Le secrétaire général de l'ONU a dénoncé mardi le renvoi devant un tribunal spécial houthi d'un « certain nombre » des 59 employés des Nations unies détenus « arbitrairement » par les rebelles yéménites.
Antonio Guterres « condamne le renvoi par les autorités de facto houthies d'employés des Nations unies devant leur tribunal criminel spécial », a déclaré son porte-parole Stéphane Dujarric, précisant que cela concernait "un certain nombre" des 59 employés de l'ONU détenus, certains depuis plusieurs années. « Nous appelons les autorités de facto à annuler ce renvoi et à travailler en toute bonne foi pour la libération immédiate de tous les employés de l'ONU, d'ONG et de la communauté diplomatique », a-t-il ajouté.
À ce jour, 59 employés de l'ONU, tous de nationalité yéménite, sont détenus, sans aucun contact avec l'extérieur, après plusieurs vagues d'arrestations menées ces dernières années par les rebelles soutenus par l'Iran.
Les houthis ont notamment mis en avant des accusations d'espionnage au profit des États-Unis et d'Israël, accusations rejetées par l'ONU qui insiste sur le fait que ses employés ne peuvent être poursuivis sur la base de leurs activités officielles.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme Volker Türk a de son côté dans un communiqué évoqué la présentation devant le tribunal spécial houthi d'un de ses collègues, en vertu d' « accusations mensongères d'espionnage ». « C'est totalement inacceptable et une violation grave des droits humains », a-t-il insisté, réclamant une nouvelle fois la libération immédiate de tous les employés de l'ONU et des autres organisations.
Les houthis, qui contrôlent la capitale Sanaa et de larges pans du Yémen, utilisent depuis des années leur système judiciaire comme outil de répression contre des ONG, journalistes ou opposants.
En novembre, 17 personnes avaient été condamnées à mort par un tribunal houthi pour espionnage au profit notamment d'Israël, des États-Unis et de l'Arabie saoudite, avait rapporté alors un média officiel des rebelles, sans identifier les condamnés.
Vous avez déjà un compte? Connectez-vous ici
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultatsLes États-Unis et plusieurs pays européens ont exhorté mardi le Rwanda et le groupe armé M23 à cesser « immédiatement » leur offensive dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en proie à des combats et une fuite massive de population au Burundi voisin.
Le groupe de contact pour la région des Grands Lacs exhorte « le M23 et les Forces de défense rwandaises à cesser immédiatement leurs opérations offensives dans l'est de la RDC, en particulier dans le Sud-Kivu, et appelle les FDR à se retirer de l'est de la RDC », a-t-il indiqué dans un communiqué commun.
Les États-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.
Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur « la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan », a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.
La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la « pire crise humanitaire » au monde selon l'ONU. Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.
Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit « horrifié » par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment. Concernant le réseau sanctionné, il « recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais », selon un communiqué du département du Trésor.
« Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants », a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.
Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de « jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan ». Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux États-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.
Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR. Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.
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