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04.02.2025 à 16:06

« Le monde doit se mobiliser pour le Congo, l’indifférence est inenvisageable ! » – Entretien avec Simon Muke, avocat et militant congolais

Nadim Fevrier
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L’Insoumission et le média espagnol Diario Red (Canal Red) s’associent pour proposer à leurs lecteurs des contenus sur les résistances et les luttes en cours en France, en Espagne et en Amérique du Sud. À retrouver sur tous les réseaux de l’Insoumission et de Diario Red.

Simon Muke est avocat et militant de la société civile congolaise. Il dirige notamment une fondation dédiée à l’action sociale. Dans cet entretien commun entre nos médias, il alerte le monde sur l’invasion de son pays par le Rwanda, à travers ses alliés militaires. Il dénonce l’instrumentalisation des divisions ethniques par les grandes puissances en Afrique, afin de s’emparer des ressources minières nécessaires à l’économie mondiale.

La semaine dernière à l’Assemblée nationale, le député LFI Carlos Martens Bilongo dénonçait des « crimes contre l’Humanité », « des millions de morts ». « Nous ne pouvons pas fermer les yeux face aux violations du droit international. Nous ne pouvons demeurer silencieux face au soutien militaire du Rwanda au M23. Comment rester sourds, face aux appels des civils du plus grand pays francophone au monde ? », avait-il déclaré. Notre article.

« Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est marqué par l’ingérence des puissances étrangères, dont le rôle demeure profondément ambigu » – Simon Muke, avocat et militant congolais

Diario Red / L’insoumission : Les combats reprennent de plus belles entre les rebelles M-23 épaulés par l’armée Rwandaise et l’armée congolaise dans l’est du paysomment expliquez-vous cette nouvelle flambée de violence ?

La recrudescence des combats entre le M23 et les forces armées de la République démocratique du Congo (RDC) s’explique par plusieurs facteurs majeurs. Tout d’abord, le Rwanda continue de poursuivre ses ambitions géopolitiques et économiques dans cette région stratégique. L’implication du Rwanda à travers ses supplétifs du M23 traduit une volonté de contrôle sur les ressources naturelles et les zones frontalières de la RDC. Cette ambition démesurée alimente les tensions et rend difficile toute tentative de stabilisation durable de la région, en proie à de graves troubles.

Ensuite, la prolifération des groupes armés constitue un autre facteur aggravant. Ces groupes, profitant du climat d’instabilité, créent un terrain propice aux ingérences étrangères : la fragmentation du paysage sécuritaire complique la tâche des autorités congolaises et favorise l’infiltration d’acteurs extérieurs qui exploitent la situation à des fins politiques et économiques.

Malgré plusieurs initiatives diplomatiques et accords de cessez-le-feu, les conflits d’intérêts entre les acteurs régionaux et internationaux entravent la mise en place de solutions durables. Les efforts de médiation se heurtent à des jeux d’alliances et de rivalités qui maintiennent le conflit dans une impasse. Il faut savoir que beaucoup de puissances ont intérêt à contrôle les ressources minières congolaises. La situation est désormais très grave : le M-23 et le Rwanda sont entrés dans Goma, la principale ville de l’est du pays, alors que le gouverneur de la province du Nord Kivu a été tué dans cette guerre d’agression.

Pour aller plus loin : Dans l’Est de la RDC, le sang coule dans l’indifférence générale

https://x.com/L_insoumission/status/1884598797592039760

Diario Red / L’insoumission : Pourquoi le Rwanda cherche-t-il à mettre la main sur l’est de la RDC ? Quels sont ses liens avec le M-23 ?

Le Rwanda nourrit des ambitions géopolitiques et économiques sur l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), une région riche en ressources naturelles. Parmi celles-ci, le coltan occupe une place centrale, car il est indispensable à la fabrication des technologies modernes. Cette abondance de ressources attise de nombreuses convoitises et exacerbe les tensions dans la région.

Le Mouvement du 23 mars (M23) n’est pas le premier groupe rebelle à semer la mort et la désolation en RDC. Ce mouvement a connu plusieurs transformations et changements de nomenclature au fil des années. Historiquement, il est constitué d’anciens membres de groupes armés ayant précédemment servi les intérêts du Rwanda. Le général Makenga, figure centrale du M23, est souvent pointé du doigt pour ses liens étroits avec Kigali (capitale du Rwanda, ndlr) et pour les multiples exactions que commet son mouvement.

Le M23 prétend agir pour la protection des populations tutsi de l’est de la RDC. Toutefois, cette justification cache des visées économiques plus larges, notamment le contrôle des minerais stratégiques présents dans la région. L’est de la RDC partage une histoire complexe avec le Rwanda et cette zone est en partie peuplée de Tutsi. De nombreux mouvements de population s’opèrent régulièrement des deux côtés de la frontière.

Les peuples de l’est de RDC et du Rwanda ont toujours vécu ensemble, mais le gouvernement rwandais instrumentalise la question ethnique pour alimenter les tensions et opposer les populations les unes aux autres, dans la continuité du colonialisme européen. Cette stratégie permet de maintenir un climat de conflit dans la région pour préserver des intérêts économiques majeurs dans la région, retardant ainsi toute stabilisation durable.

Le militant Simon Muke

Diario Red / L’insoumission : Pouvez-vous nous parler de la situation humanitaire dans l’est du pays ?

La situation est dramatique. Les violences ont provoqué des déplacements massifs de populations, laissant des millions de personnes errer dans des conditions précaires. L’accès à l’eau et à la nourriture demeure un défi majeur, aggravant une crise humanitaire déjà critique. Les violences sexuelles sont utilisées comme arme de guerre, tandis que les camps de déplacés sont saturés, incapables d’absorber l’afflux de nouveaux arrivants.

L’aide internationale peine à répondre à l’ampleur des besoins, et les efforts de mobilisation de la communauté internationale restent insuffisants. Il est impératif que le monde se mobilise pour la République démocratique du Congo comme il l’a fait pour l’Ukraine et Gaza. L’indifférence ne peut plus être une option.

Diario Red / L’insoumission : Quel est le rôle des puissances étrangères dans ce conflit ? On connait la proximité du Rwanda avec de nombreux états occidentaux…Et le passé colonial européen en RDC.

Le conflit en République démocratique du Congo (RDC) est marqué par l’ingérence des puissances étrangères, dont le rôle demeure profondément ambigu. Si certains pays occidentaux affichent officiellement leur soutien à la RDC, ils soutiennent en réalité le Rwanda afin d’assurer leur approvisionnement en minerais stratégiques. Cette duplicité alimente l’instabilité et prolonge les tensions dans la région.

L’héritage colonial belge a laissé derrière lui un territoire profondément instable, vulnérable aux ingérences extérieures, notamment en fracturant le peuple selon des logique ethniques. Cette fragilité structurelle rend la RDC vulnérable aux influences étrangères, qu’elles soient étatiques ou issues de multinationales en quête de ressources.

Riche en minerais essentiels aux technologies modernes, la RDC est une véritable mine d’or qui attise la convoitise des grandes puissances mondiales. Derrière ce conflit, des forces étrangères tirent les ficelles : des pays exploitent ses ressources pour alimenter leur industrie, tandis que de grandes entreprises internationales profitent du chaos pour maximiser leurs bénéfices.

Ainsi, la guerre en RDC dépasse largement les frontières du pays et s’inscrit dans un jeu géopolitique mondial où les intérêts économiques priment sur la paix et la stabilité : nous avons tout simplement à faire à des acteurs économiques mondiaux qui s’enrichissent en instrumentalisant des groupes sectaires divisant le peuple sur des logiques ethniques.

Diario Red / L’insoumission : En quoi les ressources de la RDC sont fondamentales pour l’économie mondiale ?

La République Démocratique du Congo (RDC) est un véritable scandale géologique. Elle détient des réserves colossales de cobalt, de coltan et de lithium, des ressources essentielles à l’économie mondiale. Ces minerais sont indispensables aux énergies renouvelables, aux téléphones, à l’électronique et aux télécommunications. Pourtant, cette richesse fait à la fois de la RDC un acteur incontournable et un pays vulnérable sur la scène internationale. Nous sommes un grand pays, mais nos immenses richesses attirent tous les malheurs du monde.

En plus de ses minerais, la RDC est aussi une puissance environnementale. Avec ses nombreux cours d’eau et ses vastes forêts, elle constitue un « pays-solution » dans la lutte contre le changement climatique. Son rôle de puits de carbone est crucial : elle abrite la deuxième plus grande forêt tropicale du monde après l’Amazonie, et la première d’Afrique.

Alors que le Brésil obtient des compensations financières pour la préservation de l’Amazonie, la RDC ne reçoit presque rien, malgré son faible taux de déforestation. Pire encore, la communauté internationale lui impose des restrictions sur l’exploitation de ses forêts, freinant ainsi son développement. Pourtant, le bois est la principale source d’énergie pour de nombreux Congolais, indispensable pour la cuisine et le chauffage. Nous pouvons pourtant initier un développement qui entrerait en adéquation avec le nécessité de préserver notre environnement exceptionnel.

La RDC doit pouvoir tirer pleinement profit de son potentiel. Il est temps que ses ressources, tant minières qu’environnementales, deviennent un levier de développement pour son peuple. Un pays aussi riche ne devrait pas être empêché d’accéder à la prospérité.

Diario Red / L’insoumission : Quelles stratégies et ressources internes peut déployer la RDC pour sortir gagnante de ce conflit ?

Le peuple congolais est un peuple résilient, capable de se montrer fort jusqu’à la dernière énergie pour surmonter les crises. À l’ère de l’indépendance, nous avons su nous libérer, et nous pouvons réitérer cette libération une fois de plus.

La RDC doit renforcer ses forces de défense et de sécurité. En engageant des partenariats régionaux et internationaux stratégiques, elle peut œuvrer pour une exploitation plus équitable de ses ressources. Une mobilisation internationale forte est essentielle pour arrêter ceux qui tentent de mettre la main sur la RDC.

Lumumba, dans sa lettre à son épouse alors qu’il savait qu’il allait mourir, écrivait : « Dis à nos enfants que l’avenir du Congo est grand. Nous pensons à cela et nous croyons à cela, peu importe l’adversité. » Tel est notre programme.

Par Rafael Karoubi

02.02.2025 à 18:33

Le Point obsédé par Rima Hassan, Mélenchon mis en danger, CNEWS et Zemmour condamnés – La revue de presse de l’Insoumission

Nadim Fevrier
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Chez Bolloré on pleure pour le pauvre Bernard Arnault, France 2 qui aggrave la mise en danger de Jean-Luc Mélenchon après le saccage de sa maison, obsession du Point pour Rima Hassan et la France insoumise, un torchon d’extrême droite menace des avocats. Ce sont tout autant de séquences médiatiques ayant marqué la semaine, et bien d’autres, que l’Insoumission vous décrypte dans sa revue de presse hebdomadaire de critique de l’officialité médiatique.     

Des médias de Bolloré aux journaux de Bernard Arnault, de BFM TV aux plateaux de Martin Bouygues, chaque jour est une occasion supplémentaire pour constater la partialité des médias dominants et leur acharnement contre la France insoumise.            

Indignations sélectives, censure, criminalisation des voix de la paix, choix partiaux des invités et sujets traités, désinformation, invectives constantes envers le mouvement insoumis… Telle est la réalité du journalisme de cour et d’éditorialistes d’extrême droite prêts à tout pour imposer leur agenda idéologique et conserver une place au chaud. Notre revue de presse. 

Pour Le Point, dénoncer le génocide à Gaza équivaut à torturer des Algériens

Multipliant les articles grotesques et diffamatoires au sujet de la France insoumise depuis de longs mois, le journal Le Point, propriété du milliardaire français François Pinault, a fait de l’eurodéputée de la France insoumise Rima Hassan l’une de ses obsessions. Durant le seul mois de janvier, au moins 12 articles exclusivement consacrés à la diffamer sont parus dans ce journal de propagande de Benjamin Netanyahu en France. Sans la France insoumise, ça serait le dépôt de bilan pour Le Point

Pour aller plus loin : Racisme sur RMC contre Mayotte, Le Point qui traque les députés LFI sur Gaza, Instagram et Facebook qui masquent la visibilité des médias palestiniens – La revue de presse de l’Insoumission

Ce 30 janvier, le directeur de publication du journal, un certain Étienne Gernelle, a publié un édito intitulé « Jean-Marie Le Pen est revenu, il s’appelle Rima Hassan ». En traçant un trait d’égalité entre un tortionnaire négationniste, homophobe, misogyne multi-condamné d’un côté, et une militante pour le respect du droit international et du droit d’un peuple à exister de l’autre, Le Point s’enfonce un peu plus dans l’immonde.

https://x.com/RimaHas/status/1884909971315319103

Sur les antennes de Bolloré, on apporte toute sa solidarité au pauvre petit patron Bernard Arnault 

La semaine dernière, Bernard Arnault pleurnichait au sujet d’une éventuelle taxe supplémentaire qui toucherait notamment son entreprise florissante LVMH. Dans la seconde, ses fondés de pouvoir du gouvernement se sont précipités pour lui présenter leurs excuses. « Je comprends sa colère », a déclaré la porte-parole du gouvernement. « Quand vous avez un grand entrepreneur qui exprime ce genre d’inquiétude, il faut écouter », renchérit le ministre de l’Europe. Et bien-sûr, même son de cloche du côté des médias bourgeois, empire Bolloré en tête.

Depuis plusieurs jours se succèdent sur les antennes de CNEWS et Europe 1 les responsables politiques et chroniqueurs engraissés pour exprimer toute leur solidarité au pauvre petit patron de TPE Bernard Arnault. Ainsi par exemple d’élus du Rassemblement National comme l’eurodéputé Matthieu Valet, ainsi de Sarah Knafo, de Cyril Hanouna, Sarah Saldmann, Michel Onfray et autre Laurence Ferrari.

Alors que LVMH a réalisé 12,55 milliards d’euros de bénéfices en 2024, les parlementaires ont limité à un an une taxe sur les entreprises. Elle ne coûterait donc que 800 millions d’euros à LVMH, sur une année. Mais c’est déjà bien assez pour l’extrême droite et ses médias, pourtant si prompts à prétendre défendre le peuple et ses intérêts, pour employer les poncifs néolibéraux les plus éculés, participer au chantage à la délocalisation, et s’insurger de la plus minime des tentatives de redistribution des richesses.

Pour aller plus loin : Bernard Arnault verse des larmes de crocodiles, les ultra-riches n’ont jamais eu autant d’argent : de l’indécence des plus fortunés

Le torchon d’extrême droite Frontières met en dangers des avocats

Ce 30 septembre, le torchon d’extrême droite Frontières (ancien Livre Noir) publiait un dossier criblé d’erreurs et de fake news intitulé « invasion migratoire, les coupables ». Y est notamment dressée une liste nominative d’avocats dénoncés comme « responsables du chaos migratoire » parce que défendant des étrangers.

L’ordre des avocats du barreau de Marseille, dont certains des membres sont visés, dénonce une « délation [qui] nous évoque les heures les plus sombres de notre Histoire ».  Après les menaces contre des magistrats, les militants d’extrême droite s’en prennent désormais à des avocats. Et pendant ce temps, silence assourdissant du ministre de la Justice Gérald Darmanin.

https://x.com/mbompard/status/1885284770252263908

« Des chaînes de télévision diffusaient des meetings de Mélenchon à 1h du matin pour équilibrer les temps de paroles ! » – Antoine Léaument interpelle le président de l’ARCOM

Rapporteur de la commission d’enquête sur l’organisation des élections en France, le député de la France insoumise Antoine Léaument a pu interroger le président de l’ARCOM (régulateur du paysage audiovisuel français) au sujet d’une pratique courante des médias dominants. Cette pratique consiste pour les chaînes de télévision à s’acquitter de leur obligation de répartition du temps de parole des différents mouvements politiques en diffusant leurs expressions à des horaires qui arrangent leur ligne éditoriale.

Concrètement, cela consiste par exemple pour une chaîne comme CNEWS à diffuser des discours de Jean-Luc Mélenchon en pleine nuit pour rééquilibrer artificiellement les temps de paroles des différents mouvements politiques. Des mots de son Président, les réponses de l’ARCOM à ces pratiques qui influent sur l’expression démocratique ont pour l’instant été de simples mises en demeure.

https://x.com/L_insoumission/status/1884944421294158025

Sur BFMTV, une séquence entière sur Macron… qui se rend dans un café

Scène de journalisme de cour ordinaire. Ce 30 janvier sur BFMTV, les téléspectateurs ont eu le privilège d’une séquence entière sur Emmanuel Macron qui… se rend dans un café. Moment historique oblige, BFMTV sort le grand jeu : voilà un duplex avec une « témoin du passage d’Emmanuel Macron ».

Et comme si cela ne suffisait pas, le présentateur insiste, avec gravité : Emmanuel Macron ne s’est pas rendu dans les cafés d’une, ou deux, mais bel et bien de trois communes ! Bien-sûr, on n’oublie pas non plus d’évoquer un « précédent » : en février dernier, Emmanuel Macron s’était déjà rendu dans un bar du Doubs ! Regardez comme il est proche de son Peuple…

Si cette séquence ridicule peut porter à rire, elle est d’abord révélatrice d’un journalisme de cour n’ayant de journalisme que le nom, propagande du pouvoir, symptôme de la monarchie présidentielle, de la politique comme spectacle pour occulter la violence de l’existence du grand nombre.  

https://x.com/ALeaument/status/1884969859743653980

Après le saccage de sa maison dans le Loiret, France 2 aggrave la mise en danger de Jean-Luc Mélenchon

Il y a tout juste un mois et demi, le maison de Jean-Luc Mélenchon dans le Loiret était saccagée. Il l’avait alors appris par voie de presse, après que les forces de l’ordre aient fait fuiter les informations avant même de prévenir l’intéressé. Europe 1, radio de Vincent Bolloré, a été la première sur l’info. Les tags « On t’a trouver, nique les arabes », « Vive Marine PD » et « RN» ont été constatés sur les murs de son domicile. Des militants d’extrême droite seraient ainsi à l’origine de l’attaque. Une enquête judiciaire est en cours.

Pour aller plus loin : « On t’a trouver, nique les arabes » La maison de Jean-Luc Mélenchon saccagée dans le Loiret

Dans une ambiance morbide et de violence permanente contre la France insoumise entretenue par les médias et alors que Jean-Luc Mélenchon a déjà échappé à deux tentatives d’assassinat, voilà cette semaine que France 2 filme la porte d’entrée de son domicile sous prétexte d’une enquête sur la sécurité des « politiques ». Si les médias bourgeois s’intéressent vraiment à la sécurité des « politiques », qu’ils commencent par éviter d’être eux-mêmes les agents de l’insécurité.

https://x.com/JLMelenchon/status/1885249215762141625

Le PDG du premier groupe de presse locale du pays « like » des dizaines de publications d’extrême droite sur les réseaux sociaux : sous pression des salariés, il démissionne 

Le 23 janvier, Médiapart révélait que Philippe Carli, patron de Ebra, premier groupe de presse locale en France (comprenant notamment Le Progrès, L’Est Républicain, Le Dauphiné Libéré…) aimait à afficher son soutien à l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Ainsi de 12 « likes » à des publications de Sarah Knafo sur ces deux derniers mois, de son approbation à des publications de Marion Maréchal Le Pen, d’élus du Rassemblement National et autres groupuscules d’extrême droite, ou de son soutien affiché à Elon Musk et Donald Trump.

Sous la pression syndicale des salariés du groupe, Philippe Carli a finalement était contraint à la démission ce 28 janvier. Elon Musk aux États-Unis, Vincent Bolloré en France, cet épisode renvoie plus largement à la dangereuse progression de la mainmise de l’extrême droite sur les médias que nous évoquions dans nos colonnes la semaine dernière.

Pour aller plus loin : Musk, Zuckerberg, Bolloré, Arnault… Aux États-Unis et en France, l’alliance de l’extrême droite et du grand capital menace la démocratie

Sur CNEWS, on déroule le tapis rouge à un député israélien pour qui « il n’existe pas d’innocents » à Gaza

Ce 30 janvier était invité sur CNEWS un certain Boaz Bismuth, député Israélien du Likoud, parti d’extrême droite de Benjamin Netanyahu. En octobre 2023, cet homme expliquait sur son compte Twitter qu’il n’existait aucun innocent à Gaza, et que l’aide humanitaire n’y avait pas sa place.

Cette prise de position avait était retenue dans la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud en décembre 2023 auprès de la Cour Internationale de Justice comme preuve « d’intentions génocidaires contre le peuple palestinien » d’Israël. Aujourd’hui, Bolloré lui déroule le tapis rouge pour s’en prendre à Jean-Luc Mélenchon et vomir sa propagande. Devant l’Histoire, les génocidaires et ceux qui leur ont donné une voix auront des comptes à rendre.

Pour aller plus loin : Netanyahu sur CNEWS : Rima Hassan a raison, les médias auront des comptes à rendre

Dur retour à la réalité pour Apolline de Malherbe, CNEWS et Éric Zemmour

De diffamation en diffamation, les médias dominants ont fait de leur obsession pour la France insoumise une ligne éditoriale, dans un double mépris du droit et de la réalité. Cette semaine a été l’occasion de leur rappeler que leur opposition politique à la France insoumise et à son programme ne comprend pas la violation du droit et la propagation de fake news. Ainsi la député de la France insoumise Sophia Chikirou a obtenu, après l’intervention de ses avocats, qu’Apolline de Malherbe reconnaisse lui avoir attribué à tort des propos au cours d’un hommage au maire de Saint-Malo, le 3 décembre 202, à l’Assemblée nationale.

La députée LFI Danièle Obono a de son côté vu confirmer en appel la condamnation d’Éric Zemmour et de CNEWS pour diffamation publique à son encontre, et le classement sans suite des plaintes et signalements politiques  lancés par Gérald Darmanin en octobre 2023.

Par Eliot

31.01.2025 à 18:15

« La santé ne devrait pas faire débat ! » – À Paris, mobilisation contre la fermeture partielle du centre de Santé Stalingrad

Nadim Fevrier
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Au cœur du XIXe arrondissement de la capitale, le centre pluridisciplinaire de santé Stalingrad ainsi que le service de radiologie du Centre Médical Réaumur, véritables piliers pour les habitants du quartier, sont menacés de fermeture partielle. Ces fermetures sont inacceptables et motivées par des simples motifs de rentabilité. Elles constituent une attaque contre les établissements conventionnés en secteur 1, c’est-à-dire accessibles à toutes et tous.

Depuis l’annonce de la fermeture partielle des services, une vague d’indignation s’est levée parmi les usagers, les professionnels de santé et les collectifs citoyens, donnant lieu à une importante mobilisation unitaire locale, mais un cri de colère bien plus large. La santé est sacrifiée, sur l’autel de la rentabilité, de la santé business. Ces centres essentiels pour l’accès à des soins de proximité, notamment pour les populations les plus précaires, sont menacés par un projet de « réorganisation » initié par la CRAMIF (Caisse régionale d’Assurance Maladie d’Île-de-France). Notre brève.

Au centre de santé Stalingrad, la suppression de 25 postes (a minima) et la fermeture de neuf spécialités en vue

Kiné, radiologie, diabétologie, rhumatologie, endocrinologie, orthoptie ou encore ophtalmologie : autant de spécialités essentielles que la direction prévoit de supprimer dans les prochains mois pour « réduire les dettes ». Une décision qui inquiète profondément les 30 000 patients annuels de cet établissement, où l’on peut se faire soigner sans avancer d’argent.

Ces services accueillent chaque année plus de 100 000 passages, pour des soins conventionnés en secteur 1, sans aucun dépassement d’honoraires. Pour beaucoup, ce centre représente l’unique solution face à un système de santé de plus en plus privatisé et inaccessible.

Pour aller plus loin : CHU de Nantes : aux urgences, un patient meurt après 10 heures d’attente

L’Agence régionale de santé (ARS) reconnaît elle-même que le nord-est parisien est une zone sous-dotée en offre de soins, notamment en secteur 1. La fermeture de ces services aggraverait encore davantage cette situation et pousserait les patients vers des structures déjà saturées ou vers le renoncement aux soins.

https://x.com/Deputee_Obono/status/1884258945403113479

Derrière ce projet, une pure logique comptable

Le modèle économique imposé aux centres de santé tend à les considérer comme des entreprises, devant équilibrer à tout prix leurs budgets. Cette vision court-termiste fait fi du rôle social majeur que ces centres jouent auprès des populations locales. La suppression des emplois et des spécialités médicales n’est qu’un pas de plus vers la privatisation rampante du système de santé, où seuls les plus aisés peuvent espérer un accès rapide à des soins de qualité.

À l’heure où l’on s’apprête à célébrer les 80 ans de la Sécurité sociale, symbole de solidarité et de protection collective, il devient crucial de se rappeler que ce modèle ne peut être réduit à une simple logique de rentabilité. 

« Dès sa création en 1945, le système de Sécurité sociale a été pensé afin de permettre à la société et à l’ensemble de celles et ceux qui la constituent de faire face aux incertitudes du lendemain. Solidaire, elle agit notamment auprès des plus vulnérables afin qu’ils puissent rester des citoyens à part entière », rappelle le site de l’assurance maladie.

Le collectif, appuyé par militants et élus LFI, appelle chacun à signer et partager cette pétition et à soutenir la mobilisation en cours. Le prochain rendez-vous de mobilisation est donné jeudi 30 janvier à 18 h 30 à la mairie du XIXe arrondissement, pour une réunion publique sur la situation des centres de santé publique parisiens.

Par Nathan Kohut

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