Publié le 23.05.2023 à 11:22
Le lac baignable, une fausse bonne idée ?
Présenté en janvier, le projet de rénovation du lac de la Villeneuve, avec l’objectif que la baignade y soit autorisée, suscite l’opposition d’une partie des habitants. Une pétition contre ce projet a recueilli plusieurs centaines de signatures.
Lundi 30 janvier, une réunion publique de présentation du projet de rénovation des espaces publics du quartier a réuni une cinquantaine de personnes. Un point a suscité de forts débats, celui de rendre baignable le lac du quartier. Depuis sa création en 1973, des générations de petits et grands s’y sont baignés sans incidents, malgré les panneaux « baignade interdite » qui ornent le pourtour. Interdite car le bassin n’est pas surveillé et l’eau, pompée de la nappe phréatique, n’y est pas contrôlée. Ses 4000 m² sont toutefois très appréciés l’été, en particulier lors de Villeneuve Plage, et le lac est un des gros atouts du quartier.
Les techniciens de la Ville et de la Métro ont énuméré les multiples contraintes et normes à respecter pour rendre le lac baignable et limiter la consommation d’eau (voir l’encadré ci-dessous). Le projet entraîne un fonctionnement complexe et nécessite de lourds investissements. Il aura toutefois les avantages d’offrir une baignade surveillée, d’avoir une eau contrôlée et d’empêcher l’accès des chiens au lac quand les enfants y jouent.
Le projet de rénovation du lac
Le lac actuel serait démoli, approfondi et divisé en deux parties : une humide, du côté de l’école du Lac, non-baignable, avec des roseaux pour filtrer l’eau ; l’autre partie, baignable, serait divisée en trois niveaux de profondeur, de la pataugeoire jusqu’à 1 m 80. Le lac aurait deux modes de fonctionnement : l’été, il serait entouré de barrières et son accès filtré mais resterait gratuit. Des maîtres-nageurs, payés par la Ville, surveilleraient la baignade et le lac pourrait être gardé la nuit pour éviter les intrusions. L’hiver, les barrières seraient retirées et la profondeur de l’eau abaissée à son niveau actuel environ. Les travaux ne devraient pas commencer avant la fin 2024. Rares sont les bassins baignables en ville. L’équipe de techniciens a un exemple en tête, celui du lac du parc Diderot, dans le quartier des Quatre-Chemins à Pantin (Seine-Saint-Denis), ouvert en 2021. Mais il s’agit là d’une création intégrale d’un lac et non d’une rénovation.
Des contraintes suffisantes pour qu’un collectif, qui regroupe notamment les deux unions de quartier, des conseils syndicaux et des associations, se crée pour s’opposer au projet tel qu’il est porté actuellement. « Nous souhaitons absolument la rénovation du parc et le maintien du lac, explique Paul Hazebroucq, président de l’union de quartier Baladins-Géants et membre du collectif, mais il n’y a pas de scénario alternatif étudié, la seule perspective présentée est de rendre le lac baignable. »

Le collectif a listé les différents et interrogations soulevé par le projet. « Les trois maîtres-nageurs seront, a priori, ceux de la piscine des Dauphins, avec peut-être une embauche supplémentaire. Cela veut-il dire que la piscine des Dauphins sera fermée pendant ce temps ? Pourquoi se priver d’une piscine en période estivale ? », s’interroge M. Hazebroucq. Autre débat, l’accès au lac : « Notre quartier est un quartier multiculturel, tout le monde n’a pas le même rapport au fait de se découvrir pour se baigner [le maillot de bain pourrait être obligatoire pour accéder au lac, ndlr], donc un certain nombre de mamans ne viendront pas dans le bassin car elles ne seront pas à l’aise. Cela revient à les exclure. » « La soutenabilité budgétaire du projet n’est pas assurée. Quelle est la garantie que la Ville aura toujours la capacité de financer la présence de personnel ? S’il n’y a plus de maîtres-nageurs, le lac sera vidé et on aura perdu le lac d’agrément… »
Surtout, « Le projet de renouvellement urbain est la seule chance, pour les trois prochaines décennies, de rénover le parc. » La construction du lac avait coûté très cher car il avait fallu avoir recours à la technique du « compactage dynamique » (une grue lâche une masse de plusieurs tonnes d’une vingtaine de mètres de haut, plusieurs fois, sur toute la surface du lac). Le rénover aura forcément un coût élevé. « L’investissement pour rendre le lac baignable est tellement important qu’il revient à renoncer à certaines choses. Nous proposons plutôt la création de plusieurs points de fraîcheur, des brumisateurs, avec des ombrages en été. »
Une volonté politique
La rénovation du lac – il souffre de fuites et a des pannes récurrentes de pompe – fait partie depuis plusieurs années du projet de renouvellement urbain du quartier. Mais le rendre baignable est avant tout une volonté politique de la mairie. La liste Grenoble en commun du maire Éric Piolle, pour les élections municipales de 2020, en avait d’ailleurs fait un argument de campagne.

Dans le quartier, le soutien au projet est moins sûr. Lors de la première phase de concertation sur le projet de rénovation du parc, en octobre 2020, un panel citoyen écrivait : « Nous sommes opposés à la création d’un lac baignable car nous craignons la génération de bruit pour les riverains et d’incivilités. […] Il nous semble que la baignade sera « limitée » du fait des regards potentiels de l’ensemble des habitants du quartier sur les baigneurs. » Rebelote en décembre 2020, dans le document de synthèse de la concertation : « Les participants sont en accord avec l’idée d’un lac baignable en milieu urbain, d’autant plus que la baignade est un usage qui existe déjà. Pour autant, la concertation montre que lorsqu’ils sont informés des conditions d’un lac baignable dans le parc Jean Verlhac, ils se montrent plus réticents. […] Pour les panélistes ainsi que pour une partie des usagers rencontrés […] la légalisation et l’encadrement de la baignade ne doit pas se faire à n’importe quel prix. »
Le collectif du lac a lancé une pétition, en ligne et sur papier. Plus de 700 personnes l’ont déjà signé. Un courrier a été envoyé début avril à la Ville et à la Métro pour demander l’organisation d’une réunion conjointe. Pour l’instant, il est resté sans réponse.
Et le reste du parc ?
Le lac n’est qu’une partie du projet de rénovation des espaces publics de la Villeneuve. Les travaux devraient comprendre la refonte de la crique nord pour en faire la « porte nord » du quartier, créée par la démolition du 20 galerie de l’Arlequin et de l’ancien CCAS. L’idée est de prolonger le parc, entre le 10 et le 30 galerie de l’Arlequin, jusqu’à l’arrêt de tram La Bruyère. La piste d’athlétisme serait démolie et reconstruite face au nouveau collège. La crique centrale serait « massivement arborée », afin, là aussi, d’étendre le parc. Il est proposé d’y installer une aire de jeux pour les enfants. Quant au centre du parc, la Place rouge serait réhabilitée et équipée pour pouvoir être plus facilement utilisée pour des événements culturels et l’aire de jeux du grand toboggan serait réaménagée. L’équipe propose de laisser libre le grand espace dégagé par la démolition de l’ancien collège (la soucoupe).
Le lien vers la pétition :
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/projet-transformation-lac-villeneuve-prevu-elus/204716
Publié le 15.05.2023 à 10:20
La grande désillusion des commerces
En janvier 2019, Le Crieur avait interviewé les commerçants de la place du marché sur les futurs travaux des locaux commerciaux. La fin du chantier était prévue pour « début 2023 ». Nous y sommes et, sans surprise, il y a du retard. Certains travaux n’ont même pas commencé… Des commerçants lâchent l’affaire.
Un grand trou béant à travers la galerie, dans lequel s’engouffre le vent. Ici, sur la place du marché, aurait déjà dû s’élever une boulangerie et un bureau de tabac. Il n’en est rien.

La place du marché de l’Arlequin subit une restructuration depuis plusieurs années (lire les articles Les commerçants recherchent leur place (janvier 2019) ; L’au revoir aux boulangères (décembre 2021) et Commerces, quand t’es dans le désert (février 2022)). Mais les commerces baissent leur rideau un à un. « On a renoncé à rester, on pense fermer en juin… » explique Mourad Bouteldja, le patron du bureau de tabac le Yaz, lassé d’attendre le début des travaux de son nouveau local commercial. « Déjà, on a arrêté de vendre la presse en janvier, puisque l’abonnement pour la vente se fait sur une année civile. En même temps, ça ne rapportait pas beaucoup. On fait dix fois plus avec les bonbons ! » La place du marché pourrait donc perdre bientôt son dernier commerce.
La boulangerie du quartier a fermé fin 2021, provoquant de vives protestations de la part des habitants. À l’époque, la Ville et la Métro assuraient que la nouvelle boulangerie et le nouveau local du bureau de tabac ouvriraient en janvier 2023. Mais les travaux n’ont toujours pas commencés. Les institutions parlent désormais d’une ouverture en septembre 2024. Une partie de ce retard s’explique par la difficulté de trouver des entreprises du BTP qui acceptent de venir travailler à la Villeneuve. Début avril, la Métro a voté, au terme d’un débat animé, une augmentation du budget des travaux, notamment de sécurisation des chantiers. La même délibération doit également être votée en conseil municipal le 15 mai prochain.
Quels futurs commerces pour la place ?
Le projet de restructuration commerciale de la place du marché de l’Arlequin prévoit trois nouveaux commerces : en bas de l’aile sud du 110 galerie de l’Arlequin, une boulangerie et un autre local, initialement prévu pour accueillir le bureau de tabac mais désormais en attente d’affectation ; en bas du 100 galerie de l’Arlequin, un local commercial pour la fondation Boissel (qui gère le restaurant d’insertion L’Arbre fruité), qui regrouperait l’Arbre fruité, actuellement installé au 80 galerie de l’Arlequin, et une épicerie, pompeusement renommée « espace multiservices alimentaires ». En 2018, le projet, estimé à 2,7 M€, prévoyait la reconstruction de cinq commerces pour 1100 m² de surface, avec une fin des travaux mi-2023. Aujourd’hui, il a été réduit à 800 m², pour trois commerces, tandis que son coût augmentait à plus de 5 M€.
Ces retards pénalisent habitants et commerçants et rendent la place du marché morose. « Le quartier est un champ de mines, la clientèle a déserté la place. On est en train de mourir. Financièrement et commercialement, ce n’est plus viable. Une grande partie de la clientèle a pris l’habitude d’aller ailleurs, ça sera difficile de faire revenir les clients sur la place du marché. », raconte M. Bouteldja. L’attractivité des commerces étant décuplée par leur nombre, moins de commerces veut dire moins de clients. Hamouda Seoud, le primeur présent six jours sur sept dans le quartier, est lui aussi dépité : « Tout est fermé autour. Il n’y a que moi comme un c.. au milieu de la place du marché… »

Au taxiphone-épicerie du 110 galerie de l’Arlequin, c’est un flot incessant de clients venus faire des photocopies, des impressions ou des petits achats. Ce commerce de proximité tourne bien mais pour son avenir est inconnu. « C’est le grand flou total, explique Tarek, un des deux gérants. On ne sait pas si la Métro va nous reloger. » Le local qu’il occupe est censé être démoli mais aucune date n’est avancée. Il appartenait à un propriétaire privé mais a été exproprié au profit de la Métro. « On n’a même pas été prévenus du transfert de propriété. Pendant six mois, on n’a pas su à qui on devait payer le loyer… »
Des commerces à l’abandon
Les démolitions des commerces désaffectés ont sérieusement perturbé le fonctionnement des commerces subsistants. Le chantier en face du taxiphone, non-barricadé, est squatté. « Début 2023, quand ils ont démoli le local juste à côté, ils ont creusé un gros trou sous notre local, qu’ils ont laissé pendant un mois. C’était dangereux et ça donnait une sale image, les clients avaient même peur de rentrer dans la boutique ! Ils font ça à la Villeneuve mais jamais ils ne feraient ça place Grenette ! N’importe qui d’autre serait déjà parti, mais nous on reste, parce qu’on est du quartier. »
Le camion de nettoyage censé laver la galerie ne passe plus. M. Bouteljda s’est gracieusement vu offrir un balai pour nettoyer la galerie – publique – devant son commerce. La Ville de Grenoble est bien bonne ! Même son de cloche en bas du 110. « Nous nettoyons nous-mêmes la galerie, explique Tarek. Des fois, ce sont les jeunes, ceux qui se posent devant à boire des canettes, qui le font. Je suis à deux doigts d’acheter un karcher. Je le ferais si je savais qu’on ne fermerait pas dans deux mois. »
De l’autre côté du quartier, la situation n’est pas plus fameuse. La boucherie-épicerie de la place des Géants a fermé en avril (un livre d’or à destination du boucher Ahmed Achelhi est disponible à l’accueil de la MDH des Baladins). Un repreneur serait toutefois sur les rangs. Sollicitée par Le Crieur, la Métro n’a pas donné suite à nos demandes d’interviews.
Publié le 09.05.2023 à 16:20
Ciné-Villeneuve présente Demain et tous les autres jours
Ciné-Villeneuve projette, lundi 22 mai, à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins (85 galerie des Baladins), le film Demain et tous les autres jours, de Noémie Lvovsky. Thèmes abordés, synopsis, avis, Ciné-Villeneuve vous raconte tout sur le film.
Le film
Le sixième long métrage de Noémie Lvovsky Demain et tous les autres jours : après Camille Redouble, la cinéaste signe un film poétique, sombre et solaire à la fois, autour d’une touchante relation mère-fille. Mathilde a 9 ans. Ses parents sont séparés. Elle vit seule avec sa mère à la frontière de la folie. C’est l’histoire d’un amour unique entre une fille et sa mère. Pour conjurer la malédiction, Mathilde sort à son tour de la rationalité et ce qui aurait pu être une étude de cas psychiatrique vire au conte de fées
Deux comédiennes pour un même rôle
Luce Rodriguez (Mathilde ado) : « Pour moi, Mathilde est un personnage très fort, qui ne renonce pas, qui persévère. Mathilde est l’adulte en quelque sorte, réincarnée dans l’enfant. C’est ça qui est le plus impressionnant en fait. Beaucoup de personnes ont été l’adulte dans leur famille et je pense que c’est bien de remémorer à tout le monde ces moments de faiblesse et de force en même temps. »
Anaïs Demoustier (Mathilde adulte) : « C’est une vraie héroïne de sa propre vie. Elle vit des choses difficiles avec sa mère. Elle devient assez vite responsable de sa mère. Elle est vaillante. C’est quelqu’un qui a une vraie force. Je dirai qu’elle est très terrienne, très concrète. Elle ne se laisse pas abattre, au contraire. Ce n’est pas un personnage qui a peur. C’est un personnage qui va de l’avant. Elle est frondeuse. »
L’actrice et réalisatrice, Noémie Lvovsky
La carrière de Noémie Lvovsky, résumée par le site Allociné : « Étudiante en Lettres modernes et en cinéma, Noémie Lvovsky intègre en 1986 la Femis (École nationale supérieure des métiers de l’image et du son) au département scénario, puis réalise deux courts-métrages avec Emmanuelle Devos, alors débutante : le très remarqué Dis-moi oui, dis-moi non (1989) puis Embrasse-moi.
« En 1993, Lvovsky signe son premier long-métrage, le brillant Oublie-moi, portrait d’une jeune femme tourmentée incarnée par Valeria Bruni Tedeschi. Avec Les Sentiments (2003), le cinéma de Noémie Lvovsky accueille des acteurs chevronnés, sans rien perdre de sa fougue ni de son originalité, saluées par le prix Louis-Delluc 2003.
« En 2001, la cinéaste fait ses premiers pas de comédienne dans Ma femme est une actrice d’Yvan Attal : sa composition de sœur obsessionnelle lui vaut une nomination au César du Meilleur second rôle. Amoureuse transie dans France boutique, elle apparait dans des films de cinéastes-amis qui exploitent avec bonheur son tempérament comique : Desplechin (Rois et reine), Berri (L’Un reste, l’Autre part) ou Bruni Tedeschi (Actrices).
« Après avoir fait partie du jury du festival du film asiatique de Deauville cette même année, elle joue dans plusieurs films revenant sur le ressenti féminin, comme 17 filles, premier long-métrage de fiction de Delphine et Muriel Coulin, et Les Adieux à la reine de Benoît Jacquot. Elle réalise en 2012 son cinquième long-métrage de cinéma, Camille redouble, dont elle est également la scénariste et la tête d’affiche, une première pour la cinéaste. Elle appartient cette même année au jury du festival de Locarno.
« Avec la comédie Tiens-toi droite, Noémie Lvovsky donne la réplique à Laura Smet et Marina Foïs. Après avoir joué des personnages secondaires dans Les Jours venus, Comme un avion et La Belle Saison, l’actrice campe le rôle-titre de Rosalie Blum, l’adaptation de la bande-dessinée du même nom créée par Camille Jourdy. Elle poursuit avec l’original chronique familiale Demain et tous les autres jours, qu’elle écrit et réalise, et prend part à l’ambitieux film historique Un peuple et son roi de Pierre Schoeller. En 2018, elle retrouve la comédienne et réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi pour Les Estivants, s’inspirant de la propre histoire de cette dernière.
« Aimant jouer dans des comédies sociales, comme sa prestation dans Les Invisibles en témoigne, Noémie Lvovsky entame l’année 2020 avec la comédie féministe La Bonne épouse et le drame sur la prostitution Filles de joie, qui sortent à une semaine d’intervalle. »
Critiques de la presse
– Le Parisien (Catherine Balle, note 4/5) : « Dans ce drame extrêmement touchant, poétique et fantaisiste de Noémie Lvovsky, la mère n’est pas là le soir quand sa fillette Mathilde rentre de l’école…
« C’est la mère elle-même qui utilise cette formule abrupte : «Je ne suis pas une bonne mère», en ce confiant à la psychologue scolaire de Mathilde… Elle essaie des robes de mariée alors qu’elle n’a pas de fiancé. Déambule dans les rues avec une traîne blanche. Emprunte des trains au hasard le soir de Noël. Tout en aimant infiniment sa fille et en répétant qu’elle va «repartir du bon pied».
« Pour protéger ce parent instable, Mathilde, 9 ans, prépare ses repas, ment à son père et se confie à sa petite chouette domestique. Un rapace terriblement attendrissant qu’elle entend parler et qui, lui, n’y va pas par quatre chemins : «Ta mère est un peu folle», lance l’animal… Ce conte fantastique est dédié à Geneviève Lvovsky, la mère de la réalisatrice. Une femme qui, comme l’a révélé la cinéaste il y a quelques années, a passé des séjours en hôpital psychiatrique et a quitté le domicile familial alors que Noémie, justement, avait 9 ans. »
– L’Obs (Jérôme Garcin, note 4/5) : « D’une histoire poignante, la réalisatrice de Camille redouble a réussi la prouesse de tirer une fable heureuse – l’épilogue pluvieux et dansant, avec l’apparition d’Anaïs Demoustier, est d’ailleurs une sacrée leçon de résilience. »
– La Croix (Corinne Renou-Nativel, note 3/5) : « Néanmoins, les interprétations de Noémie Lvovsky, comme toujours émouvante d’humanité, de Luce Rodriguez, d’une profondeur étonnante pour son jeune âge, et d’Anaïs Demoustier, qui surgit pour un post-scriptum bouleversant, gardent au-dessus des eaux ce film bancal comme ses touchantes héroïnes. »
– Le Figaro (note 1/5) : « Noémie Lvosky, qui fait semblant de se détester pour s’admirer autant qu’un Nanni Moretti, déploie des efforts considérables pour rendre humaine, attendrissante, cette quadragénaire loufoque, qui vit seule avec sa fille de 9 ans. C’est une loufoquerie fatigante. »
– Libération (Didier Péron, note 2/5) : « … un film malfaisant et bancal où, dès la première séquence, on comprend qu’il est demandé à l’enfant, Mathilde, de pallier les insuffisances de l’adulte. »
Critiques des spectateurs sur le site Allociné
– publiée le 28 septembre 2017 (note 3,5/5) : « Demain et tous les autres jours, reflète bien l’univers de Noémie Lvovsky…
D’emblée on sent l’esprit et la sensibilité de la réalisatrice avec un cinéma différent, humain et à fleur de peau.
Sous une fausse apparence de légèreté, cette histoire va nous prendre à la gorge et même si certains moments se veulent drôles et décalés dans le vécu de ce duo mère/fille, tout ce qui va émerger sera le plus souvent cinglant de vérité et de réalisme !
Car ici on ne badine pas avec le thème de la folie, d’autant plus que cette mère également sous les traits de Noémie Lvovsky, s’y enfonce sous les yeux de sa fille aimante, bienveillante malgré le trop plein de souffrance qu’elle accumule !
Luce Rodriguez, cette petite brune aux yeux noirs, magnifique dans la justesse de ce rôle ardu, est justement très bien ciblée à travers les sentiments et les impressions qui lui passent par la tête…
De nombreux moments sont extrêmement poignants et beaux, que ce soit ce besoin de poème que Mathilde s’écrira seule pour entendre les mots que sa mère ne peut pas dire, cette main qui serre celle qui devrait au contraire la serrer et la protéger !
Il est juste dommage de voir Noémie Lvovsky s’égarer quelquefois comme dans cette approche de la mort, prétexte avec ce squelette à des instants artificiels presque dérangeants et ambigus qui n’apportent rien…
Il y avait pourtant et justement des tas de façons bien plus poétiques de l’aborder dans ce contexte de l’enfance.
Maintenant débarrassé de ces maladresses, ce film reste éminemment dur et angoissant mais une des scènes les plus touchantes, les plus parlantes, se révèle bien une danse sous la pluie où mère et fille tentent de s’apprivoiser, de se toucher, de s’aimer !
On reste alors tétanisé et ému face à ces deux corps qui hésitent, qui s’esquivent mais qui s’aiment en dépit de tout pour toujours se retrouver… »
– publiée le 27 septembre 2017 (note 4,5/5) : « Un film profond et original, poignant et bouleversant. Un film que je n’oublierai pas tant il touche en chacun de nous notre mémoire d’enfant et notre imaginaire. A voir absolument. »
– publiée le 8 octobre 2017 (note 2/5) : « C’est vrai qu’il y avait pourtant de quoi charmer et susciter la curiosité, ce Demain et tous les autres jours. Une relation mère-fille pour le moins atypique, cette volonté de traiter la question de la folie douce par un mélange de fantastique, comédie et drame me séduisant toute la première partie. Cette enfant s’imaginant que son oiseau lui parle pour échapper à sa solitude, cette mère à la fois tendre et « légèrement » irresponsable, cet univers doux-amer bien retranscrit par une Noémie Lvovsky au regard sensible et décalé sur un sujet qui aurait facilement pu virer au mélo. Seulement, une fois toutes les bases, toutes les pistes lancées, j’ai eu l’impression que le film était terminé au bout de quarante minutes. Certes, l’évolution de la situation maternelle amène le récit vers une mélancolie assez touchante, quelques situations sont éloquentes (notamment lors du « déménagement », mais j’avais l’impression que presque tout avait été dit, sans qu’on ne cherche à aller plus loin que ce qui avait été posé initialement, l’ennui venant alors pointer le bout de son nez. Dommage, car certains aspects (notamment la relation au père ou encore le dénouement) auraient gagnés à être plus exploités, mieux expliqués. Encore un titre qui n’aura pas su quoi faire de ses bonnes dispositions : frustrant. »
La bande-annonce
Demain et tous les autres jours
Drame (France), 2017
De Noémie Lvovsky
Avec : Noémie Lvovsky, Luce Rodriguez, Mathieu Almaric
91 min
Projeté le lundi 22 mai à 20 heures, à la salle polyvalente des Baladins (85 galerie des Baladins)
Adhésion à Ciné-Villeneuve : enfants et précaires : 1 € ; adultes : 5 € ; soutien : 10 € ; donnant droit à tous les films de la saison 2022-2023 hors Espace 600.
Publié le 22.11.2022 à 14:24
Le carnaval et le feu d’artifice en vidéo
Le Carna’Light, le carnaval lumineux de la Villeneuve, s’est tenu le 29 juin et s’est conclu par un feu d’artifice tiré depuis les immeubles de la Villeneuve.
Retrouvez la vidéo du carnaval et du feu d’artifice :
Les photos de la soirée sont à retrouver ici :
Un carnaval tout feu tout flammePublié le 08.07.2022 à 22:38
Un carnaval tout feu tout flamme
Plusieurs fois reporté, le Carna’light, le carnaval lumineux de la Villeneuve, a pu finalement avoir lieu mercredi 29 juin. Pendant plus d’une heure, petits et grands ont défilé dans le quartier, au rythme de la BatukaVI. L’occasion de présenter le jazz band nouvellement créée par la troupe de batucada et de faire des démonstrations de danse hip-hop et d’arts martiaux. Comme en 2015, la compagnie Fuegoloko a animé la mise à feu des bonshommes carnaval. Mais cette année réservait une surprise de taille avec un feu d’artifice tiré des toits de l’Arlequin et de l’allée de la Pelouse. Rendez-vous en 2023 pour, normalement, le premier carnaval des deux Villeneuves, Grenoble et Échirolles.
Publié le 08.07.2022 à 22:36
La Villeneuve a fêté ses 50 ans
La fête de quartier, qui s’est déroulée dimanche 26 juin sous un soleil radieux, marquait le lancement des 50 ans de la Villeneuve. Un an de festivités à venir ! Auparavant, les vendredi et samedi ont eux aussi été animés par de nombreux spectacles. Retour en images sur ces événements.
Elle a été compliquée à organiser mais elle a eu lieu ! La traditionnelle fête de quartier s’est déroulée dimanche 26 juin allée des Tilleuls et elle a eu du succès. Plus d’un millier de personnes s’y sont pressées, que ce soit au banquet partagé, sous les arbres, au village repas, au lâcher de ballons, aux animations ou aux concerts qui ont rythmé l’après-midi (voir photos ci-dessous).


Cinq jours avant, la compagnie villeneuvoise Les Petits Poids présentait son spectacle Rêve de Chine, dans le cadre des 50 ans de la Villeneuve. Un spectacle déjà monté dans le quartier en 1996.
Le vendredi 24 juin, la chorale des écoles de la Villeneuve a rempli l’Espace 600 (lire l’article ci-dessous).
Succès pour le retour de la chorale des enfantsSeul bémol, la jauge limitée du théâtre n’a pas permis aux nombreux parents de rentrer. L’Espace 600 a toutefois pu retransmettre en direct le concert dans le hall du Patio. Le théâtre du quartier présentait juste après, en extérieur cette fois, un spectacle pour sa fin de saison (lire l’article ci-dessous). Les funambules ont défié la pesanteur sur les murs de l’Arlequin.
L’Espace 600 conclut sa saison sur le filEnfin, samedi 25 juin, les concerts place Rouge ont attiré un public nombreux (voir photos ci-dessous).



Publié le 08.07.2022 à 11:25
L’Espace 600 conclut sa saison sur le fil
Pour marquer la fin de sa saison 2021-2022 et initier les 50 ans de la Villeneuve, l’Espace 600, le théâtre du quartier, a proposé le spectacle Vertigo, de la compagnie Rêve de singe. Les acrobates, suspendus entre le 80 et le 90 galerie de l’Arlequin, ont multiplié les figures, au son d’une trompette qui a elle aussi pris de la hauteur.
Publié le 08.07.2022 à 11:24
Succès pour le retour de la chorale des enfants
Vendredi 24 juin s’est tenue la chorale des écoles du quartier, qui réunit les enfants des écoles élémentaires de la Villeneuve. Après deux ans d’absence à cause de la pandémie de covid, la chorale était attendue. Las, la pluie a eu raison de la représentation sur la place Rouge et les enfants ont dû se replier à l’Espace 600. Divisés en deux groupes, écoles Le Lac et Les Buttes la première heure, Les Trembles et La Fontaine la deuxième, les enfants ont complètement rempli l’Espace 600. Au grand dam de certains parents qui n’ont pu rentrer dans le théâtre. L’Espace 600 retransmettait toutefois la représentation en direct dans le hall du Patio.
La chorale en vidéo : partie 1, les écoles Le Lac & Les Buttes
La chorale en vidéo : partie 2, les écoles Les Trembles & La Fontaine
Publié le 04.07.2022 à 11:29
Aux Géants, le plein de vide
Le Crieur publie des extraits d’un texte écrit par un habitant de la place des Géants. Vous pouvez aussi (re)lire l’article Commerces, quand t’es dans le désert, qui aborde la disparition des commerces à la Villeneuve.
L’absence de commerces, pourtant essentiels à la vie de tout quartier et dont nous sommes privés sur notre chère place des Géants depuis pas mal d’années déjà, se manifeste essentiellement par le triste spectacle de rideaux de fer constamment baissés. […]
Beaucoup de commerces ont disparu progressivement. Ils n’ont pas été remplacés, attristant plus encore un paysage pas bien folichon à l’origine. Sans le dynamisme des associations qui animent ce quartier, la survie serait plus sinistre qu’elle ne l’est à présent. Il est vrai aussi que les élus et autres prétendus responsables en charge ne sont pas confrontés à ces pénuries qui gangrènent notre environnement. Ils résident dans des endroits où il y a tout ce dont ils ont besoin.
Les vandalismes, dégradations et autres saccages causés par les incivilités et autres irrespects des règles de vie commune aggravent ce constat navrant. La déplorable réputation de ce quartier serait-elle due à ce que, comme certains voyous, même le béton est armé ? L’impression que cette situation ne va pas s’arranger, se confirme par la lente décrépitude qui investit peu à peu cet espace de vie pourtant très urbanisé. Pas mal d’appartements vétustes sont à la limite de l’insalubrité. […]
Toutefois, pour plus de vie encore, pour davantage d’attractivité, il faut une boulangerie-pâtisserie, et pourquoi pas un marché en plus de celui de l’Arlequin ? La camionnette EPISOL les vendredis après-midi ne suffit pas à tout ce dont on pourrait avoir besoin, même si elle est aussi bien un lieu de rencontre qu’une épicerie ambulante. […] Un point Poste, un relais-colis, un lieu où seraient disponibles une photocopiante, une imprimeuse, (son absence déprimerait presque…), un ordinateur connecté à internet pour ceux qui sont déconnectés. Bref, tous ces outils informatiques plus que nécessaires de nos jours, mais souvent difficilement maîtrisables et accessibles pour certains publics. […]
Un commerce alimentaire de proximité genre supérette, en remplacement du Lidl incendié il y a quatre ans, toujours en ruines et dont le besoin se fait cruellement ressentir, serait également plus que bienvenu ! […]
Et si en attendant la concrétisation de ces espérances, la réalisation de ces rêves, la Ville, la Métro, bref, un de ces trop nombreux éventuels interlocuteurs avait seulement l’idée de faire dessiner sur tant de murs gris et moches, par des étudiants aux beaux-arts ou des jeunes de ce quartier, pour le prix de quelques bombes de peinture, des fresques pour cacher un peu de cet horrible béton et repeindre ces fichus rideaux de fer ? Cap ? Pas cap ? On peut toujours rêver !
Publié le 24.06.2022 à 11:46
Le programme de la fête de quartier et du lancement des 50 ans de la Villeneuve
Du vendredi 24 juin au dimanche 26, la Villeneuve se met en lumière à l’occasion de sa traditionnelle fête de quartier. La fête se poursuivra également avec le Carna’light, le carnaval lumineux de la Villeneuve, le mercredi 29 juin. Retrouvez le programme de cet événement ci-dessous.
Vendredi 24 juin

La chorale des enfants des écoles de la Villeneuve est malheureusement annulée à cause du mauvais temps. Les enfants chanteront toutefois à l’Espace 600 mais sans public, la taille du théâtre ne permettant pas d’accueillir les enfants et du public en même temps.
Le Carna’light, carnaval lumineux de la Villeneuve, est reporté au mercredi 29 juin en raison du mauvais temps.
L’après-midi du vendredi 24 juin sera consacré au spectacle Mission grand air 2, créé à l’Espace 600, suivi d’une fanfare et d’un spectacle de danse verticale en extérieur, sur les murs de l’Arlequin. En début de soirée, le théâtre du quartier présentera sa saison 2022-2023.
Samedi 25 juin

La journée du samedi 25 juin sera consacrée à des concerts à partir de 18 heures, sur la place Rouge, au cœur du parc de la Villeneuve.
Un atelier graff sera également proposé à partir de 18 heures.
Dimanche 26 juin

Pour la grosse journée du dimanche 26 juin, les deux unions de quartier de la Villeneuve vous invite à boire un verre de l’amitié, à partir de 12 heures, allée des Tilleuls. Puis ce sera repas partagé avec des stands repas pour celles et ceux qui ont oublié leur pique-nique. Enfin, le quartier payera ses gâteaux d’anniversaire !

Côté concerts, ils s’étaleront de 13 h 30 à 19 heures.


Enfin, de nombreuses animations sont prévues à partir de 13 heures, ainsi que des tournois de foot et de pétanque et des jeux gonflables pour les enfants.
Et aussi, mercredi 29 juin
Le Carna’light, le carnaval lumineux de la Villeneuve, initialement prévu le 11 juin, reporté au 24 juin, est encore reporté au mercredi 29 juin. Rendez-vous à partir de 20 h 30 sur la place Rouge.