Donald Trump a dit dimanche avoir eu un appel « très productif » avec son homologue russe Vladimir Poutine, moins de deux heures avant le début de sa rencontre prévue avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en Floride.
« Je viens d'avoir un bon entretien téléphonique, très productif, avec le président russe Vladimir Poutine, avant ma rencontre, aujourd'hui à 13H00, avec le président ukrainien Zelensky », a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.
Des rassemblements ont été organisés dans plusieurs villes du Somaliland dimanche pour fêter sa reconnaissance par Israël, le président de la Somalie Hassan Sheikh Mohamud dénonçant à Mogadiscio une « menace » pour la sécurité et la stabilité de la Corne de l'Afrique.
Israël a annoncé vendredi la reconnaissance officielle du Somaliland, une première pour cette république autoproclamée qui a fait sécession de la Somalie en 1991.
Des milliers de personnes se sont réunies au stade principal de la capitale Hargeisa pour célébrer l'événement. Dans la foule, nombre de participants portaient des vêtements verts-blancs-rouges, aux couleurs du drapeau du Somaliland, et scandaient : « Victoire pour le Somaliland ! »
Le drapeau de l’État sécessionniste du Nord a été hissé aux côtés de celui d'Israël, dans une cérémonie retransmise en direct par les télévisions du Somaliland.
« Des célébrations massives ont lieu à Hargeisa et dans les villes de la République du Somaliland, alors que les citoyens se rassemblent fièrement pour commémorer la décision historique du gouvernement d’Israël », a commenté le ministère des Affaires étrangères du Somaliland sur X.
Dans ce post figuraient plusieurs photos, dont celle d'un bâtiment sur lequel était illuminé en grand, de nuit, le drapeau d'Israël.
« Les gens sont heureux et sont sortis aujourd’hui pour célébrer la victoire. C’est ce qu’ils attendaient depuis si longtemps », a déclaré Shamis Mohamed, l’une des personnes présentes au rassemblement. « Je n’ai pas dormi depuis le jour où la reconnaissance a été annoncée, tellement j’étais excitée ».
« On ne peut pas mesurer ce que je ressens aujourd’hui. (...) Merci Dieu pour cette victoire », s'est réjoui Abdirahman Keyse, un autre habitant de Hargeisa, qui comme Shamis Mohamed a été joint au téléphone par l'AFP.
« Nous accueillons tous les pays qui reconnaissent notre existence », a de son côté assuré Jama Suleyman, un autre habitant. « Pour le peuple de Somalie, nos voisins ne devraient pas s’inquiéter de cette victoire : nous savons qu’ils font du bruit, mais rien n'empêchera le Somaliland de viser haut ».
Selon des autorités locales interrogées par l'AFP, des rassemblements se sont également tenus à Burao (centre) et Gebiley (Est).
Au même moment, le président somalien Hassan Sheikh Mohamud dénonçait « la plus grande des violations contre la souveraineté de la Somalie », devant le Parlement et le Sénat somaliens.
Les tentatives d'Israël « de diviser » la Somalie constituent « une menace pour la sécurité et la stabilité du monde et de la région, et elles encouragent les groupes extrémistes et les mouvements sécessionnistes » partout, a-t-il lancé.
« Nous mettons en garde Israël et son Premier ministre Netanyahu contre le transfert de ses guerres du Moyen-Orient vers la Somalie », a poursuivi le chef de l'Etat somalien.
« La Somalie n'acceptera jamais que le peuple de Palestine soit expulsé de force de sa terre légitime vers un lieu éloigné, que ce soit la Somalie ou ailleurs », a affirmé M. Mohamud.
Pour sa part Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien Hamas, a condamné dans un communiqué l’accord de reconnaissance mutuelle signé entre Israël et le Somaliland, y voyant « un dangereux précédant et une tentative inacceptable d’acquérir une légitimité factice auprès d’une entité fasciste occupant la Palestine. »
Le Somaliland faisait partie d'une poignée d'États africains susceptibles d'accueillir des Palestiniens de Gaza expulsés par Israël, selon des rapports de presse datant d'il y a quelques mois, que ni les autorités du Somaliland ni le gouvernement israélien n'avaient commenté.
Depuis le rassemblement d'Hargeisa, le ministre de la Présidence du Somaliland, Khadar Hussein Abdi, a toutefois balayé ces craintes. La reconnaissance du pays « et l’arrivée d’Israël ne créeront pas de violence, n’apporteront pas de conflit et ne nuiront jamais à quiconque », a-t-il assuré.
« Cela ne nuira ni à la Somalie, ni aux Arabes, ni à qui que ce soit », a-t-il avancé, ajoutant que la collaboration avec Israël se fera « dans les domaines de l’amélioration de notre économie, de la production agricole, dans lesquels Israël excelle, et de l’eau ».
Le territoire du Somaliland (175 000 km² soit près du tiers de la France) est situé à la pointe nord-ouest de la Somalie.
Il a déclaré son indépendance en 1991, alors que la République de Somalie sombrait dans le chaos après la chute du régime militaire de l'autocrate Siad Barre.
La république autoproclamée fonctionne depuis en autonomie, avec ses propres monnaie, armée et police, et se distingue par sa relative stabilité comparée à la Somalie, minée par l'insurrection islamiste des shebab et les conflits politiques chroniques.
La reconnaissance du Somaliland par Israël a été condamné en Afrique et dans le monde musulman. Samedi, l'Union européenne a également appelé à « respecter l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale » de la Somalie.
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Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsL'armée israélienne a annoncé dimanche avoir mis fin à deux jours d'assaut mené à Qabatiya, près de Jénine dans le nord de la Cisjordanie occupée, d'où est originaire un Palestinien auteur d'une attaque ayant coûté la vie à deux Israéliens le 26 décembre.
Le maire de Qabatiya, Ahmed Zakarné, cité par Wafa, a affirmé qu'une « paralysie totale » s'est emparée de Qabatiya pendant les deux jours d'opérations israéliennes, indiquant que 50 habitants ont été brièvement interpellés avant d'être « relâchés pour la plupart d'entre eux, à l'exception du père et des deux frères » de l'assaillant, d'après l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.
L'armée israélienne avait lancé vendredi son opération après qu'un Palestinien a poignardé une Israélienne de 18 ans puis renversé au volant de son véhicule un sexagénaire à Beit Shean, dans le nord d'Israël. L'assaillant avait été blessé par balle peu après puis arrêté.
Depuis, l'édile a confirmé à Wafa « le retrait des forces d'occupation israéliennes. Les bulldozers de l'armée israélienne ont, selon lui, détruit la chaussée de plusieurs rues, érigé des barrages pour bloquer la circulation, et mené des perquisitions (souvent illégales) contre une cinquantaine de foyers.
Mouhannad Zakarné, un habitant de Qabatiya, raconte à l'AFPTV que les soldats sont venus chez lui à 6h du matin l'arrêter brièvement pendant « quatre, cinq heures ». « C'était la deuxième fois », déplore le jeune homme, qui dit n'avoir « rien à se reprocher ».
Bilal Hounaicha, un autre habitant de Qabatiya, dénonce une « punition collective imposée par l'occupation israélienne ». « J'ai un frère âgé et malade, je veux l'emmener chez le médecin, je ne peux pas sortir de la maison » à cause des routes barrées par l'armée, dit-il.
Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué avoir mis sous scellés le domicile de l'assaillant et finaliser « les procédures en vue de sa démolition ». Elle a aussi confirmé la fin de son opération dans la localité qui avait été « totalement bouclée », selon le ministre de la Défense Israel Katz, qui défend l'effet dissuasif de ces démolitions de maisons de Palestiniens ayant mené des attaques contre des Israéliens.
Les détracteurs de cette pratique la dénoncent comme relevant de la punition collective et affectant des familles qui se retrouvent à la rue, alors que plus de 100 Palestiniens ont été déplacés de force à la suite de démolitions et d'expulsions au cours des deux dernières semaines, dont 63 à Jérusalem-Est, selon le Bureau de Coordination des affaires humanitaires dans les territoires palestiniens de l'ONU (OCHA).
Selon le dernier bilan de l'agence onusienne, quatre enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie au cours des deux dernières semaines, dont trois par les forces israéliennes et un par des colons israéliens. Un bébé de huit mois fait partie de ces victimes, précise Wafa, alors qu'un quart des Palestiniens tués par des soldats ou des colons israéliennes en Cisjordanie occupée en 2025 étaient des enfants.
Depuis le début de la guerre à Gaza, les violences ont explosé dans le territoire occupé par Israël depuis 1967, où plus de 1 044 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, dont 238 en 2025, d'après l'OCHA.
Parallèlement, au moins 38 personnes ont été tuées en Israël dans des attaques lancées par des Palestiniens, selon un décompte AFP réalisé à partir de chiffres officiels, et 44 Israéliens, soldats et civils, ont été tués en Cisjordanie durant cette période.
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