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05.12.2025 à 08:45

Pour défendre la laïcité et la loi de 1905, lois de liberté et non d'interdits oppressifs, tous à Paris le 6 décembre !

120e anniversaire de la loi de 1905. La Libre Pensée et une trentaine d'organisations défendant la laïcité s'adressent à la conscience laïque pour qui la Laïcité, c'est la liberté et non des interdictions et la répression. Meeting laïque national et international unitaire : Samedi 6 décembre 2025 à 14h, Salle Eugène Henaff Bourse du Travail - 29 boulevard du Temple – 75003 Paris

Texte intégral (2831 mots)

120e anniversaire de la loi de 1905. La Libre Pensée et une trentaine d'organisations défendant la laïcité s'adressent à la conscience laïque pour qui la Laïcité, c'est la liberté et non des interdictions et la répression. Meeting laïque national et international unitaire : Samedi 6 décembre 2025 à 14h, Salle Eugène Henaff Bourse du Travail - 29 boulevard du Temple – 75003 Paris

1995, 2005, 2015 : À chaque anniversaire de la Grande loi de Séparation des Églises et de l'État ; qui a fondé le respect de la liberté de conscience et qui garantit les libertés d'association, de réunion, de manifestation ; la Fédération nationale de la Libre Pensée a pris ses responsabilités et a organisé des manifestations et des meetings laïques unitaires pour célébrer ces principes de liberté.

Dans cette continuité militante, la Fédération nationale de la Libre Pensée a proposé aux Laïques authentiques d'organiser ensemble le 6 décembre 2025 un Grand Meeting Laïque national et unitaire pour célébrer et rappeler les principes de libertés et de démocratie qui ont été élaborés sous l'égide du Congrès mondial de la Libre Pensée de Rome en 1904 et qui ont triomphé par un vaste mouvement d'opinion dans le vote de la loi du 9 décembre 1905.

A ce jour, ce sont une trentaine au moins d'Associations et d‘Organisations de toutes natures qui ont répondu favorablement à cette demande de la Vigie de Laïcité, de la Libre Pensée, de la Ligue des Droits de l'Homme, de l'Union Rationaliste, de la Ligue de l'Enseignement et de Solidarité Laïque. Nous en publions ci-dessous une première liste provisoire.

La Laïcité, ce ne sont pas les lois liberticides « Sécurité globale » et « Séparatisme » !

Ces lois réactionnaires sont liberticides, xénophobes, racistes, policières. Elles sont les négations des principes de liberté. C'est pourquoi le Mouvement laïque authentique avec la Libre Pensée ne saurait agir aux côtés des xénophobes et racistes pour qui la Laïcité n'est qu'une machine à réprimer nos concitoyens d'origine arabo-musulmane ou présupposés tels et tous ceux qui ne « pensent » pas comme eux.

Force est de constater que les tenants d'une telle conception raciste, policière et répressive sont ultra-minoritaires dans le pays laïque et ne représentent rien, même si quelques officines groupusculaires se croient les grenouilles de la fable de Jean de la Fontaine en se prenant pour une outre bovine gonflée de prétentions et entendent violer les principes de liberté de la loi de 1905.

En aucun cas, le mouvement laïque authentique avec la Libre Pensée ne saurait s'associer à des racistes, xénophobes, liberticides, pétris de haine contre ceux qui n'acceptent pas leurs discours de guerre civile.

La laïcité, c'est la liberté !
La liberté, c'est la laïcité !
Défendons-les ensemble !

Ce qu'est la laïcité et ce qu'elle n'est pas

La loi de 1905, dite de Séparation des Églises et de l'État, assure la liberté et la paix civile. La France qui a connu les guerres de religion, les discriminations – (Alfred Dreyfus n'est réhabilité qu'en 1906 !) - répond par cette loi qui en République assure la liberté de conscience et garantit le libre exercice des cultes, par la Séparation des Églises et de l'État. La loi commune découle de la volonté générale du peuple ; les valeurs morales restent du domaine de la conscience privée.

Quels sont les principes fondateurs de la séparation des Églises et de l'État ? :

  • Le principe de séparation entre la sphère publique et la sphère privée. La sphère publique est composée du domaine des institutions, de l'administration, des pouvoirs publics, des services publics. La sphère privée est donc composée de tout le reste, ce qui est « d'ordre collectif ou social » n'est nullement obligatoirement dépendant de la sphère publique.

Ce principe garantit la nette distinction entre ce qui relève de la « chose publique » qui représente l'intérêt général dans laquelle la neutralité métaphysique et politique est la règle absolue, et le domaine privé où peuvent s‘exprimer totalement et librement les opinions, mêmes religieuses. (Article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789).

  • Il ne faut pas confondre laïcisation et sécularisation. La laïcisation est celle des institutions dans la sphère publique, elle peut ou pas entraîner une sécularisation de la société, c'est-à-dire un détachement du religieux dans la sphère privée. Ces deux éléments agissent dans des champs différents : la laïcisation dans la « chose publique », la sécularisation chez les citoyens.

Prenons trois exemples pour faire comprendre cela : la France est un pays dont les institutions sont laïques et la société est profondément sécularisée ; les EU connaissent des institutions laïques, mais la sécularisation avance lentement et la « religiosité » de la société est encore importante ; les Pays-Bas ont des institutions cléricalo-monarchistes, mais la société est profondément sécularisée. La laïcisation est œuvre de gouvernement, la sécularisation est œuvre des citoyens.

  • Les religions, comme l'athéisme, sont des philosophies et ne sauraient être un principe institutionnel de gouvernement. Tout État qui dit : « crois » ou « ne crois pas » et qui veut imposer sa conception métaphysique à tous ses concitoyens est un État totalitaire. La laïcité exige le respect de la liberté de conscience de chacun et de tous.
  • L'égalité des citoyens ne peut se faire que par un traitement égal entre toutes les conceptions métaphysiques par leur non-reconnaissance officielle. Nous rappelons que « reconnaissance » est un terme juridique qui ouvre des droits. Par exemple quand des parents « reconnaissent » un enfant, ils lui assurent des droits et ils ont des devoirs envers lui. Toute reconnaissance d'une conception métaphysique est un traitement de faveur, fait obligatoirement au détriment d'autres conceptions.
  • Cette non-reconnaissance implique un non-financement public des cultes, directement ou indirectement pour leurs œuvres, comme pour les réseaux d'enseignements privés par exemple. On le voit clairement dans la loi Debré de décembre 1959 qui avantage outrageusement l'école catholique au détriment de l'Enseignement public et s'applique, de surcroît, de manière inégale, notamment pour les écoles musulmanes. Cette discrimination se fait à tous les échelons, notamment dans le contrôle de l'administration qui est largement laxiste pour l'enseignement catholique (Affaire Stanislas) et très pointilleuse pour les écoles musulmanes (Lycée Averroès).

C'est la liberté de l'enseignement qui est inscrite dans le bloc constitutionnel et certainement pas le financement public de l'enseignement privé à hauteur de 12 milliards d'euros par an, détournés de leur objet : l'instruction publique pour tous les enfants de la République. Le financement public de l'enseignement privé (à 90% catholique) relève de simples contrats d'engagements qui peuvent être dissous à tout moment par la puissance publique. Le financement public des cultes et de leurs œuvres est prohibé par la loi du 9 décembre 1905.

C'est pourquoi, dans le cadre du collectif unitaire pour la défense de l'École publique, impulsé par la FSU avec un grand nombre d'organisations, la Libre Pensée a élaboré un Plan de sortie en six ans du financement public de l'enseignement privé, plan assorti de trois propositions de loi traitant de différents aspects de cette sortie. Ce plan est déposé et sera l'objet d'une discussion dans ce collectif pour arriver à la conclusion d'un plan commun d'abrogation de la Loi Debré et des lois antilaïques. (Voir : https://www.fnlp.fr/2024/05/pour-en-finir-avec-le-financement-public-de-lenseignement-prive/). L'abrogation de la loi Debré est la revendication du mouvement laïque authentique, c'est d'ailleurs cette revendication qui l'a fondé en 1960.

  • L'État n'a pas à faire œuvre d'idéologie et/ou à imposer une quelconque idéologie. Francis de Pressensé, président de la Ligue des Droits de l'Homme disait en 1905 : « l'État s'arrête où commence la conscience », toute idéologie d'État est totalitaire par essence et par nature. Par la loi dite « Séparatisme », Emmanuel Macron et ses affidés de toutes natures font un barnum incessant sur « les valeurs républicaines à respecter » sous peine de sanctions pénales et financières. Alors que les gouvernements eux-mêmes sont incapables de définir avec précision ces valeurs, ils organisent ainsi une idéologie d'État qui détruit toute liberté de conscience pour ceux qui ne se reconnaissent pas dans l'idéologie gouvernementale.

Rappelons que « Liberté-Égalité–Fraternité » ne sont pas des valeurs, mais des principes institutionnels et juridiques qui, s'ils sont bafoués, peuvent conduire au Tribunal pour discrimination. Les « valeurs » ne sont pas soumises à une quelconque justice ou juridiction ; les principes eux, le sont. C'est le même rapport qu'entre l'éthique et la morale, la première est le rapport à soi, c'est le domaine des valeurs ; la seconde est le rapport aux autres, car toute morale est sociale, c'est le domaine des principes.

  • La loi dite « Séparatisme » de 2021 veut instituer une idéologie d'État à travers l'imposition obligatoire de « valeurs » à tous et imposera une « sécularisation » forcée, imposée et totalitaire à l'islam et surtout à celles et ceux qui se reconnaissent dans cette religion, et ce, au profit du christianisme (conférences aux Bernardins, par exemple, où Emmanuel Macron « veut réparer le lien entre l'Église et l'État », présence à la messe de réouverture de Notre-Dame) et au judaïsme (Hanoucca à l'Élysée, par exemple, où il insiste sur « le chemin de l'unité et de la bienveillance » entre l'État et le Judaïsme).

La loi dite « Sécurité globale », qui met la police partout et la justice nulle part, est une loi qui réprime les citoyens, la loi dite « Séparatisme » est une loi qui opprime les consciences en réprimant toute « déviance » caractérisée ainsi par l'État. C'est le totalitarisme en marche.

C'est pourquoi la défense réelle de la laïcité est incompatible avec un quelconque soutien à ces deux lois liberticides, racistes, xénophobes et policières. Ces deux lois s'inscrivent pleinement dans les lois mises en place depuis 1958, comme la loi Debré, mère de toutes les lois antilaïques. C'est pourquoi celles et ceux qui exigent l'abrogation de la loi Debré, avec force et vigueur et sans relâche depuis 1959, sont les seuls qui restent véritablement fidèles au Serment de Vincennes de 1960 :

Abrogation de la loi Debré et de toutes les lois antilaïques !
Abrogation des lois « Sécurité globale » et « Séparatisme » !

  • La laïcité, ce n'est pas la xénophobie, le racisme, la répression, les interdits croissants contre tous ceux qui pensent autrement que le gouvernement.

La laïcité, c'est la liberté et non l'oppression !
Unité des laïques pour la Liberté de conscience !
Unité des laïques pour la défense de la loi de 1905 !
Unité des laïques pour l'abrogation de la loi Debré et de toutes les lois antilaïques !
Unité des Démocrates pour l'abrogation des lois « Séparatisme » et « Sécurité globale » !

Il faut choisir entre la liberté et l'oppression, entre l'égalité et la xénophobie et le racisme, entre la liberté de conscience ou l'idéologie d'État imposée par la loi « Séparatisme ». Chacun doit choisir son camp.

Le 6 décembre 2025 à 14H,

Tous à la Bourse du Travail !

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04.12.2025 à 08:00

Vendredi 5 Décembre | 19H00 | Discussion avec Pierre Bance autour de son livre « La Grande Fédération. Démocratie directe et vie fédérale »

Pierre Bance vient présenter son ouvrage et l'idée selon laquelle le monde nouveau se prépare collectivement bien avant la révolution. Cette pensée conduit l'auteur à amorcer et encourager une réflexion sur les institutions et les droits fondamentaux d'une grande fédération de communes autonomes, auto-administrées et autogérées

Texte intégral (634 mots)

Pierre Bance vient présenter son ouvrage et l'idée selon laquelle le monde nouveau se prépare collectivement bien avant la révolution. Cette pensée conduit l'auteur à amorcer et encourager une réflexion sur les institutions et les droits fondamentaux d'une grande fédération de communes autonomes, auto-administrées et autogérées

Vendredi 5 décembre, à 19h, à Publico, Pierre Bance vient présenter son ouvrage « La Grande Fédération. Démocratie directe et vie fédérale » et l'idée selon laquelle le monde nouveau se prépare collectivement bien avant la révolution. Cette pensée conduit l'auteur à amorcer et encourager une réflexion sur les institutions et les droits fondamentaux d'une grande fédération de communes autonomes, auto-administrées et autogérées

L'ouvrage est composé de quatre idées :
‒ Croire que l'État peut ne pas être dominateur est comme croire que le Capital peut ne pas être profiteur.
‒ Sans un mouvement pour la démocratie directe, la commune et le fédéralisme, un autre futur est impossible.
‒ Faute d'avoir pensé les institutions de la société à venir, la révolution communaliste est vouée à l'échec.
‒ Faute d'avoir dessiné les droits et libertés de la société à venir, la révolution émancipatrice est vouée à l'échec.

Ce livre n'expose pas une doctrine, il propose seulement une feuille de route pour une utopie concrète.

Rien n'est tranché. Tout est à discuter.

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04.12.2025 à 08:00

Le cinéma, le Soudan, l'amitié, les enjeux de mémoire : Talking about trees.

La Parole Errante accueille le réalisateur Suhaib Gasmelbari, qui accompagnera la projection de son film documentaire Talking about trees.

Texte intégral (664 mots)

La Parole Errante accueille le réalisateur Suhaib Gasmelbari, qui accompagnera la projection de son film documentaire Talking about trees.

Dimanche 7 décembre La Parole Errante accueille le réalisateur Suhaib Gasmelbari, qui accompagnera la projection de son film documentaire Talking about trees (Parler des arbres).
Tournée au Soudan entre 2015 et 2018, en se jouant de la censure du régime d'Omar el-Bachir, le film raconte les péripéties de quatre cinéastes qui, forts de leur amitié, poursuivent le rêve de rouvrir un cinéma. Son nom ? La Révolution…

Que sont donc ces temps, où
Parler des arbres est presque un crime
Puisque c'est faire silence sur tant de forfaits !
Celui qui là-bas traverse tranquillement la rue
N'est-il donc plus accessible à ses amis
Qui sont dans la détresse ?

Bertol Brecht, extrait de À ceux qui naîtront après nous, 1939

17h Ouverture des portes
17h30 Projection, suivi d'un débat avec le réalisateur
Entrée libre

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04.12.2025 à 08:00

Dixième Assemblée Antimilitariste

La dixième Assemblée Internationaliste Antimilitariste Paris-Banlieues se tiendra le mardi 9 décembre au CICP à 19h !

Texte intégral (694 mots)

La dixième Assemblée Internationaliste Antimilitariste Paris-Banlieues se tiendra le mardi 9 décembre au CICP à 19h !

La dixième AIA-PB se tiendra mardi 9 décembre à 19h au CICP (Paris 11e) !

Au programme : des trucs à grignoter, la poursuite des différents groupes de travail, et des masques FFP2 pour faire tout ça en se protégeant les un-es les autres !

Chacun-e est invité-e à amener des trucs à partager, que ce soit des actus, des zines ou des trucs à manger

Pour rappel, l'Assemblée Internationaliste Antimilitariste Paris-banlieues (AIA-PB) est une assemblée ouverte, autonome et antimiliariste qui se réunit le second mardi de chaque mois.

Vous pouvez retrouvez le texte d'appel de l'assemblée ici :

Et son blog juste là : https://antimiliparis.noblogs.org

En espérant vous y voir nombreux-ses !

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04.12.2025 à 08:00

Samedi 6 Décembre | 16H00 |Rencontre avec Marc Plocki pour son ouvrage « 993. Le convoi n°11 Drancy-Auschwitz, 27-29 juillet 1942 » |

Discussion samedi 6 décembre à 16h autour de l'ouvrage construit à partir d'un fichier dressant la liste des 993 victimes. L'auteur a cherché à comprendre qui étaient les compagnes et compagnons de Rywka et Nahoum, ses grands-parents, embarqués dans ce convoi vers la mort. Il a tenté d'établir leurs origines, leurs lieux de résidence, leurs activités professionnelles.

Texte intégral (685 mots)

Discussion samedi 6 décembre à 16h autour de l'ouvrage construit à partir d'un fichier dressant la liste des 993 victimes. L'auteur a cherché à comprendre qui étaient les compagnes et compagnons de Rywka et Nahoum, ses grands-parents, embarqués dans ce convoi vers la mort. Il a tenté d'établir leurs origines, leurs lieux de résidence, leurs activités professionnelles.

Discussion samedi 6 décembre à 16h autour de l'ouvrage construit à partir d'un fichier dressant la liste des 993 victimes. L'auteur a cherché à comprendre qui étaient les compagnes et compagnons de Rywka et Nahoum, ses grands-parents, embarqués dans ce convoi vers la mort. Il a tenté d'établir leurs origines, leurs lieux de résidence, leurs activités professionnelles.

L'ouvrage « 993. Le convoi n°11 Drancy-Auschwitz, 27-29 juillet 1942 » tente d'apporter des réponses à plusieurs questions :

  • Pour quelles raisons ce convoi est-il composé de trois fois plus de femmes que d'hommes ?
  • Pourquoi n'y a-t-il dans ce convoi que des adolescent·es et aucun enfant en dessous de 14 ans ?
  • Que sont devenus les plus jeunes enfants ?

La mécanique de la spoliation des Juifs, mise en place par Vichy et l'occupant allemand, par le biais du Commissariat général aux questions juives est également abordée à travers la présentation du « dossier d'aryanisation » des grands-parents de l'auteur.

Faisant alterner récits et témoignages familiaux avec de nombreuses découvertes concernant nombre de déporté·es, ce travail de recherche a permis, pour une partie importante des victimes de ce convoi, de faire ressurgir des trajectoires individuelles dans toute leur singularité, des existences ordinaires, comme affirmation d'une résistance à la banalisation de l'horreur collective et aux injures du temps et de l'oubli.

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03.12.2025 à 08:00

Déclaration de clôture des Journées anarchistes anti-COP

Communiqué du Centre de Culture Libertaire de l'Amazonie - CCLA

Texte intégral (2246 mots)

Communiqué du Centre de Culture Libertaire de l'Amazonie - CCLA

Nous, anarchistes du Centre de culture libertaire de l'Amazonie, faisons connaître notre position concernant la 30e Conférence mondiale des Nations unies sur les changements climatiques (COP30), qui s'est tenue à Belém. Nous partageons ci-dessous quelques réflexions issues des Journées anarchistes anti-COP.

Depuis le début, nous considérons la COP comme une farce en termes de résolution ou d'atténuation de la crise environnementale dans laquelle le capitalisme nous a plongés et, comme prévu, cette édition de la COP nous l'a démontré de plusieurs façons. Il y a eu un nombre record d'accréditations de lobbyistes de l'industrie des combustibles fossiles - près de deux mille représentants, dont l'objectif principal était de débattre des moyens de réaliser la « transition énergétique » avec plus d'extraction et de production de pétrole. Pendant ce temps, plus de 40 représentants accrédités des peuples autochtones ont été empêchés d'entrer dans la Zone Bleue parce qu'ils n'avaient pas de passeport – oui, entrer dans la zone la plus restreinte de la COP revenait à entrer dans un autre pays.

Tout au long de l'événement, le gouvernement Lula a annoncé la mise en place du TFFF (acronyme anglais pour Tropical Forest Forever Fund, Fonds pour les forêts tropicales pour toujours), un autre mécanisme rentier du capitalisme financier qui est loin d'apporter une solution aux problèmes environnementaux. Celui-ci s'aligne sur la logique de rétroaction des mêmes mécanismes qui ont produit cette crise environnementale. Pour nous, c'est toujours la même chose, sans changement significatif dans les conditions sociales de ceux qui souffrent le plus des événements extrêmes liés au changement climatique.

Pendant ce temps, les peuples des forêts continuent de ne pas avoir d'autodétermination sur leurs propres territoires. Ce n'est pas un hasard si les deux manifestations qui ont brisé le cordon de sécurité des zones colorées de la COP ont été menées par les peuples originaires du moyen et du bas Tapajós. Il s'agissait d'une manifestation de mécontentement face à l'évolution des débats qui n'ont pas abordé des questions cruciales pour ces peuples, telles que la garantie de pouvoir dire non aux entreprises du marché du crédit carbone, de l'exploitation minière et de l'orpaillage sur leurs territoires, et de dire non à la privatisation des fleuves de l'Amazonie pour la construction de voies navigables qui ne profiteront qu'aux grands propriétaires terriens pratiquant la monoculture céréalière dans le secteur agroalimentaire et à l'exploitation minière.

La COP reproduit la logique économique capitaliste qui consiste à considérer tout ce qui existe, y compris l'air que nous respirons, comme une monnaie d'échange. Avec cette vision, les solutions ne peuvent être envisagées que dans une logique marchande. Ironiquement, le 20 novembre, jour de Dandara e et Zumbi, un incendie s'est déclaré dans l'une des tentes de la Zone Bleue, symbolisant un événement extrême lié au changement climatique, brûlant la COP.

D'autre part, les activités des Journées anarchistes anti-COP ont démontré que d'autres mondes sont possibles, grâce à la destruction du capitalisme, de l'État, du patriarcat, du racisme et de la xénophobie. Ce furent deux semaines d'activités, depuis les manifestations de rue, comme la Marche de la périphérie lors de la Journée de la conscience noire, jusqu'aux débats avec des camarades de différentes régions du Brésil et de divers pays qui ont apporté leurs analyses, leurs expériences et leurs luttes sur différents fronts de résistance contre ce système de domination/contrôle/exploitation, où, dans une évaluation plus large, en gardant les dimensions culturelles et territoriales appropriées, ce sont finalement les mêmes luttes et résistances que nous menons ici en Amazonie.

Ces luttes sont traversées par l'impérialisme des puissances du Nord global avec leur colonialisme et leur racisme, par la dévastation environnementale résultant de l'exploitation minière dans les pays du Sud global, par la situation des réfugiés politiques et climatiques, par l'invasion des territoires des peuples autochtones et traditionnels, par la spéculation immobilière dans les grands centres urbains, par la traite des êtres humains, en particulier des femmes ; par le spécisme qui soutient la logique de maltraitance des animaux pour l'alimentation humaine, par la pauvreté / l'inégalité sociale / la concentration des richesses ; ce sont donc là quelques-unes des problématiques qui ont été débattues, dans plusieurs langues et avec différents accents.

Il convient de rappeler que pour faire face à ce système de domination, il faut de l'organisation, du militantisme, de la conviction et de la résistance, mais aussi de la musique, de la danse et la construction du bonheur. Selon les mots d'Emma Goldman, « si cette révolution ne me permet pas de danser, alors ce n'est pas ma révolution » ; c'est pourquoi nous avons organisé un Festival d'art libertaire, une autre façon de dynamiser les expériences de lutte et de résistance à travers la culture. Nous avons pu compter sur les prestations de plusieurs groupes musicaux et performances artistiques, malgré la répression policière dont nous avons été victimes, typique du mode de fonctionnement de ce secteur de l'État, inféodé à une élite mesquine qui ne supporte pas de voir les classes populaires s'exprimer à travers leurs manifestations culturelles.

Nous comprenons qu'il n'y a pas de solution à cette crise par le biais du néo-extractivisme pétrolier et minier, du néo-développementalisme technologique qui exige le gaspillage de millions de mètres cubes d'eau potable pour refroidir les centres de données des Big Techs, du monopole des entreprises d'énergies renouvelables telles que l'éolien et le solaire (cette dernière exigeant et encourageant la course minière effrénée aux terres rares), de l'agro-industrie, de la privation des peuples d'exercer leurs droits de vivre en paix sur leurs territoires, de la privatisation de l'eau et de l'air, du maintien des privilèges des riches et des élites coloniales soutenues par les mauvaises conditions de logement, l'analphabétisme, la faim, du génocide, de l'exploitation sexuelle et de la pauvreté de la majorité des populations, principalement noires ou racialisées. Nous ne soutenons pas et luttons contre les initiatives visant à atténuer les effets du changement climatique qui ne placent pas le véritable problème au centre du débat, à savoir le capitalisme et ses avatars.

Nous voyons dans les pratiques des peuples autochtones et traditionnels ceux qui préservent réellement la biodiversité et les forêts mondiales, ceux qui retirent des tonnes de dioxyde de carbone de l'atmosphère, contribuant ainsi à réguler le climat, et qui rejettent la logique rentière du crédit carbone. Ceci, associé aux luttes et à la résistance menées par les populations pauvres des campagnes et des villes, réparties du nord au sud et d'est en ouest de la carte mondiale, même avec beaucoup d'humiliation et de difficultés pour garantir la conquête de leur pain quotidien, de leur tortilla, leur chapati ou leur beiju, se réinventent par le soutien mutuel et la solidarité lorsqu'ils voient leurs vies traversées par des événements climatiques extrêmes, produits par la cupidité et le profit des riches. La COP n'apporte aucune solution à nos problèmes, bien au contraire, c'est un organisme créé pour gérer la crise environnementale, mis en place par les mêmes secteurs qui gèrent la faim et la pauvreté dans le monde. Ainsi, nos urgences n'ont pas leur place à la COP. Les solutions à la crise climatique, environnementale et sociale existent déjà, maintenant vous et nous savons quelles elles sont et ce que nous devons faire.

Depuis les tropiques humides des basses terres de l'Amazonie,
dans la péninsule de Belém en novembre 2025
Centre de Culture Libertaire de l'Amazonie - CCLA : Déclaration de clôture des Journées anarchistes anti-COP

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