Assos iséroises

Un Toit Pour Tous
UTPT se donne pour mission de favoriser l’accès et le maintien dans un logement décent des personnes à faibles ressources en lien avec les collectivités locales.

30.03.2023

Courir pour lutter contre le mal-logement en Isère

Anne-Laure Navarro

Un Toit Pour Tous vient de renouveler la signature d’une convention tripartite pour l’année 2023 avec l’entreprise BioLogic de Seyssinet-Pariset et l’association Hello Change. Ce projet vise à soutenir un challenge interne intitulé “Courir contre le mal-logement en Isère”, une idée originale proposée en 2022 par afin de récolter des fonds et de soutenir les actions de notre association.

Comment ça marche ?
L’entreprise BioLogic* souhaite faire un don à Un Toit Pour Tous afin de soutenir le développement de nos projets dans le cadre de notre programme de mécénat. Elle souhaite également que ce don soit aussi l’occasion de mobiliser ses salariés en faveur de la lutte contre le mal-logement. Pour ce faire, elle fait appel à l’association Hello Change.
L’association Hello Change édite et développe une application mobile intitulée « Km for change« . Elle a pour but de proposer à ses utilisateurs la possibilité de convertir les kms parcourus lors de chaque séance de course à pied en valeur financière afin d’en faire don à un projet porté par une association. Dans le cadre de notre partenariat, ces kms parcourus sont financés par Biologic afin de soutenir nos actions.

Comment s’est créé le lien entre Biologic et Un Toit Pour Tous ?
François Goy, président de Biologic, a participé avec plusieurs de ses salariés à la Nuit de la solidarité en 2019. Il s’était également proposé comme bénévole dans le cadre de l’opération LAMI (1) mais l’accompagnement des familles était difficilement conciliable avec son emploi du temps. Néanmoins, par l’intermédiaire d’une des bénévoles de ce dispositif, il avait accepté de prendre un père de famille syrien à l’essai dans son entreprise ; ce dernier a été embauché en CDI, il est toujours en activité !

Depuis 2019, BioLogic est un mécène fidèle
Le partenariat avec Biologic a permis de récolter 10 000 € en 2019 pour la Nuit de la solidarité, 10 000 € en 2020 à Un Toit Pour Tous au moment de la crise sanitaire, 9 756 € en 2022 dans le cadre de notre nouveau partenariat via Hello Change pour développer nos actions d’interpellation et de communication.
À l’occasion d’une journée hors les murs dédiée aux salariés de BioLogic en janvier dernier, Un Toit Pour Tous a présenté à l’ensemble des collaborateurs ses missions et actions en faveur des familles les plus précaires. Deux bénévoles de l’association sont venus témoigner de leur engagement et de leur quotidien et espérer ainsi donner envie de s’impliquer à d’autre volontaires !

Bonne route à ce partenariat fidèle et engagé !
*BioLogic conçoit, fabrique et commercialise des instruments de mesure ultra-précis, dans le domaine de l’électrochimie pour des chercheurs et des ingénieurs.

Hello Change est une association parisienne qui souhaite, via le sport, renforcer les synergies entre entreprises, associations et particuliers au profit de belles causes.

(1) LAMI : Logement d’attente pour migrants en Isère. Un Toit Pour Tous, à travers son Agence immobilière à vocation sociale (Territoires), a mis en œuvre un programme de réinstallation en Isère de 92 familles, essentiellement syriennes, entre 2016 et 2021.

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20.03.2023

Parole de bénévole

Anne-Laure Navarro

Il s’appelle Arthur, il est venu rejoindre Un Toit Pour Tous en 2022, comme adhérent, et a déjà pris des contacts pour s’engager davantage au sein des équipes de bénévoles.

C’est à l’Espace de vie étudiante du domaine universitaire, au pied du bâtiment de l’IMAG (Informatique et mathématiques appliquées de Grenoble) où il mène ses recherches, que nous avons rencontré Arthur.

Comment êtes vous venu vers Un Toit Pour Tous ?

C’est difficile de répondre à cette question de manière précise car j’ai été sensibilisé depuis longtemps à la question du mal-logement. J’ai effectué mon service civil, comme objecteur de conscience, à Oasis38, il y a une trentaine d’années. Je me suis occupé des questions de logement pour les personnes accueillies, en particulier la gestion, la sous-location. Depuis, je suis resté sensible à cette question du logement social en suivant l’actualité sur ce sujet. Du coup, Un Toit Pour Tous est devenu un nom familier qui m’arrivait par différents canaux et il suffisait qu’une occasion se présente pour que j’entre en contact.

Quelle a été cette occasion ?

Tout simplement le fait que mon fils a quitté la maison pour aller faire ses études ailleurs, me laissant ainsi du temps disponible pour m’impliquer dans un domaine qui m’intéressait et que je trouvais socialement important.

Quels ont été vos premiers contacts avec Un Toit Pour Tous ?

Par le site web j’ai pris contact avec la chargée de communication qui m’a reçu et m’a présenté l’association. J’ai assisté à l’assemblée générale fin juin 2022 et j’ai participé à la journée de rencontre adhérents-bénévoles du mois d’octobre de la même année.

À Un Toit Pour Tous vous êtes adhérent et bénévole ; avec quel(s) groupe(s) avez-vous pris contact ?

Les groupes DALO/DAHO et Bénévoles-bricoleurs.

Comment se passe votre intégration dans ces deux groupes ?

J’ai assisté à la réunion de rentrée du groupe DALO/DAHO au cours de laquelle l’actualité du groupe et les informations générales ont été présentées. J’étais le seul “nouveau”; je n’ai donc pas eu de formation au travail spécifique du bénévole à proprement parler à ce moment-là. En ce qui concerne la loi DALO et l’existence de la commission de médiation, j’étais déjà au courant. J’ai aussi pris contact avec le groupe des bénévoles-bricoleurs.

Mais mon insertion effective dans toutes les activités « au quotidien » de ces deux groupes n’est pas encore évidente pour moi pour le moment.

Pouvez-vous nous préciser pourquoi ?

Tout d’abord, un problème d’emploi du temps. Encore en activité professionnelle, je ne peux pas participer aux permanences DALO/DAHO : les « croisements de calendrier » sont compliqués pour prendre des rendez-vous pour de l’aide auprès des familles.

Ensuite selon moi, dans ces deux activités, il faut commencer par un accompagnement. D’après les échos recueillis, autant dans une activité que dans l’autre, il est nécessaire d’avoir acquis une expérience avant de pouvoir se “lancer” seul ; déjà, moi-même, avant même de l’entendre, j’en ressentais le besoin. Dans le cas du DALO, il s’agit d’avoir les moyens d’aider advantage à remplir un questionnaire, dans le cas de l’aide au bricolage, il s’agit de savoir comment “pratiquer” la rencontre.

Qu’est-ce qui vous fait poursuivre votre présence à Un Toit Pour Tous ?

L’envie et le plaisir de participer à une mission sociale et “politique” (au sens noble du terme) fondamentale à mes yeux. Avant de contacter Un Toit Pour Tous j’ai fait une première expérience avec le groupe de bénévoles qui s’occupe de l’accueil à l’Abri sous la Dent. Le rôle de ces bénévoles est fondamental : “ils épongent les dégâts”. Mon propre tempérament m’oriente davantage vers la mission que remplit Un Toit Pour Tous et je m’y sens plus à l’aise.

Affaire à suivre, donc ?

Oui !

 

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20.03.2023

Point presse février 2023

Anne-Laure Navarro

Point presse : s’informer pour agir en toute connaissance de cause. Le comité de rédaction du site web d’Un Toit Pour Tous sélectionne dans des quotidiens (surtout « Le Monde », « La Croix », « Le Dauphiné Libéré ») et dans des hebdomadaires et mensuels les articles couvrant les thèmes d’intervention de l’association.

> 25  février 2023 Le Dauphiné Libéré
Grenoble. Une famille hébergée à l’école Jules-Ferry … … soit 3 enfants et leurs parents depuis une dizaine de jours  soutenus par enseignants, parents d’élèves, DAL 38
`> 24 février 2023 Le Dauphiné Libéré
Métropole de Grenoble. Energie, loyers,  constructions … Actis fait le point. 176 logements livrés en 2022 (France : 80 000 sur 150000 nécessaires… hausse des provisions de  charges pour les locataires 40 euros en moyenne (facture d’électricité multipliée par 3) … hausse des loyers au 1er janvier 2023 : 3,5% logements vacants : environs 200 ( sur un parc de 12500 logements)  à la fin de chaque mois (transition entre anciens et nouveaux locataires )… parmi les enjeux pour le bailleurs : accompagnement des locataires pour prévenir les impayés, maintenance et réhabilitations dans le parc
14 février 2023 Le Dauphiné Libéré
Isère. 45 000 … logements sortiront du marché dans le département si des travaux n’y sont pas effectués suite à la loi Climat et résilience de 2021 interdisant de 2025 à 2034 la location de logements dont les diagnostics de performances énergétique sont classés G, F, puis E.
La métropole de Grenoble (re)demande l’encadrement des loyers …. … sur un périmètre restreint à 21 communes qui concernerait 65 000 locataires du parc privé.
 
8 février 2023 Le Canard enchainé
Macron et les mal-logés
Violente charge de Macron au conseil des ministres contre la Fondation Abbé Pierre. Le président n’a pas apprécié le rapport que la Fondation avait publié la veille à propos du mal-logement … « Ce qu’ils ont fait là c’est une rupture de confiance. Maintenant ça suffit ! Il faut taper du poing sur la table. » … A défaut de régler le problème du logement
 
8 fevrier 2023 Le Dauphiné Libéré
Grenoble. Grenoble Habitat : ça y est, c’est acté et presque vendu !                                
La majorité proposera au prochain conseil municipal que Grenoble Habitat intègre à la fin de l’année 2023 le groupe CDC Habitat , « opérateur global de l’habitat d’intérêt public » et filiale de la Caisse des dépôts… Un chèque de 37 millions pour la Ville.                           Réponse du maire  à ceux qui soulèvent le risque de « privatisation » : « CDC Habitat est une SEM, contrôlée à 100% par le public, donc on reste dans le giron public ».
 
> 7 fevrier 2023 Le Dauphiné Libéré (supplémentDirect Entreprises)
Cuisiniste de métier, SoCoo’c met son savoir-faire au service des personnes dans le besoin…                                                                                                                              
…en signant un partenariat avec Habitat et Humaniste afin d’équiper des résidences inter générationnelles.
 
6 fevrier 2023 Le Dauphiné Libéré
Que représente la hausse de la taxe foncière pour les bailleurs sociaux ?
D’après Absise (Association des bailleurs sociaux de l’Isère) la taxe foncière des bailleurs sociaux de l’Isère s’est élevée à 55 millions d’euros en 2022. Un abattement de 30% est appliqué pour les logements situés dans les quartiers prioritaires de la ville (QPV) faisant l’objet d’un contrat de ville. Les bailleurs sociaux qui en bénéficient s’engagent en contrepartie à améliorer la qualité de service et la qualité de vie urbaine : actions spécifiques définies en concertation avec les locataires et leurs représentants. La taxe (avec sa hausse) n’est pas répercutée sur les charges locatives payées par les locataires.
 
04 Février 2023  Le Monde
Plus de vingt maires de gauche, dont Anne Hidalgo, interpellent le chef de l’Etat sur les familles sans abri
Ces élus font sept propositions à « déployer en urgence sur l’ensemble du territoire national » pour « la prise en charge de tous les enfants et leurs familles sans solution ».
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/02/04/plus-de-vingt-maires-de-gauche-dont-anne-hidalgo-interpellent-le-chef-de-l-etat-sur-les-familles-sans-abri_6160575_3224.html
 
2 février  2023 Synthèse de presse de l’USH n°626
La politique de prévention des expulsions épinglée par la Cour des comptes
Entre 2016 et 2019, le nombre d’expulsions fermes est resté autour des 52 000.
Augmentation de 15 % du tarif de l’électricité le 1er février
Dans le parc social, 100000 logements chauffés collectivement à l’électricité sont impactés. Pour le Mouvement Hlm, l’aide apportée par le bouclier tarifaire reste « imparfaite » au regard des enjeux.
La réquisition des logements vacants en question
Alors que plus de 3 millions de logements, soit 8 sur 100, seraient vacants, se pose la question de leur réquisition pour protéger des personnes sans-abri ou mal-logées. Dans les faits selon la Fondation Abbé-Pierre, seuls 137 000 seraient réellement mobilisables.
Rapport 2023 de la Fondation Abbé-Pierre sur l’état du mal-logement
La Fondation Abbé Pierre vient de publier son rapport 2023 sur l’état du mal-logement. Il est pour le moins critique : « manque d’ambition », « pas de programme établi », « budget insuffisant », « dégradation de la situation ». 4,1 millions de Français sont mal-logés, dont 1,1 million sans logement personnel. 330 000 sont sans domicile. Le mal-logement est très féminin, concernant de nombreuses mères célibataires qui représentent 83 % des familles monoparentales et sont surreprésentées dans les publics en difficultés
Les difficultés des copropriétés à rénover massivement
Dans les copropriétés, l’urgence est davantage à absorber la hausse des factures d’énergie et à se prémunir des impayés qu’à envisager des travaux de rénovation énergétique globale. La crise énergétique et l’inflation plaident pour engager des travaux de rénovation, reste un frein financier difficile à surmonter. Les copropriétaires en effet ont rarement les fonds nécessaires pour engager d’une traite des travaux qui, du coup, s’effectuent par tranches, sur dix ans en moyenne.
 
2 février 2023 La Vie                                                                                                                                   
Mal-logement. La Fondation Abbé Pierre met l’Etat en demeure                                                                                                                                                
Dans la 28 ème édition de son rapport la Fondation se focalise sur la question du genre et somme les pouvoirs publics de réduire le poids de ce poste dans le budget des ménages.
1er fevrier 2023 Le Dauphiné Libéré
Lans en Vercors. Les Vertaccueillants fourmillent de nouveaux projets…             
…après une année 2022 d’accueil de migrants : 9 personnes, 1612 nuitées, des accompagnements, assuré par 110 membres de l’association avec des partenaires : Accueil des Demandeurs d’Asile Grenoble (ADA), Médecine et Droit d’Asile 38 (MEDA), CCAS, … « Ils seront au rendez – vous des résistances contre le projet de loi gouvernemental sur l’immigration »
Mal-logement : les femmes subissent la double peine                                                         
Dans son nouveau rapport sur « L’état du mal-logement en France » dévoilé mardi la fondation Abbé Pierre montre que le genre bouleverse la manière même de vivre le mal-logement.
 
> 31 janvier 2023 Le Monde
Mal-logement : les femmes sont plus vulnérables que les hommes
Le rapport 2023 de la Fondation Abbé Pierre se penche, pour la première fois, sur le genre du mal-logement. Un phénomène qui touche d’abord les femmes seules, particulièrement si elles ont des enfants et si elles ont été victimes de violences.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/31/mal-logement-les-femmes-sont-plus-vulnerables-que-les-hommes_6160033_3224.html

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08.03.2023

Rencontre avec Omar, locataire et artisan avec Un Toit Pour Tous

Anne-Laure Navarro

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Omar et j’ai deux enfants : un garçon de 5 ans et une fille de 4 ans. Je suis autoentrepreneur spécialisé dans le revêtement des sols et des murs.

 

Depuis quand êtes-vous locataire chez Un Toit Pour Tous ?

Je suis locataire chez Un Toit Pour Tous depuis 2 ans, nous vivons avec ma femme et mes deux enfants dans un appartement de 58m2 à Seyssinet.

À mon arrivée, j’ai voulu m’approprier l’appartement et j’ai donc réalisé tous les travaux: le parquet, le carrelage, la peinture et aussi toute la décoration.

 

Pourriez-vous revenir sur votre parcours et votre arrivée en France ?

Je suis né en Egypte. Je pratiquais là-bas la maçonnerie avec mon père, nous sommes une famille de maçons.

Après avoir vécu 3 ans en Italie, où je suis allé à l’école et où j’ai appris la langue, je suis arrivé en France à Paris en 2000.

À Paris, j’ai travaillé avec un professionnel du bâtiment sur les Champs Elysées. C’était du travail 5 étoiles ! Pendant 8 années, j’ai appris beaucoup de choses et j’ai pu découvrir différents métiers. Pour moi, le plus important est de travailler pour apprendre.

J’ai ensuite voulu monter ma société et mon ancien patron de Paris est d’ailleurs devenu l’un de mes collaborateurs.

 

Depuis quand êtes-vous arrivé à Grenoble ?

Je suis arrivé à Grenoble fin 2010 où j’ai rencontré ma femme qui est franco-marocaine. Une semaine après notre rencontre, nous étions mariés.

 

Depuis quand travaillez-vous pour Un Toit Pour Tous ?

Ça fait un an que je connais Christophe [conducteur de travaux à Un Toit Pour Tous]. C’est moi qui lui ai demandé si je pouvais travailler avec Un Toit Pour Tous.

J’ai commencé à travailler sur un premier chantier à Seyssinet, dans un F5. Je me suis occupé de la peinture, de la pose du carrelage et des travaux de la salle de bains.

Au total, j’ai réalisé 6 chantiers pour Un Toit Pour Tous. J’ai travaillé essentiellement sur des travaux d’isolation, des petits travaux, de la pose de placo et de la peinture.

 

Qu’est-ce qui vous plait dans le fait de travailler avec Un Toit Pour Tous ?

J’ai de très bonnes relations avec Christophe et nous travaillons dans un climat de confiance. J’aime bien faire du travail propre. Je travaille vite et bien jusqu’à que tout soit bien terminé.

Je respecte la maison. J’ai un grand respect pour les futurs locataires, les voisins.

 

Comment vous sentez vous dans votre logement ? En êtes-vous satisfait ?

Je suis content de mon appartement. L’école est juste en face, je peux voir mes enfants y jouer.

Quand je suis arrivé dans mon appartement, j’ai eu quelques réflexions du genre « Vous êtes arabe ? ». J’ai fait des travaux à mon arrivée dans l’appartement et mes voisins n’étaient pas contents du bruit, même si j’ai bien fait attention de les faire en journée et pendant les heures autorisées.

Puis, petit à petit, les gens ont vu la qualité de mes travaux. Ils en ont parlé et sont venus me voir pour me demander de l’aide. Finalement, j’ai réalisé des travaux dans les appartements de tous mes voisins. Maintenant on est une famille !

Pour moi, c’est important de penser aux autres, aux enfants qui vivent dans l’immeuble. Quand je passe dans les escaliers, je change les lampes. C’est comme ça la vie.

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01.03.2023

Entre précarité et insécurité, le difficile parcours des femmes dans le logement

Anne-Laure Navarro

Dans le cadre de sa contribution au travail de l’association Un Toit Pour Tous en faveur de la résorption du mal-logement, l’Observatoire de l’hébergement et du logement a publié en décembre 2022 une étude intitulée « femmes et mal-logement». Elle s’intéresse à la manière dont les inégalités de genre et les conséquences du mal-logement s’articulent et pèsent plus particulièrement sur les femmes, les difficultés et besoins particuliers auxquels cela donne lieu, et comment les politiques publiques et locales en tiennent compte. Toute situation de précarité face au logement est une épreuve. Plus encore pour les femmes, face à la pression de l’insécurité, dans la rue, dans le bidonville, voire chez un tiers. Comment se protéger dans ces espaces de non-droit ? L’indignité subie est encore majorée quand elles ont charge d’enfants : comment assumer sa fonction de mère quand on ne dispose d’aucun domicile fixe ? Insécures dans la rue Les femmes sans domicile restent moins nombreuses que les hommes. En apparence ? La réalité est sans doute masquée par le fait qu’elles recourent plus que les hommes aux structures d’hébergement ou à diverses « stratégies d’évitement ». D’une manière générale elles font en sorte de se rendre moins visibles dans la rue et d’éviter les lieux fréquentés par les hommes, comme les accueils de jour ou les douches publiques. Souvent privées de sommeil par la peur ou en devoir de s’occuper de leurs enfants malgré tout, toujours sur leurs gardes, elles subissent en outre une grande fatigue. Maîtresses et esclaves du bidonville Dans les bidonvilles, les tâches des femmes sont plus chronophages, énergivores et pénibles. Implicitement tenues à leurs responsabilités de mères et d’épouses, elles mènent le combat quotidien de l’hygiène et de l’éducation et sont érigées en porte-paroles de la famille auprès des professionnels de l’aide. Le poids écrasant des charges entrave leur capacité à s’intégrer dans la société et à travailler. Ce dès le plus jeune âge, les grandes sœurs s’occupant des plus petits, au détriment de leur scolarité. Une autre difficulté majeure est le rapport au corps dans un espace où aucune intimité n’est permise. Soumises à une multitude d’injonctions, les femmes sont assignées à une fonction servicielle et reproductive. Sur fond de drogues, d’alcool et de violences sexuelles, devoir prendre soin des autres requiert une énergie énorme. Dans ce contexte, l’accès au logement apporte une protection au regard de la loi, en permettant à la femme de redevenir visible aux yeux de la société. Rapport dominant-dominée chez un tiers La personne accueillie dépend de l’hospitalité de l’accueillant. La relation est biaisée. Une femme hébergée chez un homme vit la situation comme gênante, une atteinte à sa pudeur, notamment dans l’usage des communs. Pour fuir une proximité quotidienne subie, la femme va passer le plus de temps possible à l’extérieur : une contradiction avec l’idée de « mise à l’abri ». L’hébergement chez un tiers induit en outre l’idée de dette : elle se traduit par des par des tâches domestiques ou par des relations sexuelles qui renvoient les femmes à leur sentiment d’indignité. L’absence de logement, facteur d’entrée dans la prostitution, obstacle pour en sortir Source de revenu ou promesse d’un toit, les femmes seules privées de logement personnel tombent parfois dans l’engrenage de la prostitution, seule solution identifiée pour subvenir à ses besoins et à ceux des enfants restés dans le pays d’origine le cas échéant. Le « Parcours de sortie de la prostitution [PSP] » engage les femmes à « faire leurs preuves » pendant des mois, sans compensation financière ni proposition d’hébergement. Même à l’issue, hormis quelques dispositifs marginaux, la question du logement, pourtant cruciale, reste un impensé. À la multitude d’obstacles s’ajoute pour beaucoup la précarité de leur autorisation provisoire de séjour. C’est un cercle vicieux. Sans logement, l’insertion professionnelle est difficile ; sans emploi, l’espoir de renouvellement du titre de séjour s’amenuise… Entre injonction à l’intégration et souci d’une immigration contrôlée (« ne pas créer un appel d’air migratoire »), la loi de 2016 renforce les conditions d’accès au précieux sésame, tout en oubliant l’essentiel : faciliter l’accès au logement. C’est un véritable angle mort de la lutte contre le système prostitutionnel. Voir le replay du 12-14 de septembre 2022 : Les femmes privées de domicile personnel Les cahiers de l’Observatoire –  Cahier n°11, décembre 2022

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01.03.2023

L’impact économique de la commande d’Un Toit Pour Tous-Développement auprès du secteur du bâtiment de la région grenobloise

Anne-Laure Navarro

La coopérative foncière solidaire Un Toit Pour Tous-Développement, bras opérationnel de l’association Un Toit Pour Tous, acquiert et réhabilite chaque année 20 à 25 logements PLAI et PLAI[1] adaptés pour en permettre l’accès à des ménages très modestes. Cette offre, localisée dans des quartiers attractifs et dynamiques, au sein du parc privé en copropriété, complète le nécessaire effort de construction de logements neufs réalisés par les organismes HLM, en mettant d’ailleurs plus rapidement en service ces logements aux loyers et charges accessibles aux plus pauvres. Chaque année, donc, Un Toit Pour Tous-Développement contribue à son échelle à nourrir l’activité du secteur artisanal du bâtiment dans la région grenobloise. Cet article traite de l’impact économique de son activité opérationnelle dans ses aspects financiers et qualitatifs pour les entreprises qu’il fait travailler. Que représente financièrement la commande d’Un Toit Pour Tous-Développement ? Outre la réalisation de 20 à 25 logements nouveaux par an, Un Toit Pour Tous-Développement rénove désormais 2 à 3 logements par an de son patrimoine le plus ancien (450 logements au 31 décembre 2022) en plus de son activité de gros entretien et d’entretien courant de celui-ci. Voici les chiffres qui s’appuient sur les données 2020-2021 :
    • pour les 21 chantiers de logements nouveaux en 2021, le volume de travaux représente 1,050 M € ;
    • les réhabilitations et les importantes réparations dans le parc géré s’élèvent à près de 300 000 € annuels auxquels s’ajoutent les travaux générés par les décisions des copropriétés, dans lesquels ils se situent pour la plupart, pour 90 000 € ;
    • le petit entretien se monte quant à lui à 90 000 € également ;
Par son activité de maitrise d’ouvrage et d’entretien et d’amélioration de son parc, Un Toit Pour Tous-Développement injecte donc un volume de 1,5 M € environ sur une année moyenne dans le secteur du bâtiment. À quelles entreprises Un Toit Pour Tous-Développement fait-elle appel ? Ce sont majoritairement des artisans et PME : 67 entreprises au total (dont 35 pour les seuls chantiers de logements nouveaux). La plupart comprennent 1 à 4 salariés, 4 seulement étant de plus de 25 salariés. Presque tous les corps de métier du second œuvre – plus d’une dizaine – sont représentés : charpente, électricité, plomberie, maçonnerie, menuiserie, sols-carrelage, peinture, chapiste, plaquiste-plâtrier, serrurerie, isolation façades, démolition, …sans oublier l’ingénierie. Les plus représentés pour la réalisation de la vingtaine de logements annuels sont les électriciens, les plombiers, les menuisiers et les plaquistes pour 50 % des travaux. Toutes ces entreprises sont locales. Elles sont par ailleurs représentatives de l’objectif recherché par tous ces travaux pour le parc nouveau et sur le parc ancien : qualité d’usage et exemplarité de l’isolation thermique. Avec quels objectifs de qualité ? Bien qu’il n’y soit pas soumis, Un Toit Pour Tous-Développement consulte conformément au code des marchés publics, avec donc mise en concurrence des entreprises pour obtenir le meilleur rapport qualité-prix. Cela est par ailleurs justifié car l’association bénéficie de nombreuses subventions de la part des collectivités publiques (État, département, intercommunalités, communes). Les offres sont publiées sur le site d’Un Toit Pour Tous et envoyées à toutes les entreprises connues de l’équipe opérationnelle. Pour optimiser les réponses, les entreprises sont invitées à une visite des logements qui vont faire l’objet des travaux, afin de leur permettre de répondre en meilleure connaissance de cause. Pour être retenues, elles doivent être à jour de leur qualification et de leur assurance professionnelle ; Un Toit Pour Tous-Développement exige en outre le label RGE pour les plaquistes, les chauffagistes et les poseurs de fenêtres. En effet, en matière thermique, l’objectif pour les logements nouveaux, est d’obtenir un gain de 2 à 3 classes par rapport au diagnostic thermique de départ, pour le bénéfice des futurs locataires, par le changement du système de chauffage, l’isolation (le plus souvent par l’intérieur) et la pose de nouvelles huisseries. En ce qui concerne les réhabilitations du parc géré et son entretien, ce sont l’embellissement du logement (carrelage et sols, peintures, sanitaires) et la mise en conformité électrique qui sont recherchés. Une politique de réhabilitation exigeante et nécessaire   Sans pouvoir comparer son activité à celle des organismes HLM, qui réalisent des opérations de construction d’une envergure plus importante et font appel plutôt à des entreprises de taille supérieure, Un Toit Pour Tous-Développement représente un donneur d’ordre non négligeable en matière de réhabilitation de logements, en injectant chaque année un volume de 1,5 M € dans le secteur de l’artisanat. Cela donne la mesure du soutien potentiel à celui-ci si une politique plus ambitieuse d’intervention dans le parc privé était conduite par les collectivités publiques, souhaitable pour contribuer, aux côtés d’une politique de construction neuve dynamique, à une offre de logements à loyers maitrisés, bien situés et économes en énergie. Les inquiétudes pour le moyen terme sont cependant prégnantes : hausse du coût des matériaux et inflation, qui se mesurent par une augmentation du coût des travaux de plus de 25 % depuis 2015, auxquels s’ajoute maintenant la hausse du taux des emprunts et celle de l’énergie. Pour Un Toit Pour Tous-Développement, c’est aussi trouver des logements nouveaux, avec l’objectif de monter à terme à 30-35 logements par an. Et c’est également l’ambition en parallèle d’augmenter les fonds propres de la coopérative par sa transformation en 2022 en « foncière solidaire », permettant de faire appel à des investisseurs solidaires pour souscrire à son capital social. En dépit de ces difficultés, la politique de réhabilitation thermique exigeante menée par Un Toit Pour Tous-Développement à travers son action de production de logements nouveaux, de réhabilitation et de maintenance apparait maintenant encore plus pertinente au vu des hausses actuelles, afin de contribuer à la maitrise de la facture logement de ses locataires aux revenus très modestes. [1] Financés par le Prêt locatif aidé d’intégration, ces logements sont attribués à des locataires en situation de grande précarité.  

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