Avec cinq pénalités concédées en mêlée, les Bleus ont laissé trop d'opportunités aux Springboks pour rester dans le match d'abord, et gérer le tempo quand ils ont été en tête.
Pour les retrouvailles face aux doubles champions du monde en titre, le sélectionneur Fabien Galthié avait choisi deux piliers qui, avant la tournée en Nouvelle-Zélande durant l'été, ne comptaient aucune sélection avec les Bleus: le Montpelliérain Baptiste Erdocio à gauche et le Clermontois Régis Montagne à droite.
Ce dernier a même connu samedi sa première titularisation, après deux matches débutés sur le banc en Nouvelle-Zélande et alors qu'il évoluait encore en Pro D2, lors du Mondial-2023, à Grenoble.
Et face à la meilleure mêlée du monde, l'écart s'est vu dès la première épreuve de force, qui a donné aux Boks une pénalité. Deux autres pénalités ont suivi au cours du premier acte, qui ont permis à Sacha Feinberg-Mngomezulu de laisser son équipe au contact des Bleus, à défaut de prendre l'avantage en raison de deux échecs face aux perches.
La mêlée française a été prise à revers y compris sur sa propre introduction (13e, 7-6). Les Bleus n'ont, eux, récupéré qu'une seule pénalité sur mêlée, en fin de première période.
"Il y a une mêlée où on a ramassé, il faut dire clairement le mot, parce qu'on n'a pas fait les choses, nous, correctement, en tout début de première mi-temps. Et après, je pense que justement, on a remis un peu les choses à l'endroit, on a réussi à choper une pénalité. Il y a des choses positives, il faut les garder", a tenté de rassurer le talonneur titulaire Julien Marchand.
Malgré son activité en défense, Régis Montagne a aussi été sanctionné d'une autre pénalité dans le jeu en début de match, et a un peu trop laissé la porte ouverte au demi de mêlée Springbok Cobus Reinach sur le premier essai sud-africain.
Sur l'action, après une mêlée où l'arbitre a laissé l'avantage sur pénalité aux Springboks, le demi de mêlée s'échappe après du deuxième regroupement, où les Verts et Or n'avancent pas. "Ils n'ont pas le momentum. Je pense qu'on commet une erreur défensive de ligne qui n'est pas produite par leur momentum", est revenu Fabien Galthié en conférence de presse.
"Meilleur pilier du moment"
"C'est un peu vexatoire de dire +Vous avancez avec deux piliers qui n'ont pas d'expérience+. Non, c'est les meilleurs piliers du moment", avait défendu le sélectionneur des Bleus au moment de l'annonce de son équipe jeudi.
Il faut dire que, notamment à droite, le problème du manque de profondeur de pilier est connu depuis des années avec peu de candidats pour prendre la suite de Uini Atonio, actuellement blessé. Les successeurs potentiels sont soit blessés (Tevita Tatafu), soit n'ont pas convaincu Galthié (Demba Bamba, George-Henri Colombe).
A gauche, Erdocio avait été préféré à Jean-Baptiste Gros, auteur de solides prestations la saison passée en Bleu mais un peu moins en forme en début de saison, même si son passage sur le banc était une surprise.
Le changement de la première ligne, peu après la pause, avec notamment l'entrée au talon de Guillaume Cramont, qui a connu sa première sélection, n'a pas changé la physionomie du match, avec une pénalité sifflée contre le pilier droit Dorian Aldegheri quelques minutes après son entrée en jeu et une autre en fin de match, dont la pénaltouche qui a amené le dernier essai des Boks.
Mais au-delà des piliers, ce sont tous les avants français qui ont perdu le bras de fer face aux Springboks. En supériorité numérique après le carton rouge de Lood De Jager avant la pause, les Bleus ont souffert dans les rucks, impuissants face à des Boks surpuissants et qui ont enchaîné les essais.
"On va tous repartir au boulot dès lundi pour changer la donne, j'espère, pour les prochains matches", a conclu Julien Marchand.