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17.07.2025 à 06:00

Les camps de concentration, de l'Algérie à Gaza

Fabrice Riceputi

L'annonce faite par Israël de l'établissement de « zones de transit humanitaire » n'est pas sans rappeler les « camps de regroupement » installés par la France en Algérie dans sa guerre contre le FLN. Les deux stratégies coloniales partagent la conviction de la responsabilité collective de la population et d'un contrôle fantasmé sur les corps colonisés. Dans la guerre d'anéantissement déclenchée à Gaza par Israël en octobre 2023, l'historien de la guerre coloniale d'Algérie voit, non sans (…)

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Texte intégral (2034 mots)

L'annonce faite par Israël de l'établissement de « zones de transit humanitaire » n'est pas sans rappeler les « camps de regroupement » installés par la France en Algérie dans sa guerre contre le FLN. Les deux stratégies coloniales partagent la conviction de la responsabilité collective de la population et d'un contrôle fantasmé sur les corps colonisés.

Dans la guerre d'anéantissement déclenchée à Gaza par Israël en octobre 2023, l'historien de la guerre coloniale d'Algérie voit, non sans effroi, rejoués en Palestine occupée des évènements historiques qui lui sont très familiers.

Ainsi, l'attaque sanglante du 7 octobre 2023 contre des forces de l'ordre israéliennes et des civils a rappelé celle d'août 1955 déclenchée par le Front de libération nationale (FLN) dans le Nord-Constantinois, au cours de laquelle 171 personnes furent massacrées ; une même explosion meurtrière de haine du colonialisme et des colons, accumulée durant des décennies. Elle fut suivie d'une répression indiscriminée et massive tuant jusqu'à 10 000 civils, au nom, déjà, d'une « guerre contre le terrorisme » s'exonérant de toute contrainte légale et morale1.

Depuis le 7 octobre, par bien des aspects, les réactions d'Israël à l'attaque du Hamas ont été du même ordre que celles de la France en Algérie : massacres selon le principe de la responsabilité collective, abolition de toute distinction entre civils désarmés et combattants, usage d'armes interdites, disparitions forcées, tortures, exécutions sommaires, enfermements extra-judiciaires d'adultes et d'enfants. Le tout sur fond d'une déshumanisation systémique des colonisés, même si celle qui s'exprime sans vergogne en Israël, au gouvernement et dans la société, dépasse par son caractère ouvertement génocidaire le niveau déjà très élevé de racisme colonial qui prévalait en Algérie.

Or voilà que ces jours-ci a ressurgi à Gaza un autre spectre colonial avec le projet ahurissant de créer d'immenses camps de concentration baptisés de façon orwellienne « humanitaires ».

Le fantasme colonial de la déradicalisation

Un message posté sur le réseau X par le journaliste israélien Yinon Magal dès le 19 mars 2025 annonçait clairement la couleur :

L'armée israélienne a l'intention (…) d'évacuer tous les habitants de la bande de Gaza vers une nouvelle zone humanitaire qui sera mise en place pour un séjour de longue durée, sera fermée et toute personne y entrant sera d'abord contrôlée pour s'assurer qu'elle n'est pas un terroriste. L'armée israélienne ne permettra pas à une population rebelle de ne pas évacuer cette fois-ci. Toute personne qui reste en dehors de la zone humanitaire sera poursuivie.

Depuis, si l'on en croit notamment l'agence Reuters, ce projet semble avoir pris corps et avoir reçu l'aval des États-Unis, dans le cadre de la Gaza Humanitarian Foundation, qui gère désormais de manière exclusive la distribution de l'aide humanitaire dans la zone de Rafah, et qui a été dénoncée comme une imposture criminelle par toutes les ONG2. C'est durant ses « distributions » que des dizaines de jeunes Palestiniens sont tous les jours tués par les balles de l'armée israélienne en embuscade qui leur tire dessus.

On parle de la création d'une « zone de transit humanitaire « (ZTH). Les historiens connaissent bien ces euphémismes employés pour désigner des camps de concentration. Ils étaient nommés en Algérie « centres de tri et de transit », « d'hébergement », de « regroupement ». Lors de l'indépendance en 1962, un quart de la population algérienne s'y trouvait enfermée, souvent depuis des années. Ici, il s'agirait du regroupement forcé de centaines de milliers de Gazaouis dans « huit camps », à Gaza mais aussi en dehors (l'Égypte et Chypre sont mentionnés), afin que celui-là même qui les a affamés et brutalisés puisse leur apporter une « aide humanitaire ». Il s'agira aussi, dit-on, de les « déradicaliser », intention typique du fantasme colonial de contrôle total des corps et des esprits des masses colonisées, déjà prégnant en Algérie.

La « rééducation » des colonisés

Très tôt, dans sa guerre pour anéantir la résistance algérienne, la France opéra en effet ainsi à très grande échelle dans les zones rurales qu'elle estimait « pourries » ou « infectées » par le nationalisme, accélérant le processus à partir de 1959. Pour vaincre une organisation clandestine réputée être « comme un poisson dans l'eau » d'une population colonisée, il fallait « vider le bocal ». Fut-ce au prix du crime de déplacements forcés massifs, ce que l'abolition de fait de toute loi permet de faire en situation de guerre coloniale, aujourd'hui comme hier.

Des centaines de milliers de villageois furent contraints manu militari de quitter leurs villages. Ils furent enfermés dans des milliers de camps, souvent éloignés et regroupant jusqu'à plusieurs milliers de personnes. Entourés de barbelés, gardés par l'armée, gérés souvent par les fameuses Sections administratives spéciales (SAS), les déportés dont la survie dépendait bien souvent de l'aide « humanitaire », étaient censés être « rééduqués » — on ne parlait pas encore de déradicalisation — pour devenir anti-FLN. L'historien de ces camps, Fabien Sacriste, écrit que « les chefs des SAS s'évertuent à obtenir l'adhésion, sinon l'engagement des Algériennes à leur côté. Ils puisent pour ce faire dans un arsenal de techniques oscillant entre contraintes (de la violence symbolique à la violence physique) et persuasion ». L'échec complet de cette politique de « rééducation » des colonisés est amplement documenté.

Les conditions de survie dans ces camps de dimensions très variables étaient terribles, comme le révéla la publication en 1959 du rapport d'un jeune énarque stagiaire nommé Michel Rocard3. Fabien Sacriste estime que « près de 200 000 Algérien.ne.s — des enfants pour la plupart — y perdent la vie », du fait de la misère qui y régnait souvent. Parallèlement, d'immenses régions vidées de leurs habitants, dont les villages étaient rasés, étaient déclarées « zones interdites ». L'armée avait l'ordre d'y abattre toute personne s'y trouvant. Relisez les déclarations israéliennes relatives au projet de « ZTH » : la ressemblance est saisissante.

Bien sûr, des différences notables existent entre les pratiques françaises en Algérie et celles d'Israël à Gaza et en Cisjordanie. L'une de ces différences est que la France était sous la surveillance redoutée d'une communauté internationale, voire d'une partie de son opinion publique, ce qui lui imposait de modérer quelque peu la violence exercée contre les colonisés, tout au moins de la dissimuler autant que possible. Rien de tel ne retient malheureusement Israël aujourd'hui dans la réalisation de ce qui est le fantasme ultime de toute colonie de peuplement : faire disparaître physiquement le peuple colonisé qui résiste.

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1Voir Claire Mauss-Copeaux, Algérie, 20 août 1955, Payot, 2011.

2Jonathan Landay et Aram Roston, «  Exclusive : Proposal outlines large-scale 'Humanitarian Transit Areas' for Palestinians in Gaza  », Reuters, 11 juin 2025.

3Michel Rocard, Vincent Duclert, Pierre Encrevé, Claire Andrieu, Gilles Morin, et al.. Rapport sur les camps de regroupement : et autres textes sur la guerre d'Algérie. Vincent Duclert  ; Pierre Encrevé  ; Claire Andrieu  ; Gilles Morin  ; Sylvie Thénault. Éditions Mille et Une Nuits, pp.322, 2003.

16.07.2025 à 06:00

« Walid sort petit à petit du monde imaginaire que j'avais créé pour lui »

Rami Abou Jamous

Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, il a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l'armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse (…)

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Texte intégral (2600 mots)

Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, il a dû quitter en octobre 2023 son appartement de Gaza-ville avec sa femme Sabah, les enfants de celle-ci, et leur fils Walid, trois ans, sous la menace de l'armée israélienne. Réfugiée depuis à Rafah, la famille a dû ensuite se déplacer vers Deir El-Balah et plus tard à Nusseirat, coincés comme tant de familles dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Un mois et demi après l'annonce du cessez-le-feu de janvier 2025 — rompu par Israël le 18 mars —, Rami est enfin de retour chez lui avec sa femme, Walid et le nouveau-né Ramzi. Pour ce journal de bord, Rami a reçu le prix de la presse écrite et le prix Ouest-France au Prix Bayeux pour les correspondants de guerre. Cet espace lui est dédié depuis le 28 février 2024.

Dimanche 13 juillet 2025.


— Papa regarde, il y a un hélicoptère au-dessus de nous
— Oui, Walid, j'ai vu. C'est joli.
— Non, papa, c'est pas pour les parachutes, c'est pour les tartifices [feux d'artifice].
— Oui, mais même les tartifices, c'est joli, non ?
— Papa, ces tartifices font mal. Ils détruisent des maisons. Regarde ce qu'ils ont fait la dernière fois. Ils ont détruit des maisons.
— Mais non Walid, là, ce n'est pas des destructions de maisons, c'est des feux d'artifice. C'est une erreur.
— Non, papa, je vais appeler la police. Il faut qu'ils arrêtent les tartifices.

Voilà l'échange que j'ai eu avec mon fils Walid l'autre jour. Depuis quelque temps, des drones et des hélicoptères tournent au-dessus de nous, on les voit très bien de notre neuvième étage du centre de Gaza-ville, un des rares immeubles à être restés debout. Alors qu'on discutait, un missile était parti d'un des hélicoptères dans un sifflement. Nous l'avons vu détruire une partie d'un immeuble à quelques centaines de mètres du nôtre.

C'est ce que Walid appelle, dans son français enfantin, des « tartifices ». Depuis le début de la guerre, je lui ai fait croire que les missiles et les bombes n'étaient que des feux d'artifice. Mais à l'approche de ses quatre ans, il commence à comprendre que ces « feux d'artifice » peuvent être dangereux, et que les hélicoptères ne sont pas là pour parachuter de l'aide humanitaire, comme l'avaient fait des avions au début de l'invasion israélienne. C'est pour cela qu'il voulait appeler la police : cet hélicoptère n'utilisait pas bien les feux d'artifice, il s'en servait pour détruire des maisons. Walid sort petit à petit du monde imaginaire que j'avais créé pour lui, pour lui éviter la réalité mortelle que nous sommes en train de vivre.

La loi coloniale impose l'ordre du jeu

En même temps, il conçoit qu'il doit y avoir une forme de justice sur terre. Il voulait « appeler la police » pour faire valoir le droit. Il aime bien les hélicoptères, il rêve de monter un jour dans l'un d'entre eux pour faire danser des feux d'artifice et lâcher des parachutes. Mais là, il trouvait que cet hélicoptère abusait. La justice, c'est quelque chose d'inné chez les êtres humains, c'est universel. Mais pas quand il s'agit des Palestiniens. Nous vivons l'injustice depuis 1948. Cette fois, elle se manifeste au grand jour. L'Occident ne cherche plus à la dissimuler sous des récits de propagande. Il ne ferme plus les yeux.

Je ne parle pas des gens, parmi les populations occidentales, qui manifestent pour la justice et pour les Palestiniens. Pour la majorité des dirigeants, l'injustice s'exerce contre Israël. La France et l'Italie ont autorisé l'avion de Nétanyahou à survoler leur espace aérien, ignorant ainsi le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre lui. Non seulement on ne l'arrête pas, mais on continue à le soutenir en lui livrant du matériel militaire. Par contre, Microsoft licencie des employés qui avaient manifesté pour Gaza. Des banques empêchent des associations de virer des fonds pour Gaza. Les États-Unis sanctionnent les magistrats de la CPI et tous ceux qui n'approuvent pas Israël. Ils ont récemment ajouté à leur liste Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale de l'ONU, l'une des rares personnalités de stature internationale à dénoncer un génocide dans la bande de Gaza. Elle est sanctionnée parce qu'elle a dit la vérité. Petit à petit, on découvre la réalité de ces « valeurs » dont l'Occident nous parle surtout quand il vient conquérir nos territoires : « Nous voulons vous libérer de l'injustice, vous donner la démocratie et les droits humains », disent depuis toujours les dirigeants occidentaux. Nous avons bien compris que ce ne sont que des mots, que le véritable moteur, c'est le profit. Nous voyons bien que ni cette justice ni cette démocratie n'existent, et que c'est la loi coloniale, celle du plus fort, qui impose l'ordre du jeu.

C'est exactement ce que fait l'armée d'occupation. Le 7 octobre a été un grand cadeau pour Israël, il lui permet de faire aujourd'hui ce qu'il n'a pas pu faire depuis 1948 : expulser toute la population palestinienne de Gaza. Le débat sur l'emploi ou non du mot de génocide cache la réalité du projet israélien : la déportation par la force de toute la population de Gaza. Et si ça ne marche pas avec la force, ça marchera avec encore plus de force. C'est-à-dire plus de massacres, de boucheries, d'« israéleries » pour faire bouger les Gazaouis.

Ni une ville, ni humanitaire : un camp de concentration

Récemment, le ministre de la défense israélien — le ministre de la guerre plutôt — a annoncé la volonté de créer une « ville humanitaire » à Rafah. Il n'y a plus de vie à Rafah, il n'y a plus un seul bâtiment debout. Les Israéliens en ont fait un terrain vague, justement pour y construire cette « ville humanitaire ». Elle accueillera, selon le ministre, 600 000 personnes dans un premier temps, avec la possibilité d'y conduire, à terme, la totalité de la population de Gaza. Ces 600 000 personnes, ce sont les Gazaouis qui vivent dans la « zone tampon » décrétée par Israël, sur deux ou trois kilomètres de large à partir de la frontière qui sépare Gaza d'Israël. Autrement dit, environ 40 % de la surface de Gaza transformés en no man's land.

Cette ville n'est ni une ville ni humanitaire : elle n'aura aucune des infrastructures d'une vraie cité. Ce sera un camp. Les entrées seront filtrées. Les membres d'un parti ou d'une faction ne pourront pas y entrer. L'entrée sera « volontaire », mais, une fois qu'on y sera, on ne pourra pas en sortir, sauf pour partir en exil dans un pays étranger. Une décision qui sera, elle aussi, « volontaire ».

Le ministre espère ainsi couvrir son plan d'un vernis légal, comme Israël l'a toujours fait. Même là-bas, des avocats, des associations, et maintenant des personnalités politiques ont donné son vrai nom à ce projet : « Je suis désolé, mais c'est un camp de concentration », a ainsi déclaré le 13 juillet l'ancien premier ministre Ehud Olmert dans une interview au quotidien britannique The Guardian, ajoutant : « On ne peut pas comprendre autrement cette stratégie. Elle ne vise pas à sauver les Palestiniens, mais à les déporter, à les pousser, à les jeter dehors. »

Ces mots — « camp de concentration », « déportation » — pèsent lourd quand ils sont prononcés par un homme politique israélien. Nul doute que beaucoup plus de gens les utiliseront quand il n'y aura plus personne à Gaza, parce que tout le monde aura été tué ou déporté. Et à ce moment-là, le monde ajoutera : « C'était bien un génocide. » Un génocide inédit dans notre siècle.

La seule ethnocratie du Proche-Orient

Walid croit toujours à une justice qui peut empêcher les « tartifices ». Ceux qui dirigent le monde n'y croient pas. Un enfant de quatre ans peut faire la distinction entre le bien et le mal, eux ne le peuvent pas. L'Occident, et en premier lieu les États-Unis, veut faire croire au monde que, tout ce que fait Israël contre la population palestinienne, c'est la faute des Palestiniens. Selon ce narratif, Israël cherche surtout à améliorer la vie des Palestiniens. C'est le Hamas qui prend les 2,3 millions de Gazaouis en otage. On détruit les hôpitaux à cause du Hamas, les infrastructures à cause du Hamas, les écoles à cause du Hamas, les universités à cause du Hamas. On détruit 2,3 millions de personnes à cause du Hamas — et parce qu'en 2006, les Palestiniens ont voté pour le Hamas. C'était l'Occident qui avait incité les Palestiniens à tenir des élections législatives, mais, quand le Hamas a gagné, l'Occident n'a pas accepté la démocratie, parce que le résultat des élections ne lui convenait pas. Cela me fait sourire quand j'entends dire qu'Israël est « la seule démocratie du Proche-Orient ». On devrait plutôt parler d'« ethnocratie » face à un pays qui s'est défini lui-même, par une loi de juillet 2018, comme « l'État-nation du peuple juif ».

Moi, je conseille aux Occidentaux, s'ils veulent se rapprocher de la réalité, de dire qu'Israël est « le seul État ethnocratique du Proche-Orient ». Et au nom de l'ethnocratie, cet État bien organisé emprisonne, tue, torture, occupe des territoires, et projette d'expulser les Palestiniens de leur terre. La population de Gaza est sur-épuisée. D'un déplacement à l'autre, d'un bombardement à l'autre, d'un massacre à l'autre, d'un génocide à l'autre. Elle vit une famine qui s'accélère avec, pour seul remède, les aumônes du bourreau qui prétend nous donner à boire et à manger, seulement pour jouer avec nous aux hunger games : dans les centres de distribution, les plus forts peuvent attraper un carton de nourriture, les plus faibles sont tués par les balles et les obus de l'armée israélienne en embuscade.

Cela se déroule sous les yeux du monde entier, où la plupart des gens n'ont ni les yeux ni le cœur de Walid, pour distinguer entre le bien et le mal.

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L

Journal de bord de Gaza
Rami Abou Jamous
Préface de Leïla Shahid
Présentation de Pierre Prier
Éditions Libertalia, collection Orient XXI
29 novembre 2024
272 pages
18 euros
Commander en ligne : Librairie Libertalia

15.07.2025 à 07:00

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Notre campagne de financement participatif de l'été 2025 vient de s'achever. Nous avons obtenu 71 745 euros, soit 110 % de notre objectif. Grâce à ces dons nous allons pouvoir continuer notre travail d'information dans un paysage médiatique marqué par l'influence néfaste et grandissante des puissances de l'argent, et par un esprit moutonnier qui a amené nombre de médias à relayer la propagande du gouvernement israélien sur le génocide à Gaza.

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