Lien du flux RSS
Journal d'investigation en ligne et d'information‑hacking

Abonnés Directrice de publication : Valérie Champagne

▸ les 10 dernières parutions

14.03.2024 à 11:21

Ski : « le business est toujours là »

img

Mais pour combien de temps et à quel prix ?

La neige, comme les glaciers, disparait peu à peu. A tel point que l’on peut se demander s’il restera un flocon en altitude dans deux générations. Mais cela n’arrête pas l’industrie du ski qui continue à miser sur cette pratique, au risque de s’autodétruire.

À Tignes, en juillet 2023, les grues et les bulldozers sont partout... - © Reflets

En France, on n’a pas de pétrole mais on a de la neige, aurait pu être un bon slogan, plutôt que « En France on n’a pas de pétrole mais on a des idées ». Le pays compte plus de 200 stations de ski et possède le plus grand parc mondial de remontées mécaniques. Mais que va devenir toute cette industrie si la neige n’est plus au rendez-vous ? Et a-t-on prévu une transformation pour tendre vers un tourisme « quatre saisons » ?

« Nous, on n’a pas à se plaindre, explique Roland*, ici c’est la haute montagne ». Ce propriétaire d’un magasin de matériel de ski de Tignes est un local pur jus. Il a plutôt bien réussi et contemple sa longue carrière qui s’achève avec un calme assumé. Il a connu toutes les époques du développement de la montagne et fait le bilan. Il ne semble pas plus concerné que cela par les problématiques actuelles liées au réchauffement climatique. Roland est un habitant de Tignes, l’une des plus hautes stations avec Val Thorens. Alors la neige… Il y en aura encore longtemps, pense-t-il, insensible aux problèmes des autres stations.

« Tant qu’il y a de l’eau et du froid... On fabrique de la neige artificielle qui se marie très bien avec la neige classique » lance-t-il, se rassurant lui-même. Et puis le ski, longtemps considéré comme un « sport de riches », au même titre que le golf, s’est largement démocratisé. La clientèle est toujours là. Mieux, précise Roland, « il y a maintenant beaucoup de gens qui ont de très, très, gros moyens, ils ne regardent absolument...

14.03.2024 à 11:20

À La Clusaz, la retenue de la discorde

img

Prolonger la saison à tout prix

Comme nombre de stations, La Clusaz mise sur les canons à neige pour tenter de faire la nique au réchauffement climatique. Mais l’idée d’une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, un lieu relativement préservé, n’a pas plu à tout le monde. A tel point qu’une ZAD a pris forme et a mis en déroute les partisans des bulldozers.

Liste des bassines recensées dans les Alpes - © Reflets

La station de ski connue pour con côté « village » et son air de carte postale avec arbres et chalets s’est un peu transformée en « Clochemerle ». Les habitants (pas les touristes) se regardent en chiens de faïence. Il y a ceux qui militent pour le développement des canons à neige, avec la promesse de bénéficier de « trente ans de ski supplémentaires » en dépit du réchauffement, et ceux qui pensent qu’il est plus que temps de s’atteler à une transition pour sortir du « tout ski ». Au passage, si l’on pouvait éviter de construire des retenues collinaires dans des lieux immaculés comme le plateau de Beauregard, ou de faire sortir de terre une nouvelle petite station à seulement 1.500 mètres d'altitude au col de la Croix Fry…

Retour en arrière : en 2022, la préfecture approuve un projet de 2018 pour une nouvelle retenue collinaire sur le plateau de Beauregard, pour alimenter les canons de la station de La Clusaz. Dans cet écrin de nature où l’on trouve une zone humide qui accueille mammifères et espèces d’oiseaux protégées, la mairie souhaite installer une réserve d’eau de près de 150.000 mètres cubes, soit 5 terrains de foot ou 60 piscines olympiques, avec une digue de 12 mètres de haut… Qui se serait ajoutée aux quatre existantes.

Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - © Reflets
Une nouvelle station sort de terre au col de la Croix Fry. Le projet de retenue sur le plateau de Beauregard voisin est évidemment une coïncidence. - Reflets

Le béton, toujours... - © Reflets
Le béton, toujours... - Reflets

Juste à côté du col de la Croix Fry commence le plateau de Beauregard avec sa zone protégée Natura 2000 - © Reflets
Juste à côté du col de la Croix Fry commence le...

14.03.2024 à 11:20

« Plan neige » : ils ont empoisonné la montagne

img

Réédité récemment le livre de Danielle Arnaud montre que peu de choses ont changé

Journaliste, Danielle Arnaud avait mené l'enquête en 1975. Son livre titré La neige empoisonnée (par l'argent, l'immobilier, la politique...) vient d'être réédité par un groupe de personnes en lutte contre les développements aberrants en montagne et contre le « tout ski ». Pour Reflets, elle raconte comment est né son livre et ce qui a changé ou pas... Interview.

Couverture du livre de Danielle Arnaud

Reflets : Comment est venue l’idée de cette enquête et de ce livre en 1975, une époque où il n’était pas question de discuter le bien-fondé des développements en montagne ?

Danielle Arnaud : J’ai commencé à fréquenter Val d’Isère, où j’ai appris à skier, dans les années 70. J’étais entre deux jobs et j’avais du temps. Beaucoup de stations nouvelles avaient été construites grâce au plan neige dans les années 60. Je me suis lancée dans une enquête sur ces constructions ex nihilo sans a priori. Elle a vite montré que si l’idée de créer des stations dans des endroits vierges n’était pas idiote, la réalisation laissait à désirer. On imposait les réalisations de manière peu démocratique et c’était souvent assez laid architecturalement parlant. Et puis il y avait eu cet accident avec un chalet de l’UCPA, enseveli par une avalanche, en février 1970 avec 39 morts. La question se posait de savoir comment il était possible de construire dans un endroit aussi dangereux.

Mon livre a énervé pas mal de promoteurs, mais je n’ai pas eu de procès. C’est donc que l’enquête était sérieuse. D’ailleurs j’avais recueilli tous les documents nécessaires pour prouver ce que j’avançais. Je parlais aussi des réussites ou des pistes de développement différentes comme celles suivies par Gilbert André, le maire de Bonneval. Il paraît qu’aujourd’hui mon livre, dans son édition originale, est exposé au musée de Chambéry.

Quel était le constat principal du livre ? Le titre dit que la neige était...

3 / 10

 

  GÉNÉRALISTES
Basta
Blast
L'Autre Quotidien
Alternatives Eco.
La Croix
Euronews
Le Figaro
France 24
FTVI
HuffPost
L'Humanité
LCP
Le Media
Le Monde
Libération
Mediapart
La Tribune
 
  INTERNATIONAL
Equaltimes
CADTM
Courrier Europe Ctle
Courrier International
Global Voices
Info Asie
Inkyfada
I.R.I.S
Jeune Afrique
Kurdistan au féminin
N-Y Times
Orient XXI
Of AFP
Rojava I.C
Toute l'Europe
 
  OSINT / INVESTIGATION
OFF Investigation
OpenFacto°
Bellingcat
Disclose
G.I.J.N
 
  MÉDIAS D'OPINION
AOC
Au Poste
Cause Commune
CrimethInc.
Issues
Les Jours
Le Monde Moderne
LVSL
Marianne
Médias Libres
Quartier Général
Rapports de force
Reflets
Rézo
StreetPress
 
  OBSERVATOIRES
Armements
Acrimed
Catastrophes naturelles
Conspis
Culture
Extrême-droite
Human Rights
Inégalités
Information
Internet actu ✝
Justice fiscale
Multinationales
Situationnisme
Sondages
Street-Médics
Routes de la Soie
Vrai ou Fake ?
🌞