16.03.2024 à 19:22
Le scrutin présidentiel russe a débuté vendredi 15 mars 2024. Il prendra fin dimanche 17 mars. V. Poutine président en exercice a appelé les Russes à se déplacer pour aller voter. Il a quant à lui, comme son premier ministre M. Michoustine, voté par voie électronique. Les images de ce vote ont été retransmises par les télévisions du pays (cf. ci-dessous).
En quelques secondes le président russe a décrédibilisé le vote électronique, ce qui en toute logique devrait mettre fin aux questions et débats (...)
Le scrutin présidentiel russe a débuté vendredi 15 mars 2024. Il prendra fin dimanche 17 mars. V. Poutine président en exercice a appelé les Russes à se déplacer pour aller voter. Il a quant à lui, comme son premier ministre M. Michoustine, voté par voie électronique. Les images de ce vote ont été retransmises par les télévisions du pays (cf. ci-dessous).
En quelques secondes le président russe a décrédibilisé le vote électronique, ce qui en toute logique devrait mettre fin aux questions et débats portés notamment par la littérature savante sur la dématérialisation du vote et aux plaidoyers prodomo des sociétés commercialisant les machines de vote électronique et autres technologies connexes. V. Poutine n'imaginait sans doute pas qu'il apporterait aux démocraties occidentales tentées par cette voie la démonstration la plus probante de l'impossibilité de lui faire confiance.
PS : Le président du conseil européen C. Michel a « félicité V. Poutine pour sa victoire éclatante » (AFP, vendredi 15 mars 2024).
06.03.2024 à 07:49
Il n'a fallu que vingt-quatre heures au Monde et à son correspondant à Washington pour revenir lors d'un « tchat » avec les lecteurs sur la sentence n'accordant aucune valeur scientifique aux sondages américains notamment ceux donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle de novembre 2024 (cf. Élections US : une fausse information est-elle une information ?). Une quasi volte-face sans surprise comme nous le laissions entendre.
Les mots choisis ont-ils été jugés trop forts par le journaliste ? C'est (...)
Il n'a fallu que vingt-quatre heures au Monde et à son correspondant à Washington pour revenir lors d'un « tchat » avec les lecteurs sur la sentence n'accordant aucune valeur scientifique aux sondages américains notamment ceux donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle de novembre 2024 (cf. Élections US : une fausse information est-elle une information ?). Une quasi volte-face sans surprise comme nous le laissions entendre.
Les mots choisis ont-ils été jugés trop forts par le journaliste ? C'est probable. C'était pourtant simple à comprendre et à dire : que les éléments constitutifs de ces sondages d'intentions de vote respectent ou non une méthodologie rigoureuse importe peu. Qu'ils soient réalisés à une échéance aussi lointaine suffit à en faire de fausses informations. Point. La prudence, la méfiance même du journaliste à leur évocation (cf. l'extrait en note [1]) reste de fait une figure rhétorique. « La crédibilité variable » dont il parle est une précaution fallacieuse, confirmée par sa conclusion : « En conclusion, méfiance à ce stade ! Il faut surtout surveiller les dynamiques, plus que les chiffres, et les stratégies suivies ». Parole de sondeurs au mot près, même américains. Que des chiffres « bidon » puissent fournir des informations pertinentes sur les dynamiques (mot fétiche des doxosophes pour ne rien dire), ne trouble pas une seconde ce « critique » faussement prudent.
Plantu n'est plus le dessinateur-caricaturiste en chef du quotidien mais on peut raisonnablement imaginer ce qu'il en penserait.
Mesdames et messieurs les journalistes dans d'autres domaines pourtant vous n'en manquez pas : un peu de courage.
[1] En-direct-super-tuesday (Le Monde 5, mars 2024)
Bonjour Les places de Joe Biden et Donald Trump semblent leur être promises à l'issue des primaires de leur parti respectif. Y a t-il des sondages ayant déjà été réalisés et montrant la position de l'un ou l'autre candidat dans le cœur des américains, au global ? Merci
Piotr Smolar (Le Monde) Bonsoir Tomtom,
Vous soulignez à juste titre que Joe Biden et Donald Trump semblent s'avancer, sans encombre, vers un nouveau duel. Les sondages, on croule sous leur poids. C'est une véritable industrie, générant des revenus très importants. Ces derniers jours, plusieurs sondages ont dessiné un tableau inquiétant pour Joe Biden, donnant environ deux points d'avance à Trump.
Mais j'invite à la plus extrême prudence dans leur appréciation. D'abord, d'autres études montrent que Joe Biden serait légèrement en tête. Ensuite, la crédibilité des sondages est variable. Certains manquent de rigueur dans l'échantillon retenu et les questions posées. D'autres, en particulier dans le camp conservateur, ressemblent à de pures commandes politiques, aux résultats arrangés. Mais, surtout, il est trop tôt ! Nous sommes à huit mois de l'élection présidentielle. Les Américains ne sont pas encore entrés dans ce cycle politique. Ils ont d'autant moins d'appétit qu'une vaste et incontestable majorité ne veut pas d'un nouveau duel Biden/Trump ! Nous allons assister à une course longue, à handicap.
Une autre raison pour laquelle il faut se montrer prudent, par rapport aux sondages, est l'expérience récente. On nous annonçait une vague rouge déferlant sur le Congrès, à l'occasion des élections de mi-mandat, en novembre 2022. La vague fut une vaguelette à la Chambre des représentants, où les républicains parvinrent à reprendre une courte majorité. Mais au Sénat, les démocrates ont conforté leur domination.
Tout le calcul du camp Biden repose sur cette expérience. Quels furent les deux ressorts majeurs de la mobilisation démocrate, lors de ce rendez-vous électoral de 2022 ? La démocratie en danger, avec des candidats MAGA [Make America Great Again] extrémistes investis dans certains Etats ; mais surtout, la décision de la Cour suprême, en juin 2022, de supprimer l'avortement comme droit pour toutes les femmes américaines, renvoyant la question aux Etats. Depuis, à chaque élection locale ou référendum, les républicains se font laminer sur l'avortement, qui provoque une vaste mobilisation chez les femmes et les jeunes, deux groupes dont Joe Biden aura grandement besoin en novembre. En conclusion, méfiance à ce stade ! Il faut surtout surveiller les dynamiques, plus que les chiffres, et les stratégies suivies.
06.03.2024 à 00:04
Sud-ouest et le Huffingtonpost se sont unis, bien involontairement certes, pour offrir l'un des grands classiques des sondages et autres baromètres de popularité : l'un et son contraire. Pour Sud-Ouest E. Macron est au plus bas depuis avril 2023, pour le Huffpost il enregistre un rebond en ce début mars.
Pour les opiniomans qui goûtent ses yoyos sans fin et sans intérêt [1], ni incidence institutionnelle, qui « gobent » les explications farfelues et la pensée magique, plus encore lorsqu'elles (...)
Sud-ouest et le Huffingtonpost se sont unis, bien involontairement certes, pour offrir l'un des grands classiques des sondages et autres baromètres de popularité : l'un et son contraire. Pour Sud-Ouest E. Macron est au plus bas depuis avril 2023, pour le Huffpost il enregistre un rebond en ce début mars.
Pour les opiniomans qui goûtent ses yoyos sans fin et sans intérêt [1], ni incidence institutionnelle, qui « gobent » les explications farfelues et la pensée magique, plus encore lorsqu'elles concernent, comme souvent, des variations infimes (ici 0,5 point pour Sud-ouest, 2 points pour le Huffpost), une question demeure : qui croire ?
[1] Sauf éventuellement pour exciter le narcisse des personnalités ciblées, ceux qui les fabriquent, qui les commentent). Cf. par exemple Popularité présidentielle : le commentaire yoyo ; Attal versus Goldman ; Problème de logique : la causalité sans effet ; Qu'est-ce qu'une cote de popularité ? ; A quoi sert la popularité ? ; Cotes de popularité : c'est parti... ; Recette de la popularité.