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17.05.2025 à 01:16

Cannes 2025 : Enzo, un film à quatre mains

Clément Carron

Avec Enzo, présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes 2025, Laurent Cantet et Robin Campillo proposent un film à mi-chemin entre le récit d’apprentissage et le portrait d’adolescent qui interroge la figure traditionnelle du transfuge de classe. Un geste subversif aussi intime que politique. L’année dernière, les festivaliers présents pour l’ouverture de la Quinzaine […]
Texte intégral (2011 mots)

Avec Enzo, présenté en ouverture de la Quinzaine des cinéastes 2025, Laurent Cantet et Robin Campillo proposent un film à mi-chemin entre le récit d’apprentissage et le portrait d’adolescent qui interroge la figure traditionnelle du transfuge de classe. Un geste subversif aussi intime que politique.

L’année dernière, les festivaliers présents pour l’ouverture de la Quinzaine des cinéastes assistaient émus à la projection de Ma vie ma gueule, le très beau film posthume de Sophie Fillières, disparue peu après le tournage. En 2025, c’est avec autant d’émotion qu’ils ont découvert Enzo, lui aussi projeté en ouverture de la Quinzaine. La réalisation du film, co-écrit par Robin Campillo et Laurent Cantet, devait être assurée par ce dernier, avant d’échoir à son collègue et ami à la suite de son décès en avril 2024. « Un film de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo », peut-on lire au générique d’ouverture. Un film à quatre mains donc, qui derrière le récit d’apprentissage et le portrait d’un adolescent tourmenté effectue un geste politique éminemment subversif en contournant le parcours traditionnel du transfuge de classe, en inversant les points de vue et en matérialisant les différences et tensions sociales dans la chair même de ses personnages.

Un transfuge de classe à l’envers

Enzo raconte l’histoire d’un adolescent de seize ans de bonne famille (la mère est ingénieure, le père professeur de mathématiques à l’université) qui, après le collège, décide de devenir maçon, au grand dam de son père. Sur les chantiers, il rencontre Vlad, jeune ouvrier ukrainien qui le chapeaute et pour lequel il ne tarde pas à ressentir des sentiments contrariés.

Les récits de transfuges de classe foisonnent, en littérature comme au cinéma. Le schéma est souvent le même : un individu ayant « réussi sa vie » retourne dans son milieu social d’origine et mesure la distance qui le sépare désormais de celui-ci. Les traits sont alors forcés et la caméra ne peut s’empêcher de filmer « les gars du coin » en plongée. Le protagoniste se rabiboche comme il peut avec ce milieu mais reste convaincu, fort heureusement, de ne plus appartenir au même monde que sa famille et ses amis d’enfance. Des tartes à la crème bien éloignées des textes qui, grâce à davantage de profondeur sociologique, évitent l’écueil du regard condescendant. N’est pas Didier Eribon qui veut.

Les parents d’Enzo interprétés par Pierfrancesco Favino et Élodie Bouchez © Les Films de Pierre

L’originalité d’Enzo réside justement dans l’inversion de la figure habituelle du transfuge de classe. Cette fois, c’est le fils d’une famille aisée qui refuse d’arpenter la voie qui lui était socialement réservée, c’est-à-dire qui décide de devenir un travailleur manuel. Cette particularité est loin d’être anecdotique, car elle conduit Laurent Cantet et Robin Campillo à placer les spectateurs non pas au-dessus mais aux côtés d’Enzo, devenu ouvrier du bâtiment. Autrement dit, le regard du spectateur converge avec celui de l’adolescent, permettant d’une part de redéfinir ce qui est considéré comme l’horizon souhaitable – l’envie d’Enzo de construire des bâtiments concrets qui résisteront au temps s’oppose à celle de ses parents, qui souhaitent qu’il reprenne des études valorisées dans son milieu – et de renverser le mépris de classe. Ce dernier n’est plus descendant mais ascendant ; le père d’Enzo dit ainsi à son fils désormais déclassé dans sa propre famille : « tu crois que je ne vois pas comment tu nous regardes ? Tu nous méprises ! »

Peu à peu en effet, le dialogue entre Enzo et sa famille – son père qui veut le remettre dans le droit chemin et son frère, sélectionné à Henri IV – devient impossible. Les distinctions sociales grandissent chaque jour davantage. Il s’agit alors pour les parents de retenir leur fils dans leur milieu aseptisé et sans danger et pour Enzo de dévoiler tout ce qu’il comporte d’artificiel et d’aveuglement.

Penser avec ses mains

Dans Enzo, ces différences sociales se matérialisent dans les mains, devenues de véritables marqueurs de classe. Les mains d’Enzo, comme celles de tous les travailleurs manuels, sont amochées. Elles sont écorchées par le travail physique éreintant. À l’inverse, les mains des travailleurs intellectuels, celles des parents d’Enzo notamment, sont lisses ; elles ne sont pas altérées par la dureté d’un réel qu’ils ne connaissent de toutes façons pas. Dans ce film comme dans le monde réel, les mains constituent le premier outil du travailleur. Ce sont elles qui posent le carrelage dans les chantiers de La Ciotat sur lesquels travaillent Enzo et Vlad. Ils ne peuvent s’en passer, car cela signifierait perdre leur travail et donc leur moyen de subsistance. À l’inverse, pour la mère d’Enzo, les mains sont accessoires voire ne relèvent que de la métaphore, et les vacances de la famille vont « coûter un bras », une expression contre laquelle s’indigne Enzo, signifiant de cette façon qu’il ne partage plus le même univers mental que ses parents.

Les mains, véritable leitmotiv d’Enzo, forment ainsi le lien qui unit et désunit les différents protagonistes.

Le père d’Enzo, pour tenter de le persuader de changer de voie, lui suggère de devenir artiste, se raccrochant maladroitement à l’attrait de ce dernier pour le dessin. À défaut de mains de mathématiciens, les mains de son fils seront celles, tout aussi immaculées, d’un artiste. C’est que, pour ses parents, Enzo a des capacités intellectuelles qui auraient dû le prévenir de devenir maçon et d’abîmer ainsi son corps. Ils n’imaginent pas qu’il puisse s’épanouir en tant que maçon car, dans l’imaginaire bourgeois qui est le leur, le manuel et l’intellectuel, l’action et la pensée sont deux domaines strictement incompatibles et il est préférable d’être familier du second, sous peine de se voir socialement déclassé. Le mépris inconscient et subtil du père à l’égard des collègues d’Enzo et par extension de ce dernier est probablement ce qui parasite le plus, voire rend impossible, la communication père-fils. Enzo a peut-être compris à l’inverse de son père qu’il était possible de « penser avec ses mains » comme le rappelaient Jean-Luc Godard et Denis de Rougemont, même s’il semble avoir plus de difficultés que ses collègues et que les autres apprentis qu’évoque son patron fâché à la suite de son travail approximatif. Il a peut-être l’intuition, comme Antonio Gramsci, que tout acte manuel est l’expression d’une philosophie spontanée propre à tout le monde ; que l’action du quotidien la plus insignifiante est toujours unie à une certaine pensée et que cela vaut pour les ouvriers du bâtiment, lui-même et ses parents. 

Les mains, véritable leitmotiv d’Enzo, forment ainsi le lien qui unit et désunit les différents protagonistes. Si elles commencent par séparer, si elles n’entrent plus en contact pendant une bonne partie du film, ce sont aussi elles qui reconnecteront Enzo à ses aînés lorsqu’il se retrouvera à l’hôpital. La main du père sur la cuisse de son fils et celle de la mère dans ses cheveux ne symboliseront pas une négation des rapports de classe, mais leur permettront de retrouver la relation qu’ils avaient perdue, celle qui rassemble un parent et son enfant, et de renouer physiquement le dialogue.

L’immédiateté du désir

Si la révolte personnelle d’Enzo, son refus explicite et verbalisé du mode de vie de ses parents est issue d’une certaine conscience de classe, il est en revanche plus ambigu quant à ses sentiments à l’égard de Vlad. Enzo a une copine, certes, mais il se sent irrésistiblement attiré par son collègue ukrainien, qui a quelques années de plus que lui. Survient alors la deuxième réussite d’Enzo : la représentation d’une grande justesse d’une adolescence troublée par un désir qui ne bénéficie pas de la sérénité de l’évidence accordée par la norme. On ne sait pas, pas plus qu’Enzo ne semble le savoir lui-même, s’il est bisexuel ou homosexuel. Il n’en est probablement pas encore à ce stade. Son désir est encore flou, incertain et lui apparaît comme étant profondément transgressif ; n’étant pas réfléchi, il est immédiat et meut le corps peu assuré de l’adolescent. C’est la main qui caresse le torse d’un Vlad endormi et qui se pose sur celle de son collègue dans la voiture qui le ramène chez lui. Cette tension charnelle et secrète qui tiraille l’adolescent le conduira à exploser face à ses parents : il clamera que Vlad est « son mec » et qu’il « le baise ». Un mensonge – car la différence d’âge et l’hétérosexualité de Vlad rendent cette relation inenvisageable – dont le ton vulgaire est caractéristique de l’urgence avec laquelle bon nombre d’adolescents avouent dans un geste aussi libérateur que retentissant n’être pas tout à fait comme les autres. Il est toujours difficile de mettre des mots sur un désir inavoué.

Enzo et Vlad, interprétés par Eloy Pohu et Maksym Slivinskyi © Les Films de Pierre

Mais, là encore, les questions de classe ne sont jamais bien loin, car Enzo prend Vlad pour modèle et en fait l’objet de fantasmes divers. Il admire son corps sculpté par son métier, bien sûr, mais également la guerre, et n’aura de cesse de rappeler à Vlad qu’il devrait retourner en Ukraine pour défendre son pays. Il souhaite d’ailleurs accompagner son brave collègue qui ne manquera pas de le protéger des bombes, lui qui n’a pourtant aucune envie de retourner au pays. Face au monde lisse et contrôlé de ses parents, Enzo préfère la guerre. Plus spécifiquement : il souhaite buter contre le chaos du réel plutôt que de vivre dans l’insouciance de sa classe d’origine. Dans Théorème, Pasolini étudiait la destruction clinique d’une famille bourgeoise grâce à l’irruption du sacré. Dans Enzo, le dérèglement ne vient pas d’en haut mais d’en bas, du réel qui s’infiltre dans un monde qui, pour maintenir son confort, tient coûte que coûte à le tenir à distance. Cette contamination se fera grâce à Enzo et à son choix de se salir les mains plutôt que de les protéger d’une quelconque façon, et par une amitié de chantier qui fut aussi celle de deux cinéastes qui, une dernière fois, travaillèrent main dans la main.

13.05.2025 à 17:12

Le Suriname construit les bases de sa dépendance aux pétrodollars

Lauric Sophie

Le Suriname, nouvel eldorado pétrolier du sous-continent, engage un programme dénommé « Royalties pour tous ». Il prévoit d’offrir une épargne de 750 dollars à chaque citoyen assortie d’un rendement annuel de 7%, financés par les revenus du gisement offshore de TotalEnergies. Cette libéralité apparente (à la veille de la présidentielle de mai 2025) est […]
Texte intégral (1437 mots)

Le Suriname, nouvel eldorado pétrolier du sous-continent, engage un programme dénommé « Royalties pour tous ». Il prévoit d’offrir une épargne de 750 dollars à chaque citoyen assortie d’un rendement annuel de 7%, financés par les revenus du gisement offshore de TotalEnergies. Cette libéralité apparente (à la veille de la présidentielle de mai 2025) est muette quant aux implications d’un tel boost de la consommation par les pétrodollars – alors que le tissu productif surinamais est rendu atone par un cadre dominé par le FMI. Comme dans tant d’autres configurations similaires, où la rente précède l’institution, le pactole se transformera-t-il en poison ?

FMI et pétrodollars : dangereuse illusion d’une prospérité facile

Alors même que Paramaribo s’imagine déjà dans un âge d’or pétrolier, la réalité économique du Suriname est beaucoup moins lumineuse. Frappé par une crise économique aiguë depuis la pandémie de Covid-19, le pays a subi une inflation supérieure à 50 % pendant plusieurs années. Face à certaines difficultés financières, le gouvernement a été contraint d’appeler le FMI à l’aide dès 2021. Ces interventions du fonds suivent une recette bien connue, issue du consensus de Washington : ouverture forcée des marchés, réduction brutale des dépenses publiques, privatisations et fiscalité régressive, autant de mesures qui accentuent les inégalités et fragilisent les sociétés.

Ce cocktail désastreux a conduit à des manifestations en 2023 au Suriname sur fond de vie chère et d’augmentation du prix de l’énergie. Ces politiques d’austérité n’ont guère prouvé leur efficacité à moyen terme, réduisant rarement la dette publique, mais provoquant presque toujours de profondes fractures sociales. En outre, suivant ces recommandations, le gouvernement surinamais a lancé un vaste programme de privatisation, sans consulter l’Assemblée nationale, incluant à terme Staatsolie, la société publique de pétrole du pays.

Quand la rente précède l’institution, le pactole se change en poison.

Dans ce contexte difficile, la découverte récente d’immenses réserves pétrolières au large des côtes surinamaises fait naître l’espoir d’une sortie rapide de crise. Le projet mené par TotalEnergies représente un investissement gigantesque de plus de 10 milliards de dollars, laissant espérer de nouvelles sources de revenus dès 2028. Pour beaucoup, cette manne permettra enfin de mettre le Suriname sur la voie d’une grande prospérité.

L’histoire récente, de l’Amérique latine à l’Afrique, regorge d’exemples d’euphorie pétrolière se terminant en catastrophe économique et sociale.

Chronique d’une aventure déjà (trop) vue

L’annonce du gouvernement de redistribuer immédiatement les futures richesses, avant même le début de la production, ressemble davantage à une stratégie électoraliste qu’à une politique économique responsable. Cette injection massive de liquidités sans cadre institutionnel clair pourrait alimenter une spirale inflationniste incontrôlée, fragiliser davantage la monnaie locale et aggraver la désindustrialisation du pays, déjà largement dépendant des importations. Surtout, que vaudront ces 7 % de taux d’intérêt face à une inflation galopante ? Ce risque est particulièrement préoccupant car le montant annoncé de l’épargne représente une proportion considérable de l’économie nationale actuelle : près de 12 % du PIB annuel dans ce pays de 600 000 habitants.

À lire aussi... Richesse des terres et pauvreté des nations : l’éternelle ma…

L’afflux soudain et massif de devises étrangères, issues des ressources naturelles, provoque une appréciation excessive du taux de change. Cela pénalise les autres secteurs productifs comme l’industrie manufacturière et l’agriculture, du fait de l’augmentation du coût relatif des biens produits localement et en rendant les importations encore plus attractives. Cette situation reflète clairement le phénomène du « syndrome hollandais ». En effet, si la balance commerciale du Suriname est excédentaire, entre 100 et 200 millions par an, elle l’est notamment sur la vente de ressources. La structuration économique de ce pays la rend extrêmement sensible aux variations des cours mondiaux de ressources, or et pétrole en premier lieu. Paramaribo reste ainsi importateur net pour les besoins en consommation quotidienne : nourriture, vêtements, machines, etc.

L’exemple du pays voisin, le Guyana, devrait pourtant alerter les autorités surinamaises. À Georgetown, l’accord pétrolier avec Exxon est largement à l’avantage du géant étasunien. En outre, l’arrivée de nombreux expatriés a provoqué une inflation forte dans l’immobilier. Le prix de certains logements a triplé même dans les quartiers pauvres. Ce phénomène produit inexorablement une éviction des plus pauvres vers la périphérie des villes ou à la création de ghettos pour riches comme Silica City.

Socialiser la rente, bâtir l’avenir : une urgence pour le Suriname

Face à ces risques majeurs, une alternative existe pourtant : la socialisation de la rente pétrolière.

Le président Chan Santokhi a reconnu le danger de cette « malédiction pétrolère », susceptible d’étouffer les autres secteurs économiques. Pourtant, aucune stratégie sérieuse n’a été dévoilée pour éviter ce piège. Le projet « Royalties pour tous » ne prévoit ni mécanisme de gestion durable des revenus issus des ressources, ni socialisation à long terme de la rente pétrolière.

Dans les États-Unis de l’orée du XXè siècle, la nation amérindienne des Osages devient brutalement riche grâce au pétrole découvert sous ses terres en Oklahoma. Chaque membre reçoit des droits miniers, lui assurant ainsi une rente régulière. Ce rêve d’abondance vire au cauchemar : entre 1921 et 1925, des dizaines d’Osages sont assassinés dans un climat de violence et d’exploitation économique baptisé par la presse le « règne de la terreur ». Le film Killers of the Flower Moon, réalisé en 2023 par Martin Scorsese, rappelle avec force cette histoire tragique où richesse rime avec dépendance destructrice, soulignant surtout l’échec dramatique des institutions censées protéger ceux qui dépendent d’une rente incontrôlée.

Cent ans plus tard, le Suriname semble prêt à marcher sur le même fil tendu au-dessus du vide

La véritable question posée aujourd’hui au Suriname n’est donc pas celle de l’existence de la rente pétrolière, mais bien celle de sa gestion stratégique. Distribuer aujourd’hui les richesses espérées de demain, sans vision collective ni institutions solides, revient à jouer dangereusement avec l’avenir de tout un peuple. Pour éviter que le rêve pétrolier surinamais ne se transforme en cauchemar économique et social, la prudence et l’intérêt collectif doivent absolument primer sur la tentation électorale immédiate. Le Suriname doit apprendre rapidement des erreurs du passé, au risque de devenir la chronique d’une aventure déjà vue. L’histoire des Osages nous le rappelle : sans cadre politique solide, sans vision collective de long terme, quand la rente précède l’institution, le pactole se change en poison. En outre, la présence du FMI au Suriname et la réactualisation de la « Doctrine Monroe » fait craindre un processus de prédation sur Paramaribo.

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