16.09.2025 à 16:09
Déborah Yapi
Il y a quelques jours, après l’assassinat injustifiable de Charlie Kirk — car, quelles que soient ses positions néofascistes, rien ne pouvait légitimer qu’il soit abattu ainsi — je m’exprimais sur RFI, puis dans Le Figaro et d’autres médias internationaux. J’y formulais mes craintes sur la suite des événements. Cette prise de position me valut aussitôt une avalanche d’attaques et de mails injurieux venus de sympathisants d’extrême droite. Aujourd’hui, les faits semblent me donner raison. Le lundi 15 septembre, lors de l’émission commémorative spéciale du Charlie Kirk Show, le vice-président JD Vance a appelé sans détour à « démanteler » les organisations progressistes et certains think tanks libéraux, accusés de nourrir un climat propice à la violence politique. Il a même cité nommément des institutions comme l’Open Society Foundations et la Ford Foundation, ainsi que des médias tels que The Nation, dirigé par mon ami Don Guttenplan, en visite à l’IRIS plus tôt cette année. Bien qu’aucun élément ne relie à ce jour l’auteur du meurtre à ces acteurs de la société civile, Vance a suggéré que le Department of Justice et le Department of Homeland Security pourraient être mobilisés pour enquêter et sanctionner. Une telle rhétorique, dénuée de preuves tangibles, ressemble moins à une enquête qu’à une tentative assumée de criminaliser les contre-pouvoirs et d’étouffer l’opposition. Depuis plus de six mois, l’administration Trump-Vance s’emploie à affaiblir méthodiquement les garde-fous démocratiques et à installer un régime semi-autoritaire. Elle dispose désormais de son premier « martyr » : Charlie Kirk, que Donald Trump a honoré en ordonnant exceptionnellement la mise en berne des drapeaux — un geste inédit pour quelqu’un qui n’était ni élu, ni ancien dignitaire d’État. Ce signal fort laisse présager que la figure de Kirk deviendra le socle d’un récit victimaire, utilisé pour justifier un durcissement sans précédent. […]
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Il y a quelques jours, après l’assassinat injustifiable de Charlie Kirk — car, quelles que soient ses positions néofascistes, rien ne pouvait légitimer qu’il soit abattu ainsi — je m’exprimais sur RFI, puis dans Le Figaro et d’autres médias internationaux. J’y formulais mes craintes sur la suite des événements. Cette prise de position me valut aussitôt une avalanche d’attaques et de mails injurieux venus de sympathisants d’extrême droite.
Aujourd’hui, les faits semblent me donner raison. Le lundi 15 septembre, lors de l’émission commémorative spéciale du Charlie Kirk Show, le vice-président JD Vance a appelé sans détour à « démanteler » les organisations progressistes et certains think tanks libéraux, accusés de nourrir un climat propice à la violence politique. Il a même cité nommément des institutions comme l’Open Society Foundations et la Ford Foundation, ainsi que des médias tels que The Nation, dirigé par mon ami Don Guttenplan, en visite à l’IRIS plus tôt cette année. Bien qu’aucun élément ne relie à ce jour l’auteur du meurtre à ces acteurs de la société civile, Vance a suggéré que le Department of Justice et le Department of Homeland Security pourraient être mobilisés pour enquêter et sanctionner. Une telle rhétorique, dénuée de preuves tangibles, ressemble moins à une enquête qu’à une tentative assumée de criminaliser les contre-pouvoirs et d’étouffer l’opposition.
Depuis plus de six mois, l’administration Trump-Vance s’emploie à affaiblir méthodiquement les garde-fous démocratiques et à installer un régime semi-autoritaire. Elle dispose désormais de son premier « martyr » : Charlie Kirk, que Donald Trump a honoré en ordonnant exceptionnellement la mise en berne des drapeaux — un geste inédit pour quelqu’un qui n’était ni élu, ni ancien dignitaire d’État. Ce signal fort laisse présager que la figure de Kirk deviendra le socle d’un récit victimaire, utilisé pour justifier un durcissement sans précédent.
Dans les prochains jours, on peut redouter le déploiement accru de la Garde nationale et un renforcement des mesures contre la liberté d’expression, visant en particulier les universités, les médias critiques et les réseaux sociaux. Les menaces explicites des Proud Boys et autres organisations paramilitaires, qui promettent de « venger » la mort de Charlie Kirk, posent une question cruciale : jusqu’où le gouvernement les laissera-t-il aller ? Si la Maison-Blanche devait fermer les yeux — voire « encourager » ces violences — elles offriraient le prétexte idéal pour instaurer un état d’urgence permanent.
Rappelons-le une fois encore : Charlie Kirk incarnait une figure de l’extrême droite américaine — une extrême droite ultra comme il n’en existe pas en France, si ce n’est dans certains groupuscules. Masculiniste, anti-musulman, anti-immigration, anti-avortement, pro-armes, il fut aussi l’un des organisateurs de l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021. Mais rien, absolument rien, ne justifiait son assassinat. Et pourtant, ce meurtre pourrait bien devenir l’étincelle qui embrase l’Amérique — transformant un activiste radical en mythe fondateur d’une croisade autoritaire.
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15.09.2025 à 17:59
stagiairedecomm@iris-france.org
La 80e édition du Tour d’Espagne, la Vuelta, s’est achevée hier, 14 septembre, à Madrid dans une atmosphère particulière. La course a été privée de ligne d’arrivée finale et de podium en raison des manifestations propalestiniennes qui ont perturbé son parcours du fait de la participation de l’équipe cycliste Israel-Premier Tech. Depuis, la polémique enfle. D’un côté, le Premier Ministre Pedro Sánchez et son gouvernement se félicitent de la mobilisation du peuple espagnol contre le génocide des Gazaouis. De l’autre côté, l’opposition se dit consternée et déplore des évènements honteux pour l’Espagne. Pascal Boniface revient avec cette vidéo sur cette actualité brulante ainsi que les nombreux questionnements que cela soulève autour de la géopolitique du sport et du sportwashing, en prenant également d’autres exemples comme celui du Mondial de Foot au Qatar en 2022. La Vuelta marque en tout cas un moment décisif et catalyseur dans les manifestations propalestiniennes en Occident pour dénoncer la situation à Gaza et souligne le lien inébranlable entre sport et politique. Quid de la participation d’Israël dans les prochaines compétitions sportives, ou même de l’Eurovision ? Et si la France, le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux reconnaissent la Palestine d’ici quelques jours, comme annoncé, cela changera-t-il la donne ?
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La 80e édition du Tour d’Espagne, la Vuelta, s’est achevée hier, 14 septembre, à Madrid dans une atmosphère particulière. La course a été privée de ligne d’arrivée finale et de podium en raison des manifestations propalestiniennes qui ont perturbé son parcours du fait de la participation de l’équipe cycliste Israel-Premier Tech. Depuis, la polémique enfle. D’un côté, le Premier Ministre Pedro Sánchez et son gouvernement se félicitent de la mobilisation du peuple espagnol contre le génocide des Gazaouis. De l’autre côté, l’opposition se dit consternée et déplore des évènements honteux pour l’Espagne.
Pascal Boniface revient avec cette vidéo sur cette actualité brulante ainsi que les nombreux questionnements que cela soulève autour de la géopolitique du sport et du sportwashing, en prenant également d’autres exemples comme celui du Mondial de Foot au Qatar en 2022. La Vuelta marque en tout cas un moment décisif et catalyseur dans les manifestations propalestiniennes en Occident pour dénoncer la situation à Gaza et souligne le lien inébranlable entre sport et politique. Quid de la participation d’Israël dans les prochaines compétitions sportives, ou même de l’Eurovision ? Et si la France, le Royaume-Uni et d’autres pays occidentaux reconnaissent la Palestine d’ici quelques jours, comme annoncé, cela changera-t-il la donne ?
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15.09.2025 à 17:03
Déborah Yapi
Comment le ministère des Armées pourrait-il anticiper un arrêt simultané de toutes les infrastructures technologiques ou une super-explosion de gisements pétroliers plongeant la planète dans une nuit carbonique ? Dans ce nouvel épisode, Julia Tasse, directrice de recherche à l’IRIS et Maxime Thuillez, rédacteur en chef du Greenletter Club, s’entretiennent avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas, conseiller prospective et anticipation stratégique au cabinet du Délégué général pour l’Armement et Virginie Tournay, auteure de science-fiction et membre de la RedTeam Défense du ministère des Armées. Ce projet de l’Agence de l’Innovation de Défense réunit depuis 2020 des auteurs et autrices de science-fiction et des experts scientifiques et militaires pour imaginer les menaces pouvant directement mettre en danger la France et ses intérêts à l’horizon 2030-2060. Cet exercice d’écriture de scénarios, remplacé par le programme RADAR depuis 2024 pour y inclure aussi la voix des citoyens, permet de confronter le ministère des Armées à de nouvelles pistes de réflexion concernant des enjeux stratégiques et opérationnels extrêmes, transformant les paradigmes intellectuels et institutionnels actuels. Sur le front climatique · L'anticipation stratégique par l'imaginaire de la science-fiction. Avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas et Virginie Tournay
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Comment le ministère des Armées pourrait-il anticiper un arrêt simultané de toutes les infrastructures technologiques ou une super-explosion de gisements pétroliers plongeant la planète dans une nuit carbonique ? Dans ce nouvel épisode, Julia Tasse, directrice de recherche à l’IRIS et Maxime Thuillez, rédacteur en chef du Greenletter Club, s’entretiennent avec le Lieutenant-colonel Jean-Baptiste Colas, conseiller prospective et anticipation stratégique au cabinet du Délégué général pour l’Armement et Virginie Tournay, auteure de science-fiction et membre de la RedTeam Défense du ministère des Armées. Ce projet de l’Agence de l’Innovation de Défense réunit depuis 2020 des auteurs et autrices de science-fiction et des experts scientifiques et militaires pour imaginer les menaces pouvant directement mettre en danger la France et ses intérêts à l’horizon 2030-2060. Cet exercice d’écriture de scénarios, remplacé par le programme RADAR depuis 2024 pour y inclure aussi la voix des citoyens, permet de confronter le ministère des Armées à de nouvelles pistes de réflexion concernant des enjeux stratégiques et opérationnels extrêmes, transformant les paradigmes intellectuels et institutionnels actuels.
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