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Humans Right Watch enquête sur les violations des droits humains commises à travers le monde

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02.09.2024 à 15:58

Les selfies d'athlètes nord-coréens mettent en lumière la crise des droits humains dans ce pays

Human Rights Watch

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Click to expand Image Le joueur de tennis de table sud-coréen Lim Jong-hoon, à droite, qui avec sa coéquipière Shin Yu-bin a remporté la médaille de bronze en double mixte aux JO de Paris, prenait un selfie peu après la cérémonie de remise des médailles, le 30 juillet 2024, avec d’autres joueurs : la paire nord-coréenne Ri Jong Sik et Kim Kum (médaille d’argent), à gauche, ainsi que la paire chinoise Wang Chuqin et Sun Yingsha (médaille d’or), vers le centre. © 2024 Petros Giannakouris/AP Photo

Les athlètes nord-coréens qui ont pris des selfies avec leurs homologues sud-coréens et chinois aux Jeux olympiques de Paris en 2024 seraient soumis à une surveillance intense et à de possibles sanctions, depuis leur retour dans leur pays. En Corée du Nord, même un selfie innocent peut avoir de graves conséquences, compte tenu des contrôles idéologiques stricts et de la répression exercée par le gouvernement.

Alors que ces selfies ont été célébrés par de nombreuses personnes comme un symbole unifiant de l’esprit sportif, la réponse du gouvernement nord-coréen est un rappel de la dure réalité du système oppressif de ce pays. Ce gouvernement restreint sévèrement l’information, dicte ce que les gens peuvent lire, regarder et discuter, et n’autorise que quelques hauts fonctionnaires à accéder à Internet. Les communications non autorisées avec des personnes en dehors d’un cercle restreint sont lourdement punies.

En mars dernier, Human Rights Watch a publié un rapport décrivant comment, depuis 2020, les autorités nord-coréennes ont interdit l’emploi de certains termes liés à la culture sud-coréenne, et ont promulgué de nouvelles lois restreignant davantage encore l’accès aux informations non autorisées. L’année dernière, un journal ayant des contacts en Corée du Nord a rapporté que plusieurs jeunes athlètes nord-coréens ont été condamnés à des peines de trois à cinq ans de travaux forcés pour avoir utilisé l’argot sud-coréen.

Le contrôle auquel sont soumis des athlètes à leur retour d’événements internationaux démontre les efforts du gouvernement nord-coréen pour contrôler les comportements au-delà de ses frontières. Les diplomates, les étudiants et les travailleurs qui vivent à l’étranger sont également soumis à une surveillance stricte. Cinq anciens fonctionnaires du gouvernement et deux hommes nord-coréens qui ont travaillé à l’étranger, puis ne sont plus retournés en Corée du Nord, m’ont expliqué que toute personne autorisée à se rendre à l’étranger subit une formation idéologique rigoureuse, une surveillance constante à l’étranger et des évaluations exhaustives à son retour. Même les écarts mineurs par rapport à la conduite approuvée sont examinés de près, et tout signe d’influence idéologique extérieure peut entraîner de graves conséquences.

Parmi les éléments de la mission du Comité international olympique (CIO), selon la Charte olympique, figure « la protection des athlètes contre toute forme de harcèlement et d’abus ». Les athlètes nord-coréens ne devraient pas avoir à craindre des représailles pour leurs actions lors des JO, en particulier lorsque ces actions incarnent les valeurs de respect et d’amitié, sur lesquelles repose en partie le Mouvement olympique.

Alors que nous avons assisté à un rare moment de camaraderie internationale, les gouvernements du monde entier devraient soutenir les efforts visant à tenir le gouvernement nord-coréen responsable de ses horribles violations des droits humains. Le CIO devrait user de son influence pour contribuer à protéger ces athlètes, sans encourager la participation d’États répressifs qui n’assurent pas la sécurité de leurs athlètes.

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02.09.2024 à 07:00

Turquie : Le projet d'expansion d’une centrale à charbon aurait des effets néfastes

Human Rights Watch

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Click to expand Image Bordure du village de Çoğulhan (symbolisée par les mots « Güle Güle » ou « Au revoir »), dans la province de Kahramanmaraş dans le sud-est de la Turquie ; ce village est situé à 500 mètres de la centrale électrique au charbon d'Afşin Elbistan. © 2024 Katharina Rall/Human Rights Watch

(Istanbul, 2 septembre 2024) – Le ministère turc de l’Environnement devrait renoncer au projet de rajouter deux unités supplémentaires à une centrale à charbon située à Afşin-Elbistan, dans la province de Kahramanmaraş dans le sud-est du pays, compte tenu des graves dommages déjà causés par cette centrale à la communauté environnante, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.

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Les recherches de Human Rights Watch ont révélé que les niveaux de pollution de l’air à proximité de la centrale A du site de Afşin-Elbistan, ainsi que de la centrale B située deux kilomètres plus loin, sont dangereusement élevés, et que les habitants souffrent de problèmes de santé que des études universitaires ont attribués à l’air toxique. Bien que des autorités gouvernementales aient précédemment signalé le risque d’une forte hausse des taux de cancer à Afşin-Elbistan, le gouvernement turc n’a pas suffisamment surveillé les dommages environnementaux, et n’a pas mis en place des réglementations plus strictes afin de les mitiger.

« L’air toxique provenant des centrales à charbon en Turquie tue des milliers de personnes chaque année, alors que les autorités ne font pas grand-chose pour empêcher ce problème, ni même pour avertir les gens des dangers pour leur santé », a déclaré Hugh Williamson, directeur de la division Europe et Asie centrale à Human Rights Watch. « Au lieu d’autoriser l’expansion des centrales à charbon polluantes, le gouvernement turc devrait renforcer et faire respecter les normes de qualité de l’air, et permettre une transition justifiée du charbon vers les énergies renouvelables, d’ici 2030. »

Click to expand Image Image satellite montrant l’emplacement du village de Çoğulhan, situé entre les deux centrales à charbon A (à droite) et B (à gauche) d'Afşin-Elbistan, dans la province de Kahramanmaraş, dans le sud-est de la Turquie. © 2024 Airbus, Google Earth (image satellite), Human Rights Watch (graphisme)

Le gouvernement continue d’accroître la capacité des centrales à charbon, malgré les progrès significatifs réalisés dans le domaine des sources d’énergie renouvelables en Turquie ; selon des études, ces progrès permettraient à ce pays d’abandonner le recours au charbon d’ici 2030. Les sources d’énergie renouvelables représentent actuellement 54 % de la capacité électrique de la Turquie, un taux nettement supérieur à la moyenne mondiale qui avoisine 30 % ; en 2021, l’Agence internationale de l’énergie (IEA) a prévu une hausse de 50 % de l’utilisation des énergies renouvelables en Turquie, entre 2021 et 2026.

En mai 2024, Human Rights Watch a mené des entretiens avec 28 habitants de la région d’Afşin-Elbistan au sujet de leurs expériences de la pollution de l’air, dont 11 femmes et 4 personnes âgées, deux membres des conseils municipaux de villages voisins, et le maire de la ville voisine d’Elbistan. Human Rights Watch a également mené des entretiens avec deux universitaires, cinq professionnels de la santé travaillant dans la région, deux avocats, un fonctionnaire et six militants locaux. En outre, Human Rights Watch a examiné et analysé les données récentes sur la qualité de l’air provenant de la station de surveillance gouvernementale la plus proche dont les données sont accessibles au public, les données satellite sur la pollution de l’air du programme Copernicus de l’Union européenne, et des documents officiels du gouvernement.

Human Rights Watch a adressé des courriers au ministère turc de la Santé, à la société mère de l’entreprise exploitant la centrale à charbon, qui avait demandé la construction d’unités supplémentaires, à la société publique de production d’électricité, ainsi qu’aux autorités locales. Human Rights Watch a également écrit à l’Institut turc des statistiques pour obtenir des données sur la santé dans les districts d’Afşin et d’Elbistan, mais n’a reçu aucune réponse à ses divers courriers.

Click to expand Image Cartographie montrant la forte densité moyenne de dioxyde de soufre (SO2) près de la centrale à charbon d'Afşin-Elbistan. La zone rouge correspond à une densité de 0,0012 mol/m2, alors que la zone bleue correspond à une densité proche de zéro. Le dioxyde de soufre est un gaz aux effets parfois toxiques, souvent issu de la combustion du charbon. © 2204 Copernicus Sentinel-5P, Google Earth Engine (données) / HRW (analyse et graphique)

Les résidents vivant à proximité des centrales à charbon ont déclaré que des amis, des membres de la famille et des voisins étaient décédés de cancers et de maladies cardiovasculaires ou respiratoires, qu’ils pensaient être imputables ou aggravées par la pollution provenant des centrales voisines.

La mine de charbon qui alimente les centrales électriques d’Afşin-Elbistan est considérée comme une « bombe à carbone » (terme qui désigne les principaux sites d’extraction de combustibles fossiles au monde), avec une capacité d’extraction de charbon de 4,09 gigatonnes de dioxyde de carbone. L’expansion de la centrale à charbon menacerait la transition énergétique de la Turquie, et mettrait en péril les obligations de ce pays dans le cadre de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

Début 2024, la Turquie est devenue le premier producteur européen d’électricité obtenue à partir du charbon ; les projets turcs représentent 73 % des projets de charbon prévus mais non encore construits au sein de l’UE et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Les promoteurs de ces projets continuent de rechercher activement les autorisations et le financement nécessaires. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 35 000 personnes sont mortes à cause de la pollution de l’air en 2019 en Turquie.

Communiqué complet : en ligne en anglais.

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