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21.10.2024 à 12:49

Législatives anticipées au Sénégal : quel avenir pour le « gouvernement de rupture » ?

Coline Laroche

L’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal en mars 2024 a été un véritable séisme pour le pays. Son parti, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), souhaite une rupture avec la … Suite
Texte intégral (1305 mots)

L’élection de Bassirou Diomaye Faye à la tête du Sénégal en mars 2024 a été un véritable séisme pour le pays. Son parti, Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), souhaite une rupture avec la présidence du président sortant Macky Sall, passant notamment par une reconfiguration des relations avec l’Occident et en particulier la France et une politique économique de gauche. Pour mener à bien son projet de transformation du Sénégal, le président a choisi de convoquer de nouvelles élections législatives en vue d’obtenir une large majorité. Ce pari est-il risqué ? Comment a-t-il été accueilli dans le pays ? Quelles seraient les conséquences d’une mainmise totale du Pastef sur la politique du Sénégal ? Quelles répercussions à l’international ? L’éclairage de El Hadj Souleymane Gassama, dit Elgas, chercheur associé à l’IRIS, journaliste, écrivain et docteur en sociologie.

Ce 13 septembre, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, a annoncé la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre. Quel est l’objectif poursuivi par le président ? Comment cette annonce a-t-elle été accueillie par la population et par la classe politique sénégalaise ?

Pour comprendre la situation, il est nécessaire de revenir sur la composition de l’Assemblée nationale sous la législature précédente. Le gouvernement sortant, dirigé par Macky Sall, ne disposait que d’une courte majorité, ce qui l’a mis en difficulté. Lors de son élection en avril 2024, Bassirou Diomaye Faye a donc voulu obtenir une majorité solide, lui permettant de gouverner en  pleine latitude et de mener à bien avec certitude son projet de transformation du Sénégal. La dissolution de l’Assemblée nationale s’est par ailleurs imposée comme une option inéluctable pour remédier à la menace d’une motion de censure portée à l’encontre du nouveau gouvernement. La dissolution a été annoncée la veille de la date promise par le président pour son discours de politique générale, révélant ainsi la précipitation du calendrier. Cette décision a été diversement accueillie. Du côté de la majorité présidentielle, elle a fait consensus, tandis que l’opposition a vu dans cette démarche un revirement. Ce court-circuitage du discours de politique générale par l’annonce soudaine de la dissolution allant selon elle à l’encontre de la tradition républicaine, elle conteste donc à la fois la procédure et les justifications avancées. Enfin, les observateurs neutres estiment que cette dissolution était en quelque sorte inévitable, car tout gouvernement a besoin de se reposer sur un Parlement fort pour gouverner avec efficacité.

Dans quelle mesure ces élections anticipées contribuent-elles à une recomposition du paysage politique sénégalais ?

Il est encore un peu tôt pour le dire. Ce qui est certain, cependant, c’est que la campagne électorale va bientôt débuter. Ce qui s’est passé lors des élections présidentielles a surpris beaucoup d’observateurs : un parti, le Pastef, avec seulement dix ans d’existence, a remporté l’élection dès le premier tour (54 %), et cela alors que ses deux principaux leaders étaient en prison deux semaines avant le scrutin. C’est un fait inédit dans l’histoire politique du pays. Cela étant dit, bien que l’assise du président sortant Macky Sall soit en déclin, son clan conserve une certaine influence politique. Les forces qui le soutiennent se sont certes fragmentées, mais il reste tête de liste pour ces élections législatives, ce qui est aussi un fait remarquable. Par ailleurs, le contexte politique est d’autant plus tendu que le régime en place fait déjà face à une certaine usure : les premières contestations apparaissent, liées à la vie chère ainsi qu’aux difficultés économiques et budgétaires. Les indicateurs sont donc au rouge ou, à tout le moins, à l’orange. Cette situation pourrait engendrer une certaine défiance, notamment parmi les jeunes qui ont pourtant largement contribué à porter le Pastef au pouvoir. Il y a donc une part d’incertitude quant à la future composition de l’Assemblée nationale. Si l’on suit la dynamique observée lors de la présidentielle, il est attendu que le Pastef remporte une majorité, mais reste à savoir si cette majorité sera relative ou absolue, ce qui dépendra du comportement des électeurs sénégalais. Il n’est pas exclu non plus que plusieurs groupes soient au coude à coude, voire que l’on assiste à une cohabitation si le mécontentement est suffisamment fort. Quoi qu’il en soit, le paysage politique du Sénégal est en pleine transformation. Les contours de cette recomposition deviendront plus visibles une fois le scrutin terminé et les premières tendances connues. Un bloc majoritaire se dessine, probablement face à une opposition plus forte que par le passé. Lors de l’élection présidentielle, il s’agissait presque d’un référendum contre Macky Sall. Désormais, les enjeux se concentrent autour de la formation d’une majorité gouvernementale, ce qui pourrait changer la donne. Tous ces paramètres devront être pris en compte dans l’analyse des résultats à venir.

Quelles pourraient être les potentielles incidences de cette recomposition sur la politique nationale et étrangère du Sénégal ?

Sur le plan national, le Pastef a un projet ambitieux, qu’il défend depuis longtemps, et dont les contours ont été précisés il y a trois jours avec le programme « Horizon 2050 » pour un Sénégal souverain et prospère. Pour mener à bien ce projet sans entraves, il est crucial pour le parti de remporter les élections législatives. En effet, une majorité parlementaire leur permettrait d’éviter que l’Assemblée ne bloque des lois, et ainsi de mettre en œuvre leur programme sans opposition significative. L’enjeu principal est donc la capacité du Pastef à réaliser son projet de transformation, qui repose sur une véritable rupture avec le passé. Au cœur de cette rupture, on retrouve la notion de souveraineté. Ce concept ne se limite pas à l’intérieur du pays : il a des répercussions internationales, notamment en ce qui concerne la volonté du gouvernement de renégocier des contrats avec plusieurs partenaires occidentaux, tels que l’Union européenne ou la France, dans la lignée de ce qu’il nomme le panafricanisme de gauche. L’obtention d’une majorité forte, capable de leur donner les moyens d’agir, aurait donc des répercussions non seulement sur la politique intérieure du Sénégal, où l’on pourra rapidement observer les nouvelles orientations prises par le gouvernement, mais aussi sur la scène internationale. Le Sénégal est un pays clé dans la sous-région, avec un rôle central au sein de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), ainsi qu’un pays reconnu pour ses capacités de médiation. Pour le Pastef, l’enjeu est donc double : porter son projet au niveau national, tout en renforçant la position du Sénégal sur la scène internationale.

18.10.2024 à 12:35

J’ai lu… « Engrenages : La guerre d’Ukraine et le basculement du monde » par Pierre Lellouche

Victor Pelpel

Pascal Boniface s’entretient avec Pierre Lellouche à l’occasion de la parution de son ouvrage « Engrenages : La guerre d’Ukraine et le basculement du monde » (Éditions Odile Jacob). Cette guerre était elle d’une certaine manière prévisible, à la manière … Suite
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Pascal Boniface s’entretient avec Pierre Lellouche à l’occasion de la parution de son ouvrage « Engrenages : La guerre d’Ukraine et le basculement du monde » (Éditions Odile Jacob).

Cette guerre était elle d’une certaine manière prévisible, à la manière d’une « catastrophe annoncée » ? L’a-t-on, à l’Occident, envisagée avec une approche trop émotionnelle, manquant ainsi d’objectivité et de rationalité ? Sommes nous en train de perdre toute crédibilité morale, diplomatique et sécuritaire au regard de l’actualité, notamment au Proche-Orient ? Quelles implications du Sud global dans cette guerre lointaine ? Enfin après la guerre, que restera-t-il de l’Ukraine ?

L’ancien ministre et ancien président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN élabore dans son ouvrage les conséquences géopolitiques de la guerre russo-ukrainienne, et le bouleversement des rapports de forces mondiaux que celle-ci entraîne, retraçant « l’histoire d’un énorme gâchis ».

17.10.2024 à 17:59

Biden / Netanyahou : épargner le pétrole mais pas les civils

Victor Pelpel

Alors qu’il semble qu’une coordination entre les États-Unis et Israël se profil quant aux choix des cibles pour une réponse militaire en Iran, Benyamin Netanyahou a annoncé, à la demande de Joe Biden, qu’il ne frapperait pas les installations pétrolières … Suite
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Alors qu’il semble qu’une coordination entre les États-Unis et Israël se profil quant aux choix des cibles pour une réponse militaire en Iran, Benyamin Netanyahou a annoncé, à la demande de Joe Biden, qu’il ne frapperait pas les installations pétrolières iraniennes.

Jusqu’ici, le Premier ministre israélien à mépriser les demandes du président des États-Unis. J. Biden propose des plans de paix, B. Netanyahou les ignorent. J. Biden prévient que le Liban ne doit pas être attaqué, B. Netanyahou bombarde Beyrouth. J. Biden demande des explications quant à l’utilisation de civils palestiniens en tant que « boucliers humains », silence de B. Netanyahou. Sur bien des dossiers, il n’a pas obtenu gain de cause. Plus encore, il a accepté les refus.

Ce qui est plus inquiétant, c’est de se rendre compte que lorsqu’il s’agit d’éviter une crise pétrolière et économique qui signerait la défaite de Kamala Harris aux prochaines élections présidentielles, les États-Unis retrouvent tout de suite leur capacité à peser sur Israël. Lorsque les intérêts économiques sont en jeux, ils sont assez fermes pour obtenir quelque chose de Netanyahou, mais lorsqu’il s’agit de la vie des Palestiniens, visiblement, l’effort est moindre.

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