Rubrique «À LIRE AILLEURS»
26.12.2024 à 17:00
Appel international pour des journées d'action du 30/12 au 01/01 : En mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les accusé-es de l'affaire Ambelókipi
Une fois de plus, nous voyons et ressentons l'importance de la solidarité internationale dans nos luttes. Inspiré-es par l'appel à l'action international du 16/11, en tant qu'assemblée berlinoise à la mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les camarades poursuivi-es, nous appelons à des journées d'action internationales les 30/12, 31/12 et 01/01 (publié sur de.indymedia.org).
Texte intégral (2121 mots)
Une fois de plus, nous voyons et ressentons l'importance de la solidarité internationale dans nos luttes. Inspiré-es par l'appel à l'action international du 16/11, en tant qu'assemblée berlinoise à la mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les camarades poursuivi-es, nous appelons à des journées d'action internationales les 30/12, 31/12 et 01/01 (publié sur de.indymedia.org).
Le 31 octobre, lors d'une explosion dans un appartement à Athènes, le camarade anarchiste Kyriakos Xymitiris est tombé dans la bataille pour la libération sociale et de classe. La camarade anarchiste Marianna a subi de graves blessures. Après avoir été soignée à l'hôpital Evangelismos sous la surveillance constante de la police, elle a été transférée le vendredi 15/11 à la prison de Korydallos. Suite aux événements du 31 octobre, les camarades Dimitra Z, Dimitris, Nikos R. et A.K ont également été incarcéré-es dans la prison de détention provisoire de Korydallos. Les cinq camarades ont été inculpé-es en vertu de la loi antiterroriste 187A : formation et appartenance à une organisation terroriste, possession et fabrication d'explosifs, ainsi que détérioration de biens privés.
Les pressions exercées par l'unité antiterroriste grecque, en collaboration avec le juge chargé de l'affaire, ont conduit à la sortie prématurée de la camarade Marianna de l'hôpital, la direction de l'hôpital Evangelismos n'assumant pas la responsabilité de sa patiente. Comme toutes les prisons du monde, Korydallos est un lieu où règnent les mauvais traitements et les conditions difficiles. La section dite "pour femmes" de la prison est encore plus négligée que la section dite "pour hommes", ce qui en fait une image représentative de la société patriarcale dans laquelle nous vivons. Cette torture infligée à la camarade s'enracine dans les pratiques les plus classiques du patriarcat occidental, esclavagiste et colonial. Le dépouillement de la subjectivité et la manipulation des corps comme des objets, par la force, est une pratique historique du patriarcat blanc. Celui-ci tente, par le biais des États européens, de créer un mythe de l'ennemi extérieur - un ennemi racisé, avec un alphabet différent. Cependant, il est clair que le patriarcat est un ennemi actuel venant du monde occidental, comme en témoignent les mauvais traitements auxquels sont soumises la camarade et de nombreuses autres personnes emprisonnées.
De même, l'exploitation des corps et des données personnelles des camarades accusé-es a commencé par diverses méthodes réalisées par l'appareil d'État, tout cela au profit du pouvoir en place. Sous la direction de l'unité anti-terroriste, les fonctionnaires corrompus de "New Democracy" et, une fois de plus, le ministre de la Protection des citoyens, M. Chrysochoidis. Leur diffamation systématique des camarades dans les médias, en particulier par le biais des habituels médias-poukaves et des gros titres, est un autre exemple du rôle répugnant joué par ces canaux de communication dans la diffusion de la propagande étatique et capitaliste. La publication de photos et de vidéos de la scène de l'incident est un acte de profanation, déshonorant la mémoire du camarade Kyriakos et montrant la brutalité à laquelle la famille et les proches sont soumis-es. En outre, les médias grecs ont profité sans honte de cette situation en publiant des photos personnelles des camarades accusé-es, qu'ils ont obtenues avec l'aide de l'unité antiterroriste, qui leur a fourni les données personnelles des camarades.
Ces dernières années, nous avons assisté à des enquêtes qui visaient à recueillir autant d'informations que possible sur les mouvements internationaux, en compilant et échangeant les coordonnées et les schémas de comportement de personnes engagées dans plus d'un pays. Depuis de nombreuses années, nous voyons des policiers allemands jouer un rôle de premier plan sur le territoire grec. Ils tentent de répandre la peur et d'empêcher les camarades de se rencontrer et de créer des liens et des réseaux internationaux. Ils observent les camarades, mettent des voitures sur écoute, effectuent des perquisitions, forment les policiers grecs et, bien sûr, partagent des informations avec leurs homologues grecs. Il n'est pas surprenant, mais cela vaut la peine d'être mentionné, que l'identité de Kyriakos ait été révélée après que les flics allemands ont fourni les empreintes digitales tirées de leur base de données et l'ont étiqueté comme « terroriste d'extrême gauche ». Il est presque certain qu'ils ont fourni bien plus que cela, si ce n'est tous les détails personnels qu'ils avaient collectés au cours des dernières années. La collaboration entre l'État allemand et l'État grec est un exemple facile, mais il est loin d'être le seul. Avec des organisations comme Europol qui veulent coordonner les enquêtes en Europe, nous voyons la machine de répression étendre son réseau dans le monde entier, ainsi qu'à l'extérieur de la forteresse-Europe. En fin de compte, aucun État ne peut nous apporter la libération et, en particulier dans les affaires concernant les organisations dites terroristes, les liens et la collaboration entre les différents États sont révélés une fois de plus.
La mémoire et l'histoire du camarade, malgré toutes les tentatives de l'État et de son appareil, seront pour nous tous-tes un héritage de nos luttes, un chapitre important de notre histoire. Une histoire gravée par tous-tes celleux qui se sont battu-es pour une vie meilleure, pour un autre monde. Et c'est cette histoire que nous continuerons à défendre contre celleux qui cherchent à la diffamer. Et c'est notre solidarité active et notre détermination qui poursuivront les luttes que nous avons nouées ou partagées avec notre camarade Kyriakos. Il a peut-être fait un pas en direction de "l'Histoire", avecc toutes ces âmes qui ont choisi d'affronter ce monde terrible. Collectivement, nous trouvons indispensable de garder sa mémoire vivante et d'accompagner notre camarade dans son voyage vers l'Histoire et d'écrire un chapitre international combatif qu'il a déjà commencé bien avant. Défendons la mémoire révolutionnaire et faisons de notre chagrin un catalyseur de la libération sociale et de classe pour tous-tes.
Une fois de plus, nous voyons et ressentons l'importance de la solidarité internationale dans nos luttes. Inspiré-es par l'appel à l'action international du 16/11, en tant qu'assemblée berlinoise à la mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les camarades poursuivi-es, nous appelons à des journées d'action internationales les 30/12, 31/12 et 01/01. Contre les tactiques de l'unité anti-terroriste, l'exploitation des médias et la diffamation de la mémoire de notre camarade. Notre solidarité active doit constituer une barrière protectrice pour nos camarades emprisonné-es et contre toute nouvelle persécution. La répression ne nous intimide pas et nous nous tenons à leurs côtés sans hésitation. Quand nos luttes internationales sont attaquées, nous devons nous engager encore plus à leurs côtés. Les appels internationaux tels que celui-ci peuvent servir de date-clé, concentrant la pression que nous exerçons tous sur un certain laps de temps et construisant ainsi une solidarité internationale cohérente pour les accusé-es, ainsi que des actions internationales de commémoration pour le camarade Kyriakos.
Nous avons choisi les jours autour du 31 décembre pour les dédier à Kyriakos, car ce jour-là, cela fera deux mois que notre camarade est décédé. Deux mois de chagrin et de lutte, de rage, mais aussi de liens et de solidarité. La veille du Nouvel An est une date bien connue dans le monde entier, où l'on tente chaque année de rompre l'isolement et la misère à l'intérieur des prisons, qui deviennent si évidents ce jour-là. Devant les prisons du monde entier, les gens se rassemblent à l'extérieur pour envoyer un message aux détenu-es. Nous voulons nous associer à cette journée, en nous rappelant que Kyriakos était convaincu qu'il fallait détruire le système carcéral et en pensant aux cinq camarades qui sont accusé-es dans l'affaire construite autour de cela, actuellement détenu-es dans la prison de Korydallos. En cherchant des occasions de secouer l'existant et d'attaquer le monopole de la violence par l'État, nous pouvons faire le lien avec ce jour. Dans la ville de Berlin, il existe une tradition bien ancrée depuis plusieurs années qui consiste à commencer la nouvelle année par de nouvelles confrontations dans les rues contre les flics. Le soir du 31 décembre est l'un des rares soirs où l'État a du mal à maintenir l'équilibre entre un grand nombre d'individus et les autorités qui se préparent à des confrontations. C'est donc un soir où des affrontements éclatent souvent, partagés par la classe ouvrière, les migrant-es, les anarchistes, les marginales-aux et tous-tes celleux qui choisissent de se confronter aux autorités.
Bien que nous appelions pour la durée du 30/12 au 01/01, la construction d'une solidarité cohérente ne signifie pas que nous devons limiter nos actions à des jours spécifiques. C'est pourquoi nous voulons encourager tout le monde à se joindre à cet appel, que ce soit dans les jours autour du Nouvel An, avant ou après.
Nous appelons tout le monde, au cours de ces journées, à évoquer la mémoire du camarade Kyriakos et à faire preuve de solidarité avec les cinq camarades accusé-es. Cela signifie qu'il faut non seulement s'intéresser à la situation dans laquelle iels se trouvent actuellement, mais aussi poursuivre les luttes auxquelles iels se rattachent et les luttes que nous pouvons rattacher à elleux. Chaque action contre l'oppression et l'autorité peut être dédiée à Kyriakos. Parce que le cœur de Kyriakos Xymitiris et de tous-tes les camarades disparu-es bat à jamais dans les rues, dans les confrontations, dans les moments de révolte, dans le cœur de tous-tes celleux qui luttent contre l'oppression et l'exploitation. Celleux qui ont perdu la vie dans la lutte pour la liberté vivent à jamais dans le cœur de la révolte sociale et de classe. Le feu reviendra réchauffer les cœurs de celleux qui ne sont plus là et de celleux qui ne peuvent pas lutter avec nous.
Utilisons la force que Kyriakos nous a laissée et la force que Marianna, Dimitra, Dimitris, Nikos et A.K. nous envoient de l'intérieur des geôles de la démocratie.
KYRIAKOS XYMITIRIS TOUJOURS PRÉSENT - LES CŒURS RÉVOLUTIONNAIRES BRÛLENT À JAMAIS
PAS TOUCHE AUX CAMARADES EMPRISONNÉ-ES - LIBERTÉ POUR TOUS-TES
Assemblée berlinoise en mémoire de Kyriakos X. et en solidarité avec les accusé-es de l'affaire Ambelókipi
24.12.2024 à 13:12
24 décembre 1923 : Germaine Berton, acquittée pour ne pas en faire une martyre
Le 24 décembre 1923, près d'un an après l'assassinat de Maurice Plateau, membre de l'organisation d'extrême droite royaliste les « camelots du roi », Germaine Berton, jeune anarchiste de 21 ans, est acquittée.
Texte intégral (2169 mots)
Le 24 décembre 1923, près d'un an après l'assassinat de Maurice Plateau, membre de l'organisation d'extrême droite royaliste les « camelots du roi », Germaine Berton, jeune anarchiste de 21 ans, est acquittée.
Après un parcours déjà tumultueux, marqué par la répression syndicale, parfois la prison, [1] Germaine Berton, jeune provinciale récemment montée à Paris, décide de frapper un grand coup :
Le 22 janvier 1923, ayant pénétré dans les locaux de l'Action française, elle abattit de plusieurs balles Maurice Plateau, chef des Camelots du roi, faute de pouvoir atteindre Léon Daudet, puis retourna l'arme contre elle, mais ne parvint qu'à se blesser. À la police venue l'arrêter, elle déclara qu'elle avait voulu venger Jaurès, Almereyda et protester contre l'occupation de la Ruhr. [2]
Les camelots du roi remplissaient le rôle de service d'ordre de l'Action Française, mouvement royaliste, antisémite et fasciste, et étaient impliqués dans de nombreuses rixes qui faisaient parfois des victimes. Quand à leur chef Maurice Plateau, c'était un ancien combattant, heureux de s'être fait amocher dans les tranchées.
Près d'un an après cet assassinat, le 24 décembre 1923, Germaine Berton est acquittée.
Comment, pour une fois, la justice a t-elle pu faire preuve de compréhension envers un acte de violence politique ?
L'institution judiciaire n'a pas, par cet acquittement, cherché à légitimer l'acte de Germaine Berton, mais a voulu désamorcer une tension qui aurait pu se cristalliser autour de la personne de la jeune anarchiste. En effet, juste après l'assassinat, des membres de l'Action française avaient attaqué des journaux anarchistes et même tenté de s'en prendre aux locaux de l'Humanité. Et Germaine Berton bénéficiait d'un fort soutien du mouvement anarchiste ainsi que du mouvement surréaliste.
L'Action française était un mouvement très violent, appelant à la haine raciale, antirépublicain, ce qui venait peut-être légitimer jusqu'aux yeux de la justice une certaine violence en retour.
Il s'agissait aussi pour l'institution judiciaire de se faire racheter pour l'acquittement de Raoul Villain, l'assassin de Jaurès, qui put se la couler douce jusqu'en 1936, date à laquelle les anarchistes espagnols débarquèrent à Ibiza et lui réglèrent son compte. L'acquittement de Villain, qui avait eu lieu en pleine ferveur patriotique, paraissait désormais, après la boucherie, impardonnable.
Enfin, le sexisme dominant permettait de justifier à bon compte un acquittement : la jeune femme, tout juste majeure, fut considérée comme irresponsable. Le tribunal privait ainsi le mouvement anarchiste d'une martyre potentielle, et désamorçait efficacement la dynamique qu'elle avait pu enclencher.
En 1923, éclate l'affaire Germaine Berton : le 23 janvier, une jeune militante anarchiste tue le « camelot du roi » Maurice Plateau, secrétaire de rédaction à l'Action française, dans les locaux du journal, d'un coup de revolver. Une deuxième affaire vient se greffer sur la première, lorsque Philippe Daudet, fils de Léon Daudet, rédacteur en chef de l'Action française, est retrouvé mort dans un taxi. Plusieurs versions se répandent sur la mort du jeune homme, âgé de seize ans : il serait monté dans un taxi, en sortant de la librairie anarchiste, gérée par un nommé Le Flaouter, et, à l'instant où il passait devant la fenêtre de la cellule de Germaine Berton dont il était amoureux, il se serait tiré un coup de revolver. Selon une deuxième version, il s'agirait d'un crime policier, Le Flaouter ayant été un indicateur de la police. Comme le souligne José Pierre, les surréalistes optèrent pour la première version : « Germaine Berton n'est donc pas seulement celle qui tue, mais celle pour qui l'on se tue ». Dès le début des événements, les surréalistes vont manifester leurs sympathies envers la jeune femme. dans Littérature de février-mars 1923 Aragon justifie l'acte terroriste de la militante :
À une époque où toute liberté est laissée à une fraction, sous le chantage de sentiments qui flattent ce qu'il y a de plus bas dans une nation, d'exprimer partout et en tous termes une doctrine d'arbitraire et de dictature, la provocation part de ceux qui, à tout instant, menacent chez autrui cette liberté qu'on leur laisse ; et si un individu prend conscience de cette monstrueuse inégalité, de la vanité de toute parole devant la puissance grandissante d'une telle fraction, je tiens cet individu pour autorisé à recourir aux moyens terroristes, en particulier au meurtre, pour sauvegarder, au risque de tout perdre, ce qui lui paraît, à tort ou à raison, précieux au delà de tout au monde
André Breton déclare que, pour lui, « l'opinion de Germaine Berton est infiniment plus considérable que celle de Monsieur Gide ». En décembre, lors du procès de la meurtrière, Breton ne pense qu'à elle, voit en elle l'incarnation de la révolution et de l'amour. Après son acquittement, Breton, Aragon et Max Morise vont lui porter une corbeille de roses et d'œillets rouges, accompagnés de ces mots : « À Germaine Berton, qui a fait ce que nous n'avons su faire ». Enfin, dans le numéro 1 de La Révolution surréaliste, parait le portrait de la jeune anarchiste, entouré de ceux des surréalistes, alors qu'un peu plus loin Aragon déclare se « prosterner simplement devant cette femme en tout admirable qui est le plus grand défi que je connaisse à l'esclavage, la plus belle protestation élevée à la face du monde », et rend hommage à l'absolue liberté dont elle a témoigné. Quand au suicide du jeune Daudet, il ne laissa pas non plus indifférents les surréalistes. A la suite de l'article de G. Vidal, gérant du Libertaire : « La mort tragique de Philippe Daudet », Aragon remit au journal un court texte, signé par le groupe :
Monsieur, Nous vous félicitons hautement de votre article : « La mort tragique de Philippe Daudet », paru dans Le Libertaire. Nous ne faisons pas partie de votre milieu, ce qui ne nous empêche pas d'admirer le courage dont vous faites preuve. Nous sommes de tout cœur avec Germaine Berton et Philippe Daudet : nous apprécions à sa valeur tout véritable acte de révolte.
[...]
L'acte de la jeune anarchiste renvoie à la célèbre phrase du Second Manifeste : « L'acte surréaliste le plus simple consiste, revolvers aux poings, à descendre dans la rue et à tirer au hasard, tant qu'on peut dans la foule ». À ceci près qu'il ne s'agit pas ici de tirer au hasard mais d'abattre un responsable de l'Action française. C'est le geste de G. Berton, et non son appartenance au milieu libertaire, qui est glorifié par les surréalistes : célébration de la révolte donc, de la révolte individuelle, dirigée contre les représentants de la réaction, et non ralliement à l'anarchisme. En effet, Aragon laisse entendre que le geste de cette femme dépasse la doctrine dont elle se réclame. Il craint que son acte ne soit sous-estimé par ses compagnons ; car, pour les militants anarchistes, l'acte de révolte, ou la « propagande par le fait », est certes légitime, mais n'est qu'une des manifestations de la lutte contre l'ordre social qui en comprend bien d'autres et notamment la plus porteuse d'espérance : la révolte collective, prélude indispensable à la Révolution. Devant cette « minimisation », Aragon ne peut ressentir qu'une « honte » car, pour lui, cet acte individuel, manifestation suprême de l'individu, est le plus légitime acte de révolte. Ainsi s'inquiète-t-il devant d'éventuelles réticences de la part des anarchistes. la réaction d'Aragon est hautement significative : elle sous entend que l'anarchisme est jugé médiocre et que l'acte de révolte individuelle est glorifié au plus haut point. D'autres réactions viennent étayer cette thèse : pour Breton, l'acquittement de la jeune femme paraît retirer au geste sa valeur d'acte de révolte. Par ailleurs, leur absence de réaction devant les actes de révolte collectifs démontre leur manque d'intérêt pour le mouvement révolutionnaire : à l'inverse, ce sont d'autres actes de révolte qui ont retenu leur attention : les exploits de la Bande à Bonnot, ceux d'Emile Henry...
extrait de Parcours politique de surréalistes, Carole Reynaud Paligot.
[1] Née le 7 juin 1902 à Puteaux (Seine), suicidée à Paris le 4 juillet 1942 ; ouvrière métallurgiste ; syndicaliste et anarchiste.
Fille d'un mécanicien républicain et franc-maçon et d'une institutrice congréganiste très pieuse, Germaine Berton obtint le certificat d'études et fréquenta l'école des Beaux-Arts à Tours, puis devint ouvrière. En 1918, elle participa à la reconstitution du syndicat des Métaux à Tours. Elle fut ensuite renvoyée de l'usine Rimailho de Saint-Pierre-des-Corps pour son action syndicale. Son patron, Coste, la surnommait « la vierge noire ».
En 1920, elle fut secrétaire adjointe du comité syndicaliste révolutionnaire de Tours. Brièvement adhérente au PCF, elle écrivit des articles violents dans Le Réveil d'Indre-et-Loire, puis passa à l'Union anarchiste et au Comité de défense sociale.
Arrivée à Paris en octobre 1921, elle fut condamnée le 22 novembre à trois mois de prison pour avoir giflé le secrétaire du commissaire de police du quartier Saint-Gervais. Le dimanche 30 juillet 1922, elle prit part à la grande manifestation du Pré-Saint-Gervais pour l'amnistie des marins de la mer Noire. Lors des affrontements qui s'ensuivirent à Belleville, elle fut blessée d'un coup de sabre. En août, elle fut condamnée à quinze jours de prison pour port d'arme prohibé.
tiré de : Les Anarchistes, dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone (Maitron)
[2] Les Anarchistes, dictionnaire biographique du mouvement libertaire francophone (Maitron)
23.12.2024 à 12:40
RSA / AAH : sortir du travaillisme, imposer la solidarité
Ce que vous n'avez pas envie de lire mais qu'il faut pourtant bien saisir, et rapidement 💢
Tiré d'un 🧵fil Mastodon de ValK : ressources et articles pour “mieux comprendre” l'enfer qui vient avec le nouvel an…
Publié aussi sur indymedia Nantes
Texte intégral (2700 mots)
Ce que vous n'avez pas envie de lire mais qu'il faut pourtant bien saisir, et rapidement 💢
Tiré d'un 🧵fil Mastodon de ValK : ressources et articles pour “mieux comprendre” l'enfer qui vient avec le nouvel an…
Publié aussi sur indymedia Nantes
La réforme France Travail doit s'appliquer au 1er janvier 2025 :
Ce n'est pas un accompagnement. C'est bien du contrôle ; on prend aujourd'hui l'allocataire pour un délinquant potentiel.
À partir de janvier, oui, là, dans 10 jours, la réforme France Travail va tabasser les plus précaires. C'est un vrai strike libertarien, une injonction #FonceTravaille qui explose tout et ne propose rien, en mode démerdez-vous et le fric reconnaîtra les siens.
Réforme prévue pour contrôler et contraindre encore plus les précaires, les personnes dépendantes du RSA [1] savent qu'il se trame quelque chose ; pour l'AAH [2] aussi mais rien n'est vraiment clair hormis un énième blanc-seing à l'arbitraire. Car côté encadrement, c'est n'imp !
Parmi les modifications les plus inquiétantes, 15h à 20h d'activité obligatoires à justifier pour les allocataires du RSA et intensification des contrôles via un programme de retour à l'emploi imposé. Idem pour les personnes à l'AAH mais sur base de “volontariat”.
MAIS C'EST PAS TOUT !
Toutes ces personnes à qui il sera exigé un auto-flicage permanent embarqueront avec elles leurs conjoints et enfants majeurs hébergés qui devront aussi justifier leurs activités et revenus mensuellement, puisque l'allocation RSA est liée aux autres revenus du foyer.
Si si !
Beaucoup de personnes se questionnent sur l'activité exigée. S'il s'agit d'un travail, la rémunération sera déduite des allocations… ce qui est déjà le cas. Pourtant aucune reconnaissance automatique d'activité n'apparaît pour les auto-entrepreneureuses, les intermittent-es… Toutes les professions "indépendantes" et précaires croulent déjà sous les contraintes. Ces justifications mensuelles vont être une charge supplémentaire.
Idem pour les personnes sur le fil du rasoir : ajouter encore une charge de contrôle risque de faire basculer, abandonner. S'il ne s'agit pas de travail mais d'activités diverses et leur justification, plusieurs personnes soulignent déjà que 4×15 = 60h x 9,40€ = 564 €. D'autres argumentent que ce flicage demanderait un énorme effectif qui n'existe pas, donc il y aurait peu de risques. Mais…
Le pire n'est pas là.
Les département qui ont servi de pilotage ont démontré ce qu'on voit avec chaque réforme réactionnaire : les petits chefs sont pires que tout. Leur zèle va parfois plus loin que ce qui est demandé. Les racistes en profitent pour mentir et exclure… On verra même des personnes qui se déclarent "de gauche" être enthousiastes à force d'auto-persuasion tellement elles souhaitent avoir la satisfaction de “faire” quelque chose d'utile pour les “pauvres précaires”.
Pathétique adaptation au pire de la gauche réformiste.
Autre chose : avez-vous remarqué l'absence totale de mobilisation ?
C'est tellement inscrit à gauche que ne pas travailler est une honte, qu'il n'y a aucune remise en question du retour forcé à "l'emploi". Mais qu'attendre d'une gauche qui se vautre dans tous les pièges eugénistes ?
"C'est la faute au manque d'information, au flou, à la fatigue informationnelle," etc. Vous pensez qu'il se passera quoi si encore moins de gens donnent du temps bénévolement (ou avec l'aide de cagnottes de soutien, ça aussi, sujet sous-politisé) pour gratter et alerter ?
Parlons santé. Selon une enquête de la Drees [3], dans l'ensemble de la population métropolitaine âgée de 18 à 59 ans, 77% des personnes déclarent un état de santé "bon" ou "très bon", contre 58% des allocataires du RSA pour la même catégorie d'âge. La part d'allocataires qui se déclarent en "mauvaise" ou "très mauvaise" santé est 3 fois supérieure à l'ensemble de la population (16% contre 5%). 36% (contre 14%) présentent un état de détresse psychologique. Un quart des sorties du RSA concernent un basculement vers l'AAH.
Oui, le RSA est la roue de secours de toutes les personnes qui, comme moi, n'arrivent pas à obtenir une reconnaissance de handicap. Mais qui, pourtant, sont trop cassées pour un travail imposé.
Quel agent du service public sera habilité à examiner mon corps et sa conformité pour telle ou telle case ?
Et puis, mais pourquoi en serait-il autrement vu les lieux de soins : absolument AUCUN de ces lieux de guidage forcé vers le travail par le contrôle ne pratique la réduction des risques sanitaires alors que le public concerné est plus fragile que la moyenne de la société. Pire : l' Autodéfense sanitaire est considérée comme une autre anomalie à gommer
Pour effectuer le tri de cet énorme nouveau flux vers France Travail, les "conseillers" auront le choix entre plusieurs catégories. À quel moment auront-ils reçu une formation qui leur permettra de jauger des déclarations ? Tout porte à penser qu'ils seront "aidés" par… les algos.
Bref, il y a des tonnes de choses à dénoncer dans cette réforme qu'il faut refuser ABSOLUMENT, mais ce n'est sûrement pas en cherchant quels seront les moyens de contourner ça individuellement (ou en croisant les doigts pour ne pas être contrôlé-e) qu'on s'en sortira.
Ce 19 décembre, la CNCDH [4] a dénoncé la généralisation, à compter de janvier 2025, de l'obligation d'heures d'activité en contrepartie du RSA, comme portant atteinte aux droits humains. Mais même si cette mesure de flicage autour d'une activité imposée disparaît (elle est remise en cause par quasi tous les concerné-es, allocataires comme professionnels et associatifs) il restera un cran de plus vers la déshumanisation de la "gestion des improductifs".
Il est urgent d'exiger la fin de la maltraitance institutionnelle, d'imposer la possibilité d'exister autrement que par la destruction des corps et des volontés pour enrichir ceux qui nous dominent. Il est urgent d'ancrer la dignité dans la solidarité inconditionnelle.
Ressources autour de ce fil #FonceTravaille
Un article en partenariat Basta/ Rapports de force :
- Pour les allocataires du RSA, un inquiétant « compte à rebours » a commencé
- RSA conditionné : avant sa généralisation, le non-recours progresse dans les territoires pilotes
Les ressources les plus complètes sur la situation actuelle : À LIRE !!!
Dossier : Premier bilan des expérimentations RSA :
📌 4 alertes pour répondre aux inquiétudes des allocataires
Secours Catholique, ATD Quart Monde et AequitaZ + diverses orgas en relai
Dossier La Quadrature du Net : France Contrôle
Gestion algorithmique des populations
Une numérisation forcée aux conséquences désastreuses-Exclusion et précarisation - Contrôle social et logiques policières - Logiques gestionnaires et fantasme cybernétique
Ainsi, dans ce dossier très complet de La Quadrature on découvre dans le pan consacré à France Travail le développement d'un projet depuis 2021 visant détermination via des algorithmes de l'« employabilité » des personnes. Ça pue très très fort, oui.
Vous pouvez retrouver sur la chaîne de La Quadrature des résumés de ces différents aspects du contrôle algorithmique pour inquiéter, réprimer et punir la population la plus précaire, mais aussi faire accepter l'arbitraire aux agents employés pour ça.
Dernier article en date par Le Figaro avec AFP sur le « contrat d'engagement » précisant des objectifs d'insertion sociale et professionnelle. Apparemment ayant obtenu un peu plus de renseignements (ou de ballons d'essais ?)…
Certains départements anticipent déjà la mise en place de la réforme, voire l'aggravent : « On est passé de l'accompagnement social au contrôle social », le département du Nord durcit les règles pour les allocataires du RSA
Beaucoup de ressources chez ATD Quart Monde :
- Généralisation de la réforme du RSA conditionné : les inquiétudes d'ATD Quart Monde
- Le maltraitomètre
- Des podcast pour ÉCOUTER
☝ AJOUT : La CGT chômeurs rebelles du Morbihan @cgtchomeurs56 me signale sa série de mini vidéos pour s'adapter à « l'obligation légale de recherche d'emploi » : France Travail 2025 Infos, conseils utiles. 10 épisodes et 5 bonus.
Ce fil pourrait durer encore une éternité tant il existe des ressources pour contrer chaque argument dégueulasse qu'on entend pour promouvoir le flicage, le contrôle et le châtiment des "feignasses" dont on sait pourtant que les activités sont multiples et qui n'ont rien à prouver.
Il est urgent de contrer ce mouvement libertarien qui s'étend, qui pourri tous les rapports humains et nous transforme en flics et bourreaux. Rien ne peut se penser sans une réflexion globale, mondiale, sur cette violence.
Inaction Directe 💢
https://x.com/ValKphotos/status/1871071661505515951 (incomplet)
https://threadreaderapp.com/thread/1871071661505515951.html (incomplet)
https://bsky.app/profile/valkphotos.bsky.social/post/3ldxcqgputk2z (enrichi)
https://piaille.fr/@ValK/113700837317955437 (enrichi)
https://nantes.indymedia.org/posts/135865/rsa-aah-sortir-du-travaillisme-imposer-la-solidarite (article)
[1] Revenu de Solidarité Active
[2] Allocation aux Adultes Handicapés
[3] La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) est le service statistique ministériel dans les domaines de la santé et du social.
[4] Commission nationale consultative des droits de l'homme
22.12.2024 à 20:30
19 décembre 1977 : boum, Fauchon saute juste avant Noël
En cette fin d'année 1977, en pleine nuit, dans le calme bourgeois du 8e arrondissement, retentit un grand boum ! L'épicerie de luxe Fauchon, son caviar, ses litchis, son armagnac millésimé... viennent de partir en (saumon ?) fumée !
Texte intégral (1153 mots)
En cette fin d'année 1977, en pleine nuit, dans le calme bourgeois du 8e arrondissement, retentit un grand boum ! L'épicerie de luxe Fauchon, son caviar, ses litchis, son armagnac millésimé... viennent de partir en (saumon ?) fumée !
Le Nouvel Observateur titre dès le lendemain : "Des Pères Noël dynamiteros ont fait sauter Fauchon."
Le Front libertaire, journal de l'OCL, titrera : "Oui, Fauchon ÉTAIT un travailleur épicier". Deux visions du monde, déjà...
Fauchon est un symbole du luxe, et même si ça ne bloquera pas les commandes de Noël, c'est un geste spectaculaire qui fera sourire beaucoup de smicards.
La Gauche prolétarienne, groupe mao, avait déjà, en 1970, lancé l'opération "Fauchons chez Fauchon !" et par conséquent braqué l'épicerie de luxe pour redistribuer la bouffe dans les bidonvilles de petite couronne.
Le plastiquage de Fauchon est revendiqué par, dans l'ordre : le « Groupe autonome Noël noir pour les riches » puis les « Smicards en pétard », et enfin le « Groupement pour le Progrès et le Renouveau de la Corse » ; tout le monde veut tirer la couverture à soi.
Peu importe les auteur-es exact-es de cette charmante action, c'est dans l'air du temps : une vague de réappropriations, de destructions ont lieu effectivement au milieu des années 1970 dans toute l'Europe.
C'est le grand moment du mouvement autonome, issu de plusieurs traditions qui se sont théorisées dans le mouvement opéraiste italien [1], dans le sens de l'autonomie ouvrière ou prolétarienne, qui entend s'affranchir des syndicats et promouvoir des pratiques indépendantes, principalement d'auto-organisation et d'actions directe.
Certains groupes se déclareront autonomes des syndicats comme base de leur action ; d'autres autonomes des organisations politiques (principalement les syndicalistes révolutionnaires).
L'autonomie italienne repose sur des bases politiques provenant en droite ligne du conseillisme, mouvement des conseils ouvriers, plus communément appelés les soviets dans leur forme initiale, c'est à dire des assemblées d'ouvrier-es fonctionnant sur le principe de la démocratie directe, horizontale et à visée insurrectionnelle.
Les positions de principe sont anti-capitalistes, en refusant les rapports marchands, et anti-étatiques, dans la continuité des idées libertaires, en insistant particulièrement sur le refus des élections, le refus de la police, de la prison et de la justice.
Les pratiques sont directement inspirées de la propagande par le fait de tradition anarchiste et tournées vers l'action violente : destructions de matériel voire de lieux de productions par tous les moyens, sabotages, enlèvements, séquestrations, détournements d'avions... Bref, de l'Angleterre à la Grèce en passant par l'Allemagne, l'Italie, et même la Palestine, c'est la folie. Ça a un petit parfum explosif de la fin 19e s.
À partir des années 1970, les autonomes en Europe se positionnent politiquement en opposition aux syndicats, considérés comme des encadrants du mouvement ouvrier, en opposition à l'extrême-gauche institutionnelle, qu'elle soit communiste autoritaire, trotskyste ou maoïste, voire même contre certaines organisations anarchistes ou libertaires.
Les méthodes de l'autonomie sont des pratiques plus visibles que celles des groupes constitués, elles créent immédiatement ce qu'on appellerait aujourd'hui une "contre culture" : pratique du squat, des auto-réductions, du sabotage revendiqué, de pratiques émeutières (cassage de vitres, incendies, confrontations avec les flics) en manifestation ou rassemblement, pratique clandestine de la lutte armée. Les décisions, selon les groupes, sont prises en assemblée générale (particulièrement à Jussieu) ou en groupes informels.
Les autonomes en France sont aussi très mobilisé-es contre le nucléaire ; beaucoup sont issu-es des luttes anti-nucléaires qui sont fortes dans ces années-là, et considèrent qu'elles ne sont pas assez radicales (surtout après la mort de Vital Michalon à Creys-Malville dans la lutte contre le générateur Superphénix).
L'autonomie est très consciente de reposer sur des solidarités internationales : l'assassinat en prison de la "bande à Baader" par l'État allemand, suite à l'enlèvement du patron Hans Martin Schleyer par la Rote Armee Fraktion en RFA, est un choc qui va décider le mouvemment autonome à tenter en France ce qui se fait en Italie, en Allemagne, en Grèce, et dans beaucoup d'autres pays.
En marge de combats politiques d'une autre ampleur et dont il n'est pas question dans cet article, les autonomes en France vont donc s'attaquer dès 1977 à tout un tas de trucs qui nous pourrissent encore la vie aujourd'hui : sabotages de bornes de métro (les composteurs), des parcmètres, de commerces dont les prix sont trop chers... Bref !
C'est dans ce contexte que l'épicerie Fauchon est plastiquée.
M. Bory, patron de Fauchon, déclarera flegmatiquement :" Dans cette affaire, je ne regrette que mes collections de grands crus et armagnacs millésimés pour lesquels j'avais de la tendresse... "
Fauchons de tous les pays, rassurez-vous : de la tendresse, on n'en a toujours pas plus pour vous que vous n'en avez pour nous !
[1] Lire par exemple cet article sur l'Italie et celui-ci par exemple sur l'Espagne à ce sujet. Cet article n'a a bsolument pas pour ambition de faire l'histoire de l'autonomie et de recenser tous les groupes et pratiques existants.
22.12.2024 à 20:00
Urgence à Mayotte, contre la gestion coloniale, appel à solidarité
Un résumé de la catastrophe à Mayotte et de la gestion criminelle de l'État français, appel à relayer massivement les informations sur la situation actuelle. Article publié sur Rebellyon
Texte intégral (1132 mots)
Un résumé de la catastrophe à Mayotte et de la gestion criminelle de l'État français, appel à relayer massivement les informations sur la situation actuelle. Article publié sur Rebellyon
Samedi 14 décembre, le cyclone Chido a dévasté Mayotte et les îles alentours.
La situation est dystopique. Il n'y a qu'un seul hôpital sur place pour plus de 300 000 habitant.es. Alors que le chiffre officiellement relayé après le cyclone était d'une vingtaine de mort, des estimations faites par des secouristes sur place, un temps reprises par attac chiffraient à 60 000 le nombre de victimes. Même si ces chiffres étaient exagérés, ils disent l'ampleur de la catastrophe, et le sentiment de détresse des personnes sur place qui essaient de gérer la situation. Le choc et la détresse pour les habitant.es de Mayotte, qui ne peuvent même pas vivre le deuil, confronté.es à la nécessité immédiate de subvenir à des besoins vitaux, être solidaire de leurs proches et de leurs voisins resté.es en vie. Il est impératif de mettre en place des relais de solidarité, car la situation est plus critique à chaque instant, les habitant.es sont laissé.es dans les décombres pendant que les fonctionnaires blanc.hes sont rapatrié.es en métropole.
Vidéos et témoignages à relayer
Dans les deux vidéos partagées par la journaliste Sally, que je vous conseille de regarder et de relayer « URGENCE MAYOTTE » et « témoignages de Mayotte », les témoignages affluent, et soulignent plusieurs points de la gestion coloniale et criminelle du gouvernement. Un couvre-feu déclaré avant même l'aide humanitaire, une portion alimentaire ridicule a été distribuée après plusieurs jours sous réserve de présentation de papiers d'identité comprenant une bouteille d'eau, une boîte de sauce tomate, une boîte de sardines et une de thon. Des migrants rescapés meurent de faim car ils ont peur de la répression raciste et ne peuvent pas demander de l'aide.
Le gouvernement français est responsable de chaque mort.e et chaque blessé.e, en ayant maintenu dans la plus grande précarité une ancienne colonie française. Et c'est pour cacher ses crimes, étouffer la détresse de ce peuple que les médias français ont avancé une estimation qui est un crachat fait à tout le peuple mahorais, d'une vingtaine de morts, alors que les secours sur place estiment à des milliers le nombre de personnes ayant perdu la vie .
Un département maintenu dans la pauvreté et soumis à des politiques racistes criminelles
40% des habitant.es vivaient dans des logements précaires avant le passage du cyclone. Rappelons que le gouvernement français déploie une politique fasciste antimigrant.es à Mayotte comme en métropole, et parmis les crimes néocoloniaux il faut compter toutes les victimes du cyclone qui avaient été mises à la rues au titre des expulsions menées par le gouvernement français depuis l'opération Wuambushu en mai 2023.
Appel à la solidarité : relayer les voix des concerné.es, soutenir matériellement, créer des réseaux
La puissance du cyclone Chido peut déjà être rapportée à l'écologie puisque le réchauffement climatique est responsable de l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des cyclones :« la mer était 1,5 degré plus chaude »
On espère que les cercles, collectifs et associations écologiques les plus visibles vont aussi se mobiliser rapidement et massivement en soutien aux populations affectées par ce désastre, car malheureusement ces organisations sont parfois aveuglées par des formes de racisme structurel qu'il faut abolir de manière urgente. Cet évènement doit aussi être le moment d'auto critique sincère d'une partie du milieu militant autonome sur le rapport au colonialisme. Alors que les mobilisations des derniers mois pour la Palestine ont permis un travail sur ces problématiques, il est nécessaire de s'informer et répondre aux appels lancés par les mobilisations des peuples colonisés, comme récemment celles de la Kanaky et de la Martinique, et de manière générale toutes les populations victimes du gouvernement français et de ses alliés.
22.12.2024 à 17:00
Assemblée ouverte de « kaliméro » caisse de solidarité avec les prisonnier.e.s de la guerre sociale
Kaliméro est une caisse et une assemblée solidaire des prisonnier-es de la guerre sociale. La prochaine aura lieu le jeudi 9 janvier à 19h et se tiendra au 19 rue burnouf 75019 paris.
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Kaliméro est une caisse et une assemblée solidaire des prisonnier-es de la guerre sociale. La prochaine aura lieu le jeudi 9 janvier à 19h et se tiendra au 19 rue burnouf 75019 paris.
La prison est un des rouages de ce système basé sur l'exploitation et la domination que nous voulons raser au sol, c'est pourquoi nous envoyons des mandats à celles et ceux accusé·e·s d'actes de révolte dont on est solidaires.
Une caisse de solidarité a besoin de continuité. Nous n'avons ni sponsor, ni mécène, aussi avons-nous convenu d'un rendez-vous par mois pour collecter des sous pour alimenter la caisse. Ces rencontres sont également l'occasion d'échanger sur nos pratiques face à la répression, d'assurer le suivi des différentes histoires et de discuter des situations qui se présentent. Elle est également un moment de discussion autour des possibles moyens d'esquive, de résistance et d'auto-organisation offensive contre la machine judiciaire et carcérale.
Dans un souci de régularité, ces rencards ont été fixés le 2e jeudi de chaque mois à 19h, la prochaine réunion Kaliméro aura lieu le jeudi 9 janvier au 19 rue burnouf à Paris 19e.
Pour envoyer de l'argent, pour demander des informations, ou pour être tenu·e·s au courant des prochains rendez-vous de la caisse et être inscrit·e·s sur la mailing-list de Kaliméro, écrivez à kalimeroparis(at)riseup.net
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