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16.05.2025 à 07:19

À Briançon, la solidarité au bord du gouffre

Tommy Corvellec

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À Briançon, ville étape sur de nombreux parcours migratoires, l’accueil aux personnes exilées est en péril. Les Refuges Solidaires et l’asso qui les héberge, les Terrasses Solidaires, tirent la sonnette d’alarme: sans une arrivée rapides de dons de particuliers, la survie des deux associations est en danger. Sans ces dons, l’été pourrait marquer la fin d’un lieu vital à des dizaines de personnes qui, chaque jour, franchissent la frontière franco-italienne.

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Texte intégral (1211 mots)

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« On ne va peut-être pas pouvoir tenir l’été. » À Briançon, les deux principales structures d’accueil des personnes exilées, Les Terrasses Solidaires et Refuges Solidaires, sont au bord du gouffre. Le rythme est intense : chaque jour, des dizaines de personnes traversent la frontière franco-italienne et débarquent aux Terrasses, l’espace de quelques nuits. L’énergie militante est là, mais le manque d’argent plombe les deux structures, remettant directement en question leur capacité d’accueil des exilés. L’angoisse s’installe. « On a une trésorerie d’un mois », alerte Capucine, qui travaille aux Terrasses. « Donc, on a un mois pour trouver de quoi pérenniser les Terrasses Solidaires. » Le risque: la fermeture pure et simple.

Les Terrasses Solidaires, lieu associatif, coordonnent et domicilient cinq autres associations, dont Refuges Solidaires. Maraudes, hébergement d’urgence, soins, soutien juridique… tout est tourné vers l’accueil. «  On se perçoit comme un lieu de répit à la frontière  », résume Sasha, employée de Refuges Solidaires. Un répit à bout de souffle. Les deux assos sonnent l’alerte pour elles-mêmes : «  On est en risque de fermeture.  » Pour tenir, elles ont coupé dans le vif. De sept salarié·es chez Refuges, il n’en restera qu’un·e seul·e. « On va devoir faire quasiment que du bénévolat », conclut Sasha. Mais même ça, ça ne suffira pas à les tirer d’affaire.

« Le plus urgent, c’est de sauver les missions de l’accueil, parce qu’il n’existe pas d’autre structure capable d’accueillir 68 personnes par jour dans le briançonnais. »
Capucine, Les Terrasses Solidaires

Les financeurs ne donnent plus

Aucune des deux associations ne dépendait de subventions de l’État. Mais depuis peu, les vannes se ferment. Les fonds privés sur lesquels reposaient leurs financements sont aujourd’hui pris d’assaut. Depuis le vote du budget 2025 et les économies demandées par l’État qui se répercutent directement sur les subventions aux associations, c’est l’effet domino: « Énormément d’associations se sont retrouvées impactées », explique Capucine. Résultat, toutes se tournent vers les mêmes fondations privées, qui doivent faire des choix. « Elles nous ont contactées pour nous dire qu’elles allaient donner à davantage d’associations, donc moins. » Alors, au final, Terrasses et Refuges trinquent.

Aujourd’hui, une seule fondation soutient encore les Terrasses. « Soit elles aident les plus grosses associations comme SOS Méditerranée, ce qui est très bien, soit elles s’orientent vers une autre thématique », constate Capucine. « La migration, dans la tête des gens, c’est seulement une crise, alors que c’est structurel. » Pire, pour la militante, c’est un cercle vicieux: plus une association semble mal en point, moins elle attire de soutiens.

« Si de l’extérieur on a l’impression que l’asso coule, les financeurs ne donnent plus, ça s’autoalimente. »
Sasha, Refuges Solidaires

« 15 000 euros par mois pour survivre »

Avec les fondations qui sont saturées, l’issue, désormais, ne peut venir que des dons de particuliers. Alors les deux associations tentent de mensualiser les dons, pour sécuriser au moins l’essentiel : payer les charges, maintenir un lieu d’accueil, ne pas fermer la porte.

Objectif : couvrir les frais de mise à disposition du lieu, qui s’élèvent à 210 000 euros par an pour Les Terrasses Solidaires. En principe, les charges sont partagées entre les différentes assos du lieu. Mais la marche est devenue bien haute pour elles seules: prises dans la même tourmente, elles aussi peinent à apporter leur contribution.

Lancée il y a peu, la campagne de dons mensuels peine à décoller. À peine 350 euros récoltés chaque mois, 2 000 si l’on compte les dons ponctuels. « Les Terrasses, c’est juste un bâtiment, ce n’est pas très sexy à vendre », résume Capucine. Pourtant, des euros, il en faudrait 6 500 par mois pour pérenniser leur fonctionnement. Sinon, rideau.

S’ils tirent un peu mieux leur épingle du jeu, pour Refuges Solidaires aussi, c’est la catastrophe: 30 000 euros levés en deux semaines. Un sursis de deux mois, à condition de licencier les salariés. Une décision déjà prise: « On a besoin de 15 000 euros par mois pour survivre », alerte Sasha. Les fonds récoltés iront en priorité à ce qu’il restera de l’accueil aux exilés, porté à bout de bras par les bénévoles.

« On aurait besoin de 3 500 personnes qui donnent 5 euros par mois. »
Capucine, Les Terrasses Solidaires

« Dans un mois et demi, on ne sait pas comment ça va se passer » 

Les frais des deux assos n’ont rien d’extravagant : loyer, eau, électricité, gaz, réparations. Ensuite seulement viennent deux salaires à mi-temps, ceux de Capucine et d’une collègue qui tiennent la baraque. Leur travail permet aux autres structures de se concentrer sur l’accueil, plutôt que sur les fuites d’eau.

Ce rôle est tenu par Refuges Solidaires. L’asso héberge dans le bâtiment les personnes exilées pendant trois jours : pour manger, dormir, se soigner, avant de reprendre leur route. Un autre pôle se consacre à l’orientation et à l’information: traduction, aide juridique, repérage des villes-étapes. Les bénévoles assurent le quotidien, épaulés par les exilé·es eux-mêmes. «  Ça les aide à reprendre un peu de pouvoir sur leur vie  », explique Sasha. L’association prend aussi en charge les billets de bus ou de train pour la suite du trajet.

Mais le temps presse. Les salarié·es licencié·es rédigent un guide des bonnes pratiques à destination des bénévoles pour que le savoir-faire ne se perde pas: « Il y a un énorme travail de transmission », explique Sasha. Mais il n’existe pas d’autres structures équivalentes. Alors, il faudra que l’accueil tienne. Le reste peut être sacrifié. Ça, non.

Malgré nos sollicitations, la mairie de Briançon n’a pas daigné nous répondre.

__

Pour faire un don mensuel aux Terrasses Solidaires : https://www.helloasso.com/associations/les-terrasses-solidaires/formulaires/3

Pour faire un don mensuel aux Refuges Solidaires : https://www.helloasso.com/associations/refuges-solidaires/formulaires/4

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15.05.2025 à 19:21

Projets polluants, la révolte s’organise avec Terres de Luttes

David Dufresne

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Ils bétonnent nos terres, nous organisons la riposte. Face à plus de 600 projets polluants et imposés en France — autoroutes, bassines, aéroports ou fermes-usines — une autre bataille se joue, moins visible, mais redoutablement efficace : celle du droit.

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«Lutter contre les projets imposés et polluants» (Passager clandestin) est un manuel illustré, conçu par le collectif Terres de Luttes, révèle comment la justice peut devenir un levier de résistance. Décryptages, stratégies, jurisprudences, coups bas : le guide donne tous les éléments pour attaquer, bloquer, ralentir. C’est la première convocation pour Joël Domenjoud, militant écologiste de longue date, qui s’est fait connaître par la répression qu’il a subi (assigné à résidence pendant la COP21, en 2015), et militant à Bure, contre le projet d’enfouissement des déchets Nucléaires


L’extrême droite qui rafle la mise, partout. Les libertés fondamentales attaquées de toutes parts. Une gauche de gauche à reconstruire. Plus que jamais une presse réellement indépendante, et pas pareille, est nécessaire.

Depuis 4 ans, #AuPoste, défend les libertés publiques, la politique politique, l’histoire, la littérature et les contre-filatures. #AuPoste invite chercheur·es, écrivain·es, philosophes, sociologues, avocat·es, punks et punkettes, cinéastes, artistes et hacktivistes, écoterroristes, féministes.

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15.05.2025 à 11:21

«Ça nous rend fous»: les jeunes de Belleville face aux OQTF

Tommy Corvellec

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Après l’expulsion violente de la Gaîté Lyrique (Paris) le 18 mars dernier,les jeunes exilés du parc de Belleville, soutenus par des syndicats de l'Éducation, réclament l’annulation des OQTF infligées à vingt-quatre d’entre eux. Ensemble, ils dénoncent une politique raciste menée à l'encontre des jeunes, au mépris de leurs droits et, à l'approche des jugements, appellent à une mobilisation citoyenne.

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Texte intégral (1682 mots)

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Vue d'ensemble de la conférence de presse. Plusieurs intervenants (MNA, syndicats, personnalités et responsables politiques) mettent en lumière la situation dramatique à laquelle sont confrontés les jeunes mineurs non accompagnés.
La conférence de presse s’est tenue dans le 11ᵉ arrondissement et a réuni syndicats, collectifs de soutien aux MNA et personnalités politiques pour échanger sur la situation actuelle ainsi que sur l’avenir de la lutte.

« On a été traités comme des animaux ». Hier, le Collectif des jeunes du parc de Belleville, à l’origine de la médiatique occupation de la Gaîté Lyrique du 10 décembre 2024 au 18 mars 2025, tenait une conférence de presse. À leurs côtés : la LDH, la CGT, SUD, la FSU, Adèle Haenel et quelques élus locaux. Au Centre international de la lutte populaire à Paris, l’assemblée réunie demande publiquement au préfet et au tribunal administratif de Paris l’annulation des OQTF (obligations de quitter le territoire français) qui visent vingt-quatre mineurs du collectif.

Le groupe est choqué, révolté. Alpha, l’un des concernés, n’avait jamais entendu parler d’OQTF avant de recevoir la sienne: « Je me suis dit, c’est quoi ça ? ». Un autre témoigne, il n’arrive pas à digérer la nouvelle: « Depuis que je suis né, je n’avais jamais eu affaire à la police ». Certains des jeunes visés disposent de papiers d’identité valides, mais leur authenticité est niée. Pour les mineurs isolés, déjà confrontés à des violences extrêmes, les effets sont immédiats : « Ça nous rend malades, ça nous rend fous, on n’arrive pas à manger, on a peur. » Un délégué du collectif veut malgré tout garder espoir: « Les OQTF seront toutes annulées (…), on en a la certitude. »

Une journaliste filme les intervenants à l'aide de son smartphone.
Plusieurs dizaines de journalistes étaient présents pour filmer, enregistrer et prendre des notes des différentes prises de parole de l’après-midi.

« Imaginez : quelqu’un vient de traverser un désert ou la Méditerranée, cherche refuge dans un pays de droit. Il est mineur, il erre dehors, confronté à toutes sortes de dangers. Ce jeune réclame seulement un toit en attendant la décision du juge. Il se retrouve avec une OQTF. C’est très difficile. »
Un délégué du Collectif des jeunes du parc de Belleville

La réunion débute par une minute de silence pour Aboubakar Cissé, mort le 25 avril dernier dans une mosquée à la suite d’une  attaque raciste. Un événement qui s’ajoute à une politique raciste, que certains vivent dans leur chair, jusque dans l’accès à l’éducation. Pour ceux qui parviennent à accéder aux études, mieux vaut ne pas avoir faim: « Dans les lycées, ce sont les professeurs qui se cotisent pour qu’ils puissent se nourrir », témoigne une enseignante de FO.

« C’est quoi, si ce n’est pas du racisme institutionnel, des jeunes qui peuvent passer huit ans sur le territoire sans accès à l’éducation ? »
Une militante SNES-FSU

Des intervenantes affiliées à différents syndicats (LO, SUD Éducation, CGT Éducation…) ont pris la parole pour dénoncer le climat répressif ainsi que le racisme systémique dont sont victimes les MNA.
Des militantes syndicales (LO, SUD Éducation, CGT Éducation…) dénoncent avec force la répression étatique et le racisme systémique visant les MNA.

Tous tiennent à rappeler la brutalité de l’expulsion de la Gaîté Lyrique, le 18 mars. Une représentante du syndicat Sud présente sur les lieux pour soutenir les jeunes fait le bilan de sa soirée: deux côtes cassées. Des mineurs, embarqués au comico avec elle, ressortiront avec une OQTF.

Une opération légitimée le jour même par Anne Hidalgo, maire de Paris, qui déclarait que « à ce stade, c’est ce qu’il fallait faire. » L’élue convoite désormais le poste de haut-commissaire aux Nations Unies pour les réfugiés…

Adèle Haenel a fait le déplacement pour soutenir la lutte. Elle fustige la mairie, l’État et au final les citoyens, qui se renvoient la balle sans jamais agir: « C’est une honte ». À la demande des jeunes, qui vivent dans l’attente de la décision du tribunal sur la validité de leurs OQTF, elle appelle à venir en masse lors des audiences prévues le 23 mai à 15h, puis les 3, 10, 17 et 24 juin, au tribunal

L’actrice et militante Adèle Haenel était présente et a pris la parole pour apporter son soutien aux collectifs mobilisés et à la lutte en cours.
L’actrice et militante Adèle Haenel a pris la parole pour affirmer son soutien aux collectifs et à la lutte en cours.


Photos : Félix Jeanniard

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