04.12.2025 à 12:35
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Le magazine belge décrit les « carcasses en aluminium » visibles sur le sol d'un camp de migrants, installé dans un village au nord-ouest de la Bosnie. « Plusieurs sont estampillées "Lyrica ", un antiépileptique » consommé par les personnes exilées de ce hameau de transit sur leur chemin vers l'Union européenne. Dans cette enquête mêlant analyse et reportage à Bruxelles et à la frontière croato-bosnienne, le média belge Médor raconte pourquoi ce médicament est devenu omniprésent sur la (…)
- Société / Europe, Français, Migrations, Santé
Le magazine belge décrit les « carcasses en aluminium » visibles sur le sol d'un camp de migrants, installé dans un village au nord-ouest de la Bosnie. « Plusieurs sont estampillées "Lyrica ", un antiépileptique » consommé par les personnes exilées de ce hameau de transit sur leur chemin vers l'Union européenne. Dans cette enquête mêlant analyse et reportage à Bruxelles et à la frontière croato-bosnienne, le média belge Médor raconte pourquoi ce médicament est devenu omniprésent sur la route migratoire des Balkans « depuis 2017 au moins », selon la coordinatrice d'une ONG italienne.
Commercialisée dans l'UE depuis 2004 pour « le traitement de l'épilepsie, des troubles anxieux généralisés et des douleurs neuropathiques », la molécule de prégabaline est utilisée par des exilés « souffrant d'une addiction à l'alcool, aux opioïdes, au cannabis... », indique la médecin belge Lou Richelle. Cette substitution non officielle compenserait ainsi l'absence de suivi sur le long terme, rendu impossible par l'exil. Surtout, résume Médor, « le Lyrica en exil, c'est comme l'alcool, c'est pour s'assommer, oser dormir dehors, oublier la violence, sortir quelques minutes de la souffrance ».
Et il y a toujours moyen de s'en procurer, complète le média : « Les conditions de survie aux frontières aggravent la détresse psychique, favorisant une dépendance à la prégabaline et aux réseaux informels pour s'en procurer. L'un dans l'autre, les trafics de drogue et d'êtres humains se renforcent, des marchés complémentaires nourris par la même détresse humaine. »