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Rubrique «À LIRE AILLEURS»

▸ les 11 dernières parutions

11.12.2025 à 13:12

7 décembre 2000 : L'Union émeutière contre l'Union européenne

Nous vous proposons quelques textes écrits par des manifestant-e-s lors de luttes passées à propos de leurs pratiques « violentes ». Deuxième épisode avec ce texte paru en décembre 2000 peu après le sommet de l'Union européenne à Nice : Communiqué de l'Union Emeutière sur les actions directes menées à Nice.

Texte intégral (570 mots)

Nous vous proposons quelques textes écrits par des manifestant-e-s lors de luttes passées à propos de leurs pratiques « violentes ». Deuxième épisode avec ce texte paru en décembre 2000 peu après le sommet de l'Union européenne à Nice : Communiqué de l'Union Emeutière sur les actions directes menées à Nice.

Texte à lire sur l'écran et/ou télécharger en PDF/brochure sur infokiosques.net (format A6 à l'italienne).

Extrait :

Le jeudi 7 décembre 2000 à Nice, de nombreuses actions furent menées contre des structures capitalistes. Les médias ont procédé avec talent à l'habituelle exploitation des événements, résumant les multiples actes de révolte dont ils furent témoins à une « casse » sans motif et désorganisée.

Membres d'un groupe affinitaire actif lors des manifestations du 7 décembre à Nice contre le Sommet de l'Union Européenne, nous avons participé à plusieurs actions directes contre des bâtiments d'entreprises capitalistes connues. Nous tenons ici même à le revendiquer. Nice étant quasiment en état de siège, nous savions que le sommet en lui-même serait très difficilement accessible (placé sous haute surveillance, il s'est tenu à l'Acropolis, gigantesque bunker protégé par plus de 4000 membres des forces de l'ordre, incluant services secrets, hélicoptères, etc.). Nous avons donc pris le parti de nous attaquer au pouvoir hors des murs de l'Acropolis, pendant la tenue du sommet.

Nous avons participé à la destruction de plusieurs banques, assurances, agences immobilières et concessionnaires automobiles. Autrement dit, nous n'avons attaqué que des lieux qui font partie intégrante de l'oppression capitaliste et de l'antagonisme de classe. Nos actions avaient notamment pour buts de causer des dommages économiques aux entreprises ciblées et de perturber le bon déroulement d'un Sommet Européen censé rencontrer la pleine adhésion de tou-te-s. Cette attitude offensive contre le capital permet une prise directe sur des éléments du système et une expression concrète de notre colère.

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11.12.2025 à 08:00

Solidarité avec les peuples d'Ukraine et de Palestine dans les pays occidentaux : questions relatives aux tactiques de luttes.

Cet article écrit par des camarades russes revient sur les différentes tactiques de luttes en solidarité à l'Ukraine et à la Palestine, afin de renforcer notre lutte contre l'impérialisme et de se donner des perspectives futures.

Texte intégral (5686 mots)

Cet article écrit par des camarades russes revient sur les différentes tactiques de luttes en solidarité à l'Ukraine et à la Palestine, afin de renforcer notre lutte contre l'impérialisme et de se donner des perspectives futures.

Merci à nos amis qui ont traduit l'article « Solidarité avec les peuples d'Ukraine et de Palestine dans les pays occidentaux : questions de tactiques de lutte ». Cet article a déjà été publié en russe (site web et Telegraph).

L'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine, qui a débuté le 24 février 2022, est un événement central pour toute la vie politique de la région post-soviétique, y compris pour le mouvement anarchiste. Le 7 octobre 2023, un nouveau cycle de confrontation a commencé entre l'État colonial d'Israël et les groupes opérant en Palestine colonisée, principalement le mouvement autoritaire religieux-nationaliste HAMAS. Ce jour-là, des militants du HAMAS et des combattants d'autres organisations palestiniennes ont attaqué Israël. Profitant de l'occasion, des djihadistes salafistes, minoritaires et marginaux dans le contexte palestinien, se sont également joints à l'attaque. Au cours de cette attaque à grande échelle, de nombreux militaires, forces de sécurité et colons armés israéliens ont été tués, mais il y a également eu des massacres de civils. La guerre s'est rapidement transformée en un génocide de la population palestinienne de la bande de Gaza, que l'État d'Israël mène à bien par des bombardements totaux et aveugles, une famine créée artificiellement et d'autres formes d'extermination massive de la population civile. Israël est étroitement lié aux pays dits « occidentaux » par des liens politiques, économiques, militaires et autres, et dépend particulièrement du soutien de l'empire le plus puissant du monde, les États-Unis. Tout comme la guerre en Ukraine pour les anarchistes et les gauchistes post-soviétiques, la lutte contre le génocide en Palestine est devenue ces dernières années un point central de mobilisation pour les mouvements anarchistes et révolutionnaires de gauche en Occident.

La lutte anarchiste est internationaliste ; elle est menée de part et d'autre des frontières nationales. Dans cet article, nous aborderons les méthodes de solidarité avec les peuples ukrainien et palestinien dans les pays occidentaux, en nous concentrant principalement sur les tactiques de luttes. Il semble approprié d'aborder la question sous cet angle, car une partie importante du mouvement anarchiste et de gauche post-soviétique a fini par émigrer, notamment vers les pays occidentaux. Dans le cas de la Palestine, l'internationalisme et la solidarité avec la lutte dans cette région ont une longue et héroïque histoire, et le mouvement palestinien lui-même considère le monde occidental comme un front important de résistance. Nous en discuterons plus en détail ci-dessous.


Un peu de contexte

Cet article n'a pas pour objectif de retracer l'histoire du colonialisme et de l'occupation en Ukraine et en Palestine. Dans le cas de l'Ukraine, le lecteur russophone connaît, au moins dans les grandes lignes, les événements de ces dernières années ainsi que la politique coloniale impérialiste menée auparavant par l'Empire russe, l'Union soviétique et la Russie de Eltsine et Poutine. C'est plus difficile avec la Palestine : il y a tout simplement un manque critique de documents anarchistes et révolutionnaires en langue russe qui fournissent un aperçu complet des origines et de l'histoire de la colonisation et de l'occupation. Je me limiterai donc à recommander des documents en anglais. Pour comprendre les origines du génocide actuel, je recommande la lecture de la brochure publiée en juin 2024 par le Mouvement révolutionnaire kurde, « Réflexions sur la résistance palestinienne et kurde ». De plus, l'histoire de la résistance palestinienne au cours des dernières décennies est merveilleusement présentée dans l'article du collectif anarchiste CrimethInc., « Ya Ghazze Habibti — Gaza, mon amour : comprendre le génocide en Palestine ». En outre, l'organisation anarchiste « Compass » opère en Palestine et compte parmi ses membres des camarades russophones. Vous pouvez probablement les contacter directement pour leur poser vos questions.

Solidarité avec les peuples d'Ukraine

En Occident, dès le premier jour de la guerre à grande échelle, un mouvement de solidarité assez massif avec les peuples d'Ukraine a vu le jour, auquel s'est jointe une partie importante des anarchistes et des gauchistes. Beaucoup ont immédiatement pris contact avec l'initiative « Operation solidarity », qui s'est ensuite transformée en « Solidarity Collectives ». Certain.es camarades, dont ceux qui avaient l'expérience de la lutte armée au Kurdistan, se sont rendu.es elleux-mêmes en Ukraine et ont rejoint le Peloton anti-autoritaire. Leur expérience s'est avérée très précieuse pour la mise en place de structures organisationnelles militaires – notre camarade tombé au combat, l'un des fondateurs de l'Organisation de combat des anarcho-communistes (BOAK), le martyr Dmitry Petrov, en a parlé dans son article « Quatre mois dans le Peloton anti-autoritaire en Ukraine ».

Le peloton anti-autoritaire dans ses débuts

En Occident, après le début de la guerre à grande échelle, des actions de solidarité massive avec les peuples d'Ukraine ont eu lieu. Des anarchistes et des militant.es de gauche y ont participé, donnant simultanément à la campagne pro-ukrainienne un caractère plus radical, incluant des revendications anticapitalistes, antiétatiques et environnementales. Par exemple, en mars 2022, des anarchistes ont occupé le manoir londonien de l'oligarque russe Deripaska. Cette action visait à dénoncer l'agression russe, mais elle a également mis en lumière les problèmes de répartition inéquitable des ressources dans la société moderne, du sans-abrisme, de la répression policière contre les réfugiés et les migrants, du racisme et du colonialisme. Toujours en mars 2022, à Glasgow, les participants à une initiative climatique de gauche ont bloqué les bureaux de la compagnie maritime « Seapeak », liée à l'État russe. L'objectif du blocage était d'entraver le commerce du pétrole russe. Mais cette action visait également toutes les entreprises énergétiques dont les activités ont un impact destructeur sur la nature, ainsi que l'ensemble du système capitaliste qui détruit la planète au nom du pouvoir et du profit.

Des actes symboliques de sabotage contre les ambassades, consulats et missions commerciales russes, tels que les peintures répétées à l'aide de drones sur l'ambassade russe à Stockholm, se sont poursuivis tout au long de la guerre totale. Le rôle des anarchistes dans ces événements n'est actuellement pas clair. Des anarchistes ont également participé à des manifestations organisées par l'opposition russe à Berlin et dans d'autres villes. Des cortèges anarchistes se sont joints à elleux avec des slogans appelant à un soutien accru à la résistance ukrainienne, notamment par le transfert d'armes supplémentaires vers l'Ukraine.

Et pourtant, les actions anti-russes les plus graves n'ont pas été menées par des anarchistes. L'action pro-ukrainienne la plus retentissante en Occident à ce jour doit être considérée comme le sabotage des gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 en mer Baltique, le 26 septembre 2022. Les autorités allemandes chargées d'enquêter sur ce sabotage ont engagé des poursuites contre des citoyens ukrainiens, notamment ceux liés au SBU (Service de sécurité ukrainien). Les organes d'enquête suggèrent que l'attaque a été coordonnée, voire directement organisée, par les dirigeants militaires et politiques ukrainiens.

Lorsque l'on envisage une solidarité concrète avec les peuples d'Ukraine en Occident, y compris en matière de tactiques de lutte, il faut bien comprendre que les possibilités sont très limitées. Tout d'abord, les pays occidentaux ont imposé des sanctions assez sévères à la Russie et fournissent, bien qu'en quantités insuffisantes, des armes à l'Ukraine. Même la « flotte fantôme » russe pour le commerce du pétrole – une cible potentielle pour des sabotages anarchistes avancés – se heurte à l'opposition des autorités européennes. Par exemple, le 2 octobre dernier, le pétrolier Boracay de la « flotte fantôme », qui faisait route de la région de Leningrad vers l'Inde, a été capturé par les forces spéciales françaises dans la Manche. La position prudente, pragmatique, mais toujours conflictuelle de nombreux États européens à l'égard de la Russie réduit la marge de manœuvre des activités de lutte anarchistes. Naturellement, si pour une raison ou une autre, la coopération avec l'État russe se normalise, cette situation changera également. L'une des tâches des actions pro-ukrainiennes actuelles est d'empêcher une telle normalisation.

Deuxièmement, les attaques contre l'État russe en Occident inquiètent peu Poutine. Le régime russe a maintenu une relative stabilité, même sous la pression des sanctions imposées par les pays occidentaux. Une ambassade recouverte de peinture ou une mission commerciale incendiée dans une capitale européenne ne dérange pas du tout Poutine. Cela ne signifie pas que ces actions sont mauvaises ; d'un point de vue éthique et pratique, elles sont tout-à-fait justifiées. Il suffit simplement de comprendre l'horizon des résultats réalisables.

Dans ces conditions, une action de lutte qui pourrait vraiment avoir un effet sérieux, inspirante pour nous et effrayante pour nos ennemis, serait, par exemple, l'élimination d'un haut fonctionnaire russe de premier ou deuxième rang, comme Slutsky (homme politique russe), qui était récemment en Suisse. Naturellement, une telle action est extrêmement difficile d'un point de vue technique, d'autant plus que le mouvement anarchiste est surveillé par les services de renseignement non seulement en Russie et en Biélorussie, mais aussi en Occident.

Dans le même temps, presque tous les analystes militaires soulignent que le principal problème des forces de défense ukrainiennes, qui permet aux troupes russes de progresser chaque jour, est un manque élémentaire d'infanterie, en particulier d'infanterie motivée. Jeter de la peinture sur les ambassades russes est certes une bonne chose, mais si vous êtes principalement motivé par une position pro-ukrainienne et que vous n'avez pas d'autres engagements critiques dans la lutte collective, vous devriez peut-être prendre place dans une tranchée avec un fusil d'assaut ou une mitrailleuse. Aujourd'hui, il n'est pas si difficile de se rendre au front en Ukraine, même si vous avez un passeport russe ou biélorusse. Pour mettre en œuvre ces projets, nous vous recommandons de contacter la plateforme de recrutement anti-autoritaire lancée par « Solidarity Collectives ».

N'oublions pas non plus qu'une position simplement pro-ukrainienne présente de nombreux points communs avec une position révolutionnaire anarchiste, mais qu'elle n'est pas tout-à-fait identique à celle-ci. Notre martyr Dmitry Petrov a écrit à ce sujet dans l'article « Être une force indépendante » en novembre 2022. Dima a noté :

La deuxième approche, apparemment opposée, est proactive, mais similaire à la première en termes de résultats. Ses partisans affirment que l'anarchisme et la lutte révolutionnaire ne sont pas à l'ordre du jour pour le moment, « nous allons d'abord défendre l'Ukraine contre l'invasion », « nous allons d'abord renverser Poutine/Loukachenko (souligner selon le cas) », nous allons nous lancer tête baissée dans ce travail, et ensuite... Non, mes amis, si, à la croisée des chemins, vous décidez de reporter vos idées à des temps meilleurs, vous pouvez être sûrs que vous les mettez définitivement de côté.

Heureusement, il existe parmi nous de nombreuses personnes dignes d'intérêt qui consacrent beaucoup d'énergie et d'efforts à des tâches sérieuses. Il est essentiel que ces tâches et ces efforts servent les objectifs des révolutionnaires, à savoir la restructuration de la société selon les principes libertaires. Pour une telle restructuration, un mouvement puissant et organisé, doté d'une grande influence idéologique et pratique, est nécessaire.”

Malgré l'importance de participer à la défense armée des peuples d'Ukraine, il faut garder à l'esprit qu'il n'existe actuellement aucune unité anti-autoritaire distincte. Néanmoins, un travail organisationnel extrêmement important est mené par nos camarades, qui ont besoin de soutien. Parallèlement, les activités menées en exil peuvent également s'avérer utiles. Prenons l'exemple des manifestations de l'opposition à Berlin. Y participer sous la forme d'un cortège distinct renforce le niveau d'organisation du mouvement et permet également d'acquérir un certain nombre de compétences utiles qui pourraient s'avérer nécessaires à l'avenir : comment rassembler des camarades de différentes villes et régions en un seul endroit et au même moment, comment se regrouper, comment se préparer à d'éventuels affrontements avec la police et des militants d'extrême droite. De plus, ces actions préservent la mémoire des héros tombés au combat et contribuent à la formation d'une culture de lutte et de martyre au sein de la communauté anarchiste.

En général, il y a du travail à faire partout, mais le front principal se trouve sans équivoque en Ukraine.

Solidarité avec les peuples de Palestine

Comme nous l'avons déjà mentionné, la lutte internationaliste palestinienne a une longue et héroïque tradition. La RAF (Fraction armée rouge), les « Cellules révolutionnaires », le « Mouvement du 2 juin » et d'autres groupes de guérilla urbaine ont organisé leurs actions dans le monde entier en collaboration avec le Mouvement révolutionnaire palestinien. Des révolutionnaires européens ont suivi une formation idéologique et militaire dans les camps militaires des organisations palestiniennes. En 1982, des internationalistes ont combattu aux côtés des Palestiniens contre l'État d'Israël, qui avait envahi le Liban. Par exemple, la révolutionnaire allemande Ingrid Siepmann, membre du « Mouvement du 2 juin », a combattu les occupants au sein d'une brigade de femmes palestiniennes et est morte au combat. Des images du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) pendant la guerre du Liban, aux côtés de combattants palestiniens, défendant le village stratégique d'Arnoun, ont été présentées dans un autre article. Dix révolutionnaires kurdes sont morts en martyrs lors de cette bataille cruelle.

Pendant la première Intifada (1987-1993) et après celle-ci, le centre de gravité de la résistance à l'État colonial d'Israël s'est déplacé vers la Palestine, ce qui a influencé la nature de l'internationalisme. L'activité du Mouvement de solidarité internationale (ISM), créé en 2001, a constitué un chapitre important de la lutte internationaliste. L'une des principales méthodes de l'ISM consistait à protéger physiquement, en tant que « bouclier humain », les maisons palestiniennes contre la démolition et l'expulsion de leurs habitants. Souvent, les colons et les militaires qui les assistaient hésitaient à agir aussi durement contre les internationalistes des pays occidentaux et les citoyen.nes israélien.nes qu'ils le faisaient contre les Palestiniens privés de leurs droits, et cette tactique non violente a donc donné des résultats. Malgré les méthodes non violentes de l'ISM, plusieurs participant.es à cette initiative ont été tués ou mutilés par l'armée et les colons. Le meurtre de l'internationaliste américaine Rachel Corrie, le 16 mars 2003, a eu le plus grand retentissement. Elle travaillait dans la bande de Gaza et a été écrasée et a été tuée par un bulldozer militaire israélien alors qu'elle protégeait une maison palestinienne de la démolition. En Cisjordanie, l'ISM poursuit ses activités à ce jour.

La martyre Rachel Corrie le jour de sa mort

Un autre exemple de lutte internationaliste en Palestine est l'initiative anarchiste « Anarchists Against the Wall » (Anarchistes contre le mur), créée en 2003 et aujourd'hui disparue. Ses participant.es, principalement des citoyen.nes israélien.nes, ont pris part à des blocages et à des sabotages aux côtés des Palestinien.nes. En rejoignant cette lutte commune, les participant.es à l'initiative voyaient leur objectif dans l'abolition de la société coloniale israélienne, la déconstruction de l'identité coloniale et de la mentalité coloniale et raciste, condition préalable à une coexistence égalitaire et amicale entre tous les groupes ethniques et religieux habitant la Palestine.

Après le début de la nouvelle guerre et du génocide, les pays occidentaux sont redevenus un front de lutte extrêmement important pour le mouvement palestinien, y compris pour les anarchistes et les gauchistes qui y participent. Pourquoi ? Il est extrêmement difficile d'entrer à Gaza pour participer à la lutte armée ; la bande de Gaza est une prison à ciel ouvert, bloquée de tous côtés, par les airs et par la mer. La région elle-même est peu propice à la guérilla, c'est pourquoi le HAMAS et d'autres organisations armées ont construit un réseau de tunnels, grâce auquel de petits groupes de combattants peuvent mener des attaques efficaces. Dans ces conditions, entrer physiquement dans la bande de Gaza et rejoindre une structure de guérilla dont la participation est idéologiquement compatible avec une position libertaire semble une tâche presque impossible.

Manifestation du Front populaire de libération de la Palestine, organisation de gauche, à Gaza.

Mais, comme le souligne l'article de CrimethInc. intitulé « Ya Ghazze Habibti — Gaza, mon amour : comprendre le génocide en Palestine », cela n'est pas nécessaire. Contrairement à la Russie, l'État d'Israël dépend fortement de l'aide des États occidentaux, principalement des États-Unis. L'administration Trump et d'autres gouvernements occidentaux continuent de soutenir le régime israélien et le génocide, même si en Europe, sous la pression d'une résistance populaire massive, la situation commence à changer. De plus, il existe également une boucle de rétroaction dans les relations entre Israël et l'Occident : l'État d'Israël, îlot colonial militariste de « civilisation » dans un environnement colonisé « barbare », est un exportateur de concepts fascistes et de technologies militaires et policières destinées à réprimer les mouvements sociaux et à contrôler les travailleur.euses, les ghettos pauvres et les groupes marginalisés « indésirables » dans les métropoles occidentales elles-mêmes. Cela fait des pays occidentaux un front d'une importance vitale dans la lutte contre le génocide en Palestine et l'oppression, les inégalités et l'exploitation mondiales qui y sont liées.

Sur ce front, le mouvement anarchiste international a déployé un riche arsenal de tactiques de luttes au cours des deux dernières années. Il a notamment organisé des manifestations et des affrontements avec la police, des blocus d'entreprises israéliennes et occidentales soutenant l'État d'Israël, des blocus de ports par lesquels transitent des armes à destination d'Israël, des occupations de campus universitaires et, bien sûr, des centaines d'actes de sabotage. La participation des anarchistes au mouvement palestinien a une fois de plus brisé le mythe libéral selon lequel les actions radicales effraient les « gens ordinaires ». Par exemple, les 2 et 3 octobre derniers, après que les autorités israéliennes ont saisi une partie de la flottille internationale « Sumud » qui se dirigeait vers Gaza, entre un et trois millions de personnes sont descendues dans les rues des villes italiennes pour réclamer la fin du génocide. Des actions de solidarité à grande échelle, rassemblant des centaines de milliers de participant.es, ont également eu lieu dans d'autres pays européens. Il s'agit de l'une des plus grandes mobilisations sociales en Europe depuis 1968. Manifestations, grèves, affrontements avec la police, sabotages : les participant.es au mouvement palestinien parviennent souvent à combiner toutes ces méthodes dans une seule et même lutte, sans la division libérale et destructrice entre « bons » manifestant.es « pacifiques » et « mauvais extrémistes », qui est avantageuse pour les autorités. Cette leçon sera utile dans les nouvelles batailles révolutionnaires, tant en Occident que dans d'autres régions, y compris dans l'espace post-soviétique.

Cette unité s'est également manifestée lors des mesures répressives prises par les autorités. Ainsi, en juillet 2025, l'État anglais a déclaré l'initiative de gauche « Palestine Action », qui menait des actions de désobéissance civile et de sabotage, comme étant une organisation terroriste. En quelques mois, plus d'un millier de personnes ont été arrêtées pour avoir prétendument participé à ses activités. Mais aujourd'hui, des manifestations de solidarité massives avec « Palestine Action » ont lieu dans tout le pays, auxquelles se joignent des personnes qui étaient auparavant loin des formes illégales de résistance.

Le mouvement de solidarité avec les peuples de Palestine n'a pas encore réussi à mettre fin au génocide. Et pourtant, ces derniers mois, sous la pression des actions de masse dans les rues des capitales européennes, on parle de plus en plus de l'isolement du régime israélien. Pour l'instant, l'État d'Israël peut compter sur le soutien inconditionnel de l'administration américaine Trump, mais les tendances émergentes vers l'isolement pourraient à l'avenir menacer ce projet colonial. Les tactiques de lutte des anarchistes ont servi à mobiliser et à radicaliser le mouvement palestinien. Le front de la lutte palestinienne en Occident reste ouvert, apportant une contribution significative à la confrontation avec l'État génocidaire d'Israël et toute l'oppression mondiale.

Conclusion

Les mouvements de solidarité avec les peuples ukrainien et palestinien en Occident, pour les raisons décrites dans l'article, sont de nature différente. Pour le mouvement palestinien, les pays occidentaux constituent un front extrêmement important, tandis que pour les anarchistes occidentaux et post-soviétiques solidaires de la résistance ukrainienne, la lutte en Occident est de nature auxiliaire – les événements principaux se déroulent en Ukraine et dans l'espace post-soviétique. Et pourtant, ces deux directions de la résistance mondiale sont étroitement liées. Cela est très bien décrit dans l'article de CrimethInc. « Ya Ghazze Habibti — Gaza, mon amour : comprendre le génocide en Palestine » :

La Palestine est profondément liée à la révolution syrienne, à la tragédie du Soudan, aux féministes révolutionnaires d'Iran, à la révolution du Rojava, au soulèvement au Liban, aux nombreux mouvements au Moyen-Orient depuis le Printemps arabe et, plus globalement, aux mouvements Stop Cop City et Black Lives Matter aux États-Unis, aux luttes anticolonialistes des peuples autochtones partout dans le monde, à la résistance anti-junte au Myanmar, à la résistance ukrainienne à l'impérialisme russe et à toutes les luttes pour la liberté et la libération. Nous tirons inspiration, force et enseignements les uns des autres. Une victoire palestinienne à Gaza enverrait des vagues de liberté aux quatre coins de la terre, tandis qu'une victoire israélienne encouragerait ceux qui poursuivent des stratégies violentes et génocidaires partout dans le monde, renforcerait l'emprise des alliances réactionnaires et autoritaires sur des populations entières et leur permettrait d'écraser davantage les mouvements de libération, que ce soit au nom de la « stabilité » ou de la « résistance ». Si nous dépendons les uns des autres, nous ferions mieux de commencer à agir en conséquence. Qui sait combien de temps il nous reste ?

Une victoire de la résistance ukrainienne sur l'empire agressif russe ouvrira des perspectives révolutionnaires dans l'espace post-soviétique. Un échec militaire d'Israël sera un pas vers l'abolition du projet colonial et raciste en Palestine et rapprochera la coexistence pacifique de tous les groupes ethniques et religieux de cette région, ensemble et sur un pied d'égalité. La lutte sur ces fronts de la lutte révolutionnaire mondiale se poursuit, et il n'est jamais trop tard pour y prendre part !

Fedai

« Militant anarchiste », lisez-nous sur Telegram

ndt : Le groupe BOAK (organisation de combat anarcho-communiste) est un groupe de partisan.nes opérant en Russie et menant des actions de sabotages sur le sol russe mais certain.es de ses militant.es prennent également part au combat sur le front en Ukraine, dont plusieurs sont tombé.es en martyrs.

https://telegra.ph/Solidarity-with-the-Peoples-of-Ukraine-and-Palestine-11-09

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11.12.2025 à 08:00

Hommage à la Catalogne

le groupe Salvador Seguí (FA) organise la projection du film de Frédéric Goldbronn : Hommage à la Catalogne à la librairie du Monde libertaire (145 rue Amelot-75011-Paris/métro République), le dimanche 11 janvier 2026 à 16h

Texte intégral (643 mots)

le groupe Salvador Seguí (FA) organise la projection du film de Frédéric Goldbronn : Hommage à la Catalogne à la librairie du Monde libertaire (145 rue Amelot-75011-Paris/métro République), le dimanche 11 janvier 2026 à 16h

Hommage à la Catalogne raconte l'engagement de l'écrivain George Orwell dans la révolution et la guerre d'Espagne en 1936. Basé sur son livre, le film nous montre photos et surtout reportages cinématographiques tournés par des opérateurs anarchistes de la CNT à Barcelone et sur le front d'Aragon.
Frédéric Goldbronn a rassemblé ces documents souvent inédits et nous propose ainsi de suivre le parcours de Georges Orwell découvrant une révolution en marche : usines, magasins,transports en commun, restaurants, terres agricoles...tous collectivisés, ce qui lui fera dire : « C'était bien la première fois que je me trouvais dans une ville où la classe ouvrière avait pris le dessus ».

Le film de Frédéric Goldbronn est un voyage au cœur de la révolution et de la guerre d'Espagne et un formidable témoignage sur un peuple qui lutta pour son émancipation il y a bientôt 90 ans.

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11.12.2025 à 08:00

On est encore là ! Festivités à Place des Fêtes

Rendez-vous samedi 20 décembre à partir de 14h sur Place des Fêtes pour un événement festif et solidaire

Texte intégral (819 mots)

Rendez-vous samedi 20 décembre à partir de 14h sur Place des Fêtes pour un événement festif et solidaire

ON EST ENCORE !

On est saturé en permanence d'un discours angoissant et catastrophiste de fin du monde. La crise est partout et elle s'aggrave, l'extrême droite menace, et maintenant on nous prépare à la guerre. Pourtant, il y a aussi des gens qui ne se résignent pas et qui résistent au quotidien, souvent trop isolés les uns des autres. Il nous semble important de multiplier et de rendre visibles les formes de vie que nous inventons pour arrêter de survivre et désirer nos vies.

On a choisi de se retrouver sur la Place des Fêtes parce qu'on aime ce lieu, parce qu'on y vit, et parce que c'est là qu'on veut lutter. Il existe déjà un fort tissu de solidarité et de lien social sur cette place et dans ce quartier. C'est ça qu'on veut défendre, qu'on veut développer et politiser.

C'est seulement comme ça qu'on réussira à articuler nos combats et à retrouver notre capacité à penser le monde qui nous entoure et à le changer ensemble.

RENDEZ-VOUS SAMEDI 20 DÉCEMBRE SUR PLACE DESTES À PARTIR DE 14H

Cet événement est organisé par plusieurs collectifs du quartier qui ont mis leurs forces et leurs ressources en commun pour l'occasion. Profitons de ce moment festif pour nous rencontrer autour d'un verre, de gâteaux, de jeux et d'activités !

N'hésitez pas à ramener de quoi boire, manger, jouer, etc.

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11.12.2025 à 08:00

18 décembre : journée internationale ses migrant·e·s / une journée sans nous : Si on s'arrête, tout s'arrête !

Riposte Populaire répond à l'appel lancé par la Marche des Solidarités. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique, parce que cette journée doit être plus qu'une date : elle doit devenir un moment de puissance populaire, un moment où l'on reprend l'initiative collective face au racisme d'État, aux politiques de tri, et à la banalisation du fascisme.
Paris
12H00 – Camp de base Place de la République
15H00 – Assemblée publique Place de la République
17H00 – Manifestation

Texte intégral (942 mots)

Riposte Populaire répond à l'appel lancé par la Marche des Solidarités. Nous nous inscrivons pleinement dans cette dynamique, parce que cette journée doit être plus qu'une date : elle doit devenir un moment de puissance populaire, un moment où l'on reprend l'initiative collective face au racisme d'État, aux politiques de tri, et à la banalisation du fascisme.
Paris
12H00 – Camp de base Place de la République
15H00 – Assemblée publique Place de la République
17H00 – Manifestation

Grève

Ce pays tient grâce aux migrant·e·s. Il vit, fonctionne, respire grâce à celles et ceux que les gouvernements tentent de réduire au silence ou à l'invisibilité. Ce n'est pas l'immigration qui abîme ce pays, mais les politiques menées, l'austérité, le mépris social, et l'encouragement permanent aux discours de haine. Depuis des années, les pouvoirs publics construisent un paysage où l'extrême droite se sent chez elle, protégée, légitimée.

Le 18 décembre, nous refusons cette mise en scène. Nous faisons bloc. Nous organisons une « journée sans nous », dans nos quartiers, nos écoles, nos lieux de travail, nos espaces de lutte. Une journée où l'on montre ce que la France refuse d'admettre : sans nous, rien ne tourne. Sans nous, tout s'arrête.

Avec ou sans papiers, immigré·e·s, enfants et petit-enfants d'immigré·e·s, voisin·e·s, collègues, camarades des blocages du 10 septembre et des mobilisations du 18 septembre, nous appelons chacune et chacun à se joindre à ce mouvement. Nous n'irons pas travailler. Nous n'irons pas en cours. Nous ferons front ensemble dans toutes les villes du pays.

Et nous appelons toutes les forces sociales, syndicales, associatives, culturelles, étudiantes, antiracistes, féministes, antifascistes à se mobiliser. À relayer l'appel. À organiser, occuper, bloquer, manifester. À créer les formes d'action adaptées à leurs réalités, pour que cette journée devienne un moment de convergence et d'autodéfense populaire.

Nous mobiliserons pour :

  • L'abrogation immédiate de la loi Darmanin et des circulaires Retailleau
  • L'égalité des droits pour toutes et tous : école, logement, santé, culture, travail
  • La régularisation des sans-papiers
  • La fermeture des centres de rétention administrative
  • La justice sociale, la solidarité, et la lutte contre le racisme et le fascisme

Le 18 décembre, nous faisons vivre l'idée simple et puissante que la dignité ne se mendie pas. Elle se conquiert. Elle s'organise. Elle se défend ensemble. Riposte Populaire sera là, avec toutes celles et ceux qui refusent de plier.

RIPOSTE POPULAIRE

Paris
12H00 – Camp de base Place de la République
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https://www.antiracisme-solidarite.org/18-décembre-2025-journee-sans-nous

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10.12.2025 à 08:00

Le 13/12 c'est la fête à la Parole Errante. Venez nous sous-tenir !

Le 13/12 dès 16h, c'est la fête à la Parole Errante. Des fortune cookies et des gaufres, BSPkaraoké, du vin chaud, des sérigraphies, des revues, des concerts...
Venez nous sous-tenir !

Texte intégral (739 mots)

Le 13/12 dès 16h, c'est la fête à la Parole Errante. Des fortune cookies et des gaufres, BSPkaraoké, du vin chaud, des sérigraphies, des revues, des concerts...
Venez nous sous-tenir !

Tiens ! Tiens !
Le 13/12 on vous invite à faire la fête avec nous et à nous sous-tenir !
On a concocté un ptit programme avec les différents collectifs qui habitent le lieu. Venez nombreuxses,
Acabisous

Dès 16h : des livres, des revues, des keffiehs, des T-shirts, des sérigraphies, et 1000 autres fabuleuseries !

En continu : freeshop, vin chaud, gaufres, fortune cookies, tables de collectifs

Et aussi « Garderie bagarre », avec le collectif de boxe française l'ASQIP ! (horaire à venir)

17h : Projection d'un film documentaire de 22mn, sur Samir Florès, militant náhuatl mexicain assassiné en 2019 alors qu'il se battait contre un projet de Gazoduc. Un non-monument à son effigie a été posé sur l'allée de la Parole Errante. La projection sera suivie d'une discussion avec des camarades du CSPCM.

De 18h à 20h : BSPKaraoké

Cantine

Concerts 21h-00h :

  • 21h – Tioura Kindy – soul blues
  • 22h – Oonhag Haines – romance de club trouble
  • 23h – DJ Tuffi – afro shatta reggaeton

Le dimanche l'émission Radio PE, L'écoute et l'écho, retracera l'histoire de Samir Florès. En directe le dimanche de 12h à 14h et ensuite en rediff sur le site de la Parole Errante.

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