10.12.2024 à 17:33
09.12.2024 à 09:19
La violence basée sur le genre (VBG) est un fléau mondial qui touche des millions de personnes, violant leurs droits humains fondamentaux. Pour lutter contre ce problème, la campagne internationale « 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre » a été mise en place. En sensibilisant le public, en promouvant des solutions concrètes et en encourageant la participation de tous, la campagne contribue à créer un monde plus juste et plus sûr pour les femmes et les filles. Pourquoi (…)
- L'explication / Monde-Global, Négociation collective, Travail décent, Santé et sécurité, Droits humains, Violence, Femmes, Violence contre les femmes, Syndicats, Société civileLa violence basée sur le genre (VBG) est un fléau mondial qui touche des millions de personnes, violant leurs droits humains fondamentaux. Pour lutter contre ce problème, la campagne internationale « 16 jours d'activisme contre la violence basée sur le genre » a été mise en place. En sensibilisant le public, en promouvant des solutions concrètes et en encourageant la participation de tous, la campagne contribue à créer un monde plus juste et plus sûr pour les femmes et les filles.
En 2023, une femme a été intentionnellement tuée par son partenaire ou un membre de sa famille, toutes les 10 minutes dans le monde. Les meurtres liés au genre, que l'on nomme « féminicides », sont la manifestation la plus extrême de la violence basé à l'égard des femmes et des filles. Mais la VBG peut prendre de nombreuses formes : physique, sexuelle, psychologique ou encore économique. Elle entrave le développement personnel, familial et communautaire, perpétue les inégalités et freine les progrès vers un monde équitable.
La campagne attire l'attention sur l'urgence d'agir pour protéger les victimes, prévenir les violences et poursuivre les responsables. Initiée en 1991 par le Centre pour le Leadership Global des Femmes (en anglais, Center for Women's Global Leadership ou CWGL), et soutenue par l'ONU et ses agences, la campagne « 16 jours » se déroule du 25 novembre (Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes) au 10 décembre (Journée des droits de l'homme). Cet intervalle symbolique relie la lutte contre la VBG aux droits humains, soulignant leur interdépendance.
Les 16 Jours visent à sensibiliser le public, renforcer les capacités des organisations de la société civile, comme par exemple les syndicats, et inciter les gouvernements et institutions à adopter des politiques et des lois efficaces. C'est aussi un moment pour amplifier les voix des survivantes, promouvoir l'éducation et engager le dialogue entre acteurs locaux et internationaux.
À l'occasion de l'édition 2024, « 16 jours d'activisme » met l'accent sur la riposte et la reconstruction des victimes et rappelle que sortir de la violence repose sur une responsabilité collective alors que se tiendra d'ici 2025 le 30e anniversaire de la Déclaration et du Programme d'action de Beijing, en 2025 - un plan visionnaire pour parvenir à l'égalité des genres et réaliser les droits des femmes et des filles du monde entier.
La campagne s'appuie sur des événements variés : ateliers, manifestations, conférences, campagnes en ligne, et mobilisations communautaires. Des millions de personnes s'unissent pour partager des ressources, échanger des témoignages et promouvoir le changement social.
L'Organisation internationale du travail (OIT) et les fédérations syndicales mondiales poussent par exemple les gouvernements à ratifier et appliquer la convention n° 190 de l'OIT (C190) et la recommandation n° 206 (R206), en prenant des mesures porteuses de transformations pour l'égalité des genres, c'est-à-dire des réformes législatives, des politiques et des accords sur le lieu de travail, afin d'éviter l'exposition à la violence, d'aider les victimes – en leur assurant notamment la sécurité de l'emploi et de revenu – et d'obliger les auteurs des violences à rendre des comptes.
« Ensemble, construisons des lieux de travail plus justes et plus sûrs. Il est temps pour tout le monde d'obtenir la dignité et le respect », souligne le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale, Luc Triangle.
Pour aller plus loin :
– Lire : Les syndicats agissent contre la violence fondée sur le genre : 16 jours d'activisme
– Consulter : Les demandes de le CSI pour la Déclaration Beijing+30
– Voir : le Rapport En sécurité au travail, en sécurité à la maison, en sécurité en ligne : Lutter contre la violence et le harcèlement fondés sur le sexe dans un monde du travail en mutation
Comment s'engager dans la campagne ?
Pour suivre et participer à cette 33e édition, vous pouvez mener des actions et leur donner de la visibilité grâce aux hashtags : #16jours et #PasDExcuse. Agir est un acte citoyen et cela commence par parler, protéger, signaler. Chacun peut contribuer en soutenant les organisations engagées dans la lutte contre la VBG.
06.12.2024 à 10:46
La « transition juste » est un concept acquis de haute lutte qui exige une transition équitable et inclusive vers une économie faiblement émettrice de carbone pour tous. Cependant, elle s'est aussi convertie en un slogan à la mode exploité à l'envi par les entreprises et les bureaucrates qui, selon les critiques, la vident souvent de son sens ou la récupèrent au profit de leurs propres agendas.
Le Centre pour une transition juste de la Confédération syndicale internationale (CSI) a défendu (…)
La « transition juste » est un concept acquis de haute lutte qui exige une transition équitable et inclusive vers une économie faiblement émettrice de carbone pour tous. Cependant, elle s'est aussi convertie en un slogan à la mode exploité à l'envi par les entreprises et les bureaucrates qui, selon les critiques, la vident souvent de son sens ou la récupèrent au profit de leurs propres agendas.
Le Centre pour une transition juste de la Confédération syndicale internationale (CSI) a défendu sa cause sur les piquets de grève des travailleurs de Tesla ainsi qu'auprès des investisseurs qui, en revenant sur leurs promesses de financement, ont laissé en plan les syndicats et leurs membres. La directrice du Centre (principalement connu par son nom anglais, Just Transition Center, ou JTC), estime qu'il est temps de « revenir aux bonnes vieilles tactiques syndicales », soulignant que « même aux États-Unis, les syndicats ont gagné des batailles ces dernières années contre Amazon et les grands constructeurs automobiles en montrant que la mobilisation et la négociation collective permettent d'obtenir des résultats ».
Giulia Laganà s'est entretenue avec Equal Times peu après qu'elle et Diana Junquera Curiel, sa co-directrice (jusqu'à la fin de l'année 2024), se sont vu décerner le prix WIN WIN Göteborg 2024 pour la durabilité. Ce prix, l'un des plus importants au monde dans ce domaine, récompense le travail accompli par le CTJ pour s'assurer que « les travailleurs participent activement à la mise en place de la transition verte ».
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Que signifie pour vous la notion de « transition juste » ?
Le concept de transition juste remonte aux années 1970. Il est issu d'une alliance entre les syndicats américains et les organisations environnementales et a été codifié dans l'Accord de Paris sur le climat en 2015. Nous envisageons une transition vers des énergies propres à l'échelle planétaire, une transition juste et créatrice d'emplois verts de qualité. Nous ne cherchons pas seulement à déplacer les travailleurs vers des industries plus vertes, nous voulons aussi prévenir les pertes d'emplois et faire en sorte que les nouveaux postes soient sécurisés, décents et sûrs.
Comment le Centre pour une transition juste œuvre-t-il à la réalisation de cet objectif ?
Nous donnons la possibilité aux syndicats du monde entier d'avoir des échanges et de s'inspirer des stratégies et des tactiques des uns et des autres. Nous les aidons à former des coalitions entre les pays du Sud et du Nord global. Nous apportons un soutien matériel et intersectoriel afin d'impliquer les gens dans les négociations et les discussions. En outre, nous recueillons et partageons les bonnes pratiques à des fins d'apprentissage. Les syndicats sont souvent considérés comme des freins – plutôt que comme des facilitateurs – de la transition climatique. C'est pourquoi nous mettons en place une base de données de « bonnes pratiques » pour montrer comment fermer une industrie polluante – ou en ouvrir une nouvelle plus propre – tout en plaçant les travailleurs au centre de nos plans.
Comment parfois certains acteurs de mauvaise foi se posent en défenseurs de la transition équitable
Les multinationales du secteur des combustibles fossiles peuvent redorer leur blason en investissant dans les énergies renouvelables. Ce faisant, elles se targuent de leur crédibilité écologique tout en répliquant les mêmes modèles que ceux qu'elles ont appliqués dans les industries polluantes. Souvent, elles se contentent d'évoquer le nombre d'emplois créés par une nouvelle centrale d'énergie renouvelable, sans toutefois offrir de plus amples détails sur les emplois créés ou sur les travailleurs qui y sont employés. S'agit-il des mêmes travailleurs que ceux qui ont été licenciés dans la précédente industrie polluante, ou s'agit-il de nouvelles recrues ?
Tous les conglomérats pétroliers publics des pays du Golfe investissent aujourd'hui dans l'énergie photovoltaïque et éolienne, et nous observons des schémas d'exploitation très similaires dans ces pays. Ces entreprises emploient principalement des travailleurs migrants qu'elles exploitent de façon débridée. Au Maghreb, elles exproprient des communautés locales par le biais de la spoliation et l'accaparement de terres. La transition juste doit également agir au bénéfice des communautés. Il se peut qu'un travailleur conserve son emploi, mais si sa terre n'est plus accessible ou si son eau est drainée par une centrale photovoltaïque, son entourage s'expose à une perte nette.
Quels sont les secteurs industriels et les gouvernements les plus et les moins avancés dans ce domaine ?
Une action syndicale forte a contraint des entreprises telles que la compagnie d'électricité danoise Ørsted à négocier un accord-cadre mondial avec les syndicats pour l'ensemble de leur chaîne d'approvisionnement et de valeur, consacrant par là même à l'échelle mondiale les droits qu'elles ont accordés aux travailleurs danois. Des gouvernements comme celui de l'Espagne prennent des mesures positives dans le cadre des fonds de relance post-Covid de l'UE. L'Espagne a élaboré des plans territoriaux de transition juste pour les mines de charbon et les centrales thermiques et a engagé des processus multipartites avec les syndicats, les entreprises, les pouvoirs publics locaux et les communautés. Le pays a investi des fonds européens dans de nouvelles industries et dans la formation et le développement des compétences. À ce jour, les initiatives espagnoles ont largement été couronnées de succès, avec un nombre limité de délocalisations. Lorsqu'une mine de charbon est fermée et que les travailleurs se voient offrir un emploi ailleurs, cela signifie que des familles sont déracinées, que des conjoints sont séparés ou qu'ils doivent déménager, ce que l'Espagne a dans la plupart des cas évité. La situation est tout à fait inverse en Italie, où il n'existe aucune stratégie climatique et où l'industrie des combustibles fossiles bénéficie d'un soutien massif.
Dans certains cas, des facteurs idéologiques entrent en ligne de compte. Elon Musk [PDG de Tesla, SpaceX et l'un des hommes les plus riches du monde] poursuit un programme radicalement antisyndical. Il parle de détruire les syndicats. En Suède, les travailleurs des ateliers d'entretien Tesla sont en grève depuis plus d'un an. Nous avons récemment participé à un piquet de grève avec eux à Göteborg. On se serait cru face au capitalisme du Far West façon 19e siècle. Pour assurer l'entretien des véhicules, Tesla Suède a fait appel à des briseurs de grève en provenance d'autres pays, ainsi qu'à des personnes totalement non qualifiées qui, une semaine plus tôt, travaillaient chez McDonald's. Il n'y avait aucune raison commerciale de procéder de la sorte. L'entreprise perdait des tonnes d'argent. Son seul but était de briser les syndicats en Suède, car si elle y parvenait dans ce pays où les grèves de solidarité sont autorisées et où l'on peut faire grève indéfiniment tout en recevant un salaire, elle pourrait briser les syndicats n'importe où dans le monde.
Certains syndicats américains considèrent les emplois « cols verts » comme moins sûrs, moins syndiqués, avec des droits et des salaires inférieurs à ceux des emplois traditionnels. Croyez-vous que cela ait eu un impact sur la politique américaine ?
Je pense qu'il y a d'autres facteurs plus importants en jeu dans le débat politique américain, comme la Loi sur la réduction de l'inflation (Inflation Reduction Act) et la rapidité avec laquelle ses avantages deviendront apparents. Il est toutefois vrai que les emplois dans le secteur des énergies fossiles sont généralement syndiqués, sûrs, stables et assortis de nombreux avantages. Lorsque ces industries ferment et que des entreprises du secteur des énergies renouvelables prennent la relève, le marché du travail tend à se fragmenter, les services publics sont privatisés, des conditions de travail inférieures aux normes sont introduites avec des contrats précaires et des emplois à court terme ou temporaires, entre autres.
Par ailleurs, les acteurs ayant un intérêt direct dans le statu quo pourraient également tirer parti d'un « contrecoup vert » ou « greenlash ». Au Nigeria, les habitants du delta du Niger subissent de plein fouet la catastrophe environnementale provoquée depuis des décennies par les géants pétroliers. Leurs rivières et leurs sources de nourriture ont été empoisonnées, mais de bons emplois ont été créés (même si ce sont surtout des travailleurs d'autres régions du Nigeria qui les occupent). Il est difficile de dire à un travailleur nigérian que son industrie doit fermer, dès lors qu'aucun autre emploi aux mêmes conditions n'est proposé.
Est-il légitime d'affirmer qu'en augmentant les salaires et les conditions de travail dans le secteur vert, on augmente les coûts des entreprises et on les freine ainsi dans leur course vers la sortie des combustibles fossiles ?
Je ne crois pas. Nous savons que les combustibles fossiles ne présentent pas de perspectives viables à long terme. Il s'agit d'une industrie vouée à disparaître. Une transition est inévitable, et les grandes compagnies pétrolières le savent. Cependant, les entreprises du secteur des énergies renouvelables bénéficient d'investissements privés et publics colossaux tandis qu'elles réduisent leurs coûts de main-d'œuvre. Elles doivent s'asseoir et discuter avec les syndicats, faute de quoi elles s'exposent à des actions syndicales et à une baisse de la productivité, à mesure que des travailleurs moins qualifiés arrivent dans le secteur.
D'aucuns affirment que les pertes d'emploi parmi les travailleurs de l'automobile plus âgés seront compensées par des emplois « cols verts » en aval, de sorte que les syndicats devraient mettre de l'eau dans leur vin…
Malheureusement, dans certains secteurs, il y aura moins d'emplois. La plupart des emplois créés lors de l'ouverture des centrales d'énergie renouvelable sont de courte durée car, ultérieurement, ces centrales ne nécessitent qu'un entretien périodique. Sur les plateformes pétrolières, les travailleurs sont employés pour de plus longues durées. Dans la production de véhicules électriques, la plupart des études montrent une diminution du nombre d'emplois en raison de l'automatisation et de la réduction du nombre de composants. Des investissements dans la formation professionnelle sont nécessaires pour assurer la transition entre les emplois, y compris pour les travailleurs plus âgés. Ce qui n'est pas le cas de la plupart des pays du Sud global. Tout ceci ne fait que souligner l'importance du financement de la lutte contre le changement climatique. La transition verte s'opérera plus rapidement et plus harmonieusement si les travailleurs s'y rallient que si l'on procède à la hâte sans les impliquer.
Certains affirment que l'extraction du lithium est moins dangereuse que celle du charbon…
Toute exploitation minière est dangereuse si les mines ne sont pas sûres. En République démocratique du Congo, d'où proviennent de nombreux minerais de transition, les conditions sont déplorables, notamment en ce qui concerne le travail des enfants. Cette situation est due au fait que nous avons affaire à des territoires non réglementés, contrôlés par des milices plutôt que par des acteurs de bonne foi qui respectent ces environnements. La plupart des travailleurs du Sud global sont employés de manière informelle et ont peu de droits ou de pouvoir de négociation, de sorte qu'ils ne peuvent pas imposer de meilleures règles aux entreprises.
Quel est le minimum dont les travailleurs ont besoin lorsque les industries traditionnelles ferment leurs portes ?
Des emplois de substitution offrant les mêmes conditions, avantages et garanties et/ou une formation adéquate permettant de passer à d'autres emplois. Si, comme en Espagne, les personnes ne sont pas « employées » pendant qu'elles suivent une formation professionnelle, une protection sociale doit être prévue pour qu'elles ne se retrouvent pas démunies. La clé se trouve dans la protection sociale. Les pays du Nord disposent généralement de systèmes de protection sociale. Or ce n'est souvent pas le cas dans les pays du Sud.
L'un des problèmes dans les pays du Nord global est que les syndicats tendent à être perçus comme faisant partie de l'establishment, proches de certains partis, et donc de l'élite. Cela suscite la méfiance de nombreuses communautés de classe travailleuse qui se sentent laissées pour compte. Nous devons être à leur écoute. Nous devons également veiller à ne pas nous laisser coopter par l'écoblanchiment des géants pétroliers qui se contentent d'inclure une annexe non contraignante sur la transition équitable dans leurs plans de durabilité, tout en continuant d'investir dans les combustibles fossiles.
Ce problème concerne-t-il également la transition dans les pays du Golfe ?
Absolument. Les pays du Golfe se convertissent à 100 % d'énergies renouvelables pour leur consommation intérieure afin d'offrir à leurs citoyens un air plus pur et de vanter leurs mérites écologiques lors de la Conférence annuelle des Nations Unies sur les changements climatiques [connue par son acronyme anglais de COP]. Cependant, ils veillent en même temps à extraire jusqu'à la dernière goutte de pétrole pour l'exportation et pourla production de plastiques et de produits chimiques (comme l'a montré l'échec des négociations sur le traité relatif aux matières plastiques le week-end dernier). Ainsi, ils maintiennent leurs revenus, ils s'assurent l'assentiment de leurs citoyens et ils conservent leur style de vie ultra luxueux et leur niveau faramineux de consommation d'énergie.
Comment le processus de la COP peut-il influencer la transition équitable ?
Nous avons remporté d'importantes victoires. Le programme de travail pour une transition juste constituent désormais un volet des négociations de la COP. S'il ne s'agit toutefois que d'un simple intitulé et de deux réunions par an au cours desquelles rien n'est décidé, les syndicats qui ont adhéré au processus auront vite fait de déchanter. Il est clair que le processus de la COP doit revenir à un format qui profite à tous, et pas seulement à une minorité. La transition juste n'est pas qu'une question de degrés centigrades ou de mégawatts d'énergie. Il s'agit de veiller à ce que les communautés autochtones, les femmes, les travailleurs et les minorités ne voient pas leurs droits bafoués. C'est cela qui doit se refléter dans le mode de fonctionnement des COP. La société civile doit avoir voix au chapitre. Aux dernières COP, la société civile n'a parfois pas été autorisée à crier des slogans, à faire du bruit ou à marcher en brandissant des pancartes dans les villes qui ont accueilli ces conférences. Qu'est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire : « Bouclez-la ! » Les COP ne présentent-elles pas un intérêt limité lorsqu'elles coïncident presque chaque année avec de nouveaux records d'émissions, de températures et de lobbying en faveur des combustibles fossiles ?
Oui, mais quelle serait l'alternative ? Un conseil de sécurité climatique où une poignée de pays décideraient du sort de l'humanité ? Cela ne fonctionnerait pas, car personne d'autre ne s'y rallierait. La crise climatique est une crise planétaire, il faut donc que tout le monde s'y attelle. Un réchauffement de 2,5 à 3 degrés centigrades d'ici 2100 c'est énorme et cela aurait un impact considérable sur notre planète et sur l'humanité. Pourtant, avant l'Accord de Paris, nous nous dirigions vers un réchauffement de 6 ou 7 degrés. Même si elles sont lentes, irrégulières et boiteuses, les COP ont contribué à réduire les émissions, et nous savons à présent ce qu'il nous reste à faire. Il s'agit avant tout d'une question de volonté politique et les syndicats peuvent inciter les gouvernements à la retrouver.