
Madame la Directrice,
Depuis six mois, nous préparions la nouvelle saison de formation. Une saison dense, de cinq mois, du 15 octobre au 15 mars, durant laquelle nous accueillons chaque année des centaines de paysannes et paysans venus se former à l'autoconstruction d'outils agricoles.
Tout était prêt
Les inventaires étaient bouclés, les machines révisées. En juin, nous avions renforcé les installations de sécurité sur notre site en Isère. Tout l'été, nos paysans-bénévoles s'étaient mobilisés pour aménager, dans les délais, notre nouvel atelier de formation en Bretagne. Les réunions de préparation s'étaient enchaînées, les camions-ateliers révisés, les plannings finalisés, les catalogues imprimés. Les premières formations se sont tenues mi-octobre. Les groupes n'étaient pas encore complets, mais rien d'alarmant : nous connaissons le rythme du terrain. Les paysans et paysannes ne se libèrent vraiment qu'à la fin de leur saison. Début novembre, tout devait s'accélérer. Les préinscriptions confirmaient la dynamique : tout était prêt.
« Vos formations ne sont pas prioritaires. »
Mardi 21 octobre, tout bascule. Plusieurs emails venus de différentes délégations Vivéa, annoncent qu'en raison de « contraintes budgétaires ponctuelles », les formations ne seront financées que pour dix stagiaires maximum jusqu'à la fin de l'année. Le lendemain, un nouveau message tombe. Notre conseillère Vivéa en Isère nous informe que toutes nos formations sont refusées jusqu'au 31 décembre 2025. Motif invoqué : « vos formations ne sont pas prioritaires ». Très vite, d'autres délégations relaient la même consigne. Nous appelons, écrivons, insistons. Rien n'y fait. Les conseillers, impuissants, nous répètent qu'ils n'ont pas la main. Les retours d'autres partenaires confirment les restrictions : certains dispositifs sont partiellement épargnés. Pour nous, c'est un arrêt total :
- 76 journées de formation à déprogrammer en 2025,
- plus de 280 paysannes et paysans privés de formation cette fin d'année,
- 13 formateurs et formatrices (dont une majorité de paysans et artisans qui diversifient leurs activités en hiver) sans activité pour les deux prochains mois,
- 210 000 euros de ressources perdues et une association désormais menacée de faillite.
Votre décision prive des paysans de leur droit à se former
Et non, nous ne pouvons pas simplement reporter ces formations à 2026, comme nous y invitent vos services : la saison de formation est courte, et nos équipes comme nos moyens matériels sont déjà engagés ailleurs. Et non, il ne s'agit pas d'un simple ajustement technique, ni d'une parenthèse indolore une fois l' « émotion » retombée : c'est la moitié de notre activité annuelle qui s'effondre brutalement. Et non, nous n'acceptons pas d'être écartés au motif que nos formations ne seraient « pas prioritaires » alors qu'elles accompagnent les paysannes et les paysans dans leurs pratiques, leur installation, leur adaptation aux enjeux agricoles et climatiques d'aujourd'hui. Madame la directrice, nombre d'opérateurs de formation auprès des chefs d'exploitation sont, comme nous, issus d'organisations paysannes. Nous ne sommes pas des « boîtes à produire des formations », mais des structures ancrées dans les territoires, conçues et animées par et pour les paysans. Ce que vous appelez « ajustement budgétaire » est, pour nous, un séisme. Votre décision prive des paysans de leur droit à se former, et elle fragilise ceux qui, depuis des années, mettent leurs connaissances, leurs pratiques et leur énergie au service du développement agricole en dehors des ornières de l'industrie. En écartant nos formations, Vivéa tourne le dos à ceux qui construisent l'agriculture paysanne au quotidien. Nous rendrons publiques les conséquences de cette décision et nous agirons partout où il le faudra pour la dénoncer. Nous ne défendons pas une structure, mais un droit : celui des paysannes et paysans à se former, à innover, à rester maîtres de leurs outils et de leur avenir.
Marc Chénais Directeur de la coopérative l'Atelier Paysan Président de l'association Soudons, fermes !
Jeudi 13 novembre 2025 de 13h30 à 16h30 au GAEC Les Mélilots, 824, chemin de la Charrière d'Enfer 38240 Meylan aura lieu une démonstration d'outils dans la filière maraîchage.
Au programme :
- Démonstrations d'outils auto-construits
- Focus sur les stratégies de gestion de l'enherbement, le travail du sol et la fertilisation.
- Démonstration d'un épandeur à compost porté.
Démonstrations organisées dans le cadre d'une journée d'échanges sur l'actualité du site de la Taillat par Grenoble Alpes Métropole, la Chambre d'agriculture de l'Isère et L'atelier Paysan, avec le GAEC Les Mélilots, la fédération des CUMA Isère Savoie et ADABio. Avec le soutien de la fondation Daniel et Nina Carasso.
Octobre 2025 - L'ADAF organisait pour ses 10 ans une fête avec un programme riche en activités. C'était l'occasion de découvrir ou d'approfondir les pratiques agroécologiques et d'agroforesterie que l'association promeut et accompagne sur son territoire d'action (Drôme et départements limitrophes). Elle accompagne notamment des viticulteurs, qui expérimentent la plantation d'arbres au sein de leurs parcelles. Pour eux, c'est un levier parmi d'autres, pour améliorer leurs pratiques, les rendre plus résilientes face aux changements climatiques constatés de manière criante ces dernières années. Parmi ces pratiques, celle des couverts végétaux.
C'est donc naturellement que l'ADAF s'est associée au projet VIREG, dont la naissance s'est forgée autour de la conception d'outils viticoles issus du recyclage et des pratiques de couvert végétal.
Pour la fête de ses 10 ans, un atelier était justement dédié aux pratiques explorées et aux outils en développement qui y sont liés. Environ 45 personnes, viticulteurs – dont un bon groupe venu du Beaujolais, conseillers et étudiants, s'est retrouvé de bon matin sur une parcelle du domaine Lattard à Autichamp (26) pour découvrir les travaux en cours.
Denis Lattard, s'il ne participe pas lui-même aux travaux dans VIREG, n'en est pas moins bricoleur et autoconstructeur et c'est après une présentation de ses activités agricoles diversifiées (grands cultures, viticulture, élevage de lapins) et plus spécifiquement de sa conduite des vignes que le tour d'horizon des travaux en cours a débuté :
• Dans le Diois, un groupe de quatre viticulteurs travaille sur des cadres extensibles, supports de différents accessoires de travail du sol du cavaillon. Ils espèrent mettre au point une solution efficace pour entretenir le sol le moins enherbé possible, en combinant disques émotteurs et étoiles de boudibinage, et un support modulable en largeur permettant de faciliter les passages d'une vigne à l'autre. Les constructions doivent s'achever en octobre pour les premiers tests qui se poursuivront en 2026.
Cadre extensible modifié pour porter des étoiles de boudibinage utilisées pour l'entretien du cavaillon
• Dans le Sud de la Drôme, un GIEE (groupement d'intérêt économique et environnemental), dénommé Graines de Vignes, explore des solutions pour compléter les bénéfices des couverts végétaux que pratiquent déjà ses membres, en inoculant leurs sols avec des microorganismes issus de vermicompost. Mais au préalable, il est nécessaire de mieux faire circuler l'air en profondeur dans le sol pour offrir aux microorganismes les conditions idéales de leur multiplication. C'est pourquoi le groupe d'une petite dizaine de viticulteurs teste actuellement une plaque munie de dents, qui permet, au bout d'un bras de mini-pelle, de perforer verticalement le sol près des ceps, avant l'épandage de thés de vermicompost oxygéné. Tout cela se mène à petite échelle, dans un cadre expérimental, et les outils d'extension seront à imaginer lorsque les premiers résultats le justifieront.
• Côté Ardéchois, des viticulteurs du Nord du département font face comme dans d'autres vignobles aux contraintes de parcelles en dévers, dont le travail du cavaillon a tendance à faire descendre la terre, au détriment des hauts de parcelles qui se voient érodées. Éliminer le travail du sol au niveau du cavaillon motive les viticulteurs, et pour se faire, il serait très pertinent d'y installer un couvert végétal pérenne, à condition qu'il ne se développe pas trop haut et qu'il ne concurrence pas la vigne. Voici le groupe parti dans une exploration tout à la fois agronomique (tester des espèces végétales semées, pour l'instant différents trèfles) et technique car il leur manque les outils pour semer sous le rang et rappuyer correctement le semis. Le rendez-vous à Autichamp a donné l'occasion aux viticulteurs du groupe de montrer une première version en test d'un module de semis latéral avec rappui, installé sur un semoir à engrais verts du commerce.
Semoir modifié avec descente latérale des graines et système de rappui à l'essai.
Les démonstrations enrichies des témoignages des viticulteurs présents et les nombreux échanges qu'ont suscité ces travaux sont le fruit de l'investissement, pour l'occasion, d'un collectif d'acteurs : ADAF, Agribiodrôme et l'Atelier Paysan.
Le tour d'horizon n'était cependant que Rhône-Alpin alors que le financement du projet VIREG par FranceAgriMer est plus large géographiquement (également en Occitanie et en Alsace). Des viticulteurs, accompagnés par des partenaires locaux, travaillent dans l'Aude à la conception d'une faucheuse de couverts végétaux réglable en largeur issue du recyclage d'une écimeuse. Le groupe alsacien s'investit dans la création d'un outil permettant de freiner la croissance des couverts végétaux ou enherbements spontanés, sans les tuer complètement, là encore en réutilisant un cadre disponible.
Pendant l'hiver, ces outils seront finalisés pour être testés au champ en 2026 et nous ne manquerons pas d'évoquer l'avancement des travaux.
La charrue décavaillonneuse autoconstruite de D. Lattard.
L'Atelier Paysan fait partie des partenaires du film "Soulèvements", de Thomas Lacoste, qui sortira en salle le 11 février prochain. D'ici là, vous pouvez le découvrir lors d'une des nombreuses projections en avant-première organisées un peu partout en France.
" Un portrait choral à seize voix, seize trajectoires singulières, réflexif et intime d'un mouvement de résistance intergénérationnel porté par une jeunesse qui vit et qui lutte contre l'accaparement des terres et de l'eau, les ravages industriels, la montée des totalitarismes et fait face à la répression politique. Une plongée au cœur des Soulèvements de la Terre révélant la composition inédite des forces multiples déployées un peu partout dans le pays qui expérimentent d'autres modes de vie, tissent de nouveaux liens avec le vivant, bouleversant ainsi les découpages établis du politique et du sensible en nous ouvrant au champ de tous les possibles. "
C'est ainsi qu'est présenté ce film sensible qui propose une plongée dans les Soulèvements de la terre au travers de différents fronts de lutte mais aussi de modalités d'organisation collective - notamment quand il faut mobiliser des cantines, une legal team, etc.
Le film donne aussi à voir l'Atelier Paysan et le hall technique de son siège, en Isère. Comme nous sommes signataires de l'appel constitutif des Soulèvements de la terre et tâchons humblement de contribuer à ce formidable élan collectif, l'équipe de réalisation du film a souhaité nous rendre visite pendant le tournage.
Retrouvez ci-dessous la bande-annonce, et consultez surtout la page "agenda" du film pour retrouver l'avant première la plus proche de chez vous !
Ou bande-annonce à retrouver directement sur Viméo
Liste des avant-premières prévues, à date du 13 octobre :Si vous souhaitez organiser une projection-débat de Soulèvements, il est possible de le faire soit en avant-première en décembre-janvier, soit après la date de sortie (11 février 2026). Pour ce faire, rapprochez-vous de votre cinéma de proximité et demandez à l'équipe de nous contacter directement : contactfilmsoulevements(A)labandepassante.org
- Lundi 13 octobre à 18h à Saint-Chély-d'apcher, Ciné Théâtre (130, rue Théophile Roussel)
- Lundi 13 octobre à 20h20 à Pamiers, cinéma Le Rex (19, rue Taillancier)
- Lundi 13 octobre à 20h à Castres, cinéma CGR (72, chemin des Porches) en présence de Thomas Lacoste
- Lundi 13 octobre à 20h30 à L'Isle Jourdain, cinéma Olympia (6, rue Jean Bart)
- Mardi 14 octobre à 20h à Carcassonne, CGR (Zone industrielle du Pont-Rouge, rue Magellan) en présence de Thomas Lacoste
- Mercredi 15 octobre à 21h à Toulouse, cinéma American Cosmograph (24, rue Montardy) en présence de Thomas Lacoste
- Jeudi 16 octobre à 20h30 à Saint-Gaudens, cinéma Le Régent (16, rue de l'Indépendance) en présence de Thomas Lacoste
- Vendredi 17 octobre à 18h à Rodez, CGR (Avenue Victor Hugo)
- Vendredi 17 octobre à 18h à Foix, L'Estive, Scène nationale de Foix et de l'Ariège (20, avenue du Général de Gaulle) en présence de Thomas Lacoste
- Vendredi 17 octobre à 20h30 à Lectoure, cinéma Le Sénéchal (102, rue nationale)
- Samedi 18 octobre à 17h30 à Albi, CGR Lapérouse (60, rue Séré de Rivières) en présence de Thomas Lacoste
- Dimanche 19 octobre à 17h30 à Montauban, CGR Le Paris (21, boulevard Gustave Garrisson) en présence de Thomas Lacoste
- Lundi 20 octobre à 20h30 à Figeac, cinéma Charles Boyer (2, boulevard Pasteur) en présence de Thomas Lacoste 2, 3 et 4 novembre, Festival international du film francophone de Tübingen & Stuttgart, Allemagne (du 29.10 au 05.11.25)En présence de Thomas Lacoste
- Mardi 11 novembre à 10h30 à Paris, au Salon Marjolaine (Parc floral, route de la Pyramide, XIIe)En conclusion des conférences Marjolaine, avant-première en présence de Thomas Lacoste et des Soulèvements de la Terre
- Dimanche 17 novembre à 10h à Saint-Martin-d'Hères, festival Écran Total, cinéma Mon Ciné (10, avenue Ambroise Croizat)Suivie d'une rencontre-débat Jeudi 20 novembre à Aubenas, Rencontres des cinémas d'Europe au Navire (13, rue du Dr Louis Pargoire)Avant-première en présence de Thomas Lacoste
- Mercredi 26 novembre à 20h à Paris, cinéma Les 7 Parnassiens (98 boulevard du Montparnasse)Avant-première en présence de Thomas Lacoste en partenariat avec la Ligue des droits de l'Homme
- Samedi 29 novembre à 18h à Rouen, festival Caméra au poing, cinéma Omnia République (28, rue de la République)Avant-première en présence de Thomas Lacoste et en partenariat avec les Amis de l'Huma
- Du 2 au 5 décembre tournée en Iparralde (Pays basque Nord) et en Béarn en présence de Thomas LacosteMardi 2 décembre à 20h30 à Donibane Garazi (Saint-Jean-Pied-de-Port), cinéma le Vauban (2 bis, avenue Renaud)
- Mercredi 3 décembre à Donibane Lohizune (Saint-Jean-de-Luz), cinéma le Sélect (29, boulevard Victor Hugo)
- Jeudi 4 décembre à 20h30 à Maule-Lextarre (Mauléon-Licharre), cinéma Maule Baitha (10, rue Arnaud de Maytie)
- Vendredi 5 décembre à Pau, cinéma le Méliès (15, place du Foirail)
- Dimanche 11 janvier à 11h à Paris, dans le cadre de L'Écran des Droits au cinéma Majestic Bastille (2-4, boulevard Richard Lenoir)Avant-première en présence de Thomas Lacoste en partenariat avec Amnesty International, Autour du 1er mai, la fédération de Paris de la Ligue des droits de l'Homme et l'Observatoire International des Prisons
- Mardi 13 janvier à Nantes, cinéma le Concorde (79, boulevard de l'Égalité)Avant-première en présence de Thomas Lacoste
- Lundi 2 février à 20h à Vannes, dans le cadre du Forum social local Un autre monde est possibleAvant-première en présence de Thomas Lacoste
- 11 février 2026, sortie nationale de Soulèvements dans toutes les bonnes salles !
Le texte qui suit est issu de notre manifeste Reprendre la terre aux machines (Seuil, 2021), dans le chapitre 5 dédié aux points d'appui « contre l'impuissance ». Un ouvrage à retrouver en poche aux éditions Points (avril 2023)
Nous publions ce passage de notre manifeste car tout, dans les contextes national, européen et international, vient confirmer l'urgence qu'il y a à sortir des logiques de mise en concurrence permanente entre producteurs et productrices. Cela est le cas à l'échelle de l'accord Union-Européenne/Mercosur qui va fragiliser un peu plus l'agriculture européenne, mais aussi à l'échelle intra-européenne – à condition de le faire dans une logique de protectionnisme solidaire, loin des replis xénophobes que le libre-échange européen encourage justement.
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Mettre des bornes à la concurrence : les prix minimums d'entrée
Nous avons dit à plusieurs reprises le rôle capital des traités de libre-échange et notamment le traité de Lisbonne, dans l'organisation et la stimulation de la course aux plus bas coûts de production. Le mouvement pour l'agriculture paysanne, comme l'ensemble de la gauche économiquement « antilibérale », a toujours pris des positions critiques envers les grands accords tels que le GATT, l'AMI, le Tafta et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en tant que pilote de ces processus167. Par contre, en dehors de l'épisode de la campagne référendaire sur le Traité constitutionnel européen de 2005, les accords européens restent généralement à l'abri de nos flèches. La crainte d'être assimilés au souverainisme de droite ou d'extrême droite est telle que nous nous empêchons de prendre la mesure du potentiel régressif inscrit dans le marbre des traités continentaux.
Répétons-le : rester soumis au traité de fonctionnement de l'Union européenne (TFUE), signé par Nicolas Sarkozy méprisant le résultat du référendum de mai 2005, garantit la poursuite de la régression sociale et écologique, en agriculture comme ailleurs. Il interdit en effet toute politique d'harmonisation entre les pays, il n'autorise que l'harmonisation vers le bas par le jeu du marché. Il faut donc oser dénoncer ce traité et l'action de la Commission européenne, comme des obstacles essentiels à tout projet de souveraineté économique, d'autonomie alimentaire et d'amélioration du sort des classes populaires, en France comme dans n'importe quel autre pays du continent. Ce n'est pas le seul obstacle, mais on ne peut pas arrêter le sacrifice des paysans, la croissance des pesticides, le recours à des technologies toujours plus onéreuses et destructrices (là où elles sont utilisées et là où elles sont fabriquées) tant qu'on respecte la liberté absolue de circulation des biens et de fixation de leur prix.
Si nous voulons arrêter le massacre, oui, nous devons rompre avec les interdits fondamentaux du débat politique (notamment à gauche) depuis l'époque Mitterrand : nous devons revendiquer et mettre en place des mesures protectionnistes, en assumant la réprobation que suscitera cette rupture à Berlin et à Bruxelles et le tollé que cela soulèvera dans les salles de rédaction des grands médias parisiens. Mais attention, protectionnisme ne rime pas forcément avec souverainisme (voir nos remarques en introduction à l'égard du mot d'ordre de souveraineté alimentaire), et peut même rimer avec internationalisme. La proposition qui a nos faveurs n'est pas le rétablissement de droits de douane sur les produits importés, mais la fixation, aux frontières de l'Hexagone, de prix minimum d'entrée. Elle est déjà portée par la Confédération paysanne depuis plusieurs années pour les fruits et légumes et pourrait être étendue à l'ensemble des productions agricoles.
On l'a mentionné plus haut, les effets de la concurrence organisée par la bureaucratie européenne sont particulièrement féroces pour les producteurs de fruits et légumes, qui ne bénéficient d'aucune subvention dans le cadre de la Pac. Le fond de la proposition de prix minimum d'accès au marché français, c'est qu'il ne peut coexister durablement dans le même espace commercial deux offres d'un même produit, équivalentes en qualité mais avec une différence de prix pouvant aller du simple au double. Tôt ou tard, l'une des deux offres disparaît et c'est précisément ce qui est en train d'arriver à des pans entiers de la production de fruits et légumes en France. S'ensuit, dans notre pays aussi, une spirale déflationniste en matière de salaires, de droits sociaux et de normes diverses et la recherche de nouvelles économies d'échelle par un surcroît d'industrialisation : c'est ce qui nous semble inacceptable. À défaut de pouvoir « imposer » immédiatement des salaires élevés et une bonne protection sociale partout en Europe, il faut donc trouver un moyen de neutraliser la compétitivité des importations, largement fondée sur une logique de dumping social et écologique : l'instauration de prix minimum d'accès au marché français. Ce prix devrait être fixé au niveau du coût de revient moyen, dans des conditions pédoclimatiques, sanitaires et sociales estimées de manière à la fois réaliste et exigeante, pour la France d'aujourd'hui.
Pourquoi serait-ce un meilleur moyen que la fixation de droits de douane ? Ceux-ci consistent en un impôt, parfois forfaitaire, mais le plus souvent proportionnel au prix de départ, que doit acquitter l'importateur. Ils peuvent protéger l'économie du pays qui les met en place, par le renchérissement de l'importation, mais ils n'ont pas d'effet positif dans le pays exportateur. Les producteurs étrangers peuvent limiter l'effet des droits de douane en diminuant encore leur prix de vente, donc leur coût de production – c'est précisément la dynamique contre laquelle nous nous battons. À l'inverse, les prix minimums d'accès n'enferment pas l'économie exportatrice dans la logique du dumping : non seulement les prix bas ne suffisent plus, alors, à gagner les parts de marché à l'export, mais les producteurs sont incités à déplacer la « compétition » sur d'autres variables que le prix. Le prix fixé aux frontières du pays importateur rend possible, dans le pays exportateur, des coûts de production plus élevés, donc de meilleurs salaires et rémunérations pour les exploitants, des méthodes moins nuisibles écologiquement, des efforts sur la « qualité » des produits. Le prix minimum d'entrée (par exemple, en France) rend tout cela possible, sans y obliger : c'est un dispositif qui respecte l'autonomie des autres pays, et surtout de leurs mouvements sociaux, qui peuvent plus facilement se mettre en lutte pour arrêter, chez eux aussi, la course au moins-disant social et écologique. Cette mesure leur donnerait du grain à moudre, y compris la possibilité de réclamer à leur tour un prix minimum d'entrée à leurs frontières. Elle est cohérente avec l'esprit de lutte internationaliste – permettre l'émancipation des travailleurs partout – qui devrait être celui de tout syndicat. Elle rend l'avancée vers une agriculture paysanne envisageable, parce qu'elle n'est plus forcément synonyme de perte de compétitivité.
Il arrive que des dynamiques d'harmonisation par le haut s'imposent. C'est ce qui s'est produit, de manière relativement inattendue, en 2015 quand la France a interdit unilatéralement l'usage du diméthoate : la Confédération paysanne avait obtenu l'activation par le gouvernement d'une disposition marginale du droit européen, qui l'autorisait à fermer les frontières de l'Hexagone aux importations de cerises traitées avec ce pesticide dans d'autres pays européens. La presse et les économistes néolibéraux promettaient une guerre commerciale en réponse à cette mesure de salut public. Or, la quasi-totalité des pays producteurs de cerises ont à leur tour interdit le diméthoate sur leur territoire pour que leurs producteurs gardent l'accès au marché français. Ainsi les initiatives unilatérales sensées peuvent-elles ne pas passer pour des agressions commerciales ! Au mouvement pour l'agriculture paysanne de faire connaître les prix minimums d'entrée dans un pays, comme une invitation faite à tous les autres de les adopter.
Nous ne disons pas que cela sera simple. Cette proposition contrevient frontalement aux principes du libre-échange gravés dans le TFUE. Et comme une modification de celui-ci nécessite l'accord des 27 États de l'Union (qui n'aura pas lieu), elle ne peut être mise en place qu'en désobéissant au traité et à la Commission. Il se trouve que plusieurs pays ou groupes de pays contreviennent actuellement à des règles, y compris centrales, du traité (l'accord de Schengen, le Pacte de stabilité et sa règle des déficits publics à moins de 3 % du PIB, la limitation des excédents agricoles…), sans provoquer de réaction sévère de la Commission. Nous sommes probablement entrés dans une ère de flottement, voire d'instabilité, où des marges de manœuvre inespérées peuvent surgir. À condition bien sûr qu'un rapport de force politique soit construit pour les imposer.
Par ailleurs, il est important de signaler que le règne de la concurrence et la course aux bas coûts de production ne sont pas seulement imposés par les traités de libre-échange, contre lesquels il faut faire mouvement. Ils sont aussi entretenus par notre habitus de consommateur accoutumé à pouvoir choisir sur des étals entre une multitude de produits venant de destinations variées et souvent lointaines. L'hypermarché est bien sûr le symbole de ce choix presque infini, qu'on retrouve aussi dans de nombreuses « biocoops », où la quantité de produits venant d'autres pays d'Europe ou d'autres continents est considérable et dans des réseaux locaux d'approvisionnement par Internet. On y consomme local, mais ça n'empêche pas du tout de snober la maraîchère ou le boulanger de son village qui n'est pas « en ligne », de les mettre en concurrence avec d'autres qui sont à 10 ou 20 kilomètres. Cette manière de s'approvisionner ne repose pas forcément sur la création de rapports personnels approfondis avec les producteurs du coin ni sur un engagement auprès d'eux.
L'engagement que nous avons en tête n'est pas celui que prônent Leclerc et autres chantres de la « consomm'action » labellisée. D'abord, ce n'est pas un engagement individuel, c'est un engagement collectif, qui sortirait d'une délibération à la fois économique et politique, une assemblée d'habitants qui s'occupent ensemble de leur approvisionnement, contre le vote du portefeuille et du paiement en ligne. Une telle démarche de relocalisation de la décision alimentaire aboutira probablement à une forme de relocalisation de l'alimentation. Mais l'autolimitation de notre liberté de consommer devrait être moins tournée vers la privation de produits lointains et exotiques que vers le renoncement à bénéficier à tout moment de la mise en concurrence des producteurs, qu'ils soient voisins ou pas.
La zbeulinette permet de ravitailler les manifestations ou les piquets de grève. Elle est construite sur un châssis de remorque et est tractable par un véhicule léger ou un tracteur.
Plusieurs versions de la Zbeulinette existent. En fonction des choix d'aménagements, elle peut autant intégrer une sono, une cantine mobile, etc. En manifestation, elle sert de lubrifiant entre les différents cortèges. Au fur et à mesure de son usage, la Zbeulinette devient identifiable et fédératrice.
Étapes pour sa construction
- Définir les perspectives d'usage de la Zbeulinette pour adapter son aménagement, et le matériau utilisé (acier ou aluminium).
- Trouver un châssis de remorque à utiliser (ça peut être une caravane pourrie !) comme support.
- Organiser un chantier de fabrication de la structure métallique sur le châssis, des plans de travail et du plancher, et de la toile qui couvre l'ensemble.
+ Niveau de difficulté : ***** + compétences requises : soudure à l'arc aluminium ou acier + nombre de personnes : 5 + durée estimée : une semaine + coût estimé en 2025 : 1690€
Archive .Zip à télécharger ci-dessous : croquis et plans pour logiciel SolidWorks fournis par les conceptrices et concepteurs de la Zbeulinette (sans intervention de l'Atelier Paysan)
NB : Cet outil n'est pas (encore) commandable en kit auprès de l'Atelier Paysan.
Le bazouk est un projecteur d'images léger et portatif, sur batterie, qui permet de projeter dans l'espace public en étant à longue distance de sa cible (100 à 150 mètres).
Les bazouks sont des outils de lutte, utilisés pour défendre des causes (luttes sociales, contre l'extrême droite, internationales, paysannes, syndicales, écologistes, luttes féministes et queer, luttes antiracistes et décoloniales…). Ce sont des outils à mutualiser qui n'équipent pas des individus. Il est construit et mis en place pour des collectifs. Les collectifs équipés s'engagent à le mettre à disposition des autres collectifs de leurs territoires. C'est donc un outil de lutte, pour relier les luttes : On projette pour rendre visible une cause mais aussi pour faire de l'interlutte et des alliances.
Cela doit s'ancrer dans une stratégie de communication et être préparé en conséquence : une personne à la projection, un.e photographe, et une campagne de diffusion dans laquelle insérer le visuel créé. Mais cela peut aussi servir à motiver une foule en projetant des slogans, faire un karaoké de luttes en projetant les paroles, ou projeter une date de rendez-vous lors d'une assemblée par exemple.
Niveau de difficulté : * Compétences requises : Simple - découpe, perçage, vissage de tubes PVC Nombre de personnes : 1 à 20 personnes pour 1 à 7 bazouks Durée estimée : 45 minutes à 4 heures Coût estimé selon modèle présenté : 35 à 50 € par Bazouk
Les plans de l'outil sont sous licence Creative Commons (voir les détails : CC BY-NC-SA), garantissant l'accès, la modification et la redistribution dans un cadre non commercial et un esprit contributif.
Le bazouk est un projet open source mis à disposition par le collectif brésilien Colletivo Transverso et initialement intitulé « Bazuka Poetica ».
Fichiers : Pour plus d'informations, organiser un atelier de fabrication, ou recevoir les détails de construction, contactez les Bazoukeuses en précisant votre collectif et emplacement géographique à lesbazoukeuses[-at-]proton.me
En 2021, l'Atelier Paysan publiait son manifeste, Reprendre la terre aux machines. Ce mois-ci, comme une réponse, un collectif de chercheurs et chercheuses en sciences sociales publient un ouvrage académique intitulé Comment les machines ont pris la terre. Enquêtes sur la mécanisation de l'agriculture et ses conséquences. Sortie le 25 septembre !
Cet ouvrage est issu d'un projet de recherche participative sur les politiques de la machine agricole initié en 2018 par l'Atelier Paysan avec l'aide de la coopérative L'Atelier des Jours à venir, et mené de 2019 à 2025 grâce au soutien financier de la Fondation de France et de l'IFRIS (Institut Francilien Recherche, Innovation et Société).
L'Atelier Paysan n'est donc pas tout à fait étranger à ce livre. D'une part, car des sociétaires de la coopérative ont contribué à deux chapitres basés sur les résultats d'une enquête menée ensemble, avec les chercheurs et chercheuses, sur l'équipement des fermes. D'autre part, car nous souhaitions avec ce projet faire émerger un travail de recherche sur la machine agricole, pour qu'elle ne soit plus un impensé académique. C'est peu dire que le résultat dépasse nos attentes : non seulement cet ouvrage confirme nos intuitions et légitime nos analyses, en les approfondissant, mais il contribue à structurer un champ de recherche des sciences sociales autour des questions de mécanisation et de solutionnisme technologique en agriculture.
Il s'agit bien d'un ouvrage académique, dont les contributions ont fait l'objet d'un processus de validation scientifique. Les éditions de l'ENS de Lyon le présentent ainsi : "L'agriculture numérique – drones, tracteurs connectés, pulvérisateurs de « précision », etc. – est aujourd'hui présentée comme une solution incontournable pour affronter les défis alimentaires et écologiques globaux. Ce projet s'inscrit dans la continuité des politiques d'équipement agricole ayant favorisé la concentration des exploitations et l'intensification des modes de production depuis les années 1950. Les machines agricoles demeurent toutefois des technologies peu débattues et peu étudiées. Quelles sont les organisations économiques et professionnelles ainsi que les politiques publiques qui, hier comme aujourd'hui, promeuvent des technologies intensives en capitaux et gourmandes en énergies fossiles ? Quelles transformations du travail agricole et quelles conséquences environnementales en résultent ? Rassemblant les contributions d'historiens et d'historiennes, de sociologues et d'anthropologues, ce livre éclaire les formes des verrouillages sociotechniques dans lesquels sont pris les agriculteurs et les agricultrices, contraignant leurs choix, augmentant leur empreinte environnementale, limitant la maîtrise de leurs outils de travail, et décourageant leurs velléités de bifurcation."
Comment les machines ont pris la terre. Enquêtes sur la mécanisation de l'agriculture et ses conséquences, Sara Angeli Aguiton, Sylvain Brunier, Baptiste Kotras, Céline Pessis et Samuel Pinaud (Dir.), septembre 2025, Éditions de l'ENS de Lyon
👉 Des occasions de le découvrir :
- une conférence/débat/projection de film documentaire, le 2 octobre à 18h30, au théâtre Kantor à l'ENS de Lyon
- une conférence/débat aux Rendez-vous de l'histoire à Blois, le 11 octobre à 11h30, sur le thème "Qui gouverne la ferme France ?"
- une présentation du livre dans le séminaire du laboratoire SADAPT à Saclay (AgroParisTech), le 18 novembre à 10h
- un court podcast à retrouver prochainement dans "Le sens des mots" , la série de podcasts des Éditions de l'ENS de Lyon
👉 Sommaire :
Introduction (disponible en ligne ici)
Première partie : mécanisation et environnement
- Chapitre 1. La motorisation et la pétrolisation de l'agriculture française (1944-1973). Une histoire désorientée (Chistophe Bonneuil)
- Chapitre 2. Soutien à l'investissement et fiscalité des machines. Persistance d'une logique productiviste au temps de l'écologisation (Sara Angeli Aguiton, Stéphanie Barral et Jeanne Oui)
- Chapitre 3. Sur les traces des machines forestières. Le développement du machinisme forestier à l'épreuve des sols (Charlotte Glinel)
Deuxième partie : organisations et marchés du machinisme agricole
- Chapitre 4. Consolider une industrie lourde : incitations fiscales et stratégies d'investissement en matériel agricole (Samuel Pinaud, Thomas Borrell, Odile Cassagnou, Marie-Océane Fekairi et Jérémie Grojnowski)
- Chapitre 5. L'agroéquipement : pièce maîtresse de la différenciation du marché de la sous-traitance agricole (Geneviève Nguyen et François Purseigle)
- Chapitre 6. Une particularité française : Les Cuma (coopératives d'utilisation de matériel agricole) (Véronique Lucas)
Troisième partie : travailler avec des machines
- Chapitre 7. L'appel aux manèges ? Persistance et usages des moteurs animés dans l'agriculture française du premier XXe siècle (François Jarrige)
- Chapitre 8. Le dépannage et la maintenance. Autonomie et délégation du travail de réparation des machines (Sylvain Brunier, Baptiste Kotras, Arca Arguelles-Caouette, Anne Kerdranvat et Joël Piles)
- Chapitre 9. Modernisation laitière et division du travail, de l'après-guerre à la robotisation (Théo Martin)
- Chapitre 10. Combler l'éloignement avec les abeilles par la surconnexion. Les trajectoires de numéri-mécanisation en apiculture face à l'incertain (Robin Mugnier)
Quatrième partie : les innovations machiniques, entre promotion et controverses
- Chapitre 11. Des exploitations familiales suréquipées ? Gouverner la motorisation de l'agriculture dans les années 1950 (Céline Pessis, Quentin Thubières et Christophe Bonneuil)
- Chapitre 12. Les tracteurs comme incarnation de l'identité masculine des agriculteurs. Analyse de la publicité agricole (Saône-et-Loire, 1960-1974) (Cassandra Martin)
- Chapitre 13. Le mythe de la machine dans le cinéma agricole français (Jérémie Grojnowski)
- Chapitre 14. Centraliser ou distribuer les données : deux imaginaires opposés pour la numérisation de l'agriculture (Léa Stiefel)
Période creuse à l'hiver dans votre filière ? C'est le moment pour penser son autonomie technique, se former et construire son outil pour la saison prochaine. Et côté outils, il y a de la nouveauté dans l'air !
Côté formation, le calendrier de la saison 2025 / 2026 est bien fourni et vous propose plus de 100 dates dans 43 départements différents ! Côté parc matériel, nous avons travaillé ces derniers mois pour faire évoluer certains outils ou en faire émerger de nouveaux !
Les paragraphes qui suivent mettent en avant – sans chercher à être exhaustifs – des innovations et évolutions issues de la conception participative :
Côté maraîchageLe maraîchage est toujours bien représenté, avec des évolutions sur des outils dits "complexes" (qui demandent plus de 5 jours de construction) tels que :
Parmi les nouveautés récentes, le catalogue inclue désormais :
Plus modestes en temps de construction (3 à 5 jours), la configuration des brouettes, (1 roue, 2 roues) a été revue et elles intègrent désormais un dimensionnement des poignées en fonction du gabarit des utilisateurs.
On peut citer aussi des évolutions sur le rouleau perceur-marqueur, et le système monokit pour serres mobiles et des nouveautés dans des petits outils plus rapides à construire (3 jours) tels que le découpeur thermique de bâche, le dérouleur de fil de fer ou encore la houe maraîchère (1 roue, 2 roues) et ses nombreux accessoires.
Arboriculture et viticultureLes autres filières ne sont pas en reste, à l'image :
- Des étoiles de boudibinage, précieux outils d'entretien du sol sur les lignes de plantation pour l'arboriculture et la viticulture,
- Du porte-outil sandwich, resté longtemps confidentiel et finalement construit en plusieurs exemplaire ces dernières années.
Les pépiniéristes profiteront prochainement d'une version améliorée de la souleveuse à treuil, qui facilite le travail d'arrachage des jeunes plants et qui a connu un certain succès pour sa première année de diffusion.
Filière apicoleLa servante à cadres apicoles, prototypée au printemps dernier, est désormais accessible en formation métal de 3 jours.
Filière laineÉgalement construite dernièrement, la table de tri de laine est au catalogue, constructible lors des formations métal de 3 jours.
Comment s'y retrouver ?Si vous souhaitez construire un outil en formation, 4 étapes simples :
1) Rendez-vous sur notre catalogue outils pour repérer votre outil (des filtres peuvent vous aider à trier !)
2) Sur la page de l'outil de votre choix, repérez le nombre de jours nécessaires à sa construction en formation (de 3 à 8 jours) et rejoignez la page "formation" pour identifier la ou les prochaines dates correspondant à votre durée
3) Pré-inscrivez-vous à la formation. Nous reviendrons vers vous pour vous accompagner dans la suite des démarches.
4) Sur la page de l'outil choisi, demandez un devis, qui vous permettra de rentrer en contact avec notre équipe logistique et, par la suite, de valider votre commande.
De nombreux autres travaux sont en cours, de mise à jour d'outils ou de nouvelles conceptions. Restez en veille !
Nous avons fait équipe avec l'ADAF, une association drômoise au service de l'agroforesterie et de l'agroécologie, pour travailler avec un groupe de maraîchers à l'émergence d'un nouvel outil. Ce projet, nommé SEVE, vise à co-concevoir un outil qui faciliterait un itinéraire technique sans travail du sol : un épandeur à compost manuel.
La co-conceptionAprès avoir débattu, les maraîchers du groupe se sont mis d'accord sur un outil : un épandeur à matière organique léger, manipulable à la main. Au cours de plusieurs réunions, un cahier des charges est établi et les contours de l'outil commencent à se dessiner.
Le châssis serait à mi-chemin entre une brouette deux-roues et un chariot 4-roues. Pour faire les aller-retours au tas de compost, l'outil s'utiliserait comme une brouette mais, une fois sur la planche, les 4 roues seraient posées au sol. Il faudrait alors le pousser pendant qu'un tapis roulant épandrait la matière organique.
Pour la motorisation du tapis roulant, on choisit d'utiliser une perceuse car cet outil est très présent sur les fermes et son moteur a exactement les caractéristiques de couple dont nous avons besoin. De plus, cette solution facilite la construction, diminue le coût de l'outil pour ceux qui ont déjà une perceuse et augment la fiabilité électrique. Pour les liaisons mécaniques qui mettent en mouvement le tapis, on choisit d'utiliser des rouleaux, dont un rouleau moteur et des rouleaux libres.
Ce choix technique a été fait grâce à la documentation d'une précédente tentative sur notre forum ici (paragraphe « Pourquoi ça ne marche pas »)
Merci à ceux qui prennent le temps de consigner leur trouvaille, quand bien même celle-ci n'est pas encore totalement fonctionnelle. Vous posez ainsi une première pierre sur laquelle d'autres peuvent bâtir plus tard !
Un pré-prototype est en cours de construction pour valider le système de tapis roulant sur rouleaux. Il consiste en un cadre en bois qui viendra se poser sur une brouette deux-roues existante. Ce châssis n'est par représentatif de l'architecture future mais permet d'avoir une première idée de la maniabilité de l'outil :
La gâchette de la perceuse sera activée via un système de câble de frein de vélo et sa vitesse de rotation devra être divisée par 6 pour que la vitesse du tapis soit satisfaisante. Le choix technique du moyen d'obtenir cette réduction n'est pas encore figé (engrenage, poulie ou chaîne)
Et la suite ?Le 14 octobre prochain, nous nous réunissons avec les maraîchers pour améliorer le prototype et concevoir le châssis de ce futur outil afin de le rendre le plus ergonomique possible.
La suite au prochain épisode !
Voir aussi : notre épandeur à compost attelé


