25.05.2025 à 19:20
Cent heures de solitude, par Farook Sulehria.
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Texte intégral (4616 mots)
Nous publions ci-dessous la traduction d’un article rédigé en anglais par un militant, enseignant et journaliste pakistanais, directeur éditorial d’un journal ourdou, Jeddohehad, La lutte, Farook Sulehria, initialement paru sur le site Link’s International Journal of Socialist Renewal’s Vision.
Nous le publions en tant que contribution à la discussion sur les questions militaires dans la situation mondiale présente, du point de vue prolétarien révolutionnaire et démocratique, abordée dans nos colonnes depuis maintenant plusieurs années et qui s’intensifie car l’actualité l’exige.
Dans l’article de discussion A nouveau sur guerre et révolution : Gaza, Inde/Pakistan, méthode, de Vincent Présumey (10 mai dernier), celui-ci soulignait que « Dans les conflits armés, la recherche de la révolution – car c’est de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas ? -peut passer par des positions variables, défensistes, pacifistes, défaitistes, bellicistes … »
Ces lignes étaient écrites en pleine escalade indo-pakistanaise et le cas indo-pakistanais était présenté, dans cet article, comme devant relever d’une démarche révolutionnaire pacifiste, c’est-à-dire également opposée à la guerre dans les Etats concernés, Inde et Pakistan.
La raison principale de cette position tient au fait que cette guerre s’expliquait, de part et d’autre, par le besoin des deux régimes de réprimer leurs oppositions sociales et démocratiques internes. Elle n’implique pas une mise à égalité entre Inde et Pakistan : l’Inde indépendante est le fruit d’une longue lutte anticoloniale, le Pakistan résulte de la division de cette lutte au nom de l’idéologie opposant mortellement hindous et musulmans, dénoncée au passage dans l’article de Farrok Sulehria. Il cite justement le poème d’une féministe marxiste pakistanaise s’adressant à ses sœurs et frères indiens, pour leur dire qu’avec l’hindutva, le BJP de Modi au pouvoir, ils connaissent le même discours, le même « enfer », dit-elle. Et Farook Sulehria dénonce aussi le Congrès, au pouvoir avant le BJP, pour avoir commencé à faire de l’exclusivisme hindou avant même le BJP.
Pacifisme aujourd’hui en Inde et au Pakistan, donc, mais pas au sens de Gandhi, ni du pacifisme intégral, ni encore moins du « Mouvement de la Paix » infiltré jusqu’à la moelle par les poutinistes que nous avons en France, mais du point de vue internationaliste reposant sur l’unité mondiale de la lutte des classes, et relevant donc tout autant de la politique militaire prolétarienne que toute autre méthode locale reposant sur la même orientation sérieusement révolutionnaire … ce dont nous avons une démonstration éclatante dans ce que dénonce Farook Sulehria.
En effet, il déplore le fait que les principaux (pas tous) dirigeants d’organisations tant pakistanaises qu’indiennes se réclamant du « marxisme » ont soutenus leurs gouvernements dans leurs guerres l’un contre l’autre. Au Pakistan, ils ont dénoncé l’Inde comme agresseur, impérialiste, allié du « sionisme » (il se trouve d’ailleurs des envoyés du Hamas pour faire la propagande de l’armée pakistanaise en Azad-Cachemire et y favoriser la répression, comme vous le verrez en lisant cet article !) et ont invoqué l’alliance chinoise. En Inde, les deux PC ont tous deux soutenus Modi dans sa guerre, tout en dénonçant eux aussi l’impérialisme (occidental), le « sionisme », etc.
Bref, en Inde et au Pakistan, les campistes qui soutiennent Poutine contre l’Ukraine ont tous ensemble soutenus leurs gouvernements ultra-droitiers respectifs contre le pays d’en face !
Leçon puissante à méditer !
Aplutsoc.
Cent heures de solitude : un pacifiste pakistanais raconte la guerre indo-pakistanaise.
Chaque mardi, je donne trois cours. Ce semestre, j’enseigne un module supplémentaire pour gagner un peu plus d’argent. Le mardi 6 mai était donc déjà un mardi très chargé, auquel s’ajoutait le travail quotidien de publication d’articles sur Jeddojehad (La lutte), que j’édite.
En arrivant chez moi ce mardi-là, je me suis endormi sur mon canapé vers 21 heures, en prenant soin de mettre mon téléphone en mode silencieux. Le lendemain matin, j’ai trouvé sur mon téléphone un déluge de messages WhatsApp me demandant : « Es-tu en sécurité ? « Es-tu en sécurité ? »
Les gens s’attendaient à ce que l’Inde attaque, mais pas à ce qu’elle attaque Lahore. Depuis 1971, la tendance avait toujours été de s’affronter sur la terre de mes malheureux ancêtres, le Jammu-et-Cachemire (J&K). J’ai consulté la BBC Urdu, qui a confirmé que Lahore était attaquée.
Ironiquement, le premier message vocal que j’ai entendu provenait de mon neveu, étudiant à l’université Quaid-e-Azam d’Islamabad : « Mon oncle, l’Inde a attaqué Lahore. Tout va bien pour toi ? ». J’ai ironisé : « J’ai embrassé le martyre. Salutations pour al-Jannah [ le paradis, NDR]. Ne fais pas confiance aux mollahs… al-Jannah n’est pas aussi belle qu’ils le disent ».
J’ai souri, pensant que ma réponse pourrait chatouiller sa fibre confessionnelle, sans réaliser que ce serait mon dernier sourire chaleureux pendant trois jours. En tant que pacifiste, mes cent heures de solitude avaient commencé.
Les fondamentalismes.
Après avoir répondu aux messages et aux courriels d’amis et de parents s’inquiétant pour moi, j’ai commencé à parcourir les médias sociaux. Leurs utilisateurs pakistanais crachaient du venin contre l’Inde. Les Indiens leur rendaient la pareille.
Je n’ai pas la télé à la maison pour éviter délibérément les chaînes d’information pakistanaises. Leur couverture de la guerre m’a convaincu de rester sur mes positions jusqu’à ce que ces chaînes soient abolies. Les clips Facebook des chaînes d’information indiennes m’ont convaincue que l’Inde dirigée par les Hindous-Talibans avait également dépouillé ses médias de toute décence.
Mes pensées se sont tournées vers la poétesse marxiste-féministe Fahmida Riaz (1946-2018), aujourd’hui décédée. Lorsqu’il est devenu impossible de vivre sous la dictature du général Zia-ul-Haq au Pakistan, Riaz s’est exilée à New Delhi dans les années 1980.
À l’époque, le Bharatiya Janata Party (BJP) gagnait du terrain en tant que projet fondamentaliste hindou (Hindutva). Mais le Congrès national indien (CNI) – réduit alors à la politique dynastique des clans Nehru-Gandhi – jouait déjà la carte d’une hindutva douce.
J’ai eu le privilège de rencontrer et d’écouter l’universitaire marxiste indien Aijaz Ahmad, dans le cadre de mon travail de doctorat à New Delhi. Lors d’un séminaire à l’université Jawaharlal Nehru (JNU), il a déclaré, à l’amusement des étudiants qui avaient rempli l’auditorium : « Le BJP est un fondamentaliste hindou programmatique, le Congrès est un fondamentaliste hindou pragmatique ».
Désillusionné par le sécularisme factice du Congrès et préoccupé par la montée de l’hindutva, Riaz a écrit un poème immortel, que les pacifistes pakistanais envoient à leurs homologues indiens chaque fois que le BJP inflige une nouvelle brutalité aux minorités religieuses du pays.
En voici un extrait :
Ainsi il s’avère que tu es comme nous !
Tu étais caché où tout ce temps, mon pote ?
Cette stupidité, cette ignorance
Où nous rampons depuis un siècle –
Regardez, la voilà près de toi ! …
Ouai, pour nous ça fait un bail,
Maintenant que vous y êtes,
Maintenant que vous êtes dans ce même enfer,
On reste en contact et vous nous dites comment ça se passe !
WhatsApp n’a pas été interdit. J’ai pu parler à mon ami Sushovan Dhar à Calcutta. Il m’a dit que l’hystérie de guerre s’était emparée de toute l’Inde. Nous avons convenu d’écrire ensemble un essai pour Jacobin, mais avons estimé que la guerre ne durerait pas longtemps.
Camarade ! Toi aussi ?
Je savais que tant que la guerre durerait, les pacifistes resteraient très isolés, marginalisés, trollés, éloignés. Ce à quoi je ne m’attendais pas, c’est que la gauche contribue à cette solitude.
Je m’attendais à une position floue de la part du Parti communiste indien (CPI) et du Parti communiste indien-marxiste (CPI-M). Étant donné que le CPI et le CPI-M ont été largement réduits à la politique électorale et manquent de militantisme, j’ai compris qu’ils ne craindraient de donner à l’Hindutva des bâtons pour battre la gauche dans la période précédant les élections. J’ai eu lamentablement tort : le courant principal de la gauche indienne était loin d’être flou – il a soutenu sans réserve la guerre de l’Inde contre le Pakistan, sous le prétexte ennuyeux et familier de mener une « guerre contre la terreur ».
Mais ce n’est pas le courant principal de la gauche indienne qui m’a fait me sentir personnellement trahi ; je m’attendais à sa position. C’est le fait que certains groupes pakistanais ont aux aussi commencé à battre les tambours de guerre. Les déclarations de la « gauche du hamburger » – terme satirique populaire faisant référence aux classes moyennes de gauche qui mangent des hamburgers – se sont multipliées, surpassant les bellicistes traditionnels qui encombraient les écrans de télévision.
Dégoûté, le 8 mai, au troisième jour de la guerre, j’ai publié sur Facebook une déclaration intitulée « Les escarmouches frontalières mettent à nu les “révolutionnaires” ». J’ai écrit (à l’origine en ourdou) :
« Les guerres – même aussi longues et destructrices que les guerres mondiales – ont une fin. En tant que socialiste, on s’en tient au point de vue internationaliste de] Lénine, Rosa, Liebknecht et Trotsky. C’est un impératif.
Il est possible que l’on soit bombardé à mort pendant une guerre. Cependant, la position que vous adoptez vous poursuit même dans la mort. L’Inde et le Pakistan n’iront probablement pas au-delà des escarmouches frontalières.
Dommage ! Seuls quelques missiles ont été échangés et certains « révolutionnaires » ont déjà révélé la Seconde Internationale profondément ancrée en eux. »
J’ai arrêté de perdre mon temps sur les médias sociaux et j’ai préféré lire la biographie de Maxime Gorki. Cela faisait longtemps que je n’avais pas pu terminer ce chef-d’œuvre. À moitié lu, il reposait sur ma table de chevet. J’ai aussi exhumé quelques poèmes sur la paix.
Déjà vu ! J’avais déjà écrit un article sur le sujet de la guerre il y a 15 ans, « Hawks and Poets », que j’ai traduit en ourdou pour Jeddojehad et publié sur LINKS International Journal of Socialist Renewal. Écrit en 2010 après l’attaque terroriste de Mumbai, il décrit la situation de guerre qui avait émergé entre l’Inde et le Pakistan. À l’époque, la gauche s’était comportée décemment des deux côtés.
Il est vrai que la gauche pakistanaise est très petite ; c’est une force marginale en politique. Il est également vrai que la Pakistan Trade Union Defence Campaign (PTUDC) a adopté une position de principe au cours de la récente guerre de quatre jours [le PTUDC groupe des syndicats, à Lahore principalement, sur des orientations d’ « extrême gauche »]. Mais ce sont certains des piliers de la gauche, capables d’écrire en anglais et de diffuser leurs travaux par le biais de réseaux internationaux constitués grâce à leurs origines urbaines de classe moyenne et aux diplômes obtenus dans des universités métropolitaines, qui ont fini par représenter la position de la gauche pakistanaise.
Plus visibles que le PTUDC et les innombrables individus qui ne sont membres d’aucun groupe, ces personnalités sont apparues partout dans les médias mondiaux de gauche. Sur le plan international, la « gauche burger » a adopté une position prudente. Sur le plan intérieur, cependant, en particulier dans leurs publications en langue ourdou, ils ont apporté un soutien idéologique total au chauvinisme de l’État pakistanais. Les exemples sont trop nombreux pour être documentés.
Myopie de la gauche
Alors que des camarades indiens anti-guerres mieux informés sont mieux placés pour analyser le rôle de la gauche indienne au cours de la récente guerre entre l’Inde et le Pakistan, je décrirai quant à moi la position de ces « révolutionnaires » de ce côté-ci de la frontière. Leur soutien au Pakistan se justifiait essentiellement pour les raisons suivantes.
Premièrement, l’Inde est l’agresseur. Ironiquement, ces mêmes « révolutionnaires » ont apporté un soutien total au président russe Vladimir Poutine lorsque la Russie a envahi l’Ukraine !
Deuxièmement, l’Inde fasciste collabore avec l’Israël sioniste. La preuve ? Le fait que l’Inde a tiré des drones israéliens sur le Pakistan.
Ridiculement, une tournure impériale a été donnée à la position de ces « révolutionnaires ». L’Inde a été présentée comme un allié des États-Unis, tandis que le Pakistan était un David régional patronné par un Goliath mondial bienveillant, la Chine. Que la Chine ait 24 milliards de dollars de commerce avec Israël ou qu’elle l’aide à construire des colonies ne dérangeait pas ces « révolutionnaires » !
Pire, tous les crimes du régime pakistanais ont été passés sous silence. Oui, il est vrai que l’Inde a eu recours à l’agression au lieu de la diplomatie. Notamment, la gauche indienne est divisée sur la question de savoir s’il faut qualifier le BJP de « fasciste ». Mais même si le BJP est fasciste, le travail de la gauche pakistanaise est de demander des comptes à son État, avant de pointer le doigt sur New Delhi.
En l’occurrence, l’establishment pakistanais a donné une tape dans le dos aux groupes djihadistes, du moins à ceux du Jammu Cachemire administré par le Pakistan (PaJK). En outre, la réponse impétueuse de l’Inde aide objectivement le régime hybride pakistanais assiégé à l’intérieur, comme le montre clairement la manière dont l’armée a regagné sa popularité perdue.
Le djihad réactivé.
Exilée à Londres depuis la publication de son livre Military Inc, Ayesha Siddiqua est une spécialiste reconnue de l’armée pakistanaise. Dans un article publié sur le site web indien The Print (inaccessible au Pakistan sans VPN), elle écrivait en février :
« Une source bien informée à Islamabad a déclaré que Rawalpindi se préparait à relancer l’activisme – à une échelle comparativement plus faible mais notable – pour forcer l’Inde à négocier sur le Baloutchistan. »
Le Pakistan est confronté à un mouvement séparatiste armé au Baloutchistan, qui est géographiquement la plus grande des quatre provinces et qui est limitrophe de l’Iran et de l’Afghanistan. La Chine a construit un énorme port à Gwadar, une ville côtière du Baloutchistan, faisant de la province un maillon important de l’initiative chinoise des « Nouvelles routes de la soie » [le port de Gwadar articulerait les « routes de la soie » continentales au « collier de perles » chinois dans l’océan Indien, encerclant l’Inde, NDR]
Le Pakistan a accusé à plusieurs reprises l’Inde d’armer et d’entraîner l’Armée de Libération du Baloutchistan (BLA), organisation responsable de plusieurs attaques de guérilla contre des installations de sécurité et contre des travailleurs chinois au Baloutchistan. Affirmant que l’actuel chef de l’armée pakistanaise, le général Asim Munir, revenait sur la politique d’apaisement avec l’Inde menée par son prédécesseur, le général Qamar Javed Bajwa, Ayesha Siddiqua a fait remarquer que « l’armée pakistanaise n’est pas la seule à être en conflit avec l’Inde » :
« Il ne s’agit seulement du fait que Munir est traditionnellement plus faucon envers l’Inde, mais aussi de ce qu’il a besoin de construire son image de fermeté et de devenir plus populaire parmi ses soldats et ses officiers, qui sont distraits par le facteur Imran Khan [ancien premier ministre en prison pour corruption, NDR]. Bien que Munir dispose du pays tout entier, son système judiciaire, sa bureaucratie civile, les médias et le système politique, rien de tout cela n’a pu lui apporter la popularité qu’il pensait possible. »
En l’absence de toute preuve empirique, il est difficile d’affirmer avec certitude que le Pakistan a commandité l’attaque terroriste de Pahalgam. De même, il est impossible d’étayer ou de vérifier les affirmations de Siddiqua. Cependant, une reprise de la propagande djihadiste, clairement parrainée par l’État, en Azad-Cachemire pakistanais, est visible de manière inquiétante depuis 2024.
Les organisations djihadistes et les groupes fondamentalistes ont été initialement déployés pour contrer le mouvement de masse contre les hausses de prix hyperinflationnistes, qui a secoué la province en 2023-24. Cette intifada anti-néolibérale a contraint l’État à réduire les prix de l’électricité.
Après une agitation initiale contre les nationalistes laïques et les marxistes à la tête du mouvement, les organisations djihadistes sont demeurées dans la sphère publique. Leur présence à partir de l’automne 2024 a été notable, surtout après une certaine mise en sommeil d’environ six ans. Leurs militants armés ont organisé des rassemblements publics, malgré l’interdiction de brandir des armes.
Anwar ul Haq [dirigeant de la province]] a suggéré à deux reprises la reprise du djihad : dans une interview accordée à une chaîne de télévision de second ordre et en compagnie du Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif et de Munir [chef de l’armée, NDR], lorsqu’ils se sont réunis dans la capitale de l’Azad-Cachemire, Muzaffarabad, pour célébrer la « Journée de la solidarité avec le Cachemire ».
Cette journée est célébrée chaque année le 5 février sous la tutelle d’Islamabad. Elle se déroule généralement à Islamabad, la capitale du Pakistan, dans le but d’attirer l’attention des ambassades étrangères. Cette année, un grand spectacle a été organisé à Muzaffarabad. Le plaidoyer d’Anwar pour le djihad n’a pas été retransmis sur les grandes chaînes pakistanaises.
La conférence « Solidarité avec le Cachemire et l’opération Déluge d’al-Aqsa du Hamas », qui s’est également tenue le 5 février dans la ville pittoresque de Rawalakot [proche de la ligne de démarcation avec l’Inde, NDR], a été tout aussi discrète. Organisé sous les auspices de Rawalakot Civil Society, inconnue jusqu’alors, l’événement a accueilli un délégué du Hamas. Rawalakot est une plaque tournante de la politique radicale ; les marxistes et les nationalistes laïques y dominent la rue et le monde étudiant.
Talha Saif, le frère cadet du fondateur du Jaish-e-Mohammed [groupe armé islamiste liée aux services secrets pakistanais] Masood Azhar, a été chargé de mobiliser en faveur de la conférence. L’une des cibles des missiles indiens le 6 mai était un local du Jaish-e-Mohammed à Bahawalpur, qui a tué dix membres de la famille d’Azhar et quatre combattants. Les commandants du Lashkar-e-Tayyiba (rebaptisé Jamaat-ud-Dawa) et du Sipah-e-Sahaba ont également apporté publiquement leur soutien à la conférence de Rawalakot, qui s’est tenue au stade Sabir Shaheed.
Pour couronner le tout, le général Munir a rappelé l’idiomatique « théorie des deux nations » dans son discours prononcé lors d’une convention d’expatriés pakistanais à Islamabad le 16 avril. Cette théorie repose sur l’idée implicite que les hindous et les musulmans sont des ennemis éternels. Elle a été utilisée par les classes dirigeantes pakistanaises pour justifier la création du Pakistan en 1947. Son discours, assurément venimeux et hautement problématique, a suscité l’ire des médias indiens.
En bref, des signes inquiétants d’escalade apparaissaient, même si c’était par inadvertance. Malheureusement, en cette période de post-vérité, les faits n’ont guère d’importance, même pour certains « révolutionnaires ».
L’hystérie de guerre met temporairement fin à l’aliénation.
Le deuxième jour de la guerre, le 7 mai, j’ai parlé à un ouvrier que je connais depuis quelques années. Il se plaint souvent de ses problèmes économiques lorsque je me rends sur son lieu de travail. C’est un parangon de piété et de foi.
Comme tout le monde, il a commencé à parler de la guerre entre l’Inde et le Pakistan et a tenu quelques propos chauvins. J’ai contré ses arguments. L’instant d’après, il critiquait les « dirigeants » qui avaient imposé cette guerre au peuple pakistanais. Il savait que l’après-guerre aggraverait la situation économique.
Après avoir quitté son lieu de travail et réfléchi à ce qui s’était passé, j’ai écrit sur Facebook (légèrement modifié) :
« Si une vieille sagesse veut que le nationalisme « jingo » s’empare des gens au début d’une guerre, cette sagesse n’est que descriptive. Le nationalisme à ce stade aide les travailleurs et les gens sans pouvoir à surmonter leur aliénation et leur marginalisation causés par le capitalisme. Le capitalisme les atomise, en particulier dans un pays comme le Pakistan, où la syndicalisation est inexistante.
Les travailleurs créent et craignent simultanément les patrons capitalistes ; ces derniers apparaissent comme des compatriotes au début de la guerre et, pendant un certain temps, tous – travailleurs et patrons, généraux militaires et soldats – deviennent apparemment un tout uni.
Qu’il s’agisse d’une illusion est sans doute su des travailleurs et des soldats. Mais la colère refoulée contre leurs propres patrons est déversée contre « l’ennemi ». Une sorte de catharsis qui apaise encore davantage les sentiments d’aliénation et d’éloignement un temps suspendus. »
Une guerre sans fin.
Le matin du 9 mai, j’ai entendu un bruit sourd. Il venait de loin, mais assez près pour que mes fenêtres tremblent. Un missile ? Un drone ? J’ai frémi. Un autre à venir ? Je suis resté figé un moment, physiquement et mentalement.
J’ai décidé de me rendre à mon bureau, même si l’université n’était plus en ligne. Je me suis dit « advienne que pourra » et j’ai commencé à préparer mon café. Le fatalisme est la dernière échappatoire dans ce genre de situation.
En me rendant à mon bureau, j’ai pensé à Gaza et je me suis senti gêné par tous les messages du genre « Êtes-vous en sécurité ? » tout en éprouvant mon propre engourdissement causé par un bruit sourd.
Le lendemain, après l’annonce d’un cessez-le-feu, j’ai demandé à mes étudiants ce qu’ils avaient pensé de ces cent heures de folie. Je voulais savoir si mes enseignements avaient eu un effet. Ils m’ont tous répondu qu’eux aussi pensaient à Gaza. Pour la deuxième fois, un engourdissement inexplicable m’a paralysé.
La guerre est apparemment terminée pour l’instant, mais elle ne s’est pas arrêtée pour autant pour les pacifistes.
Le mois prochain, le Pakistan augmentera son budget militaire de 13 %. Le service de la dette – le Pakistan reste au bord de la faillite – et les dépenses militaires se taillent déjà la part du lion dans le budget.
Les chaînes d’information et les utilisateurs des médias sociaux sont occupés à glorifier la victoire sur l’Inde. Pendant ce temps, mon collègue de Jeddojehad, Harris Qadeer, basé à Rawalakot, est victime de harcèlement policier.
Détenu à deux reprises par la police au cours des quatre longs jours de guerre, il a été rapidement relâché à chaque fois, lorsque la société civile locale et les journalistes sont intervenus. Son arrestation s’est faite en violation de la loi – des lois qui sont elles-mêmes injustes.
Harris est une voix de la paix et du socialisme, et l’un des meilleurs journalistes que nous ayons en Azad-Cachemire. Il a joué un rôle déterminant dans le mouvement de masse anti-néolibéral qui a secoué la région l’année dernière. Il est bien connu en tant que journaliste et militant.
Le quotidien qu’il a fondé, Jadaliya (Dialectique), a été fermé par l’État il y a quelques années. Lors de son arrestation et de son harcèlement – et avec les souvenirs de Jadaliya encore très frais dans nos mémoires – nous nous sommes interrogés sur l’avenir de Jeddojehad.
Les guerres entre l’Inde et le Pakistan ne durent pas longtemps. Cependant, les deux États n’ont jamais mis fin à leurs guerres contre leurs citoyens respectifs.
L’avenir de Jeddojehad ne sera pas déterminé par une guerre inévitable entre l’Inde et le Pakistan qui nous visitera à nouveau dans quelques années. Le destin de Jeddojehad, auquel Harris et moi-même sommes dévoués, sera décidé par la guerre sans fin contre la liberté d’expression au Pakistan.
Nous espérons que Jeddojehad survivra. Nous pensons également que Jeddojehad sera relancé par la prochaine génération de pacifistes, même si nous échouons cette fois-ci. Jeddojehad doit continuer !
Farook Sulehria, 25 mai 2025.
25.05.2025 à 18:40
Succès du meeting unitaire antifasciste à la Bourse du Travail à Paris ce 22 mai.
aplutsoc
Lire la suite (312 mots)
Succès du meeting unitaire antifasciste à la Bourse du Travail à Paris ce 22 mai à l’occasion du 80 ème anniversaire de la victoire sur le nazisme et le fascisme, à l’initiative du RAAR, de Golem et des Juives et Juifs Révolutionnaires (JJR ).
Une assistance nombreuse et passionnée avec des interventions couvrant les différents aspects de ce combat, dans une atmosphère combative et unitaire marquée surtout, à notre sens, par une participation syndicale engagée (avec les interventions remarquables de la CGT et de Solidaires *) comme par les contributions des organisations antiracistes et de défense des Droits (LDH et MRAP entre autres).
Dans le prolongement de ce meeting unitaire, on doit saluer aussi le succès du rassemblement à l’initiative des « Guerrières de la Paix » avec le soutien et la participation également des organisateurs du meeting de la Bourse du Travail, ce dimanche 25 Avril, Place de la Bastille, bien évidemment autour des urgences de l’heure à Gaza et en Palestine (Cessez le feu immédiat, levée totale du blocus du ravitaillement, retrait des troupes, libération des otages).
Les deux rassemblements avaient évidemment le plein soutien d’Aplutsoc, et de nombreuses associations comme Standing Together. On nous excusera de ne pouvoir toutes les mentionner dans ce bref compte-rendu.
Correspondant, 25-05-2025.
* Avec le soutien de la FSU, excusée.
25.05.2025 à 08:15
Chikirou et Poutine, petit feuilleton du mois de mai. VP.
aplutsoc2
Texte intégral (1926 mots)
Le Canard Enchainé du 14 mai dernier publiait un article, Une Insoumise chez les poutiniste, rendant compte de la présence ostensible, en écharpe tricolore, de la dirigeante de LFI Sophia Chikirou, à la « marche du régiment immortel » du 8 mai à Paris, entre drapeaux russes et « novorossiens » (emblème des terres ukrainiennes du Sud que la Russie veut coloniser), appelant à combattre les « fascistes à l’ancienne promus par l’OTAN », ce qui fut l’axe du discours de Chikirou (attention le lien vers son discours, dans le texte d’Arrêt sur Image, est en fait un lien vers l’autre rassemblement, cf. ci-dessous), se terminant sur un vibrant appel à dénoncer les provocations ukrainiennes : pas d’Ukraine dans l’UE, pas d’Ukraine dans l’OTAN.

Or, outre ces informations toutes exactes, le Canard avait fait une boulette, assez facile à faire d’ailleurs et peut-être attendue par Chikirou qu’il avait contactée la veille, en affirmant qu’elle avait participé là à une « marche » dont l’une des organisations appelantes était Solidarité et Progrès, « créée par le complotiste et éternel candidat à l’élection présidentielle Jacques Cheminade ». Précisons que Solidarité et Progrès est l’antenne française d’une sorte de firme mondiale menée par le milliardaire Lyndon Larouche, source mondiale de théories complotistes fantasmées autour d’un antisémitisme non explicité (le « complot mondial » selon Larouche était le fait de … la reine d’Angleterre !).
Il se trouve que non, Chikirou n’a pas défilé avec Cheminade, car, voyez-vous, il y a eu en fait deux marches, l’une, celle de Chikirou, partie de République à 12h vers le Père Lachaise, l’autre, celle de Cheminade dirons-nous pour simplifier, partie à 14h sur le même trajet.
Dès parution du Canard, les « zinsoumis » les plus proches du Chef ou les plus suivistes sont partis en campagne contre la « Fake New » sur les réseaux sociaux, laissant entendre que la seule marche « poutiniste » était celle où n’était pas Chikirou. Laquelle pouvait passer pour la marche « de gauche », car appelée également par le Comité francilien du Mouvement de la Paix, avec la présence d’un membre de la commission « Paix et Désarmement » d’EELV, Philippe Le Clerre, de la présidente honoraire du MRAP, invitée par le Mouvement de la Paix, Renée Le Mignot. Ces précisions et les suivantes viennent du site Arrêt sur Images (voir ci-après) qui indique aussi la présence de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix), qui, toutefois, a expliqué à Arrêt sur Images en termes confus avoir sans doute été embarqué dans un truc bizarre à l’insu de leur plein gré.
De fait, tant les images que les slogans sur les reportages disponibles rendent les deux marches totalement indiscernables l’une de l’autre et tout aussi poutinistes, tout aussi rashistes, comme disent les Ukrainiens, ce qui veut dire : tout aussi fascisantes. Les rubans de Saint-Georges, emblèmes des Cent-Noirs tsaristes antisémites puis des armées blanches, réhabilités par Staline en 1943 et portés par les colons russes et autres tortionnaires du Donbass, étaient légion dans les deux cortèges. Le second cortège était celui de Cheminade ainsi que des amis d’Asselineau et de Philippot, mais il était tout autant truffé de faucilles-marteaux soviétiques que le premier : ces emblèmes ne gênent en rien l’extrême droite quand ils signifient l’impérialisme russe. Sur une photo prise dans le premier cortège, celui de Chikirou, on peut même s’interroger sur le geste d’une participante (voir photo), mais, par présomption d’innocence, on supposera qu’elle faisait signe à un ami aperçu de l’autre côté de la rue. D’après un témoin, une bonne moitié des participants étaient d’ailleurs communs aux deux cortèges – guère plus de 200 personnes en tout, que l’on se rassure tout de même de ce côté là !, dont les militants staliniens du PRCF.
Haut : manif de gauche ! Bas : manif de droite !


Il n’empêche que pendant une semaine, le ton était donné par les tweets de J.L. Mélenchon dénonçant la fake new, menaçant d’aller en justice, soulignant lourdement que l’auteur du billet du Canard travaille aussi à « radio J », et englobant tout naturellement dans son ire Edwy Plenel, qui n’y est en l’occurrence strictement pour rien !
Alors, y avait-il vraiment une marche « poutiniste de droite » et une marche « de gauche » pas poutiniste ? Ou alors, plutôt, des « poutinistes de droite » et des « poutinistes de gauche » ? Soyons clairs : les deux marches, largement poreuses l’une envers l’autre, étaient toutes deux poutinistes de ni-droite-ni-gauche, c’est-à-dire fascisantes.
La marche de Chikirou à laquelle des fragments d’EELV, du Mouvement de la Paix – on va y revenir – du MRAP et de l’UJFP ont été impliqués, était appelée par le « Comité citoyen « le régiment immortel » » dirigé par le président du Conseil de Coordination du Forum des Russes de France, Gueorgui Chepelev, évidemment lié à l’Etat russe. Des querelles obscures ont conduit à la formation d’un second comité russe parisien, tout aussi lié au même Etat, à l’initiative de la seconde marche. Solidarité et Progrés et autres groupes d’extrême droite se sont, peu avant le 8 mai dernier, greffés sur ce second comité, ce qui a permis à la prétendue « gauche » de dénoncer ceux-ci comme d’extrême droite sans que rien ne les distingue vraiment. Du point de vue du FSB, nous avons là une opportune distribution des mêmes œufs dans des paniers pas très différents.
C’est là le point politique clef qui justifie que l’on revienne ici sur ce petit feuilleton : les deux paniers ne diffèrent pas. Les appelants de la marche poutino-chikirienne étaient, nous dit-on, « de gauche » et pas « d’extrême droite ». Dans son édition du 20 mai, le Canard contre-attaque en développant le pedigree de Jean-Yves Gallas, ancien président du Mouvement de la Paix francilien présent au rassemblement « Chikirou » : soutien à l’annexion et à la russification du Donbass depuis 2014 et grand ami de l’antisémite brun-« rouge » belge Michel Collon.
Mais il vaut le coup de dire aussi quelques petits mots du président actuel du « conseil francilien du Mouvement de la Paix », Jihad Wachill, auteur à ce titre d’une lettre ouverte au Canard Enchainé dans laquelle il se permet de jouer les vertus outragées d’avoir pu être confondu avec la marche de Cheminade, Asselineau et Philippot. Longtemps membre du PCF et employé de mairies communistes, ce personnage a été, ostensiblement, un soutien de Bachar el Assad. En 2018 il séjournait en Syrie et, dans le blog Initiative communiste, faisait l’apologie du Parti Social Nationaliste Syrien, une des milices tortionnaires de Bachar, dont les origines historiques et le drapeau, ci-dessous, ont précisément à voir avec le national-socialisme. Et voila quel genre d’individus prétend faire la leçon au Canard et au monde entier en matière d’ « antifascisme » !

Voila pourquoi cette affaire, sorte de petit chapitre supplémentaire à La Meute, est importante. Inutile en effet de se rassurer en estimant que « la gauche », dans la manif Poutine/Chikirou, c’était accessoire. Cela ne l’était pas : une députée LFI, le Mouvement dit de la Paix, et des morceaux du MRAP, d’EELV, ainsi qu’avec des confusions l’UJFP étaient aux côtés des partisans du massacre des Ukrainiens et des héritiers des Cent-Noirs antisémites, à leurs côtés et sur la même orientation. A la tête du Mouvement de la Paix francilien, en particulier, ce ne sont pas des militants de gauche égarés un tantinet campistes que nous avons. C’est la peste brune. La peste est là, dans les rangs d’une partie de « la gauche ». Et l’unité contre la politique antisociale de Macron et contre le RN devra l’extirper, nécessairement.
VP, le 25/05/2025.
24.05.2025 à 13:56
Le Jour des Parents – Lundi 26 mai 2025 à 19H au CCIP
aplutsoc
Texte intégral (831 mots)
Présentation
Dmitry Dmitrievich Petrov (1989-2023), également connu sous son nom de guerre Ilya Leshiy, était un militant anarchiste, ethnographe et historien russe. Il s’est engagé comme volontaire dans les forces armées ukrainiennes. Il a été tué lors de la bataille de Bakhmut en avril 2023.
Vous trouverez toutes les informations le concernant, ainsi que ses publications, sur le site qui lui est dédié: https://leshy.info/en/
La branche suisse de l’association Memorial et le Comité Ukraine organisent ensemble la présentation-rencontre avec Dmitri Pavlovitch Petrov — écrivain, publiciste, conférencier et chercheur — qui viendra présenter son ouvrage autobiographique Le Jour des parents.
Dans ce récit, l’auteur revient sur la disparition de son fils, volontaire anarchiste d’origine russe engagé aux côtés de l’Ukraine, et explore les thèmes de la guerre, de la famille… À travers dialogues, souvenirs et réflexions, Petrov dresse le portrait poignant d’une ville meurtrie de Bakhmut, et d’un père qui tente de maintenir le lien avec son enfant au cœur du chaos. Il interroge le devoir, la responsabilité personnelle, la douleur et la force de la mémoire, tout en saisissant la routine brutale de la guerre et la puissance de la conviction.
Document

Le dernier message de notre camarade Dmitri Petrov.
Je m’appelle Dmitri Petrov, et si vous lisez ces lignes, c’est que je suis probablement mort en combattant l’invasion de l’Ukraine par Poutine.
Je suis membre de l’Organisation de Combat des Anarcho-Communistes (BOAK), et je le resterai après ma mort. La BOAK est notre idée, née de notre foi en une lutte organisée. Nous avons réussi à la porter de part et d’autre des frontières nationales.
J’ai fait de mon mieux pour contribuer à la victoire sur la dictature et à rapprocher la révolution sociale. Et je suis fier de mes camarades qui ont combattu et combattent encore en Russie et au-delà.
En tant qu’anarchiste, révolutionnaire et Russe, j’ai jugé nécessaire de participer à la résistance armée du peuple ukrainien contre l’occupant de Poutine. Je l’ai fait pour la justice, pour la défense de la société ukrainienne et pour la libération de mon pays, la Russie, de l’oppression. Pour tous ceux qui sont privés de leur dignité et de la possibilité de respirer librement par l’ignoble système totalitaire instauré en Russie et en Biélorussie,
Un autre sens important de notre participation à cette guerre est de promouvoir l’internationalisme par l’exemple. À l’heure où l’impérialisme meurtrier suscite, en réponse, une vague de nationalisme et de mépris envers les Russes, je le dis en paroles et en actes : il n’existe pas de « peuples mauvais ». Tous les peuples partagent le même deuil : des dirigeants avides et assoiffés de pouvoir.
Ce n’était pas une décision et une démarche individuelles. C’était la continuation de notre stratégie collective visant à créer des structures durables et à mener une guérilla contre les régimes tyranniques de notre région.
Mes chers amis, camarades et proches, je présente mes excuses à tous ceux que j’ai blessés par mon départ. J’apprécie grandement votre accueil chaleureux. Cependant, je suis fermement convaincu que la lutte pour la justice, contre l’oppression et l’injustice, est l’un des sens les plus nobles que l’homme puisse donner à sa vie. Et cette lutte exige des sacrifices, allant jusqu’au sacrifice total de soi.
Mon meilleur souvenir est de voir que vous continuez à lutter activement, à surmonter vos ambitions personnelles et vos conflits inutiles et néfastes. Si vous continuez à lutter activement pour une société libre fondée sur l’égalité et la solidarité. Pour vous, pour moi et pour tous nos camarades. Le risque, les privations et les sacrifices sur ce chemin sont nos compagnons de route. Mais soyez-en sûrs : ils ne sont pas vains.
Je vous embrasse tous.
Vos Ilya Leshy, « Seva », « Lev », Fil Kuznetsov,
Dmitry Petrov
23.05.2025 à 09:59
Adresses, internationalisme & démocr@tie – Avis de parution du numéro 12 de mai 2025.
aplutsoc
Texte intégral (2767 mots)
Nous accueillons le numéro 12 de cette revue associant des participants d’horizons divers, attaché·es à une vision et à une pratique révolutionnaire où la démocratie, l’auto-organisation, l’autogouvernement – sous toutes leurs formes – sont au cœur du projet. Non la démocratie comme abstraction mais la démocratie comme objectif. Non l’internationalisme comme abstraction mais l’internationalisme comme pratique.
Comme à chaque parution de cette revue, nous vous offrons :
- le téléchargement de la revue en PDF
- la consultation du sommaire (après l’article vedette)
- l’article vedette, aujourd’hui celui du militant internationaliste anti-campiste, Yorgos Mitralias.
Ce passé qui nous hante et façonne notre présent ! Par Yorgos Mitralias.
Il est manifeste que, par les temps qui courent, le passé revient en force pour hanter et même pour façonner de plus en plus notre présent ! C’est comme si les démons d’un passé prétendument exorcisés à jamais revenaient et, pire, occupaient de nouveau le devant de la scène politique. Prenez par exemple la seconde présidence de Trump et son trumpisme triomphant qui présente plus que des similitudes avec la peste brune de l’entre-deux-guerres. Évidemment, Naomi Klein et Astra Taylor ont tout à fait raison quand elles affirment que « nous devons reconnaître la réalité : nous ne sommes pas confrontés à des adversaires que nous avons déjà vus [1] ». Oui, sans doute, car cette seconde présidence de Trump semble inédite et n’a aucun précèdent non seulement parce qu’elle est dirigée et soutenue par des milliardaires mais aussi parce que tous ces ultra-riches qui la composent « ne se contentent pas de profiter des catastrophes, dans le style du capitalisme du désastre, mais les provoquent et les planifient simultanément ».
Cependant, les deux autrices ne se limitent pas à souligner et à analyser (brillamment) la nouveauté du projet trumpiste. Elles affirment aussi qu’on est quand même en présence d’un fascisme qu’elles appellent à juste titre « fascisme de la fin des temps ».
Nous voilà donc en plein retour aux sources du mal : il s’agit bel et bien d’un fascisme que Raphaël Canet a eu d’ailleurs la très bonne idée « d’authentifier » en lui appliquant – avec succès – les célèbres quatorze éléments qui permettent de reconnaître ce qu’est « le fascisme éternel » selon Umberto Eco [2].
Le test est convaincant. Les actes, les croyances et les politiques du trumpisme illustrent parfaitement les « quatorze éléments » d’Umberto Eco. Cependant, on doit avouer qu’un doute peut persister car il y a manifestement dans ce « fascisme de la fin des temps » quelque chose de plus qui le rapproche d’un scénario de… science-fiction apocalyptique : trop de délire millénariste, trop de paranoïa et d’irrationalité, trop de sadisme misanthrope décomplexé et surtout trop de haine exterminatrice des humains et destructrice de la nature, ce qui rend ses protagonistes des « traîtres à ce monde et à ses habitants humains et non humains [3] ».
Alors, tout ça pourrait n’être que science-fiction, projet irréalisable d’un cerveau détraqué ? Malheureusement non, absolument pas. Ce cauchemar n’est pas rêvé mais il est désormais vécu. Nous vivons déjà dans cette réalité horrifique et nous expérimentons déjà cette irrationalité macabre ne serait-ce qu’en subissant la catastrophe climatique ou qu’en assistant aux tragédies génocidaires qui se déroulent – heure après heure – devant nos yeux en Palestine et en Ukraine. Et malheureusement, ce n’est pas la première fois dans les derniers 80 ans que « les forces auxquelles nous sommes confrontés ont fait la paix avec la mort de masse [4] ». D’ailleurs, preuve supplémentaire de leur nazisme, ces « forces auxquelles nous sommes confrontés » s’inspirent ouvertement des exploits nécrophiles et macabres de leurs maîtres à penser nazis, et ils en sont fiers. C’est du reste pourquoi ils font tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir tout ce qu’il y a d’extrémistes (durs) de droite, de néofascistes et surtout de néonazis de par le monde.
Mais, leur filiation ne se limite pas à ces penchants suprématistes et misanthropes. Elle touche aussi des questions apparemment secondaires comme leur commune prédilection pour le plus délirant des complotismes, pour l’eugénisme ou pour un ésotérisme et un occultisme (plus ou moins de pacotille) qui les rapprocherait plutôt d’un nazisme tendance Himmler. En somme, il y a plein de raisons d’affirmer non seulement que le pire passé cauchemardesque hante notre présent, mais aussi que le retour de ce passé prend la forme d’un nazisme pur-sang qui serait simplement actualisé !
Et puis, force est de constater que rien n’est totalement nouveau et inédit sous le ciel de la barbarie capitaliste. Comme, par exemple, « le retour d’une politique étrangère plus interventionniste et coercitive de la part des États-Unis » en Amérique latine, ce qui marque « la réactivation de la doctrine Monroe ». Et cela d’autant plus qu’il leur faut désormais contrer l’influence grandissante de la Chine dans ce qui était traditionnellement l’arrière-cour et la chasse gardée des États-Unis [5].
D’ailleurs, l’apparition de ce que l’économiste Adam Hanieh appelle « nouveaux centres d’accumulation du capital » et surtout de la Chine, oblige Trump à réagir vite et fort pour « gérer le déclin relatif des États-Unis dans le contexte des crises systémiques plus importantes auxquelles est confronté le capitalisme mondial [6] », ce qui l’amène à brandir la menace de droits de douane plus ou moins exorbitants. Et Adam Hanieh d’avertir que « lorsque nous parlons de la dynamique du système impérialiste mondial, il ne s’agit pas simplement de rivalités entre États et de mesurer la force des États-Unis par rapport à d’autres puissances capitalistes. Nous devons replacer ces conflits dans la crise systémique à plus long terme que tous les États tentent de surmonter »…
Mais, plus encore que le trumpisme, c’est le poutinisme qui est hanté et façonné par le passé et ses démons ! En rappelant que la « Grande Guerre patriotique » est devenue la principale sinon l’unique référence et ciment idéologique de l’Union Soviétique stalinienne et poststalinienne, Hanna Perekhoda [7] réussit trois tours de force : d’abord, démontrer qu’en se centrant sur la « Grande Guerre patriotique » qui couvre la période 1941-1945, tant le stalinisme que le poutinisme ont voulu « effacer les vingt et un mois qui ont précédé l’invasion de l’URSS » qui ont vu « Moscou et Berlin être des alliés de facto » et collaborer étroitement tant sur le plan économique que militaire. Ensuite, montrer combien la légende de cette « Grande Guerre patriotique » sert d’« outil de propagande à Poutine ». Et enfin, dévoiler ce qui se cache derrière la « dénazification de l’Ukraine » que prétend poursuivre le maître du Kremlin en envahissant et en détruisant ce pays.
C’est ainsi que, à l’opposé de ce que disent les poutinistes et les poutinisants de par le monde, la « dénazification » poutinienne de l’Ukraine renvoie à tout autre chose qu’à une Ukraine… nazifiée et gouvernée par des « fascistes ». Comme l’affirme Hanna Perekhoda, « le mot “fascisme” a perdu tout lien avec une idéologie politique spécifique et désigne désormais uniquement une menace abstraite et absolue : le désir de détruire la Russie. Il est devenu synonyme d’« ennemi » ou de « russophobe », désignant toujours l’Autre, jamais un mouvement historiquement défini ». D’ailleurs, au grand désespoir des poutinistes et autres campistes, c’est le bras droit de Poutine et son éternel ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov qui confirme pleinement les dires de Perekhoda quand il déclare que « les objectifs de Netanyahou à Gaza semblent similaires à la « démilitarisation » et à la « dénazification » que Moscou poursuit en Ukraine depuis le lancement de son offensive en février 2022 ».
À l’instar de Hanna Perekhoda, Jurgis Valiukevičius rappelle quelques grandes vérités qu’on a tendance à oublier dans nos pays de l’Europe occidentale. Par exemple que « l’histoire de nos pays [baltes] a été façonnée par l’empire russe plus que par les pays occidentaux [8] ». Ce qui se traduit par des siècles d’oppression nationale de ces pays par le chauvinisme impérial grand-russe, d’abord des tsars et ensuite des bureaucrates staliniens, jusqu’à ce qu’ils obtiennent leur indépendance il y a seulement trente-cinq ans.
Alors, le syndicaliste et Vert lituanien a tout à fait raison d’affirmer qu’en oubliant – de bonne ou de mauvaise foi – ces vérités, « la gauche occidentale maintient la même vision occidentalo-centrée, même lorsqu’il s’agit de critiquer le colonialisme et l’impérialisme ».
On pourrait ajouter qu’une première conséquence de l’arrogance de cette gauche (campiste) occidentale est qu’elle se désintéresse complètement de la gauche (oui, elle existe !) de ces pays et encore plus des expériences d’auto-organisation comme celle pratiquée par les femmes de la coopérative ukrainienne ReSeew Coop interviewées par Patrick Le Trehondat [9].
Mais, la conséquence est encore plus grave, quand cette gauche campiste va jusqu’à taxer de va-t’en guerre vendus à la réaction occidentale, les Lituaniens, Estoniens, Lettons mais aussi les Ukrainiens qui « osent » vouloir s’armer pour se défendre contre les (désormais traditionnelles) visées russes contre leurs pays…
Ceci étant dit, le retour en force d’un passé coupable qui empoisonne le présent n’est l’apanage ni des États-Unis ni de l’est européen. Les anciennes puissances coloniales européennes continuent à en faire périodiquement l’expérience. Comme la France qui refuse ostensiblement de reconnaître ses crimes tels que l’effroyable massacre de 30 000 Algériens qui revendiquaient leur liberté le 8 mai 1945, le jour même où les Français fêtaient… la capitulation du régime nazi qui les avait privés de leur propre liberté [10] ! Inutile de dire que ce refus éhonté fait le bonheur de son extrême droite et d’autres nostalgiques de l’Empire français tandis qu’il empoisonne les rapports de la France avec l’Algérie qui passent de nouveau un (très) mauvais moment.
C’est dans ce sombre paysage international que des actes de résistance comme celles des adolescentes Afghanes et Congolaises [11] qui défient – au péril de leur vie – les unes la misogynie des Talibans, et les autres la terreur des miliciens soutenus par le Rwanda, sont porteurs d’espérance. Comme d’ailleurs, la lutte exemplaire des féministes iraniennes non seulement contre la peine de mort, mais aussi contre « son application sexuée » qui fait d’elle « un outil de contrôle de l’État qui recoupe des questions de genre, de classe, de race et de sexualité [12] ».
Plus près de nous, les manifestations monstres des Serbes, étudiants en tête, qui se succèdent depuis des mois, font déjà trembler le pouvoir réactionnaire et corrompu du président – pro-Poutine et pro-Netanyahou – Vučić. Ce qui oblige les uns et les autres à préparer le futur : le régime à bout de souffle, qui tente de vendre aux manifestants des « solutions » bidon du genre « gouvernement d’experts » et les révoltés qui essayent d’éviter les pièges au nom de ceux d’en bas qui revendiquent le droit de gouverner collectivement [13].
Un autre pays qui est en train de s’interroger sur son avenir, est la Syrie martyrisée qui vient de se débarrasser de la dynastie sanglante des Assad. Mais, selon Joseph Daher [14], les premiers actes du régime du président (autoproclamé) Ahmed al-Charaa qui leur a succédé n’augurent rien de bon : massacre de la minorité des Alaouites, instrumentalisation du confessionnalisme afin de diviser la population, « refus des nouvelles autorités au pouvoir de mettre en place un cadre de justice transitionnelle » et promesses de leur part « d’approfondir les politiques néolibérales ».
Mais, pendant que le nouveau régime syrien fait les yeux doux à la monarchie saoudienne et à… Trump, presque de l’autre côté de sa frontière, le génocide du peuple Palestinien non seulement continue mais est en train d’atteindre son paroxysme devant une « communauté internationale » impassible qui refuse ostensiblement de l’arrêter. Comme d’ailleurs, elle refuse non seulement de tenir compte mais même de faire connaître à ses populations le rapport accablant de l’ONU sur « les violences sexuelles systématiques » que subissent les Palestiniennes par leurs bourreaux israéliens.
Violences sexuelles qui vont des viols aux attaques des « infrastructures de santé maternelle de Gaza, des centres de traitement de la fertilité et, en fait, de toute institution liée à la santé génésique [15] ».
Triste époque que la nôtre, époque de tous les dangers et de toutes les horreurs. Et, signe des temps, ce n’est pas un hasard que celui qui est très probablement à la fois le cerveau et l’esprit maléfique du trumpisme, le milliardaire libertarien et néonazi Peter Thiel traite d’« antéchrist » son ennemi juré le plus emblématique, la jeune militante suédoise écosocialiste et anticapitaliste Greta Thunberg. Alors, pourquoi Greta ? Mais, parce que, selon Naomi Klein et Astra Taylor, « ce qui l’effraie chez Greta est son engagement indéfectible envers cette planète et les nombreuses formes de vie qui existent – et non envers des simulations de ce monde générées par l’IA, ni envers une hiérarchie entre ceux qui méritent de vivre et ceux qui ne le méritent pas, ni envers les divers fantasmes d’évasion extra-planétaire vendus par les fascistes de la fin des temps »…
Yorgos Mitralias
Notes :
[1] Naomi Klein et Astra Taylor, « La montée du fascisme et la fin des temps », voir dans ce n° d’Adresses, p. 26.
[2] Raphaël Canet, « Pourquoi le trumpisme est un fascisme », voir dans ce n° d’Adresses, p. 19
[3] Naomi Klein et Astra Taylor, art. Cité.
[4] Idem.
[5] Laurent Delcourt, « États-Unis-Amérique latine : retour de la politique du gros bâton », voir dans ce n° d’Adresses, p. 36.
[6] Adam Hanieh, « Les nouveaux centres d’accumulation du capital », voir dans ce n° d’Adresses, p. 53.
[7] Hanna Perekhoda, « La “Grande Guerre patriotique”, un outil de propagande de Poutine », voir dans ce n° d’Adresses, p. 9.
[8] Jurgis Valiukevičius, « Menaces russes contre la Lituanie et monde de travail », voir dans ce n° d’Adresses, p. 43.
[9] Entretien avec ReSeew Coop, Ukraine : « Les coopératives sont une façon de propager les principes de l’auto-organisation », voir dans ce n° d’Adresses, p. 76.
[10] Olivier Lecour Grandmaison, « Massacres du 8 mai 1945 : la reconnaissance indispensable », voir dans ce n° d’Adresses, p. 14.
[11] Carol Mann, « Quand les adolescentes résistent », p. 71.
[12] Elahe Amani, « Iran : la peine de mort est une question féministe », voir dans ce n° d’Adresses, p. 67.
[13] Nemanja Drobnjak, « Les fausses promesses de la gouvernance « experte » imposée d’en haut : un appel à la démocratie radicale », voir dans ce n° d’Adresses, p. 61.
[14] Joseph Daher, « Syrie : justice transitionnelle et confessionnalisme », voir dans ce n° d’Adresses, p. 50.
[15] Samah Salaime, « Où est l’indignation face aux violences sexuelles « systématiques » contre les Palestinien·nes ? », voir dans ce n° d’Adresses, p. 73.
Le sommaire du numéro 12
22.05.2025 à 18:11
Actualités sociales ukrainiennes du 22 mai 2025.
aplutsoc
Texte intégral (663 mots)
La solidarité avec la résistance du peuple ukrainien, c’est montrer au jour le jour la vie et les luttes de celui-ci !
Tchernobyl : enquête citoyenne indépendante
Dans la région de Jytomyr, les habitants de Korosten se sont opposés à la réduction des indemnisations pour les victimes de l’accident de Tchernobyl et préparent un appel aux autorités pour exiger que cette décision soit reconsidérée.
Les habitants de Korosten prévoient également de lancer une enquête environnementale indépendante pour vérifier le niveau de radiation dans la ville et la communauté. Cela devrait permettre d’obtenir des données factuelles sur l’état de l’environnement et devenir la base d’une protection supplémentaire de ses droits dans le cadre de la législation en vigueur.
Ils demandent aux autorités de les écouter et de prendre des mesures urgentes face à la situation de réduction des paiements.
En janvier 2024, la Verkhovna Rada [Parlement ukrainien ] a adopté une décision fixant un montant fixe d’indemnisation : initialement 3 200 hryvnias, puis 2 361 hryvnias. Cette décision s’applique aux indemnités précédemment accordées par les tribunaux. Les habitants estiment qu’une telle décision est contraire aux décisions de justice, viole le principe de l’État de droit et les normes constitutionnelles relatives à la protection sociale des victimes.
22 mai 2025
Odessa : encore sur les abris

Denys Zeynalov, représentant du Centre pour les libertés civiles et coordinateur du groupe Ozon, a rapporté que 43 refuges à Odessa et environ 20 dans la ville de Rozdilna et les villages environnants ont été contrôlés.
Ozon a pu trouver environ 88 % des abris indiqués sur la carte d’Odessa. Denis Zenaylov affirme que près de 12% ont indiqués, mais en fait ils n’existent pas ou l’adresse est indiquée de manière incorrecte. Parmi les refuges trouvés, 79 % étaient accessibles, ce qui signifie qu’un cinquième d’entre eux était fermé ou dans un état d’abandon. Mais la situation des panneaux d’information s’est améliorée : ils sont d’un quart plus nombreux.
La situation à Rozdilna s’est avérée pire : 80 % du nombre déclaré d’abris ont été trouvés, et seulement un peu plus de la moitié d’entre eux sont ouverts, explique le militant des droits de l’homme.
Il y a eu plus d’abris mobiles à Odessa, mais il y en a toujours une pénurie sur les plages : ce que montre le suivi des militants des droits humains.
Le suivi a montré une amélioration de l’état des abris dans les zones de loisirs, en particulier dans les parcs d’Odessa. Selon Zeynalov, le nombre d’abris modulaires dans ces zones a considérablement augmenté en 2024-2025, notamment grâce à l’attraction de fonds de donateurs et à la participation d’organisations caritatives.
Cependant, il existe des problèmes concernant l’emplacement des abris, en particulier sur les plages. Les zones de sécurité sont souvent situées à 500–700 mètres du littoral ce qui rend l’accès difficile, surtout compte tenu du court temps de vol des missiles.
22 mai 2025
Source : RESU / PLT.
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