Le président libanais Joseph Aoun, a affirmé vendredi que la question des prisonniers libanais détenus en Israël est une «priorité» pour lui, depuis que 20 Libanais au moins ont été enlevés par l’armée israélienne au Liban-Sud, dont une dizaine après l’accord de cessation des hostilités, le 27 novembre 2024. L’État hébreu refuse de fournir la moindre information à leur sujet, et ce dossier fait partie des revendications de Beyrouth dans le cadre de discussions avec Israël, au même titre qu'un retrait de l'armée israélienne du sud du pays et la fin des frappes israéliennes.
« Vos enfants sont les nôtres. Comme je l'ai dit dans mon discours de prestation de serment et dans toutes mes rencontres et interventions, ce dossier est très important et constitue une priorité pour moi. Il est également abordé au sein du mécanisme, où il figure parmi les priorités », a-t-il souligné à Baabda devant une délégation de l’Association libanaise des prisonniers et des libérés, présidée par Ahmad Taleb, accompagnée du député du Hezbollah Hussein Hajj Hassan.
« J’ai évoqué la question lors de ma rencontre avec le président du Comité international de la Croix-Rouge lors de ma visite à New York, et lui ai demandé de rendre visite aux prisonniers afin de prendre connaissance de leurs conditions de détention, mais les Israéliens n'ont pas répondu. J'ai également abordé ce sujet avec la partie américaine dans l'espoir d'arriver à un résultat », a ajouté le chef de l’État. Lors de la rencontre, le président a écouté les témoignages des membres de la délégation. Parmi ces témoignages, celui de l'ex-prisonnier Abbas Qoublan qui a raconté sa détention et les « pratiques inhumaines » subies, insistant sur la nécessité de renforcer les efforts à l'intérieur du pays pour cette « cause humaine et nationale ». Il a proposé que soient inclus dans le dossier les noms de prisonniers libanais détenus en Israël depuis des décennies mais dont les autorités israéliennes ne reconnaissent pas la présence.
La délégation a remis au président Aoun une note contenant les noms des prisonniers et les lieux où ils ont été arrêtés au Liban, ainsi que les dates de leur capture. « Parmi les 20 prisonniers, 10 ont été enlevés après l'accord de cessez-le-feu alors qu'ils accomplissaient leurs tâches quotidiennes dans leurs villages et ont subi des tortures physiques et psychologiques dans les prisons israéliennes, selon les témoignages de prisonniers palestiniens récemment libérés », indique la note. « Cette question restera présente. Je suis attaché à tous les Libanais. J'espère que nous parviendrons à une solution, quelle que soit la manière, pour faire pression sur Israël afin qu'il réponde aux demandes », a promis le président Aoun.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLe Premier ministre Nawaf Salam a reçu vendredi les deux députés Hassan Fadlallah et Amine Cherri, du bloc du Hezbollah, pour un entretien principalement axé sur la reconstruction suite à la guerre entre ce parti et Israël en 2023-2024, qui se poursuit sous forme de frappes israéliennes quotidiennes au Liban-Sud principalement.
« Nous avons précisé dans l’entretien qu’il faut débloquer des fonds pour la reconstruction des régions détruites, même si l’on sait qu’il n’est pas possible à l’État libanais d’ouvrir le dossier entièrement en raison du manque de budget », a déclaré M. Fadlallah. Il a recommandé « de fragmenter le dossier et de commencer par certains points précis, et dans ce cadre, l’État libanais peut faire beaucoup, comme réparer certaines installations électriques et certaines infrastructures, ainsi que l’a fait le Conseil du Sud par exemple ».
Le député a assuré avoir entamé des efforts dans ce sens, « que ce soit dans la commission des finances ou dans nos contacts avec le Premier ministre, afin d’entreprendre des mesures tangibles pour débloquer certains fonds en vue de commencer le travail, car donner peu est préférable à la privation totale ».
M. Fadlallah s’est adressé à tous ceux qui ont été touchés par la guerre avec Israël que le Hezbollah « insiste pour que l’État assume son entière responsabilité », affirmant avoir décelé chez le Premier ministre « une approche positive, notamment qu’il a rappelé que la reconstruction se trouve au cœur de la déclaration ministérielle ».
En octobre 2023, le Hezbollah a ouvert unilatéralement un 'front de soutien' avec Gaza, alors sous feu israélien depuis une opération du Hamas la veille. Le conflit, qui est resté à faible intensité jusqu’à septembre 2024, s’est brutalement embrasé avec l’élargissement des frappes israéliennes sur de vastes régions du Liban. Selon la Banque Mondiale, le coût de la reconstruction et du redressement du Liban post-guerre (fin 2024/début 2025) est estimé à 11 milliards de dollars.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsL’Allemagne a attribué vendredi à la Russie une « attaque informatique » visant son système de contrôle du trafic aérien ainsi qu'une « campagne » de déstabilisation durant les dernières législatives allemandes, et convoqué l'ambassadeur russe à Berlin pour ces accusations.
« Le service de renseignement militaire russe GRU est responsable de cette attaque » informatique commise en août 2024 contre la sécurité aérienne allemande, que Berlin « attribue clairement (...) au collectif de hackers APT28, également connu sous le nom de Fancy Bear », a déclaré un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères lors d'un point de presse régulier.
« Deuxièmement, nous pouvons aujourd'hui affirmer de manière formelle que la Russie a tenté, à travers la campagne Storm 1516, d'influencer et de déstabiliser tant la dernière élection au Bundestag (Parlement allemand, en février) que, de façon continue, les affaires intérieures de la République fédérale d'Allemagne », a-t-il poursuivi.
Depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, les pays européens accusent la Russie de mener une guerre « hybride » contre eux — un mélange de moyens non conventionnels qui peut inclure du sabotage et des campagnes de désinformation. Berlin détient des « preuves absolument solides » de l'implication de Moscou dans ces deux affaires, mais ne les détaillera pas pour protéger le travail de ses services de renseignement, a affirmé le porte-parole. Contactée vendredi par l'AFP, l'ambassade de Russie à Berlin n'a pas réagi pour le moment.
Le porte-parole de la diplomatie allemande a annoncé, « en étroite concertation avec nos partenaires européens, une série de mesures de rétorsion afin de faire payer à la Russie le prix de ses attaques hybrides ». L'Allemagne va « soutenir de nouvelles sanctions individuelles contre des acteurs hybrides » au niveau de l'UE, qui impliqueront des « interdictions d'entrée » dans l'UE, « le gel de leurs avoirs et une interdiction d'accès aux ressources économiques », a-t-il expliqué.
Et à partir de janvier, les déplacements transfrontaliers des diplomates russes dans l'espace européen Schengen seront également contrôlés, afin de « minimiser les risques en matière de renseignement », tandis que d'autres « restrictions bilatérales pour le personnel diplomatique russe » sont aussi prévues, a-t-il précisé.
Pour faire face à ces menaces hybrides, Berlin prévoit en outre la mise en place d'une nouvelle plateforme de coordination interministérielle, a indiqué une porte-parole du ministère de l'Intérieur.
Ces derniers mois, Berlin a aussi sonné la mobilisation pour renforcer sa défense contre les drones afin de répliquer aux multiples incursions de ce type d'appareils sur des sites stratégiques, des aéroports aux terrains industriels, dont il soupçonne Moscou d'être responsable. Le gouvernement du chancelier Friedrich Merz a déjà renforcé les pouvoirs de la police en lui permettant d'abattre des drones, et a adopté un projet de loi qui doit permettre à l'armée d'intervenir contre les drones non autorisés dans l'espace aérien national.
Premier soutien de l'Ukraine en Europe et plateforme logistique clé pour l'OTAN, l'Allemagne se considère comme une cible centrale de ces attaques. Berlin observe « depuis un certain temps une augmentation massive des activités hybrides menaçantes de la part de la Russie », qui vont « des campagnes de désinformation à l’espionnage et aux cyberattaques, jusqu'aux tentatives de sabotage », a souligné vendredi le même porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Moscou menace « de façon très concrète notre sécurité » en cherchant à « diviser la société, semer la méfiance, susciter le rejet et affaiblir la confiance dans les institutions démocratiques », a-t-il dénoncé. Ces opérations pourraient s'accroître à l'occasion d'une série d'élections régionales en Allemagne en 2026, a estimé lundi le chef du renseignement intérieur allemand.
Le parti d'extrême droite AfD, prorusse et antimigrants, peut espérer des gains considérables dans ces cinq régions, voire prendre le contrôle de certaines. Principale force d'opposition dans le pays après une deuxième place historique au scrutin législatif de février, l'AfD est suspecté par les autres partis de récolter des informations sensibles sur les infrastructures allemandes pour les transmettre à Moscou.
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