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28.07.2025 à 21:23

Le « Serpent »

Laurence Saint-Gilles
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Un haut responsable de l'administration Trump soupçonné d’être une taupe du Kremlin : décryptage de « l’affaire Gor ».

<p>Cet article Le « Serpent » a été publié par desk russie.</p>

Texte intégral (4364 mots)

En marge de son divorce houleux avec le Président Trump, Elon Musk aurait-il accidentellement permis de démasquer « le fantôme de la machine Trump12 » ? Après les révélations du New York Post selon lesquelles un des membres les plus influents de l’actuelle administration Trump pourrait être une taupe au service du Kremlin, « l’affaire Gor » est devenue virale. L’historienne française décortique des failles et des incohérences dans la biographie de Sergio Gor.

Les faits sont rapportés par le très conservateur New York Post, un titre du groupe Murdoch, très prisé des MAGA. Et ils sont si troublants qu’ils semblent tout droit sortis d’un nouvel épisode de la série populaire The Americans. L’enquête porte sur Sergio Gor, chargé par le Président Trump de la sélection de quatre mille membres de l’exécutif recrutés pour mettre en œuvre son programme. En tant que directeur des personnels de la Maison-Blanche, Monsieur Gor doit préalablement s’assurer de leur loyauté avant de leur délivrer une accréditation. Il s’est acquitté de sa tâche avec une minutie extrême allant jusqu’à vérifier les anciens tweets et dons politiques des postulants. Mais d’après plusieurs sources de l’administration, il s’est lui-même soustrait à cette obligation : « Le vetter-in-chief [vérificateur en chef, NDLR] n’a pas remis son formulaire standard (86 ou SF-86), une série de questions de plus de 100 pages requises pour les fonctionnaires qui ont besoin d’une habilitation de sécurité. Parmi les questions auxquelles les candidats doivent répondre sous peine de sanctions pénales figurent leur lieu de naissance et l’existence éventuelle de liens avec l’étranger13. » Remplir le formulaire est la première étape nécessaire pour tout candidat à l’obtention d’une accréditation, notamment pour les personnes qui travaillent à la Maison-Blanche. Il marque le début d’un processus impliquant le FBI et le ministère de la Défense, précise le New York Post14.

Le fait que M.Gor n’ait pas rempli ses obligations constitue un cas rare voire unique, ce qui a immédiatement suscité un malaise au sein de l’administration. L’entourage de Trump a tenté d’étouffer l’affaire : le conseiller juridique de la Maison-Blanche, David Warrington a immédiatement démenti les faits : « M. Gor respecte pleinement toutes les obligations éthiques et légales applicables. Son habilitation de sécurité est active, et toute insinuation selon laquelle il n’a pas d’habilitation est fausse. » Mais il a omis de préciser que l’autorisation qu’il détient n’est que temporaire, l’accréditation définitive ne pouvant être délivrée qu’après l’enquête de sécurité. Le vice-président J. D Vance, saluant son « excellent travail », lui a renouvelé son soutien ainsi que l’attachée de presse, Karoline Leavitt, qui a renchéri : « Sergio Gor est un conseiller de confiance du président et il a joué un rôle essentiel en aidant le président Trump à doter en personnel l’administration la plus talentueuse de l’histoire. Il est triste que le New York Post se livre à des ragots sans fondement plutôt que de se concentrer sur la manière dont l’administration Trump s’attaque aux problèmes qui ont un impact sur notre pays et sur le monde15. » Cette attaque contre le New York Post est assez insolite, ce média trumpiste n’ayant pas pour habitude de nuire à Donald Trump en colportant des bobards. Les dénégations des fidèles du Président n’ont cependant pas suffi à éviter le scandale et c’est à son rival, pour ne pas dire son ennemi, l’ancien chef du DOGE, que Gor doit de se retrouver sous les feux des projecteurs.  

Sergio Gor est en effet sorti de l’ombre, à l’occasion du clash entre le Président Trump et son ex-fidèle supporter et patron du DOGE. Ce dernier voit là l’occasion de savourer sa vengeance contre Gor qu’il tient pour responsable de sa disgrâce. Politico explique que la brouille entre les deux conseillers couvait en fait depuis longtemps, Musk refusant de travailler avec Gor qui l’avait humilié en joignant ses critiques à celles de plusieurs membres du Cabinet au sujet des coupes budgétaires de leurs agences. Mais la décision de retirer la nomination de M. Isaacman à la tête de la NASA, fut « la goutte d’eau qui [fit] déborder le vase » pour M. Musk, qui avait poussé cette nomination16. C’est « un serpent », a réagi Musk sur sa plate-forme X17.

Or le « serpent » de la Maison-Blanche pourrait bien s’avérer être une « taupe », tant le mystère qui entoure sa personnalité est épais. Si Gor a bien rempli le formulaire comme l’affirme la Maison-Blanche, pourquoi refuse-t-il de le transmettre ? L’hypothèse la plus plausible est que Gor voudrait cacher son lieu de naissance, selon Elon Musk qui l’a accusé d’un « crime grave18 ».  

L’homme de Malte ? Une biographie tronquée 

Sergio Gor a toujours clamé haut et fort son identité maltaise : « Aucun de ses anciens ou actuels collaborateurs n’a déclaré l’avoir jamais entendu mentionner une autre origine nationale. Il en parlait tout le temps. C’était comme s’il était Monsieur Malte », a résumé un de ses anciens collègues. Sergio Gor a bien grandi à Cospicua, dans l’île de Malte, de 3 à 12 ans, avant d’émigrer aux États-Unis en 1998 ou 1999. Des informations confirmées par le vice-premier ministre de Malte qui voit dans l’ascension de Gor un sujet de fierté pour les Maltais. Pourtant, il n’existe aucune trace de sa naissance à Malte, et il a refusé de révéler à la presse son lieu de naissance tout en précisant que ce n’était pas la Russie : une situation du genre « la dame proteste trop bien », pour le New York Post19. Cette déclaration soigneusement formulée n’exclut cependant pas qu’il soit né dans une ancienne république soviétique. En outre, il y a dans l’insistance de Gor sur ses origines insulaires, « les pâtisseries maltaises » de sa « boulangerie préférée dans le Queens », quelque chose qui ressemble à une légende montée de toutes pièces pour détourner l’attention de ses véritables origines. Car les habitants de Cospicua se souviennent d’un « gars russe » qui s’appelait Gorokhovsky, nom qu’il utilisa par la suite aux États-Unis, au lycée et au début de ses études universitaires.  

Outre son acte de naissance, il manque d’autres pièces pour reconstituer le puzzle de sa vie. De ses parents l’on ne sait pratiquement rien hormis qu’ils sont arrivés à la fin des années 1980 à Malte, qu’ils parlent « une langue d’Europe de l’Est » et possèdent un passeport israélien. Ce dernier détail retient l’intérêt car de nombreux « illégaux » de la période soviétique ont suivi un cheminement similaire à celui du couple Gorokhovsky, notamment à l’époque de la Détente : l’immigration aux États-Unis intervenait au terme d’un parcours qui débutait souvent en Israël (ils pouvaient ainsi se faire passer pour des refuzniks) et passait par l’Europe afin de brouiller les pistes et de construire leur légende20. L’espionnage soviétique n’a fait que se poursuivre et s’amplifier à la fin de la guerre froide, sous l’ère du réformateur Gorbatchev. Pour le dauphin de Youri Andropov, l’homme du KGB, le renseignement restait une priorité – l’URSS cherchant à combler son retard technologique sur l’Occident grâce à l’espionnage21. Or, fait extrêmement troublant, peu après leur installation aux États-Unis en 1999, les parents de Gor semblent avoir quitté le pays et disparaissent mystérieusement des radars. Le blogueur Youri Chvets, ancien espion soviétique, laisse entendre que Gor pourrait être un enfant d’émigrés illégaux, entrés sous une fausse identité aux États-Unis avant d’en repartir une fois leur mission terminée. Préparer la relève des espions des années 1970-1980 en donnant naissance à une nouvelle génération d’agents russes, formés dans les grandes universités américaines pour les agréger à la classe politique locale fut en effet une préoccupation du Centre. Ainsi, les anomalies et les incohérences dans la biographie de Gor trouveraient leur explication : elles ne correspondent pas à de simples erreurs aléatoires mais à une volonté de dissimulation pour obscurcir ses véritables origines.

Un opérateur politique motivé par la recherche de la proximité du pouvoir

Le parcours professionnel de Sergio Gor révèle un opérateur politique motivé par la recherche de la proximité du pouvoir. Après avoir fréquenté un lycée de la banlieue de Los Angeles (où il était enregistré sous son nom russe), Gor intègre la prestigieuse université Georges Washington (Washington D.C.) qui forme la fine fleur de l’élite politique et des hauts fonctionnaires washingtoniens, un endroit idéal pour repérer les futurs cadres et ténors politiques. Il se distingue d’emblée par son militantisme : il participe en 2008 à une action contre Obama en se déguisant en écureuil, dirige la Young America’s Foundation et organise des conférences avec des personnalités conservatrices.

Son diplôme en poche, il intègre le Comité national républicain et travaille aux côtés d’élus alors marginaux et controversés du GOP, le Parti républicain : Randy Forbes, un fervent défenseur du port d’armes, Michelle Bachmann, fondatrice du groupe Tea Party au Congrès et Steve King. Ce dernier a notamment été accusé d’avoir tenu des propos polémiques sur la défense du suprémacisme blanc, ou sur l’avortement auquel il se dit farouchement opposé même en cas de viol ou d’inceste. Sans surprise, Gor effectue ensuite un passage à Fox News en tant que producteur associé ou programmateur. Principale, voire seule source d’information de Donald Trump, cette chaîne épouse une ligne éditoriale si proche de celle du média russe Russia Today qu’elle apparaît comme la rampe de lancement des élites kremlinophiles qui forment le noyau dur du gouvernement Trump II, comme la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard ou le secrétaire à la Défense Pete Hegseth. 

Mais le moment clef dans la carrière de Sergio Gor a été sa nomination comme chef de cabinet adjoint du sénateur Rand Paul, un libertarien pro-russe et ancien élu du Tea Party22. À la suite de Pat Buchanan, Rand Paul, candidat aux primaires du GOP en 2016, développe les thèmes de prédilection (lutte sur l’immigration, nationalisme économique, isolationnisme) du trumpisme. Par ses relations politiques et personnelles, Gor se rattache à une lignée ultra-conservatrice et nationaliste du GOP, celle qui est issue notamment des réseaux d’Edouard Lozansky et de Dimitri Simes, deux prétendus « dissidents » soviétiques installés aux États-Unis qui ont infiltré les instances du parti républicain dans les années 1970 pour œuvrer à son rapprochement avec l’extrême droite européenne et russe23. C’est grâce à Sergio Gor que Rand Paul, lors de son voyage controversé à Moscou en août 2018, obtient des contacts en haut lieu. Après avoir promis de bloquer les sanctions contre la Russie, le sénateur du Kentucky était venu en Russie porter une lettre de Trump à Vladimir Poutine l’invitant à renforcer la diplomatie bilatérale, et à renouer les contacts parlementaires et culturels24. Placé au cœur de l’aile libertarienne-conservatrice du Parti Républicain, Gor tisse un réseau influent.

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Sergio Gor et Donald Trump // Page Facebook de Gor

L’Entrée dans l’orbite de Trump

Après une ascension politique rapide dans l’ombre de Rand Paul, Sergio Gor s’installe en Floride, se rapprochant ainsi du clan Trump. Après 2016, il entre dans la sphère de Trump en devenant un collecteur de fonds important pour la campagne présidentielle de 2020. Il se lie d’abord avec le fils aîné du président, Donald Trump Jr. Ils fondent ensemble en 2021 l’entreprise Winning Team Publishing, après le refus des grandes maisons d’édition de publier les mémoires du président en raison de problèmes sur la véracité des faits. Cette initiative, qui résout un problème épineux pour Trump, lui permet de devenir indispensable à la famille Trump tant sur le plan financier que politique. Cette relation commerciale cimente sa relation avec Trump pendant sa « période d’exil post-2020 », un test de fidélité crucial dans l’univers trumpiste. En outre, l’entreprise s’avère extrêmement lucrative. La publication des livres de Donald Trump, Marjorie Taylor Green et d’autres figures du mouvement MAGA lui permet de s’enrichir en un temps record : il fait l’acquisition d’un manoir au bord d’un lagon au nord de Palm Beach et à quelques kilomètres du club Mar-a-Lago de Trump où sa présence constante lui vaut le surnom de « Maire de Mar-a-Lago ». Il y est décrit comme une personnalité de premier plan, sollicitant des dons sur la terrasse du club et s’improvisant DJ amateur lors des soirées à thème MAGA. Cette proximité constante solidifie sa relation avec Trump : il fait partie désormais de son cercle restreint. Comme le souligne Donald Trump Jr : « J’imagine qu’il a dîné plus souvent avec mon père qu’avec moi au cours de la dernière année. » Trump lui est redevable pour son rôle dans le super PAC (Political Action Committee) Right for America, qui finance sa campagne de 2024 à hauteur de 72 millions de dollars.

L’ascension de Sergio Gor vers les hautes sphères du pouvoir a été facilitée par son aptitude à louvoyer entre les différentes factions du Parti républicain : il a débuté avec des figures marginales et contestées du GOP comme Bachmann ou King, a transité par l’aile libertarienne plus reconnue mais distincte idéologiquement avant de pivoter vers le mouvement MAGA de Donald Trump. Cette trajectoire ne doit rien au hasard, elle témoigne d’une flexibilité idéologique et d’une capacité d’adaptation qui sont la clef de sa réussite et suggère le mode opératoire d’un agent.

La théorie de l’agent

Les soupçons de liens avec la Russie sont omniprésents dans les médias américains, les blogs et les réseaux sociaux sont alimentés par les lacunes ou anomalies biographiques. La plupart du temps il s’agit de simples sous-entendus, telle la réaction virulente de Musk sur X. Mais la principale allégation reposait sur un élément de preuve numérique reliant Gor à un ressortissant russe, apporté par le journaliste spécialiste en cyber sécurité Brian Krebs. Dans une enquête explosive, ce dernier révélait qu’un compte de messagerie de Gor utilisait un mot de passe similaire à celui d’un citoyen russe dénommé Sergueï Anatolievitch Goriatchev. Le 20 juin dernier, Krebs s’est finalement rétracté via son compte X et Linkedin, reconnaissant avoir fait une erreur critique dans ses analyses.

Cette rétractation semble invalider « la théorie de l’agent » en supprimant sa seule preuve tangible. Reste toutefois un faisceau de présomptions qui convergent en faveur de liens avec la Russie : le nom, le surnom, les origines, le lieu de naissance, la disparition inexpliquée des parents, l’obstination de Gor à vouloir dissimuler ces informations, enfin, ses contacts avec des personnalités russes de haut niveau. Le voyage de Gor en Russie en tant que collaborateur du sénateur Rand Paul ne constitue pas en soi une activité illicite mais il documente son engagement direct, à un haut niveau, avec le personnel politique russe. En outre, la personnalité de Gor semble compatible avec celle d’un agent. Gor apparaît comme un personnage aux multiples facettes : tantôt décrit comme un fidèle de Trump, doté d’un sens aigu de la loyauté, extrêmement sympathique et agréable en société, tantôt est comparé à un « serpent » en raison de sa duplicité et de sa personnalité torve. Cette dualité ne constitue pourtant pas une contradiction mais plutôt le double visage d’un opérateur politique capable d’adapter sa personnalité à la situation. Ce sont exactement les qualités requises pour un professionnel du renseignement, comme Fiona Hill et Clifford G. Gaddy le démontrent dans leur biographie de Vladimir Poutine, « l’homme sans visage », capable d’amalgamer six identités distinctes25.

Ainsi, indépendamment de l’allégation d’agent du Kremlin, Sergio Gor semble bien représenter un risque significatif pour la sécurité des États-Unis. Sa volonté de cacher son lieu de naissance, ses origines et son nom, combinée au mystère qui entoure ses parents, sont hautement suspects. Or un individu au passé louche est une cible classique pour les services étrangers. Si M. Gor a menti sur son passé en falsifiant des documents officiels, cela pourrait être utilisé comme moyen de pression par un gouvernement malveillant et rendre M. Gor extrêmement vulnérable au chantage. Mais le plus grand risque est d’ordre systémique.

En sa qualité de directeur du personnel de la Maison-Blanche, il a accès aux informations personnelles sensibles de milliers de candidats à des postes de sécurité nationale. Un individu non vérifié et compromis à ce poste peut corrompre l’ensemble du processus de recrutement et cela de plusieurs façons. D’abord en nommant à des postes clefs des individus compromis ou inaptes, en bloquant au contraire des candidats qualifiés, enfin, en exfiltrant des données sensibles de milliers de candidats vers des services étrangers. De façon très équivoque, Gor n’a cessé de marteler pendant la période de transition que le formulaire SF-86 n’était pas nécessaire, que « l’État profond » risquait de corrompre le processus d’habilitation et que Trump pouvait simplement fournir à tout le monde une autorisation via son autorité exécutive26. L’affaire Gor n’est pas une simple intrigue politique, elle dévoile un dysfonctionnement de plus dans la machine de Trump, mettant en danger la sécurité nationale. Le 8 juillet 2025, Le Times of Malta a confirmé que Sergio Gor est né à Tachkent en Ouzbékistan27.

Desk Russie vous rappelle que Laurence Saint-Gilles va présenter un cycle de cinq conférences : « Les relations russo-américaines, de la guerre froide jusqu’à Trump », dans le cadre de l’Université Libre Alain Besançon.

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