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03.11.2025 à 11:59

« Je suis un survivant, pas une victime » : En Pologne, les réfugiés veulent travailler dignement, pas subir et survivre

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En Pologne, des réfugiés venus du Moyen-Orient et d'Afrique tentent de reconstruire leur vie au milieu de la précarité : avec des aides publiques minimales, des possibilités limitées d'apprentissage de la langue et des perspectives d'intégration restreintes, beaucoup acceptent des emplois mal rémunérés, avec des journées de travail à rallonge et la crainte constante de perdre leur emploi du jour au lendemain. Rares sont celles et ceux qui parviennent à accéder à des conditions de vie (…)

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Texte intégral (2226 mots)

En Pologne, des réfugiés venus du Moyen-Orient et d'Afrique tentent de reconstruire leur vie au milieu de la précarité : avec des aides publiques minimales, des possibilités limitées d'apprentissage de la langue et des perspectives d'intégration restreintes, beaucoup acceptent des emplois mal rémunérés, avec des journées de travail à rallonge et la crainte constante de perdre leur emploi du jour au lendemain. Rares sont celles et ceux qui parviennent à accéder à des conditions de vie décentes. Ils constituent l'exception plutôt que la règle. La majorité d'entre eux aspirent à reconstruire leur vie conformément à leurs aspirations et leurs capacités.

Suhaib, réfugié algérien, rêve de pouvoir exercer son métier de coiffeur. Dans le jardin d'une maison d'accueil pour réfugiés, il taille la barbe d'un de ses compagnons. Jazdów (Varsovie), 25 mai 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

« J'ai beaucoup de chance », affirme avec le sourire Abdelsalem, un Yéménite de 24 ans. « J'ai toujours trouvé des emplois où j'étais respecté et apprécié, mais je sais aussi que mon cas est une exception. La plupart de mes amis ont vécu des situations très difficiles. J'ai pu loger deux mois dans un appartement d'accueil de la Fondation Kuchnia Konfliktu, ce qui m'a permis d'économiser de l'argent, de chercher un logement et de travailler à mon compte. Aujourd'hui, je travaille en tant que mécanicien, mais j'ai l'intention d'apprendre le polonais et de reprendre mes études de dentisterie. »

Abdelsalem vit à Varsovie et travaille comme mécanicien – dix heures par jour, sept jours sur sept – pour la plateforme de trottinettes électriques Dott. Sur cette photo, on le voit en train de préparer des plats pour le Veggie Burger Fest, une collecte de fonds organisée par Solatorium et la fondation Kuchnia Konfliktu. 24 mai 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

Abdelsalem vivait depuis des années en Russie, où il travaillait et faisait des études de dentisterie. Il a quitté la Russie pour éviter d'être envoyé sur le front ukrainien. « Si j'ai quitté mon pays pour fuir la guerre, ce n'était pas pour me retrouver à me battre dans une autre guerre, en plus du côté de l'agresseur », explique-t-il.

Il n'avait d'autre choix que de traverser la frontière de la Biélorussie vers la Pologne, en passant par la forêt de Białowieza. Lors de sa deuxième tentative, il a réussi à entrer et à demander l'asile. Il a passé plusieurs mois dans un centre de détention, puis dans un centre ouvert, avant d'être enregistré dans un système qui semble conçu pour décourager les réfugiés et les pousser à quitter le pays, déplorent les personnes concernées. Ceux qui restent acceptent souvent des emplois mal rémunérés dans des conditions difficiles : un cercle vicieux qui les empêche d'accéder à des emplois correspondant à leur formation et à leurs aspirations.

Le premier obstacle majeur est le logement attribué par le bureau des étrangers : la plupart des centres pour migrants sont situés dans des zones boisées, éloignées des centres urbains, où les opportunités d'emploi sont rares et les transports publics limités.

Vue aérienne du centre ouvert pour migrants à Podkowa Lesna (au sud-ouest de Varsovie). 23 juillet 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

De nombreux réfugiés cherchent à déménager dans des villes plus importantes, en particulier Varsovie, où les loyers sont bien au-dessus de leurs moyens. Trouver un employeur qui propose un emploi et un logement semble donc être la seule issue.

« Tout d'abord, j'avais besoin d'un endroit où je me sentirais en sécurité », explique Mohammad (nom d'emprunt), un réfugié somalien. « Quand j'y suis parvenu, j'ai commencé à réfléchir à la manière de reconstruire ma vie. Le travail ne procure pas seulement des revenus, il permet également de rencontrer des personnes et d'apprendre la langue et la culture. Comment y parvenir si l'on est confiné dans un centre isolé ? Il était impératif de quitter cet endroit coûte que coûte. »

Vue sur la caserne militaire depuis une chambre du centre ouvert pour migrants, dans la localité de Grupa Grudziądz. Après avoir déposé sa demande d'asile, Mohammad y a passé près de sept mois à attendre sa carte de séjour et son permis de travail. 21 mars 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

Mohammad a fini par décrocher un emploi dans un entrepôt à proximité de l'aéroport de Varsovie-Modlin, à une quarantaine de kilomètres du centre. Il n'y avait pas un seul Polonais parmi ses collègues. Il travaillait dix heures par jour, pour un salaire inférieur au salaire minimum. « Je travaillais, dormais et me préparais à manger, c'est tout. Il n'y avait ni supermarché ni transports publics à proximité », se souvient-il. Une fois par semaine, le patron les emmenait faire les courses. Un jour, on lui a annoncé qu'on n'avait plus besoin de lui et qu'il devait partir le lendemain, perdant du même coup son logement et son emploi.

« Nous avons observé de nombreux cas de personnes qui se sont littéralement retrouvées à la rue du jour au lendemain », expliquent Adam et Marta, de l'organisation Kuchnia Konfliktu. « Quand ils arrivent dans nos foyers d'accueil, ils commencent tout d'abord par dormir et reprendre des forces. Ensuite, nous les aidons à rédiger leur curriculum vitae, pour leur permettre de reconstruire leur histoire et de reconnaître leurs capacités, mais ils parviennent rarement à trouver un emploi correspondant à leur expérience. La plupart finissent comme livreurs de repas, un travail physique, mal rémunéré et dépourvu de protection sociale, et en plus la crainte constante de le perdre. »

Danya, réfugié iranien, photographié dans le foyer d'accueil de la fondation Kuchnia Konfliktu. Actuellement, Danya vit seul et travaille pour son compte en tant que mécanicien de trottinette électrique. Il aspire à pouvoir un jour exercer à nouveau son métier de coiffeur. 23 mai 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

Danya a perdu son premier emploi de coursier parce qu'il n'atteignait pas la vitesse exigée par l'entreprise. Il utilisait un vélo conventionnel prêté par Kuchnia Konflictu. Dans ce secteur, les travailleurs doivent venir avec leur propre véhicule et ne signent pas de contrat de travail avec la plateforme, mais plutôt un accord de « location » avec un intermédiaire.

Dans d'autres secteurs, tels que les entrepôts ou les abattoirs, des contrats existent, mais ils sont généralement informels : une partie écrite et une partie verbale, avec des paiements en espèces, sans relevé des heures travaillées, expliquent Adam et Marta.

Ezra, réfugié ougandais de 39 ans, a trouvé un emploi dans une usine de viande, dans la ville d'Elk, à quelque 220 kilomètres de Varsovie. Il travaillait entre dix et quatorze heures par jour, avec un salaire inférieur au salaire minimum pour une journée de huit heures. Les choses se passaient bien jusqu'au jour où la police lui a annoncé qu'il allait être expulsé car son visa ne serait pas renouvelé. « Cela faisait sept mois que je travaillais, je n'ai pas compris. Aujourd'hui, je soupçonne mon employeur de ne pas avoir payé mes cotisations sociales », dit-il.

Ezra, au Veggie Burger Fest. 24 mai 2025.
Photo: Hanna Jarzabek

Dans son cas, la seule façon d'éviter la déportation a été d'introduire une demande d'asile. Pendant trois mois, la fondation Kuchnia Konfliktu lui a fourni un logement et des bons alimentaires. « J'avais un toit au-dessus de ma tête mais je vivais dans la crainte. Je n'ai pas mis le nez dehors durant tout ce temps », se souvient-il. Le bureau des étrangers a émis un ordre pour son transfert dans un centre situé à 300 kilomètres de Varsovie. Une fois que le permis de travail lui a été délivré, il est retourné dans la capitale et a trouvé une place dans la construction, logement compris. « Un mois plus tard, un garde est venu me trouver et m'a dit : “On n'a plus besoin de toi, va chercher tes affaires.” Je suis parvenu à négocier une nuit de plus, le temps de faire appel à l'aide de Kuchnia Konfliktu », raconte-il.

Il est difficile de quantifier cette main-d'œuvre. Beaucoup ne sont pas enregistrés et ne sont souvent pas pris en compte dans les statistiques, car contrairement aux Ukrainiens, ils constituent une minorité. Cependant, la présence des migrants sur le marché du travail ne cesse de croître : ils représentaient 7 % de la main-d'œuvre en 2024 (plus d'un million) contre 1,2 % en 2015 et 4,6 % en 2021, selon l'institut polonais de la sécurité sociale (ZUS). Selon les estimations de l'OIT, les migrants constituent 9 % de la main-d'œuvre en Europe centrale.

Aujourd'hui, Ezra vit seul, travaille comme coursier et bien que son emploi soit précaire et ses revenus variables, il a le sentiment d'avoir enfin le contrôle sur sa vie. Il envisage de passer son permis de conduire afin de pouvoir travailler dans un véhicule motorisé, dans l'espoir de pouvoir un jour se réunir avec sa femme et ses quatre enfants.


La production de cet article a été rendue possible grâce à une subvention du fonds IJ4EU.
L'International Press Institute (IPI), le European Journalism Centre (EJC) et les autres partenaires du fonds IJ4EU ne sont pas responsables du contenu publié ni de l'usage qui en est fait.

31.10.2025 à 07:00

Pour mettre fin à l'invisibilisation des difficiles conditions de travail des ouvrières agricoles de Tunisie, un syndicat sensibilise et accompagne le changement

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Comparée à d'autres pays du Sud, la Tunisie jouit d'une forte tradition syndicale. De fait, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) est considérée comme le syndicat le plus influent du monde arabe et son rôle a été déterminant dans la révolution de 2011, qui a débouché sur ce que l'on a appelé les « Printemps arabes ». Pourtant, un secteur était resté dans l'angle mort du syndicalisme tunisien en quelque sorte, alors même qu'il était l'un des plus durement touchés par l'exploitation : (…)

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Texte intégral (1775 mots)

Comparée à d'autres pays du Sud, la Tunisie jouit d'une forte tradition syndicale. De fait, l'Union générale tunisienne du travail (UGTT) est considérée comme le syndicat le plus influent du monde arabe et son rôle a été déterminant dans la révolution de 2011, qui a débouché sur ce que l'on a appelé les « Printemps arabes ». Pourtant, un secteur était resté dans l'angle mort du syndicalisme tunisien en quelque sorte, alors même qu'il était l'un des plus durement touchés par l'exploitation : celui des travailleuses agricoles. Cette situation a changé depuis 2021, grâce à la création d'un syndicat des femmes ouvrières dans le secteur agricole (FOSA), dont les sections sont présentes dans sept provinces agricoles différentes du pays.

« La création du syndicat a été très importante pour nous, car elle nous a fourni un outil pour défendre nos droits, ce qui était vraiment nécessaire au vu des abus dont nous sommes victimes », explique Munira Laheg, secrétaire adjointe et porte-parole de la section de Sidi Bouzid, la province où le syndicat a vu le jour, chapeauté par l'UGTT. Selon une étude du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) publiée en 2023, 92 % des ouvrières agricoles travaillent dans l'économie informelle et ne bénéficient d'aucune couverture sociale. En outre, 98 % d'entre elles perçoivent un salaire inférieur au salaire minimum dans le secteur agricole, qui est de 20 dinars par jour (environ 6 euros ou 6,8 dollars américains), et 78 % déclarent avoir subi une forme de violence au travail, y compris sexuelle.

« Les conditions de travail sont particulièrement pénibles, surtout en été. Nous ne nous arrêtons jamais, même s'il y a une vague de chaleur et que les températures dépassent les 40 ou 45 degrés », explique Munira Laheg.

À 46 ans, elle a déjà passé plus de vingt ans à travailler dans les champs comme journalière. En général, la journée de travail commence à 6 heures du matin et se termine à 13 heures. Souvent, les propriétaires des cultures ne respectent pas les temps de repos prévus par la loi et les poussent à atteindre un quota déterminé de fruits ou de légumes à récolter. Le fait que ce soit le wasit (ou intermédiaire) qui les contacte et leur verse leur salaire donne souvent lieu à des abus. Le wasit est chargé de les acheminer vers les champs en camion et, en échange, il empoche un pourcentage de leur salaire, généralement près de 30 %, soit environ cinq dinars (1,5 euro ou 1,74 dollar US).

En Tunisie, le secteur agricole, et en particulier celui des journaliers, est très féminisé. « Les salaires sont si bas et les conditions tellement pénibles que, par question d'honneur, les hommes refusent de faire ces travaux. C'est pourquoi la plupart des journaliers sont des femmes », explique Hind Omri, syndicaliste vétérane et activiste de l'Association tunisienne d'aide à la création et au travail (ATTAC), qui a contribué à la création du syndicat FOSA. Selon les données fournies par le gouvernement tunisien, sur le million de travailleurs agricoles que compte la Tunisie, 62 % sont des femmes, mais, dans certaines régions et certains secteurs, ce chiffre avoisine les 90 %. Ces données divergent de celles déjà disponibles sur l'ensemble de l'économie tunisienne. D'après les données de l'Organisation internationale du Travail (OIT), les hommes représentent plus de 60 % de la population active du pays, tandis que les femmes n'en représentent que 40 %.

Mme Laheg se dit satisfaite de l'évolution du nombre d'adhérentes au syndicat. Au moment de sa création, il comptait environ 86 adhérentes et aujourd'hui, quatre ans plus tard, « nous sommes près de 500 », affirme-t-elle. Si les ouvrières des plantations sont généralement des femmes, les propriétaires des terres, eux, sont majoritairement des hommes, car, traditionnellement, le patriarcat (et la charia ou loi islamique) a privé les femmes de la possibilité d'hériter de la terre après le décès de leurs parents. « C'était comme ça avant, mais aujourd'hui, les choses commencent à changer et des femmes commencent à hériter et posséder des terres », constate Mme Laheg. Parvenir à l'égalité des sexes en matière d'héritage est toutefois l'un des grands combats contemporains du féminisme tunisien.

Formulation de revendications

Pendant des décennies, la Tunisie a été considérée comme le pays du monde arabe où les femmes jouissaient du plus grand nombre de droits. Cette situation découle de l'adoption en 1956 d'un Code de la famille très progressiste pour l'époque qui, par exemple, interdisait la polygamie et le mariage forcé.

Cette législation a placé la Tunisie à l'avant-garde des droits des femmes et a permis des progrès rapides dans de nombreux domaines, notamment leur intégration dans le monde du travail. Plus récemment, en 2017, le Parlement tunisien a adopté une loi contre la violence sexiste qui compte parmi les plus avancées au monde. Cependant, l'évolution des mentalités n'a pas toujours suivi le rythme des changements législatifs, et l'État n'a pas toujours déployé les mêmes efforts pour veiller à l'application de ses propres lois.

En témoigne, par exemple, le nombre élevé d'accidents meurtriers dont sont victimes les travailleuses agricoles lors de leur acheminement vers les champs. La situation est si grave que Mme Omri n'hésite pas à placer la réduction des accidents au rang de priorité majeure des organisations qui défendent les droits des journalières.

Ces travailleuses « sont souvent transportées vers les champs à l'arrière de camions, debout, comme du bétail, sans aucune mesure de sécurité. C'est la raison pour laquelle des accidents très graves se produisent fréquemment », déplore cette activiste.

Selon les données recueillies par le FTDES depuis 2015, 69 accidents de la route ont été recensés dans le cadre du transport en camion des travailleuses, causant la mort de 55 personnes et en blessant 835 autres.

Pendant plusieurs années, la société civile a fait pression sur le gouvernement tunisien pour qu'il veille à la sécurité des journalières et empêche la circulation des « camions de la mort ». Ses efforts ont été récompensés par l'adoption de la loi 51 en 2019, qui réglemente le transport des ouvrières agricoles. Un an plus tard, le gouvernement signait également un décret établissant une série de mesures concrètes pour mettre en œuvre la nouvelle législation. Pourtant, cinq ans plus tard, la réalité des journalières n'a guère changé.

« La loi est bonne, le problème est que l'État n'a pas mis en place les mécanismes de contrôle nécessaires pour qu'elle soit effective. Par conséquent, ni les propriétaires des terres cultivées ni les wasits n'ont été contraints de changer le système », déplore Mme Omri, l'activiste et syndicaliste de Sidi Bouzid.

L'année dernière, un autre décret a également été adopté afin de mettre en place une protection sociale pour les travailleuses, comprenant une couverture santé, mais il n'a toujours pas été appliqué.

Une action concertée de l'UGTT pourrait inciter le gouvernement à mettre en place les moyens nécessaires pour mener à bien les inspections et faire respecter la réglementation. Or, les relations entre la centrale syndicale et Kaïs Saïed, président de la Tunisie, se sont fortement détériorées. Début août, une manifestation de partisans du président qui accusaient l'UGTT de corruption s'est terminée devant le siège du syndicat et des altercations ont éclaté avec les syndicalistes. La centrale syndicale a interprété la volonté des manifestants comme une tentative de prendre d'assaut le bâtiment et a convoqué une manifestation deux semaines plus tard, au cours de laquelle son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a lancé un message de défiance aux autorités.

« À présent, le ton entre le gouvernement et l'UGTT s'est apaisé et il semble que les deux parties aient décidé de mettre fin à l'escalade des tensions. Cependant, à tout moment, le conflit pourrait éclater à nouveau », déclare Tarek Kahlaoui, professeur de sciences politiques à la Mediterranean School of Business de Tunis.

Les journalières se plaignent également de ne disposer d'aucune protection contre les produits chimiques utilisés comme pesticides dans les cultures. On dénombre plus de 200 pesticides autorisés en Tunisie, dont une cinquantaine qui est interdite dans l'Union européenne, à l'instar du malathion, que l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) reconnaît comme cancérigène. Outre des tumeurs, ces produits chimiques peuvent provoquer des éruptions cutanées, des problèmes d'infertilité ou des malformations chez les fœtus.

« Il est fréquent que des ouvrières agricoles se présentent à la pharmacie avec des difficultés à respirer ou des démangeaisons cutanées ou oculaires en raison de leur exposition aux pesticides », explique Monia Mannai, pharmacienne à Ghardimaou, une localité du nord-ouest du pays où l'agriculture constitue un pilier de l'économie.

« Dans cette région, les taux de certaines maladies potentiellement liées à l'utilisation de pesticides sont exceptionnellement élevés. Par exemple, le cancer de la thyroïde et des poumons, la bronchite chronique, l'infertilité ou l'eczéma cutané », précise-t-elle.

Malgré ces difficultés, Mme Laheg envisage l'avenir avec optimisme. « Les changements ne sont pas acquis du jour au lendemain. Grâce à la création du syndicat, par exemple, nous avons déjà réussi à augmenter le salaire, qui est passé de 15 à 17 dinars », explique-t-elle au cours d'une conversation téléphonique. « Le plus important est que de plus en plus de journalières prennent conscience de leurs droits et souhaitent les défendre collectivement. C'est ainsi que surviendront les changements », conclut-elle.

29.10.2025 à 09:40

« Prenez-le ou perdez-le » : Pourquoi le congé parental des hommes reste-t-il à la traine et comment y remédier

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Lorsque Javier Parra Villegas, originaire d'Espagne, est devenu père en Allemagne, la décision de prendre une période de congé ne lui a pas causé d'angoisse particulière. C'était normal. « En Allemagne, c'est très facile... l'aide sociale, en particulier pour les parents, est meilleure que dans beaucoup d'autres pays, même dans la zone euro », explique-t-il dans un entretien avec Equal Times. « Il suffit de remplir quelques formulaires et de soumettre les documents nécessaires. »
Pendant (…)

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Texte intégral (3634 mots)

Lorsque Javier Parra Villegas, originaire d'Espagne, est devenu père en Allemagne, la décision de prendre une période de congé ne lui a pas causé d'angoisse particulière. C'était normal. « En Allemagne, c'est très facile... l'aide sociale, en particulier pour les parents, est meilleure que dans beaucoup d'autres pays, même dans la zone euro », explique-t-il dans un entretien avec Equal Times. « Il suffit de remplir quelques formulaires et de soumettre les documents nécessaires. »

Pendant ses deux mois de congé, début 2021, il a touché environ 60 % de son salaire, et surtout, il a fait confiance aux règles et à la culture. M. Parra, qui travaille en tant qu'éducateur de la petite enfance salarié, explique que pour les employés, le système est à la fois simple et sûr : « Ici, les hommes ont le droit de demander un congé de paternité. En Espagne, il y avait, et je pense qu'il reste encore aujourd'hui, la peur de perdre son emploi. Ici, votre place est respectée », insiste-t-il. Par la suite, il a négocié deux mois supplémentaires (non rémunérés) pour rester avec sa fille avant que celle-ci n'aille à l'école. Ce qu'il conseille à l'Espagne : un revenu de remplacement qui permette de vivre, une protection de l'emploi crédible et un temps de planification pour les employeurs.

L'expérience de Javier Parra permet de tirer une leçon plus générale : si la rémunération est faible et la protection insuffisante, la plupart des pères ne prendront pas congé. Et lorsque les hommes ne prennent pas de congé parental, la charge des soins incombe par défaut aux femmes, avec des conséquences durables sur leur salaire et la continuité de leur carrière. Le fait que les droits soient perçus comme utilisables est tout aussi important que la loi elle-même.

Cette tendance se confirme à l'aune de l'écart mondial. Les chiffres les plus récents de l'Organisation internationale du travail (OIT) révèlent une arithmétique persistante : à l'échelle mondiale, les mères comptent en moyenne 24,7 semaines de congé parental rémunéré, contre 2,2 semaines pour les pères. La note d'information de l'OIT de 2025 intitulée Congés parentaux rémunérés – Combler l'écart entre hommes et femmes attribue ces écarts à la faible reconnaissance des droits individuels des pères.

Des signes de progrès sont toutefois observables. En 2024, 121 des 186 pays reconnaissaient le congé de paternité, 37 l'avaient ajouté au cours de la décennie précédente et 31 avaient créé ou prolongé le congé parental, preuve que le rôle des hommes dans les soins aux enfants est en train d'être inscrit dans les textes de loi, ce qui pourrait contribuer à faire évoluer les normes sociales.

À ce titre, il convient de souligner l'exemple de l'Espagne, avec une incidence sur le long terme. En effet, d'après une étude réalisée en 2021 par la Barcelona School of Economics, les enfants nés après l'introduction du congé de paternité en 2007 affichent des attitudes plus égalitaires et sont moins susceptibles de se conformer au modèle traditionnel de « l'homme soutien de famille ».

Le paysage juridique évolue lui aussi. Ainsi, en juin 2024, la Conférence internationale du travail a adopté une résolution concernant le travail décent et l'économie du soin. Celle-ci reconnaît les soins comme un aspect fondamental du bien-être humain, social, économique et environnemental, ainsi que du développement durable. La résolution appelle les gouvernements, les employeurs et les travailleurs à concevoir et à mettre en œuvre des politiques et des systèmes de soins intégrés et cohérents en faveur du travail décent et de l'égalité de genre, à investir dans des services de soins de qualité, à créer des emplois décents pour les travailleurs des soins et à promouvoir le partage équitable des responsabilités en matière de soins entre les femmes et les hommes.

En août 2025, la Cour interaméricaine des droits de l'homme a reconnu les soins comme un droit humain à part entière, précisant l'obligation des États de « respecter et garantir le droit aux soins », d'adopter des mesures législatives pour en assurer l'efficacité et de poursuivre leur mise en œuvre progressive en mettant l'accent sur l'égalité et les groupes vulnérables. Cet avis de la CIDH confère aux défenseurs un moyen de pression, faisant du congé parental rémunéré une partie intégrante du socle de protection sociale plutôt qu'un avantage facultatif accordé selon le bon vouloir de l'employeur.

Ce qui fonctionne : conception, preuves et pratique

En comparant les pratiques dans des dizaines de pays, on constate désormais une convergence vers une formule éprouvée : des semaines (de congé parental) individuelles, non transférables (selon le principe « use-it-or-lose-it ») pour les pères, d'une durée significative et assorties d'une rémunération décente, reposant sur un financement commun ou public, une protection de l'emploi robuste et la simplicité administrative. Les pays qui suivent cette approche constatent une augmentation du recours aux congés pour soins chez les hommes ; en revanche, les systèmes qui rendent les congés transférables, faiblement rémunérés, non rémunérés ou financés par l'employeur voient ce recours reculer.

Spécialiste de la protection de la maternité et de la conciliation travail-famille à l'OIT et membre de l'équipe de chercheurs à l'origine de la note d'information 2025 de l'OIT, Laura Addati identifie une tension récurrente dans les débats politiques : le débat s'articule autour d'une préoccupation largement répandue, à savoir que l'extension des droits au congé pour soins aux pères et aux hommes, en particulier au moment de l'accouchement, pourrait nuire aux besoins biologiques des mères. Selon ce point de vue, les mères devraient bénéficier de plus de congés parce qu'elles vivent la grossesse, l'accouchement et souvent l'allaitement – des réalités physiques que les pères ne partagent pas.

Or, les données disponibles montrent que les deux parents tirent profit du partage des responsabilités de soins et de la prise de congés, à condition qu'une protection adéquate de la maternité soit garantie à toutes les mères. « Il est essentiel de mettre en évidence ce scénario gagnant-gagnant », poursuit Mme Addati.

Maria Tsirantonaki, conseillère politique auprès de la Confédération syndicale internationale (CSI), estime que les États doivent commencer par rendre l'accès aux soins universel : « Au minimum, les États doivent mettre en place des systèmes complets de soins et de prise en charge, assortis d'un cadre politique et réglementaire qui garantisse que le système est complet et réglementé. »

« Nous voulons nous assurer que toutes les personnes ayant des besoins et des responsabilités en matière de soins, indépendamment de leur milieu socio-économique, y ont effectivement accès. Il s'agit d'un service public essentiel que les gouvernements doivent fournir pour que les personnes puissent participer de manière équitable au monde du travail et, plus largement, à la société. »

S'agissant du recours aux congés, Mme Tsirantonaki ne mâche pas ses mots : ce qui compte le plus, c'est la rémunération. « L'essentiel est qu'il soit rémunéré... dans les sociétés très patriarcales, s'il n'est pas rémunéré, les hommes ne prendront pas cette décision. » La non-transférabilité est tout aussi importante : « Lorsqu'il est partagé équitablement et non transférable – si vous ne le prenez pas, vous le perdez (« use-it-or-lose-it ») – l'incitation est forte. » Et l'effet peut être transformateur : « Lorsque les politiques sont conçues pour inciter les hommes à assumer un rôle plus actif, cela peut, à long terme, modifier les normes et les stéréotypes sexistes tenaces concernant les rôles liés aux soins. »

En guise de mise en garde, elle cite en exemple les pays où le congé maternité légal n'est pas rémunéré, tels que les États-Unis : « Les femmes occupant des emplois très faiblement rémunérés reprennent le travail deux semaines après l'accouchement, car elles ne peuvent pas se permettre de perdre leur revenu, ce qui est inhumain. »

La culture d'entreprise est également importante. Le recours au congé augmente lorsqu'une partie est légalement réservée au congé de paternité, lorsque des jours supplémentaires sont prévus si les deux parents prennent leur congé, lorsque la flexibilité est réelle (temps partiel, par jour/heure) et lorsque les petites et moyennes entreprises bénéficient d'une aide financière par le biais d'un fonds commun ou d'une assurance.

Une leçon des pays nordiques

Les pays nordiques fournissent les preuves les plus détaillées de la manière dont les choix conceptuels influent sur les résultats. Ils partagent un modèle commun : du temps dédié à chaque parent, un revenu de remplacement adéquat et un financement collectif par le truchement de l'assurance sociale. Cependant, chaque pays calibre le système différemment.

Ainsi, en 2000, l'Islande a innové avec sa formule « 3+3+3 » : trois mois de congé parental égal pour les deux parents, avec trois mois supplémentaires pouvant être partagés entre les parents, le tout subventionné par un fonds d'assurance national financé par les employeurs. Lorsque l'Islande a introduit ce modèle, la participation des pères a connu une forte augmentation ; à son pic, environ 90 % des pères éligibles ont pris les trois mois de congé auxquels ils avaient droit. Cependant, par la suite, lorsque le gouvernement a plafonné les prestations, de nombreux pères, en particulier ceux de la tranche supérieure des revenus, ont choisi de ne pas y avoir recours, montrant à quel point le maintien du salaire intégral est déterminant pour la prise de congés par les hommes.

La Suède, pour sa part, offre 480 jours par enfant. Les 90 premiers jours sont réservés à chaque parent et ne peuvent être transférés. Le paiement se fait en deux tranches : 390 jours à des taux liés au revenu et 90 jours à un taux forfaitaire de base. Dans le cadre d'une nouvelle mesure introduite en 2024, la Suède autorise désormais les parents à céder jusqu'à 45 jours à un autre aidant, tel qu'un grand-parent, sans toucher aux quotas non transférables qui incitent les pères à prendre un congé. Malgré cela, les pères suédois ne prennent actuellement qu'environ 30 % du nombre total de jours auxquels ils ont droit. Un résultat que les autorités voient non pas comme un échec politique, mais plutôt comme la preuve que le cadre juridique est déjà égalitaire en termes de genre et que les obstacles restants sont d'ordre culturel et sectoriel, tout particulièrement dans les industries à prédominance masculine.

La Finlande, en 2022, a pris la décision la plus audacieuse en adoptant une approche entièrement neutre en matière de genre. Chaque parent bénéficie de 160 jours (environ six mois et demi), dont 63 jours peuvent être transférés à son partenaire. Le système est délibérément simple : des quotas égaux pour chaque parent, et ce afin de normaliser le partage des responsabilités en matière de soins tout en préservant le droit individuel de chaque parent à prendre congé.

La leçon à tirer des pays nordiques n'est pas de copier-coller des institutions, mais de mettre en place des mesures incitatives : du temps réservé aux pères, un remplacement salarial élevé, un financement commun et une simplification administrative rendent l'absence des hommes normale et gérable pour les entreprises.

L'Espagne a récemment accompli un progrès significatif. En juillet 2025, le pays a adopté le décret-loi royal 9/2025, qui prolonge le congé de naissance et le congé parental de 16 à 19 semaines par parent, entièrement rémunérés et financés à 100 % par la sécurité sociale, et qui rend ce droit individuel, égalitaire et non transférable – se rapprochant ainsi des normes européennes et des normes de l'OIT et dépassant le seuil de référence de 18 semaines de rémunération intégrale prévu par la recommandation n° 191 de l'OIT sur la protection de la maternité.

La réforme s'attaque de front à ce que Laura Addati nomme le débat « biologie vs soins » : une protection adéquate de la maternité reste en place, mais les pères disposent désormais d'un droit égal et non transférable qui les positionne comme des co-parents à part entière et qui est, par ailleurs, non négociable au sein du foyer. Des études montrent que cela a bien un effet sur les perceptions des enfants en termes d'égalité et donc contribue à remodeler les normes d'une génération à l'autre.

Des lacunes subsistent, mais les arguments sont clairs

Les travailleurs, hommes compris, ont également besoin de temps rémunéré pour s'occuper de leurs proches âgés (selon les Nations Unies, au cours de la prochaine décennie, le nombre de personnes âgées de 80 ans et plus dans le monde dépassera celui des enfants en bas âge) et de leurs proches handicapés (une population également en augmentation), et pourtant, cette dimension des soins reste largement ignorée dans les normes internationales et les législations nationales. L'architecture normative est la plus solide en matière de maternité ; il n'existe aucune norme mondiale actualisée qui reconnaisse et subventionne les congés payés pour les personnes aidantes, avec une couverture universelle et transférable.

L'OIT n'a pas encore produit d'études comparables sur les congés pour soins aux personnes âgées ou aux personnes en situation de handicap. Or, selon Mme Addati, les principes conceptuels qui ont fait leurs preuves dans le cas du congé parental pourraient s'appliquer à toutes les formes de congé pour soins, en fonction des différents contextes nationaux : droits individuels et non transférables, remplacement adéquat du revenu, financement par la sécurité sociale afin que les employeurs n'aient pas à supporter les coûts directs, couverture inclusive, modalités flexibles et protection solide de l'emploi. La résolution de l'OIT de 2024 propose également des principes fondamentaux pour l'élaboration des politiques : la fourniture, l'accès et la réception des soins doivent être fondés sur les principes de non-discrimination, de solidarité, de durabilité, d'équité, d'universalité et de coresponsabilité sociale.

Par ailleurs, Mme Addati insiste sur la nécessité de services de garde d'enfants et de soins de longue durée de haute qualité et inclusifs pour les personnes en situation de handicap, fournis par des prestataires de soins qualifiés :

« Les familles ne sont pas en mesure de répondre seules aux besoins croissants en matière de soins, même avec les meilleurs congés ou les modalités de travail les plus flexibles. Un financement durable de ces services et de ces emplois est indispensable. »

Mme Tsirantonaki partage cet avis, tout en soulignant la nécessité de mettre en place des mesures combinées sur le lieu de travail : « Une combinaison est toujours préférable, par exemple l'octroi de congés rémunérés pour soins et des modalités de travail flexibles, car il n'existe pas de solution unique qui convienne à tout le monde. »

La lacune structurelle la plus flagrante concerne la couverture. De nombreux systèmes manquent de couvrir adéquatement les travailleurs indépendants, les travailleurs informels et les travailleurs de l'économie des plateformes. Ce point a son importance, dans la mesure où les pères appartenant à ces catégories sont beaucoup moins susceptibles de prendre un congé parental lorsque le financement est assuré directement par des employeurs individuels plutôt que par des fonds communs d'assurance sociale. La note d'information de l'OIT identifie cette lacune comme structurelle et critique, soulignant que seul un petit nombre de pays ont étendu le congé paternité et parental rémunéré à ces groupes.

Mme Tsirantonaki est catégorique : « La clé réside dans un socle de protection sociale. Il faut à tout prix un socle, c'est-à-dire des prestations minimales pour tous les travailleurs, indépendamment de leur statut professionnel. Les politiques de protection sociale doivent garantir la sécurité des revenus pendant les congés de maternité, de paternité et parentaux. Il n'est pas acceptable que les travailleurs du secteur formel ayant un employeur bénéficient de tous ces droits, tandis que les travailleurs de l'économie informelle, qui représentent la majorité de la main-d'œuvre mondiale, n'ont rien. »

Si le congé parental des hommes reste marginal (jours symboliques, faible rémunération, financement par l'employeur, blocs transférables), les femmes continuent d'en supporter le coût en termes de revenus et d'emploi. Cependant, lorsque le congé parental des hommes est réservé, correctement rémunéré, financé par des fonds publics et protégé, son utilisation augmente, les lieux de travail s'adaptent, les perspectives d'emploi des femmes s'élargissent et les enfants découvrent un autre modèle de paternité.

Trois lacunes apparaissent régulièrement dans les débats politiques et cadrent parfaitement avec l'ordre du jour des prochains forums internationaux. En mai 2026, l'OIT organisera une réunion tripartite d'experts sur la protection de la paternité et de la parentalité et les autres congés pour soins. Cet événement réunira des représentants des gouvernements, des employeurs et des organisations de travailleurs afin d'examiner comment les normes internationales du travail peuvent mieux soutenir les responsabilités liées aux soins tout au long de la vie. Cette réunion sera aussi l'occasion d'aborder les lacunes persistantes en matière de couverture, de conception et de financement qui privent des millions de travailleurs d'une protection adéquate.

Les thèmes récurrents sont clairs : Codifier les droits individuels et non transférables de chaque parent (congé de paternité et congé parental). Ensuite, garantir une rémunération adéquate via l'assurance sociale ou les budgets publics (et non uniquement par l'employeur), ainsi qu'une protection solide de l'emploi et une mise en œuvre efficace (dispositions anti-représailles, renversement de la charge de preuve). Enfin, garantir une couverture universelle indépendamment du statut professionnel (travailleurs indépendants, travailleurs informels, travailleurs des plateformes et travailleurs atypiques) ou du statut migratoire, avec des droits dès le premier jour et la transférabilité et légiférer sur les congés rémunérés pour les aidants qui s'occupent de personnes âgées ou de personnes handicapées en utilisant les mêmes principes conceptuels.

L'argument budgétaire est pragmatique : combler l'écart entre les congés rémunérés des deux parents est une mesure modeste sur le plan financier par rapport aux avantages qui en découlent : gains en termes d'emploi, réduction de la pauvreté, réduction de l'écart entre les femmes et les hommes, en particulier dans le cadre d'un financement commun. Selon un rapport de l'OCDE publié en 2024, la réduction des écarts en matière de participation au marché du travail pourrait ajouter 0,10 point de pourcentage à la croissance économique annuelle, ce qui se traduirait par une augmentation de jusqu'à 3,9 % du PIB par habitant d'ici 2060.

Le bénéfice, en fin de compte, est d'ordre culturel. Lorsque les pères prennent un congé réel – de plusieurs mois, et non de quelques jours ; rémunéré, et non symbolique –, les normes qui attribuent les tâches domestiques aux femmes commencent à s'effriter. Les politiques à elles seules ne garantissent pas un tel changement, mais sans politiques adéquates, celui-ci ne peut pas se produire.

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