08.07.2025 à 21:15
Nos sociétés occidentales sont passées maîtres dans l’inversion des repères moraux et la dissimulation de la violence systémique sous les apparences de la raison. La destruction – coloniale, capitaliste ou médiatique – se banalise, tandis que celles et ceux qui la dénoncent sont marginalisés, psychiatrisés, discrédités.
La santé mentale, présentée comme une cause universelle et bienveillante, devient un outil d’intégration dans l’ordre néolibéral. Le développement personnel se mue en culte de la performance, pendant que les voix dissidentes – féministes, minorités, queer – sont réduites au silence ou pathologisées. L’histoire se répète : hier, on enfermait les femmes qui réclamaient des droits ; aujourd’hui, on traite de « fous » celles et ceux qui aspirent à une société plus juste.
Le traitement du génocide à Gaza en est le reflet le plus glaçant. Silence des artistes, propagande médiatique, embrigadement des esprits : tout concourt à forger une perception tronquée, où la barbarie paraît rationnelle, et la lutte pour la vie, extrémiste ou menaçante.
Pour en parler, Bénédicte Martin a reçu ce mardi 8 juillet, Claire Touzard, journaliste, réalisatrice et auteure de « Folie et résistance » (éditions Divergences) dans lequel elle revient sur sa bipolarité et son engagement.