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Rubrique «À LIRE AILLEURS»

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14.12.2025 à 13:12

Le 14 décembre 1911 : drapeau rouge rue de Dantzig à Paris

Il y a plus de cent ans, se déroulait un déménagement à la cloche de bois mouvementé, celui de Georges Cochon. Un personnage dont le combat est toujours d'actualité...

Texte intégral (1674 mots)

Il y a plus de cent ans, se déroulait un déménagement à la cloche de bois mouvementé, celui de Georges Cochon. Un personnage dont le combat est toujours d'actualité...

Le 14 décembre 1911, Georges Cochon, secrétaire de l'Union Syndicale des Locataires Ouvriers et Employés, fit son premier coup d'éclat médiatique.

En réalité, il est sur la sellette parce qu'il est engagé dans la lutte « anti propriétaires », au grand déplaisir de Louis Lépine, le préfet de police d'alors, qui s'inquiète des mouvements grandissants de locataires...
Mécontente d'un locataire si remuant, la propriétaire a décidé de se passer de sa compagnie. Menacé d'expulsion de son logement du 52 rue de Dantzig, il convoque l'union anti-propriétaires. Le concierge affolé face à l'attroupement, prévient alors la police.
Georges Cochon change alors de tactique, se barricade chez lui, déploie un drapeau rouge à la fenêtre et la banderole suivante : « Respectueux de la loi violée par la police au service du propriétaire, je ne sortirai que contraint par la force ».
La police ne se fait pas prier pour l'assiéger littéralement, donnant lieu à un ravitaillement de ses voisins pendant 5 jours, à une constatation de violation de domicile par huissier (la police peut violer un domicile, ben ouais !), et une victoire prononcée par le juge qui demande qu'on le laisse tranquille, et surtout, surtout, que le scandale et l'agitation se calment.

Le collectif dont il est secrétaire, l'Union Syndicale des Locataires, Ouvriers et Employés, a un programme clair :

  • l'assainissement des logements insalubres aux frais des propriétaires
  • l'insaisissabilité du mobilier des locataires
  • le paiement du loyer à terme échu
  • la taxation des loyers
  • la suppression de la prime d'emménagement et du « denier à Dieu » au concierge (pourboires informels mais obligatoires dus par le locataire)

Constitué à Clichy dans la ligne des Syndicats anti-proprios de la fin du 19e siècle, il est clairement d'inspiration libertaire.
Le syndicat s'écharpe à l'époque (comme ça change) sur les modalités d'action, la compromission avec les mairies et autres institutions, l'attaque physique des propriétaires, le recours à l'aide des députés, le soutien au malthusianisme (parce qu'il aide des familles très nombreuses mais ne veut pas être assimilé à ces positions natalistes) etc.

La tactique est la suivante :

  • lister, réquisitionner et occuper les logements vides (propagande par le fait ou action directe)
  • mener une bataille juridique très procédurière contre les propriétaires pour chaque famille mal logée
  • mettre en place des actions médiatiques avec beaucoup de public invité

C'est pourquoi Georges Cochon et ses petit-es camarades trouvent un compromis : une forme d'action directe qui malmène les propriétaires sans danger pour elleux et met les officiel-les le dos au mur.
Il est donc décidé de mettre un coup de pression par des petites actions peu coûteuses en moyens, plutôt symboliques, et qui peuvent faire boule de neige contre « Monsieur Vautour », le sale proprio.

propriétaire vautour
propriétaire vautour - tu reconnais quelqu'un ?
Daumier

Le syndicat se concentre principalement sur une tradition qui dure et durera bien longtemps : le « déménagement à la cloche de bois ».
On déménage avec ses ami-es avant de payer le loyer du mois à venir au propriétaire.
Autre variante : avant que l'huissier arrive pour saisir tous tes biens afin « d'apurer tes dettes de loyer », les voisin-es du coin ont déjà planqué tout chez elleux. Pratique !

Le syndicat met en place un groupe de bordélisation ultra efficace : le raffut de Saint-Polycarpe, qui est à la fois une équipe de déménagement des locataires expulsés quand ça rate et une brigade de dissuasion de l'expulsion quand le propriétaire a trop honte de se faire remarquer (ou trop peur de se faire chahuter).

Le 28 janvier 1912, opération « Maison avec Jardin » : le syndicat attaque le jardin des Tuileries, y construit une cabane pour dénoncer l'expulsion de la famille Husson. Embarqués au commissariat sans suites, une solution est trouvée pour la famille en la personne d'un bourgeois qui se sent généreux.

Le 10 février 1912 la cabane est reconstruite dans la cour de la préfecture de police afin d'y « loger » une famille nombreuse.
En mars 1912, rebelote dans la cour de la Chambre des députés.
Le 12 avril 1913 avec plusieurs milliers de sans-logis, elle est installée devant l'Hôtel de ville pour faire pression et remettre à l'ordre du jour un vote sur la construction d'habitations à bon marché
Le 24 avril, le syndicat et une foule de centaines de sans-logis prend d'assaut l'église de la Madeleine.
En juin, elles occupent la caserne du Château d'eau pour y loger 50 familles et leurs enfants.
En juillet 1912, c'est le tour d'un hôtel particulier rue de Vaugirard.

À chaque fois, le syndicat reloge directement ou obtient le relogement de plusieurs familles.C'est « la guerre aux taudis » : le petit peuple parisien, concerné par des hausses de loyers de plus de 25% et vivant dans des conditions d'insalubrité généralisées, est enthousiaste. On n'est pas loin d'une grève des loyers massives.

Malheureusement, comme dans toutes les expériences collectives basées sur des contradictions, Cochon, rattrapé par les deux démons malfaisants des médias et des structures réformistes, se présente... aux élections municipales du 20e arrondissement. Exclu de l'Union, il continue ses actions mais devient un marronnier médiatique, récupéré par les journaux comme bouffon de service ; le mouvement est achevé par l'entrée en guerre.

On lui doit néanmoins un gros coup de projecteur sur les luttes de logement, et plusieurs chansons qu'on pourrait remettre au goût du jour (celle-ci n'en fait pas partie mais elle est bien sympa).

Un bel article avec images et coupures de presse ici.

Un article plus fouillé est lisible ici.

Un gros bouquin aussi : Danièle Voldman, Locataires et propriétaires : un histoire française Payot, 2016.

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14.12.2025 à 08:00

La chasse aux jaunes, une tradition centenaire des grévistes parisiens

Alors que la bourgeoisie fait mine de s'offusquer des images montrant les travailleurs grévistes de la RATP interpeller leurs collègues non-grévistes, retour sur le traitement fait aux « jaunes » pendant la grève des taxis parisiens de 1911-1912 [1]. Extrait tiré du roman d'Aragon Les cloches de Bâle [2].

Texte intégral (1854 mots)

Alors que la bourgeoisie fait mine de s'offusquer des images montrant les travailleurs grévistes de la RATP interpeller leurs collègues non-grévistes, retour sur le traitement fait aux « jaunes » pendant la grève des taxis parisiens de 1911-1912 [3]. Extrait tiré du roman d'Aragon Les cloches de Bâle [4].

Sur le boulevard, un groupe discutait ferme avec un chauffeur, un grand diable, qui voulait à tout prix passer, qui se fâchait. Déjà les flics de l'autre côté commençaient à s'agiter. On lui disait : « Tu n'as pas honte ? Tu vas appeler les flics contre des camarades ? — Laissez moi passer, je vous dis, je m'en fous, moi, de votre grève. Il faut que je becte, moi. »

Il fallut lui expliquer que ce n'était encore rien de rentrer au garage ; il aurait à en sortir, on ne pouvait rien lui garantir de ce qui lui arriverait.

« On avait dû le corriger, il se frottait doucement la gueule »

D'ailleurs, s'il y avait des jaunes à l'intérieur, il était de fait qu'ils ne sortaient guère. Vers huit heures, brusquement la porte s'ouvrit et deux voitures s'échappèrent. On vit alors qu'il y avait bien trois cents grévistes sur le boulevard de Charonne. Les deux taxis avaient l'air de rats qui ont abandonné leur tanière et qui se trouvent tout à coup en plein jour au milieu d'une pièce pleine de gens. Ils hésitèrent, tournèrent, puis partirent dans deux directions opposées.

Les sifflets de police crevèrent l'air du matin. Presque au même moment, tandis que les flics chargeaient vers les grévistes, il y eut un grand bruit de vitres brisées, l'un des taxis avait eu la malencontreuse idée de quitter le boulevard, et au coin de la rue des pierres avaient volé.

La police, comme un essaim de mouches bleues, tournoya sur elle-même. Elle avait l'air de chercher son cadavre. Mais le renard avait filé sans demander son reste [5]. Et, comme Catherine regardait à travers les vitres du café, les agents qui inspectaient les alentours, ne sachant pas qui ils devaient appréhender des nombreux passants, reconnaissables à leurs vareuses professionnelles, la jeune femme soudain s'aperçut que Victor et Bachereau n'étaient plus à côté d'elle. Et puis, tout d'un coup, voilà les flics qui virevoltent encore. Ils prennent leurs jambes à leur cou, ils courent sur le boulevard. Catherine sortit pour voir.

Grève des taxis-autos : les services d'ordre. A droite, le préfet Lépine.

À deux cents mètres plus loin, au milieu de la chaussée, le second taxi renversé piteusement sur le côté commençait à flamber avec une fumée blanche. Une cinquantaine de grévistes détalaient dans la perspective du boulevard, se rabattant à droite et à gauche. À côté de la voiture, stupide, le jaune qu'on avait jeté à bas de son siège regardait le désastre. Les agents autour de lui gesticulèrent. Il répondait difficilement, levant les bras au ciel. De sa place, Catherine le voyait mal, mais on avait dû le corriger, il se frottait doucement la gueule.

C'est alors qu'elle aperçut Bachereau. Sur le mur du garage, à cheval, le poing levé, la casquette en bataille, il parlait à ceux qui étaient à l'intérieur. À travers les boulevards on l'entendait crier. Il avait profité du désarroi de la police qui n'avait laissé personne à la porte du garage. Victor était en bas du mur, il avait dû lui faire la courte échelle. Le poing, en haut, brandi, scandait les phrases : ça ne dura pas longtemps. La police revenait. Bachereau que Victor tirait par un pied sauta à bas. Les deux hommes détalèrent comme des dératés. Les flics se jetaient sur eux ; mais à ce moment tout un groupe de chauffeurs, comme par hasard, traversait la chaussée. Peut-être bien qu'ils allaient sagement au garage... Cela ralentit l'élan de la police.

Catherine retrouva Victor à Levallois. Le lendemain, les chauffeurs iraient en délégation aux obsèques des époux Lafargue [6]. Viendrait-elle ? Ils prirent rendez-vous.

« Les incidents de rue se multipliaient »

[...] Les compagnies faisaient des efforts têtus pour briser la grève. Elles organisaient chaque jour une espèce de défilé de voitures, qui ne pouvaient guère qu'aller d'un garage à un autre, et sur le siège, elles asseyaient des jeunes pris à la Préfecture, où Lépine n'avait rien à refuser au Consortium, ou amenés à grands frais du fond des provinces, des gars que n'avait pas touchés la propagande rouge, frais émoulus de patronages et de préparations militaires.

Les incidents de rue se multipliaient : vitres brisées, voitures flambées, etc. À tel point que pour protéger leurs chauffeurs, coûteuse armée de briseurs de grève, qui ne servait guère qu'à la parade, les compagnies demandèrent des gardes municipaux, qui les accompagnèrent, assis à côté d'eux. Pour la galerie, un prétexte : les gardes étaient en réalité des guides pour les chauffeurs novices, à peine débarqués à Paris, et qui égaraient leurs clients dans la capitale.

L'unanimité ne régnait pas parmi les grévistes sur les méthodes à suivre avec les renards. On était au lendemain des débats parlementaires sur le droit de grève. Le parti radical-socialiste avait pris position contre le sabotage, la chasse aux renards. Il y avait dans le syndicat même des cochers-chauffeurs une vive opposition à ce qu'on appelait des actes de terreur. Mais ce légalisme était en général très mal vu des chauffeurs.


[1] La grève des taxis durera du 28 novembre 1911 au 18 avril 1912. Elle a pour origine l'augmentation du prix de l'essence.

[2] Roman publié en 1934.

[3] La grève des taxis durera du 28 novembre 1911 au 18 avril 1912. Elle a pour origine l'augmentation du prix de l'essence.

[4] Roman publié en 1934.

[5] Le terme « renard », synonyme du mot « jaune », désigne un briseur de grève.

[6] Laura Marx et Paul Lafargue se suicident le 25 novembre 1911.

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13.12.2025 à 18:00

Brunch végane en soutien à 269 Libération Animale

Brunch de soutien à @269.liberation_animale

Depuis 2015, l'organisation antispéciste 269LA porte un discours radical et une pratique offensive contre les structures d'exploitation animale. Réalisant des libérations (3600 animaux sauvés depuis 10 ans) et des blocages d'abattoir dans plusieurs pays européens, nous avons besoin de votre soutien pour financer nos actions directes et le soin des animaux libérés.

Retrouvez nous à la Cantine des Pyrénées pour un brunch de soutien à prix libre, pour nous soutenir, rencontrer nos militants et vous procurez notre merch !

5 Abattoirs ont été bloqués cet été dernier aux Pays-Bas et en France, les militant.es y ont subis des violences policières. Ces évènements de soutien nous permettent de continuer ces actions de grandes ampleur : les sous récoltés sont destinés aux frais vétérinaires des animaux libérés ; aux soutiens des refuges alliés et au financement des actions.

📅 le 14 décembre 2025

⏰️ De 11h30 à 14h30

📍à la Cantine des Pyrénées, 77 Rue de la Mare, 75020 Paris

💸Prix Libre

Texte intégral (516 mots)

Brunch de soutien à @269.liberation_animale

Depuis 2015, l'organisation antispéciste 269LA porte un discours radical et une pratique offensive contre les structures d'exploitation animale. Réalisant des libérations (3600 animaux sauvés depuis 10 ans) et des blocages d'abattoir dans plusieurs pays européens, nous avons besoin de votre soutien pour financer nos actions directes et le soin des animaux libérés.

Retrouvez nous à la Cantine des Pyrénées pour un brunch de soutien à prix libre, pour nous soutenir, rencontrer nos militants et vous procurez notre merch !

5 Abattoirs ont été bloqués cet été dernier aux Pays-Bas et en France, les militant.es y ont subis des violences policières. Ces évènements de soutien nous permettent de continuer ces actions de grandes ampleur : les sous récoltés sont destinés aux frais vétérinaires des animaux libérés ; aux soutiens des refuges alliés et au financement des actions.

📅 le 14 décembre 2025

⏰️ De 11h30 à 14h30

📍à la Cantine des Pyrénées, 77 Rue de la Mare, 75020 Paris

💸Prix Libre

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13.12.2025 à 13:12

13 décembre 1983 - Gala de soutien à Radio libertaire avec Léo Ferré

Le 13 décembre 1983, un gala de soutien à Radio-Libertaire, dont l'existence demeurait alors menacée, avait lieu à l'Espace BASF, près de la place Balard à Paris, avec Léo Ferré. Plus de 6 500 spectateurs y assistèrent.

Texte intégral (1290 mots)

Le 13 décembre 1983, un gala de soutien à Radio-Libertaire, dont l'existence demeurait alors menacée, avait lieu à l'Espace BASF, près de la place Balard à Paris, avec Léo Ferré. Plus de 6 500 spectateurs y assistèrent.

Radio Libertaire commence à émettre le 1er septembre 1981 sur la bande FM.
Les galas de soutien à Radio Libertaire se succèdent en 1983, en juin Bernard Lavilliers fait l'Olympia, en décembre, à l'espace Balard, Léo Ferré réunit 6 500 spectateurs.

Le 13 décembre 1983, à l'Espace BASF, Léo ferré se produisit lors du premier gala de soutien pour Radio Libertaire alors menacé d'interdiction par l'Etat.
Le Monde Libertaire du 22 décembre 1983

Le 28 août 1983, les CRS saccagent le studio, saisissent l'émetteur. Les techniciens de la Préfecture de police démontent l'antenne.
5 000 personnes défileront à Paris le 3 septembre 1983. Suite à cette manifestation, Radio Libertaire recommencera à émettre.

Soutenue en France et à l'étranger par le mouvement libertaire et de nombreux artistes, des syndicalistes et des militants associatifs, Radio Libertaire mènera un long combat pour la liberté d'expression.
Depuis 40 ans les ondes de cultures et de luttes de Radio Libertaire sont maintenues sur le 89.4 MHz, dès 2004 en streaming sur internet.

 

Podcasts – Streaming – Programmes – Actus – Contacts

www.anarchiste.info/radio/libertaire

 

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13.12.2025 à 09:45

Projection/Discussion - Organisation et anarchistes (par et avec subMedia) - à l'AERI le 14 décembre

Dimanche 14 décembre 16h, à l'AERI, 57 rue Étienne Marcel- Projection de deux court-métrages du collectif subMedia, dont un.e membre sera présent.e, discutant de la thématique de l'organisation au sein du milieu anarchiste . La projection est suivie d'une discussion sur nos manières de nous organiser dans notre contexte de luttes.

Lire la suite (472 mots)

Dimanche 14 décembre 16h, à l'AERI, 57 rue Étienne Marcel- Projection de deux court-métrages du collectif subMedia, dont un.e membre sera présent.e, discutant de la thématique de l'organisation au sein du milieu anarchiste . La projection est suivie d'une discussion sur nos manières de nous organiser dans notre contexte de luttes.

En juin, la Riposte Collective a projeté l'épisode 1 d'InterRebellium (https://paris-luttes.info/projection-discussion-el-estallido-19660), une série documentaire sur les mouvements insurrectionnels dans le monde en 2019 réalisée par le collectif subMedia basé outre-Atlantique (https://sub.media/). Dans le cadre de leur tournée en Europe, la RC les a invités à présenter 2 de leurs courts métrages et à en discuter publiquement !

Nous vous invitons à nous rejoindre ce dimanche 14 décembre à 16h à l'AERI pour une projection suivi d'une discussion en présence d'un.e membre de subMedia.

Le 1er film diffusé s'appelle Street Politics 101 (https://sub.media/trouble-24-organize-for-autonomy-mutual-aid/). Il raconte le mouvement étudiant du printemps 2012 qui a secoué Montréal pour s'opposer à une hausse des frais de scolarité. Le film revient sur les modalités d'organisations et propose une analyse de l'évolution du mouvement et de sa mort.

Le second film diffusé s'appelle Trouble #24 - S'organiser : Pour l'autonomie et l'entraide (https://sub.media/trouble-24-organize-for-autonomy-mutual-aid/). Il est construit à partir de plusieurs témoignages d'anarchistes de différents pays qui expliquent leur manière de s'organiser. Le film nous invite à réfléchir notre organisation au sein de luttes horizontales.

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12.12.2025 à 13:12

Suivi du procès aux assises d'un CRS mutileur les 12, 13 et 14 décembre 2022

Le 15 septembre 2016, Laurent était mutilé par un jet de grenade. Les 12-13-14 décembre 2022, le CRS qui l'a mutilé passera aux assises de Paris.

Texte intégral (4987 mots)

Le 15 septembre 2016, Laurent était mutilé par un jet de grenade. Les 12-13-14 décembre 2022, le CRS qui l'a mutilé passera aux assises de Paris.

Les 12, 13 et 14 décembre aura lieu le procès en assise du CRS mutileur de Laurent au Tribunal de Paris métro Cité.
Allons soutenir toutes les personnes victimes de violences policières, et faire le procès de la police.

Pour le rappel des faits, voici l'article de l'Assemblée des blessés, une vidéo d'entretien de Laurent qui a été éborgné cette fois-là et sa réponse à son mutilateur.

Lettre d'un mutilé à son mutilateur
Le 15 septembre 2016, le CRS Alexandre Mathieu lance une grenade dans la foule. Au bout de son lancer criminel, Laurent Théron, syndiqué à Sud Santé, a l'oeil crevé par un projectile de la grenade. Il perd définitivement l'usage de la vue d'un oeil (...)
L'Union Syndicale Solidaires a produit un communiqué pour appeler à soutenir Laurent et contre les violences policières

Contre les violences policières : soutien à Laurent et à l'assemblée des blessé∙es !

Le 15 septembre 2016, Laurent, militant de SUD Santé Sociaux, était mutilé par un jet de grenade. Les 12-13-14 décembre 2022, le CRS qui l'a mutilé passera aux assises de Paris.

Malgré les tentatives du Parquet de Paris d'empêcher un jugement aux assises, y compris en minimisant les blessures subies par notre camarade, ce procès permettra de montrer que les violences policières sont bien une réalité : oui, la police blesse, la police mutile, notre camarade Laurent en est un exemple parmi trop d'autres.

Pour l'Union syndicale Solidaires, cet indispensable procès sera l'occasion de dénoncer le comportement des « forces de l'ordre » durant les manifestations, mais aussi, plus largement, au quotidien, dans les quartiers populaires ou face au mouvement social sous ses différentes formes. Pour l'Union syndicale Solidaires, il ne s'agit pas seulement de juger le comportement d'un CRS lors d'une manifestation. Il s'agit bien, aussi, de montrer que cet acte s'inscrit dans une politique répressive décidée par les différents préfets et ministres de l'Intérieur. Donneurs d'ordre, ils ont toute leur place sur le banc des accusés !

L'Union syndicale Solidaires réaffirme que les grenades de désencerclement, qui sont des armes de guerre, comme les différents types de Lanceurs de balles de défense doivent être immédiatement interdites.

L'Union syndicale soutient les différentes initiatives prises par l'Assemblée des blessé-es qui dénonce la violence de l'État, de l'institution et prépare un procès de la police par ceux et celles qui en sont victimes.

Le 15 septembre 2016, Laurent, militant de SUD Santé Sociaux, était mutilé par un jet de grenade. Les 12-13-14 décembre 2022, le CRS qui l'a mutilé passera aux assises de Paris.

Malgré les tentatives du Parquet de Paris d'empêcher un jugement aux assises, y compris en minimisant les blessures subies par notre camarade, ce procès permettra de montrer que les violences policières sont bien une réalité : oui, la police blesse, la police mutile, notre camarade Laurent en est un exemple parmi trop d'autres.

Pour l'Union syndicale Solidaires, cet indispensable procès sera l'occasion de dénoncer le comportement des « forces de l'ordre » durant les manifestations, mais aussi, plus largement, au quotidien, dans les quartiers populaires ou face au mouvement social sous ses différentes formes. Pour l'Union syndicale Solidaires, il ne s'agit pas seulement de juger le comportement d'un CRS lors d'une manifestation. Il s'agit bien, aussi, de montrer que cet acte s'inscrit dans une politique répressive décidée par les différents préfets et ministres de l'Intérieur. Donneurs d'ordre, ils ont toute leur place sur le banc des accusés !

L'Union syndicale Solidaires réaffirme que les grenades de désencerclement, qui sont des armes de guerre, comme les différents types de Lanceurs de balles de défense doivent être immédiatement interdites.

L'Union syndicale soutient les différentes initiatives prises par l'Assemblée des blessé-es qui dénonce la violence de l'État, de l'institution et prépare un procès de la police par ceux et celles qui en sont victimes.

Suivi du procès :

12 décembre 2022 à 15h35
Résumé du lundi matin

Le procès du CRS Alexandre Mathieu (A.M.) a débuté ce matin aux assises de Paris. Dans le public, il y a des soutiens de Laurent, mais aussi une trentaine de flics et leurs représentants.

Le résumé des faits reprochés s'appuie presque exclusivement sur la version policière de la manif du 15 septembre, qui mentionne que ce jour-là, « des groupes organisés étaient déterminés à tuer des policiers ». Malgré ce « contexte hostile », même les témoignages policiers soulignent que lors du tir de grenade qui a mutilé Laurent, la situation était calme, et qu'A.M. l'a lancée sans y être même habilité.

Il est accusé de violence volontaire ayant entraîné la perte d'un œil et de la sensation de relief, commise par Personne Dépositaire de l'Autorité Publique dans l'exercice de ses fonctions.

La cour est revenue longuement sur la personnalité d'A.M., et l'enquêtrice sociale s'est attachée à brosser un portrait larmoyant de l'accusé, flic modèle et doux comme un agneau – aidée en cela par Liénard, l'avocat d'A.M. On apprend qu'A.M. est entré dans la police en 96 et a fait 20 ans dans une brigade de nuit dans le val d'Oise (sans jamais prononcer le mot « BAC »). Il s'y est engagé car il était en quête d'action et souhaitait « aller au contact des gens », pouvant ainsi jouer le rôle « d'éducateur auprès de jeunes déstructurés »...

Toujours sans rapport avec l'affaire, A.M. a tenu à mentionner à quel point il aime aider les gens, et comment les conditions d'exercice du métier de policier sont difficiles – versant une larme en parlant d'un collègue qui s'est suicidé.

Ce matin, on avait l'impression qu'A.M. est la victime dans l'affaire.

12 décembre 2022 à 20h15
Résumé de l'audience du 12-12 après midi : L'enquête

L'après-midi a commencé avec l'enquêteur psy de AMAM est lambda, il n'a pas de maladie psy évolutive. Il est apte. Mais il s'est soit-disant remis en question et « profites des expériences passées pour modifier son comportement », il « se met à la place de la victime », en tout cas c'est ce qu'il dit à son enquêteur psy.
Sont ensuite entendus les enquêteurs, et quelques témoins manifestants étant près de Laurent et de la déflagration ce 15 septembre 2016.
Les faits sont plutôt clairs : la ligne de flics s'est ouverte, AM qui en était responsable a tiré en cloche une grenade désencerclante, celle-ci a explosé et a éborgné Laurent. Les pompiers ne sont arrivés auprès de Laurent que 50 minutes plus tard. Ils ont été bloqués apparemment, par la circulation (ou les fameaux agents de circulation peut être…). Personne ne sait si elle a explosé en cours de vol ou à terre, et un éclat a éborgné Laurent.
Quelles sont les règles pour lancer une grenade de désencerclement en 2016 ? Bizarrement, même l'enquêteur ne s'en souvient plus aujourd'hui. Surement que les règles ont beaucoup changé depuis… Nous on n'a pas vu la différence depuis 2016 en tout cas.
La question principale de Liénard aux enquêteurs est : ont-ils fait leur enquête à charge ET à décharge ? (sous entendu ce n'est qu'à charge) Ont-ils vraiment cherché à savoir quelles étaient les conditions dans lesquelles la grenade a été lancée une fois qu'ils ont su qui était le « coupable » ?
La réponse fut plutôt claire, bien qu'elle ne lui ait pas plu : oui.
Et tous les éléments présentés, même dans l'enquête, portent à croire que l'instant était calme, qu'il n'y avait pas de danger imminent ni de légitime défense. « Vous parlez en l'air, maître ! », l'a même coupé la présidente de la cour d'assises, agacée que Liénard s'entête à démontrer qu'il y avait bien danger au moment du tir.
Mais ce sera sûrement le sujet des témoignages des flics qui arriveront mardi dans l'après-midi, comme dans la plaidoirie de Liénard mercredi. Contrairement à tous les faits exposés aujourd'hui. Un flic aurait été blessé à 16h30, maximum, et la grenade lancée à 16h53 aurait donc été lancée pour se dégager des hordes violentes qui ne font plus rien depuis 30 minutes (si tant est qu'elles aient existé) et que personne ne voit sur les 3 vidéos présentées à l'audience.
On vous épargne les évidences annoncées telles que l'agression contre les flics qui donne une ambiance émeutière à la place de la République, qui était une interpellation de quelqu'un-e par les flics (sic) d'un autre côté de la place avec un mur de skate park entre les 2 donc invisible par la partie où se trouvait AM.
On reprend mardi matin avec l'audition de Laurent, puis des témoins de la partie civile, et enfin des témoins flics dans l'après midi.

12 décembre 2022 à 20h36
Vous pouvez suivre le procès en direct sur twitter @Desarmons_les @Contreattaque_ @radioparleur

En plus des petits compte-rendus que des personnes nous envoient et que nous publions (n'hésitez pas à nous envoyer des compte-rendus plus complets par la suite), vous pouvez également suivre le procès et de magnifiques dessins grâce à Désarmons-les, Contre Attaque, Radioparleur :
https://twitter.com/Desarmons_les
https://twitter.com/ContreAttaque_
https://twitter.com/radioparleur

13 décembre 2022 à 15h30
Audience du 13/12 matin : le témoignage de Laurent

Ce matin, l'audience a commencé avec un expert en balistique et une experte médicale. Le premier a détaillé les caractéristiques techniques de la grenade et les conditions d'utilisation en temps normal (le « but du jeu » selon ses dires étant de neutraliser une personne en atteignant les membres inférieurs), puis il a détaillé l'utilisation de la grenade par A.M. le 15 septembre 2016. Liénard a tenté d'avancer que la grenade venait d'un lot dysfonctionnel car ayant mal vielli, mais l'expert a été catégorique sur ce point – et que si effectivement un lot vieillit, cela se traduit par une moindre puissance lors de l'explosion.
La deuxième experte, qui s'était d'abord trompée d'affaire, est revenue sur les aspects médicaux de l'éborgnement.

Entre 11h et midi, ça a été au tour de Laurent de venir témoigner. Il est revenu sur les conséquences matérielles, physiques, et psychologiques de sa mutilation, à la fois dans les mois suivants et sur le long terme. Durant son témoignage fort, il s'est adressé au CRS Mathieu, pour lui montrer concrètement qu'il en faudra plus pour obtenir son pardon. Il est notamment revenu sur la lettre d'« excuse » envoyée par AM. En tant que personne « épris[e] de liberté », il considère qu'une condamnation à la prison serait un échec, en revanche il souhaite la révocation d'AM de la police.

Puis il a élargi son propos aux cas des autres mutilé.e.s par les armes de la police (et la grenade de désencerclement en particulier). Mais il a bien vite été coupé par la présidente, qui n'apprécie pas la politisation de l'affaire et souhaite juger uniquement le cas de Laurent.

Enfin, trois témoins de moralité de Laurent ont été appelé.e.s. Il s'agissait pour elleux de porter le sujet des armes de la police et des violences policières devant le tribunal. Ce que la présidente n'a pas apprécié : pendant les témoignages, elle a coupé les témoins à plusieurs reprise pour les recadrer et faire en sorte qu'iels ne parlent que de Laurent.

Maître Lienard dans ses oeuvres
@ana.pich

Dessin de @ana.pich

13 décembre 2022 à 23h27
L'après-midi a été l'occasion de voir les keufs témoins de la défense défiler à la barre

Autrement dit, ça a été pénible. La présidente qui n'hésitait pas à couper la parole aux témoins de Laurent ce matin n'a pas fait preuve de la même diligence avec ces 7 là, les encourageant à « développer tout ce qui vous semble être utile au procès ». Résultat on a largement eu droit à la difficile existence du gardien de la paix, père de famille, qui risque sa vie en manif. « Nuée », « pluie de cocktails-molotov » « déluge de projectiles qu'on ne voit jamais venir », « black blocs », collègues « qui s'enflamment » , bref on connait la chanson. Par contre pour discuter de qui donne l'ordre de lancer une grenade, tout le monde se refile le bébé et s'évertue à développer un « cadre de réaction » qui autoriserait n'importe quel poulet à s'affranchir de l'instruction d'un supérieur. On en vient aussi bien sur à évoquer « l'effet tunnel », histoire de bien cocher toutes les cases. La palme de la mauvaise foi à un autre flic nommé également AM, qui a longtemps soutenu que la blessure avait été causée par un manifestant, par « une bombe agricole » et qui avait déclaré à l'igpn que Laurent avait refusé d'être pris en charge juste après sa blessure mais avait donné une itw video a un media bien connu. Ça étrangement, il ne l'aurait pas dit. Les PV mentiraient-ils ?
En tout cas on a eu l'impression de ne plus trop être au procès pour Laurent pendant ces longues heures. Pour parachever la parodie de justice, une psychiatre « experte » est apparue par visioconférence pour dresser le portrait de Laurent et ainsi lui asséner une « nouvelle violence psychologique » comme l'a dénoncé immédiatement son avocate. (Sachez au passage que la fréquentation de milieux punks fait de vous quelqu'un.e aimant les « mouvances sectaires »).
Arrivait ensuite l'audition du flic accusé. A suivre...
Demain auront lieu les plaidoiries des avocat-es.

14 décembre 2022 à 00h15
Après 7 auditions de keufs, pour changer, l'audition Du CRS : Mathieu

Pour finir la journée après les interminables auditions des collègues du flic et une petite vidéo de dernière minute qui montre une manif animée mais s'arrête comme par hasard juste avant le tir de grenade, c'est à AM de réciter sa copie. Pour lui aussi c'est dur, comprenez il est en contrôle judiciaire et sans arme depuis 6 ans. Dans sa tête c'était la guerilla urbaine, d'ailleurs les « Black blocs » prennent les manifestants normaux en otage, mais les keufs savent faire la différence et restaient dans la retenue. (ah bah ça va alors !)
Comme le rappelle l'avocate de Laurent, ce n'est pas les blacks blocs qui ont éborgné quelqu'un, mais bien lui : Certes, mais vous comprenez les BB, eux, étaient prêts à tuer !
Comme tous ses collègues il s'est longuement étendu sur le climat « dangereux » de l'après-midi mais c'est le seul à avoir osé parler des orphelins de la police. C'est un grand sensible d'ailleurs, il pense tous les jours à Laurent, pour qui il a « beaucoup d'empathie »
Mais c'est juste la faute à pas de bol, et au manque de formation : il a pas tiré dans le tas, il a juste loupé son coup et mis trop de force dans le lancer...
En gros il a sauvé ses hommes du méchant bloc, il a quasiment dit qu'il le referait s'il le fallait avant que la présidente ne le coupe malencontrueusement...
Il n'a pas de regrets. En fait c'était la guerre et c'est un héros qui défend ses hommes, voilà la version policière.

14 décembre 2022 à 15h23
Matin du 14/12 : plaidoirie de la partie civile

Aujourd'hui, les flics sont venus encore plus nombreux que les jours précédents pour soutenir AM.

La session a débuté avec l'intervention d'une experte psy qui a examiné AM en 2017. À cette occasion, on a pu entendre une nouvelle fois la version des faits tels que le lui avait relaté AM : comme ce qui ressort de l'audience d'hier, la version des flics appuient sur le climat de "guérilla urbaine" durant la manif, où des "ultras anarchistes voulaient uniquement attaquer les forces de l'ordre".

Ensuite, les différentes parties avaient la possibilité de faire lire des extraits de pièce du dossier : Lienard en a profité pour faire lire 5 procès verbaux de flics de la CRS07 ; on comprend avec toutes ces versions policières qu'il tente de bourrer le crâne de la salle avec la situation de "guérilla urbaine" durant la manif. Puis, dans une tentative ridicule de montrer la dangerosité du moment et justifier une mutilation, il a fait visionner des images de personnes cagoulées, certaines avec un bâton en plastique – certainement du plastique de catégorie A. Enfin, on a pu voir la photo du flic en feu parue dans Paris Match, toujours sans rapport avec le moment où AM a lancé la grenade.

Puis ça a été au tour des plaidoiries, à commencer par Lucie Simon l'avocate de Laurent Théron. Elle a d'abord recadré les débats sur le droit et non sur le sensationnalisme comme tente de le faire Lienard. C'est ainsi qu'elle a réfuté les différentes causes d'exonération du geste d'AM : il n'était pas en légitime défense, en état de nécessité, sous un commandement légitime, ou dans le cas d'un maintien de l'ordre public pour un attroupement.

Elle s'est ensuite axée sur l'impunité policière : elle souligne comment la parole des fonctionnaires de police est omniprésente dans le dossier, que c'est une profession qui se protège comment la victime est présentée comme coupable dans ces cas-là. Puis comment le maintien de l'ordre a progressivement "basculé sur un droit de l'ennemi", permettant de mutiler des manifestant.es. Pour éviter qu'AM ne puisse commettre de nouvelles exactions, elle réclame une peine d'interdiction d'exercer dans la police.

Enfin, elle a brièvement comparé les situations de Laurent et AM, ce dernier ayant été recasé dans la maintenance, salaire de 2900€/mois et l'assurance d'une retraite dans 2 ans et demi, tandis que Laurent est précaire et a dû prendre en charge son suivi psychologique. Elle a salué le travail collectif qu'il a fait concernant les violences policières et mentionné le travail des militant.e.s , notamment présent.es dans la salle.

Plaidoirie de Lucie Simon
@ana.pich

14 décembre 2022 à 15h58
Avocat général, avocat de la police ?

Pendant une longue plaidoirie, l'avocat général a tenu à rappeler le droit et le rôle des jurés. Il doit démontrer la responsabilité pénale, la culpabilité puis faire une proposition de peine. Il insiste bien sur l'existence des peines complémentaires, le ton est donné.
« c'est un lancer qui est raté », juste une petite erreur en somme. Et si le plot était arrivé ailleurs qu'à l'œil, il n'y aurait d'ailleurs pas de procès aux assises selon lui. Il reconnaît néanmoins que le geste est volontaire et ne répondait ni à un danger imminent, ni une nécessité, ni est en proportion avec l'instant présent. C'était une erreur d'interprétation de AM qui provient, selon lui d'une absence de formation et de connaissance du terrain.
Afin de permettre à ce policier de continuer à lancer des grenades mais en étant formé et en connaissant le terrain, il requiert 2 à 3 ans de sursis simple et 5 ans d'interdiction de port d'arme. Il ne souhaite pas de prison ferme ni qu'il soit interdit d'exercer sa fonction de policier.

L'audience doit reprendre avec la plaidoirie de l'avocat du flic.

15 décembre 2022 à 11h55
Le flic reconnu coupable mais acquitté. Stupeur et tremblements

Après 3 jours douloureux, la cour d'assises a consacré l'impunité policière et la légitime défense pour les keufs. Les soutiens de Laurent n'ont pas pu librement rentrer pour écouter la plaidoirie de Liénard, la présidente ayant interdit l'accès à la salle à ce moment-là. Mais on se doute qu'elle s'est inscrite dans la droite ligne du sensationnalisme bien orchestré auparavant. Le jury populaire comme un seul homme après une bonne session de lavage de cerveaux façon BFM a donc décidé de couvrir totalement le geste d'AM et de l'acquitter, alors qu'il est reconnu qu'aucun danger imminent n'existait autour de lui.
Le CRS AM retrouvera donc bientôt l'action de terrain et le contact de la population pour le plus grand risque de celle-ci.
Police partout, justice nulle part. Rien ne s'apaisera.

Allez aussi lire le très bon article de Contre Attaque. Un CRS mutile à vie un père de famille avec une grenade lancée illégalement : acquitté par la justice

30 décembre 2022 à 14h40
Le parquet ne fait pas appel de la décision
L'avocat général, représentant de l'État, qui avait requis entre 2 et 3 ans de prison avec suris pour le flic éborgneur, qui n'avait pas reconnu la légitime défense, n'a pas fait appel de la décision des jurés. Le flic est donc acquitté.

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