"Nous avons pu évacuer environ 1.400 touristes", a déclaré la ministre du Tourisme, Desilú León, à la radio RPP, ajoutant que 900 autres restaient bloqués dans la zone.
Les autorités n'ont pas précisé le nombre d'étrangers affectés parmi les touristes.
Le service ferroviaire menant à la citadelle inca a été interrompu lundi, après que des manifestants ont bloqué les voies. L'intervention de la police dans la nuit a permis l'évacuation des touristes avant qu'un nouveau blocage soit mis en place mardi.
Le principal accès à la citadelle de pierre se fait par train depuis Cusco, l'ancienne capitale de l'empire inca, située à 110 km.
Les manifestants exigent qu'une nouvelle entreprise prenne en charge le transport en bus entre la gare et le site archéologique, après l'expiration d'une concession de 30 ans.
Inscrit au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1983, le Machu Picchu accueille en moyenne 4.500 visiteurs par jour, dont un grand nombre d'étrangers, selon des chiffres officiels.
Les manifestants ont disposé des rochers et des troncs d'arbres sur plusieurs tronçons de la voie ferrée, selon une source policière citée par l'AFP.
La manifestation est organisée par le Front de défense des intérêts de Machu Picchu, qui a annoncé dimanche dans un communiqué une grève illimitée jusqu'à ce que la nouvelle société de transport terrestre commence à fonctionner.
Bien que sa concession a expiré, la compagnie Consettur Machupicchu a indiqué lundi à l'AFP qu'elle continuait d'opérer, sans fournir plus de détails.
La ministre Desilú León a annoncé pour les prochaines heures une "réunion avec les autorités locales et les syndicats" afin de "trouver une solution aux manifestations".
Les anciens présidents Lenin Moreno (2017-2021) et Guillermo Lasso (2021-2023) n'avaient pu mettre en place cette mesure qui avait déclenché en leur temps déjà de violents mouvements de protestation menés par la principale organisation indigène du pays, la Conaie.
Entre 1997 et 2005, la Conaie avait déjà participé à des révoltes qui avaient abouti à la chute de trois présidents.
Lundi, des conducteurs de camions ont bloqué plusieurs routes, dégagées quelques heures plus tard après l'intervention de la police. Aucun blessé n'a jusqu'ici été signalé.
Mardi, la circulation sur la route Panaméricaine Nord, à l'entrée de Quito, a été bloquée par des pierres et des monticules de terre.
Le président Noboa a donc décidé de "déclarer l'état d'urgence dans les provinces de Carchi, Imbabura, Pichincha, Azuay, Bolivar, Cotopaxi et Santo Domingo, en raison de graves perturbations internes", selon le décret signé mardi pour une durée de 60 jours.
Le gouvernement fait valoir que ces blocages "ont provoqué des complications dans la chaîne d'approvisionnement alimentaire" et affectent la "libre circulation des personnes, entraînant la paralysie de plusieurs secteurs touchant l'économie".
Cette mesure suspend la liberté de réunion dans les sept provinces et autorise les forces de police et militaires à "empêcher et démanteler les rassemblements dans les espaces publics où des menaces à la sécurité citoyenne sont identifiées".
Marlon Vargas, président de la Conaie, a exigé mardi l'abrogation du décret qui supprime la subvention au diesel, car "cela nuit aux secteurs appauvris, au peuple équatorien".
Le monde universitaire se joint à la protestation et une manifestation est prévue mardi à Quito.
Ce sont "des faits d'une gravité assez exceptionnelle. Les images (...) sont d'une violence extrême et surtout parfaitement gratuite", a déclaré le procureur lors d'une conférence de presse.
Deux frères au lourd passé judiciaire, dont l'un venait de sortir de prison, ont été mis en examen lundi soir pour "violences aggravées sur personnes dépositaires de l'autorité publique" après l'agression perpétrée en plein centre de Reims.
Alors qu'ils devaient se retrouver dans un restaurant pour un pot de départ après leur service, les policiers ont été pris pour cible avec "une ceinture" ainsi que des "coups de pieds" et "de poings", a-t-il détaillé.
"C'est abject", a réagi auprès de l'AFP Mathieu Dufour, secrétaire départemental du syndicat de police Alliance. "Ils se sont immédiatement fait sauter dessus et lyncher. Il n'y a pas eu de discussion avec les auteurs des violences", a-t-il ajouté, déplorant une situation "difficile à comprendre".
D'autres assaillants sont toujours recherchés, selon le procureur qui indique qu'"ils étaient environ une dizaine" au total.
Le magistrat a précisé que les deux mis en examen étaient "des jeunes qui avaient déjà été contrôlés" par des policiers et qui étaient donc "parfaitement susceptibles de (...) connaître" les victimes.
Agés de 26 et 27 ans et originaires de Mayotte, les suspects, deux frères "très connus des services de police", ont été placés en détention provisoire et encourent 20 ans de prison.
Tous deux étaient "convoqués aujourd'hui devant le tribunal correctionnel pour des faits d'offre ou cession de stupéfiants et non divulgation de codes dans deux affaires différentes", a détaillé M. Schneider.
L'un d'eux a déjà "été condamné à six ans d'emprisonnement par le tribunal correctionnel de Grenoble pour un vol avec violence, pour un enlèvement et séquestration" et l'autre "a multiplié les peines pour des violences".
Les deux suspects "n'ont absolument rien reconnu, expliquant avoir été bien là, mais par hasard, et n'avoir rien vu", a rapporté le procureur.
"Les incapacités de travail sont de 28 jours pour le policier qui a la cheville cassée et de 6 à 10 jours pour les autres qui se sont fait réellement tabasser", a détaillé M. Schneider. "C'était un véritable lynchage en règle de tout un groupe d'une ultra-violence", a-t-il insisté.
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