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22.11.2024 à 21:21

Epidémie de mpox: l'OMS maintient son plus haut niveau d'alerte

FRANCE24

"Cette décision a été prise en raison du nombre croissant de cas et de leur propagation géographique continue, des défis opérationnels sur le terrain et de la nécessité de mettre en place et de maintenir une réponse cohérente entre les pays et les partenaires", souligne le communiqué. "Le directeur général de l’OMS, suivant l’avis du Comité d’urgence du Règlement sanitaire international a déterminé que la recrudescence de la mpox continue de constituer une urgence de santé publique de portée internationale", soit le plus haut niveau d'alerte sanitaire de l'organisation, qui avait déclaré cette USPPI le 14 août de cette année. RDC la plus touchée La République démocratique du Congo (RDC) est de loin le pays le plus touché. On a longtemps connu cette maladie sous le nom de "variole du singe", car elle est causée par un virus proche de la variole. Mais les autorités sanitaires n'emploient plus ce terme pour éviter des connotations racistes. Le mpox se caractérise par des lésions cutanées, comme des pustules, une forte fièvre et des douleurs musculaires. Identifiée pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC) en 1970, la maladie est longtemps restée circonscrite à une dizaine de pays africains. Mais, en 2022, elle a commencé à s'étendre dans le reste du monde, notamment des pays développés où le virus n'avait jamais circulé. Deux épidémies concomitantes sévissent, l'une provoquée par le clade 1 en Afrique centrale, touchant surtout des enfants, et une autre par le nouveau variant, le clade 1b, qui frappe des adultes dans une autre région, dans l'Est de la RDC, et dans les pays limitrophes. Plus de 1.000 décès Selon les chiffres du début du mois de novembre, près de 51.000 cas et 1.083 décès liés au virus ont été signalés depuis le mois de janvier de cette année. La RDC, qui comptabilise plus de 39.000 cas et a enregistré plus de 1.000 décès depuis le début de l'année, a lancé en octobre une campagne de vaccination encore "limitée", selon l'Africa CDC, avec quelque 51.000 personnes vaccinées pour une population de plus de 100 millions de personnes. Le pays, qui compte parmi les plus pauvres au monde, doit compter sur les dons de vaccins pour immuniser en priorité les publics jugés à risques, comme les soignants et les professionnelles du sexe. Par ailleurs, le seul vaccin déployé à ce stade, fabriqué par le laboratoire danois Bavarian Nordic, est uniquement à destination des adultes. Or, près de 40% des contaminations en RDC concernent des enfants de moins de 15 ans. Environ 900.000 vaccins ont été alloués par les agences sanitaires internationales à neuf pays africains les plus touchés par l'épidémie, dont la République centrafricaine, le Rwanda et l'Ouganda. Le plus gros ira à la RDC (85% des doses).

22.11.2024 à 20:57

Une "dictature de facto" inscrite dans la Constitution du Nicaragua

FRANCE24

Contrôlé par le parti au pouvoir, le Front sandiniste de libération nationale (FSLN, gauche), le Parlement a approuvé vendredi "à l'unanimité" le projet de réforme présenté mardi par Daniel Ortega. Il sera ratifié lors d'une prochaine session parlementaire en janvier, selon le président de l'assemblée monocamérale. Selon ce texte, "la présidence de la République est composée d'un coprésident et d'une coprésidente", qui seront désignés lors d'élections organisées "tous les six ans", et non plus tous les cinq ans. Les deux dirigeants coordonneront "les organes législatif, judiciaire, électoral" ou encore ceux gérant régions et municipalités, alors que la constitution actuelle les considéraient indépendants. Daniel Ortega, un ancien guérillero de 79 ans qui a dirigé le Nicaragua dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste, est revenu au pouvoir en 2007. Il réformé une douzaine de fois la Constitution, lui permettant notamment un nombre indéfini de mandats. Il est accusé par les Etats-Unis, l'Union européenne et les pays d'Amérique latine d'avoir instauré une autocratie avec son épouse, de six ans sa cadette, nommé en 2017 vice-présidente. Tous deux ont radicalisé leurs positions et renforcé leur contrôle sur la société nicaraguayenne après les manifestations antigouvernementales de 2018, dont la répression a fait 320 morts selon l'ONU. Ils accusent l'Eglise, les journalistes et les ONG d'avoir soutenu ces protestations qu'ils considèrent comme une tentative de coup d'Etat soutenue par Washington. Au total, 278 journalistes se sont exilés et exercent leur profession depuis le Costa Rica et les Etats-Unis, tandis qu'une cinquantaine de religieux ont été envoyés à l'étranger, principalement au Vatican. Des milliers de personnes ont pris le chemin de l'exil. Quelque 450 politiciens, hommes d'affaires, journalistes, intellectuels, militants des droits humains et membres du clergé ont été expulsés et déchus de leur nationalité. La réforme constitutionnelle adoptée par le Parlement stipule désormais clairement que "les traîtres à la patrie perdent la nationalité nicaraguayenne". - "Révolutionnaire" et "socialiste"- La réforme, qui définit le Nicaragua comme un État "révolutionnaire" et "socialiste" et inclut parmi les symboles nationaux le drapeau rouge et noir du FSLN, l'ancienne guérilla sous la direction de laquelle une insurrection populaire a renversé le dictateur Anastasio Somoza en 1979, a déclenché une vague de rejet. Selon Salvador Marenco, avocat des droits humains exilé au Costa Rica, cette réforme, en plus de sonner la fin de la séparation des pouvoirs met un terme au pluralisme politique. "Tout ce qui se trouve maintenant dans la réforme est ce qui, en fait, est le Nicaragua : une dictature de facto. La nouveauté, c'est que ce sera désormais inscrit dans la Constitution", a déclaré à l'AFP l'ancienne commandante de la guérilla Dora Maria Tellez, emprisonnée au Nicaragua et qui vit désormais en exil aux Etats-Unis. Cette réforme "représente un nouveau jalon dans la consolidation d'un modèle totalitaire qui attaque sans pitié la démocratie et les droits fondamentaux", a déclaré Félix Maradiaga, ancien candidat à la présidence en exil aux États-Unis. La réforme adoptée établit notamment des restrictions concernant les médias : "L'Etat veillera à ce que les médias ne soient pas soumis à des intérêts étrangers et ne diffusent pas de fausses nouvelles". Une "police volontaire", composée de civils, en "soutien" aux forces de sécurité, sera aussi créée. Lors des manifestations de 2018, des hommes lourdement armés et cagoulés étaient intervenus contre des tranchées aménagées par des étudiants pour maîtriser les manifestants. Manuel Orozco, analyste au Dialogue interaméricain, relève également auprès de l'AFP que "la réforme officialise la garantie de succession présidentielle" au fils du couple Ortega-Murillo, Laureano Ortega, 42 ans.

22.11.2024 à 20:47

Cinq établissements concernés par le vol de données d'Aleo Santé

FRANCE24

Sur les cinq cliniques ou centres de soins concernés, seuls deux sont encore en activité, la clinique parisienne Alleray-Labrouste et l'hôpital privé de Thiais (Val-de-Marne), selon ces sources. Les trois autres établissements concernés, le centre Luxembourg et la clinique Jeanne d'Arc à Paris, et la clinique Sainte-Isabelle à Neuilly-sur-Seine, ne sont plus en activité. La direction commune de la clinique Alleray-Labrouste et de l'hôpital privé de Thiais a porté plainte et prévenu la Cnil (le gardien de la sécurité des données des Français), selon une source proche de la direction. L'affaire a éclaté en début de semaine lorsque, sur un site de revente de données volées, un utilisateur anonyme a proposé à la vente les données personnelles de patients soignées par le groupe Aleo Santé, affirmant détenir les données de 758.912 personnes. Selon le pirate, qui a dévoilé en ligne un échantillon des données volées, le fichier mis en vente contiendrait des éléments sensibles: outre les noms, prénoms, adresses électroniques et postales et dates de naissance, des informations médicales telles que l'identité du médecin traitant ou les ordonnances seraient notamment concernées. Une fois l'alerte donnée, les investigations ont montré que les données avaient été aspirées via l'usurpation d'un accès (par identifiant et mot de passe) à la plateforme commune de gestion des dossiers médicaux des patients qu'utilisaient les cinq établissements concernés. Les investigations sont en cours pour savoir combien de personnes exactement ont vu leurs données volées, les estimations ne reposant pour l'instant que sur les allégations du pirate. Selon une source proche du dossier, Aleo Santé a identifié pour l'instant une quinzaine de personnes dont les données ont été dérobées et est en train de les prévenir. Vendredi, le parquet de Paris n'avait pas été saisi de cette affaire. Depuis le début de la semaine, plusieurs entreprises ont été victimes de fuites de données. Le magazine Le Point a ainsi confirmé que ses lecteurs ont été touchés, sans en dévoiler le nombre. La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête confiée à l'Office anti-cybercriminalité (OFAC), a indiqué le parquet vendredi. Direct Assurance, filiale du groupe Axa, a également indiqué que 15.000 de ses clients étaient concernés. Leurs noms, prénoms, adresses électroniques ont été dérobés, ainsi que leur Iban (numéro international de compte bancaire) pour 5.800 d'entre eux, a précisé l'entreprise. "On constate une activité malveillante croissante de vols d'identifiants et de données sensibles", a indiqué à l'AFP un représentant du CERT Santé, la vigie cyber du secteur, qui est rattachée à l'Agence du numérique en santé. Les entreprises doivent être "vigilantes" et "renforcer la sécurité" des accès aux données, a-t-on ajouté de même source.
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