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 Guillaume Gontard Sénateur de l' Isère

Permanences: 3, rue Gabriel Péri – 38000 Grenoble – Tél. 04 38 86 28 74

Son activité au Sénat


Publié le 24.07.2024 à 12:31

Le 12 février dernier, la militaire Manon Dubois sortait de son devoir de réserve et témoignait dans la presse des nombreuses agressions sexuelles gravissimes qu’elle a subi au sein de la Marine. Depuis, d’autres femmes militaires ont également franchi le pas et les récits accablants se succèdent. Toutes témoignent d’actes extrêmement graves et douloureux commis par leurs collègues masculins. Au-delà des faits en eux-mêmes, évidemment répréhensibles, c’est une atmosphère particulièrement propice aux violences sexistes et sexuelles qui est décrite par les victimes et qu’il est impératif de changer en profondeur. L’indispensable féminisation de nos armées ne peut en effet avoir lieu si les femmes risquent constamment le viol, les violences et le harcèlement sexuels.

Cette libération de la parole dans nos armées est une bonne nouvelle. Il faut en effet beaucoup de courage pour oser dénoncer ces actes, d’autant plus dans un corps de métier extrêmement fermé et dans lequel les militaires sont soumis à un devoir de réserve très strict, d’où le surnom de “grande muette” donné à l’armée. Pour plusieurs victimes, cette prise de parole signifie un départ de l’armée et donc la fin de leur carrière, alors qu’elles ont profondément envie de servir la France, y compris au péril de leur vie. Je tiens donc à saluer leur très grand courage et leur témérité. Pour autant, cette situation ne peut durer plus longtemps : ce n’est pas aux victimes de devoir quitter l’armée, mais bien aux agresseurs.

Heureusement, ces témoignages ne sont pas restés sans suite. Plusieurs parlementaires, notamment la députée Laëtitia Saint-Paul (Renaissance) et mon collègue sénateur écologiste Grégory Blanc, s’en sont saisi et ont interpellé le gouvernement à divers reprises. Je pense en particulier à la question au gouvernement de Gregory Blanc posée dès le mois de mars. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu a quant à lui demandé un rapport à l’Inspection générale des Armées (IGA), dévoilé le 12 juin dernier. Suite à ce rapport, un plan d’action a été présenté le 2 juillet, autour de quatre axes : accompagner les victimes, sanctionner les agresseurs, garantir la transparence et enfin prévenir les VSS. En tant que membre de la commission des Affaires étrangères et de la Défense au Sénat, j’ai notamment eu l’occasion d’en discuter avec plusieurs représentants du ministère des Armées auditionnés au Sénat début juillet.

Si je salue évidemment ce plan d’action et souhaite sa mise en œuvre au plus vite, celui-ci reste cependant insuffisant. En effet, si la majorité des mesures relèvent du ministère des Armées et de décrets, une préconisation majeure nécessite un changement législatif. Mon collègue Grégory Blanc a donc déposé une proposition de loi afin de garantir que les agresseurs soient radiés de l’armée et perdent leur grade en cas de viol, agression ou harcèlement sexuel sur un.e subordonné.e. Cette modification du code de justice militaire est impérative pour faire cesser l’impunité et affirmer pleinement le devoir d’exemplarité de l’armée française. Comme l’ensemble du groupe écologiste, j’ai bien évidemment co-signé ce texte et m’engage à le soumettre au vote de mes collègues le plus tôt possible. Espérant que cette réforme intervienne le plus rapidement possible, je continuerai à me mobiliser pleinement sur ce sujet d’ici à ce qu’elle soit adoptée.

Crédit photo : Lucas Lemoine

Publié le 21.07.2024 à 02:36

Le 21 juin dernier, le Vénéon est sorti de son lit en raison de pluies torrentielles. Le hameau de la Bérarde et la commune de Venosc ont été très violemment touchés par des inondations qui ont tout emporté sur leur passage. Si aucune victime n’est heureusement à déplorer grâce à l’action exemplaire du PGHM et de tous les services de secours, les dégâts matériels et psychologiques sont considérables. Pour certains habitants, c’est une bonne partie de leur vie qui a été emportée par les eaux. Voir son village, son lieu de vie, ses souvenirs enfouis sous les décombres est une immense douleur, qui prendra longtemps à cicatriser.

Un mois après, je me suis rendu dans le secteur avec la conseillère départementale du canton Oisans-Romanche Marie Questiaux. Nous avons pu échanger avec des élus, notamment Michel Martin, maire délégué de Vénosc, Jean-Louis Arthaud, Maire de Saint-Christophe en Oisans (commune à laquelle est rattachée La Bérarde) et Yannick Ducret, conseiller municipal, mais aussi avec  les acteurs socio-professionnels de Vénosc et les habitant.e.s. Des rencontres fortes en émotions et qui invitent à une grande humilité vis-à-vis de phénomènes naturels que nous ne pouvons que partiellement contrôler.

A court-terme, beaucoup de questions se posent pour que la vie puisse revenir peu à peu dans les communes touchées. En premier lieu, il nous faut sécuriser les bâtiments abîmés par les eaux mais encore partiellement debouts, ainsi que trouver des solutions de logement plus pérennes pour celles et ceux qui ont tout perdu. Beaucoup d’inquiétudes ont aussi été exprimées pour la saison touristique, avec la fermeture de la route. L’Etat devra être au rendez-vous avec des mesures et un accompagnement adapté à chaque situation.

Au-delà de l’urgence, il nous faut commencer à imaginer l’après, avec les habitant.e.s. Face à la récurrence croissante de ces événements climatiques extrêmes suite au changement climatique, il est indispensable de nous adapter, de modifier nos itinéraires, nos lieux de vie, de parfois renoncer… Des principes chevillés au corps des montagnards.

Enfin, cette catastrophe nous rappelle, si besoin était, l’importance de services publics forts, tant pour la prévention, que pour le secours et la protection. Je pense ainsi à Météo France, régulièrement victime de coupes budgétaires aveugles. Au contraire de cette vision budgétaire sans issue, ces services sont indispensables pour prévenir, intervenir et protéger. Ils sont le patrimoine commun de notre République, que nous devons préserver.

Publié le 18.07.2024 à 19:02

A la suite des élections législatives, le Sénat s’est réuni le 18 juillet pour permettre à chaque groupe politique de s’exprimer sur la situation politique. Au nom du groupe écologiste, j’ai d’abord salué le barrage républicain qui a permis d’éviter un gouvernement RN, ainsi que la mobilisation historique des électeurs et de la société civile. Alors que l’Assemblée n’a plus de majorité, il est tant de tenir acte du souhait des Français d’un régime parlementaire et d’instaurer la proportionnelle, afin de pouvoir voter pour et pas uniquement contre. Charge à nous de trouver désormais des compromis sans trahir notre programme, pour faire avancer la justice sociale et fiscale, l’écologie et l’égalité entre les territoires.

Vous pouvez retrouver mon intervention en vidéo et sous format texte ci-dessous :

Merci Monsieur le Président,

Mes chers collègues,

Permettez-moi de conclure cette séance exceptionnelle dans une configuration politique qui l’est tout autant. 

A l’heure où nous parlons, la France n’a pas encore de Gouvernement et le scénario découlant du verdict historique des élections législatives anticipées reste à écrire. 

Deux certitudes : à la tête d’un Front républicain retrouvé, le projet du Nouveau Front populaire a séduit une majorité de nos compatriotes et le Parlement va retrouver toute sa place dans le fonctionnement institutionnel et politique du pays.

Les orateurs et oratrices précédents l’ont illustré : la lecture des résultats du scrutin du 30 juin et du 7 juillet peut se faire à plusieurs niveaux. 

Il en ressort néanmoins deux éléments irréfutables. 

Tout d’abord, une défaite sans appel pour le président de la République qui voit ainsi son bilan de casse sociale, de casse territoriale et d’inaction écologique justement sanctionné. 

Ensuite, une mobilisation populaire et électorale jamais vue au XXIe siècle pour des législatives.

Nos compatriotes ont largement rejeté la possibilité de voir l’extrême droite gouverner notre pays. 

Je m’en félicite. 

Je salue l’esprit de responsabilité de toutes celles et ceux qui ont appelé au barrage républicain et/ou se sont désisté.es pour le faire advenir. 

Quel contraste avec l’attitude irresponsable des Républicains qui ont refusé les désistements et les appels au barrage et ont ainsi permis l’élection en triangulaire d’une demie-douzaine de député.es d’extrême droite. Un exemple tellement symbolique avec la 4e circonscription de la Drôme, où nous célébrions ces derniers jours le 80e anniversaire des combat du Vercors contre la barbarie nazie. 

Le président Retailleau déclarait le 8 juillet que la marque “Les Républicains” était morte. Je confirme !

Vous ne pouvez plus, en aucune façon, vous revendiquer de la défense de la République que vous avez choisi d’abandonner alors que l’extrême droite était aux portes du pouvoir. 

Le Front républicain, dont, au passage, vous avez largement bénéficié, a été bien plus fort que votre manque de courage. 

Nous demandons à maintenir ce Front républicain à l’Assemblée nationale à l’instar de ce qui se passe au Parlement européen, en excluant l’extrême droite des postes à responsabilité. 

Le Front républicain aboutit sur une tripartition de l’Assemblée nationale. Le Nouveau Front Populaire, en tête, a su, grâce à une mobilisation massive de la société civile, donner l’espoir.  

Charge à nous de proposer un Gouvernement pour la France et de construire demain les compromis nécessaires à la mise en œuvre de notre programme. 

Car gouverner en régime parlementaire sans majorité absolue exige nécessairement de construire des compromis démocratiques, de fixer des priorités sans pour autant se renier.  

Je ne doute pas que nous y arriverons à l’Assemblée comme au Sénat, sur d’indispensables mesures de justice sociale et climatique, de justice fiscale, de revitalisation de nos services publics, de soutien à nos collectivités locales, de  respiration démocratique. Cela prendra nécessairement un peu de temps et c’est normal. 

Après des décennies de fait majoritaire conférant au pouvoir exécutif une primauté nocive sur l’équilibre institutionnel allant jusqu’à menacer la séparation même des pouvoirs, la France retrouve le régime parlementaire sans majorité pour la première fois depuis la IVe République.

Devant un tel retour du fait démocratique, il va nous falloir réapprendre collectivement (responsables politiques, médias, citoyen.nes) la patience qu’exige le régime parlementaire.

Un programme de coalition est négocié pendant plusieurs mois en Allemagne. En Espagne, l’actuel Gouvernement minoritaire a mis plusieurs semaines à s’installer. 

Loin d’être inquiets, les écologistes voient dans le retour du fait parlementaire une source d’optimisme. 

Mais aucun régime parlementaire ne saurait fonctionner de manière satisfaisante sans une élection de l’Assemblée nationale à la proportionnelle.

Ce mode de scrutin permet à la fois une plus juste représentation des forces politiques, d’apaiser le débat public et de poser les bases de plateformes programmatiques.

Il est temps de permettre aux françaises et français de voter pour leurs convictions et pas contre l’extrême droite. C’est le sens de notre proposition de loi visant à instaurer la proportionnelle régionale aux élections législatives que vient de déposer Mélanie Vogel.

Alors que la menace de l’extrême droite est toujours bien présente, nous ne ferons pas l’économie, ces 12 prochains mois, d’une profonde réflexion sur le fonctionnement de notre démocratie. 

Son besoin de revitalisation est à la hauteur de la menace qui pèse sur elle. Soyons à la hauteur.

Je vous remercie 

Publié le 17.07.2024 à 11:18

En cette année 2024, nous commémorons les 80 ans des combats pour la libération du Dauphiné et de la Vallée du Rhône. Alors que les porteurs de la mémoire vivante de cette période sont malheureusement de moins en moins nombreux, le souvenir de ces combats demeure vif. J’ai eu l’occasion de me rendre à de nombreuses commémorations. J’étais notamment présent : 

-A Saint-Nizier du Moucherotte le 13 juin

-Aux côtes de Corps et à Châtel en Trièves le 23 juin,

-A Gresse en Vercors le 4 juillet

-A Saint-Maurice en Trièves et Lalley le 7 juillet. 

-Le 16 juillet, au mémorial de la Shoah à Paris pour la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français et d’hommage aux Justes de France

-Au Fourchaux à Chichilianne le samedi 20 juillet pour la commémoration des fusillés du Vercors.

Je suis navré de ne pas avoir pu être présent à toutes celles auxquelles j’ai été invité, je remercie les élus municipaux, les associations et les collectifs qui font vivre chaque année la mémoire de cette libération partout dans notre département.  

Cette période est pour nous toutes et tous l’occasion de se souvenir que le pire n’est jamais certain et que c’est l’engagement de citoyennes et de citoyens, de tous bords politiques et de tous horizons, qui a permis la libération de notre région. Qu’ils soient venus d’Afrique du nord ou qu’ils aient pris le maquis, c’est quelques hommes et femmes à la vie ordinaire qui se sont battus pour la liberté. Le meilleur honneur que nous pouvons leur rendre est d’être fidèles aux valeurs pour lesquelles ils et elles se sont battus avec courage.

Publié le 12.07.2024 à 15:02

Parmi les résultats des élections législatives anticipées de cet été 2024, un a particulièrement retenu mon attention : la forte division géographique du vote. Malgré d’évidentes variations locales, y compris en Isère, les cartes des résultats du 1er tour, puis du second, vont toutes dans le même sens : les grandes métropoles et centres urbains votent particulièrement à gauche, tandis que les campagnes basculent de plus en plus dans le vote RN. 

Certes peu surpris par ces résultats, j’en suis en revanche très inquiet. D’abord car nous ne pouvons nous satisfaire d’un pays coupé en deux, ensuite car, à titre personnel, j’ai toujours considéré la ruralité comme un espace offrant de très nombreux potentiels pour le projet écologique et social porté par le Nouveau Front Populaire. 

A ce titre, je remarque d’ailleurs que là où des mairies de gauche et écologistes mènent des politiques ambitieuses en matière d’accompagnement social, de transition écologique juste, de démocratie participative ou encore de vie culturelle, associative et sportive, notre famille politique résiste bien mieux à la vague bleu marine. J’ai donc voulu en tirer quelques constats et propositions, à travers le texte ci-dessous :

A l’issue des ces élections législatives historiques, si le nouveau Front Populaire remporte le plus grand nombre de députés, le Rassemblement national a progressé partout dans le pays, il est omniprésent dans bon nombre de territoires ruraux et reste en passe de conquérir une majorité aux prochaines élections. Pour éviter ce scénario délétère pour notre pays et permettre au nouveau Front Populaire de transformer l’essai en devenant majoritaire au-delà des villes, le travail reste immense. Renforcement de l’union au-delà du contexte électoral, démonstration de la crédibilité du programme, maintien de la mobilisation de la société civile, etc.

Néanmoins, aucune stratégie de reconquête pour la gauche et l’écologie ne pourra se faire sans prendre en compte la répartition géographique du vote. Dès le soir du 30 juin, la carte électorale indiquait le fort ancrage à gauche dans la plupart des territoires urbains (dans leur diversité) tout en indiquant, en miroir, une implantation toujours plus forte du RN dans les campagnes et les espaces périurbains. Le second tour des législatives a confirmé ce constat : hormis quelques bastions où la gauche reste forte et ancrée (Dauphiné, Limousin, sud-ouest, Bretagne), la carte de la France rurale s’est largement couverte de brun dimanche dernier.

En tant que sénateur issu de la ruralité, je ne suis malheureusement pas surpris . Malgré la mobilisation sur le terrain pour porter une alternative, voilà des années que j’observe le vote d’extrême droite progresser dans nos campagnes. Ce clivage électoral a fait l’objet de très nombreuses analyses. Du travail de terrain du sociologue Benoît Coquard aux statistiques des économistes Thomas Piketty et Julia Cagé, les facteurs mis en avant sont nombreux. Tous, cependant, vont dans le sens d’une différence croissante entre les modes de vie urbains et ruraux. Ainsi, au-delà d’une distinction spatiale, il s’est construit, peu à peu, une distinction sociale : les territoires ruraux sont de plus en plus éloignés de l’ensemble des lieux de vie économiques, sociaux, médicaux, culturels, etc

L’Etat est largement responsable de cette fracture : depuis 40 ans, les politiques de métropolisation et d’austérité ont affaibli le maillage des services publics. Des milliers de bureaux de postes, de gares, d’hôpitaux, de classes voire d’écoles entières, de trésoreries ou encore de maternités ont fermé. Cet éloignement des services de base est une perte de temps et de pouvoir d’achat pour les habitant.es des territoires concernés. Ainsi, d’après l’INSEE entre janvier 2021 et juin 2022, les ménages ruraux ont perdu en moyenne 910€, soit 190€ de plus que la moyenne nationale et même 330€ de plus que les Franciliens, principalement en raison du coût des carburants. Depuis la mobilisation des gilets jaunes en 2018, qui demandaient plus de services publics, rien n’a changé… 

Pire encore, nos campagnes subissent à présent la disparition de services délégués au privé comme les ambulances, des lieux de sociabilité comme les petits commerces, les bistrots et les clubs de sport, et même des distributeurs bancaires. Cette désertification a de fortes conséquences : comme d’autres études antérieures, en 2016, l’IFOP mettait en évidence l’existence d’un survote pour l’extrême droite dans les petites communes ne disposant d’aucun service et commerce de proximité ou étant éloignées des gares. En outre, cette disparition de la vie sociale a des conséquences délétères : comme l’écrivait Alexis de Tocqueville “le despotisme […] voit dans l’isolement des hommes le gage le plus certain de sa propre durée.” Au-delà de la difficulté des humanistes à porter un projet de société fédérateur, la réalité est que dans bien des territoires, faute de lieux d’échanges, faute de mixité sociale et politique, le discours excluant et racistes de l’extrême droite prospère sans rencontrer la moindre contradiction… 

Ce scénario n’est pourtant pas une fatalité. Dans le passé et encore aujourd’hui, élus locaux, militants associatifs et syndicaux ou simples citoyens ont su bâtir des communautés d’entraides et tisser des liens en apportant des services de première nécessité, même lorsque l’Etat était absent. Les colonies de vacances, clubs sportifs, théâtres populaires, coopératives d’entraide ouvrière, plannings familiaux créés par le mouvement ouvrier dès la fin du XIXème siècle ont précédé nombre d’avancées conquises ensuite à l’échelle nationale par le Front Populaire ou le Conseil national de la Résistance.

Partout dans les territoires ruraux, nos collectivités tentent de mener des politiques écologiques, culturelles, sportives et d’aide sociale ambitieuses. Maisons de santé, magasins coopératifs, espaces de sociabilité, activités périscolaires, transports publics, etc. Le volontarisme est là, mais il manque cruellement de moyens. Si le renforcement de l’Etat est indispensable, la renaissance de nos campagnes et de leurs singularités ne pourra se faire sans les collectivités locales. Il nous faut engager une rupture franche avec l’ère Macron, les élus locaux ne sont pas des agents de l’Etat, là pour exécuter une politique uniforme décrétée depuis Paris. Ils et elles doivent être à l’initiative de politiques innovantes et ambitieuses adaptées à un territoire qu’ils connaissent et dont ils maîtrisent les enjeux afin de répondre aux attentes de celles et ceux qu’ils/elles côtoient chaque jour. 

Comme le propose le Nouveau Front populaire, il faut convoquer des états généraux des espaces ruraux pour construire une véritable égalité territoriale et garantir à chacun.e de vivre à moins de 30 minutes d’un accueil physique de services publics. Il faut fixer, par le dialogue, des objectifs de long terme et faire confiance aux collectivités pour les atteindre en leur offrant les marges de manœuvres nécessaires en desserrant l’étau budgétaire, en développant une ingénierie locale et en redonnant de l’autonomie financière aux collectivités. Il est temps de redonner aux collectivités leur capacité d’imagination, d’expérimentation et de création. C’est le sens de l’histoire et la clef pour une décentralisation sincère. Si la démocratie a un prix, c’est aussi celui-ci. 

Photo en une : Lucas Gallone

Publié le 01.07.2024 à 16:44

Le 30 juin au soir, j’ai participé au débat de la soirée électorale des législatives 2024 sur France 3 Alpes, notamment face au député RN Alexis Jolly. J’ai rappelé les propositions portées par le nouveau Front Populaire, la responsabilité du camp présidentiel dans ce résultat et la dangerosité des idées du RN.

Voir le replay de l’émission sur France 3 Alpes

Publié le 28.06.2024 à 13:34

Comme lors des précédentes années, j’ai pris part à l’assemblée générale des communes forestières de l’Isère, qui se tenait cette année à Lans-en-Vercors. Alors que le bois des Alpes est une des richesses de notre territoire et que de nombreuses communes sont très volontaires pour permettre son exploitation raisonnée et son usage local, beaucoup reste encore à faire pour rebâtir une filière locale réduite à peau de chagrin par la mondialisation. Or, il y a urgence, alors que la forêt française souffre de plus en plus du changement climatique, comme l’illustre la crise des scolytes, ces insectes qui dévorent nos forêts, en particulier dans l’Est de la France. De même, la multiplication des incendies et des sécheresses font courir de grands risques à nos forêts, qui absorbent de moins en moins de CO2.

Pour permettre une exploitation raisonnée, y compris sur des parcelles privées souvent laissées à l’abandon, et diversifier les espèces d’arbres, afin de garantir leur résilience au changement climatique et l’essor de la biodiversité, nous disposons en théorie d’un outil idéal : l’Office National des Forêts (ONF). Malheureusement, celui-ci a subi de très nombreuses coupes d’effectifs depuis 15 ans, et les 8200 agents actuels sont trop peu nombreux face au travail nécessaire. Après des années de lutte auprès des syndicats de l’ONF, nous avons certes réussi à éviter de nouvelles coupes budgétaires, mais pas encore à inverser la tendance. Comme chaque année, je saisirai l’occasion du budget 2025 pour porter cette demande urgente.

Plus largement, nous avons besoin de lutter contre le morcellement des parcelles, la multiplication des coupes rases, la financiarisation croissante des forêts par des investisseurs peu scrupuleux et enfin de relocaliser la filière en France. Le nombre de scieries en France a ainsi été divisé par dix depuis 1960 et si la France exporte beaucoup de bois brut, les importations de produits transformés issus du bois (meubles, carton, papier…) représentent près de 10% de notre déficit commercial (9 milliards d’euros).

Ainsi, depuis le début de mon mandat, je me suis pleinement mobilisé sur ce sujet de la relocalisation de la filière bois, notamment en m’appuyant sur la commande publique, qui se doit d’être exemplaire. J’ai ainsi obtenu il y a maintenant plusieurs années une bonification automatique de 10% des subventions DETR et DSIL versées aux communes iséroises par la préfecture lorsque leurs projets sont réalisés en bois local des Alpes. Je me mobilise désormais pour élargir ce dispositif aux matériaux bio-sourcés et généraliser ce type d’approche. Enfin, au-delà, il nous faut une grande réforme de la gestion de nos forêts, dont la proposition de loi transpartisane rédigée par toute la gauche de l’Assemblée nationale, ainsi que le groupe LIOT, est un très bon point de départ. Vous pouvez donc compter sur moi pour m’en faire le relai au Sénat.

Photo : scierie Lapierre et Martin, récemment visitée lors d’un déplacement en Savoie

Publié le 24.06.2024 à 12:57

Ce lundi 24 juin, j’étais l’invité de la matinale de France Bleu Isère. Outre les terribles inondations en Oisans, je suis revenu sur l’actualité politique, avec la lettre d’Emmanuel Macron aux Français et les propositions fiscales du Nouveau Front Populaire, que je soutiens. Enfin, nous avons aussi discuté du profil du futur Premier ministre en cas de gouvernement de gauche.

Vous pouvez écouter l’interview sur le site de France Bleu.

END

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