dans les territoires, conçues et animées par et pour les paysans. Ce que vous appelez « ajustement budgétaire » est, pour nous, un séisme. Votre décision prive des paysans de leur droit à se former, et elle fragilise ceux qui, depuis des années, mettent leurs connaissances, leurs pratiques et leur énergie au service du développement agricole en dehors des ornières de l'industrie. En écartant nos formations, Vivéa tourne le dos à ceux qui construisent l'agriculture paysanne au quotidien. Nous rendrons publiques les conséquences de cette décision et nous agirons partout où il le faudra pour la dénoncer. Nous ne défendons pas une structure, mais un droit : celui des paysannes et paysans à se former, à innover, à rester maîtres de leurs outils et de leur avenir.

Marc Chénais Directeur de la coopérative l'Atelier Paysan Président de l'association Soudons, fermes !


Publié le 28.10.2025 à 13:30

Jeudi 13 novembre 2025 de 13h30 à 16h30 au GAEC Les Mélilots, 824, chemin de la Charrière d'Enfer 38240 Meylan aura lieu une démonstration d'outils dans la filière maraîchage.

Au programme :

  • Démonstrations d'outils auto-construits
  • Focus sur les stratégies de gestion de l'enherbement, le travail du sol et la fertilisation.
  • Démonstration d'un épandeur à compost porté.
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Démonstrations organisées dans le cadre d'une journée d'échanges sur l'actualité du site de la Taillat par Grenoble Alpes Métropole, la Chambre d'agriculture de l'Isère et L'atelier Paysan, avec le GAEC Les Mélilots, la fédération des CUMA Isère Savoie et ADABio. Avec le soutien de la fondation Daniel et Nina Carasso.


Publié le 13.10.2025 à 12:09

L'Atelier Paysan fait partie des partenaires du film "Soulèvements", de Thomas Lacoste, qui sortira en salle le 11 février prochain. D'ici là, vous pouvez le découvrir lors d'une des nombreuses projections en avant-première organisées un peu partout en France.

" Un portrait choral à seize voix, seize trajectoires singulières, réflexif et intime d'un mouvement de résistance intergénérationnel porté par une jeunesse qui vit et qui lutte contre l'accaparement des terres et de l'eau, les ravages industriels, la montée des totalitarismes et fait face à la répression politique. Une plongée au cœur des Soulèvements de la Terre révélant la composition inédite des forces multiples déployées un peu partout dans le pays qui expérimentent d'autres modes de vie, tissent de nouveaux liens avec le vivant, bouleversant ainsi les découpages établis du politique et du sensible en nous ouvrant au champ de tous les possibles. "

C'est ainsi qu'est présenté ce film sensible qui propose une plongée dans les Soulèvements de la terre au travers de différents fronts de lutte mais aussi de modalités d'organisation collective - notamment quand il faut mobiliser des cantines, une legal team, etc.

Le film donne aussi à voir l'Atelier Paysan et le hall technique de son siège, en Isère. Comme nous sommes signataires de l'appel constitutif des Soulèvements de la terre et tâchons humblement de contribuer à ce formidable élan collectif, l'équipe de réalisation du film a souhaité nous rendre visite pendant le tournage.

Retrouvez ci-dessous la bande-annonce, et consultez surtout la page "agenda" du film pour retrouver l'avant première la plus proche de chez vous !

Ou bande-annonce à retrouver directement sur Viméo

Liste des avant-premières prévues, à date du 13 octobre :

Si vous souhaitez organiser une projection-débat de Soulèvements, il est possible de le faire soit en avant-première en décembre-janvier, soit après la date de sortie (11 février 2026). Pour ce faire, rapprochez-vous de votre cinéma de proximité et demandez à l'équipe de nous contacter directement : contactfilmsoulevements(A)labandepassante.org

  • Lundi 13 octobre à 18h à Saint-Chély-d'apcher, Ciné Théâtre (130, rue Théophile Roussel)
  • Lundi 13 octobre à 20h20 à Pamiers, cinéma Le Rex (19, rue Taillancier)
  • Lundi 13 octobre à 20h à Castres, cinéma CGR (72, chemin des Porches) en présence de Thomas Lacoste
  • Lundi 13 octobre à 20h30 à L'Isle Jourdain, cinéma Olympia (6, rue Jean Bart)
  • Mardi 14 octobre à 20h à Carcassonne, CGR (Zone industrielle du Pont-Rouge, rue Magellan) en présence de Thomas Lacoste
  • Mercredi 15 octobre à 21h à Toulouse, cinéma American Cosmograph (24, rue Montardy) en présence de Thomas Lacoste
  • Jeudi 16 octobre à 20h30 à Saint-Gaudens, cinéma Le Régent (16, rue de l'Indépendance) en présence de Thomas Lacoste
  • Vendredi 17 octobre à 18h à Rodez, CGR (Avenue Victor Hugo)
  • Vendredi 17 octobre à 18h à Foix, L'Estive, Scène nationale de Foix et de l'Ariège (20, avenue du Général de Gaulle) en présence de Thomas Lacoste
  • Vendredi 17 octobre à 20h30 à Lectoure, cinéma Le Sénéchal (102, rue nationale)
  • Samedi 18 octobre à 17h30 à Albi, CGR Lapérouse (60, rue Séré de Rivières) en présence de Thomas Lacoste
  • Dimanche 19 octobre à 17h30 à Montauban, CGR Le Paris (21, boulevard Gustave Garrisson) en présence de Thomas Lacoste
  • Lundi 20 octobre à 20h30 à Figeac, cinéma Charles Boyer (2, boulevard Pasteur) en présence de Thomas Lacoste 2, 3 et 4 novembre, Festival international du film francophone de Tübingen & Stuttgart, Allemagne (du 29.10 au 05.11.25)En présence de Thomas Lacoste
  • Mardi 11 novembre à 10h30 à Paris, au Salon Marjolaine (Parc floral, route de la Pyramide, XIIe)En conclusion des conférences Marjolaine, avant-première en présence de Thomas Lacoste et des Soulèvements de la Terre
  • Dimanche 17 novembre à 10h à Saint-Martin-d'Hères, festival Écran Total, cinéma Mon Ciné (10, avenue Ambroise Croizat)Suivie d'une rencontre-débat Jeudi 20 novembre à Aubenas, Rencontres des cinémas d'Europe au Navire (13, rue du Dr Louis Pargoire)Avant-première en présence de Thomas Lacoste
  • Mercredi 26 novembre à 20h à Paris, cinéma Les 7 Parnassiens (98 boulevard du Montparnasse)Avant-première en présence de Thomas Lacoste en partenariat avec la Ligue des droits de l'Homme
  • Samedi 29 novembre à 18h à Rouen, festival Caméra au poing, cinéma Omnia République (28, rue de la République)Avant-première en présence de Thomas Lacoste et en partenariat avec les Amis de l'Huma
  • Du 2 au 5 décembre tournée en Iparralde (Pays basque Nord) et en Béarn en présence de Thomas LacosteMardi 2 décembre à 20h30 à Donibane Garazi (Saint-Jean-Pied-de-Port), cinéma le Vauban (2 bis, avenue Renaud)
  • Mercredi 3 décembre à Donibane Lohizune (Saint-Jean-de-Luz), cinéma le Sélect (29, boulevard Victor Hugo)
  • Jeudi 4 décembre à 20h30 à Maule-Lextarre (Mauléon-Licharre), cinéma Maule Baitha (10, rue Arnaud de Maytie)
  • Vendredi 5 décembre à Pau, cinéma le Méliès (15, place du Foirail)
  • Dimanche 11 janvier à 11h à Paris, dans le cadre de L'Écran des Droits au cinéma Majestic Bastille (2-4, boulevard Richard Lenoir)Avant-première en présence de Thomas Lacoste en partenariat avec Amnesty International, Autour du 1er mai, la fédération de Paris de la Ligue des droits de l'Homme et l'Observatoire International des Prisons
  • Mardi 13 janvier à Nantes, cinéma le Concorde (79, boulevard de l'Égalité)Avant-première en présence de Thomas Lacoste
  • Lundi 2 février à 20h à Vannes, dans le cadre du Forum social local Un autre monde est possibleAvant-première en présence de Thomas Lacoste
  • 11 février 2026, sortie nationale de Soulèvements dans toutes les bonnes salles !

Publié le 08.10.2025 à 17:14

La zbeulinette permet de ravitailler les manifestations ou les piquets de grève. Elle est construite sur un châssis de remorque et est tractable par un véhicule léger ou un tracteur.

Plusieurs versions de la Zbeulinette existent. En fonction des choix d'aménagements, elle peut autant intégrer une sono, une cantine mobile, etc. En manifestation, elle sert de lubrifiant entre les différents cortèges. Au fur et à mesure de son usage, la Zbeulinette devient identifiable et fédératrice.

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Étapes pour sa construction

  1. Définir les perspectives d'usage de la Zbeulinette pour adapter son aménagement, et le matériau utilisé (acier ou aluminium).
  2. Trouver un châssis de remorque à utiliser (ça peut être une caravane pourrie !) comme support.
  3. Organiser un chantier de fabrication de la structure métallique sur le châssis, des plans de travail et du plancher, et de la toile qui couvre l'ensemble.

+ Niveau de difficulté : ***** + compétences requises : soudure à l'arc aluminium ou acier + nombre de personnes : 5 + durée estimée : une semaine + coût estimé en 2025 : 1690€

Archive .Zip à télécharger ci-dessous : croquis et plans pour logiciel SolidWorks fournis par les conceptrices et concepteurs de la Zbeulinette (sans intervention de l'Atelier Paysan) Zip - 5.3 Mio NB : Cet outil n'est pas (encore) commandable en kit auprès de l'Atelier Paysan.

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Publié le 08.10.2025 à 11:53

Le bazouk est un projecteur d'images léger et portatif, sur batterie, qui permet de projeter dans l'espace public en étant à longue distance de sa cible (100 à 150 mètres).

Les bazouks sont des outils de lutte, utilisés pour défendre des causes (luttes sociales, contre l'extrême droite, internationales, paysannes, syndicales, écologistes, luttes féministes et queer, luttes antiracistes et décoloniales…). Ce sont des outils à mutualiser qui n'équipent pas des individus. Il est construit et mis en place pour des collectifs. Les collectifs équipés s'engagent à le mettre à disposition des autres collectifs de leurs territoires. C'est donc un outil de lutte, pour relier les luttes : On projette pour rendre visible une cause mais aussi pour faire de l'interlutte et des alliances.

Cela doit s'ancrer dans une stratégie de communication et être préparé en conséquence : une personne à la projection, un.e photographe, et une campagne de diffusion dans laquelle insérer le visuel créé. Mais cela peut aussi servir à motiver une foule en projetant des slogans, faire un karaoké de luttes en projetant les paroles, ou projeter une date de rendez-vous lors d'une assemblée par exemple.

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Niveau de difficulté : * Compétences requises : Simple - découpe, perçage, vissage de tubes PVC Nombre de personnes : 1 à 20 personnes pour 1 à 7 bazouks Durée estimée : 45 minutes à 4 heures Coût estimé selon modèle présenté : 35 à 50 € par Bazouk

Les plans de l'outil sont sous licence Creative Commons (voir les détails : CC BY-NC-SA), garantissant l'accès, la modification et la redistribution dans un cadre non commercial et un esprit contributif.

Le bazouk est un projet open source mis à disposition par le collectif brésilien Colletivo Transverso et initialement intitulé « Bazuka Poetica ».

Fichiers : Pour plus d'informations, organiser un atelier de fabrication, ou recevoir les détails de construction, contactez les Bazoukeuses en précisant votre collectif et emplacement géographique à lesbazoukeuses[-at-]proton.me

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Publié le 17.09.2025 à 08:29

En 2021, l'Atelier Paysan publiait son manifeste, Reprendre la terre aux machines. Ce mois-ci, comme une réponse, un collectif de chercheurs et chercheuses en sciences sociales publient un ouvrage académique intitulé Comment les machines ont pris la terre. Enquêtes sur la mécanisation de l'agriculture et ses conséquences. Sortie le 25 septembre !

Cet ouvrage est issu d'un projet de recherche participative sur les politiques de la machine agricole initié en 2018 par l'Atelier Paysan avec l'aide de la coopérative L'Atelier des Jours à venir, et mené de 2019 à 2025 grâce au soutien financier de la Fondation de France et de l'IFRIS (Institut Francilien Recherche, Innovation et Société).

L'Atelier Paysan n'est donc pas tout à fait étranger à ce livre. D'une part, car des sociétaires de la coopérative ont contribué à deux chapitres basés sur les résultats d'une enquête menée ensemble, avec les chercheurs et chercheuses, sur l'équipement des fermes. D'autre part, car nous souhaitions avec ce projet faire émerger un travail de recherche sur la machine agricole, pour qu'elle ne soit plus un impensé académique. C'est peu dire que le résultat dépasse nos attentes : non seulement cet ouvrage confirme nos intuitions et légitime nos analyses, en les approfondissant, mais il contribue à structurer un champ de recherche des sciences sociales autour des questions de mécanisation et de solutionnisme technologique en agriculture.

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Il s'agit bien d'un ouvrage académique, dont les contributions ont fait l'objet d'un processus de validation scientifique. Les éditions de l'ENS de Lyon le présentent ainsi : "L'agriculture numérique – drones, tracteurs connectés, pulvérisateurs de « précision », etc. – est aujourd'hui présentée comme une solution incontournable pour affronter les défis alimentaires et écologiques globaux. Ce projet s'inscrit dans la continuité des politiques d'équipement agricole ayant favorisé la concentration des exploitations et l'intensification des modes de production depuis les années 1950. Les machines agricoles demeurent toutefois des technologies peu débattues et peu étudiées. Quelles sont les organisations économiques et professionnelles ainsi que les politiques publiques qui, hier comme aujourd'hui, promeuvent des technologies intensives en capitaux et gourmandes en énergies fossiles ? Quelles transformations du travail agricole et quelles conséquences environnementales en résultent ? Rassemblant les contributions d'historiens et d'historiennes, de sociologues et d'anthropologues, ce livre éclaire les formes des verrouillages sociotechniques dans lesquels sont pris les agriculteurs et les agricultrices, contraignant leurs choix, augmentant leur empreinte environnementale, limitant la maîtrise de leurs outils de travail, et décourageant leurs velléités de bifurcation."

Comment les machines ont pris la terre. Enquêtes sur la mécanisation de l'agriculture et ses conséquences, Sara Angeli Aguiton, Sylvain Brunier, Baptiste Kotras, Céline Pessis et Samuel Pinaud (Dir.), septembre 2025, Éditions de l'ENS de Lyon

👉 Détails sur l'ouvrage

👉 Des occasions de le découvrir :

  • une conférence/débat/projection de film documentaire, le 2 octobre à 18h30, au théâtre Kantor à l'ENS de Lyon
  • une conférence/débat aux Rendez-vous de l'histoire à Blois, le 11 octobre à 11h30, sur le thème "Qui gouverne la ferme France ?"
  • une présentation du livre dans le séminaire du laboratoire SADAPT à Saclay (AgroParisTech), le 18 novembre à 10h
  • un court podcast à retrouver prochainement dans "Le sens des mots" , la série de podcasts des Éditions de l'ENS de Lyon

👉 Sommaire :

Introduction (disponible en ligne ici)

Première partie : mécanisation et environnement

  • Chapitre 1. La motorisation et la pétrolisation de l'agriculture française (1944-1973). Une histoire désorientée (Chistophe Bonneuil)
  • Chapitre 2. Soutien à l'investissement et fiscalité des machines. Persistance d'une logique productiviste au temps de l'écologisation (Sara Angeli Aguiton, Stéphanie Barral et Jeanne Oui)
  • Chapitre 3. Sur les traces des machines forestières. Le développement du machinisme forestier à l'épreuve des sols (Charlotte Glinel)

Deuxième partie : organisations et marchés du machinisme agricole

  • Chapitre 4. Consolider une industrie lourde : incitations fiscales et stratégies d'investissement en matériel agricole (Samuel Pinaud, Thomas Borrell, Odile Cassagnou, Marie-Océane Fekairi et Jérémie Grojnowski)
  • Chapitre 5. L'agroéquipement : pièce maîtresse de la différenciation du marché de la sous-traitance agricole (Geneviève Nguyen et François Purseigle)
  • Chapitre 6. Une particularité française : Les Cuma (coopératives d'utilisation de matériel agricole) (Véronique Lucas)

Troisième partie : travailler avec des machines

  • Chapitre 7. L'appel aux manèges ? Persistance et usages des moteurs animés dans l'agriculture française du premier XXe siècle (François Jarrige)
  • Chapitre 8. Le dépannage et la maintenance. Autonomie et délégation du travail de réparation des machines (Sylvain Brunier, Baptiste Kotras, Arca Arguelles-Caouette, Anne Kerdranvat et Joël Piles)
  • Chapitre 9. Modernisation laitière et division du travail, de l'après-­guerre à la robotisation (Théo Martin)
  • Chapitre 10. Combler l'éloignement avec les abeilles par la surconnexion. Les trajectoires de numéri-mécanisation en apiculture face à l'incertain (Robin Mugnier)

Quatrième partie : les innovations machiniques, entre promotion et controverses

  • Chapitre 11. Des exploitations familiales suréquipées ? Gouverner la motorisation de l'agriculture dans les années 1950 (Céline Pessis, Quentin Thubières et Christophe Bonneuil)
  • Chapitre 12. Les tracteurs comme incarnation de l'identité masculine des agriculteurs. Analyse de la publicité agricole (Saône-­et-Loire, 1960-1974) (Cassandra Martin)
  • Chapitre 13. Le mythe de la machine dans le cinéma agricole français (Jérémie Grojnowski)
  • Chapitre 14. Centraliser ou distribuer les données : deux imaginaires opposés pour la numérisation de l'agriculture (Léa Stiefel)

Publié le 15.09.2025 à 15:39
Daumazan sur Arize, mardi 9 septembre.

Un groupe d'une vingtaine de personnes est accueilli dans les locaux de la Fédération Rénova, association active dans la préservation des espèces végétales locales et des savoir-faire qui vont avec : arboriculture fruitière, transformation des fruits, plantations de haies…

Ce jour-là, c'est plus précisément autour de l'extraction de graines que les collecteurs, les pépiniéristes et les conseillers de différentes structures sont réunis pour partager leurs connaissances, essais divers et besoins. L'enjeu : améliorer les techniques qui facilitent le travail de d'extraction et préparation de semences d'espèces locales, en vue de leur réimplantation massive dans les territoires de collecte (haies, agroforesterie…).

Décryptage des opérations et identification de techniques existantes

Pour commencer, il a fallu se mettre d'accord sur les mots à attribuer aux différentes catégories d'opérations, et le groupe y est parvenu péniblement : premier tri, préparation préalable, libération de la graine, isolation de la graine... Ces étapes recouvrent chacune de multiples possibilités d'opérations selon l'espèce mais aussi l'état de maturité des fruits collectés : il y a des fruits durs, d'autres mous, certains avec des graines fragiles, certains qui nécessitent des étapes préalables avant de pouvoir commencer à séparer la pulpe des graines… on comprend alors qu'un travail exclusivement manuel peut vite s'avérer pénible et chronophage… et qu'une recherche foisonnante de solutions est naturellement à l'œuvre pour faciliter la production de graines et amplifier la valorisation de la génétique locale.

Le groupe a donc listé une multitude d'étapes, dont la chronologie n'est pas identique d'une espèce à l'autre : ça a parlé fusain, églantier, chèvrefeuille, alisier, cormier, prunelles, nèfles, pommes et poires sauvages, nerprun alaterne… Une bonne partie de la journée a été consacrée à observer et débattre de différentes solutions mécaniques à l'essai : grugeoir à pommes à rouleaux et marteaux, fouloir à raisins à rouleaux, épépineuses à moteur électrique, plateau d'écrasement à lattes, bétonnière avec mélange fruits-cailloux/galets, moulins à grains modifiés et entrainés manuellement ou à l'aide de perceuse électrique, mélangeur à béton, vortex pour faciliter la séparation pulpe-graines, séries de tamis pour séparation au jet d'eau ou au karcher… beaucoup de détournements d'usages d'outils low-tech et parfois anciens, et de multiples adaptations permettant de gagner en précision, temps ou ergonomie. Les systèmes de séchage et de tri des graines ont aussi fait l'objet de discussion.

Perspectives pour l'Atelier Paysan

Pour l'Atelier Paysan, ce fut une superbe occasion de s'immerger dans cette thématique et d'engranger une somme d'informations conséquente qui servira au recensement en cours des solutions techniques mises en œuvre par les spécialistes de cette activité. Ce travail a démarré à l'initiative du Parc Naturel Régional de la Brenne et associe d'autres acteurs des filières Végétal Local un peu partout en France. Il se poursuit sur la fin de l'année 2025.

Tous les volontaires qui ont des contacts ou des solutions sur le sujet sont invités à se manifester : g.delaunay(at)latelierpaysan.org.

JPEG - 5 Mio Moulin à grains mis en mouvement par perceuse électrique, ici extraction des graines de cynorrhondon.

JPEG - 3.9 Mio Graine de cormier, avec et sans le tégument qui l'entoure. Ce dernier crée une dormance et doit donc être retiré pour obtenir de bonnes levées en pépinière.

PNG - 767.7 kio Petit système de racloir construit à partir de lames de terrasse rainurées.


Publié le 18.08.2025 à 16:14

La nouvelle saison de formation débutera fin septembre 2025 et les pré-inscriptions sont ouvertes !

Au programme cette année

Retrouvez nos 4 thématiques sur près de 100 dates dans 43 départements :

  • Travail du métal et autoconstruction d'outils agricoles
  • Travail du bois
  • Mécanique agricole
  • Autres technologies paysannes
Consulter le programme et se pré-inscrire Les outils constructibles en formation

Lors des formations au travail du métal, vous pouvez construire votre outil de la gamme Atelier Paysan :

  • En formation 3 jours - petits outils, principalement des outils manuels ou équipements d'atelier
  • En formation 5 jours - (presque) tous les outils de la gamme Atelier Paysan, toutes filières confondues : triptyque, rouleaux, bineuse, BPO...
  • En formation 8 jours - outils plus complexes : épandeur à compost/fumier, four à pain, décortiqueur à petit épeautre, brosse à blé...

Les outils sont également disponibles en kit prêt-à-assembler, livrés chez vous pour une autoconstruction en toute autonomie.

Quelques nouveautés sont déjà disponibles et vous seront présentées à la rentrée !

Consulter le catalogue outilsPNG - 141.5 kio

Publié le 18.08.2025 à 10:26

Lors des incendies de cet été, en plus des forêts, ce sont des hectares de terres habitées et agricoles qui sont sinistrées, pour beaucoup en viticulture et en élevage.

Le Tiers-lieu Paysan Beauregard et l' ASPIC, tous deux essaims de l'Atelier Paysan, animent cette chaine de solidarité locale depuis près 2 semaines. Et ils ont besoin de renfort pour venir en aide directe aux paysans, paysannes et habitant-es victimes des incendies de cet été.

Vous pouvez donner :

  • De votre temps : visites des fermes sinistrés pour recenser les besoins et urgences, chantier (réparation, arrosage, clôtures., déblayages..) , gestion des dons financiers et matériels, cuisine et approvisionnement, accueil et replacement des animaux, accueil des sinistrés et des bénévoles...

Le collectif est d'ailleurs à la recherche urgente d'un ou d'une coordinatrice bénévole pour coordonner l'action sur 1 à 3 semaines !

  • De l'argent, via lacagnotte en ligne : L'intégralité des dons sera utilisée avec transparence pour agir dans les zones sinistrées par l'entraide et la mutualisation. Plus de 25 000 euros en quelques jours... il en faut encore !
  • Du matériel et des denrées alimentaires, tels que :
  • Nourriture pour humains et pour animaux
  • Bocaux, bidons et cuve pour l'eau.
  • Matériel d'irrigation, de plomberie et de clôture.
  • Equipement Protection Individuelle : chaussures sécu, lunettes, casques + anti-bruits gants.

CONTACTEZ L'ASPIC : 06 86 01 60 93 ou le Tiers Lieux de Beauregard : 06 15 09 50 76

Actualités et info à suivre sur les pages des 2 structures : [Tiers-Lieu Paysan de Beauregard Facebook ou site web


Publié le 24.07.2025 à 15:30

Depuis plusieurs années, notre société coopérative d'intérêt collectif, la SCIC L'Atelier Paysan, traverse des difficultés financières importantes. Ces derniers mois, des choix difficiles ont été faits (non-renouvellement de postes, licenciements économiques, arrêt de certaines activités).

Malgré cela, il nous a fallu saisir début juillet le tribunal de commerce, qui a placé la SCIC en procédure de sauvegarde à compter du 15 juillet 2025. Cette décision n'est pas une surprise, elle ne nous prend pas au dépourvu.

Nos difficultés tiennent à la fois à la complexité de faire vivre un modèle de formation technique dédié à l'outillage paysan, à la difficulté de financer des communs (l'élaboration de plans d'outils, tutoriels, méthodes de travail à faire vivre auprès d'une communauté d'usager·es) et à un endettement significatif qui pèse aujourd'hui lourdement sur notre fonctionnement. La procédure de sauvegarde vise à nous donner un cadre sécurisé pour poursuivre nos activités dans les mois à venir, sous la supervision du tribunal.

Parallèlement, le projet lancé il y a une quinzaine d'années par une poignée de passionné·es et qui s'est structuré à partir de 2014 au sein de la SCIC, continue d'inspirer et de prendre forme dans d'autres structures. L'association Communs Paysans, dédiée à des activités non commerciales, et les essaims réunis dans le réseau Soudons Fermes permettent notamment de faire vivre et rayonner cette aventure collective - à la fois technique et politique. C'est d'ailleurs ce réseau qui va porter la prochaine saison de formation, dont le catalogue est presque prêt, et favoriser son déploiement dans de plus en plus de territoires.

Alors si, face à cette nouvelle, vous vous demandez « Que faire ? », la réponse est simple : faire connaître ces activités d'apprentissage et d'auto-construction en faveur de l'autonomie technique, via l'offre de formation et les catalogues outils par filière, vous mobiliser contre l'agriculture industrielle et l'escalade technologique, ou encore contribuer à la dynamique d'essaimage dans votre territoire… Bref, susciter l'appétit, avec nous. Car si la SCIC a un genou à terre, l'Atelier Paysan garde les crocs.


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