Un bol de nuances pour une polémique qui en a manqué. Comme à son habitude, Arrêt sur images prend du recul sur l'actualité en décryptant cette fois les accusations d'antisémitisme visant depuis fin novembre une figure médiatique de gauche : l'historien des religions Julien Théry, également animateur depuis 2018 d'une émission pour la chaîne indépendante Le Média (déjà relayée sur ce portail).

Ici, presque tout tourne autour de publications et partages d'internautes exhumés d'un groupe Facebook portant le nom de l'émission, géré par Julien Théry. Commentaires sur l'actualité, mème antisémite, relais d'influenceurs négationnistes… La journaliste indépendante Élodie Safaris recontextualise chaque capture d'écran et les confronte à l'historien « qui, pour la première fois, répond, dans le détail, aux critiques ».

Face à ses propres publications, Julien Théry évoque tantôt ses regrets « de ne pas avoir été plus mesuré sur la forme » de ses critiques contre Israël, tantôt ses « excuses » pour un « manque de vigilance » face à un montage représentant un juif au long rallongé et avec une étoile jaune. Il reconnaît aussi ses « torts » pour son manque de modération de contenus antisémites d'Alain Soral ou de Dieudonné publiés par d'autres membres du groupe Facebook.

Pour autant, le professeur d'histoire nie toute possibilité d'antisémitisme derrière ces fautes, affirmant avoir « toujours lutté contre ». L'occasion pour Arrêt sur images d'ouvrir un débat plus nuancé sur cette affaire : est-ce pertinent de parler d'un antisémitisme spécifiquement « de » gauche, différent d'un antisémitisme « à » gauche ?