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Le Bon Plan

Le réseau de l'info solidaire


Publié le 20.03.2024 à 10:18

Jusqu’au 31 mai 2024, L’Étincelle dans le quartier Flaubert de Grenoble accueille trois demi-journées par semaine les familles avec de jeunes enfants. Présentation de ce lieu gratuit de répit et de partage.  

En janvier 2019, lors de la première « Nuit de la solidarité », 1757 personnes sans domicile dont 749 enfants ont été recensées dans l’agglomération grenobloise par l’association Un Toit Pour Tous et la Métro.

Il n’y a pas de profil type de personnes sans abri. Leur situation est complexe et variée et dépend de nombreux facteurs individuels et contextuels. On peut trouver parmi eux des statuts administratifs variés (avec ou sans titre de séjour, demandeurs d’asile, de nationalité française ou étrangère), mais également une grande diversité d’âges et de situations familiales. Chacun, chacune a suivi un chemin unique, mais se retrouve finalement dans une situation commune.

Certaines personnes sont temporairement hébergées dans des structures d’hébergement d’urgence pour la nuit, mais d’autres passent la nuit à l’extérieur.

« À Grenoble, on a un nombre important de familles avec de jeunes enfants dans le parcours migratoire, sans hébergement fixe ou en hébergement ponctuel avec le 115. Elles viennent dans mon service faire des demandes de place en crèche et pour beaucoup, sont sans mise à l’abri le temps de leur installation », explique Marie Pierre Vugier, responsable du pôle petite enfance à la Direction Action Sociale Petite Enfance (DASPE) au CCAS de Grenoble.

Un accueil de jour est mis en place par des associations comme Le Fournil, Point d’Eau ou La Petite Pause. Toutefois, ces structures ne sont pas tout à fait adaptées aux familles avec des enfants en bas âge. D’autres lieux, comme Le Local des Femmes, accueillent les femmes avec leurs jeunes enfants mais sans espace dédié spécifiquement aux enfants.

Il existe beaucoup de structures diverses et variées à Grenoble mais aucun n’est consacré pour ce public spécifique avec des jeunes enfants. 

Aussi, les familles avec enfants accueillies dans les structures d’hébergement doivent quitter les accueils de nuit très tôt le matin et se retrouvent à errer toute la journée sans lieu dédié pour les accueillir. 

Pour remédier à ce manque, les élus de Grenoble ont décidé d’ouvrir une structure expérimentale et temporaire. C’est ainsi que L’Étincelle a ouvert ses portes depuis le 12 février 2024 et jusqu’au 31 mai 2024 pour accueillir les futurs et jeunes parents avec leurs enfants jusqu’à 4 ans ou 6 ans si l’enfant est en situation de handicap.

L’Étincelle occupe un local loué par le CCAS, qui habituellement sert à accueillir tout au long de l’année, des crèches dont les locaux sont en rénovation.

« Jusqu’en janvier 2024, l’EGAE La Voie Lactée occupait les locaux et à partir de l’été 2024 se sera l’EGAE Îlot Marmot. Pendant cet intervalle, nous avions plusieurs mois où ces locaux étaient inutilisés. L’idée a été de proposer un espace avec plusieurs demi-journées d’ouverture permettant une mise à l’abri et en sécurité dédié à la petite enfance avec du matériel et des locaux adaptés aux jeunes enfants et leurs parents », explique Marie Pierre Vugier, responsable du pôle petite enfance à la Direction Action Sociale Petite Enfance (DASPE) au CCAS de Grenoble.

La directrice d’action sociale petite enfance (DASPE) Aurélie HENRION-GAYET et l’élu à la petite enfance Sylvie FOUGÈRES ont exprimé le souhait que cette période constitue une opportunité d’expérimentation, en vue d’établir un lieu d’accueil diurne durable pour les familles ayant de jeunes enfants.

L’Étincelle est un lieu où les parents peuvent venir pour échanger entre eux ou pour rechercher des pistes et des informations sur leurs démarches du quotidien : Où prendre une douche ? Où manger ? Où déposer ses affaires ? Où aller avec ses enfants ? Il est possible d’être accompagné par un travailleur social pour la première venue. 

Cet espace apaisant peut également servir d’un lieu de pause pour tout simplement se reposer. Une maman peut venir somnoler pendant que son enfant joue dans un lieu sécurisé en présence des agents de la DASPE (éducateurs ou éducatrices de jeunes enfants, assistantes ou assistants sociaux, infirmiers-infirmières puéricultrices).

L’Étincelle est située dans le Tiers-lieu La Correspondance, au 30 bis avenue Marcelin Berthelot, 38100 Grenoble. La structure accueille les futurs parents ou les parents avec les jeunes enfants, trois demi-journées par semaine, le mardi et jeudi de 8h30 à 11h30 et le vendredi de 14h à 17h30.

Ce lieu temporaire est ouvert à tous, même aux parents sans difficultés particulières qui recherchent un lieu où aller avec leurs enfants, mais à vocation à être dédié spécifiquement à un public en situation de précarité avec l’ouverture d’un lieu plus pérenne dans d’autres locaux.


Publié le 27.02.2024 à 09:44

Le travail pair est une approche d’accompagnement social et médico-social qui s’appuie sur l’expertise du vécu de la personne accompagnante (vie à la rue, précarité, discrimination, handicap, conduite addictive, troubles psychiatriques, etc.). Cette expertise permet au travailleur pair de tirer des leçons de son vécu personnel et de les mettre à profit pour aider des personnes qui traversent une situation similaire. Elle se fonde sur une compréhension des mécanismes du rétablissement (mieux-être, stabilisation de la situation) et sur la capacité à transmettre aux autres des savoirs et des habiletés sociales (savoirs techniques, connaissance des procédures institutionnelles, etc.).

Ainsi dans cette volonté de « guérir » à celle de « prendre soin », le travail pair favorise la prise en considération et le pouvoir d’agir des personnes accompagnées pour co-construire avec elles les conditions de leur autonomie.

Le travail pair favorise aussi le dialogue et la collaboration !

« La place du travailleur pair est en constante évolution, car elle favorise le dialogue et la collaboration entre les personnes accompagnées et les professionnels qui nous sollicitent. Le travailleur pair est un collègue, membre de l’équipe à part entière qui apporte un autre regard et permet souvent de faire un pas de côté dans les pratiques grâce à son expertise unique, celle de l’expérience vécue. Il peut ainsi apporter un soutien, des compétences et une écoute qui sont souvent plus proches de la réalité des personnes accompagnées. Au quotidien, cette façon d’appréhender le travail ensemble vient bousculer les pratiques du travail social. » nous confie Violette Douillet, chargée de mission pour la plateforme de « Promotion et développement du travail pair”.

Une approche efficace et inclusive

  • Un meilleur accompagnement : les travailleurs pairs sont en mesure de comprendre et de répondre aux besoins des personnes accompagnées de manière plus empathique.
  • Une notion d’horizontalité : il s’agit d’une relation de partenariat et d’égalité entre les pairs et les professionnels. Elle se caractérise par le respect mutuel de l’expertise (savoir-faire de chacun, collaboration de confiance et reconnaissance de l’expérience comme source de compétence).
  • Une meilleure prise en compte des envies de la personne pour une co-construction de la réponse.
  • Une meilleure cohésion sociale : en effet, les travailleurs pairs créent des liens avec et entre les personnes accompagnées, ce qui peut contribuer à réduire l’isolement et la stigmatisation. De plus, le travail pair peut aider les personnes accompagnées à développer des compétences et des connaissances qui peuvent leur être utiles dans leur vie personnelle et professionnelle.

En Isère, la plateforme de promotion et de développement du travail-pair est portée par le Groupement des possibles. Cette association d’associations regroupe L’Oiseau Bleu et Le Relais Ozanam, deux structures historiques à l’approche militante contre la précarité et l’exclusion, et également Cycles & Go, un chantier d’insertion et Cultures du Cœur 38, une association de médiation culturelle. Quatre structures qui se sont regroupées autour de convictions et d’une vision commune de l’accompagnement social.

« L’objectif du Groupement des possibles vise à offrir une réponse la plus large possible aux personnes en situation de précarité et d’exclusion, via des services et des activités dans différents domaines, tels que l’hébergement, l’insertion, la santé, l’éducation, la parentalité et la culture », explique la chargée de mission pour la plateforme de « Promotion et développement du travail pair”.

Un espace ressource : la plateforme de promotion et de développement du travail pair

En 2015, la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (DIHAL) a lancé un appel à projets pour soutenir la mise en place de dispositifs de pair-aidance dans le champ de l’hébergement et de l’accès au logement. Cet appel à projets était l’un des premiers du genre en France et visait à soutenir le développement d’un nouveau modèle d’accompagnement des personnes sans domicile ou mal logées.

À Grenoble et à Lyon, un ensemble de structures du secteur de l’Accueil, hébergement, insertion (AHI) se sont ainsi regroupées pour répondre à cet appel à projet, avec l’idée de développer et de promouvoir le travail pair en mettant en commun la réflexion et les expérimentations.

Résultat, la Plateforme de promotion et de développement du travail pair, est née en 2015 en Isère pour recenser les initiatives autour de la pair-aidance, pour informer et former les partenaires et acteurs locaux, ou encore soutenir l’organisation collective des pairs. Elle permet aux structures qui veulent accueillir un travailleur pair de réfléchir à l’adoption d’une approche horizontale de l’accompagnement dans l’idée de mieux cerner les besoins, d’affiner le rôle du travailleur pair et de valoriser son intervention (sensibilisation et formation des professionnels aux compétences nécessaires pour travailler avec des travailleurs pairs).

Créer les conditions propices pour le travail pair

« Nous accompagnons les structures qui nous sollicitent à créer en amont de l’embauche un environnement et des conditions de travail propices aux travailleurs pairs. Nous accompagnons l’équipe, nous sensibilisons et nous cherchons à savoir si la structure est prête à accueillir un travail pair, confirme Violette Douillet. Le rôle de la plateforme est de se positionner comme une personne tierce qui facilite la réflexion au sein de l’équipe. Nous invitons à communiquer sur les représentations, les craintes à embaucher un travailleur pair, la motivation à embaucher un travailleur pair, dans quel but ? Pour quelles missions ? Nous pouvons également participer à la rédaction de la fiche de poste, au recrutement et à la prise de poste. Notre rôle n’est pas de résoudre les conflits de la structure qui nous sollicite, mais bel et bien de l’accompagner dans sa réflexion. »

Lorsque la temporalité de la sollicitation le permet, la plateforme propose un accompagnement individuel en vue de préparer l’embauche. Pour ce faire, elle s’appuie à la fois sur des outils de référence tels que le guide “Développer le travail pair” produit en partie par la plateforme, la DIHAL et la FAS, ainsi que sur des outils et des approches qui leurs sont propres, avec le souci de coller au mieux aux besoins et aux spécificités propres aux dispositifs et aux équipes accompagnées. C’est un véritable « travail sur mesure ».

« Intégrer un travailleur pair est un projet qui réclame et qui nécessite un travail préalable : soit une définition claire de ses missions, une bonne compréhension des enjeux et des besoins, ainsi que l’adhésion et la participation de chacun. »

La formation, un sujet épineux

« Ce ne sont pas les diplômes qui intéressent, mais le vécu personnel, l’approche empathique, la bienveillance et la capacité à savoir orienter vers les lieux ressources. Mais il arrive parfois que certaines structures aient des demandes spécifiques, comme des connaissances médicales ou de l’aisance à l’écriture par exemple. Mais le travail pair n’est pas une profession standardisée, avec un cursus scolaire ou un code Rome et c’est ce qui fait la richesse de ce profil professionnel atypique. », explique la chargée de mission du Groupement des possibles.

Sur le chapitre de la formation, si certains travailleurs pairs considèrent qu’elle est un moyen de se professionnaliser pour acquérir de nouvelles connaissances ou pour être reconnus comme des pairs compétents, d’autres craignent que la formation ne déforme les regards et les pratiques au profit d’une normalisation de leur posture. Pour la Plateforme cette question de formation est centrale, voire épineuse, et tend à s’imposer notamment dans le champ de la santé mentale. « Au sein de la plateforme, nous revendiquons le fait que la formation ne doit pas être un prérequis à l’embauche. Les personnes ont leur « diplôme de la vie », ce pour quoi elles sont embauchées. Cependant, une formation spécifique et adaptée peut être nécessaire pour favoriser une meilleure prise de poste des pairs et doit être discutée entre la structure et le travailleur pair. Il faut être à l’écoute des envies et des besoins exprimés afin de réfléchir à la manière d’y répondre le mieux possible. » détaille Violette Douillet.

« Néanmoins, il existe des formations types du travail social pour celles et ceux qui souhaitent avoir un diplôme de travailleur social, comme celles proposées par Ocellia (école des métiers Santé-Social) à Grenoble, Lyon et Valence. Il existe également des formations spécifiques, telles que le diplôme universitaire de la pair-aidance professionnelle en psychiatrie et santé mentale proposée par l’UGA Grenoble ou à Lyon. »

Quant à la reconnaissance du travail pair, la Plateforme communique et fait de la sensibilisation auprès du plus grand nombre (employeurs, pouvoirs publics, grand public) pour faire connaître le travail pair et le travail de la plateforme sur le sujet.

L’accompagnement par les pairs, une solution de plus en plus recherchée

« Depuis 2015 la demande d’accompagnement augmente et s’étend à toute la région Auvergne-Rhône-Alpes (Isère, Rhône, Drôme, la Haute Savoie, l’Ardèche, la Loire, la Haute-Loire, le Puy de Dôme, etc.)», précise Violette Douillet,

Selon le rapport d’activité 2022 du Groupement des Possibles, au 31 décembre 2022 la Plateforme comptait 1 020 travailleurs pairs en France, répartis dans 150 structures partenaires et 60 départements (soit 12% pour la région Auvergne Rhône-Alpes). Des travailleurs pairs qui seraient intervenus dans les domaines de la santé mentale, du handicap, de la précarité, de la violence, etc.

Pour en savoir plus : La plateforme du Groupement des Possibles

Ainsi l’intervention des travailleurs pairs est prépondérante dans l’accompagnement des personnes en situation de vulnérabilité. Elle a fait ses preuves dans de nombreux pays, dont la France. Elle est aussi reconnue comme un outil efficace pour réduire la stigmatisation et l’isolement des personnes fragiles et pour favoriser leur rétablissement et leur inclusion sociale.


Publié le 20.02.2024 à 10:07

En quête de livres à tout petit prix ou même gratuits ? Votre soif de lecture saura trouver son bonheur à Grenoble et sur internet grâce aux structures solidaires que voici. 

La gratuité 

  • Les zones de gratuités en Maison des Habitant·es

Plusieurs Maisons des Habitant·es (MDH) de Grenoble ont des zones de gratuités où il est possible de donner ou de prendre des livres pendant les horaires d’ouverture. 

– La Maison des Habitant·es Abbaye : infos pratiques ici

– La Maison des Habitant·es Chorier Berriat : infos pratiques ici

– La Maison des Habitant·es Le Patio : infos pratiques ici

– La Maison des Habitant·es Prémol : infos pratiques ici

  • Les boîtes à lire 

Les boîtes à lire prennent souvent la forme de petites bibliothèques en bois, accessibles à toutes et tous dans l’espace public. Elles permettent aux lecteur·ices de déposer ou de prendre des livres gratuitement. 

Le site internet de Boîte à Lire possède une carte interactive qui les recense avec une description précise de leurs aspects pour les reconnaître facilement. Elles sont nombreuses dans la métropole grenobloise, jetez-y un coup d’œil ! 

Les petits prix  

  • Le rayon « Livres » des ressourceries : 

Certaines ressourceries à Grenoble acceptent les dons de livres et les revendent à petits prix dans leurs boutiques. 

– La Ressource : infos pratiques ici

– Boutique ULISSE Grenoble solidarité : infos pratiques ici 

– La Remise : infos pratiques ici 

Située dans le pôle international de Grenoble, la librairie « Bouquins sans frontières » vend des livres d’occasions au prix solidaire de 1€ pour les non-adhérents et 0,50€ pour les adhérents (adhésion annuelle de 15€, ou de 5€ pour les étudiants). 

Recyclivre est une entreprise française qui collecte, rachète et vend des livres d’occasion. Leur site web propose une grande diversité de livres pas chers. La livraison dans les 2 ou 3 jours est gratuite en point relais. 

L’emprunt 

Vous préférez emprunter les livres plutôt que de les conserver chez vous ? Optez pour les bibliothèques municipales, celles de Grenoble sont gratuites ! Il vous suffit de demander une carte de bibliothèque en présentant un document d’identité et un justificatif de domicile. En plus, cela vous permet aussi d’accéder à l’emprunt de livres audio, de musique, de séries et de films. 

Quelques chiffres pour terminer 

En 2023, ce sont 351 millions de livres imprimés neufs qui ont été vendus en France. Soit l’équivalent d’environ 11 livres vendus par seconde ! D’où l’importance de penser à consulter le marché de l’occasion, cela permet de réduire son impact environnemental tout en faisant des économies. 


Publié le 24.01.2024 à 10:06

Hébergé à la Maison des habitants du quartier de la Villeneuve, le Pimms (Point d’information et de médiation multi-services) de Grenoble est une association labellisée MSAP (Maison de Services au Public) depuis 2016. Elle propose un service de médiation sociale en faveur des habitants, sans distinction de nationalité, de situation sociale ou de niveau de qualification. 

En Isère, le Pimms Médiation est présent sur quatre sites fixes : Pont-de-Claix, Villefontaine, Vizille et Grenoble, siège social de la structure implanté dans le quartier prioritaire de la Villeneuve. Mais le Pimms Isère dispose également de deux bus itinérants, qui sillonnent les routes de l’Isère pour apporter un accompagnement administratif aux personnes en difficulté. Ces bus, floqués du logo « Pimms France services », proposent des services similaires aux Pimms fixes.

Les services du Pimms proposés aux usagers : 

  • Aide administrative : le Pimms aide les usagers dans leurs démarches administratives, telles que la création d’un compte CAF, la demande d’un logement social ou la déclaration d’impôts.
  • Explication de documents administratifs : le Pimms aide les usagers à comprendre les documents administratifs, tels que les factures, les attestations de ressources ou les courriers administratifs.
  • Aide à la gestion budgétaire familiale : le Pimms aide les usagers à gérer leur budget familial, à établir un budget ou à faire face à des difficultés financières.
  • Prévention et résolution de conflits : le Pimms intervient pour prévenir et résoudre les conflits liés à la vie quotidienne, tels que les conflits de voisinage ou les litiges avec les institutions.
  • Accès à Internet et accompagnement dans l’utilisation des services publics : le Pimms met à disposition des usagers un accès à Internet et les accompagne dans l’utilisation des services publics en ligne. 
  • Relais postal et vente de produits de base des entreprises partenaires : timbres, tickets de transports en commun, billets de train.  
  • Permanence juridique gratuite avec un avocat-conseil sur le site du Pimms de Pont-de-Claix.

Le Pimms compte aussi de nombreux partenaires, comme : Actis, CDC Habitat Social, Enedis, GEG, Keolis, SDH, Semitag, EDF, Le Groupe La Poste, Pôle emploi, Caisse nationale des allocations familiales, Caisse nationale d’assurance maladie, etc. Des partenaires essentiels qui permettent à la structure isèroise d’avancer dans le bon sens. 

Un nouveau service à domicile au quartier de la Villeneuve 

Depuis décembre 2023, le Pimms de Grenoble a mis en place un service de médiation sociale à domicile. Il s’agit d’un service innovant qui permet notamment de renforcer l’accès aux droits et aux services publics pour les personnes qui rencontrent des difficultés à se déplacer, mais aussi pour réduire les inégalités sociales et améliorer la qualité de vie des personnes.

« Notre mission est d’être un relais facilitateur entre les habitants et les institutions, explique Sarah Sangare, responsable et référente des ressources humaines du Pimms de Villeneuve. Ce nouveau service de médiation à domicile est destiné à faire évoluer notre structure pour aller à la rencontre des personnes isolées, âgées ou à mobilité réduite, dans l’idée de les accompagner et de les soutenir dans leurs démarches administratives et sociales. » 

Proposé sur rendez-vous, ce nouveau service de proximité est assuré par des médiateurs sociaux qualifiés. « Ils interviennent en binôme pour dispenser des ateliers aux personnes qui le souhaitent et sur des thématiques précises, comme l’économie d’énergie ou la découverte de l’outil informatique », précise la responsable. 

Les avantages de la médiation sociale à domicile sont nombreux : 

  • Renforcer l’accès aux droits et aux services publics pour tous, y compris les personnes qui rencontrent des difficultés à se déplacer.
  • Réduire les inégalités sociales, en facilitant l’accès aux ressources et aux opportunités pour les personnes les plus vulnérables.
  • Améliorer la qualité de vie des personnes, en leur offrant un soutien et un accompagnement personnalisé. 
  • Renforcer la cohésion sociale en contribuant à la résolution des conflits.
  • Renforcer l’inclusion sociale en favorisant l’accès des personnes aux services essentiels.
  • Développer le lien social en favorisant les rencontres et les échanges entre les personnes.

« Nous avons aussi actualisé nos ateliers sur rendez-vous encadrés par un conseiller numérique. Dans l’idée de proposer un format plus attractif et plus adapté aux personnes qui souhaitent créer un compte Caf, une adresse mail, ou pour apprendre à utiliser Internet et accéder aux services publics en ligne ». 

Acteur important de l’inclusion sociale et de la lutte contre les inégalités, le Pimms Médiation Grenoble permet ainsi à tous ceux qui en ont besoin, quel que soit le niveau de revenus ou la situation sociale, d’accéder aux services et aux droits nécessaires à la vie quotidienne. Mais il permet aussi à ceux et celles de se former, de faire un stage, de l’alternance et de travailler comme médiateur social, une profession qui a du sens.

Les médiateurs sociaux du Pimms de la Villeneuve : des professionnels du lien social engagés dans l’accompagnement et la formation

« Nos médiateurs sociaux sont des professionnels du lien social. Ils sont à l’écoute des usagers et ils les accompagnent avec bienveillance et respect. Certains sont en poste fixe sur les sites du Pimms Isère pour accueillir et orienter les usagers et les accompagner dans leurs démarches de vie quotidienne. Tandis que les médiateurs (dits sortants) interviennent dans les agences postales pour aider les usagers à comprendre les différents services postaux (les tarifs, les formulaires à remplir, comment récupérer un colis, etc.). Leur rôle est de faciliter les relations entre les usagers et les agents postaux. » 

La diversité des contrats au service de l’insertion professionnelle

« Pour devenir médiateur social au Pimms, il n’y a pas de prérequis particuliers, seule la motivation et le profil comptent. Certains de nos médiateurs sont en contrat adulte relais (un contrat d’insertion destiné aux personnes habitant dans des zones urbaines prioritaires). Nous avons aussi des médiateurs en contrat à durée déterminée d’insertion (CDDi) à qui nous proposons un suivi spécifique en fonction de leur projet professionnel en lien avec Pôle emploi, ou la Mission locale. Ces salariés peuvent aussi être amenés à réaliser une VAE (validation des acquis de l’expérience), car nous sommes en lien avec l’AFPA de Pont-de-Claix, confirme la responsable. Actuellement l’ensemble de ces différents contrats de travail représentent environ 40 % de notre effectif sur les sites du Pimms de l’Isère (Grenoble, Pont-de-Claix, Villefontaine et Vizille). » 

Ainsi de l’accueil à la médiation sociale en passant par la formation et l’emploi, le Pimms de la Villeneuve a pour valeur l’égalité, la solidarité, la proximité et la participation. Des valeurs incarnées par les médiateurs, les responsables et les encadrants du Pimms. 

Contacter le Pimms : 

Le PIMMS de Grenoble Villeneuve est situé au 50, galerie de l’Arlequin 38000 Grenoble.

Tél. :  04 76 33 06 56

Horaires d’ouverture : Lundi-vendredi : 9h-12h et 13h-17h – Samedi : 9h-12h


Publié le 04.01.2024 à 09:37

Nombreuses sont les personnes qui se retrouvent à devoir assister quotidiennement un proche en perte d’autonomie après l’apparition d’une maladie neurodégénérative telle que Parkinson ou Alzheimer. Ce rôle d’aidant, bien que nécessaire, peut être source de fatigue psychique voire même causer des soucis de santé chez la personne aidante… Afin de prévenir ces maux indirectement engendrés, la Maison des aidants Denise-Belot de Grenoble offre un lieu de ressource et de soutien à celles et ceux qui aident au quotidien.

Présentation de ce service à travers les mots de Anne Royer, coordinatrice de la Maison des aidants.

Bonjour Anne, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Alors, je suis Anne Royer, coordinatrice de la Maison des aidants Denis-Belot du CCAS de Grenoble. Pour vous aider à mieux comprendre quelle est cette structure, je pense qu’il est important de raconter un peu mon parcours. Je suis de formation ergothérapeute. J’ai travaillé en tant que telle dans le milieu de la santé mentale en hôpital de jour pendant cinq ans ; puis, dans le service de soins infirmiers à domicile du CCAS de Grenoble. Par la suite, j’ai été coordinatrice au sein du dispositif MAIA (Méthode d’Action pour l’intégration des service d’aide et de soins dans le champ de l’Autonomie) du département de l’Isère pendant neuf ans. Mon rôle consistait à coordonner les situations complexes des personnes atteintes de maladies neurodégénératives souhaitant rester à domicile.

En somme, tout au long de ce parcours, j’ai toujours travaillé pour des personnes dans leur milieu de vie : jamais avec des patients en hospitalisation institutionnelle, mais toujours en hôpital de jour ou à domicile. C’est au cours de ces expériences que j’ai été amenée à travailler avec les aidants, à échanger longuement avec eux… et du même coup, à m’intéresser à cette thématique. J’ai finalement intégré il y a maintenant un an et demi le poste de coordinatrice de la Maison des aidants. 

On peut voir une grande cohérence dans ce parcours ! À présent, pouvez-vous nous raconter comment est née la Maison des aidants ?

La Maison des aidants fait partie d’un dispositif appelé la « Plateforme d’accompagnement et de répit », qui a vu le jour dans le cadre du Plan Alzheimer de 2008-2012. Ce dispositif visait à offrir un soutien aux personnes aidant un proche atteint d’une maladie neurodégénérative. Le CCAS s’est désigné comme porteur du projet de création d’une Plateforme d’accompagnement et de répit à Grenoble en 2013, et ainsi est née la Maison des aidants Denise-Belot. Nous allons d’ailleurs fêter nos 10 ans à l’automne 2023 !

Maintenant, poussons la porte de la Maison des aidants. Comment se compose l’équipe ?

L’équipe est formée de trois salariées du CCAS. Je suis la coordinatrice. Ma collègue, agente d’accueil, est également AES (accompagnante éducative et sociale), elle s’occupe donc de la partie administrative, mais aussi des soins des personnes malades et de l’animation de certaines activités. Et pour finir, nous avons une collègue psychologue qui anime notamment des ateliers en groupe.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le public que vous accueillez ? Qui sont les aidants ?

Un aidant est une personne qui assiste quotidiennement un proche en perte d’autonomie. Cela peut-être un membre de la famille, une connaissance, un voisin… La personne aidée vit généralement sous le même toit que la personne aidante, mais pas nécessairement.

La perte d’autonomie peut être liée à l’avancement de l’âge, à un accident… Mais la Maison des aidants étant une Plateforme d’accompagnement et de répit, elle est tenue de répondre à un cahier des charges précis : les personnes accompagnées doivent être atteintes d’une maladie neurodégénérative. Nous sommes restés dans ce cadre depuis le Plan Alzheimer, c’est donc ce public que nous accueillons.

La Maison des aidants peut-elle malgré tout s’adresser aussi à des publics aidant des proches atteints d’autres pathologies handicapantes que les maladies neurodégénératives ?

Pas pour l’instant. Théoriquement, depuis 2021, un changement législatif donne la possibilité aux Plateformes d’accompagnement et de répit de s’ouvrir à toute pathologie chez la personne aidée, quelle qu’elle soit. Mais cela nécessiterait plus de moyens humains et plus de connaissances des autres troubles et maladies.

Pourtant, il serait tout à fait pertinent d’accueillir d’autres publics. Une personne assistant un proche atteint de la maladie de Parkinson rencontre les mêmes problèmes qu’une autre aidant un proche atteint, par exemple, d’un cancer ou de paraplégie. Les aidants rencontrent tous la même difficulté de savoir comment concilier leur situation d’aidant avec leur vie personnelle, leur vie professionnelle, leur vie sociale, leurs passions, leurs projets…

L’assistance auprès d’une personne vient non seulement occuper du temps, mais aussi puiser de l’énergie. Complètement dédié à l’accompagnement de ce proche, l’aidant se retrouve facilement épuisé physiquement, psychiquement… Ce risque est très important. Il y a quelques années, certains chiffres alarmants indiquaient même que près de 40 % des aidants décédaient avant la personne aidée dans le cadre des maladies neurodégénératives !  En somme, à force d’aider une personne faisant face à des soucis de santé, on risque de négliger sa propre santé. 

Des informations pour le moins édifiantes… Et comment se déroule le parcours d’un aidant qui vient solliciter vos services ?

Un aidant appelle ou passe nous voir. Ma collègue de l’accueil va effectuer un recueil d’informations, puis lui proposer un premier entretien individuel, qui sera effectué par la psychologue ou moi-même. Ce premier entretien, qui dure jusqu’à 1 h 30, sera l’occasion pour l’aidant de raconter ce qu’il vit. D’abord, il parlera longuement de la personne aidée, car telle est sa préoccupation principale ; puis, à la fin, des conséquences sur sa propre vie et sur sa propre santé : culpabilité, impuissance, dépression, épuisement…

À l’issue de cet entretien, nous lui proposons un soutien adapté. Nous pouvons lui recommander de l’aide à domicile pour le proche, l’aiguiller vers des services de droit commun comme l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie) ou encore lui proposer de participer à l’une de nos activités. Ces activités peuvent s’adresser aux aidants uniquement, au binôme aidant-aidé ou alors au collectif. Nous pouvons également orienter l’aidant vers un partenaire qui pourra répondre à des besoins plus spécifiques.

Pour récapituler, voici ce que nous avons à apporter aux aidants : accueil, écoute, information, orientation. Certaines personnes viendront nous solliciter une seule fois, d’autres entameront un accompagnement sur du long terme. Les demandes sont assez nombreuses. Au sein de la Maison des aidants Denise-Belot, pour l’année 2022, nous avons reçu 218 prises de contact de la part d’aidants.

Pouvez-vous nous en dire plus concernant les activités que vous proposez ?

Pour le cas des activités qui s’adressent au collectif, il s’agit de moments de convivialité ou de jeu. Les aidants peuvent y participer soit seuls, soit avec leur proche. Ces événements sont donc ouverts au plus grand nombre.

Concernant les activités pour les aidants seuls, ils sont d’une part, axés sur le bien-être : sophrologie, gymnastique douce, massages… et d’autre part, sur le divertissement : club de lecture, projection de films… Nous leur proposons également un groupe d’échanges autour de différents thèmes animés par la psychologue. Ces événements permettent d’offrir aux aidants de la ressource mais aussi du répit : s’ils veulent participer à l’une de ces activités, ils ont la possibilité de venir avec le proche dont ils s’occupent, et ma collègue AES accompagnera ce dernier le temps de l’activité. Elle proposera aux aidés un temps d’échange, de l’activité manuelle, de l’écoute musicale… C’est aussi l’occasion pour eux d’expérimenter une sortie du domicile.

Nous organisons également des activités qui s’adressent spécifiquement au binôme « aidant-aidé ». Il s’agit de moments festifs tels que des goûters ou une loterie, et par ailleurs d’ateliers qui donnent l’occasion de se découvrir autrement comme de la zoothérapie (médiation animale) ou une activité physique adaptée. Comme les aidants viennent avec la personne qu’ils assistent, un temps de répit leur est forcément offert. Mais le but est aussi de permettre au binôme de sortir un peu de la relation « aidant-aidé » et de se retrouver sur un pied d’égalité en partageant des moments ludiques ou de divertissement. En raison de la maladie, on ne peut pas forcément construire de souvenirs, mais on peut en tout cas vivre ensemble le moment présent.

En dehors de ces activités, les aidants peuvent-ils aussi demander une prise en charge en cas de besoin, le temps d’une demi-journée, par exemple ?

Si c’est dans le cadre d’activités préalablement organisées, tout s’effectue sur inscription, il est donc nécessaire de prévoir ce temps à l’avance. Mais autrement, nous proposons aussi effectivement un dispositif appelé la « halte-répit ». Si l’aidant a besoin de temps pour lui, simplement pour vaquer à ses occupations ou quel qu’en soit le motif, il n’aura pas besoin de se justifier : il pourra nous demander si nous accompagner son proche pour une durée de deux heures, quatre heures, un matin, une après-midi… peu importe.

C’est la seule activité payante parmi celles que nous proposons, puisque l’aidant n’est pas sur place. Toutes les autres activités, qui sont animées par des intervenants extérieurs, des prestataires ou des partenaires des collectivités – par exemple, le club lecture est animé par une bibliothécaire de la ville de Grenoble – sont gratuites.

En parlant d’activités, la Maison des aidants a organisé un temps fort en septembre 2022 : un séjour-ressource à la Grande Motte, qui s’est déroulé sur 3 jours. Trois professionnels ont accompagné 15 aidants afin de leur offrir un long moment de répit. Une escapade qui leur a permis d’expérimenter la séparation avec leur proche, de déterminer quelles étaient les actions à mettre en place pour le relai auprès de celui-ci en leur absence… et bien entendu, de se ressourcer à travers le dépaysement dans un cadre idyllique et apaisant !

Ce fut pour eux l’occasion de prendre conscience de leurs propres besoins et de l’importance de s’accorder du temps pour soi. Car une personne aidante a parfois tendance à se montrer trop désintéressée, au point de s’oublier elle-même. Or, il est important que les aidants gardent à l’esprit que le répit est essentiel, dans leur propre intérêt et dans celui de leur proche. Recharger les batteries permet de continuer à aider plus efficacement !

Pour plus d’infos pratiques, lire l’article « La Maison des aidants Denise-Belot : car les aidants ont eux aussi besoin d’être aidés »


Publié le 02.01.2024 à 15:57

Afin de répondre à l’enjeu crucial du mal-logement, une loi a été entérinée en 2007 : le DALO ou Droit Au Logement Opposable. Depuis l’avènement de ce dispositif, les personnes mal-logées, ayant épuisé les démarches classiques pour accéder à un logement autonome et adapté, peuvent exercer un recours pour accéder à un logement social. Si la demande est reconnue prioritaire et urgente, l’État est alors dans l’obligation de proposer un logement au ménage dans un délai de 3 à 6 mois. Zoom sur les critères d’éligibilité, les droits et les démarches à effectuer pour bénéficier du DALO.

À qui s’adresse ce dispositif d’aide ?

Nombreuses sont les personnes mal logées qui tentent d’obtenir ou de se maintenir dans un habitat répondant à leurs besoins (nombre d’occupants, handicap…) et au loyer compatible avec leurs ressources financières. Pour autant, depuis plusieurs décennies, une grande partie des demandes de logement social sont déposées en vain. Dans le même temps, le parc de logements privés demeure inaccessible à de nombreux ménages en raison de leurs loyers prohibitifs et de demandes de garanties toujours plus strictes.

Emboîtant le pas à la loi Quillot de 1982, qui fait du droit à l’habitation un droit fondamental, la loi DALO institue un droit au logement garanti par l’Etat en créant un recours pour les personnes en difficulté pour se maintenir ou accéder à un logement décent et indépendant.

Il convient de préciser que la loi du Droit Au Logement Opposable n’est pas un dispositif permettant d’accéder à un logement ou à un hébergement au sens strict. En fait, il s’agit plus précisément d’un recours que l’on peut exercer lorsque les autres dispositifs légaux n’ont pas permis aux demandeurs d’obtenir un logement ou un hébergement décent ou de conserver celui-ci. On considère qu’un logement rentre dans les critères de décence à partir du moment où, d’une part, il est salubre, et d’autre part, les conditions de vie qu’il offre correspondent aux besoins du ménage concerné : espace suffisant, équipements fonctionnels (eau courante, chauffage…) ou encore dispositifs en cas de vieillesse ou de handicap…

Le DALO s’adresse aux personnes dont la situation de mal-logement appelle à l’urgence. Pour être en droit d’en bénéficier, il est toutefois nécessaire de valider quelques conditions d’attribution. Sont éligibles à la demande du Droit Au Logement Opposable les ménages remplissant, d’une part, les deux critères suivants :

  1. Être de nationalité française ou disposer d’un droit ou d’un titre de séjour en cours de validité ;
  2. Remplir les conditions de ressources pour un accès au logement social.

D’autre part, il est nécessaire de se trouver dans une ou plusieurs situations parmi les suivantes :

  • Être sans logement (sans domicile fixe) ou sans logement indépendant (en situation d’hébergement chez des proches) ;
  • Être hébergé(e) dans une structure d’hébergement ou dans une résidence hôtelière à vocation sociale depuis un minimum de six mois ;
  • Résider dans une solution d’hébergement provisoire de type résidence sociale, maison relais ou logement fourni par une association depuis un minimum de 18 mois ;
  • N’avoir reçu aucune proposition de logement compatible avec ses besoins (nombre de personnes à loger) ou ses ressources malgré un dépôt de demande et un délai d’attente anormalement long ;
  • Vivre dans un logement inadapté à une situation de handicap (qui concerne un membre de la famille à charge ou soi-même) ;
  • Vivre dans un logement suroccupé (moins de 9 m² pour une personne, moins de 16 m² pour deux personnes, moins de 25 pour trois, moins de 34 pour quatre…) ;
  • Vivre dans un logement indécent (sans accès à l’eau potable, électricité, chauffage, dispositif de ventilation…) ;
  • Vivre dans un logement insalubre ou dangereux (risque d’effondrement, d’incendie, insécurité liée à la délinquance environnante…) ;
  • Vivre dans un lieu impropre à l’habitation (garage, cave, local sans fenêtre…) ;
  • Avoir reçu un avis d’expulsion sur décision de justice.

Par ailleurs, pour être reconnu comme relevant du DALO, les demandeurs sont tenus d’avoir déjà effectué une demande de logement social n’ayant pas abouti passé un délai anormalement long (précisions à ce propos disponibles ci-après).

Quelles sont les démarches à effectuer à Grenoble ?

Si vous vous reconnaissez dans l’un ou plusieurs des critères ci-dessus, vous pouvez certainement bénéficier du DALO.

Toutefois, avant toute chose, il convient de lire la notice explicative relative au Droit Au Logement Opposable. Vous y trouverez de nombreuses précisions, notamment les critères exacts d’indécence d’un logement, la liste exhaustive des délais anormalement longs suivant la situation géographique (en Isère, entre 13 et 25 mois selon les zones ; précisions disponibles sur la notice), ou encore d’autres éléments indiquant si oui ou non vous remplissez les conditions pour pouvoir effectuer la demande.

Il est possible de faire cette démarche en autonomie mais vous pouvez également être épaulé en faisant appel à un(e) assistant(e) social(e), généralement présent(e) à la CAF ou à la mairie de Grenoble. Par ailleurs, l’association grenobloise Un Toit pour tous assure une permanence consacrée au DALO tous les lundis de 13 h à 16 h.

Il vous sera demandé de déposer un formulaire CERFA n°15036 dûment complété auprès de la Commission de médiation (COMED). Vous pourrez obtenir ce formulaire en cliquant sur ce lien.

Si votre situation est reconnue comme prioritaire et urgente, la préfecture est tenue de proposer aux requérants une habitation décente et indépendante dans un délai de trois à six mois selon les départements. Une chance pour les Isérois, à Grenoble, cette durée se limite à trois mois seulement.

Bon à savoir : si le besoin d’intégrer un nouveau logement est particulièrement urgente, et qu’une demande d’hébergement temporaire a déjà été déposée sans succès, le ménage requérant peut également exercer un recours au DAHO (Droit À l’Hébergement Opposable). Auquel cas, le préfet sera dans l’obligation de fournir une solution d’hébergement temporaire, mais dans un délai bien plus réduit : six semaines seulement.

La mise en place du DALO : bilan 15 ans plus tard

À l’occasion du quinzième anniversaire du DALO, le Haut comité pour le droit au logement a un rapport évaluant l’application de cette loi depuis son entérinement. Si le Droit Au Logement Opposable a été instauré le 5 mars 2007 dans le but de favoriser l’accès au logement des publics prioritaires, il s’avère que le nombre de ménages logés ou relogés depuis lors n’est pas à la hauteur des espérances initiales.

Ce rapport, intitulé de façon édifiante 15 ans après la loi DALO, un nécessaire rappel à la loi, est accessible en cliquant sur ce lien.

En définitive, il s’avère que la loi DALO souffre d’un défaut d’effectivité : elle n’est pas aussi souvent appliquée qu’elle le devrait. « En 2020, 77 684 ménages [prioritaires et urgents] DALO attendent toujours une proposition de logement », déplore le Haut comité pour le droit au logement. Des attentes situées dans une fourchette qui s’étend entre 1 et 13 ans.

Notre département semble à première vue figurer parmi les bons élèves en matière d’application de la loi DALO. En effet, l’Isère enregistre un taux de priorisation à hauteur de 58 % contre seulement 33 % à l’échelle nationale. Le taux de priorisation correspond au nombre de ménages reconnus comme prioritaires par rapport à l’ensemble des demandes. Mais à y regarder de plus près, on s’aperçoit qu’en réalité, seule une famille sur deux environ est relogée à l’issue de la procédure DALO au sein du département. Le taux de relogement atteint seulement les 49 % contre une moyenne de 64 % sur l’ensemble du pays.

Toutefois, si le dispositif DALO demeure insuffisamment appliqué à l’heure actuelle, notons que son instauration aura tout de même porté ses fruits un temps soit peu. En effet, on compte en France, depuis 2007, quelque 258 000 ménages ayant pu accéder à un nouveau logement dans le cadre de cette loi.

Bon à savoir : en cas de non-attribution d’un logement, vous êtes en droit d’exercer un recours indemnitaire DALO. Ce recours permet de recevoir une compensation financière si une demande de logement reconnue comme prioritaire et urgente n’a pas été honorée par la Préfecture. En Isère, 13 recours DALO ont été déposés en 2021, dont 11 ont abouti.

Pour en savoir plus…

Pour obtenir davantage d’informations, l’association Un Toit pour tous se tient à votre disposition lors de ces permanences du lundi après-midi. 

Adresse : 17 avenue Salvador Allende, 38 130 Échirolles.

Site web : https://www.untoitpourtous.org/

✆ 04 76 09 26 56

contact@untoitpourtous.org


Publié le 02.01.2024 à 15:56

Les maladies neurodégénératives, telles que Parkinson, Alzheimer ou encore Charcot, sont autant de pathologies qui entraînent une perte d’autonomie. Fragilisées, les personnes en situation de dépendance atteintes de ce type de maladies ont besoin d’assistance au quotidien. En conséquence, il peut arriver dans la vie de tout un chacun de se retrouver en position d’aidant auprès d’un proche, endossant un rôle essentiel mais aux conséquences parfois difficiles à gérer. C’est pour venir en aide aux aidants mais aussi aux aidés qu’a été créée la Maison des aidants.

Dans le cadre du Plan Alzheimer 2008-2012, de nouveaux dispositifs appelés « Plateformes d’accompagnement et de répit » ont commencé à voir le jour en France. Le but était de pallier le manque de soutien et les carences du système de santé actuel vis-à-vis des personnes dépendantes atteintes de maladies neurodégénératives et, tout particulièrement, de leurs aidants.

Gérée par le CCAS de la ville de Grenoble, la Maison des aidants Denise-Belot à été fondée en 2013 à la suite de cette initiative. Le but : proposer un accompagnement et des moments de trêve aux personnes aidantes ; prodiguer des soins aux personnes aidées.

Il existe au moins 150 Plateformes d’accompagnement et de répit en France. On en compte environ 14 en région Rhône-Alpes et trois en Isère : une à Vienne et une à Bourgoin-Jallieu en plus de celle de la Maison des aidants à Grenoble.

Le statut juridique de chacune de ces structures varie selon le porteur de projet. Étant portée par le CCAS, la Maison des aidants Denise-Belot est une service d’une collectivité territoriale, la ville de Grenoble ; elle est donc financée par les pouvoirs publics. Mais d’autres Plateformes d’accompagnement et de répit existent sous la forme d’associations.

Qui sont les aidants ?

Dans l’imaginaire collectif, il s’agit avant tout d’aides-soignants, d’aides médico-psychologiques et autres professionnels du milieu médical. Mais en réalité, pas seulement…

Tout un chacun peut un jour se retrouver à endosser un rôle d’aidant. Il s’agit là d’un phénomène extrêmement courant, qui pour autant demeure encore relativement méconnu du grand public. Un homme assistant sa femme ayant perdu des capacités cognitives des suites d’un accident, une sœur aidant son frère atteint de troubles psychomoteurs… Les aidants prodiguent aux aidés des services divers et variés : soins médicaux, aide à l’habillement, aux tâches administratives ou encore aux devoirs.

Bien qu’il s’agisse d’un acte de bienveillance nécessaire, devenir assistant(e) de vie improvisé(e) demande de déployer une formidable quantité d’énergie au quotidien. Il peut en découler des problèmes de santé d’une intensité insoupçonnée : fatigue, stress, surmenage, dépression… ou même troubles musculo-squelettiques.

« Être aidés pour mieux aider »

C’est pour répondre à cette problématique que la Maison des aidants a vu le jour. Cette structure a pour vocation de venir en aide aux aidants fatigués voire accablés par leur rôle, et de prendre en charge les aidés.

Pour les premiers, afin de leur permettre de se ressourcer, une écoute, des ateliers de sophrologie ou encore de gymnastique douce leur sont ouverts. De quoi alléger efficacement leur fardeau physique et psychologique, ce qui profitera ensuite aux deux parties.

Par ailleurs, la Maison des aidants a également pour but d’informer les aidants et de les orienter vers des dispositifs et structures adaptées. En effet, outre le suivi psychologique ou psychocorporel, un accès à des services ou à des prestations sociales dédiées à l’assistance d’une personne en situation de dépendance offrira aux aidants une autre part de soutien dont ils ont besoin pour mener à bien leur rôle auprès de leur proche… tout en préservant leur propre santé.

Par ailleurs, les personnes aidées ne sont pas en reste : la Maison des Aidants leur propose également un accueil en journée afin de leur faire bénéficier d’un accompagnement dispensé par des professionnels du métier. Cette halte répit – de quelques heures – est également l’occasion d’offrir une trêve aux personnes aidantes. En somme, encore un dispositif gagnant-gagnant.

En outre, des activités et des moments festifs sont régulièrement organisés afin de permettre aux aidants comme aux aidés de se ressourcer, de se cultiver ou de se divertir sous le signe de la convivialité et de l’échange. Certaines d’entre elles peuvent elles aussi être l’occasion d’offrir du répit à l’aidant.

À titre informatif, les activités et ateliers sont accessibles gratuitement. Par ailleurs, les aidants peuvent solliciter le dispositif payant de halte-répit : en dehors des temps planifiés, la personne en situation de dépendance est alors prise en charge, permettant à l’aidant de disposer d’un temps à sa convenance.

Et vous, avez-vous besoin d’aide pour aider ?

« Accepter d’être aidé(e) pour mieux aider ses proches », telle est la devise de la Maison des aidants. En cas de besoin, cet espace vous est ouvert tous les jours de 9 h à 17 h (et parfois jusqu’à 19 h 30 en cas d’ateliers, d’entretiens ou de permanences spécifiques), avec ou sans rendez-vous.

La Maison des aidants est située à l’adresse suivante :

18 allée de l’école Vaucanson

38100 Grenoble

Elle est également joignable par téléphone ou par courrier électronique :

Tél : 04 76 70 16 28Courriel : maison.aidants@ccas-grenoble.fr


Publié le 21.12.2023 à 11:20

«Un marchepied électoral »

C’est en ces termes que Jérôme Marty, un médecin généraliste exerçant dans l’arrondissement de Toulouse, qualifie le projet de loi visant à la suppression de l’aide médicale d’État.

La suppression de l’aide médicale d’État s’est invitée dans les débats publics durant 2023. Cela appelle donc une réflexion sur les conséquences d’une éventuelle suppression.
L’aide médicale d’État, communément appelée AME, est un dispositif d’aide sociale visant à prendre en charge les dépenses médicales des étrangers en situation irrégulière, vivant sur le territoire français – de manière ininterrompue – depuis plus de trois mois.

Comment obtenir l’AME ?
Pour bénéficier de l’aide, le demandeur doit remplir le formulaire cerfa n°11573. Ledit formulaire contient une notice indiquant les documents à fournir. La première demande doit être déposée auprès d’une caisse primaire d’assurance maladie (CPAM).
Ce dispositif n’a toutefois pas vocation à prendre en charge la totalité des dépenses de santé. 
En effet, l’AME couvre 100 % des soins médicaux et d’hospitalisation en cas de maladie ou de maternité mais dans la limite stricte des tarifs de la sécurité sociale.
La part consacrée à la subvention de ce dispositif est égale à 1,2 milliards d’euros (sur 252 milliards d’euros), soit 0,47 %  du budget de l’Assurance maladie.  

Cependant, dès sa mise en place en 2000, l’AME a fait l’objet de nombreuses critiques émanant tant des élus politiques de droite que de certains professionnels de la santé.
C’est ainsi que des médecins ont dénoncé une forme de « tourisme médical » ; à l’instar du chirurgien français spécialiste de la greffe de visage, Laurent Lantieri. Ce dernier évoquait en 2010 déjà « des patients qui abusent du système ». 
Du côté des élus de la droite, nombre d’entre eux n’hésitent pas à évoquer un « appel d’air migratoire ». 

C’est dans ce contexte que certaines restrictions concernant le bénéfice de l’AME ont été imposées.
Il s’agit notamment du délai de carence d’ouverture de droit qui a été augmenté en 2021 concernant certains soins non urgents, tels que les opérations de la cataracte ou les poses de prothèse de hanche. Ce délai étant passé de trois mois à neuf mois. 

La proposition de suppression totale de l’AME au début de l’année 2023

Dès le début de l’année 2023, dans le cadre du projet de loi immigration, c’est la suppression totale de l’AME qui avait été proposée, en vue d’être remplacée par l’aide médicale d’urgence (AMU). 
La nouvelle aide médicale accordée aux étrangers proposait de limiter la prise en charge des soins de santé aux maladies graves et aux douleurs aiguës, à la prophylaxie, à la grossesse, aux vaccinations et aux examens de médecine préventive. 

Le 7 novembre 2023 le Sénat avait adopté le projet de loi par 200 votes favorables, contre 136 défavorables. En revanche, le 29 novembre 2023 la Commission des lois de l’Assemblée Nationale a supprimé l’article controversé. 
Cependant, bien que l’aide médicale d’État ait été rétablie, il n’est pas définitivement exclu que l’article refasse son apparition en séance publique. En effet, les députés de droite (LR et RN) pourraient déposer plusieurs amendements afin de rétablir la suppression de l’aide médicale d’État. 

La voix d’opposition des professionnels de la santé 

Pour l’heure, il n’est pas impossible que certains députés (qui se sont opposés à la proposition de loi, ou qui ont rétro-pédalé), aient considéré les avertissements émis par les professionnels de santé. 
Ces derniers ont en effet mis en garde les élus face aux divers risques, notamment sanitaires, que pourrait présenter la suppression de l’AME. 
C’est ainsi qu’une pétition  – initiée par des médecins eux-même – et appelant « à la désobéissance », avait réuni plus de 3500 signatures.
De la même manière, de nombreuses fédérations et ONG avaient défendu le maintien de l’aide médicale d’État ; à l’instar de SOS médecins France ou encore de Médecins du monde. 
Cette levée de boucliers aura, en tout cas, permis d’alerter sur les risques d’une future éventuelle suppression de l’AME. 
Précisément, les professionnels contestataires ont mis en lumière l’inadéquation d’une telle mesure avec le serment d’Hippocrate que chacun d’entre eux a prêté au prémisse de sa carrière. 
Pour rappel, ledit serment engage les médecins à “[donner] les soins à l’indigent et à quiconque les demandera” sans discrimination.
La mise en péril de la santé publique avec les risques épidémiques et la recrudescence de maladies infectieuses a également été souligné. Enfin, le risque d’une surcharge des services hospitaliers pour pallier les manquements de la médecine de ville a également été largement signalé par les professionnels de santé. 

Nous avons recueilli le témoignage de l’un de ces « lanceurs d’alerte ». 
Le Dr N. a accepté de nous parler, sous couvert d’anonymat, des risques sanitaires, économiques, sociaux et institutionnels qu’engendrerait une éventuelle suppression de l’AME.
Une question qui, comme il le rappelle, relève normalement du code de la santé publique et donc du ministère de la santé. Pourtant, ladite question aura été intégrée dans le projet de loi immigration et aura été soutenue par le ministre de l’intérieur.

Entretien avec le Docteur N.

Que représente la part des bénéficiaires de l’AME dans votre patientèle, en terme quantitatif et qualitatif ? 

« Cela représente environ 10 à 20 %, soit entre 50 et 100 patients. Il s’agit souvent de familles, mais également de personnes seules, d’âge jeune ou d’âge moyen. 
Je reçois des urgences pédiatriques. Certains viennent également pour des suivis métaboliques, type suivi de diabètes, d’hypertension, ou encore de thyroïde. D’autres viennent pour des suivis cardio-vasculaires. En ce qui me concerne, je ne reçois pas de patients qui voudraient faire du «tourisme médical». Beaucoup de patients ne font même pas les démarches administratives pour pouvoir bénéficier de l’AME, alors qu’ils sont éligibles à cette aide.. Certains restent résidents plusieurs années en France avant de faire une demande d’AME. D’autres personnes ignorent carrément leurs droits.» 

Pensez-vous qu’une suppression éventuelle de l’AME soit bénéfique en terme économique ?

« Il ne faut pas oublier que l’AME représente moins d’un pourcent du budget de la sécurité sociale, ce qui est minime. Par ailleurs, cette dépense est un moindre mal si l’on raisonne en termes de santé publique. Ce 1 % nous permet de mener une action préventive via les vaccinations et les dépistages notamment. Il faut partir du principe qu’une action préventive sera toujours moins onéreuse qu’une action curative. Agir en amont permet de limiter les soins plus coûteux. Ce 1 % nous permet de limiter les risques de décompensation de pathologies initiales ou de cancers. La suppression de l’AME ne présente objectivement pas d’avantage significatif en termes budgétaires.» 

Sur le plan sanitaire, administratif et institutionnel (on pense notamment aux Hôpitaux), une suppression de l’AME aurait-t-elle une répercussion ?


« En termes de santé publique, il existera un risque de contagion du fait de l’absence de prévention. Le risque épidémiologique est réel. Des pathologies hautement infectieuses pourraient se répandre au sein de la population générale, comme la tuberculose, ou encore l’hépatite C. Sur le plan géographique et organisationnel, il risque d’y avoir un exode médical. La suppression de l’AME et donc la perte d’une partie de la patientèle pourrait dissuader les jeunes médecins de s’installer dans certaines zones, notamment en Quartiers prioritaires de la  Politique de la Ville (QPV) ; puisque nombre de bénéficiaires de l’AME sont résidents en QPV. Sur le plan institutionnel, la répercutions sur les CHU sera directe, avec un risque de saturation des services hospitaliers : les bénéficiaires de l’AME ne pouvant pas se soigner via la médecine de ville iront chercher leurs soins à l’hôpital.» 

En tant que professionnel de la santé vous avez prêté le serment d’hippocrate. Estimez-vous qu’une suppression éventuelle de l’AME pourrait avoir un impact sur ce serment ?

« La question éthique et déontologique se pose forcément. Certains soins seront refusés à certains patients sur des considérations qui sont finalement d’ordre “ politico-administratives ”. Alors que le serment que nous avons prêté nous engage à prodiguer les soins nécessaires à toutes les personnes, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. »

Que représente la part des bénéficiaires de l’AME dans votre patientèle, en terme quantitatif et qualitatif ? 

« Cela représente environ 10 à 20 %, soit entre 50 et 100 patients. Il s’agit souvent de familles, mais également de personnes seules, d’âge jeune ou d’âge moyen. 
Je reçois des urgences pédiatriques. Certains viennent également pour des suivis métaboliques, type suivi de diabètes, d’hypertension, ou encore de thyroïde. D’autres viennent pour des suivis cardio-vasculaires. En ce qui me concerne, je ne reçois pas de patients qui voudraient faire du «tourisme médical». Beaucoup de patients ne font même pas les démarches administratives pour pouvoir bénéficier de l’AME, alors qu’ils sont éligibles à cette aide.. Certains restent résidants plusieurs années en France avant de faire une demande d’AME. D’autres personnes ignorent carrément leurs droits.» 

Pensez-vous qu’une suppression éventuelle de l’AME soit bénéfique en terme économique ?


« Il ne faut pas oublier que l’AME représente moins d’un pourcent du budget de la sécurité sociale, ce qui est minime. Par ailleurs, cette dépense est un moindre mal si l’on raisonne en termes de santé publique. Ce 1 % nous permet de mener une action préventive via les vaccinations et les dépistages notamment. Il faut partir du principe qu’une action préventive sera toujours moins onéreuse qu’une action curative. Agir en amont permet de limiter les soins plus coûteux. Ce 1 % nous permet de limiter les risques de décompensation de pathologies initiales ou de cancers. La suppression de l’AME ne présente objectivement pas d’avantage significatif en termes budgétaires.» 

Sur le plan sanitaire, administratif et institutionnel (on pense notamment aux Hôpitaux), une suppression de l’AME aurait-t-elle une répercussion ?

« En termes de santé publique, il existera un risque de contagion du fait de l’absence de prévention. Le risque épidémiologique est réel. Des pathologies hautement infectieuses pourraient se répandre au sein de la population générale, comme la tuberculose, ou encore l’hépatite C. Sur le plan géographique et organisationnel, il risque d’y avoir un exode médical. La suppression de l’AME et donc la perte d’une partie de la patientèle pourrait dissuader les jeunes médecins de s’installer dans certaines zones, notamment en Quartiers prioritaires de la  Politique de la Ville (QPV) ; puisque nombre de bénéficiaires de l’AME sont résidents en QPV. Sur le plan institutionnel, la répercutions sur les CHU sera directe, avec un risque de saturation des services hospitaliers : les bénéficiaires de l’AME ne pouvant pas se soigner via la médecine de ville iront chercher leurs soins à l’hôpital.» 

En tant que professionnel de la santé vous avez prêté le serment d’hippocrate. Estimez-vous qu’une suppression éventuelle de l’AME pourrait avoir un impact sur ce serment ?

« La question éthique et déontologique se pose forcément. Certains soins seront refusés à certains patients sur des considérations qui sont finalement d’ordre “ politico-administratives ”. Alors que le serment que nous avons prêté nous engage à prodiguer les soins nécessaires à toutes les personnes, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. »

END

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