Publié le 26.05.2025 à 09:37
Un Toit Pour Tous entretient depuis de longues années des relations suivies avec l’université et le secteur de la recherche. On pourrait dire que cela fait partie de son ADN ! Si l’on se rappelle que certains de ses fondateurs en étaient issus – c’est d’ailleurs encore le cas aujourd’hui d’un certain nombre d’administrateurs et membres du bureau. Cela a conduit naturellement à la création de l’Observatoire de l’hébergement et du logement (OHL) qui mène depuis études et analyses sur le mal logement.
Mais les relations et partenariats ne se limitent pas à l’université stricto sensu et englobent également des partenariats avec des écoles (cours, stages) participant à la professionnalisation d’étudiants, impliquant quasiment tous les services d’Un Toit Pour Tous.
Les liens avec l’université sous le signe du mal logement
C’est avec Sciences Po Grenoble que les liens sont les plus anciens et les plus approfondis, notamment avec les équipes du master « Villes, Territoires, Solidarités ».
À travers son observatoire, Un Toit Pour Tous participe au séminaire de master 2 qui regroupe, sur une semaine, une vingtaine d’étudiants et de professionnels avec pour thèmes traités : le mal logement et la mise en œuvre du droit au logement (DALO-DAHO).
Un Toit Pour Tous encadre par ailleurs des travaux d’étudiants de première année de master sur des thèmes qu’il propose. Cela concerne en 2024-2025 trois étudiants qui planchent sur les effets de la dématérialisation sur des locataires de l’association.
Ce partenariat avec Sciences Po Grenoble se concrétise matériellement par le prêt régulier d’un amphithéâtre pour la tenue des Rencontres d’Un Toit Pour Tous. Le dernier en date de février 2025 « Mixité sociale, quels leviers pour les politiques locales ? », a rassemblé plus de 180 personnes dont un fort contingent d’étudiants de l’institut politique.
Avec l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (IUGA), le moment fort a été, en janvier 2019, la nuit de la solidarité. Une dizaine d’étudiants ont contribué au recensement des personnes à la rue sans domicile en réalisant une cartographie des secteurs de l’agglomération pour faciliter le recueil des données par les enquêteurs bénévoles auprès des sans-abris.
Depuis, Un Toit Pour Tous a la volonté de maintenir un lien qui se traduit par la participation d’une chercheuse, Adriana Diaconu, à nombre de nos événements : nos rencontres annuelles, le cycle de webinaires les « 12-14 », suivi d’études etc.
Des partenariats scientifiques et techniques
L’OHL mène actuellement une importante étude sur le parcours des personnes bénéficiant de mesures d’Intermédiation locative (IML) en partenariat avec la FAPIL, qui a conduit à la mise en place d’un comité scientifique (à l’instar de ce qui avait d’ailleurs été fait pour la nuit de la solidarité) associant des chercheurs du laboratoire Pacte de Science Po Grenoble, de l’Université Lyon-Saint Etienne et de l’Observatoire français des conjonctures économiques.
Enfin, l’Observatoire est partie prenante du réseau des observatoires de l’Isère (OBSY, qui publie « Regards croisés ») et rassemble celui de Grenoble Alpes Métropole, du CCAS de Grenoble, du département de l’Isère, de la CAF et l’Agence d’urbanisme de Grenoble (AURG).
Et pour la première fois, en 2024, Un Toit Pour Tous est intervenu à l’Université inter âges du Dauphiné (UIAD) de Grenoble sur le thème du mal logement, qui a réuni une vingtaine de personnes. L’objectif est là aussi de s’inscrire dans la durée et de viser le cadre d’une conférence permettent de toucher un public plus nombreux.
Les contributions à la professionnalisation d’étudiants et de professionnels
Chaque année, l’OHL accueille une stagiaire de Sciences Po Grenoble pour six mois, et lui confie une part de ses travaux de l’année. En 2024-2025, celle-ci intervient sur le rapport annuel sur la mise en œuvre du droit au logement dans le département, le bilan des accueils de jour, et sur l’enquête « flash » auprès de personnes bénéficiaires de ces accueils, et apporte ainsi une aide précieuse à ses activités de l’année.
Un Toit Pour Tous participe aussi activement de ce mouvement de partenariat avec les écoles professionnelles. La responsable du pôle social intervient pour des cours à l’IUT carrières sociales et accueille des stagiaires de cet établissement et le pôle logement reçoit de même des stagiaires. Chaque année également, l’équipe communication et animation du bénévolat s’étoffe pour six mois avec un stagiaire de l’Institut de la communication et des médias (ICM).
Le service financier et comptable de l’association intègre pour deux ans pour la seconde fois un alternant en comptabilité qui y travaille à mi-temps. Le premier, issue de l’IMT a d’ailleurs trouvé un emploi à l’issue de cette période ; le second, qui vient de STUDI école, sera présent jusqu’en novembre 2026.
Enfin, pour être complet, il faut citer le cycle de webinaires les « 12-14 » d’Un Toit Pour Tous qui se tiennent 5 à 6 fois par an en visio et qui traitent des thèmes d’actualité technique et de politique publique avec des exposés d’universitaires et chercheurs, d’acteurs des collectivités publiques, de représentants d’organismes HLM et d’associations. Les webinaires réunissent à chaque fois entre 30 à 80 personnes, dont une part significative de professionnels, et participent d’une certaine manière à la formation permanente de ceux-ci.
Au total, ces actions de partenariats, qu’Un Toit Pour Tous a la volonté de poursuivre et d’approfondir, permettent la sensibilisation d’étudiants et de jeunes professionnels au mal logement et contribuent à la connaissance des actions de notre association dans ce domaine.
L’article Des collaborations fructueuses entre Un Toit Pour Tous et l’université, la recherche et l’enseignement professionnel est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.
Publié le 19.05.2025 à 11:51
Tous les indicateurs montrent un niveau très bas du nombre de constructions de logements neufs dont ceux à destination des populations défavorisées. Les prix des biens anciens ou nouveaux mis en vente restent très élevés. Cette situation entraîne des prix de loyers en tension.
Le 12-14 du 8 avril 2025 a permis de présenter des outils possibles pour limiter la flambée des loyers ou pour permettre à des familles modestes de devenir propriétaires.
Un outil rigoureux pour connaître le marché : l’Observatoire local des loyers
Depuis une dizaine d’années, pour connaître les réalités du marché locatif, l’Observatoire local des loyers est un outil important. Il permet aux locataires et propriétaires publics et privés de pouvoir connaître les réalités du marché afin de pouvoir se positionner. Les OLL sont présents dans toute la France et fonctionnent en réseau afin de rassembler des données statistiques anonymisées. Les données recensées représentent plus de la moitié du parc locatif privé. La collecte des données est très encadrée par des méthodologies statistiques validées par un comité scientifique. L’OLL reçoit, par l’intermédiaire de l’Association départementale d’information sur le logement, les données transmises par la FNAIM et le groupe Foncia très présents localement. Cela représente 11 300 logements. Elle recense les informations ne concernant que les locations non meublées de résidences principales dans le parc privé hors logements sociaux. Les montants collectés sont hors charges.
Les particuliers peuvent aussi être source d’information
Des données sont aussi collectées par un prestataire concernant les locations en gestion directe. Des propriétaires et locataires se portent aussi volontaires pour répondre à des enquêtes téléphoniques. Tout propriétaire bailleur ou locataire peut se proposer pour répondre aux enquêtes de l’Observatoire local des loyers (oll.mail@aurg.asso.fr) En 2023, le total des données collectées concerne 13 015 logements soit 22 % du parc dont 1 700 en gestion directe.
Des informations collectées utiles pour tous les acteurs des locations immobilières
Les données collectées montrent une forte proportion de logements anciens (41% construits avant 1970), ce qui impacte le montant des loyers. Ceux-ci sont plus élevés pour les locataires rentrés récemment dans le logement.
Les données collectées sont diffusées par l’Agence d’urbanisme de la région grenobloise, l’Association départementale d’information sur le logement et l’Observatoire local des loyers. Celles-ci sont complétées par celles communiquées par l’Observatoire territorial du logement étudiant, l’Observatoire des locations meublées touristiques, l’Observatoire foncier partenariale de l’Isère et de l’Association nationale d’information sur le logement.
Des outils pour faire face au marché tendu de l’immobilier
Selon Vincent Daön, directeur du pôle aménagement à Grenoble Alpes Métropole, celle-ci expérimente deux solutions : l’encadrement des loyers et le bail réel solidaire.
L’encadrement des loyers : un outil efficace qui guide les propriétaires et les locataires
La collectivité doit faire en sorte que les loyers restent à un prix correct. Cela conduit à l’encadrement des loyers depuis le 1er janvier 2025 sur plusieurs communes du bassin grenoblois.
Grâce aux analyses de l’Observatoire local des loyers des secteurs en tensions sont déterminés. Cela conduit donc à déterminer 13 communes en totalité et 8 communes en parties avec des découpages très précis grâce aux analyses de l’INSEE.
Le but de l’encadrement est d’être au plus proche des prix du marché et de faire le nécessaire pour qu’il n’y ait pas de loyers abusifs ou que des investisseurs fassent des calculs de rentabilité qui correspondent au marché locatif du secteur.
L’encadrement des loyers permet à tout propriétaire d’un bien libre de connaître le montant souhaitable du loyer.
Les locataires peuvent connaître le bon niveau de loyer. Si celui-ci est supérieur à celui indiqué, cela peut permettre de rentrer en négociation avec les propriétaires. L’information et l’accompagnement se fait par l’Association départementale d’information sur le logement et par l’affichage obligatoire dans les agences immobilières.
Dans les villes où l’encadrement des loyers a déjà été mis en place, les associations de locataires constatent qu’il y a moins d’abus.
En cas de problème, le locataire peut s’adresser à la commission départementale de conciliation. Si des problèmes persistent les propriétaires peuvent être condamnés par le préfet à verser des amendes. Mais pour éviter cela la Métropole cherche au maximum à communiquer sur les loyers acceptables.
Le bail réel solidaire, une solution adaptée à certaines situations
Il s’agit d’une dissociation entre la propriété du sol et celle de la construction pour obtenir des logements à des prix abordables. Cela conduit à la création des organismes fonciers solidaires qui sont propriétaires du sol et les ménages du bâti. Le prix du foncier correspond à 15 à 30 % du total d’un logement. Cela diminue le prix d’accession à la propriété. Comme il s’agit d’une accession sociale, il y aura des clauses anti spéculatives de revente sur le long terme
La métropole de Grenoble a créé un Organisme foncier solidaire en partenariat avec l’établissement public local du Dauphiné. Il détermine toutes les conditions établies pour ces baux réels solidaires. Ces contrats assez complexes sont d’une durée de 80 ans. Deux opérations sont en cours. Le prix du loyer mensuel est fixé à 1 euro le m2 habitable révisé sur la base d’indice de référence des loyers. Ce sont les titulaires du bail qui doivent payer l’impôt foncier et les charges de copropriété.
Des regroupements de bailleurs sociaux ou des fondations peuvent aussi constituer des organismes fonciers solidaires.
Le bail réel solidaire semble pouvoir être utile uniquement dans les secteurs où le marché est élevé. La métropole est en cours d’étude des secteurs où les baux réels solidaires seraient opportuns.
Le bail réel solidaire n’est pas rentable pour les logements anciens. Or, ceux-ci représentent la majorité du marché. Pour des raisons de relations entre propriétaires et locataires, le bail réel solidaire ne semble pas possible en cas de vente de logements HLM.
Il s’agit d’un dispositif récent qui nécessite d’être évalué pour vérifier s’il permet vraiment à des ménages d’accéder à la propriété de leur logement.
1 : La tendance nationale exposée dans le rapport d’OXFAM de décembre 2023 « logement : inégalité à tous les étages » montre une explosion des prix de l’immobilier en 20 ans entre 2001 et 2020 de 125 % et une augmentation de 29% du revenu des ménages sur la même période. Dans le même temps, le prix des loyers, en moyenne, s’est accru de 36%. Les 25% les plus modestes consacrent deux fois plus pour leurs dépenses pour le logement que les 25% des ménages les plus aisés.
L’article Logement : des mesures concrètes pour freiner la hausse des loyers et favoriser l’accession sociale à la propriété est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.
Publié le 19.05.2025 à 09:35
Le mardi 22 avril, Un Toit Pour Tous a eu le plaisir d’être partenaire de l’avant-première du film Luttopia au cinéma Pathé Échirolles, dans le cadre de la tournée nationale du documentaire en présence de son réalisateur, Guillaume Tricard, et de plusieurs protagonistes.
Le film plonge au cœur d’un squat emblématique de Montpellier, révélant les enjeux humains, politiques et sociaux d’une lutte collective pour la dignité et le droit au logement.
Cette soirée a été l’occasion de réunir un public composé de salariés, bénévoles, mais aussi des locataires et personnes accompagnées par Un Toit Pour Tous.
Une soirée marquée par l’émotion et les échanges
Devant une salle attentive, Luttopia a retracé l’histoire poignante de ce lieu autogéré, qui a accueilli pendant plus de cinq ans jusqu’à 220 personnes en situation de grande précarité – familles, personnes sans-papiers, exilées ou à la rue. Le film met en lumière une transition sans expulsion brutale, rendue possible par une négociation entre le collectif et les autorités publiques.
La soirée a été ponctuée par une courte prise de parole de Michelle Daran, présidente d’Un Toit Pour Tous, rappelant l’importance du combat pour un logement digne pour toutes et tous. L’un des moments forts de la soirée a été la venue surprise de Gwen, figure centrale du film, qui a partagé son témoignage avec sincérité et force.
Une reconnaissance officielle et une solution durable
En 2021, l’État reconnaît l’association Luttopia d’utilité publique. Cette légitimation permet un accord inédit avec la préfecture, la mairie de Montpellier et la Fondation pour le Logement des Défavorisés : le collectif quitte les lieux sans recours à la force, en échange d’un nouveau bâtiment financé par les autorités. Un modèle rare de sortie négociée, qui permet à l’association de poursuivre légalement son action.
Un partenariat porteur de sens
Cette avant-première, en partenariat avec Un Toit Pour Tous, le cinéma Pathé Échirolles et l’équipe du film, a permis de sensibiliser à la réalité du mal-logement et de valoriser les dynamiques collectives et citoyennes.
Luttopia interroge les limites du système actuel, mais donne aussi à voir d’autres possibles, fondés sur la solidarité et l’action collective.
Un grand merci à Guillaume Tricard, au cinéma Pathé Échirolles, aux intervenant-es et au public venu nombreux pour cette soirée inspirante.
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Publié le 14.05.2025 à 10:10
>28 avril 2025 Le Monde
Crise du logement : les HLM, nouveau repoussoir de la droite
De Gérald Darmanin à Guillaume Kasbarian, plusieurs personnalités politiques de la majorité ont récemment attaqué le parc social qui loge 10,5 millions de personnes en France.
>19 avril 2025 Le Monde
Logement : des solutions se développent pour accueillir les personnes vieillissantes sans-abri
Plus de 15 % des personnes sans-abri ou en hébergement d’urgence ont désormais 60 ans ou plus. Un défi auquel des associations ont entrepris de répondre, en les accompagnant vers un Ehpad ou un autre lieu de vie adapté.
>10 avril 2025 Le Monde
Action Logement condamné pour discrimination d’organismes HLM dans la distribution du « 1 % logement »
La Fédération nationale des offices publics HLM a obtenu en justice l’annulation d’une directive de l’organisme paritaire sur la distribution des fonds issus de la participation des employeurs à l’effort de construction.
L’article Point presse avril 2025 est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.
Publié le 13.05.2025 à 10:06
Dans les années 1990 des personnes ayant envie d’agir face à la pénurie de logements sociaux ont réuni leurs capitaux et ont acheté un appartement sous la forme juridique d’une Société civile immobilière. Pour la constitution de cette structure et la location de ce logement elles ont fait appel à Un Toit Pour Tous. Accompagnées par l’association, vingt SCI « Ensemble offrir un toit » ont été créés avec l’objectif de confier ces logements à des familles en grande précarité.
Des gérants soutenus par Un Toit Pour Tous
Le fonctionnement de ces sociétés civiles repose sur l’engagement d’un(e) gérant(e) bénévole, épaulé(e) par un référent (lui aussi bénévole) — actuellement Philippe Bernadat — qui accompagne les gérants dans leurs démarches administratives, comptables et fiscales. La gestion locative et les relations avec les locataires sont assurées par Territoires, l’agence immobilière à vocation sociale d’Un Toit Pour Tous. En cas de besoin, cette dernière fait appel au gérant pour traiter les situations impliquant les propriétaires.
Une rencontre annuelle des SCI
Chaque année, en avril, les différentes SCI Ensemble offrir un toit se réunissent en assemblée générale. C’est ainsi que le 10 avril dernier, une quarantaine de personnes étaient réunies à Échirolles pour cette rencontre animée par Philippe, référent des SCI. Chaque gérant a présenté les comptes de sa SCI et évoqué les actualités concernant le logement loué et le fonctionnement de la société.
Des sociétés civiles à durée de vie limitée
Le principe est de confier ces logements à des familles en grande précarité financière avec un loyer très modéré. Pour compenser ce manque à gagner comparé à une location traditionnelle, une convention est signée avec l’Agence nationale pour l’habitat (ANAH) permettant d’appliquer des déductions fiscales conséquentes sur les loyers perçus. Cela nécessite de s’engager pour au moins six ans. Les durées de fonctionnement des SCI sont donc le plus souvent établies pour tenir compte de ce cadre, elles durent en général 12 ou 18 ans.
Des démarches complexes
Ce fonctionnement en SCI solidaire a permis d’impliquer des citoyens dans la lutte contre le mal logement par un acte concret financier. Soit la création de 21 SCI réunissant près de 200 associés. Néanmoins cela demande pour la création, la gestion et la dissolution que des personnes compétentes consacrent du temps pour toutes les démarches qui se sont fort complexifiées ces dernières années. Aujourd’hui, il reste une dizaine de SCI Ensemble offrir un toit en fonctionnement.
Une nouvelle opportunité : la coopérative foncière Un Toit Pour Tous Développement
Lorsque la SCI prend fin, l’appartement est vendu. Jusqu’à présent, toutes les SCI qui ont cessé leur activité ont vendu leur logement à Un Toit Pour Tous Développement à un prix sensiblement inférieur au marché car les sociétaires ont voulu que leur appartement continue à loger les plus démunis. L’autre solution possible, après qu’il soit mis fin au bail, est de vendre l’appartement sur le marché libre à un prix nettement supérieur. Dans tous les cas, il est proposé aux sociétaires, qui veulent continuer à placer leur argent sur du long terme pour agir en faveur du logement très social, de prendre des parts dans la coopérative foncière solidaire Un Toit pour Tous Développement. Son Président, Paul Coste, est venu présenter la coopérative et ses actions en cours aux membres des SCI.
Les SCI « Ensemble offrir un toit » ont été une belle solution pour aider au logement de personnes défavorisées. Mais la complexité administrative de leur gestion conduit Un Toit Pour Tous à orienter les apporteurs solidaires de capitaux à prendre des parts dans la coopérative foncière, en bénéficiant d’une réduction d’impôt. Un apport de 15K€ à 20K€ à la foncière permet d’acquérir et réhabiliter un logement alors qu’avec le système des SCI il fallait trouver suffisamment d’associés pour réunir au minimum 100K€.
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Publié le 06.05.2025 à 09:54
Dans le rapport annuel 2025 de la Fondation pour le logement des défavorisées (ex-Fondation Abbé Pierre) : un long chapitre « Handicap et mal-logement : le parcours des combattants » est consacré aux difficultés de logements des personnes dont le handicap aggrave une situation de précarité marquée.
Parmi les sources d’information utilisées pour sa rédaction, trois importants documents ont été élaborés par l’Observatoire de l’hébergement et du logement d’Un Toit Pour Tous : « Handicap et privation de domicile personnel : les besoins des personnes et leur prise en compte » – « Logement social et handicap » – « L’habitat inclusif : une autre façon d’habiter en réponse à un besoin d’entre-deux » (1)
Ces trois Cahiers de l’Observatoire documentent longuement les problématiques du handicap face au logement telles qu’elles sont vécues par les personnes privées de domicile personnel et les organisations et dispositifs qui leurs viennent en aide.
Sont plus particulièrement détaillés les thèmes généraux du difficile accès aux soins et aux droits des personnes en perte d’autonomie (y compris celles affectées par le vieillissement) et les difficultés spécifiques au logement dans le parc social public. L’expérience d’habitats collectifs innovants existant ou en cours de mise en œuvre dans le département de l’Isère exposée en complément donne l’exemple de solutions positives.
L’exposé exhaustif de ce que contiennent ces études sort du cadre du présent article. En prendre connaissance est cependant d’un grand intérêt pour saisir l’ampleur considérable des défis auxquels sont confrontés les personnes souffrant de handicap pour leur logement.
En guise d’invitation à la lecture, nous avons extrait, pêlemêle, quelques courts passages ou citations.
« Handicap et privation de domicile personnel : les besoins des personnes et leur prise en compte »
Des informations de terrain
Aux informations recueillies « à la source » auprès de multiples organisations grenobloises s’ajoutent le résultat du questionnement plus organisé de trois dispositifs de la Plateforme Alliance à Lyon (2) et du Réseau des possibles à Grenoble (3).
Quelques extraits pour un aperçu de l’étendue de la question
« La rue abîme, et elle abîme fortement ». Totem (page 6)
Les personnes en situation de grande vulnérabilité vis-à-vis du logement sont davantage touchées par le handicap que le reste de la population (4). Pour elles le besoin d’adaptation des habitats aux spécificités des conditions de vie des publics marqués par un handicap ou une dépendance est encore plus primordial.
« Les personnes avec des troubles psychologiques, on les prend en charge tant bien que mal. »
De plus en plus, les accueils de jour doivent gérer des personnes en situation de fragilité psychique, de moins en moins bien accompagnées et suivies par ailleurs (5).
« L’inadaptation du système médico-social de droit commun »,
Les limites majeures de l’accès aux soins et aux droits pour les personnes handicapées : « un sous-dimensionnement, et le manque de coordination entre les acteurs sanitaires et sociaux » (6)
Des exigences administratives « coincent » des personnes dans des structures non adaptées à leurs besoins, (page18)
Le parcours d’hébergement et de logement des personnes cumulant situation de handicap et précarité est jonché de difficultés, (Dispositif Alliance – Lyon)
Quelle considération des situations de handicap dans le logement social ?
Cette étude fait état de l’expérience des multiples défis en matière de logement dans le parc social rencontrées par les publics aux conditions de vie aggravées par une grande variété de handicaps. Sont soigneusement documentés les difficultés et initiatives des multiples acteurs publics ou privés en charge de satisfaire au mieux les besoins et droits de ces publics.
Principales difficultés identifiées dans l’accès au logement adapté dans le parc social
- Absence de données fiables sur le nombre et les caractéristiques des logements accessibles ou adaptés existants.
- Manque de clarté terminologique, avec des définitions floues et non harmonisées entre « logement accessible », « adaptable », « évolutif » et « adapté ».
- Progression insuffisante de l’offre accessible, limitée essentiellement à la construction neuve.
- Réduction du champ du handicap aux seules personnes à mobilité réduite (PMR), au détriment d’une approche inclusive de toutes les formes de handicap.
- Surcoût des logements adaptés dans le neuf, représentant un frein supplémentaire pour les ménages concernés.
- Impossibilité ou refus d’adaptations, liés à des contraintes techniques ou à des arbitrages restrictifs opérés par les bailleurs.
- Parcours d’accès complexe et peu lisible, rendant difficile l’attribution effective de logements adaptés aux personnes en situation de handicap.
- Charge financière et mentale importante, supportée majoritairement par les personnes handicapées pour adapter leur logement.
Rappel fondamental : le handicap est permanent et impose des besoins quotidiens constants en matière d’habitat.
Logement inclusif : une autre façon d’habiter en réponse à un besoin d’entre-deux
Des solutions alternatives apparaissent
Les personnes en situation de handicap et/ou vieillissantes rencontrent fréquemment des difficultés d’accès à des solutions de logement adaptées à leurs besoins spécifiques. Les établissements ou services médico-sociaux, comme les Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) ou les foyers spécialisés restent majoritaires, mais ne répondent pas toujours aux aspirations des personnes concernées à vivre dans des environnements plus autonomes et inclusifs. Face à cette situation, des solutions alternatives, telles que l’habitat inclusif, émergent pour offrir un cadre de vie différent.
L’Observatoire s’appuie plus particulièrement sur deux réalisations de l’Isère : « Vivre aux Vignes » regroupant des personnes âgées depuis plusieurs années et « Le Bercail Paysan » qui abritera prochainement des adultes en situation de handicap.
Par ailleurs, l’habitat inclusif situé dans la plaine de la Bièvre et dont l’ouverture est prévue fin 2025 regroupera 8 colocataires en situation de handicap mental qui souhaitent vivre en milieu rural et bénéficier d’un accompagnement 24h/24.
Et pour aller plus loin
Nous vous invitons à prendre connaissance du rapport annuel 2025 « L’état du mal logement en France » de la Fondation pour le logement des défavorisés.
« Un profond retard à combler » : le titre de la conclusion du cahier consacré au handicap est avec la présentation de 8 préconisations concrètes à débattre une invitation sans équivoque à l’action.
- https://www.untoitpourtous.org/etudes-et-rapports/analyses-thematiques/
- L’objectif des partenaires du réseau lyonnais le Foyer Notre-Dame des sans-abri, France horizon – Réseau social Rue- Hôpital est de faciliter l’accès aux soins des personnes en situation de grande exclusion sociale sur la Métropole de Lyon
- Le Réseau des possibles au sein des CHRS Oiseau Bleu et Relais Ozanam a l’ambition d’assurer une offre de service élargie aux personnes en situation de vulnérabilité
- « 12-14 » d’Un Toit Pour Tous, mars 2024« De la rue au logement : quels enseignements retenir de l’expérience de Totem ?
- Enquête flash du printemps 2024
- Médecins du Monde, Observatoire de l’accès aux droits et aux soins dans les programmes de Médecins du Monde en France – Rapport 2021,
- 12-14 d’Un Toit Pour Tous d’octobre 2024
L’article Personnes en situation de handicap : se loger, une course d’obstacles est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.