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28.10.2025 à 08:04

Aurore Lalucq : "L'Europe doit passer à l'âge adulte politique"

Lou Caubet

Un an après la remise du rapport Draghi sur la compétitivité et l’investissement en Europe, les débats se poursuivent sur sa mise en application, plutôt bien engagée pour la Commission européenne, mais bien trop lentement pour Mario Draghi, alors que les défis sont considérables. Aurore Lalucq, eurodéputée du groupe socialistes et démocrates (S&D) et présidente […]

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Texte intégral (2629 mots)
Aurore Lalucq s'exprimant sur la compétitivité européenne à la tribune de la session plénière du Parlement européen en octobre 2025. Crédits : Parlement européen - Laurie DIEFFEMBACQ

Un an après la remise du rapport Draghi sur la compétitivité et l’investissement en Europe, les débats se poursuivent sur sa mise en application, plutôt bien engagée pour la Commission européenne, mais bien trop lentement pour Mario Draghi, alors que les défis sont considérables. Aurore Lalucq, eurodéputée du groupe socialistes et démocrates (S&D) et présidente de la Commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen, revient sur les propositions phares du rapport, les blocages persistants et détaille ses propositions : union de l’épargne, stratégie industrielle, transition écologique, souveraineté numérique et défense. Un seul objectif : que l’Union européenne s'assume comme une puissance économique et politique à part entière.

Entretien réalisé en partenariat avec le mensuel L’EUROPE, co-produit par Toute l’Europe et paru, vendredi 3 octobre. Le N°5 (octobre) est en vente avec notamment un éclairage sur l'Italie de Giorgia Meloni, un focus sur les coalitions politiques au sein des Etats membres et un dossier sur l'UE qui renforce son industrie de défense. L’EUROPE, à découvrir en kiosque (4,50 €) chaque mois.

Pourquoi l’Europe souffre-t-elle d’un déficit chronique d’investissements, notamment dans l’économie productive ?

Le rapport Draghi est très clair : l'Europe ne vit pas au-dessus de ses moyens, elle vit en dessous de ses moyens. Nous consommons et investissons trop peu, car notre logiciel politique s'est centré sur la concurrence pure et parfaite au sein du marché intérieur et la défense du consommateur, en oubliant la stratégie industrielle. Or, un consommateur ne peut consommer que s'il dispose d'un revenu décent. La demande est essentielle, tout comme une politique industrielle assumée. Pendant longtemps, nous avons écarté toute idée de politique industrielle et le fait que la puissance publique doive donner l'impulsion. Pendant ce temps, les États-Unis et la Chine définissaient clairement les secteurs stratégiques à développer et mobilisaient massivement leurs outils économiques pour y parvenir.

Un an après la remise de son rapport, Mario Draghi se montre sévère quant à l’application de ses recommandations. Partagez-vous ce constat ?

Oui ! Mario Draghi a raison. Son rapport était déjà un compromis entre la gauche et la droite. Mais dans sa mise en œuvre, seuls quelques éléments secondaires ont été repris : les mesures de simplification et la relance de la titrisation (transformer des actifs difficiles à vendre en titres financiers négociables NDLR)… En revanche, l’essentiel du message, relancer l’investissement, est resté de côté. C’est frustrant, car le mot « investissement » y apparaît des centaines de fois. Mario Draghi constate simplement que le logiciel politique n’a pas changé. Aujourd’hui encore, tout le monde s’accorde sur le constat, mais au moment d’entrer dans le concret, les blocages ressurgissent.

Pourtant, il formulait des propositions ambitieuses, qui semblaient faire consensus…

Oui, il recommandait d’augmenter massivement les investissements publics et privés, de renforcer la recherche, ou encore d’accélérer l’intégration financière. Mais ces sujets divisent. À gauche, nous insistons sur l’investissement public et la transition écologique ; à droite, certains privilégient la dérégulation et la compétitivité à court terme. À mon sens, la Commission se concentre donc sur les mesures les plus consensuelles, mais pas les plus structurantes. Le constat est partagé, mais les solutions divergent. Disons que chacun retient ce qui l’arrange dans le rapport et ainsi, sur 170 propositions, seules une poignée de mesures ont été retenues. Il en est de même pour l’Union des marchés de capitaux ou l’Union bancaire : tout le monde dit « oui », mais quand il faut passer aux actes, les égoïsmes nationaux ressurgissent. Et les avancées restent marginales.

Vous étiez rapporteure d'un texte adopté par le Parlement européen, lors de la session plénière de septembre, sur la mise en œuvre du rapport Draghi. Quel était l'objectif ?

Nous voulions montrer la détermination du Parlement européen dans le maintien des objectifs du rapport Draghi et l'affirmation de nos priorités pour tracer la voie vers une plus grande indépendance financière de l'Union européenne : mobilisation de l'épargne publique et privée, supervision unique, label européen pour des produits d'épargne de long terme… Mais l'objectif était aussi d'envoyer un message politique au Conseil… d'accélérer les prises de décisions.

Justement, l’Union des marchés de capitaux est souvent présentée comme une solution…

En théorie, l'Union des marchés de capitaux permettrait de conserver une partie de l’épargne européenne investie aux États-Unis (environ 300 milliards par an, NDLR). Mais cela suppose une supervision unique, une harmonisation du droit des faillites ou encore un régime commun pour les obligations, et un accord sur le clearing. À chaque étape, les égoïsmes nationaux bloquent : certains pays refusent de céder leur supervision nationale, d’autres s’opposent à l’harmonisation juridique. Résultat, nous avançons très peu et toujours sur les aspects les moins ambitieux.

Pourquoi est-ce si important d’avancer sur ce dossier ?

Parce qu’aujourd’hui, notre épargne ne profite pas assez à nos entreprises. Une start-up européenne qui veut lever des fonds importants doit souvent s'exiler aux États-Unis, où les marchés financiers sont plus intégrés, plus profonds et plus dynamiques. Cela signifie que nos innovations, nos talents, notre valeur ajoutée profitent à d'autres. Si nous parvenions à créer une Union des marchés de capitaux digne de ce nom, nous pourrions mobiliser une partie des 35 000 milliards d’euros d’épargne des Européens pour financer nos propres priorités : transition énergétique, infrastructures numériques, recherche, industrie de défense. Ce serait un changement de paradigme pour l’économie européenne.

Comment inciter les Européens à investir davantage sur le marché intérieur ?

Il faut créer des produits d’épargne attractifs, labellisés au niveau européen, et clairement fléchés vers des projets de long terme. Mais ce n’est pas suffisant. La finance n’est qu’un tuyau : elle ne sert à rien si vous n’avez pas de projets solides à financer. C’est pourquoi, l'union de l’épargne doit être articulée avec une stratégie industrielle. Nous avons besoin de projets clairs et d'envergure dans lesquels les citoyens et les investisseurs puissent avoir confiance.

Vous évoquez souvent la transition écologique comme un axe prioritaire. Pourquoi est-ce si crucial pour la dynamique européenne ?

Parce que c’est à la fois une urgence climatique et une formidable opportunité économique. La transition verte n’est pas seulement une contrainte, elle peut devenir un moteur de croissance. Investir dans les énergies renouvelables, dans la rénovation des bâtiments, dans la mobilité propre c’est créer des centaines de milliers d’emplois qualifiés. Les États-Unis l'ont fait avec l’Inflation Reduction Act : ils ont mis sur la table plus de 300 milliards de dollars pour subventionner les industries vertes et attirer les capitaux. Nous devons répondre avec la même volonté, sinon nous perdrons la course de l’innovation et de l’emploi.

La question n’est pas de savoir si nous pouvons nous permettre de financer la transition, mais si nous pouvons nous permettre de ne pas le faire. Chaque retard coûte cher : en dépendance énergétique, en catastrophes climatiques, en désindustrialisation. C’est un investissement pour notre souveraineté et pour la compétitivité de demain.

Certains estiment que l’Europe est trop réglementée pour rester compétitive…

C’est une erreur. Prenons la finance : des règles solides permettent d’éviter des crises coûteuses pour les contribuables et protègent notre compétitivité à long terme. La faillite de la Silicon Valley Bank aux États-Unis a montré les dangers d’une régulation trop faible. Il en va de même pour le numérique ou le climat. Le Digital Services Act (DSA), le Digital Markets Act (DMA) ou le Pacte vert ne sont pas des handicaps, mais des atouts. Ils posent un cadre clair, sécurisé, qui protège les citoyens et incite à l’innovation. Céder aux pressions pour détricoter ces textes serait une erreur stratégique.

Quels secteurs devraient être prioritaires pour l’investissement ?

Trois domaines me paraissent essentiels : la transition écologique, comme je viens de l'expliquer, les technologies numériques et les communications et la défense. Nous ne pouvons pas laisser le spatial, les télécoms ou l’intelligence artificielle aux mains des Américains. Ce n’est pas seulement un enjeu économique, c’est une question de survie démocratique. Quand Elon Musk contrôle une plateforme capable d’influencer l’opinion mondiale en temps réel, c’est une menace stratégique.

L’Europe doit se doter d’une véritable souveraineté numérique. Cela passe par des investissements massifs dans nos propres infrastructures : satellites, cloud européen, intelligence artificielle. Nous avons des chercheurs, des ingénieurs et des entreprises de pointe. Mais faute de vision politique claire et de financements à l’échelle continentale, beaucoup partent développer leurs innovations aux États-Unis. Nous devons inverser ce mouvement et créer un écosystème européen capable de rivaliser.

C’est aussi une question de société, le contrôle de nos communications, de nos données, de nos plateformes, protège notre vie démocratique. Si nous voulons protéger nos valeurs et notre modèle de société, nous devons investir massivement.

Les programmes proposés par la commission pour construire une l'industrie de défense européenne peuvent-ils provoquer ce choc d'investissement attendu ?

C'est un objectif. La guerre en Ukraine a montré l’importance de posséder une industrie européenne de défense compétitive. Cela suppose de développer nos propres technologies, de renforcer nos capacités de production et de coopérer davantage entre États membres, pas seulement d'être en mesure d'acheter des armes. La défense peut être un moteur industriel et technologique, mais aussi un symbole fort de notre souveraineté.

Mario Draghi propose de mutualiser les dettes pour financer des projets stratégiques. Est-ce réaliste ?

C’est politiquement compliqué, mais indispensable ! Je suis fédéraliste, donc favorable à une capacité d’endettement européenne, mais surtout à une véritable fiscalité commune, car recourir à l’endettement a ses limites. La Banque centrale européenne est un outil fédéral puissant, mais il lui manque un pendant budgétaire. Investir massivement, notamment via des projets communs, est le meilleur moyen de générer de la croissance et de réduire la dette.

Au-delà des aspects économiques, comment l’Europe peut-elle s’affirmer face aux États-Unis ?

Nous devons accepter que nous ne sommes plus sous la protection des États-Unis. Cela implique de cesser de croire que nous trouverons toujours des interlocuteurs « raisonnables » à Washington. Joe Biden, Donald Trump, ou d’autres après eux, défendent avant tout leurs intérêts. Et ils ne se privent pas de mettre en place des politiques industrielles massives. L’Europe doit en faire autant. Nous devons sortir de la logique du suivisme et assumer une relation de puissance à puissance. Cela ne veut pas dire s’opposer systématiquement aux États-Unis, mais affirmer clairement nos priorités. Si nous voulons que l’Europe reste un acteur de premier plan, elle doit se comporter comme tel, parler d’égal à égal et défendre ses intérêts avec la même fermeté. Il faut passer à l’âge adulte politique : assumer nos rapports de force et devenir un leader mondial.

Qu'entendez-vous par "l'âge adulte politique" ?

Nous sommes revenus dans un monde de rapports de force. Or, trop souvent, l’Europe continue de se comporter comme une puissance fragile et hésitante. L'économie n'est pas déconnectée de la géopolitique et passer à l'âge adulte politique cela implique que nous devons agir en leader en étant conscients de nos atouts, notamment de posséder le premier marché intérieur du monde, une stabilité institutionnelle, quelques-uns des meilleurs chercheurs et une main d'œuvre qualifiée. L'Europe est un espace attractif et il faut savoir l'assumer, se voir comme un acteur politique majeur.

Entretien réalisé en partenariat avec le mensuel L’EUROPE, co-édité par Toute l’Europe.

Commandé par la Commission européenne en 2023, Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne (BCE) et chef du gouvernement italien, a remis un rapport sur la compétitivité européenne en septembre 2024. Ce document de 400 pages dresse un diagnostic sévère : l’UE accumule un retard préoccupant sur le plan économique et technologique, tandis que sa croissance s’essouffle et que l’écart avec les grandes puissances se creuse. Pour y répondre, l'Italien avance 170 recommandations destinées à replacer l’Europe sur la trajectoire du leadership mondial, notamment via l’investissement public et la mobilisation de l’épargne privée.

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27.10.2025 à 18:51

Aux Pays-Bas, des élections législatives anticipées pour tenter de sortir de la crise politique

Valentin Ledroit

Le 22 novembre 2025, cela fera deux ans que les électeurs néerlandais ont provoqué un séisme politique sans précédent dans leur pays. Pour la première fois de son histoire, le Parti pour la liberté (PVV), formation emmenée par Geert Wilders, figure de l'extrême droite, arrive en tête des élections législatives, raflant 37 des 150 sièges […]

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Texte intégral (1530 mots)
Frans Timmermans, Geert Wilders et Henri Bontenbal (de gauche à droite) sont respectivement à la tête de la coalition GL-PvdA (Écologistes et sociaux-démocrates), du PVV (extrême droite) et du CDA (chrétiens-démocrates)
Frans Timmermans, Geert Wilders et Henri Bontenbal (de gauche à droite) sont respectivement à la tête de l'alliance GL-PvdA (Écologistes et sociaux-démocrates), du PVV (extrême droite) et du CDA (chrétiens-démocrates) - Crédits : Lukasz Kobus / Commission européenne | Vox España CC0 1.0 | Leonard Walpot / wikimediacommons CC BY 4.0

Le 22 novembre 2025, cela fera deux ans que les électeurs néerlandais ont provoqué un séisme politique sans précédent dans leur pays. Pour la première fois de son histoire, le Parti pour la liberté (PVV), formation emmenée par Geert Wilders, figure de l'extrême droite, arrive en tête des élections législatives, raflant 37 des 150 sièges que compte la Seconde chambre. Une rupture majeure avec l'ordre politique traditionnel, jusque-là dominé par les partis du centre et de la droite, dans lequel le courant nationaliste ne jouait pas un rôle de premier plan. En l'espace de quelques mois seulement, la participation de l'extrême droite au pouvoir, longtemps tenue pour taboue, est devenue une probabilité, puis une réalité.

À l'issue de ce scrutin, la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale s'avère rapidement un défi herculéen. Aucun parti ne dispose d'une majorité absolue à la chambre basse et la réputation de Geert Wilders, personnage controversé, eurosceptique, aux multiples déclarations anti-islam, voire xénophobes, constitue pour les autres formations un obstacle quasi infranchissable. Sept longs mois de négociations auront été nécessaires pour trouver un compromis et constituer un gouvernement de coalition réunissant le PVV de Wilders, le parti libéral-conservateur VVD, le parti centriste NSC, ainsi que la formation rurale BBB. Pour concilier les divergences, un Premier ministre "neutre" est désigné : Dick Schoof, ancien dirigeant des services de renseignement, une personnalité indépendante acceptée par tous comme chef de l'exécutif. Le 2 juillet 2024, son gouvernement est officiellement investi.

Les provocations de Wilders

Mais l'édifice repose sur des fondations instables. Le socle commun sur lequel les quatre partenaires de coalition se sont mis d'accord est sans cesse attaqué, tandis que Geert Wilders, qui a dû consentir à rester en dehors du gouvernement, multiplie les provocations, testant la patience de ses alliés. Le dossier de l’immigration et de l'asile, présenté par le PVV comme la priorité absolue, cristallise les tensions. Fin mai 2025, sans se concerter avec les autres partis du gouvernement, Geert Wilders présente son plan d'action visant à durcir drastiquement le droit d'asile. Dix mesures, toutes plus radicales les unes que les autres – fermeture des frontières, refoulements, rapatriements massifs – que ses partenaires jugent contraires au droit européen et aux conventions internationales.

Le point de rupture est atteint. Refusant de revoir sa copie et dénonçant l'opposition des autres partis, Geert Wilders annonce le retrait de son parti de la coalition, le 3 juin 2025. Minoritaire à la Seconde chambre, le gouvernement de Dick Schoof est contraint de démissionner, et depuis, gère les affaires courantes.

Le caractère de cette crise politique, dans laquelle les Pays-Bas sont plongés depuis près de cinq mois, est doublement inédit. D'une part, c'est la première fois qu’un parti d'extrême droite, qu'on pouvait croire marginalisé, est parvenu – même difficilement – à constituer un gouvernement dans un pays réputé pour sa tradition de consensus parlementaire. D'autre part, cette crise met en lumière les limites du système de coalition dès lors que l’extrême droite est une force dominante : l'exigence de compromis – clé du modèle néerlandais et de nombreux autres États membres de l'UE – se heurte ici à l'intransigeance du leader et au caractère idéologique des mesures qu'il souhaite imposer. Comme le soulignaient plusieurs médias néerlandais, la coalition ne pouvait résister longtemps à l'imprévisibilité du PVV et de Wilders. L'expérience a montré que l'extrémisme ne semblait guère tolérer le répit de la modération.

Quelle majorité après les élections ?

Reste désormais à observer quelles leçons en tireront les électeurs bataves, appelés aux urnes mercredi 29 octobre pour des élections législatives anticipées.

À quelques jours du scrutin, un sondage réalisé le 24 octobre traduit une forte incertitude : cinq formations sont au coude-à-coude. Ainsi, le PVV (extrême droite) ; la coalition entre la gauche et les écologistes (GL-PvdA) emmenée par l'ancien commissaire européen Frans Timmermans ; D66 (libéraux) ; le CDA (chrétiens-démocrates) et le VVD (conservateurs) recueillent toutes entre 10 % et 17 % d'intentions de vote (voir détails ci-dessous).

Reste donc à savoir qui arrivera en tête lors du scrutin… voire en seconde position. Si le PVV a des chances de remporter les élections législatives, toutes les formations ont d'ores et déjà formellement exclu de former une coalition avec Geert Wilders, y compris le VVD (conservateurs) qui le juge "totalement peu fiable". En conséquence, c'est peut-être autour du parti arrivé en deuxième position, que se formera une coalition.

Après le scrutin, commenceront les discussions et négociations entre partis. Les députés désigneront d'abord un "informateur" chargé d’examiner les alliances potentielles. Lorsqu'une coalition viable sera identifiée, un "formateur", généralement issu du parti arrivé en tête parmi les futurs partenaires politiques, entamera les négociations d'un accord. Mais à l'image du dernier gouvernement, qui avait mis sept mois à se constituer, le prochain pourrait mettre un certain temps à se dessiner.

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27.10.2025 à 12:43

L'Union européenne annonce un plan pour sortir de sa dépendance aux terres rares et contrer la Chine

Juliette Verdes

"Moins de quarante-huit heures après qu'Emmanuel Macron a dénoncé, au sommet européen du 23 octobre, la coercition économique exercée par la Chine via ses récentes restrictions sur ses exportations de terres rares, Ursula von der Leyen lui a répondu ce samedi", entament Les Echos. S'exprimant depuis le Berlin Global Dialogue, samedi 25 octobre, la présidente de la […]

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Texte intégral (2017 mots)
Selon l'Agence internationale de l'énergie, la Chine concentre aujourd'hui plus de 60 % des extractions et plus de 90 % du raffinage, alors que la demande mondiale devrait augmenter de 50 à 60 % d'ici quinze ans - Crédits : su tim / iStock

"Moins de quarante-huit heures après qu'Emmanuel Macron a dénoncé, au sommet européen du 23 octobre, la coercition économique exercée par la Chine via ses récentes restrictions sur ses exportations de terres rares, Ursula von der Leyen lui a répondu ce samedi", entament Les Echos.

S'exprimant depuis le Berlin Global Dialogue, samedi 25 octobre, la présidente de la Commission européenne a dévoilé un plan pour réduire la dépendance de l'Union européenne aux matières premières critiques en provenance de Chine.

Après REPowerEU, une stratégie pour se passer des énergies fossiles russes, "la Commission concocte maintenant [un] plan baptisé RESourceEU", visant à garantir l'accès de l'industrie européenne aux matières premières critiques à court, moyen et long terme, résume France info. Ces matériaux sont utilisés dans de nombreux secteurs, "de l'automobile aux équipements militaires en passant par les machines-outils très précieuses à l'économie allemande", explique la radio publique.

Un marché essentiel dominé par Pékin

"L'Europe, comme les États-Unis, a entamé une course contre la montre face à la Chine. […] La panique a gagné les chancelleries occidentales depuis l'annonce par Pékin, le 9 octobre, d'un renforcement des contrôles des exportations des terres rares" en réponse au "Liberation Day" de Donald Trump et à la hausse des droits de douane américains, relate Le Monde.

Ces restrictions sont amenées à se durcir. "Dans les nouvelles règles édictées par Pékin, qui doivent entrer en vigueur le 8 novembre et s'appliquent désormais à douze terres rares contre sept jusqu'à présent, tout équipement en contenant 0,1 % nécessitera une autorisation d'exportation, et les demandes concernant l'industrie de la défense seront systématiquement rejetées", poursuit le journal du soir.

Or "la Chine est le premier producteur et exportateur de terres rares", rappelle la Deutsche Welle. C'est pourquoi Bruxelles prévoit de "stimuler l'investissement dans les projets stratégiques pour produire et transformer la matière première disponible sur le sol européen" [France info]. En mars dernier, la Commission avait déjà retenu 47 projets industriels d'exploration des sous-sols, d'extraction, de raffinage et de recyclage des métaux.

Contrairement à ce que leur nom suggère, les terres rares sont des éléments métalliques très répandus dans la croûte terrestre, détaille Le Monde. "Leur 'rareté' vient de leur faible concentration et de la difficulté à les extraire. Leur séparation d'autres minerais et leur purification sont gourmandes en énergie, en eau et en produits chimiques polluants, notamment des acides".

Diversifier et recycler

Ainsi, "vu leurs conditions de production, il y a très peu de chances de voir des mines de cérium, de gadolinium ou d'erbium surgir sur le continent européen, qui peine déjà à exploiter des champs de lithium et à planter des éoliennes", prévient Le Temps. Mais une autre voie est possible pour les terres rares, poursuit le quotidien suisse, citant Ursula von der Leyen : celle de l'économie circulaire.

RESourceEU prévoit de réutiliser et recycler les produits et matériaux déjà contenus dans les produits européens. "Certaines entreprises peuvent recycler jusqu'à 95 % des matières premières précieuses contenues dans les batteries", a souligné la présidente de la Commission européenne lors de la présentation du plan [France info]. L'UE se concentrera également "sur l'établissement de partenariats avec des pays qui produisent des matières premières critiques, tels que l'Ukraine, l'Australie, le Canada, le Kazakhstan, l'Ouzbékistan, le Chili et le Groenland" [Deutsche Welle].

Enfin, une partie de cette stratégie est consacrée à l'achat en commun de matières premières critiques. Stéphane Séjourné, le vice-président de la Commission en charge de la politique industrielle, porte cette initiative depuis des mois, indiquent Les Echos. "Ses services font le parallèle avec l'action de la Commission pendant la pandémie", à savoir l'achat commun entre les Vingt-Sept. "Ce que nous avons fait pour la santé avec le vaccin contre le Covid, nous pouvons le faire pour notre sécurité économique et nationale avec les matières premières", a-t-il écrit sur X [Les Echos].

La défense commerciale en question

Au cours de la conférence à Berlin samedi, Ursula von der Leyen a déclaré que l'Union européenne continuait de chercher des solutions à "court terme" avec la Chine, mais qu'elle se tenait également "prêt[e] à utiliser tous les instruments à sa disposition pour réagir si nécessaire" [Deutsche Welle].

Lors du sommet européen de jeudi dernier, "Emmanuel Macron a insisté sur la coercition que la Chine, mais aussi les États-Unis, exercent sur l'Europe", rappellent Les Echos. Dans ses conclusions, le Conseil européen invite la Commission à "utiliser efficacement tous les instruments économiques de l'UE". "En clair, les leaders mettent sur la table le possible recours à l'instrument anti-coercition, un puissant outil de défense commerciale adopté en 2023" [Les Echos].

L'activation de cet outil est un ultime recours si la voie diplomatique échouait. Ces derniers jours, la Commission a "déjà essayé […] de trouver des solutions avec les représentants chinois à Bruxelles et travaille avec ses partenaires du G7 à une réaction coordonnée", a rappelé Ursula von der Leyen [Libération].

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