CGT ST Microelectronics
Syndicat des Ingé – Opé – Tech – Admin – Cadres
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Publié le 28.05.2025 à 15:17
Pour info, à la suite de la solliciation de la CGT et après la réunion du 2 mai avec elles et eux, en pièce jointe le courrier des Députés d’Indre-et-Loire et d’Isère adressé au Ministre de l’industrie Ferracci. En espérant qu’enfin ce monsieur daigne nous rencontrer. :
A l’attention de M. Marc Ferracci
Ministre de l’Industrie et de l’Énergie
Tours, le 23 mai 2025
Objet : Avenir des emplois de STMicroelectronics – sites de Crolles et de Tours
Monsieur le Ministre,
Le 31 octobre 2024, les salariés de STMicroelectronics, entreprise dont l’État français est co-actionnaire avec l’État italien, ont reçu une annonce préoccupante de la part de Jean-Marc Chéry (PDG de STM) : « nous lançons un nouveau projet d’entreprise pour remodeler notre implantation industrielle, accélérant nos capacités de production en silicium vers le 300mm (Agrate-Italie et Crolles-France), et en carbure de silicium vers le 200mm (Catane-Italie et Chongqing-Chine), et redimensionnant notre base de coûts globale ».
La CFDT et la CGT ont alors adressé un courrier commun le 13 novembre 2024 pour faire part de leurs inquiétudes. Ce courrier était destiné au président Emmanuel Macron, au 1er Ministre d’alors Michel Barnier, à son Ministre de l’Économie, de l’Industrie et des Finances Antoine Armand et à Nicolas Dufourcq, Directeur général de BpiFrance et Président du conseil de surveillance de STMicroelectronics. Il vous était également destiné ainsi qu’au Directeur Général des Entreprises Thomas Courbe.
La CFDT et la CGT demandaient alors que soit assurée la préservation de l’emploi et des compétences industrielles stratégiques, quels que soient les objectifs et les réorientations souhaitées par l’entreprise. Les syndicats n’ont jamais reçu de réponse.
Des parlementaires des deux territoires vous ont écrit ainsi qu’à M. DUFOURCQ, Président non exécutif du Conseil de surveillance de STMicroelectronics, le 18 février 2025… Une réponse donnée par M.DUFOURCQ avait confirmé qu’une optimisation de la structure de coûts et un remodelage de l’empreinte industrielle étaient à venir mais qu’une attention particulière serait portée à l’équilibre entre la France et l’Italie. Il avait ajouté qu’il y avait là surtout des spéculations de la part de la presse qu’il ne lui appartenait pas de commenter.
Depuis les annonces sont tombées et malheureusement elles confirment les choix stratégiques qui seraient à l’œuvre et leurs conséquences sur les emplois et sur nos territoires.
Le 10 avril 2025, la CGT vous a de nouveau adressé un courrier pour réclamer une rencontre suite aux annonces de la direction de STMicroelectronics, à savoir l’arrêt de la ligne de production Front-End 150mm et de la ligne GaN du site de Tours, l’arrêt de la ligne de production Front-End 200mm du site de Crolles ainsi que la suppression de 2800 emplois directs dans le groupe dont 1000 en France. Là non plus, vous n’avez pas répondu.
Des chiffres plus précis sont cependant arrivés le 29 avril 2025, les salariés ont ainsi appris la suppression de 1000 postes ainsi que la mise en place de 2500 mobilités internes. Les salariés de STMicroelectronics avec lesquels nous avons échangé sont très inquiets et demandent pourquoi le gouvernement n’a pas exigé de la direction plus de transparence et d’explications sur le projet de restructuration de STMicroelectronics.
Nous, députés et élus des territoires sur lesquels sont implantés les sites, nous vous appelons à ne pas simplement accompagner ces éventuelles mesures mais à tout faire pour que les emplois ne soient pas supprimés et que les lignes de productions ne soient pas délocalisées.
A titre d’exemple, la ligne du GaN développée en pilote à Tours est annoncée comme devant être délocalisée à Catane en Italie alors que c’est elle qui devait assurer l’avenir du site.
Nous pouvons même dire qu’elle est le fruit d’une coopération territoriale et notamment avec le CERTEM, laboratoire mobilisant les universités de Tours et Orléans.
Par ailleurs à Crolles, le 12 juillet 2022, Emmanuel Macron avait annoncé débloquer jusqu’à 2.9 milliards de fonds publics échelonnés sur plusieurs années pour financer le projet Liberty. Ce projet, en coopération avec Globalfoundries n’a malheureusement pas tenu ses promesses et Globalfoundries se serait retiré du contrat. A ce jour seulement trois unités supplémentaires ont été construites, moins de deux seraient en état de marche, ce qui parait peu par rapport aux 1000 emplois que le projet Liberty devait créer. Parallèlement à ce qui semble être l’abandon de ce projet, la ligne de production Front-End 200 mm verra ses machines délocalisées et remplacées à la fois par des nouvelles et des anciennes machines pour réaliser des tests, ce qui constitue un aveu d’échec au vu des annonces faites par le pouvoir exécutif et la direction de l’entreprise.
Nous rappelons que ces décisions ont lieu alors que le groupe STMicroelectronics a réalisé 1,3 milliard d’euros de bénéfices en 2024, et reçu 487 millions d’euros d’aides publiques en 2023 (68 % de subventions dans le soutien aux investissements et à l’innovation, 25 % au titre du crédit impôt recherche, et 7 % sous forme d’allègements de cotisations sociales).
Nous ne comprenons pas qu’au regard d’un tel soutien public et d’une situation économique positive, le groupe annonce des suppressions d’emplois et de délocalisation de la production française. Cela se produit dans un moment difficile pour notre pays dans la bataille pour le maintien d’activités productives et pour sa réindustrialisation.
Nous considérons que les salariés ont le droit de recevoir des réponses aux courriers adressés et qu’ils doivent être écoutés quant à cette situation. Leur vision de la stratégie employée et bien entendu leur savoir-faire sont essentiels à la bonne marche de ces activités.
Faute de réaction de l’État français, il semble que l’Italie pèserait de manière bien plus contraignante dans les échanges avec l’entreprise et que cela se traduirait in fine par une déséquilibre quant aux conséquences dans chaque pays des réorientations stratégiques à l’œuvre.
La situation des activités industrielles dans notre pays est de nouveau très préoccupante et dans de nombreux secteurs, même quand les perspectives de croissance des besoins sont établies. On parle de pas moins de 400 plans de licenciements réalisés ou en cours depuis deux ans. Ce sont des centaines de milliers d’emplois qui disparaissent ou vont disparaître.
Nous avons besoin d’un Etat stratège et d’un gouvernement qui enfin utilise tout l’arsenal juridique existant pour préserver nos activités productives. Au-delà des emplois directs qui seraient supprimés, ce sont aussi des sous-traitants et des écosystèmes locaux qui sont mis à mal.
Cela appelle à des réactions fortes, les déclarations du Président de la République ne sont pas rassurantes quant à la lecture qu’il fait de la catastrophe Vencorex, de l’absence de solution effective concernant La Chapelle Darblay et tant d’autres. Il est encore possible de réagir avec force, nous vous demandons de refuser toute suppression d’emplois à Tours comme à Crolles concernant StMicroelectronics.
Vous remerciant des réponses que vous voudrez bien accorder aux demandes des représentants des salariés ainsi qu’à nos sollicitations, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de notre haute considération,
Liste des signataires
Charles Fournier, Député d’Indre-et-Loire
Marie-Noëlle Battistel, Députée de l’Isère
Laurent Baumel, Député d’Indre-et-Loire
Jérémie Iordanoff, Député de l’Isère
Élisa Martin, Députée de l’Isère
Publié le 21.05.2025 à 09:44
2900 grévistes sur 3500 salarié-es !!! En Italie, ça se mobilise fortement !!
COMMUNICATION SYNDICALE DE LA FIOM-CGIL BRIANZA APRES LA GREVE
UNE GRÈVE SANS PRÉCÉDENT. LES TRAVAILLEURS DE ST AGRATE DISENT NON À CE PLAN INDUSTRIEL
Ce jour restera dans l'histoire du site STMicroelectronics d'Agrate Brianza.
La grève proclamée par l'ensemble de la RSU a enregistré une très forte participation - environ
70% – avec des secteurs de production entiers complètement à l’arrêt. Un résultat qui n'a pas de
précédents dans l’histoire de l’établissement.
Environ 800 personnes ont participé à la manifestation organisée devant les tourniquets d'entrée.
travailleurs, dans un climat de grande détermination, d’unité et de conscience.
Un signal fort et clair, venant directement de ceux qui nous font avancer chaque jour avec le
propre travail un site industriel de classe mondiale.
Le message qui vient d'Agrate aujourd'hui est sans équivoque : ce plan industriel n'est pas acceptable.
=> Cela ne protège pas l’emploi.
=> Cela ne garantit pas une perspective de développement technologique.
=> Cela n'améliore pas les compétences du site.
=> Cela ne construit pas l’avenir.
En tant que Fiom Cgil Brianza, nous réitérons avec force que :
=> Nous avons besoin d’un nouveau plan industriel, partagé, innovant, basé sur des investissements réels dans la production et la recherche ;
=> D'ici là, toutes les opérations de transfert et de délocalisation déjà en cours doivent être suspendues ;
=> Le gouvernement et l'entreprise doivent assumer la responsabilité du changement radical de direction.
Aujourd'hui, avec la grève et le piquet de grève, les travailleurs ont pris la parole.
Fort et clair.
Quiconque pense pouvoir avancer sans les écouter trouvera une mobilisation de plus en plus large, décisive et déterminée.
L’avenir se construit avec le travail, pas contre ceux qui travaillent.
Monza, 21 mai 2025
COMMUNICATION SYNDICALE APPELANT A LA GREVE
La RSU d’Agrate Brianza organise une grève selon le calendrier suivant, pour l’intégralité des postes de travail et des astreintes :
- 20 mai : équipe du soir, équipe de nuit
- 21 mai : équipe du matin, journée, équipe du soir, équipe de nuit
Les travailleuses et travailleurs qui ne seraient pas concernés par ces modalités feront grève pour l’ensemble de leur premier jour de travail disponible à compter du vendredi 16 mai 2025.
Au cours des dernières semaines, nous avons été nombreux à assister au spectacle déprimant de la présentation d’un plan industriel qualifié par euphémisme de “stratégique”, mais qui, pour le site d’Agrate, signifie des suppressions d’emplois et zéro investissement.
Les résultats désastreux de l’actuel top management sont entièrement imputés au site d’Agrate :
- De nombreux produits seront transférés vers d’autres sites de l’entreprise, voire vers des fonderies chinoises, avec la fermeture des lignes AG8 et EWS.
- En conséquence, 1 500 suppressions de postes sont attendues pour le site, malgré les “rassurances” évoquant un chiffre réduit à 800.
- Aucune stratégie de relance n’est prévue, aucun investissement en R&D produit ou process, aucune ambition de développement technologique.
- Pour R3 (Agrate 300mm), seule la moitié de sa capacité de production sera utilisée à l’horizon 2027, avec un risque réel de transfert de nos produits vers l’usine Crolles300, active depuis des années et en pleine expansion grâce à des investissements certains et substantiels.
Face à ces choix à courte vue et ingrats au regard de tous les efforts fournis jusqu’à présent par les salarié-es (les principaux produits d’Agrate n’ont pas subi les mêmes difficultés que les produits corporate ces deux dernières années !), nous :
- Rejetons en bloc le plan industriel proposé par la direction, et surtout ses conséquences sur l’emploi.
- Demandons au gouvernement italien, en tant qu’actionnaire de ST, de stopper ce plan et d’en exiger un nouveau garantissant le développement du site d’Agrate, avec des investissements publics.
Nous refusons de discuter un plan qui ressemble à l’euthanasie du site d’Agrate !
Mobilisons-nous et luttons pour défendre nos emplois et l’avenir du site d’Agrate !
Le 21 mai, un rassemblement est prévu devant ST de 05h30 à 14h30, avec un point d’information sur la réunion du 16 mai prévue à la région.
Nous appelons toutes et tous à une participation maximale !
Agrate Brianza, le 14 mai 2025 RSU de STMicroelectronics Agrate Brianza
Publié le 16.05.2025 à 12:00
Le courrier de la CGT adressé à la direction de ST…
Bonjour,
La CGT ne sera pas signataire de l’avenant à l’Accord de Méthode du 4 mars 2025.
La CGT refuse de signer cet avenant pour plusieurs raisons majeures qui confirment, s’il en était encore besoin, que la direction de STMicroelectronics poursuit un simulacre de dialogue social, sans fournir les conditions minimales d’une information-consultation, du CSEC, sincère et éclairée.
1. Un projet toujours aussi opaque, quatre mois après son annonce
Depuis l’annonce du projet de restructuration, le 30 janvier 2025 par Jean-Marc Chéry, lors de la communication des résultats financiers de 2024, aucune information précise et complète ne nous a été transmise permettant d’appréhender la globalité du projet (volet 1 et volet 2). En l’absence de ces données, il est matériellement impossible pour le CSEC de rendre un avis éclairé.
2. Aucune cartographie des emplois actuels, ni ciblés
Nous n’avons à ce jour reçu aucune présentation de la cartographie des métiers/emplois existants, encore moins celle visée à l’issue du projet. Cette absence volontaire d’information empêche d’évaluer objectivement l’ampleur de la restructuration et le volume réel de suppressions d’emplois envisagées.
3. Des dates de consultation arbitraires et contestées
Sur le pilier 1 (OPEX), l’avenant retient une date de début d’information au 11 février 2025. Or, aucun périmètre clair (sites, métiers, organisations, effectifs concernés) ne nous a été communiqué. La CGT conteste donc cette date comme point de départ de l’information-consultation.
Sur le pilier 2 (Manufacturing), censé avoir débuté le 29 avril 2025, là encore les éléments fondamentaux font défaut.
À ce jour, la direction n’a apporté aucune précision sur la répartition des 1000 suppressions de postes et des 2500 mobilités internes entre les deux piliers du projet. Il est donc impossible d’évaluer l’ampleur des mouvements envisagés au sein de chacun des volets.
4. Des délais réduits imposés unilatéralement par la direction
La direction impose une réduction drastique des délais d’information-consultation et de l’accompagnement par expertise, ce qui constitue une entrave manifeste au droit d’expression des représentants du personnel.
5. Aucun engagement ferme sur la transmission de documents
L’avenant ne prévoit aucun mécanisme contraignant de remise des documents nécessaires à l’expertise et à la délibération du CSEC. Pire, la direction reconnaît disposer d’éléments chiffrés qu’elle se refuse à transmettre, arguant d’une incertitude des marchés à court et moyen terme. Autrement dit, elle conditionne les conséquences industrielles et sociales de son projet à des projections économiques fluctuantes.
6. Des engagements déjà non tenus dans le passé
Dans l’accord initial, du 04 mars 2025, la direction s’était engagée à anticiper la transmission des documents pour permettre aux Organisations Syndicales de travailler sérieusement les sujets. Non seulement elle ne s’y est jamais conformée, mais elle a également mis en échec l’accompagnement de l’expert prévu dans le cadre des négociations sur la GEPP, ne fournissant aucun élément utile à sa mission. Ce comportement a placé les experts, comme les Organisations Syndicales, dans une impasse.
7. Des consultations locales encadrées et restreintes
L’avenant impose des contraintes inacceptables aux CSE locaux, tant sur les délais que sur le périmètre des consultations, limité arbitrairement aux seuls établissements de Crolles, Rousset et Tours. Rien ne justifie l’exclusion des autres établissements alors que le projet (annoncé au niveau monde) et ses effets vont se déployer à l’échelle nationale et qu’aucun établissement ne sera pas concerné.
En résumé, la CGT considère que cet avenant entérine un processus de restructuration sans transparence, sans garanties et sans respect des droits des représentants du personnel, ni des salarié-es. Il ne peut en aucun cas être signé en l’état.
Cordialement,
La CGT
Publié le 11.05.2025 à 12:30
A l’attention de la CFE-CGC, la CFDT et l’UNSA – courrier adressé le 10 mai 2025 (signature prévue jusqu’au 14 mai 2025)
Bonjour,
La CGT vous adresse ce courrier dans un esprit de dialogue syndical constructif et toujours dans l’espoir de bâtir un front intersyndical (bien que jusqu’à présent vous n’ayez pas répondu positivement à notre proposition), face à l’enjeu majeur que constitue le projet de restructuration actuellement en discussion au sein de STMicroelectronics.
Nous vous sollicitons sur l’avenant n°1 à l’accord de méthode proposé par la direction.
Nous tenons à vous faire part de notre profonde inquiétude concernant ce projet d’avenant, qui nous semble, en l’état, réduire considérablement les prérogatives des élus CSEC et CSE locaux, tout en affaiblissant les droits collectifs des salarié·es.
Ce que nous constatons :
1. Une contradiction entre le projet d’avenant à l’accord de méthode et les constats partagés
Nous avons toutes et tous, dans nos communications respectives aux salarié·es, pointé le manque criant d’informations économiques, industrielles et sociales pouvant justifier le projet de restructuration. Ces informations sont pourtant essentielles aux élu·es afin que ces derniers puissent se forger une opinion solide et construite et ainsi rendent un avis éclairé sur le projet soumis à information-consultation.
Or, comment accepter la signature d’un avenant à l’accord de méthode qui :
– organise une information-consultation et une expertise en CSEC, dans des délais contraignants et sans base d’informations complètes et sérieuses ?
– valide la procédure d’information-consultation du CSEC uniquement pour le volet 1 sans recours possible pour des sites qui pourraient être fortement impactés au niveau de l’OPEX, ne serait-ce que par les mesures d’âge ?
– organise une information-consultation en CSE local pour Crolles, Rousset et Tours, dans des délais contraignants, sans base d’informations complètes et sérieuses et repoussant les expertises à 2026 voire 2027 ?
Ce projet d’avenant :
– valide la date du 29 avril 2025, comme début de l’information du CSEC pour le volet 2, alors que la direction refuse sciemment de répondre aux questions des élu·es sur le projet de restructuration ;
– fixe un calendrier contraignant, pour les élu-es comme pour l’expert, sans possibilité d’adaptation à la réalité du terrain. Le calendrier du mois de juin avec la plénière du CSEC, des avis à rendre et les sujets déjà en cours ne permettent, ni aux élu-es, ni à l’expert, de travailler sereinement. Nous avons déjà vécu cela à la suite de l’accord de méthode en nous en plaignant régulièrement, ne le validons pas de nouveau ;
– fixe un calendrier plus défavorable que les règles du code du travail (délais d’information-consultation plus courts pour le pilier 2 – restructuration manufacturing) ;
– fait référence à l’expertise votée en CSEC le 29 avril, mais pour rappel sans lettre de mission et sans mandat du CSEC ;
– prévoit que la commission économique soit impliquée dans la rédaction de la lettre de mission, alors que ce n’est pas à la direction de décider cela : ce sont les élu·es du CSE qui doivent décider qui a la charge de la rédaction de la lettre de mission, et valider ensuite la proposition de lettre de mission. En l’état, cette procédure n’a pas été respectée ;
– renvoi l’analyse du volet 1 et de ces conséquences à l’expertise annuelle relative aux orientations stratégiques de l’entreprise, c’est-à-dire au 4ème trimestre de chaque année.
2. Un précédent dangereux pour les droits collectifs
Signer cet accord, dans ces conditions, créerait un précédent préoccupant.
Cela reviendrait à valider une procédure d’information-consultation déconnectée de toutes les informations utiles et nécessaires à un avis éclairé, en contradiction directe avec les exigences du Code du travail.
Cela affaiblirait notre capacité collective à exiger de vraies négociations et de vraies informations-consultations, sur le fond du projet.
Cela décrédibiliserait les instances représentatives du personnel aux yeux des salarié·es.
Comment rendre un avis sans les éléments que nous exigeons toutes et tous à chaque réunion de CSEC, de CSE local, de négociation, …
3. Une répartition des consultations incohérente et injustifiée
Nous ne comprenons pas le choix opéré entre les sites qui seraient « informés » et ceux qui bénéficieraient d’une information-consultation. Si ce découpage repose sur une distinction entre activités Opex et Manuf, pourquoi Rennes Backend et Grenoble – qui comprennent bien des unités de production – sont-ils exclus du périmètre consulté ?
De plus, si seules les unités de production comportant des « métiers en transition » sont consultées, alors nous nous demandons pourquoi Rousset est consulté puisque la direction a communiqué que cette unité de production est exclue de ce périmètre.
Pour la CGT, ce projet mondial de restructuration touchant directement ou indirectement tous les sites, qu’ils soient de production, de support, de R&D ou de fonctions transverses, tous devraient être consultés.
Par ailleurs, l’avenant à l’accord de méthode perpétue une distinction entre les sites Opex et Manuf, réservant à ces derniers un droit systématique à l’information-consultation. Nous nous opposons fermement à cette scission artificielle, qui divise les salarié·es au lieu de les rassembler face à une restructuration d’ampleur.
4. La crainte de faire un chèque en blanc à la direction
Depuis l’annonce de ce projet, les revirements ont été nombreux. Initialement annoncé comme principalement impactant l’OPEX, force est de constater que la restructuration des unités manufacturing est loin d’être négligeable. Cet avenant, qui couvrirait toute la période jusqu’à fin 2027 verrouille de trop nombreux points à l’heure où :
– Les données concernant le périmètre manufacturing ne nous permettent en aucun cas d’évaluer les conséquences en termes d’emploi et de fragilisation des sites pour l’avenir ;
– Avec l’absence de vision concernant l’OPEX, nous ne pouvons aucunement évaluer l’ampleur de ce qui sera prévu et comment cela impactera les organisations, les conditions de travail et la santé des salariés restant pour gérer les projets déjà nombreux auxquels s’ajouteront tout le travail de gestions et de qualifications lié aux transferts.
Nous demandons donc à vos organisations syndicales, dans l’intérêt des salarié·es et du respect des prérogatives collectives, de refuser de cautionner ce type d’accord qui n’apporte aucune garantie réelle, et qui prive les instances représentatives du personnel de certaines de leurs possibilités légales à agir.
Ne déroulons pas le tapis rouge à ce projet de restructuration.
Syndicalement,
La CGT STMicroelectronics
Publié le 09.05.2025 à 17:00
Stratégie industrielle
La Direction se veut rassurante sur notre avenir, dit que tout se passera bien, que nous serons sauvés par la GEPP. La direction ST dit aussi que la CGT est catastrophiste. Pourtant nos analyses successives se sont toutes vérifiées.
=> En décembre nous avons affirmé que 2 sites en France étaient visés par la direction : Tours et Crolles 200.
Soi-disant, nous étions trop alarmistes, trop négatifs.
Nous l’avions annoncé et malheureusement la suite nous a donné raison !!!
=> En mars lorsque la direction a décidé de réduire la production à C200 jusqu’à 140k moves, nous avons affirmé
que cela indiquait une volonté d’arrêter la production à C200 à terme.
La direction affirmait qu’il n’y avait aucune intention cachée derrière cette réduction.
Nous l’avions annoncé et malheureusement la suite nous a donné raison !!!
Sans mobilisation, le projet de la direction va entrainer une casse sociale
La direction refuse de donner les effectifs cible pour éviter la colère des salarié-es laissé-es sur le carreau. L’EWS, le packaging et Crolles 300 ne pourront pas absorber l’ensemble des effectifs présents à C200, que ce soit en support ou en prod. Au total nous estimons qu’au moins 500 salarié-es ne pourront pas trouver de
poste !! A cela s’ajoute la disparition des emplois d’une partie importante de nos collègues équipementiers ou sous-traitants avec qui nous travaillons au quotidien en salle-blanche notamment. Malgré l’investissement de toutes et tous pendant des années, la direction nous condamne à l’incertitude, au stress d’être poussé-es dehors ou de faire un travail qui ne correspond pas aux connaissances ou/et compétences de chacun-e.
Un projet sans garantie
La CGT dénonce un projet qui ne donne aucune garantie en termes de planning d’investissements, d’emplois ou de volume de production en Europe. Ce projet aura aussi des conséquences sur la R&D et est donc un danger pour l’avenir. Enfin, à Crolles 300, en l’état actuel de ce qu’on sait, il y a un réel risque que la direction nous demande de faire plus sans les moyens humains correspondants ce qui dégradera les conditions de travail. Il n’est pas acceptable qu’une entreprise qui a touché des subventions massives en échange de promesses de développement de l’outil industriel en France et de créations d’emplois choisisse aujourd’hui d’en supprimer.
Il faut se mobiliser
Désormais seule la pression des salariées pourra faire évoluer le projet de la direction, la contraindre à nous donner des garanties.
SANS MOBILISATION, PAS DE BONNES NEGOCIATIONS !!!
LA DIRECTION FERA LA DECISION ET VOUS N’AUREZ PAS D’HORIZON !!!
Publié le 06.05.2025 à 12:31
Publié le 05.05.2025 à 15:51
Pétition à signer / Rassemblement de soutien – Lundi 5 mai 2025 à 19h – Place Victor Hugo à Grenoble
PÉTITION À SIGNER ET RELAYER : https://framaforms.org/contre-le-genocide-pour-une-palestine-libre-non-a-la-dissolution-durgence-palestine-1746161697
COMMUNIQUÉ DE PRESSE : https://urgence-palestine.com/non-a-la-dissolution-durgence-palestine
Le 10 avril 2025, la CGT STMicroelectronics et Urgence Palestine Grenoble, dans le cadre de la campagne internationale « Stop Arming Israël » ont organisé un appel à la grève et un rassemblement devant le site de Crolles, afin d’exiger de la direction de ST de cesser toutes collaborations avec l’Etat d’Israël, jusqu’à un cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza et le respect des droits des Palestiniens.
Le 30 avril 2025, le Ministère de l’intérieur a annoncé son intention de dissoudre Urgence Palestine dont Grenoble est l’un des 20 groupes locaux. Cette dissolution serait effective cette semaine, probablement autour du 8 mai !
Urgence Palestine est aujourd’hui l’une des principales organisations les plus actives en solidarité avec la Palestine, et qui se mobilise depuis plus d’un an contre le génocide à Gaza.
a population de Gaza est écrasée quotidiennement sous les bombardements israéliens. Des enfants gazaouis meurent sous les bombes ou de faim tous les jours…
Notre gouvernement, non seulement refuse de prendre des mesures contraignantes pour mettre fin au génocide en cours à Gaza, mais il s’en prend aux associations qui mettent en avant l’obligation morale de solidarité avec un peuple victime de génocide, mais aussi l’obligation légale figurant dans deux arrêts de la Cour Internationale de Justice du 26 janvier 2024 et du 19 juillet 2024 et dans le vote de l’Assemblée Générale des Nations Unis du 18 septembre 2024.
Nous dénonçons la complicité de notre gouvernement avec les crimes commis par l’État d’Israël, qui, au lieu de respecter ses obligations en vue du droit international, tente de museler les voix qui demandent le respect de ce droit et la fin du génocide en cours.
Nous dénonçons ces graves entraves à la liberté d’expression et au droit à la solidarité des peuples opprimés.
Nous apportons tout notre soutien au collectif Urgence Palestine menacé de dissolution.
Publié le 29.04.2025 à 15:45
Lire la déclaration de la CGT faite en séance
Déclaration des élus CGT du CSEC – 29 avril 2025
Les élus CGT constatent que, dans le cadre de la consultation en cours sur le projet
stratégique présenté par la direction, les informations communiquées sont
manifestement insuffisantes.
La direction refuse notamment :
- de préciser les mouvements de salariés envisagés (mobilités, suppressions de postes,
reclassements), - de fournir un planning clair et précis du projet,
- de détailler l’impact réel du projet sur l’emploi, les conditions de travail, l’organisation
et la santé des salariés.
Sans éléments concrets et complets, il est impossible pour les représentants du
personnel d’exercer leur mission d’analyse, de réflexion et d’expression d’un avis éclairé.
La CGT rappelle que le respect du droit à l’information est une condition essentielle
pour garantir la loyauté de la procédure de consultation, conformément aux
dispositions du Code du travail et à la jurisprudence de la Cour de cassation
(notamment arrêt du 21 septembre 2016, n°15-19.003).
À ce stade, les élus CGT considèrent que la première réunion d’information/consultation (R1) ne peut pas être regardée comme ayant valablement lancé la
procédure de consultation. Le délai légal de consultation ne peut commencer à courir
qu’à compter de la remise d’une information complète, après la réception des
documents présentés en séance, précise et sincère, ce qui est loin d’être le cas en
l’espèce.
En l’absence de communication d’éléments sérieux, les élus CGT dénoncent cette
situation et réaffirment leur exigence :
- d’une information précise, exhaustive et sincère,
- d’un calendrier de projet détaillé,
- d’une transparence totale sur les conséquences sociales et humaines du projet.
Les élus CGT prennent acte de ce manquement et se réservent le droit d’utiliser tous les
moyens juridiques à leur disposition pour faire respecter les droits du personnel.
Publié le 28.04.2025 à 17:03
Manifestation à Grenoble – départ 10h avenue Alsace Lorraine et arrivée anneau de vitesse
Cette année, la manifestation du 1er mai se tient dans le contexte particulier de restructuration de STMicroelectronics, prévoyant des suppressions d’emplois et une délocalisation d’une partie de la production. Nous sommes opposés à ce projet délétère et nous appelons les salariés à se mobiliser.
Rejoignez la CGT nombreuses et nombreux dans le cortège du 1er mai !
Publié le 28.04.2025 à 12:51
En dehors des départs en préretraite, au moins 800 personnes seraient en surplus ! Et pour la France ??? Toujours pas de son, ni d’image d’Emmanuel Macron, de Marc Ferracci et de Nicolas Dufourcq !
Communiqué Unitaire – Rencontre avec le Ministre régional Guidesi – Région Lombardie
(Traduction du communiqué des syndicats italiens, ci-après)
Aujourd’hui, 22 avril 2025, une réunion cruciale s’est tenue entre les organisations syndicales, le Ministre régional au Développement Économique Guido Guidesi, les dirigeants de STMicroelectronics Italie (notamment Colombo et Notarnicola) et Corporate (Gualandris et Cantù), pour discuter de l’avenir du site d’Agrate Brianza à la lumière du nouveau Plan Industriel présenté par l’entreprise.
L’enjeu est de taille
Le plan illustré par la direction prévoit une réorganisation profonde du site qui, si elle est confirmée, aurait un impact considérable sur l’emploi :
- En dehors des départs en préretraite, au moins 800 personnes seraient en surplus !
- Des productions stratégiques entières, comme BCD Legacy et MEMS, seraient transférées à Singapour ou même à des sites externes de fournisseurs chinois d’ici 2027.
- Cela entraînera la disparition d’une partie importante d’AG200, la perte de savoir-faire et du rôle stratégique d’Agrate.
Une vision incertaine et risquée
L’entreprise a également admis que le plan repose sur des hypothèses de marché instables où le véritable point critique est le chiffre d’affaires. Ainsi, toute promesse de reprise en échange des coupes et du déplacement de la production vers l’Asie serait liée à une explosion du chiffre d’affaires loin d’être solide compte tenu des incertitudes présentées.
Il est inacceptable de construire une transformation industrielle aussi coûteuse pour le site sur des bases aussi fragiles, mettant en péril des centaines de familles et l’avenir d’un territoire entier (personne n’a déclaré que ces coupes seraient suffisantes pour ce plan !).
Le syndicat : « Non à ce plan, il faut un changement de cap !
Nous avons exprimé notre opposition totale et nette au plan tel qu’il a été présenté : il n’est pas digne de l’histoire industrielle d’Agrate ni de son importance pour la microélectronique européenne.
Nous avons demandé qu’il soit radicalement revu, en visant à :
- protéger les niveaux d’emploi ;
- garantir la continuité de la production locale ;
- orienter les investissements vers une véritable relance et non vers une lente dissolution déguisée.
L’ouverture de l’entreprise : maintenant, passons aux actes
Face à notre détermination, l’entreprise a montré des ouvertures à la possibilité de reformuler le plan en annonçant de futures réunions.
Un pas important, mais insuffisant s’il n’est pas accompagné de choix concrets.
Nous sommes également certains qu’il y a des démantèlements et des déplacements de machines en cours au sein d’AG200. Ce comportement est inacceptable car il tente de mettre les partenaires sociaux devant des faits accomplis et irréversibles. Serait-ce là la voie sérieuse et transparente du dialogue social ?
Le rôle de la Région
Le Ministre régional Guidesi a partagé notre inquiétude et a déclaré que pour la Région Lombardie, le plan n’est pas acceptable, s’engageant à convoquer une nouvelle Table ronde dans deux mois et à impliquer le Gouvernement si les objectifs ne sont pas atteints. Il a également réaffirmé qu’un projet industriel durable pour le personnel en place est nécessaire, accompagné d’investissements publics ciblés.
Pas de recul
Notre objectif reste clair : défendre les emplois, la valeur du site d’Agrate et l’avenir de l’industrie lombarde. Nous sommes prêts à dialoguer, mais aussi à nous mobiliser avec force s’il n’y a pas de tournant concret.
Les travailleurs et travailleuses doivent savoir que nous ne voulons pas accepter de solutions au rabais. Chaque emploi compte. Chaque choix concernant notre avenir sera surveillé, discuté et, si nécessaire, combattu.
Début mai, nous convoquerons des assemblées rémunérées de RSU.
Agrate Brianza, 22 avril 2025
Les délégués FIM, FIOM, FISMIC et USB de STMicroelectronics Agrate Brianza