14.10.2025 à 18:13
admn_iris
Depuis cinq ans environ, le débat public autour de la question des trafics de drogues illégales en France est caractérisé notamment par une inflation sémantique structurée autour du néologisme « mexicanisation » et du préfixe apocopique « narco », tandis que le terme « cartel » est de plus en plus utilisé pour qualifier les organisations criminelles. Loin d’être le monopole d’une médiasphère, dont les propensions aux emballements sont bien connues, le recours à ce lexique est également le fait des plus hautes autorités politiques et judiciaires de la République française. Il est dès lors intéressant dans ce contexte d’essayer de penser ces mots dont on affuble la réalité, d’identifier leur provenance et de déceler les stratégies deceux qui en usent et, parfois, en abusent. Non par une sorte de purisme ou une volonté de minimiser la gravité de la situation en France, mais par une tentative de la comprendre de la manière la plus pertinente et d’y poser des mots appropriés.
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Depuis cinq ans environ, le débat public autour de la question des trafics de drogues illégales en France est caractérisé notamment par une inflation sémantique structurée autour du néologisme « mexicanisation » et du préfixe apocopique « narco », tandis que le terme « cartel » est de plus en plus utilisé pour qualifier les organisations criminelles. Loin d’être le monopole d’une médiasphère, dont les propensions aux emballements sont bien connues, le recours à ce lexique est également le fait des plus hautes autorités politiques et judiciaires de la République française. Il est dès lors intéressant dans ce contexte d’essayer de penser ces mots dont on affuble la réalité, d’identifier leur provenance et de déceler les stratégies de
ceux qui en usent et, parfois, en abusent. Non par une sorte de purisme ou une volonté de minimiser la gravité de la situation en France, mais par une tentative de la comprendre de la manière la plus pertinente et d’y poser des mots appropriés.
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14.10.2025 à 16:15
stagiairedecomm@iris-france.org
Donald Trump, en star de la télé, aime être au centre de l’attention. Hier, lors du sommet pour le processus de paix à Gaza qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, il n’a pas hésité à faire de même et à se présenter comme l’homme salvateur de la situation. Il se moque de ses alliés et jouit d’une popularité supérieure à celle de Netanyahou en Israël. Il est cependant clair que Donald Trump est le premier président des États-Unis à réussir à forcer la main d’un dirigeant israélien depuis Bush père. Les États-Unis semblent avoir repris la main dans leur relation avec Israël. Pascal Boniface revient dans cette vidéo sur ce sommet et sur l’incertitude des potentielles prochaines étapes pour une véritable paix au Moyen-Orient. Dans la période de cessez-le-feu qui s’ouvre, Donald Trump est confronté à deux options : s’en satisfaire pour savourer un succès éphémère, ou s’impliquer davantage en engageant de véritables efforts de paix sur le long terme.
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Donald Trump, en star de la télé, aime être au centre de l’attention. Hier, lors du sommet pour le processus de paix à Gaza qui s’est tenu à Charm el-Cheikh, il n’a pas hésité à faire de même et à se présenter comme l’homme salvateur de la situation. Il se moque de ses alliés et jouit d’une popularité supérieure à celle de Netanyahou en Israël. Il est cependant clair que Donald Trump est le premier président des États-Unis à réussir à forcer la main d’un dirigeant israélien depuis Bush père. Les États-Unis semblent avoir repris la main dans leur relation avec Israël.
Pascal Boniface revient dans cette vidéo sur ce sommet et sur l’incertitude des potentielles prochaines étapes pour une véritable paix au Moyen-Orient. Dans la période de cessez-le-feu qui s’ouvre, Donald Trump est confronté à deux options : s’en satisfaire pour savourer un succès éphémère, ou s’impliquer davantage en engageant de véritables efforts de paix sur le long terme.
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14.10.2025 à 10:00
admn_iris
Quatorze ans après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara se représente à l’élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra le 25 octobre 2025 pour briguer un quatrième mandat. Une candidature qui, loin de faire l’unanimité, réactive les fractures d’un système politique encore marqué par la personnalisation du pouvoir. Si le pays revendique son attachement à un développement démocratique amorcé dans les années 1990, le manque de respiration politique, devenu coutumier sous Ouattara, en ternit la portée. À la veille d’un scrutin, la Côte d’Ivoire se tient à la croisée des chemins : entre fidélité à un dirigeant perçu comme garant de stabilité et désir d’un avenir politique renouvelé. Le point avec Francis Laloupo, chercheur associé à l’IRIS. Une fois encore, tout comme en 2020, la candidature d’Alassane Ouattara est controversée… Quelle est la source de la controverse ? À l’origine de cette controverse, l’interprétation crisogène d’une nouvelle Constitution adoptée en 2016 et amendée en 2020. À l’époque, l’opposition avait mis en garde l’opinion contre une révision opportuniste de la Loi fondamentale, susceptible de modifier les règles en cours, notamment en ce qui concerne la limitation de la durée des mandats présidentiels. En réponse à ces critiques, le président Alassane Ouattara, initiateur du projet, avait assuré la population qu’il n’avait nullement l’intention de solliciter un mandat supplémentaire au terme de son deuxième quinquennat, tel que prescrit par la Constitution en vigueur. Pourtant, c’est en se basant sur une interprétation polémique de la nouvelle Constitution qu’il se présenta en 2020 pour un troisième mandat. Pour ses opposants, la parole non tenue du chef de l’État confirmait la crainte de ceux qui l’avaient soupçonné de vouloir « remettre à zéro » le compteur du nombre des mandats présidentiels par le biais d’une révision constitutionnelle. Par ailleurs, selon les partisans du président sortant, ce dernier était dorénavant en […]
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Quatorze ans après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara se représente à l’élection présidentielle ivoirienne qui se tiendra le 25 octobre 2025 pour briguer un quatrième mandat. Une candidature qui, loin de faire l’unanimité, réactive les fractures d’un système politique encore marqué par la personnalisation du pouvoir. Si le pays revendique son attachement à un développement démocratique amorcé dans les années 1990, le manque de respiration politique, devenu coutumier sous Ouattara, en ternit la portée. À la veille d’un scrutin, la Côte d’Ivoire se tient à la croisée des chemins : entre fidélité à un dirigeant perçu comme garant de stabilité et désir d’un avenir politique renouvelé. Le point avec Francis Laloupo, chercheur associé à l’IRIS.
Une fois encore, tout comme en 2020, la candidature d’Alassane Ouattara est controversée… Quelle est la source de la controverse ?
À l’origine de cette controverse, l’interprétation crisogène d’une nouvelle Constitution adoptée en 2016 et amendée en 2020. À l’époque, l’opposition avait mis en garde l’opinion contre une révision opportuniste de la Loi fondamentale, susceptible de modifier les règles en cours, notamment en ce qui concerne la limitation de la durée des mandats présidentiels. En réponse à ces critiques, le président Alassane Ouattara, initiateur du projet, avait assuré la population qu’il n’avait nullement l’intention de solliciter un mandat supplémentaire au terme de son deuxième quinquennat, tel que prescrit par la Constitution en vigueur. Pourtant, c’est en se basant sur une interprétation polémique de la nouvelle Constitution qu’il se présenta en 2020 pour un troisième mandat. Pour ses opposants, la parole non tenue du chef de l’État confirmait la crainte de ceux qui l’avaient soupçonné de vouloir « remettre à zéro » le compteur du nombre des mandats présidentiels par le biais d’une révision constitutionnelle. Par ailleurs, selon les partisans du président sortant, ce dernier était dorénavant en droit de briguer deux « nouveaux mandats » – non additionnables avec les précédents ! – dans le cadre de la nouvelle Constitution. Ces lectures irréconciliables des dispositions constitutionnelles ont tissé la trame d’un contentieux politique, actuellement ravivé par une quatrième candidature d’Alassane à la présidentielle du 25 octobre 2025. Alors que le dirigeant ivoirien se contente d’évoquer des « circonstances exceptionnelles » pour justifier ses candidatures additionnelles controversées, sa décision provoque une fracture au sein de la société, en suscitant un chapitre conflictuel supplémentaire dans le processus de démocratisation en cours dans le pays depuis les années 1990. Le contentieux de la parole non tenue par Alassane Ouattara aura pesé sur son troisième mandat, depuis 2020, et ce, malgré un bilan économique généralement jugé honorable.
Que nous dit cette nouvelle candidature d’Alassane Ouattara sur le fonctionnement démocratique de la Côte d’Ivoire ?
Le processus de démocratisation se poursuit, avec ses heurts, ses pannes et ses épisodes critiques. La révision de la Constitution en 2016, au regard de ses conséquences, a agi comme un recul significatif de ce processus. Mais paradoxalement, après la crise de 2020, et donc au cours du troisième mandat contesté d’Alassane Ouattara, on a pu observer une progression notable de l’ancrage démocratique dans le pays. Notamment en matière de liberté d’expression, d’indépendance des médias, dans un contexte de libéralisation de l’espace économique marquée par une forte stimulation de l’initiative privée, et un tissu entrepreneurial de moins en moins bridé par l’interventionnisme des organes étatiques. Le système politique ivoirien oscille entre un multipartisme actif et un pouvoir aux inclinations dirigistes, voire autocratiques. Pour justifier ses deux candidatures contestées de 2020 puis 2025, Alassane Ouattara a évoqué des « circonstances exceptionnelles », et un « devoir envers la nation », tout en se présentant comme un rempart – le seul disponible ? – contre les menaces sécuritaires à l’œuvre dans la région. Ce faisant, il réintroduit dans l’actualité du pays le mythe de l’homme providentiel. Un rudiment antinomique avec un système formellement démocratique. Autrement dit, et selon lui, l’alternance peut toujours attendre. On comprend, à cet égard, que la vie politique ivoirienne procède d’un système hybride, où l’ancrage démocratique n’a pas encore atteint un stade éprouvé de maturité.
Comment pourrait évoluer le système malgré les crises successives observées au cours des dernières années ?
En même temps que se pose la question de l’alternance, il y a aussi celle, plutôt philosophique, du rapport de certains acteurs politiques au pouvoir d’État. Est-il nécessaire et profitable de se maintenir indéfiniment au pouvoir, en liant son sort à celui d’un pays qui est censé vous survivre ? En Côte d’Ivoire, comme dans certaines démocraties émergentes, le projet démocratique ne marquera pas des avancées notables tant qu’il ne sera pas associé à l’exigence des respirations démocratiques, et donc des alternances et du renouvellement des équipes dirigeantes. Les tensions politiques observées au cours des dix dernières années en Côte d’Ivoire démontrent toutefois une dynamique de correction évolutive du système. Parce que la majorité des Ivoiriens semble parier sur l’irréversibilité du projet démocratique, on peut parler d’un véritable consensus national pour relever ce défi.
Quels sont les effets de cette candidature sur l’équilibre de la scène politique et sur la dynamique des partis d’opposition ?
Quatre grands partis dominent la scène politique depuis la crise postélectorale aux allures de guerre civile de 2010-2011 : le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), la plus ancienne formation créée sous Félix Houphouët-Boigny, longtemps dirigée par Henri Konan Bédié décédé en 2023, et aujourd’hui présidée par Tidjane Thiam ; le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) d’Alassane Ouattara ; le Front populaire ivoirien de Pascal Affi N’Guessan ; le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI) de l’ancien président Laurent Gbagbo. Les candidatures de Thiam, N’Guessan et Gbagbo ayant été invalidées pour des motifs spécifiques, Alassane Ouattara sera le seul « grand acteur » à se présenter à la présidentielle du 25 octobre 2025. Cette situation constitue l’un des principaux facteurs du malaise préélectoral qui marquera durablement de son empreinte cette nouvelle présidentielle. Face à quatre candidats* d’une moindre envergure, Alassane Ouattara aborde cette échéance avec l’assurance de l’emporter, en assumant une confrontation avec les oppositions qui l’accusent d’avoir privatisé les mécanismes institutionnels de l’élection. Une fois encore, cette présidentielle de 2025 se déroulera sous le signe du soupçon et des rancœurs. Par-delà la configuration de cette compétition, cette échéance électorale devrait marquer la fin d’une époque, celle ayant opposé les « anciens » – Alassane Ouattara, Laurent Gbagbo et feu Henri Konan Bédié – pendant plusieurs décennies. Une question s’installe plus fortement que jamais dans la vie politique ivoirienne : l’inéluctable recomposition de l’espace politique, liée au renouvellement générationnel.
Comment la nouvelle candidature d’Alassane Ouattara est-elle plus particulièrement perçue par les jeunes ?
Les jeunes et moins jeunes n’ont connu que les mêmes acteurs politiques qui se disputent le pouvoir depuis les années 1990. Des acteurs héritiers naturels ou putatifs du système promu par Félix Houphouët Boigny, qualifié de « père de la nation ». Toutes les crises que le pays a connues depuis la fin des années 90 émanent de cet héritage non, ou mal, soldé. Dans un pays où l’âge médian de la population est estimé à 18 ans, le décalage est de plus en plus sensible entre les schémas répétés de la dramaturgie politique et l’imaginaire de la jeunesse. Dans les discours et projections de ces jeunes, dans le tumulte des débats sur les réseaux sociaux, mais aussi dans un environnement régional et international marqué par la confusion des « idéologies », un désir de rupture se manifeste avec une acuité exceptionnelle. La perspective d’un quatrième mandat controversé d’Alassane Ouattara intervient dans un climat singulier : un pays écartelé entre la volonté de sauvegarder le meilleur d’une histoire commune, et celle de se projeter vers de nouvelles définitions du destin collectif. L’expression est peut-être galvaudée, mais il faut bien dire que la Côte d’Ivoire est, comme jamais auparavant, à la croisée des chemins.
Candidats à la présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire :
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